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Full text of "Bulletin"

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^-  K-  ?j^^Ui\ 


^.H.ic 


I^ibrarg  of  tlje  glwsêum 


COMPAHATIVE    ZOOLOGY, 

AT  EAEVAED  COllECE,  CAMBEIDGE,  MASS. 
j^ounBcîi  1)1)  jprfbatc  suûscifptfon,  fn  1861. 


DR.   L.  DE  KONINCK'S  LIBRARY. 

No.  ///• 


BULLETIN 

DES  SCIENCES, 
PAR  LA  SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE 

DE   PARIS. 


TOME   PREMIER. 

Renfermant,  lo.  la  liste  des  Membres  et  Correspondans  de  la  Socie'té; 

au  i«r,  germinal  an  ii; 
2°.  Une  première  se'rie  intitulée  :  Bulletin  DE  LA  Société  Philo- 

MATHiQUE  A  SES  CoRRESPONDANS  ,  de  la  page  i'  à  la  page  iig', 

indique'e  dans  la  Table  sous  la  de'nomination  de  1^".  Partie; 
3°.  Les  planches  et  Texplioation  des  planches  de  cette  i^e.  sërie; 
4°.  La  première  et  la  seconde  année  dn  Bulletin  des  Sciences,  du  n".  r  , 

page  I,  au  n".  24  inclusivement,  page  193,  indiquées  dans  la  Table 

sous  la  dénomiuatioa  de  II*.  Partie. 


"  A    PARIS, 

Chez  FucHS,  Libraire,  rue  des  Mathurins,  hôtel  Cluny. 


Dje  Juillet  1791,  ▲  Yenxôsb,  an  7. 


r 


PREFACE. 

ii  ORS  QUE  les  progrès  se  multiplient  et  se  succèdent  rapidement  dans 
toutes  les  sciences  ù-la-fois,  il  devient  de  plus  en  plus  nécessaire  d'en 
accélérer  la  publication,  et  d'en  resserrer  les  résultats.  On  associe  par  ce 
moyen  l'universalité  dos  savans  aux  travaux  de  chacun  d'eux;  on  leur 
évite  des  tentatives  inutiles;  et  on  fait  concourir  sur  les  objets  les  plus 
nouveaux  et  les  jilus  inléressans,  toutes  les  recherches  des  hommes  ins- 
truits. On  doit  alors  espé'rer  des  succès  proportionnés  à  la  somme  des 
efforts  avec  lesquels  les  dilficultés  sont  attaquées  ,  et  à  la  masse  de  lumière 
dirigée  sur  les  sujets  à  traiter. 

Peut-être  qu'en  disséminant  ainsi  les  richesses  littéraires,  on  nuit  à 
cette  accumulation  de  gloire  que  procure  à  un  seul  homme  la  publication 
simultanée  d'un  grand  nombre  de  découvertes  amassées  dans  le  silence 
du  cabinet,  et  dérobées  long-tems  au  public,  pour  frapper  ensuite  ses 
yeux  d'un  plus  grand  éclat;  mais  cet  inconvénient,  qui  n'existe  que  pour 
ramour-propre  et  l'intérêt  particulier,  est  à  peine  remarqué  aujourd  hui  , 
que  la  promptitude  des  communications,  et  le  mouvement  général  des 
esprits,  rendent  presqu'inipossible,  et  à  coup  sûr  nuisible  à  celui  qui 
l'emploie,   la  dissimulation  des  vt'-rités  utiles  ou  agréables  aux  homraes. 

Les  avantages  de  cette  propagation  des  lumières  dans  tous  les  genres, 
premier  besoin  des  vrais  amis  de  la  philosophie,  seul  obstacle  qu'on  puisse 
apporter  aux  antiques  préjugés  -et  aux  vieilles  erreurs,  que  l'intérêt  per- 
sonnel tend  sans  cesse  à  rétablir  sous  des  noms  nouveaux,  sont  sur-tout 
■vivement  sentis  par  ceux  qui,  après  avoir  parcouru  sous  des  maîtres  ha- 
biles les  routes  connues,  se  proposent  d'essayer  leurs  forces  pour  payer 
par  quelques  résultats  nouveaux  la  dette  qu'ils  ont  contractée  envers  la 
société.  Une  juste  défiance  de  leurs  moyens  les  arrête,  soit  en  leur  ins- 
pirant la  crainte  de  ne  rencontrer,  après  de  pénibles  travaux,  que  des  faits 
déjà  remarqués  par  d'autres,  soit  en  les  laissant  indécis  sur  le  choix  d'un 
sujet,  faute  de  connoître  à  lems  ceux  qui  offrent  par  leur  nouveauté  ou 
par  leur  nature  ,  une  plus  grande  probabilité  de  succès  ,  et  semblent  par- 
là  destinés  à  l'encouragement  des  premiers  efforts. 

Ces  motifs  engagèrent,  en  178g,  une  société  de  jeunes  gens  cultivant 
des  sciences  diverses,  à  se  réunir,  non  pas  dans  l'espérance  présomptueuse 
d'alimenter  leur  commerce  par  le  récit  de  leurs  propres  découvertes,  mais 
pour  se  communiquer  respectivement  tout  ce  qu'ils  pourroient  apprendre, 
tout  ce  qu'ils  pourroient  recueillir,  et  s'exciter  au  travail,  en  prenant 
pour  objet  d'émulation  le  spectacle  entier  des  progrès  de  l'esprit  humain. 

Ces  conférences,  tenues  sous  les  auspices  de  l'amitié  ;  les  notes  succintes, 
mais  précises  et  lumineuses,  qui  rcsultoient  des  communications  et  des 
discussions  établies  entre  des  hommes  dégagés  de  toute  prétention,  et  ne 
cherchant  qu'à  s'éclairer,  ne  purent  demeurer  renfermées  dans  le  cercle 


étroit  de  la  société.  Des  savans,  jouissant  déjà  d'une  réputation  méritée 
par  des  services  importans,  désirèrent  d'y  prendr,e  part,  et  finirent  par 
engager  la  société  à  publier  Tenserable  de  ces  notes.  Elle  céda  enfin,  en  ger- 
minal an  5,  aux.  sollicitations  de  plusieurs  deses  membres,  et  notamment 
à  celles  des  CC.  Fourcroy  et  Halle,  et  prit  l'engagement  de  faire  paroîlre 
chaque  mois  ces  extraits,  dans  la  forme  que  leur  donnoit  la  commission 
chargée  jusques-là  de  les  rédiger  seulement  pour  l'usage  des  membres  de 
la  société  et  de  ses  correspondans. 

Présenter  avec  précision  les  résultats  principaux  des  expériences,  et  les 
points  essentiels  des  théories  contenues  dans  les  mémoii^es  lus  aux  diverses 
sociétés  savantes,  ou  publiés  récemment,  soit  en  France,  soit  dans  les 
pays  étrangers,  tel  est  le  but  que  s'efforçoient  d'atteindre  les  membres 
de  cette  commission,  lorsqu'ils  ne  travailloient  encore  que  pour  la  société 
et  ses  correspondans ,  et  qu'ils  ont  continué  d'avoir  eu  vue  lorsque  leur 
ouvrage  est  devenu  public. 

La  brièveté  de  ce  journal,  la  variété  des  articles  qui  le  composent,  et 
le  nombre  des  objets  qu'il  embrasse,  le  distinguent  des  autres  journaux 
scientifiques,  avec  lesquels  il  ne  sauroit  être  en  concurrence.  Ceux-ci, 
qui  sont  consacrés  à  certaines  branches  en  particulier,  contiennent  plus 
de  détails  :  on  y  trouve  très-souvent  les  mémoires  en  entier,  et  ils  doivent 
par  conséquent  entrer  dans  la  bibliothèque  des  personnes  qui  veulent 
rassembler  les  matériaux  dont  se  compose  le  système  de  nos  connois- 
sances;  mais  les  résimiés  du  Bulletin  sont  encore  utile?  après  ces  ou- 
vrages recommandables,  soit  pour  former  le  rapprochement  des  matières 
qu'ils  contiennent,  soit  comme  une  analyse  historique  où  l'on  peut  suivre 
avec  intérêt  et  avec  fruit  les  progrès  des  sciences  :  on  en  citera  pour  exemple 
la  série  des  articles  insérés  sur  le  galvanisme. 

Enfin ,  la  modicité  du  prix  du  Bulletin  le  met  à  la  portée  de  la  jeu- 
nesse studieuse,  dont  la  fortune  ne  seconde  pas  toujours  les  efforts. 

La  modestie  des  fondateurs  de  la  société  leur  a  interdit  toute  critique 
sur  les  travaux  qu'on  vouloit  bien  leur  communiquer  ;  et  les  continuateurs 
du  Bulletin  laissent  de  même  au  public  le  soin  de  juger  les  productions 
dont  ils  lui  rendent  compte. 

C'est  sans  doute  ce  ton  décent,  le  seul  convenable  aux  personnes  qui  ne 
cultivent  les  sciences  que  par  amour  pour  elles  ,  qui  a  procuré  à  la  Société 
Philomathique  des  communications  avec  les  principales  sociétés  savantes 
de  Paris,  qui  ont  bien  voulu  admettre  dans  leur  sein  des  commissaires 
députés  par  cette  société  pour  la  mettre  au  courant  de  leurs  importans 
travaux;  qui  lui  a  ouvert  les  porte-feuilles  des  hommes  les  plus  distingués, 
et  qui  a  fait  désirer  h  beaucoup  d'entr'eux  qu'on  réimprimât  les  années 

3ui  n  avoient  point  été  publiées,  en  y  joignant  les  premiers  nuraéroç 
eraeurés  manuscrits. 

L.  C. 


LISTE 

DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE, 

AU    ler,    &ERMINAI,   AfJ    XI, 
PAR    onnîlE    DE    RKCET'TIOK» 


Nos. 


NOMS. 


DATE  DE  RECEPTION. 


I 

2 

3 

4 
5 
6 
n 
8 
9 

10 

II 

12 

i3 

14 
i5 
16 

17 
18 

19 
20 

21 

22 

23 

34 

25 


MEMBRES   EMERITES. 

ce. 

LamaRCK  ,  I      21   Sepfembre   lygB. 

DucHESNE  ,'"  I     23  I>iiv6iie  an  5. 

MEMBRES. 


SiLVESTRE  , 

Brongniart,  (Alexandre) 
Yauquelin  , 
Bouvier  , 
Lucas , 
Chappe  , 

Lacroix  ,  (Silvesfre-Fr.  ) 
coquebert-imontbret  , 
Gillet-Laumont  , 

MiLLIN  , 

Baillet  , 
Bertiiollet  , 
fourcroy , 
Halle  , 

Lefebvre"-  d'Hellancourt  , 

MONGE  , 

Prony , 
Jumelin  , 
Léveillé  , 
Laplace , 
Tonnellier  , 
Hauy  , 

Bosc  ,  (Louis) 
Geoffroy  ,  (Élienue) 


'lvYil) 


10  Décembre  i'j'88. 
idem. 

g  Novembre  178g. 
22  Mai  ïygo. 
20  Août  lygi. 
3i  De'cembre  lygi. 
3o  Juillet  1792. 
14  Mars  1793. 
28  Mars  lygS. 
25  Avril  1793. 
idem. 

14  Septembre  1793. 
idem, 
idem, 
idem. 

28  Septembre  1793. 
idem, 
idem, 
idem, 
idem. 

i3  Brumaire  an  2. 
i3  Thermidor  an  2. 
idem. 

28  Nivôse  an  3. 
idem. 


V) 


Nos. 

NOMS. 

DATE  DE   RÉCEPTION, 

26 

CuviER,  (Georges) 

3  Germinal  an  3. 

■27 

MiCHÉ  , 

i3  Ventôse  an  4. 

28 

Duhamel  fils , 

23  Ventôse  an  4. 

29 

DUMKRIL  , 

3  Fructidor  an  4. 

2o 

Larrey , 

3  Vendémiaire  an  5. 

3i 

Descotils  , 

i3  Frimaire  an  5. 

32 

Bouillon  -  Lagrange  , 

i3  Pluviôse  an  5. 

?3 

Lasteyrie , 

i3  Fiorëal  an  5. 

34 

Alibert  , 

3  Messidor  an  5. 

35 

Adet  , 

i3  Thermidor  an  5. 

36 

Tremery, 

3  Fructidor  an  5. 

3? 

DiLLON  , 

i3  Brumaire  an  G. 

38 

Lacépède, 

zS  Prairial  an  6, 

39 

MoREAU  ,  (Jacques) 

idem. 

40 

Chaptal , 

3  Thermidor  an  6, 

41 

Olivier  , 

3  Messidor  an  7. 

42 

Daudin  , 

ï3  Messidor  an  7. 

43 

BUTET , 

23  Pluviôse  an  8. 

44 

Decandolle, 

i3  Vende'miaire  an  g. 

4r. 

BlOT  , 

i3  Pluviôse  an  g. 

46 

Deleuze  , 

3  Messidor  an  g. 

47 

Brochant, 

i3  Messidor  an  g. 

4B 

COSTAZ, 

23  Fructidor  an  g. 

49 

C  u  V I E  R  ,  (  Frëde'ric  ) 

26  Frimaire  an  11. 

5o 

MlR13EL  , 

20  Ventôse  an  11. 

LISTE 

DES    CORRESPO NDAN S 

DE    LA    SOCIÉTÉ    PHILOMATHIQUE, 

AU     ler.     GERMIHAL     AN     XI, 
PAR     ORDRE     DE     RÉCEPTION. 


NOMS. 

DATE  DE  RÉCEPTION. 

RÉSIDENCE. 

Dumas, 

g  Novembre  178g , 

à  Montpellier. 

DelAsalle, 

idem  , 

à  Semur. 

Martinel  ,  • 

16  Décembre  178g  , 

à  Turin. 

Fabricius, 

2g  Janvier  i7gi  , 

à  Kiel. 

Dandrada, 

idem  , 

au  Brésil. 

MiLLIERE  , 

3  Mars  i7gi  , 

à  Joinyiile. 

Berlinghieri, 

i3  Septembre  1791  , 

à  Pise. 

Chaussier  , 

17  Septembre  1791  , 

à  Dijon. 

Lair, 

ig  Mai  179.2, 

au  Havre. 

Vanmons, 

28  Juin   1792  , 

à  Bruxelles. 

Mathey, 

28  Fe'vrier   1798 , 

à  Anvers. 

Chantran, 

14  Mars  1798, 

à  Besançon. 

Faivre, 

i5  Mai  i7g3  , 

à  Besançon. 

WiLLEMET  , 

28  Pluviôse  an  2  , 

à  Nancy. 

Hambourg  , 

18  Ventôse  an  2 , 

à  Serillj. 

Troufflaut, 

idem  , 

à  Nevers. 

Nicolas, 

i3  Thermidor  an   2  , 

à  Caen. 

Mezaize  , 

i3  Brumaire   an  3  , 

ù  Rouen. 

Villars, 

i3  Nivôse  an  4 , 

il  Grenoble. 

Jurine  , 

3  Pluviôse  an  4 , 

à  Genève. 

Latreille  , 

i3  Pluviôse  an  4, 

à  Brive. 

Usteri, 

i3  Ventôse  an  4, 

à  Zurich. 

KOCH  , 

3  Germinal  an  4 , 

à  Bruxelles. 

Reinwart  , 

3  Germinal  an  4 , 

à  Amsterdam. 

Teulere , 

i3  Messidor  an  4  , 

à  Rochefort. 

SciIMEISSER, 

idem  j 

à  Hambourg. 

Reimarus  , 

idem  , 

à  Hambourg. 

Hecht  , 

3  Pluviôse  an  5 , 

à  Strasbourg. 

Gosse  , 

28  Prairial  an  5 , 

à  Genève. 

Sennebier, 

i3  Brumaire  an  6 , 

à  Genève. 

vil) 


NOMS. 

DATE  DE  RÉCEPTION. 

RÉSIDENCE. 

Brulley , 

3  Frimaire  an  G , 

à 

Fontainei)leau. 

MOZARD, 

idem  , 

à 

Philadeiphie. 

Tedenat , 

idem  , 

à 

Rhodez. 

Fischer, 

i3  Nivôse  an  6, 

à 

Mayeuce. 

Boucher , 

3  Ventôse  an  6  , 

à 

Ahbeville. 

Bellot , 

i3  Germinal  an  6  , 

à 

Abbe  ville. 

Macquart, 

idem  , 

à 

Fontainebleau. 

Barthez , 

23  Messidor  an  6 , 

à 

Montpellier. 

EOISSEL, 

3  Nivôse  an  7  , 

à 

Moudonville. 

Cavanilles, 

i3  Ventôse  an  7  , 

à 

Madrid. 

Fabroni , 

i3  Floréal  an  7  , 

à 

Florence. 

Broussonet  ,   (Victor) 

3  Prairial  an  7  , 

à 

Montpellier. 

BiCHERAND, 

i3  Messidor  au  7 , 

à 

St.-Germain. 

Savigny  , 

idem  , 

à 

Paris. 

Vassali-Eandi, 

i3  Vendôiiiaire  an  8, 

à 

Turin. 

Bu  N IV A  , 

23  Brumaire  au  8  , 

à 

Turin. 

Duvillard, 

idem  , 

à 

Lair  ,  (  Pierre-Aimé  ) 

i3  Pluviôse  an  8, 

à 

Caen. 

Saussure  ,  (  Théodore  ) 

i3  Prairial  an  8  , 

à 

Genève. 

Pull  Y  ,  (  Pierre  ) 

23  Prairial  an  8  , 

à 

Naples. 

Cambry , 

3  Fructidor  an   8  , 

à 

Cachant. 

Blumenbach , 

i3  Vendémiaire  an  9, 

à 

Gottingpu. 

Draparnaud, 

23  Brumaire  au  9 , 

à 

Montpellier. 

Hermstadt  , 

i3  Frimaire  an  9  , 

à 

Berlin. 

Coquebert  ,  (  Antoine  ) 

idem  , 

à 

Rheims. 

Camper,  (  Adrien  ) 

3  Nivôse  an  g, 

à 

Fianeker  en  Frise. 

Bamond , 

23  Pluviôse  an  9  , 

à 

Tarbes. 

Palissot  de  Beauvois  , 

23  Messidor  au  9  , 

à 

l'Eglantier. 

Schreiber, 

23  Thermidor  an  g , 

à 

Vienne. 

Swartz  , 

3  Fructidor  au  g , 

à 

Stocklîohu. 

YouNG  ,  (Thomas  ) 

5  Frimaire  an  1 1  , 

à 

Londres. 

Davy  , 

idem  , 

à 

Londres. 

BONNARD , 

10  Nivôsp  an  11  , 

à 

Saarbruck. 

Lenoir,  (Alexandre) 

22  Pluviôse  an  1 1  , 

à 

Liéo-e. 

Hericart-Thurt, 

27  Ventôse  an  1 1 , 

à  Moutiers. 

BULLETIN 

DE   LA   SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE , 

A     SES    CORRESPONDANS. 

Paris.     Juillet    1791. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Observations  communiquées  à  M.  Bayen,  par  M.  **"^,  habitant  de 
la  Gascogne,  sur  un  globe  de  Jeu  qui  a  paru  dans  ces  contrées 
dans  la  nuit  du 

J  i.   étoit   plus   grand  que  le  disque    apparent    de   la    lune,     et    jettoit  une   grande       Son.  d'Hist. 
lumière  :  il   paroissoit  parti   des  Pyrénées.    Après  avoir    parcouru   un   certain  espace   naturelle. 
du  ciel  ,  il    éclata  en  morceaux   aVec  un  grand  briiit ,   et  répandant    une  odeur  sul- 
fureuse. Il  lança   dans  son  explosion,  ajoute   l'observateur,  des  pierres  pesant    de    lo 
à  5o  liv.  ;  on  en  a    trouvé  plusieurs   aux   environs  de  Juliac.   M.    Bajen  a  reçu   un 
échantillon  de   ces  pierres  j   elles  attirent  l'aiguille  aimentée 

Description  de  /'Ichueumon-Hemipteron,  espèce  nouvelle,  par  M.Richz. 

Car.    d  if  fer.    le  h.    Alis  dimidiatis. 

Cet  Ichneumon  est  remarquable  en  ce  qu'il  sert  de  passage  entre  les  Ichneumons 
allés  et  les  Ichneumons  aptères  j  il  a  des  rudimens  d'aîles  qui  lui  sont  inutiles  pour 
le  vol. 

Observations  sur  F  accroissement  des  bois ,  par  M.  Daubenton. 

Les  palmiers  croissent  d'une  manière  inverse  des  autres  arbres.  Ceux-ci  grossissent  Acad.  des  Se. 
par  des  couches  superposées  annuellement  sur  les  anciennes.  L'accroissement  du 
palmier  ,  au  contraire ,  se  fait  dans  son  centre  par  de  nouveaux  cilindres  de  fibres 
qui  s'y  forment  ;  la  circonférence  se  dilate  pour  admetre  cette  accrétion  ;  et  lorsque 
les  couches  extérieures  sont  trop  endurcies  pour  permettre  cette  dilatation  ,  l'arbre  ne 
grossit  plus. 

AGRICULTURE. 

Note  sur  l'utilité  des  semences   non  mûres. 

On   avoit  avancé   que    les    graines,   avant   leur  maturité,   produisoient  des  plantes    So'-.  ruiLOM. 
hâiives,   ou  avoit  mêuie   indiqué  ce   moyen  pour  se  procurer   du  fourrage   en  peu 


de  tems.    M.    Silvestre    a   répété  celle    expérience ,   les  semences   qui    nVtoient    pas 
mûres,  n'ont   pus  :uéme  germé. 

Note  sur  une  gelée  retirée  des  raisins  secs,  par  M.  G  u  i  l  b  eh  t. 

Les  raisins  secs  bouillis  quelques  minutes  dans  une  jielite  quantité  d'eau  ,  et 
exprimés  par  une  chausse  de  crin  ,  peuvent  donner  une  gelée  très-agréable  lorsqu'on 
j  ajoute  un  quart  de  sucre,  et  très  avantageuse  à  cause  de  sa  salubrité  et  de  la 
facilité  de   se  la  procurer  dans  toutes   les  saisons. 

CHIMIE. 

Mémoire  de  MM.  Fourcroy  et  Vauquelin  sur  les  moyens  d'ex- 
traire économiquement  le  cuii>re  du  métal  des  cloches. 

>AcAD.  DEsSciEN.  Les  auteurs  proposent  la  calcination  au  point  de  faire  augmenter  le  métal  de  18 
pour  100  en  poids.  On  mêle  ensuite  deux  parties  de  métal  des  cloches  non  calciné; 
à  une  partie  ainsi  oxidée  ,  on  ajoute  aussi  une  certaine  quantité  de  verre  pilé,  et 
par  un  coup  de  feu ,  on  revivifie  et  on  fond  l'oxide  de  cuivre  ;  l'oxide  d'étain 
reste  irréductible.  M.  Pelletier  avoit  proposé  l'oxide  de  njanganèse  pour  opérer 
plus  promptement  l'oxidation   de  l'étain. 

Sur  la  congellation    des   vins,  par  M.  Martinel,  correspondant 
de  la  société,  à  Chambérj. 

Soc.  PHILOM.  L'auteur  a  reconnu,  1°.  que  plus  souvent  un  vin  a  été  exposé  à  l'action  de  la 
gelée  ,  plus  il  gelé  facilement.  2".  Que  l'altération  que  paroit  lui  faire  subir  la  gelée, 
a  été  totalement   réparée  dans  une   espèce  de  vin,  au  bout  de  deux  ans. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Mémoire  sur  une  classification  anatomique  des  mammifères, 
par  M.   P I N  E  L. 

Soc.    d'IIist.         L'arcade    2igomatique   forme  une  courbe  à   anse    de  panier  ,  dont  la   convexité  est 
wiTUREtLE.    tournée   en  haut  ,    dans   les  carnivores.  Cette  courbe  devient    une   ligne   presque  droite 
dans   les  frugivores  ;   dans  les  herbivores ,    la   courbe    est    totalement    inverse   à   celle 
des  carnivores,   et  sa  convexité  est  tournée  en  bas. 

MÉDECINE. 

Expériences  faites  at'ec  le  suc  du  Mancenilier  sur  di^'ers  animaux, 
par  M.   D 'A  R  c  E  T. 

AcAn.  OEsSciET».  11  en  résulte  que  ce  suc  infiltré  dans  des  plaies  faites  dans  les  cuisses  de  divers 
moineaux  ,  les  a  fait  périr  au  bout  de  sept  à  huit  jours  j  le  même  suc  mêlé  à  leurs 
alimens   n'altcroil  pas  leur  santé. 

Sur   une  épidémie  qui  a  régné  dans  dit-'erses  parties  de  la  France. 

Cette   épidémie   dangereuse   a  commencé   dans   1»   moment  des  chaleurs   excessives 


f  5'  ) 
du  mois  dernier,  on  l'a  désignée  sous  le  nom  de  Suetle ,  Jîèvre  putride  ou  maligne. 
C'est  dans  la  classificalion  de  Slolh  ,  une  fièvre  putride,  le  plus  souvent  piluiteuse, 
compliquée  d'une  atonie  extrême  d'oii  résulloit ,  en  peu  de  tems  ,  le  sphacèle  de* 
humeurs  et  des  solides.  Les  vésicaloires  comme  excitant ,  le  tartre  stibié  ou  le  ker- 
mès pour  évacuant;  le  camphre,  le  vinaigre,  le  quinquina  comme  toniques  «t  anti- 
septiques, ont  produit  les  meilleurs  effets.  On  sent  que  la  saignée,  les  laxatifs  ont 
été  mortels. 

ANNONCES. 

Le  prix  destiné  à  l'inventeur  d'un  instrument  pour  déterminer  en  mer  les  lon- 
gitudes ,  vient  enfin  d'être  décerné.  Cet  instrument  n'est  qu'une  idée  de  M.  de  la 
Grange,  exprimée  mécaniquement.  11  donne,  sans  aucun  calcul,  la  longitude  à 
deux  minutes  près. 

Firmin-DiJot ,  donnera  une  édition  de  tables  de  logarithmes  des  Sinus  ,  etc.  etc. 
Son  procédé  d'impression  est  nouveau.  Chaque  caractère  est  neuf,  ne  servira  qu'une 
fois  dans  l'édition  ,  et  sera  invariablement  fixé  dans  un  lieu  de  la  planche  ;  de  manière 
cependant  que  s'il  arrivoit  que  ,  malgré  les  soins  qu'on  apportera  à  la  revision  des 
épreuves,  un  chiffre  fût  reconnu  fautif,  on  parviendroit ,  par  un  autre  procédé,  à 
y  substituer  le  véritable,  tandis  que  ceux  qui  l'environnent  conserveront  leur 
immobilité.  Ce  procédé  n'est  pas  celui  du  poljtjpage  ,  sujet  à  trop  d'inconvéniens. 
Le  fondeur  est  obligé  de  faire  des  frais  immenses  ;  mais  l'on  peut  être  assuré  que 
par  ce  moyen  ,  ces  tables  parviendront  par  la  succession  des  deux  ou  trois  première» 
éditions ,  à  une  correction   parfaite. 


Paris.    Août   1791. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Notes  extraites  d'un  voyage  en  Angleterre ,  par  M.  Broncniart. 

L'auteur  pense  et  cherche  à  prouver,  par   quelques  observations  ,   que  les  oxides     ^o*-*    thilom. 
de    fer   qui  colorent   les    terres  ,   prennent  ordinairement   des   couleurs  ou  des  teintes 
très-différentes,  suivant  la  terre  avec  laquelle   ils   sont   combinés.    Ainsi,   l'oxide   de 
fer   colore    souvent  en    rouge   rose,    la    silice;    en    bleuâtre,    l'argille  ;    en    rouge    ou 
jaune   ochreux ,    le  carbonate  de  chaux  mêlé  d'argille. 

Il  paroît  que  la  coupe  générale  des  couches  du  terrein  aux  environs  de  Bakevrell 
dans  le  Derbjsire  ,  pays  si  fertile  en  mines  de  plomb,  présente  l'ordre  suivant  :  i".  le 
sommet  des  hautes  colines  est  d'un  sable  quarlreus  aglutiné  par  un  sablon  rouge; 
c'est  une  espèce  de  grès  friable  à  gros  grains  et  micacé;  au-dessous,  se  voit  un 
banc  épais  de  calcaire  brun,  assez  dur,  très-coquillier  ,  mais  à  cassure  spalhique  ; 
il  est  quelquefois  recouvert  de  masses  de  silex  blanc  opaque  ,  et  traversé  de  bancs 
très-parallèles ,  mais  minces  et  interrompus  de  silex  très-noir,  friable  ,  à  cassure  parallelli- 
pipédique  et  ne  ressemblaiit  que  peu  par  sa  texture  et  sa  disposition  au  silex  des 
crayères  ;  au-dessous  sont  les  masses  de  calcaire  gris,  compacte,  coquillier  ,  suscep- 
tible de  poli  ,  qui  seules  renferment  les  filons  métalliques.  La  quatrième  couche  qui 
est  la  plus  inférieure,  est  une  pierre  dure,  verdâtre  dans  certains  endroits,  et 
remplie  de  petits  noyaux  de  spath  calcaire  ;  c'est  l'amygdaloïde  ,  nommé  par  les  Anglais 
toadstone  ;  quelques  minéralogistes  l'ont  regardée  comme  un  lave  compacte  .  Cette 
pie."re  ne  paroit  plus  être  disposée  en  bancs  réguliers  comme  les  autres.    La   surface 

A  2 


f  4'  ) 

de    sa   masse  est  inégale   et    forme  des  monticules  qui  traversent   souvent  les  autres 
couches,  et  paroissent  à  l'exiérieur. 

ObservatioTis  sur  le  Crotahis  horridcs ,  (Linné),  par  M-  d'Andr  a  da. 

L'auteur  réduit  à  moins  de  vingt-un  la  totalité  des  serpens  venimeux.  Sur  le 
nombre  de  ceux  que  Ton  connoît,  le  Crotalus  (serpent  à  sonnettes  )  d'après  plusieurs 
expériences  de  l'auteur,  n'a  de  dangereux  que  la  première  morsure  ,  dans  laquelle 
il  épuise  presque  tout  le  venin  de  sa  mâchoire....  Les  serpens  venimeux  perdent 
leurs   crochets  à  chaque   mue  ,   et  ils  ne  sont  dangereux  que    quelque  tenis  après. 

Extrait  (V un  3îf'moire  mamiscrit  de  M.  Hauy,  intitule':  Observations 
sur  différentes  variétés  du  sulfate  Baritique  (Spath  pesant),  par 
M.    Brongniart. 

Le  calcul  peut  déterminer  le  nombre  de  formes  véritablement  distinctes  que  peuvent 
donner  des  molécules  cristallines  en  se  réunissant  d'après  les  lois  reconnues  du  dé- 
croisscmentj  maison  rencontre  des  variétés  de  formes,  dont  le  nonibre  incalculable 
est  dû  aux  modifications  accidentelles  qui  font  varier  les  dimensions  respectives  des 
faces  du  cristal.  Ces  modifications  peuvent  bien  altérer  ces  dimensions  respectives  et 
même  le  nonibre  de  faces  du  polyèdre  ,  mais  elles  ne  peuvent  jamais  changer  l'incli- 
naison des  surfaces  les  unes  sur  les  autres.  C'est  donc  toujours  un  moyen  d'être  ramené 
à  la  forme  primitive.  IVL  Haiiy  trouva  au  Cabinet  du  Roi  un  grouppe  de  cristaux 
d'une  couleur  bleuâtre,  qui  avoit  la  forme  d'un  prisme  droit  à  base  rhombe  {PLI, 
Jig.  I  .  ),  avec  des  facettes  linéaires  e  f  g  h ,  à  la  place  de  deux  arrêtes  longitudinales 
opposées.  Huit  autres  facettes  linéaires  ad  no,  b  clin,  etc.,  à  la  place  des  arrêtes 
formées  par  la  rencontre  des  pans  et  des  bases.  Enfin  4  facettes  hexagonales  abc 
fc  d,  g  Ityr  z  X.  La  dissection  de  ce  cristal  donna  à  M.  Haiiy  le  noyau  du  spath 
pesant;  il  y  reconnut  avec  surprise  les  mêmes  lois  de  décroissement  que  dans  un 
beau  grouppe  de  spath  pesant  du  cabinet  de  l'Académie,  quoique  ces  deux  cristaux 
parussent  très  -  différens  au  premier  coup-d'œil.  Les  cristaux  de  l'Académie  sont 
des  prismes  droits  (jîg'.  2)  à  8  pans  ,  dont  2  plus  étroits  ,  savoir  :  d  e  rp ,  et 
celui  adjacent  à  /i  i;  les  sommets  ont  pour  faces,  savoir  :  deux  trapèzes,  e  o  f  g; 
quatre  triangles  scalènes  c  e  f ,  o  g  h  j  deux  rectangles  ac  d  e,  et  un  petit  rec- 
tangle a  h  c  o,  situé  à  angles  droits  par  rapport  à  l'axe  du  prisme.  Pour  expliquer 
la  structure  de  celte  variété  ,  il  faut  se  rappeler  que  la  dissection  du  spath  pesant 
donne  pour  noyau  un  prisme  droit  {Jig'  5  )  dont  les  bases  sont  des  rhombes  dans 
lesquels  le  plus  grand  angle  est  de  101°  52'  i5".  Supposons  que  sur  les  arrêtes  bc,dr 
des  angles  obtus,  il  se  fasse  un  décroissement  d'une  rangée  parallèle  à  la  diagonale  tr; 
si  ces  décroisseinens  ne  sont  pas  poussés  jusqu'au  bout  ,  il  en  résultera  une  lame  oc- 
togone {Jlg.  4  )  ;  si  au  contraire  ces  décroissemcns  eussent  été  poussés  jusqu'à  la  fin  , 
on  eût  obtenu  une  lame  rectangulaire  ,  ainsi  qu'il  est  indiqué  en  points  sur  un  des 
angles  de  la  figure  /^.  Plusieurs  de  ces  lames  octogones  ,  apposées  les  unes  sur  les 
autres,  formeront  le  solide  [Jig.  5  )  que  l'on  peut  séparer  par  la  pensée  du  cristal 
total  {Jig'  (>  )  dont  on  voit  5  faces  en  A ,  B ,  C.  Supposons  maintenant  que  sur  les 
deux  bases  du  solide  {Jig.  5)  ecohirtp,  etc.,  il  s'applique  une  suite  de  lames 
qui  décroissent,  1°.  par  une  rangée  sur  les  bords  e  p,  h  i  ,  {fig.  5),  ainsi  qu'on 
peut  le  voir  {J>g-l)',  2°.  également  par  une  rangée  en  largeur  sur  les  côtés 
c  e ,  o  h ,  i  r,  p  t ,  {Jig.  5  ),  mais  sur  deux  de  hauteur,  ainsi  qu'il  est  re- 
présenté {Jig.  8);  5".  par  deux  rangées,  mais  en  largeur,  sur  les  bords  c  o,  t  r 
de  la  figure  'î  ,  et  représenté  {Jig.  9)  :  l'effet  de  ces  décroissemcns  sera  de  produire 
le.  solide   (fig.  2).  —  Pour    faire  voir    uiaintenant  l'identité    de  ces   cristaux  avec 


(  5'  ) 
ceux  du  Cabinet  du  Roi ,  supposons  que  le  dëoroissenient  qi'i  ,  sur  le  côlé  e  p  {fg.  5  ), 
ont  formé  le  tace  e  f  p  n  (  fig-  2  )  ,  se  soit  prolonge  davantage  ,  alors  le  rectangle 
efg  h  {fig.  1  ),  ctlè  rectangle  de  r  p  {fig.  ->.  )  auront  disparu.  Supposons  ensuite  que 
le  reclanglo  a  b  o  c  {fig.  2  )  ,  se  soit"  considérablement  enfoncé,  il  aura  lonué  le 
sommet  i  l  m  b  a  o  ,  {fg.  i  ) ,  et  les  triangles  et  rectangles  qui,  du  prisuie  ,  alloient 
obliquement  au  peiit  rectangle  a  b  o  c  {Jig,  2),  seront  changés  par  l'abaissement 
de  ce  rectangle  dans  les  trapèzes  noad,bclm,qnso,  {  f'g-  >  )•  Enfin  , 
si  le  trapèze  c  o  f  g  et  son  opposé  (Jîg.  2),  ont  été  non-seulement  racourcis  par 
l'abaissement  du  petit  rectangle,  mais  si  ces  deux  trapèzes,  s'enfonçant  d'avanlcge, 
empiètent  sur  les  rectangles  du  prisme  efpn,ghli,  et  sur  les  triangles 
c  c  f,  o  g  h,  on  aura  les  facettes  héxagorres  a  b  c  f  e  d.  M.  Ilauy  nomme 
spath  pesant  polynôme,  celui  de  la  figure  2;  spath  pesant  sphalloïdc  ,  celui  de  la 
figure  1".  Il  remarque  que  dans  ce  second  spath,  le  noyau  paroît  être  dans  une  po- 
sition contraire  à  celle   dans  laquelle   il   est  réclleuient. 

<, 
CHIMIE. 

analyse  d'un  carbonate  de  Baryte  de  Sibérie,    par    M.  Fei.letier. 

Ce  carbonate  de  Baryte  vieut  des  mines  de  Zincof,   dans  les  monts  Atlaï  ;  il  a  été      S„c.   d'ITist. 
rapporté  par  M.   Patrin  5   il  ne  diffère  de  celui   d'Alston-Moor  ,   en    Angleterre  ,    que    jvatvbellk. 
par  un  peu  plus   de  transparence.    M.  Pelletier  a  fait  voir  à  la  société  ,   un   carbonate 
de  Caryle  d'une  autre  partie   de  l'Angleterre  ,  qui  par   ses    propriétés    extérieures   se 
rapproche  de  celui   de  Sibérie.   Il  se  trouve  en   assez  grosses  aiguilles  concentriques, 
au-dessous  du   carbonate  de   chaux    métaslaîique. 

MÉDECINE- 
Observaiions  sur  une  gue'risun  par  l'inoculation  de  la  petite- vérole. 

Un    jeune    homme   de   18    ans,   à    la    suite   d'une   maladie    chronique,    désespérée,    5oc.  de  Méd. 
très-longue  ,   tomba  dans  l'anasarque.   L'on  proposa  alors  de  tenter  l'inoculation  de  la 
petite-vérole  ,    que    le    malade    n'avoit  point    encore    eue.     L'opération    fut  faite  ,    et 
réruption   formée  par    de    gros  boutons  vésiculeux  ,  fut  si  abondante,  que  le  malade 
guérit. 

Observation   sur  V insociabilité  de  la   rougeole   avec   la  petite-vérole. 

La  rougeole  se  manifeste  quelquefois  en  même  tems  que  la  petite -vérole  j  mais 
alors  celle-ci  disparoît  jusqu'à  la  guérison  de  la  rougeole,  et  reparoit  ensuite  dans  le 
même  période  oii  elle  étoit  lorsqu'elle   avoit  cessé. 

Observations  sur  un  homme  ruminant,  par  iJ/.  Mazard  de  Carele. 

Cet  homme  adulte  dans  le  tems  de  l'observation,  ruminoit  dès  son  enfance.  Cette 
seconde  mastication  étoit  aussi  naturelle  en  lui  que  dans  les  animaux  ruminans.  Le 
sujet  jouissùit  d'ailleurs  d'une  bonne  santé.   Ce   fait  n'est  pas  unique. 

Observation  sur  une  fille  de  Bordeaux  ,  âgée  de  6  ans  et  demi ,  haute  de  4  pieds 
8  pouces ,  assez  bien  réglée  dès  l'âge  de  3  ans.  A  5  ans  et  demi ,  elle  n'avoii  enco!  e 
que  la   taille  ordinaire  a   cet  âge. 


(  6'  ) 
Soc.  P':.LOW.  Observation  de  M.  Robillard  sur  un  abcès  au  foie ,  qui  avoit  prcsqu'eniièrement 

consommé  ce  viscère  avant  la  mort  du  malade,  et  sans  qu'il  eût  éprouvé  de  douleur. 

Observations  sur  des  morts  subites  occasionnées  par  des  enlisions  de 
sang  dans  Le  péricarde ,  par  M.  S  A  b  a  t  i  e  r. 

AcAD.DEsSciE^'.  La  première  dépendoit  de  la  rupture  de  l'artère  coronaire  droite;  la  seconde ,  de 
la  rupture  du  ventricule  gauche.  Dans  le  troisième  sujet  ,  les  vaisseaux  du  col  étoient 
Irès-dilatés,  le  péricarde  tuméfié  par  une  grande  quantité  de  sang  épanché  pariine 
ouverture  de  l'aorte.  Il  est  remarquable  que  dans  ce  dernier  ciis  la  membrane  inté- 
rieure musculaire  s'éloit  d'abord  rompue;  le  sang  s'éloit  épanché  entre  cette  membrane 
et  la  membrane  cellulcuse  ,  et  l'avoit  séparée  de  la  première  jusqu'aux  carotides. 
Celte  dernière  membrane,  extrêmement  amincie,  s'éloit  enfin  rompue. 

ANNONCES. 

M.  d'Entrecasteau  est  nommé  commandant  des  deux  frégates  qui  doivent  partir 
pour  la  recherche  de  M.  de  la  Peyrouse  ;  M.  Huon  de  Hmnandès  est  nommé 
capitaine  du  second  bâtiment.  Un  li'a  p.>int  encore  nommé  les  autres  personnes  qui 
doivent  composer  ll'éqiiipage.  La  Société  d'HisLoire  naturelle  qui  a  provoqué  le  décret 
de  ce  voyage  ,  a  présenté  au  ministre  ,  pour  être  admis  en  qualité  de  naturalistes  , 
MM  de  la  Billurdière  el  Roussillon  ,  pour  botanistes;  F  aillant ,  pour  jardinier; 
Riche  t\.  Deschamps ,    pour  zoologistes  ;    Giroud  el  Slayier ,    pour   minéralogistes. 


Paris.    Septembre    1 79 1 . 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Description  d'un  nouveau  Bostriche ,  par  M.  B  o  s  c. 

Soc.    d'IÎist,         Bostrichlis    Fukcatus.    Bostrichus  piceus ,    thorace  antice  hicorni ,    capito 
«AiuRtLLE.  tuherculato  ,   antennis  pedibusque   tastaceis.  — H,  Jamaïca. 

Mémoire    sur  la  préparation  des   Orchis   qui  croissent  en   France , 
par  M.  Maksillac. 

Soc.   PHiLOM.  Le   but    de  l'auteur    est    de    rappeler    l'attention     sur     la    farine  ,    ou     plutôt    la 

fécule  retirée  des  tubercules  des  racines  de  cette  plante  ,  eu  faisant  voir  les  grands 
avantages  de  celte  substance,  peut-être  la  plus  nourrissante  sous  le  plus  petit  vo- 
lume, dans  les  tems  de  disette,  dans  les  voyages  de  long  cours,  etc.  Il  prouve 
ensuite  que  la  France  possède  une  assez  grande  quanlilé  do  ce  végétal  utile,  pour 
n'être  poinl  forcée   d'en  faire  venir  à  grands  trais  des  ludes. 

Sur  une  nouvelle  espèce  d'engrais. 

Un  agriculteur  des  environs  de  Pontoise  se  sert  ,  avec  avantnge ,  pour  engrais 
des  plantes  qui  croissent  naturellement  dans  les  rivières.  Il  les  récolle  dans  l'été , 
moment  où  les  plantes  sont  les  plus  abondantes  et  ou  les  eaux  sont   plus    basses.   Il 


(  7'  )   _ 
les  laisse  consommer  en   tas  ou  dans   un    trou  à    fiitnier  avnni   de   les  employer.    Cet 
engrais    mis  comparalivement   avec    du    fumier    ordinaire,   a   présonlé  ,  indôpcndani- 
luent  de   rcconomie   pécuniaire,    de  grands    avanlaees   dans  la   culture   des   lurneps, 
choux  ,  pois  ,   cet.  Celte  pratique  a  été  suivie  et  indiquée  par   un  cultivateur  Anglais, 

Procédé  pour  faire  le  beurre  doux. 

On  remplit  un  vase  de  lait  qui  ait  passé  une  nuit  et  qui  ait  crêmé  sans  devenir  Soc.  Philom. 
aigre  j  on  place  ce  vase  dans  le  four  d'un  poêle  allun.é  ou  sur  la  cendre  chaude^; 
ou  l'j  laisse  jusqu'à  ce  que  la  crème  soit  entièrement  tirée  du  .ait  qui,  cependant, 
ne  doit  pas  bouillir,  et  jusqu'à  ce  qu'elle  devienne  brune.  Alors  on  retire  le  vase; 
on  laisse  refroidir  la  crème  ;  on  la  met  avec  une  cuiller  dans  un  vase  de  terre 
dans  lequel  on  la  remue  avec  une  tige  de  bois  terminée  par  une  boule  applatie  , 
et  ou  obiient  ainsi  un  beurre  très-doux.  On  laisse  achever  le  caillé  qui  a  commencé 
à  se  former  dans  le  lait  qui  reste  ,  et  on  fait  du  fromage.  Ces  opérations  qui  n'exigent 
pas  plus  de  deux  fois  vingt-quatre  heures,  ont  été  répétées  par  M.  Silvestre  ;  le 
seul  point  difficile  est  de  s'assurer  qu'on  a  extrait  en  totalité  la  crème  du  lait. 
Pour  cet  effet ,  après  l'avoir  enlevé  la  première  fois  ,  on  peut  la  remettre  sur  la 
cendre  chaude ,  ou  la  laisser  reposer  peudant  vingt-quatre  heures.  Alors  toute  la 
crème  vient  à  la  superficie.  On  peut  faire  du  sucre  de  lait  ,  etc.  avec  le  petit  lait 
qui  reste  après  ces  opérations  faciles,  qui  sont  fort  en  usage  dans  le  comté  de 
Henneberg. 

MÉDECINE. 

Sur  un  empoisonnement  causé  par  Vémétique. 

Une  fille  âgée  de  vingt-trois  ans  s'empoisonna  avec  ?4  g^'^his  de  tartre  stibié  ,  tartrite 
de  potasse  amimoinié.  Un  chirurgien  ,  d'après  le  mémoire  de  M.  Berthollet ,  tlonna  du 
quinquina  en  décoction  avec  de  l'alkali  volatil.  Les  vomissemens  furent  moins  fréquens. 
M.  de  Fourcroy,  qui  se  rendit  chez  la  malade,  lui  fit  prendre  une  simple  décoction 
de  quinquina  par  verrées;  les  vomissemens  cessèrent,  et  les  nausées  n  eurent  plus 
lieu.    AI.   de  Fourcroy  fit  ensuite   usage  des   adoucissans. 

PHYSIQUE    GÉNÉRALE    et    MATHÉMATIQUES. 

Lettre  fi?e  7J/.  M  a  r  t  i  n  e  l  ,  correspondant  a  Chambéry ,  sur  la  hauteur 
du  baromètre  dans  cette  ville. 

M.  Deluc  avoit  trouvé  que  la  hauteur  moyenne  de  la  colonne  de  mercure  en  cette      Soc.    philcm. 

ville  ,    étoit  de   26  p.   9  1.    ~i  j    et  par  conséquent  l'élévation  de   Chambéry   au-dessus 

du  niveau  de  la  mer  se  trouve  de  i5i  toises.  Une  observation  constante  de  plusieurs 

années  a  donné  à  M.  Martinel  les  résultats  suivans. 

p.      1.    ^ 

Maximum  de  la  hauteur  du  mercure "^1       1     Tl 

Médium 26     10     -fl 

Minimum 20       2      -^ 

La    variation  est   donc   de i        5     -rz 

Et  d'après  les  principes  de  M.  Duluc  ,  l'élévation  se  trouve  de  2i5  toises. 


(8") 

Paris.    Octobre     1791. 

HISTOIRE    NATURELLE. 

Instruction  aux  'voyageurs  autour  du    monde ,   sur   les  observations 
les  plus  essentielles  à  faire  en  botanique ,  par  M.  de  la  Marck. 

c  'H   T  II     invite  les   voyageurs   à    chercher  plutôt  à  déterminer    d'une   manière    exacte  , 

"  '  *     les  plantes   mal    décrites,    qu'à   en   découvrir  de   nouvelles,    et  sur-tout  à   faire  con 

AfURELL  .  noitre  avec  certitude    de    quelles    planres  sont    tirées  les   différentes    substances  végé- 

tales dont  on  se  sert  dans  les  arts.  Il  demande  aux  voyageurs  d'essayer  de  répondre 
aux  questions  suivantes  :  Quelle  plante  donne  les  Mirobolaus  ?  —  La  mane  de  Calabre 
vient-elle  du  fruxinus  ornits7  —  Le  benjoin  est-il  tiré  d'un  terminalial — Le  mastic 
est-il  produit  par  un  lenlisque?  Le  poivre  commun  esl-i!  dioïque  ?  —  Quel  est  le 
fruit  du  toluiferal — Faire  des  recherches  sur  la  fructificalion  des  palmiers  :  donner 
une  nouvelle  descripùon  de  l'anis  de  la  Chine  ;  d'oii  vient  le  bois  de  rose ,  le  bois 
satiné,  le  palisandre  et  plusieurs  autres  Lois  employés  dans  le  commerce;  déterminer 
d'une  manière  plus  exacte  l'arbre  qui  porte  la  gomme-gutte.  Les  bamboucs  forment- 
ils  un  genre  particulier  ?  Quelle  est  la  nature  du  gaz  renfermé  dans  les  vésicules 
des   fucus? 

M.  Olivier,  dans  un  mémoire  instructif  sur  les  insectes,  demande  aussi  de  déter- 
miner si  le  flJeloc  cichorei  ou  d'autres  insectes  exotiques  produisent  les  mêmes  effet» 
que  les  cantliarides  ,  IMeloe  vesicatoria  (  Linné  ).  Si  la  lacque  est  réellement  pro- 
duite  par   une   fourmie,   etc. 

Description  d'une  nouvelle  espèce  d'opatre,  par  M.  Bosc. 

Opatrum  rufipes.  Opatruin  c'nereian  thorace  tuberculato  ;  eljtris  sulcatis , 
antcnnis  libiisque  testaceis.  H.  P  ans  lis ,   trouvé  en  Mai. 

Mémoire  sur  les   argilles    régulières   d'Argenteuil,   par  M.    Romain 

Coquebert. 

Soc.  puiL(  M.  Ces  argilles  se  trouvent  dans  une  carrière  à  plâtre  située  au  nord-nord-est  d'Ar- 
geiueuil.  Le  bauc  d'argille  est  placé  immédiatement  au-dessus  de  la  masse  de  la 
matière  gypseuse  ;  il  a  environ  quatre  pieds  de  hauteur,  et  est  recouvert  d'un  banc 
mêlé  de  gypse  et  d'argille  ;  de  grandes  fentes  verticales  partagent  le  banc  et  le 
traversent  dans  plusieurs  sens.  Les  deux  parois  de  chaque  fente  sont  fendillés  à 
bur  surface,  et  divisés  en  petits  rectangles  dont  les  côtés  sont  horizontaux  et  ver- 
ticaiix.  Les  fentes  secondaires  que  pariagent  les  rectangles  pénètrent  dans  l'argiUe  de 
douze  à  quinze  ligues  environ.  De  plus  ,  il  existe  à  dix  ou  douze  lignes  de  la  surface 
des  parois,  de  nouvelles  solutions  de  continuité  qui  tendent  à  détacher  chacun  des 
pcîits  rectangles  que  l'on  voit  à  la  surface  sous  la  forme  de  parallélipipèdes  droits. 
Si  l'on  détache  plusieurs  de  ces  prismes  rectangulaires,  principalement  dans  les  en- 
droits oii  ils  sont  les  plus  réguliers  ,  on  observe  sur  la  face  verticale  ,  contre  laquelle 
ils  étoicnt  placés,  des  compartimens  symétriques  très-remarquables.  Vis-à-vis  des  tentes 
qui  séparoient  les  prismes,  on  voit  une  arrête  élevée  d'une  ou  deux  lignes,  et  dont 
la  saillie  est  due  à  la  forme  légèrement  concave  de  la  contre-preuve  de  la  base  des 
parallélipipèdes.  On  apper«-oil  ordinairement  sur  chaque  rectangle  des  stries  concen- 
tri<fues  qui,  près  du  ))ord  ,  ont  une  figure  approcliaulc  du  quarré  ;  mais  les  angles 
s'émousseut  de  plus  en  plus  a  mesure  qu'elles  s'en  éloignent,    de    manière   qu'à  deux 

ou 


(9') 

ou-trois  lignes  de  distance  des  arrêtes  ,  elles  prennent  une  figure  olliptî(jue  ou  circulaire. 
Ce  qiii  frappe  sur-tout  au  premier  coup-d'œil,  est  une  calotte  sphéroïde  quelque- 
fois convese  ,  et  plus  souvent  concave,  qui  occupe  constauinient  le  milieu  de  chaque 
rectangle  5  les  parois  des  grandes  fentes  verticales  sont  couvertes  d'un  enduit  d'oxidô 
de  l'er ,  noir.  Les  fentes  secondaires  sont  aussi  colorées  par  cet  oxide  ,  mais  avec 
moins  d'intensité;  et  enfin  la  base  même  des  parallellipipédes  en  est  légèrement  teinte, 
excepte  sur  la  calotte  sphéroïde  ,  par  la(juelle  on  la  trouve  souvent  adhérente  à  la 
tface  verticale  du  banc. 

AGRICULTURE. 

Sur  l'avantage  de  semer  clair,  et  sur  les  chaulages ,  par 
AI.    Calignon. 

M.  Calignon  constate  par  des  expériences  faites  en  grand  depuis  douze  ans  ,  AcAt».  des  Se. 
l'avantage  de  semer  clair,  ainsi  que  l'ont  recommandé  les  plus  célèbres  agriculteurs,  de  Dijok. 
Il  ne  met  que  deux  mesures  de  froment  par  journal  :  le  journal  est  composé  de  ")6o 
perches  de  9  pieds  et  demi,  et  la  mesure  de  Dijon  pèse  45  livres,  tandis  (jue  dans 
le  département  de  la  Côte-d'Or ,  on  en  met  ordinairement  quatre.  Ses  bleds  ne  versent 
jamais ,  et  les  épis  sont  longs  et  remplis  d'un  bon  grain.  Il  dit  aussi  que  son 
chaulage  garantit  ses  récoltes  de  la  nielle  et  du  charbon.  Pour  chauler  six  mesures 
de  froment,  il  met  dans  un  tonneau,  à  moitié  plein  d'eau,  8  à  10  livres  de  chaux 
vive  j  lorsque  la  chaux  est  fondue,  il  verse  dedans  une  dissolution  d'une  livre  de 
couperose  verte  ,  sulfate  de  fer,  et  une  demi-livre  d'alun,  sulfate  d'alumine ,  dans 
laquelle  il  a  jeté  par  poignées,  pour  ménager  l'effervescence,  5  à  6  livres  de  cendres 
de  bois  neuf.  Il  laisse  tremper  le  bled  pendant  ■?/\  heures  dans  ce  mélange  ,  et  fait 
ensuite  écouler  l'eau.  Le  grain  s'est  renllé  d'un  tiers  ,  et  il  en  sème  dans  cet  état  trois 
mesures  par  journal.  Il  a  observé  que  ce  chaulage  éloignoit  aussi  les  insectes.  La  pré- 
paration revient  à    14  s.  pour  6  mesures. 

Sur  le  hersage  des  'vieilles  prairies ,  par  M.  Bouvier. 

Il  a  vu  dans  le  département  de  l'Arriège  (  comié  de  Foix  )  ,  d'excellens  effets  de  Soc.  philow, 
la  méthode  qui  y  est  pratiquée  de  herser  les  vieilles  prairies.  Cette  opération  se  fait 
en  automne.  Il  faut  que  les  dents  de  la  herse  soient  très-coupantes,  ofïn  de  ne  point 
arracher  les  racines.  L'auteur  remarque  que  ces  plantes  étant  stolonifères ,  la  dent  qui 
divise  leurs  racines  en  forme  autant  de  marcottes  ,  et  augmente  par-lk  le  nombre  des 
plantes.    Les   prairies  se  trouvent  par  ce  moyen   renouvellées    et  en  excellent  rapport. 

Sur  les  moyens  de  faire  grossir  les  artichauts ,  par  M.  B  o  u  v  i  e  ti. 

Les  artichauts  de  Perpignan  n'ont  presque  point  de  réceptacle  ,  et  s'élèvent  toujours 
en  pointe,  ^m  jardiniers  du  Roussillon  en  font  augmenter  le  volume  en  fendant  la 
tige  en  quatre,  à  la  base  du  réceptacle,  et  en  mettant  dans  la  fente  deux  petits 
niorceaux  de  roseau  en  croix,    afin    de  forcer  la  sève  à    faire  un   pins   grand   circuit. 

Ils  obtiennent  par  ce  moyen  des  artichauts  d'un  volume  considérable. 

MÉDECINE. 

Obsen'ations  sur  des  palpitations  de  cœur ,  par  M.  A  n  d  r  y^ 

La  nersonne  qui    fait  le  sujet   de   cette  observation  ,   éprouvoit  cette  incommodité      Soc.  de  Méo. 

B 


(    10'    ) 

dès  sa  plus  tendre  jeunesse.  Ces  palpitations  se  faisoient  plus  particulièrement  senti'r 
lorsqu'elle  faisoit  quelqu'excrcice  violent;  alors  la  respiration  devenoit  difficile,  le 
visage  rouge,  les  veines  du  col  engorgées.  Elle  mourut  suffoquée.  A  l'ouverture  de  son 
corps,  on  trouva  ti-ois  pintes  d'eau  épanchées  dans  la  cavité  droite  de  la  poitrine  j  le 
poumon  de  ce  côté  affaissé  sous  lui-même ,  et  réduit  au  tiers  de  son  volume  j  le 
Bronche    oblitéré. 


Paris.     Novembre     i 


791- 


Soc.     t>'HlST. 
."lATURELLE. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  une  chenille  qui  attaque  les  indigotiers. 

Une  lettre  de  Cajenne  annonce  que  les  indigotières  sont  ravagées  en  une  nuit 
par  une  multitude  de  chenilles  que  l'on  n'avoit  point  vues  auparavant.  M.  Richard 
observe  que  ces  chenilles  doivent  être  déjà  grandes,  puisqu'elles  commettent  ces  ra- 
vages en  une  nuit ,  et  que  ,  d'après  ce  qu'il  a  vu  dans  des'  cotonnières  ,  elles  des- 
cendent la  nuit  des  palétuviers  pour  aller  manger.  Il  propose  de  s'opposer  à  leur 
arrivée  en  cernant  la   plantation  par  un  fossé   rempli  d'eau. 

Description  d'une  nouvelle  espèce  d'Iule ,  par  M.  Bosc. 

JuLUs  GUTTULATUS.  Julus  pedtbus  utrinquc  ^'î ,  corporis  seginentis  ,  utrinque 
puncto  rubro  notatis H.   Parisiis,  Longueur  6  à  7  lignes. 

Description  d'une  nouvelle  espèce  de  riz,  par  M.  Bosc. 

Oriza  aristata.  Oriza  aristis  longissimis H.  i/i  fridiis.  — Cette  espèce  est 

connue    à   la  côte  de  Malabar  sous  le  nom  de  rii  rouge,  et  conxmune,   suivant   M» 
Richard,  à  la  côte  d'Afrique. 

AGRICULTURE. 

Sur  le  sucre  d'Erable, 


Soc  1î''Agjhcul.  m.  Broussonet  a  présenté  du  sucre  fabriqué  avec  du  suc  d'Erable  Américain. 
Ce  sucre  est  d'une  très-bonne  qualité  ;  à  poids  égal ,  il  sucre  plus  que  celui  qui 
vient  de  la  canne  à  sucre.  Il  est  employé  par  les  confiseurs  anglais.  Les  morceaux 
présentés  ont  été  rafinés  à  St.-Domingue.  Ils  sont  très-blancs,  mais  il  fjlt  60  liv.  de 
suc  d'Erable  pour  retirer  4  liv.  de  sucre  brut  ,  et  5  lorsqu'il  est  rafiné.  Ce  calcul 
démontre  la  nécessité  de  la  culture  de  la  canne  à  sucre  pour  suffire  à  la  consom- 
mation  de  cette  denrée. 


s«< 


c^  ruiLoai. 


Addition  au  mémoire  de  M.  Marsillac,  sur  les  orchis. 

Dans  le  sud  de  la  France,  les  frais  de  culture  des  orchis  reviennent  à  t5  s.  par 
jjoumée  d'homnxe  qui  peut  recueillir  11  à  12  liv.  de  bulbes  fraîches  qui,  par  la. 
ttessicatfotty  se   trouvent   réduites   à   environ.  4  liv»   Lear   préparation  consiste   -à   les 


(  '••  ) 

laver  dans  plusieurs  eaux,  à  les  fulre  bouillir  !ï  minutes  dans  l'eau  claire,  et  les  faire  sécher 
au  Tour  après  ijue  le  pain  en  esl  sorli  ;  séi.liée  ,  on  réduit  cette  substance  en  poudre 
dans  un  mortier.  Elle  se  conserve  sans  altération  pendant  plusieurs  années.  En  1782, 
M.  Marsillac  a  soutenu  pendant  un  mois  et  rctidu  la  santé  à  trois  criminels  ijui 
étant  condamnés  au  mauvais  pain  et  à  l'eau  ,  étoient  dans  un  état  de  dépérissement 
affreux.  Il  s'est  servi   de  la  seule  fécule  de  l'orcltis  Moriomas  (  Linné  ). 

C  II  I  ]\I  I  E. 


Sur  la  combustion  du  diamant. 

M.   Landriani  ayant  plongé   un  diamant    dans  l'air  vital ,   après  l'avoir   attaché    au      5oc.   d'Hist, 
bout  d'un   fil  de  fer  auquel   étoit   un   morceau  d'amadou,    l'a    vu    brûler    avec    une    naturelle. 
ilamme  très-vive. 


AcAD.   DES    Se. 
DE    DiJOi>. 


Sur  le  soudage  de  la  gomme  élastique,  par  M.  de  Virly. 

Les  moyens  de  ramollir  et  de  dissoudre  la  gomme  élastique  ou  caoutchouc  par 
l'éther  ou  les  huiles  volatiles  ,  ayant  été  jusqu'à  présent  insuffisans  ou  trop  dispen- 
dieux pour  faire  tous  les  instrumens  dont  on  auroit  besoin,  M.  Grossard  de  Virlj 
propose  d'en  souder  les  morceaux  ,  et  indique  le  procédé  suivant  :  On  prend  des 
bouteilles  de  goumre  élastique  que  l'on  coupe  en  lanières  ;  on  fait  ramollir  ces  la- 
nières dans  l'eau  bouillante  ,  les  appliquant  ensuite  sur  le  moule  et  les  j  comprimant 
avec  un  ruban  de  fil  pendant  quelque  tems ,  on  obtient  par  ce  moyen  toutes  sortes 
d'instrumens  aussi  solides  que  s'ils  étoient  faits  d  un  seul  morceau.  Ces  expériences 
ont  été  faites  sous  les  yeux  de  l'Académie. 

Sur  la  poudre  de  James. 

Le  docteur  Péarson  a  donné  à  la  Société  royale  de  Londres  l'analyse  de  la  poudre    Soc.  philom. 
de  James  (James  powder  )  ,   fort  en    usage    en   Angleterre.   C'est   un  sel    triple  com- 
posé   d'acide    phosphorique  ,    d'oxide    d'antimoine    et    de    chaux.    Il    croit    que    cette 
poudre  est  faite  avec  parties  égales  de   sulphure  d'antimoine  (anùmoniuni   sulphura- 
tuni  )  et  de  raclure  de   corne   de  cerf. 

MÉDECINE. 

Mémoire  sur  l'inoculation  de  la  petite  -vérole ,  parlai.  Bouteille. 

L'auteur  prétend  que  dans  cette  maladie  l'éruption  se  fait  toujours  à  l'extérieur, 
et  jamais  s.  l'intérieur.  Il  réfute  l'opinion  de  ceux  qui  disent  qu'elle  se  fait  quelque- 
fois dans  l'estomac  et  les  intestins.  M.  Chambon ,  de  la  Société  de  médecine,  qui  a 
ouvert  un  grand  nombre  de  sujets  morts  de  la  petite-vérole ,  assure  avoir  trouvé 
des  pustulas  varioliques  dans  l'œsophage  ,  l'estomac  et  les  intestins.  Des  renseigneuiens 
ultérieurs  que  nous  avons  pris  prouvent  la  vérité  de  cette  assertion  de  M.  Chambon  , 
que  les  pustules  varioliques  se  trouvent  intérieurement  même   dans  les  intestins. 

Note  sur  la  teisne. 


Méd, 


La  teigne  ,  qui  est  une  maladie  affectée  particulièrement  au  cuir  chevelu,  attaque 
quelquefois  d'autres  parties.  M.  Chambon  en  a  vi  sur  toutes  les  parties  du  corps, 
el  uiém:  dans  les  parties  intérieures  telles  que  les  intesiiuï. 

B  2 


(     Î2'     ) 

Rapport  de  MM.  Bei-lot  e^BaoNGNiART,  sur  une  femme  qui 
boit  deux  seaux  d^eau  par  jour. 

Soc.  PHiLoM.  Cette  femme,  épouse  de  Jacques  Fery  ,  savetier,  foubonrg  St.-lSIartin  ,  hAtel  des 
Arcis,  à  Paris,  est  âgée  de  quarante  ans;  elle  est  hlonde  et  d'un  lenipéraïuent 
bilieux  ,  elle  ressent  cette  soif  depuis  sa  plus  lendie  enfance.  Etant  fille,  elle  buvoit 
trois  seaux  d'eau  par  Jour  :  depuis  son  quatrième  enfant  ,  elle  n'en  boit  plus  que 
deux.  Lorsqu'elle  est  malade  elle  n'a  plus  soif,  et  lorsfju'elle  ne  boit  pas  à  sa  soif 
elle  est  malade.  La  soif  se  fait  sentir  par  une  défaillance  vers  la  région  de  l'es- 
tomac )  elle  a  alors  la  bouche  pâteuse.  Lorsqu'elle  a  bu  elle  sent  du  froid  vers 
cette  même  partie.  Comme  elle  boit  souvent,  elle  a  presque  toujours  froid.  Elle  a 
la  lèvre  inférieure  grosse  et  couverte  de  croûtes;  elle  v  ressent  des  élancemens,  sur- 
tout en  été.  Lorsqu'elle  a  des  hémorroïdes  elle  n'a  pas  mal  à  la  lèvre.  Elle  a  fait 
onze  enfans  en  dix  couches  ;  elle  boit  davantage  quand  elle  est  grosse  ;  presque 
tous  les  enfans  qu'elle  a  nourris  ont  été  d'une  mauvaise  sanlé.  Il  ne  lui  en  reste 
que  deux.  Celte  femme  est  restée  dix  heures  avec  les  commissaires  de  la  société  , 
et  elle  a  bu,  en  leur  présence,  quatorze  pintes  d'eau  et  rendu  dix  pintes  d'urine. 
Elle  leur  a  dit  qu'elle  buvoit  la  nuit  toutes  les  heures  et  demie  ;  ce  qui  peut  pro- 
duire   la  voie  d'eau  qu'elle    prétend   consommer  en  vingt-quatre  heures. 


Paris.    Décembre    1 79 1 . 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Description  d'un  noui'el  agrostis  ,  par  M.   B  o  s  c. 

Soc.    d'Hist.  Agrostis  Cylindracea.  Agrostis  paniculâ  contracta  ,  suhspîcatâ  ,  calice   corolld 

NATUREU.E.  triplo  minore  ;  aristis  nullis.  — Cette  plante  a  été  envoyée  du  Pérou  par  M.  Dombey. 

Elle  fleurit   dans  les  serres  en  Septembre  et  Octobre.  Les  fruits  du  somiuet  de  l'épi 

sont  déjà  miîrs  ,   que  les  fleurs  de  la  base  ne  sont    pas  encore  épanouies.  Sa  contexture 

roide  et   dure  pourroit  la  ranger  parmi  les  luédiocres  fourrages. 

Description  d'un  nouveau  Callopus  ,  par  M.  B  o  s  c. 

Callopus  Marginatus.  Cinereus ,  eljtrorum  margine  pedibusque  testaceis.  H.  In 
Americœ  insulis. 

AGRICULTURE. 

Mémoire  sur  les  avantages  de  la  culture  des  pommes  de  terre  dans 
les  terres  destinées  aux  jachères ,  par  M.  Hervieu. 

Soc.  d'Agricul,  De  deux  acres  de  terre  cultivés  comparativement,  celui  qui  étoit  resté  en  ja- 
chères, avoit  rendu  175**  en  grain;  et  celui  qui  avoit  produit  des  pommes  de 
terre,  140**  :  différence  de  5  ">  *  qui  doit  être  balancée  par  920  boisseaux  de 
pommes  de  terre  rendant  ^57",  donc  004''  d'avantage  pour  celle  partie,  sur 
laquelle  il  faut  prendre  8*  de  frais.  L'auteur  a  remarqué  que  le  bled  graiuoit 
beaucoup    mieux   dans    la    portion  occupée   par   ces    racines ,    et  que    onze    gerbes 


{ Jj''  ) 

ovoient  suffi  pour  un  boisseau  tandis,  qu'il  en  a\'oit  f;illu  soi7.e  dans  l'autre  partie. 
M.  Ilervieu  fait  sarcler  les  pommes  de  Icrre  par  son  troupeau  de  moutons ,  qu'il 
fait  p  ,sser  rapidement  à  travers  cliamp.  Ces  animaux  détruisent  toutes  les  herbes 
parasites,  et  ne  touihmt  pas  aux  feuilles  des  pommes  déterre.  Il  se  sert  ensuite  de 
ses  cochons  p,)ur  l'amélioration  des  arbres.  En  1789,  élaiit  entré  en  possession  d'un 
verger  qui  étoit  dans  le  plus  mauvais  état  ,  il  ncltoja  les  arbres  et  les  déchaussa  dan* 
un  cercle  de  6  à  7  jiieds  de  diamètre  ,  laissa  passer  l'hiver  à  l'air  aux  racines  supé-^ 
rieures,  et  rapportant  au  printemps  de  la  terre  neuve  à  leur  pied  ,  il  y  sema  des 
carottes  ,  dont  l'extraction  ,  lors  de  leur  maturité  ,  fut  abandonnée  aux  cochons.  Ces 
aniiuaux  fouillèrent  profondément  le  pied  sans  endommager  les  racines ,  et  ces  pro- 
bédés réussirent  si  bien  ,  qu'il  dit  ne  pouvoir  rendre  l'eflet  étonnant  qu'ils  produisirent. 
Ses  arbres  sont  superbes,  et  ont   rapporlé  cette  année  d'excellens  fruits. 

Sur  le  Clematis  flammii'a,  et  le  Crotoii  linctotium,  par  II/.  Bouvier. 

L'auteur  a  vu  près  d'Aigues-Mortes  cultiver  en  grand  le  Clemalis  Jlarnmula.  Les  Soc.  fhilo^u. 
habifans  en  divisent  la  récolte  en  paquets  d'une  livre  qu'ils  i'ont  sécher  et  donnent 
ensuite  à  leurs  bestiaux,  qui  mangent  avec  avidité  celte  plante  séchée  ,  tandis  qu'elle 
est  pour  eux  un  poison  lorsqu'elle  leur  est  donnée  en  verd.  C'est  aussi  dans  ces 
environs  que  croît  le  Croton  tinctoriutn  ■,  dont  le  suc  sert  à  faire  le  tournesol  en 
drapeau  qu  on  envoie  en  Hollande  pour  le  convertir  en  pains.  ]\L  Bouvier  croit  que 
les  llollandois  ne  l'emploient  point  à  cet  usage,  et  qu'il  sert  seulement  à  colorer  It  s 
fromages  de  ce  pays  ;  que  les  Hollandois  font  le  tournesol  en  pain  avec  les  liclicjis  . 
rocclUis  ou  parella.  L'auteur  montre  dans  son  mémoire  l'importance  de  laire  des  re- 
cherches à  ce  sUjCl  ,  et  de  rendre  à  la  France  une  branche  de  commerce  considérable 
dont    elle   possède  les   matières  premières. 

PHYSIQUE. 

Mémoire  sur  Vinjliience  de  l'électricité  dans   la   végétation ,   par 

M.      SlLVESTPiE. 

L'auteur  a  constaté  par  des  expériences  nouvelles  et  multipliées  que  l'électricité  Soc.  piiilom, 
artificielle  positive  ou  négative  ,  n'accéléroit  la  végétation  ni  dans  le  développement 
des  germes  ,  ni  dans  la  croissance  ,  ni  dans  la  floraison  et  fructification.  11  a  remarque 
au  contraire,  que  son  application  constante  taisoit  sécher  et  maigrir  les  végétaux  par 
l'excès  d'irritation  qu'elle  exerçoit  sur  leurs  organes.  Les  expériences  ont  clé  répétées 
pendant  six  mois  consécutifs,  à  deux  reprises  différentes,  et  l'électricité  a  été  fournie 
par  des  machines  mises  en  action  pendant  7  ou  8  heures  par  jour.  L'auteur  a  rap- 
porté aussi  le  sentiment  de  plusieurs  physiciens  célèbres,  qu'on  cite  comme  partisans 
de  celte  influence  ,  et  qui  sont  loin  d'avoir  en  effet  l'opinion  qu'on  leur  attiibue  , 
ainsi  qu'il  l'a  appris  d'eux-mêmes.  Ces  expériences,  extrêmement  délicates  ,  demandent 
la  plus  grande  attention. 

MÉDECINE. 

Observation    sur   une    luxation   du  pied  en   dedans ,    avec   issue  de 
l'astragale  à  travers  la  peau ,  par  M.  Robilliard. 

Le  sujet  de  cette  observation  est  un  officier  de  cavalerie  ,  qui ,  étant  renversé  ,  son    Soc.  philom. 
pied  s'engagea  sous  le  ventre  de  son  cheval ,  de  manière  que  l'astragale  fut  chassé  au- 


(  '4'  ) 

dehors.  Le  chirurgien  emporta  cet  os  qui,  n'étant  plus  retenu  que  par  quelques  petits 
ligamens  ,  toniboit  sur  le  côté  <iu  pied.  Le  luaiade  éprouva  de  grands  accidens;  il 
resta  18  mois  dans  son  lit,  et  ne  couimenca  à  marcher  qu'au  bout  de  5  ans.  Cet 
officier,  qui  est  à  présent  aux  Invalides,  se  porte  assez  bien  ;  il  peut  faire  une  lieue 
ou  une  lieue  et  demie  par  jour.  Cet  exemple  n'est  pas  le  seul  :  M,  Desaulx  a  guéri 
plusieurs  maladies  semblables ,  sans  que  les  malades  eussent  éprouvé  d'aussi  grand* 
accidens. 

PHYSIOLOGIE. 

Sur  la  transpiration ,  par  MM.  Lavoisier  et  Séguin. 

AcAi>.  CES  Se.  Cet  ouvrage  fait  suite  aux  différens  mémoires  que  M.  Lavoisier  a  donné  depuis 
plusieurs  années  sur  la  respiration.  Ces  physiciens  remarquent  que  ces  deux  fonctions 
ont  la  plus  grande  analogie  entr'elles.  Il  j  a  long-lems  que  l'on  a  remarqué  que  les 
insectes  rcspiroient  par  toute  la  surface  de  leurs  corps  ,  mais  on  crojoit  que  cette  dis- 
position n'avoit  lieu  que  chez  ces  animaux  5  cependant  on  n'ignoroit  pas  que  notre 
peau  est  percée  d'une  infinité  d'ouvertures,  qu'on  appelle /^(ore^ ,  distingués  en  exhalans 
et  en  inhalans.  Ces  auteurs  comparent  l'expiration  et  l'inspiration  à  l'exhalation  et 
l'inhalalion  ;  ils  démontrent  par  des  expériences  exactes,  que  la  première  est  plus 
abondante  que  la  dernière;  qu'il  se  fait  dans  la  peau  la  même  décomposition  d'air 
que   dans  les   poumons,    et  qu'il  se   forme  également  de  l'acide  carbonique. 

Ces  belles  expériences  confirment  les  vues  présentées  à  la   Société  Philomathique, 
par  M.   Audirac  ,   et  déjà  appercues  par  le  docteur   Fiobinson. 

Mémoire   sur  les  changemens   qui  arri^^ent  aux   organes  de   la    res- 
piration et  de   la  circulation   de  l'enfant  après  sa  naissance ,    par 

M.     S  A  B  A  T  I  E  n . 

AcAD.  DES  Se.  L'autour,  après  avoir  examiné  les  différentes  h_ypothèses  que  l'on  a  imaginées 
jusqu'à  présent  pour  expliquer  la  première  inspiration  ,  en  propose  une  autre  qui  lui 
paroit  infiniment  plus  probable.  Après  la  naissance  ,  la  circulation  ne  se  faisant  plus 
dans  le  placenta  et  le  cordon  ombilical,  l'enfant  doit  être  surchargé  de  toute  la 
quantité  de  sang  qui  parcouroit  ces  vaisseaux.  L'enfant  cherche  à  s'en  débarrasser, 
il  crie,  il  s'agite,  fait  contracter  ses  muscles;  le  diaphragnie  s'abaisse,  la  cavité  de 
la  poitrine  se  dilate  eu  tout  sens  ;  l'air  qui  entre  dans  les  poumons  distend  les  vaisseaux 
de  ce  viscère,  auparavant  repliés,  puur  ainsi  dire,  sur  eux-mêmes,  et  ils  se  déve- 
loppent. Telle  est  ,  suivant  M.  Sabatier  ,  la  cause  de  la  première  inspiration.  Dans 
la  seconde  partie,  M.  Sabatier  explique  l'oblitération  du  trou  ovale  et  du  canal  artériel; 
il  a  observé  que  dans  le  fœtus  qui  n'a  point  respiré  ,  le  cœur  et  les  poumons  sont 
beaucoup  plus  élevés;  les  trois  gros  trous  qui  naissent  communément  de  la  crosse  de 
l'aorte,  n'ont  plus  le  même  rapport  que  dans  l'enfant  ou  dans  l'adulte.  Dans  le  fœtus, 
l'artère  irmominée  qui  forme  la  sous— clavière  et  la  carotide  droite  ,  est  beaucoup  plus 
élevée  que  la  carotide  et  la  sous-clavière  gauche.  Le  contraire  a  lieu  après  la  naissance, 
la  carotide  et  la  sous-clavière  gauche  sont  plus  élevées  que  l'artère  innominée.  Cette 
disposition  est  une  suite  ïialurellc  de  l'abaissement  du  cœur,  occasionné  par  la  des- 
cente du  diaphragme.  Ces  changemens  ne  sont  pas  les  seuls  qui  résultent  de  l'abaissement 
du  cœur.  M.  Sabatier  observe  de  plus  que  l'insertion  de  la  veine  cave  inférieure  dans 
l'oreillette  droite,  est  moins  oblique,  de  manière  que  la  colonne  de  sang  qu'elle  verse 
dans  celte  oreillette  n'est  pas  dirigée  vers  le  trou  ovale;  la  valvule  de  ce  trou  éprouve 
aussi  une  tension  par  la  nouvelle  position  du  coeur,  de  manière  qu'elle  reste  toujours 
appliquée  contre  le  trou  botal.  Quant  à  l'oblitération  du  canal  artériel,  il  est  beaucpup 
plus  facile  d'en  rendre  raijon.  On  sait  qu'après  la  naissance,  l'air  qui  pénètre  à  iraver* 


(  .5'  ) 
les   poiimoTis    distend  ce  viscère  el  ses  vaisseaux;    tout    lo  sang   du  ventricule   droit 
peut  traverser  le  poumon;   il  n'en  passe   que  tris-peu  par  16  canal  artériel;  te  canal 
revient  sur  lui-ni<;rne  ,  el  cela  avec  d'autant  plus  de  facilité  cjue  les  parois  de  ce  canal 
sont   très- épais   relulivciuenl  à  sa  cavité. 

NOUVELLES. 

En  vertu  d'un  décret  de  l'Assemblée  nationale  constituante,  on  a  formé,  à  Paris, 
un  bureau  de  consultation  pour  les  arts  et  métiers,  composé  de  trente  personnes, 
prises  dans  le  sein  et  au  choix  des  différentes  Sociétés  savantes  de  la  Capitale.  La 
société  PIulomutbi(jue  ayant  été  appelée  à  cette  formation,  elle  sera  à  portée  défaire 
part  à  ses  correspondans  des  découvertes  intéressantes  qui  seront  soumises  a  ce  bureau  , 
qui  est  spécialement  chargé  de  distribuer  pour  100,000  écus  de  prix  aux  savans  «t 
aux  artistes  qui  auront,  a  son  jugement,  mérité  des  récompenses  nationales. 


Paris.     Janvier    1792. 
HISTOIUE     NATURELLE. 

Note  sur  la  décomposition  du  plomb  blanc ,    carbonate  de  plomb  de 
Bretagne ,  par  M.  Pelletier. 

On  a  souvent  remarqué  parmi  les  mines  de  plomb  blanc  des  cristaux  de  cette  Soc.  piiilom. 
substance  entièrement  changés  en  galène.  La  tliéorie  en  étoit  simple,  et  cette  alté- 
ration éloit  attribuée  ,  avec  raison,  au  sulfure  alkali  (foie  de  soufre),  qui  se  rencontre 
si  souvent  dans  les  mines  ;  mais  celte  déconiposilion  ayant  eu  lieu  également  dans  des 
•lieux  bien  fermés  et  éloignés  des  endroits  qui  peuvent  dégager  de  ce  gai  ,  ]\L  Pelletier 
chercha  la  raison  dans  une  autre  cause.  Jl  observa  que  tous  les  plombs  blancs  qui 
avoient  subi  cette  décomposition  ,  contenoient  dans  leur  gangue  de  la  pyrite  en 
décomposition.  Cette  pyrite,  en  se  décomposant  dans  l'air  humide,  dég::ge  du  g.iz 
hydrogène  sulfuré  (  gaz,  hépatique)  qui  se  combinant  avec  l'oxide  de  plomb,  eu 
chasse  Tacide  carbonique  ,  et  forme  de  la  galène  ou  sulfure  de  plomb. 

Note  sur  la  formation  des  coquilles  appellées  cypra3a  ou  porcelaine , 
d'après  la  théorie  de  M.  Brucuières. 

Les  animaux  qui  habitent  ces  coquilles  ,  ne  pouvant  les  augmenter  au-delà  de 
certaines  dimensions,  sont  obligés  de  les  quitter  lorsqu'ils  s'y  trouvent  trop  resserrés. 
Ils  forment  de  deux  couches  leur  nouveau  logement.  La  première  et  la  plus  interne 
est  le  résullat  de  la  transudation  de  leur  corps.  Celte  couche  est  mince  ;  les  tours 
de  la  spire  sont  alors  très-visibles.  Il  n'y  a  point  de  ligne  longitudinale  sur  le  dos 
de  la  coquille;  l'animal  augmentant  en  âge,  acquiert  de  nouveaux  organes  que  l'on 
appelle  aîles.  Ces  aîles  repliées  sur  le  dos  de  la  coquille,  y  déposent  une  nouvelle 
couche  peinte  de  couleurs  souvent  différentes  de  la  couche  interne.  L'existence  de 
cette  seconde  couche  superficielle  est  prouvée,  1°.  par  les  taches  rondes  dont  une 
moitié  se  rencontre  sur  une  spire,  et  l'autre  moiiié  sur  la  spire  voisine;  2".  par 
une  ligne  longitudinale  qui  se  voit  sur  le  dos  de  la  coquille,  et  qui  est  le  lieu  de 
la,  réunion  des  deux  aîles.  Les   coquilles  sont   quelquefois   si   différentes  à   ces  deux 


C  i6'  ) 
époques,  que  que  l'on  a  fait  deux  espèces  d'une  même  coquille.  C'est  ainsi  que 
Linné  a  donné  comme  espèces  distinctes  le  cjprœa  zvbra  ,  qui  n'est  autre  chose  que 
le  cjpnvu  e.ra/it/icinu  ,  qui  n'a  point  encore  sa  seconde  couche.  Un  individu  du 
cabinet  de  M.  de  la  Mark,  qui  présente  sur  le  dos  les  bandes  du  cj-prœa  zébra, 
et  sur  les  flancs  les  points  du  cjprœu  exaiitlicina  est  une  preuve  de  celte  opinion 
de  M.  Bruguières. 

AGRICULTURE. 

Sur  V Influence  de  V ëpine-vinette. 

îoc.  d'.AgricuIj.  Un  membre  a  rapporté  une  expérience  qui  tend  à  détruire  le  préjugé  des  culti- 
vateurs sur  l'influence  de  l'épine-vinette  (  Burbôris  vulguris.  Lin.  )  dans  la  culture 
des  céréales.  L'auteur  a  sejné  la  poussière  des  étamines  de  la  (leur  de  cette  plante 
sur  le  bled  en  fleurs;  il  en  a  aussi  planté  plusieurs  pieds  au  milieu  de  ses  champs 
de  grains;  il  n'a  jamais  observé  aucun  eflèl  parlicaliar.  Il  eu  conclut  qu'une  haie 
d'épi ne-viifette  ne  nuit  à  la  culture  des  céréales  qu'à  l'égd  de  toute  autre  haie, 
c'est-à-dire  par  l'ombre   qu'elle  donne   et  par  les  racines   qu'elle  étend. 

Sur  l'accélération  de  la  maturité  des  Jiniits. 

D'autres  expériences  du  même  membre  tendent  à  confirmer  celles  de  M.  Lancrj  sur 
l'accélération  de  la  maturité  des  fruits  par  l'incision  circulaire  de  l'écorce  des  branches  ; 
les  feuilles  des  branches  soumises  à  l'expérience  se  sont  épanouies  les  premières  ,  et 
les  fruits  ont  mûii  treize  jours  avant  ceux  des  autres  branches  du  même  arbre;  mais  la 
branche  a  été  sacrifiée.  M.  Lancry  a  avancé  qu'on  pouvoit  la  guérir,  et  lui  laire 
rapporter  des   fruits  l'année  suivante. 

Sur  les  sels  employés  comme  engrais ,  par  M.  Silvestke. 

Soc.  PiiiLOM.  IVL  Silvestre  a  fait  connoître  plusieurs  expériences  qui  prouvent  que  les  sels  de 
nitre  et  marin,  employés  comme  engrais,  nuisent  à  la  végétation  et  font  périr  les 
germes.  Il  a  répété  ses  tentatives  sur  plusieurs  espèces  de  terre,  et  varié  les  doses 
de  sel  depuis  deux  onces  jusqu'à  deux  liv.  par  toise  quarrée  ;  l'eau  imprégnée  de 
île  ces  sels  a  aussi  produit  le  même  effet ,  lorsqu'elle  a  été  employée  à  arroser  des 
plantes  qui  avoient  été  semées  dans  une  terre  non  préparée.  L'auteur  en  infère  que 
l'amélioration  qu'on  attribue  à  l'eau  de  la  mer  répandue  sur  les  prairies,  éloit, 
sans  doute  due  aux,  matières  animales  et  végétales  qu'elle  laissoit  en  se  retirant, 
et  que  le  sel  niariu  seul  détruisoil  les  plantes  au  lieu  de  servir  à  leur  engrais. 

CHIMIE. 

Recherches  de  MM.  Fourcroy  et  Vauquelin,  pour  connoitre 
la  concentration  des  acides  minéraux  les  plus  en  usage  dans 
les  arts   chimiques. 

Sj?.  PHILOM.  Leur  pesanteur  spécifique  et  leur  aptitude  comparée  à  se  saturer  d'alkalis  ,  sont  les 
moyens  les  plus  usités,  mais  ces  méthndes  sont  défectueuses  lorsque  ces  acides  sont 
mêlés  entr'eux,  ou  qu'ils  tiennent  en  dissolution  des  substances  terreuses  ou  métal- 
liques. Le  nitrate  de  baryte  et  le  nitrate  d'argent  indiquent  la  présence  des  acides 
sulfurique  et  murialiquc  dans  l'acide  nitrique  ;  le  muiiate  de  baryte  et  le  prussiate 
de  potasse  déuiontrent  celle  de  l'acide  sulfurique  et  de  l'oxide  de  fer  dans  l'aciile  mu-- 

rjatique. 


(  >7'  ) 
riatîqae.  La  saliiralion  compirée  d'un  alkali  peut  suffire  à  imliqnrr  la  «•[iianlilé  de 
sullalo  de  plomb  ou  do  polasse  que  l'aiidc  suUurique  peut  <()iiiciiir.  D'après  plu- 
sieurs expériences  iugi'uicuses  sur  les  pro])orlious  des  mélanges  et  leur  valeur 
inlrinsè([uo  ,  les  auteurs  onl  conclu  que  moins  les  acides  étoienl  conrcnlrés  ,  plus  ils 
présenloienl  d'avantages  à  l'acquéreur,  lait  qui  lient  à  l'afliriité  de  l'eau  pour 
l'acide;  cette  affiin'té  nugiuentant  en  raison  de  la  plus  grande  proportion  de  ce 
dernier,   accroît  le  dégagement  du  calorique   et  la   pesanteur   relative  du   liquide. 

PHYSIQUE, 

Phénomène  d! optique,  obseivé  par  M.  Le  Gentil. 

Lorsque  la  lune   est   pleine,   il   place    une    bougie   sur   la    direction  do    la   lumière    Ac,\ii.  dis'.cti 

de   la  lune  ,   il  dispose   un   corps  quelconque  de  manière  qu'il  reçoive  séparément  les 

rayons  de   la    lumière  de   la    lune  et   ceux   de  la   bougie;    l'ombre   de  la   lumière   do 
la   lune   est  rouge,  celle  de  la  lumière    de  la  bougie   est  verdâtrc. 

PHYSIOLOGIE. 

Extrait   d\in    Mémoire  sur  Ui  respiration  des  poissons ,    comparée   à 
celle  des  autres  animaux ,  par  31.    Silvestre. 

La  respiration  dos  poissons,  dont  les  branchies  ne  sont  qu'extérieurement  en  contact  Suc.  rHii.oM. 
avec  le  lluide  dans  lequel  se  meuvent  ces  animaux,  présente  une  grande  dif'terence, 
au  premier  apperou  ,  avec  ce  qui  a  lieu  dans  les  animaux  à  poumons.  Les  philosophes 
de  l'antiquité,  qui  avoient  déjà  reconnu  que  l'air  est  le  principe  de  la  chaleur  et  de 
la  vie,  s'éloient  beaucoup  exercés  sur  cette  sorte  de  respiration.  Quelques-uns  avoient 
avancé  que  les  poissons  ne  mourroient  dans  l'air ,  que  par  la  suraDondance  de  ce 
fluide  ;  tandis  qu'ils  ne  trouvoient  dans  l'eau  que  la  quantité  proportionnelle  à  leurs 
besoins.  Beaucoup  d'autres  ont  cru  également  que  l'air  servoit  à  la  respiration  des 
poissons.  Aujourd'hui  que,  d'après  les  expériences  de  Priestley  ,  de  Lavoisier,  etc., 
cette  fonction  animale  est  clairement  expliquée,  il  reste  à  reconnoître  si  les  poissons 
auxquels  l'air  vital  est  nécessaire  ,  retirent  cet  air  de  l'eau  en  la  décomposant,  ou  seule- 
ment  en  séparent  celui  qui  y  étoit  disséminé. 

C'est  pour  éclairer  cette  question  ,  que  M.  Silvestre  a  commencé  les  expériences 
dont  nous  allons  donner  un   court  extrait. 

1  .  Des  poissons  ont  très-bien  vécu  dans  de  l'eau  nouvellement  bouillie  ou  distillée, 
quand  on  leur  a  permis  de  venir  à  la  surface. 

2  .  Placés  sous  des  récipiens  exactement  remplis  d'eau  ,  et  sans  contact  avec  l'air 
extérieur,  ils  sont  morts   dans  1  espace   de    i8  a   iq  heures. 

5".  D'autres  poissons  reçus. dans  une  cloche  remplie  d'eau  ,  sous  laquelle  on  avoit 
introduit  quelques  bulles  d'air  atmosplicrique  ,  ont  vécu  quelques  heures  de  plus  que 
les  précédons. 

4".  Au  lieu  d'air  atmosphérique  ,  une  petite  quantité  de.  gaz  oxigèiie  a  été  introduile 
sous  la  docile  avec  d'autres  poissons  :  ceux-ci  ont  vécu  3Q  heures.  L'air  restant  analysé, 
a  montré  toutes  les  propriétés  du  gaz  acide  carbonique. 

5  .  Un  diaphragme  de  gaz  fut  placé  au  milieu  d'un  vase  rempli  d'eau  :  les  poissons 
p  acés  sous  ce  diaphragme  ne  vécurent  que   i5  heures. 

b  .  Du  gaz  nitreux  fut  introduit  sous  une  cloche  remplie  d'eau  ;  on  y  fit  rasser  ensuite 
des  poissons  qui  périrent,   après  beaucoup  de  convulsions,  eu  muins  de  trois  minutes. 

7".  D'autres  poissons  ,  introduits  dans  l'eau  imprégnée  d'une  égale  quantité  de  gaz 
pîtreux  que  dans  l'expérience  préccdeutc ,  y  vécurent  très-bien,  lorsqu'ils  pouvoienl 
venir  respirer  à  la  surface. 

C 


(  >8'  ) 
Il  pnroit  résulter  de  ces  expériences  que  les  poissons ,  comme  les  animaux  à  poumons , 
soutirent  l'oxigène  de  l'air  atmosphérique  ,  dans  l'acte  de  la  respiration  ;  ([u'ils  séparent 
de  l'ea'i  une  portion  plus  ou  moins  co'isi  léraLle  de  celui  qui  s'y  tioive  mêlé  ;  mais 
qu'ils  sont  obligés  de  venir  puiser  à  l.i  surface  l'air  en  nature  ,  d'autant  plus  fréquemment 
que  le  liquide  dans  lequel  ils  se  trouvent,  contient  une  moins  grauùe  quanliié  d'air 
atmosphérique. 

]VI  É  D  E  C  I  N  E. 

Sur  un  i>:ce  de  conformation ,  par  M.  Martinel,  correspondant 
à  Chanibdry. 

Soc.  PHILOM.  La  per,«onne  qui  en  est  le  sujet,  est  une  jeune  fille  âgée  de  douze  à  quinze  ans; 
ayant  six  doig'.s  à  chaque  main  et  à  chaque  pied.  Ce  sixième  duigt  est  placé  abso- 
lument dans  la  même  ligne  que  les  autres  aux  mains,  et  répond  pirfailement  au 
petit  doigt.  Il  est  cependant  un  peu  plus  court ^  et  a  un  os  du  métacarpe  et  du 
métatarse.  Par  cet  arrangement ,  la  main  ne  paroit  pas  difforme  :  dans  le  pied  ,  le 
sixième  doigt  n'est  pas  placé  aussi  rég  ilièrement  qu'à  la  main  ,  il  est  beaucoup  plus 
écarté  et  se  déjette  un  peu  en  dehors.  Ces  doigts  exécutent  les  mêmes  mouvemens 
que  les  autres.  M.  Martiiiel  a  aussi  maintenant  sous  les  yeux  une  peile  fille  de 
trois  ans  huit  mois  qui  est  réglée  depuis  huit  mois  ,  si  on  peut  appeler  règles  , 
un  écoulement  sanguinolent  par  les  parties  naturelles  ,  de  trois  semaines  en  trois 
semaines,  et  qui  dure  trois  jours.  Cette  petite  fille  a  beaucoup  d'intelligence  pour 
son  âge  :  elle  a  plutôt  l'air  d'une  petite  femme  que  d'un  entant. 


P  A  K  I  S.     Février    1792. 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Description  d'un  phalangium  et  d'un  cinips,  par  M.  Bosc. 

Soc    d'Hist.       Phalangium  spinosum.    Pli.    griscum ,  capite    lutcribus  spînoso ,    abdomine   ma 
MiTURELLE     *   "^"  soUtariis  fuscis.  H.   Pansiis. 

CvNiPS  APTERA.   Cj.   Tufa ,   u'idominc  fusciis  fuscis ,  alis  nullis. 

On  ne  connoît  point  encore  la  galle  de  cet  insecte.   C'est  une   recherche  à  faire. 

AGRICULTURE. 

Sur  l'huile  de  tabac. 

<:„,.    r^•  l,o„->,T  M.  Parmenlier  a  offert  une  bouteille  d'huile  de  graine    de  tabac;   celte  huile  n'est 

pas   siccative,    elle   est  douce  et  mangeable  :  1  auteur   en   a    tire  trois  onces  et  demie 
par  livre  de  graine. 

Sur  l'Araignée  à  soie. 

M.  de  Bomare  a  fait  part  d'une  lettre  de  Buenos-aire  qui  contient  la  description 
et  les  produits  de  l'araignée  à  soie.  Ces  araignées  vivent  bien  ensemble,  elles  se 
nourrissent  d'invectes  et  se  trouvent  sur  le  noval  (  Cactus  opuntia  Liiin.  )  Elles 
craignent  le  froid.  Le  cocon  est  de  la  grosseur  d'un  oeuf  de  pigeon  :  il  peut  se  filer 
eu    entier;   la  soie  en   est  moelleuse,   et   peut  se  carder  ^ans  préparation. 


(  '9'  ) 
C  H  I  M  I  E. 

Mémoire  de  M.  Pelle tieh,  sur  l'or  nuissif. 

L'étain  seul  ne  peut  se  combiner  qu'avec  un  cinquième  de  son  poids  de  soufre.  AcAU.  des  Se» 
L"or  niussif,  que  l'on  avoit  rtgardé  connue  un  sulfure  d'éluin  ,  contient  cependant 
/(O  pour  cent  de  soulVe  ;  celle  proportion  étoinioit ,  parce  qu'on  ignoroit  que  i'or 
niussif  étoit  un  oxide  d'élaiu  sulfuré,  et  que  l'oxigéne ,  uni  à  l'etain  ,  augnicntoit 
l'affinité  de  ce  métal  pour  le  soufre.  JM.  Pelletier  a  prouvé  celte  théorie  par  une 
suite  d'expériences  ;  il  a  fait  de  l'or  niussif  par  la  voie  fiumide  de  la  iiianiére  sui- 
vante :  il  mêle  ensemble  du  niuriate  d'élain  et  du  sulfure  alkalin  ,  peu  iniporle 
lequel;  il  se  fail  dans  ce  mélange  une  double  décomposition,  l'acide  murialifuie 
quitte  l'oxide  d'élain  pour  s'unir  à  l'alkali ,  le  soufre  quitte  l'alkali  pour  s'unir  à 
l'oxide  d'étain  ;  le  précipité  est  de  l'oxide  d'élain  sulfuré,  qui  légèrement  chauffé, 
donne  un  bel  or  massif.  Ce  procédé,  pour  obtenir  ds  l'or  massif,  est  plus  éco- 
nomique  et  plus  prompt. 

MÉDECINE. 

Observation  sur  un   enfant  qui  boit  beaucoup,  par  31.  Va  u  que  lin. 

Cet   enfant,  n^é    de    cinq   ans,  a  le    teint  pâle;    sa    bouche,   son   nez.   et  ses  veux         C«       „..,.„.. 

1.1  ,  ,  o '.        ^'  .  1-1  n  .       ^-      f.     .*'  OOt  .     i'IIlljOW, 

sont  toujours  humides  ;  son  pouls,  quelquefois  tort  irregulier,  bat  bo  a  oj  fois  par 
minute.  Il  boit  en  vingt-quatre  heures  dix  pintes  d'eau  j  il  rend  pendant  le  même 
espace  de  lems  douze  pintes  d'urine;  il  a  un  très-grand  besoin  de  boire  :  lorsqu'il 
en  a  été  privé  pendant  quelque  tems ,  il  boit  avec  beaucoup  de  plaisir.  Lorsqu'il  a 
bu,  il  est  saisi  d'un  léger  frisson;  sou  teint  est  bleuâtre,  et  son  lialeine  est  froide: 
il  j  a  environ  quatre  mois  que  cet  enfant  est  atteint  de  cette  maladie  ,  elle  lui  est 
venue  peu  de  tems  avant  la  petite-vérole.  Son  urine  est  claire  comme  de  l'eau  et 
de  la  même  pesanteur  spécifique  que  ce  liquide;  elle  fait  monter  le  thernioniètre 
de  Réaumur  jusqu'à  28°.  Elle  ne  rougit  point  la  teinture  de  lournesol,  et  précipite 
peu  l'eau  de  chaux;  elle  répand  une  odeur  fade,  qui  dans  peu  de  tems,  devient 
désagréable;  elle  prend  alors  une  couleur  laiteuse.  Evaporée  aux  trois  quarts,  elle 
rougit  la  teinture  de  lournesol.  Evaporée  coniplètement ,  elle  donne  un  très-pelit 
résidu  composé  de  phosphate  de  soude,  d'ammoniaque,  de  beaucoup  de  sel  marin, 
d'un  extrait  muijueux  et  d'acide  phosphorique  libre.  M.  Vauquelin  observe  que 
cet  enfant  rendant  en  vingt-quaire  heures  douze  pintes  d'urine  à  28°.  sur  dix  pintes 
d'eau  à  10".  qu'il  boit  dans  sa  journée,  perd  /p2".  de  calorique  dans  ce  même 
tems.  Il  pense  que  c'est  à  cette  grande  déperdiiion  de  caloiique  qu'est  dû  le  froid 
qu'il  éprouve  ,  et  que  la  transpiration  cutanée  doit  être  très-bornée  chez  cet  enfant 
puisqu'il  urine  plus  qu'il  ne  boit.  C'est  peut-être  à  ce  défaut  de  transpiraton ,  ajoute 
l'auteur  ,  qu'est  dii  le  grand  besoin  qu'éprouve  le  sujet  de  prendre  des  liijuides 
capables  de  suppléera  la  fonclion  de  la  transpiration,  qui  est  de  tenir  le  corps  tOMjours 
à   une   luèuie   température. 

RI  A  T  H  É  M  A  T  I  Q  U  E  S, 

Sur  la  méthode  à  employer  pour  trouver   la   hauteur  des  montagnes 
à   L'aide  du  thernionittre ,  par  31.   G  a  u  N  i  e  r. 

Il  y   a   joint  un  [tableau    propre  à    connoitre  les    rapports  entre  la    hauteur   d^u  ba-  Soc.    philcm, 
romètre  ,    l'élévaliou    au-dessus   du  niveau   de   la   mer,    et    la   température  de  l'eau 

C  2 


(    70      ) 

et  de  l'esprii- Je- vin  en  ébuliiion.  Ce  lublcau  est  composé  de  quatre  colonnes;  la 
seconde  contient  en  pouces  et  centièmes  de  pouce,  la  hauteur  du  baromètre,  depuis 
14  pouces  jusqu'à  28.  Depuis  14  jusqu'à  19,  ces  hauteurs  croissent  de  6".  en  6".,  et 
depuis  iq  jusqu'à  28,  elles  suivent  une  progresoion  arithmétique  dont  la  raison 
est  une  ligne.  La  première  colonne  renferme  en  lignes,  les  fractions  décimales  de 
pouces  contenues  dans  la  seconde,  on  l'a  mise  pour  sauver  la  peine  d'une  évalution 
de  décimales.  La  troisième  contient  les  hauteurs  des  montagnes,  correspondantes  aux 
hauteurs  baroméiriques  de  la  seconde,  et  la  quatrième  présente  les  températures 
indiquées  au  lliermomèire  de  Réaumur  ,  à  l'instant  de  l'ébuliùon  de  l'eau  sur  les 
montagnes  ,  dont  les  hauteurs  se  trouvent  dans  la  colonne  troisième.  L'auteur  du  mé- 
moire se  propose  d'ajouter  une  cinquième  colonne  qui  renfermera  la  température 
au  ihermoiuètre  de  Réaumur,  à  l'instant  de  l'ébulition  de  l'esprit -de -vin  sur  les 
mêmes    nionlagnes. 


Paris,    lllars    1792. 

ÉCONOMIE     RURALE. 

Sur  les  gobes  donnés  aiioc   moutons. 

Soc.  d'Ai.ricui^  m.  Chabert  a  fait  un  rapport  sur  les  gobes  des  moutons  ,  au  sujet  d'un  procès  cri- 
minel que  ces  productions  naturelles  avoient  attiré.  M.  Cliaberl  a  prouvé,  i".  que 
ces  corps  n'avoient  point  été  avalés  en  masse  j  2".  que  s'ils  l'onsscnt  éié,  ils  n'auroient 
pas  été  cause  de  la  mortalité  des  moutons:  il  a  joint  à  des  boules  coiiiposées  Je  laine, 
de  filasse,  de  farine,  de  miel,  et  de  poix,  des  doses  d'arsenic  depuis  deux  grains 
jusqu'à  cent  vingt.  La  brebis  avoit  déjà  pris  de  force,  et  en  dix  fois,  six  gros  et  demi 
d'arsenic  dans  des  boules  semblables,  lorsqu'elle  s'est  touvée  incommodée;  on  n'a 
trouvé  que  les  deux  derniers  gobes  dans  son  estomac.  Nous  avons  cru  devcir  rapporter 
cette  expérience,  pour  détruire  un  préjugé  funeste  à  la  tranquillité  des  h.ibilans  des 
campegncs.  Il  est  plus  que  probable  que  ces  gobes  ne  sont  que  des  égagropiles  formés 
par  les  poils  que  les  animaux  avalent  en  léchant  leurs  petits  ou  en  se  léchant  eux- 
luêmes,    et  que  l'enduit  qui  les   recouvre   est  dû  au  suc   gastrique  qui  les  réunit. 

Observations  de  MM.  Riche   et  Silvestre,    sur   un   moyen  de 
présenter  quelques  plantes  de  la  gelée. 

Soc.  PiriLOM.  Seize  ou  dix-sept  espèces  de  plantes  furent  sivrprises  par  une  gelée  tardive  ;  en  vai» 
on  couvrit  la  couche  de  paille  et  de  fumier  pendant  plusieurs  nuits,  elles  périrent 
toutes,  excepté  un  qmrré  de  solanum  7«e/o/;g-e/za  ,  qui  n'avoit  été  recouvert  qu'avec 
un  panier  fait  de  treillage  d'os-er.  M.  Riche  a  vu  garantir  des  espaliers  de  la  gelée 
de  Mars,  en  les  couvrant  ainsi  de  baguettes  d'osier  espacées,  qui  rompent  la 
violence  du  vent  sans  intercepter  l'air  libre  et  la  lumière  si  utiles  aux  jeunes  plantes, 
et  les  laissent  toujours  environnées  d'un  fluide  mauvais  conducteur  de  la  chaleur,. 
qui  n'étant  point  agité,  produit  moins  d'évaporation  ,  et  par  conséquent  moins  de 
refroidissement. 

Sur  le  scellement  du  fer  dans  la  pierre. 

Soc.   pHiLOM.       M.  Bouvier  observa,  à  Pourdeaux  ,  que  toutes  les  pierres  du  Château-Trompette, 


(  a»'  ) 

liées  par  Jcs  barres  de  fer,  cioicnt  fondues  an  point  d'insorlion  de  ces  barres;  il 
donne  pour  raison  de  ce  phéiioiuènc  ,  la  combinaison  de  l'oxij^i'ne  avec  le  fer  qui, 
augiiieutant  le  volume  de  ce  mêlai,  en  fait  autant  de  coins  qui  fendent  les  pierres 
de  la  nicnic  manière  que  l'on  sépare  les  meules  des  moulins  avec  des  petits  coins 
de  bois  imbibés  d'eau.  11  engage  donc  les  constructeurs  à  éviter  l'emploi  du  fer  dans 
la  liaison  des  pierres ,  ou  au  moins  de  le  garantir  du  contact  de  l'air  par  l'étamage 
ou  le   goudronage. 

PHYSIQUE. 

Expérience  sur  la  différence   cVaptitude  des  poir?tes  pour  lancer  et 
recei'oir  explosivtnient  la  matière  électrique ,  par  M,  C  h  a  p  p  e. 

L'auteur  prouve  dans  ce  mémoire  ,  qu'une  pointe  communiquant  à  un  système  Soc.  Piiilom. 
positif,  transmet  une  explosion  à  une  dislance  beaucoup  pkis  grande  que  celle  à 
laquelle  elle  peut  la  recevoir  lorsqu'elle  communique  a  un  sjslême  négatif;  il 
développe  les  causes  (jui  peuvent  concourir  à  établir  ces  différences  remarquables; 
et  donne  la  description  d'un  appareil  qui  les  délermine  exactement.  (]et  iniitrumcnt 
est  un  petit  bocal  AB  doublé  d'une  feuille  d'élain  aux  deux  surfaces  ,  jusqu'à 
la  moitié  de  sa  hauteur:  au  fond  et  au  cenlre  de  ce  bocal,  est  établie  une  pointe  G 
très-aigue  ;  elle  communique  parfaitement  avec  la  garniture.  L'n  bouchon  D  tra- 
versé par  un  tube  de  verre  Et  ferme  l'orifice  du  bocal.  Dans  l'intérieur  du  tube 
est  une  échelle  graduée  RG  ;  et  au  point  O  est  mastiqué  un  écroii  qui  reçoit  ung 
tige  de  cuivre  HI',  dont  la  partie  supérieure  I  est  terminée  en  pointe  C.  Une  sec- 
tion de  sphère  métallique  est  ajustée  de  manière  à  compléter  la  fornle  ronde  de 
cette  boule;  voici  la  manière  de  se  servir  de  cet  instrument  :  place?,  la  ];oule  à 
distance  convenable  de  la  pointe;  chargez  le  bocal  extérieurement,  et  à  l'aide  d'un 
excitateur,  ëiablisez  la  communication  entre  les  deux  surfaces,  et  vous  vcrrt?.  la 
pointe  I  soutirer  paisiblement  le  fluide  électrique.  Chargez  maintenant  le  bocal 
d'une  manière  inverse  avant  que  le  bout  de  l'excitateur  soit  en  contact  avec  la 
pointe,  une  forte  étincelle  se  maTiifestera  à  son  sommet;  ainsi  rien  de  plus  facile 
que  de  distinguer  les  deux'  espèces  d'éieclrisation  ;  la  présence  de  l'étincelle  ,  à  l'i^pproche 
de  l'excitateur,  est  donc  un  signe  certain  et  invariable  de  l'électrisalicn  positive  j. 
et  son  absence,  un  sigiie  contraire.  On  pourra  apprécier  la  différence  «i'aplilude 
qu'a  la  pointe  pour  émettre  et  recevoir  la  matière  électrique  au  moyen  de  l'échelle 
de  division  pratiquée  à  la  partie  siipcrieure  du  tube.  L'autenr  déduit  de  ces  expé- 
riences i".  que  tous  les  corps  saillans  dans  l'atmosphère  qui  offrent  un  libre  passage 
au  tlui<le  électrique,  sont  plus  ou  moins  exposés  à  l'action  de  la  foudre,  selon 
qu'ils  exercent  leurs  pouvoirs  sur  u|i  ,systéuie  de  nuages  pcsilif  ou  négatif;  2.  que 
les  coups  de  foudre  les  plus  fréqu'ens ,  sont  ('eux  qui,  s'élevant  subitement  du  sein 
de  la  terre  .à  la  faveur  dçs  corps  pointus^  vont  frapper  les  nues,  phénomène,  dëia 
observé,  mais  dont  la  cause  etoit  inconnue;  5°.  ki' raison  de  la  fréquence  des  orages 
dans  les  pays  montueux  ou  couverts  de  forêts.  E'auteur  infère  de  ces  observations 
que  les  piiratonnerres  ayant  nièiue  toutes  les  conditions  requises  en  grosseur  et  com- 
munication ,  pouvoienl  encore  ne  pas  garantir  l'édifice  du  choc  occasionné  par  l'effet 
de  l'expension  latérale,  et  de  l'action  en  retour  ,  qui  résulleroit  de  la  pression  élasli- 
coélectrique  lors  du  passage  d'il  coup  fulminant,  sur-loul  si  la  njasse  éloit  très- 
considérable. 

CHIMIE. 

Observation  de  .^/.  Va  u  que  lin  sur  l'or. 

Il  a  vu  que  le  précipité  pourpre  de  Cassius  tenoit  à   l'état  de  dissolution  de  l'étain    Soc.  PWir.OT.ï.. 
et  à  sa  préparation  récente.  Pour  que  l'or  se  précipite,  il  faut  que  l'étain  se  dissolve 


C    25'   ) 

dans  l'acide  ,  qu'il  enlève  au  premier  mêlai  une  portion  de  son  oxîgcne ,  et  que 
par  conséquent  il  n'en  soit  pas  liii-iuèine  saturé.  Pour  prouver  celle  assertion, 
M.  Vauquelin  a  essajé  de  subsliluer  du  sulfate  de  fer  récemment  préparé  qui  a 
donné  également  un  précipité  pourpre,  et  une  couleur  d'ochre  à  la  liqueur  sur- 
nageante. 

MÉDECINE. 

Soc.  DB  Méd.  m.  Vic-d'Azir  a  fait  part  à  la  société  d'une  maladie  assez  sirgulicre.  Un  homme 
d'un  caraclère  violent,  âgé  de  39  à  4o  ans,  éprouva,  il  j  a  environ  deux  mois, 
wn  bruit  considérable  dans  la  région  du  cœur;  ce  bruit  est  assez  fort  pour  être 
facilement  entendu  lorsqu'on  s'approche  de  lui  :  il  est  régulier  et  isocrone  à  la  cir- 
culalion.  Il  n'y  a  d'ailleurs  aucune  gêne  dans  la  respiration,  et  le  pouls  est  très- 
régulier;  on   n'en  sait   pas   davantage  sur  ce  malade. 


Pari  s.    Aviil    1791. 

ÉCONOMIE     RURALE     et      DOMESTIQUE. 

Sur  la  nourriture  des   vaches  en  hiver. 

M.  Silvestre  a  fait  part  à  la  société  de  la  méthode  que  M.  Chabert  met  en 
usage  pour  nourrir  ses  vaches  pendant  l'hiver,  épjque  où  la  disette  des  fourrages 
fait  diminuer  considérablement  la  quantité  du  lail.  AI.  Chabert  j  a  suppléé  par  les 
pommes  de  terre  crues  qu'il  fait  écraser  avec  un  lourd  pilon  dans  une  auge  de  pierre, 
il  dépose  ensuite  ses  pommes  de  terre  par  couches,  en  mettant  successivement, 
dans  un  toimeau  défoncé  ,  un  lit  de  ces  racines  écrasées  et  un  de  son ,  et  jettant 
dans  le  milieu  une  poignée  de  levure.  Le  mélange  fermente  pendant  huit  à  dix 
jours;  il  prend  une  odeur  vineuse,  et  devient  aussi  pgréable  que  salubre  pour  les 
vaciies.  Cette  méthode  remplace,  avec  avantage,  celle  de  la  cuisson  qui  est  pratiquée 
par  plusieurs  agriculteurs  Anglais  et  Français.  iîUe  n'exige  point  de  combustibles, 
consommation  assez  dispendieuse  pour  empêcher,  dans  beaucoup  d'endroits,  l'intro- 
duction des  pommes  de  terre  qui,  mangées  crues,  sont  aqueuses  et  de  dilficile 
digestion.  Pour  écraser  les  ponuiies  de  terre  eu  peu  de  tems ,  ou  peut  aussi  les 
faire  passer  sous  la  meule  à  cidre  ;  celte  seule  opération  diminue  beaucoup  les 
inconvéuiens  attachés  à  leur  usage  habituel. 

CHIMIE. 

Méthode    de    blanchir  le  linge  tache  par  les  préparations  de  plomb 

ou  de  mercure. 

M.  Vauquelin  a  fait  connoître  un  procédé  qu'il  a  découvert  et  employé  avec 
succès  pour  blanchir  les  linges  salis  par  le  plomb,  ou  tachés  par  les  préparations 
de  mercure  dans  les  maladies  vénériennes  traitées  par  les  frictions  ,  ce  qui  cause 
une  dépense  assez  considérable  dans  les  hôpitaux.  Il  a  lessivé  du  linge  datis  une 
licjueur  faite  avec  5o  parties  d'eau,  une  partie  de  potasse,  et  une  demi -partie  de 
chaux.  Lorsque  toute  la  graisse  a  été  dissoute  par  l'alkali ,  et  qu'il  n'est  plus  resté 
que  l'oxide  de  mercure ,  il  le  réunit  avec  des  linges  déjà  lavés  au  blancJiissage 
ordinaire  et  les  plonge  dans  un  baquet  contenant  une  liqueur  composée  de  18  par- 
ties d'eau  et  d'une  partie  d'acide  muriatique  oxigéné  le  plus  forl  possible  à  la  tem- 
pérature de  dix  degrés.  Il  les  laisse  dans  la  liqueur  jusqu'à  ce  (jue  les  taches  soient 
enlevées.   S'il  n'y  avoit  pas  assez  d'acide  pour  les  enlever  entièremeut,   on  pourroit 


(    25-    ) 

bter  le  linge,  ajouter  un  vingiième  <Ie  nouvel  acide,  et  après  un  mélange  exact,  Yy 
rcplon'  cr.  On  !e  lave  dans  l'eau  île  (ontaine  lorsque  les  taches  ont  disparu  ,  et  on 
le  lui-se  clans  l'e^  u  de  s:ivon  pour  enlever  son  odeur,  (ii  peut  encore  augmenter  la 
bl.auliear  du  linge  en  le  plongeant  pendant  quelques  heures  dans  un  mélange  d'eau 
et  d'au  ccnliènie  d'acide  sulphurique  ou  sulphnreux.  L'auteur  observe  qu'il  vaut  mieux 
lessiver  et  iiuniergcr  deux  lois,  que  d'employer  les  lessives  ou  l'acide  trop  fort,  car 
en  pourroit  détériorer  le  linge. 

Observations  de  M.  d' A  n  d  r  a  d  A  ,    sur  la  fabrication    économique 
des  chapeaux. 

Il  a  fait  usage  du  poil  de  lapin,  du  résidu  de  la  soie,  du  chanvre  préparé  à  la  Soc.  PHll.û:>^ 
manière  de  Suisse,  du  tipha  latlfoUa  ,  de  la  sumauma  de  para  ,  du  boiiiiax  ceïba , 
«t  du  coton,  mêlés  dans  diverses  proportions.  Les  chapeaux  qui  réussirent  le  mieux, 
furent  ceux  qui  étoient  composés  de  moilié  poil  de  lapin  et  moitié  tipha  préparé  , 
ou  un  tiers  de  poil,  un  de  soie  et  un  de  siunautna.  L'auteur  a  décrit  la  manière  de 
préparer  et  d'employer  ces  différentes  substances,  qui  rendent  les  chapeaux  d'un  tiers 
«t  même  de  moitié  moins  chers  que  ceux  qu'on  fabrique  à  la  manière  ordinaire. 

CHIMIE. 

Le  phosphore  se  combine  en  plus  grande  quantité  au  cuivre  lorsqu'il  lui  es!  présenté  Acad  dus  Si  , 
«n  nature,  que  dans  l'état  de  verre  phosphorique.  —  Le  fer  phosplioré  est  très-dur, 
blanc,  strié,  attirable  à  l'aimant.  11  contient  environ  ~  de  phojphure.  —  les  phos- 
phures  de  plomb  et  d'étain  ne  présentent  rien  de  très-rcinaïquable.  Ces  mélaux  perdent 
un  peu  de  leur  ductilité.  L'étain  s'unit  très-facileiuent  au  phosphore  ,  et  en  retient 
à_peu-près  i5  livres  par  quintal.  Tous  ces  phosphures  sont  décomposablespur  l'action 
■d'un   feu  plus  ou  moins  violent. 

MÉDECINE. 

Observation  sur  un  anus  contre  nature ,  par  M.  R  o  b  i  l  l  i  A  r  d. 

Un  soldat  âgé  de  47  ans,  portoit  depuis  I2  ans  une  hernie  inguinale  du  côté  droit;  Soc.  puilom. 
il  fut  surpris  des  accideus  de  létranglement.  Les  p  irties  se  gangrenèrent  ;  il  se  fit 
un'  escarre  dont  le  décolemeiU  ouvrit  un  passage  aux  milières  stercorales.  Il  eu  sorîoit 
encore  p:ir  les  voies  inférieures  ,  mais  elles  cessèrent  bienlôt  de  prendre  cette  route 
po'ir  sortir  par  l'ouverture  inguinale.  Pendant  aj  ans  que  le  malade  survécut  à  celte 
incommodité  ,  il  éprouva  quelquefois  des  constipations  violentes  ,  souvent  dues  à  des 
excès  dans  le  régime  ,  qui  donnolent  lieu  à  l'inllaniniation  ,  mais  cédoient  au  traitement 
antiphlogislique.  Le  i")  décembre,  après  s'être  enivré  p-indant  plusieurs  jours,  il 
ëprouva  les  mêmes  accidens  ,  mais  avec  une  violence  extrême,  et  qui ,  malgré  tous  les 
tecours  de  l'art,  le  conduisirent  bientôt  au  tombeau.  A  l'ouverture  du  cadavre,  les 
intestins  grêles  formant  la  tumeur  des  bourses  étoient  sphacélés  en  partie  ,  et  ouverts 
dans  plusieurs  endroits.  Il  y  avoit  un  épanchement  de  matières  stercorales  dans  le  sac 
herniaiTC.  L'anus  contre  nature  étoit  situé  à  l'extrémité  de  Vileuin  ,  à  un  pouce  et 
demi  du  caecum.  Cette  ouverture  étoit  assez  étroite  et  comme  plissée,  et  la  membrane 
interne  du  bout  supérieur  de  l'intestin  renversée  ;  la  portion  du  canal  intestinal  com- 
prise entre  l'anus  artificiel  et  le  naturel ,  avoit  conservé  la  moitié  de  son  caliljre  ordinaire. 

PHYSIOLOGIE. 
Observations  sur  la  respiration  des  insectes  et  des  vers, par  M.  Vauquelim. 
Les  animaux  qu'il  a  soumis  à  ses  expériences  ,  sont  :  la  sauterelle  verte  ,  grjllus 


(    24'    ) 

yindissiinits ;  la  lirmce  jaune,  Umax  Jlavus }  el  le  limaçon  des  vignes,  hélix  pomatia. 
La  sauterelle  a  vécu  56  heures  dans  huil  pouces  cubes  d'air  coiuuiuu  :  elle  re^piroiL 
5o  à  55  l'ois  par  miaule.  Lorsqu'elle  y  esL  niorle,  l'air  éleignoil  les  hougics,  même 
après  avoir  été  lavé  à  l'eau  de  chaux.  Le  gaz.  hydrogène  sulplmré  a^pliixia  sur-ie-champ 
un  animal  de  la  même  espèce.  Une  limace  a  vécu  48  heures  dans  douze  pouces  d'air 
alhmosphcrique ,  après  avoir  absorbé  la  presque  totalilé  d'oxigène  qui  s'y  trouvoit, 
U hélix  pomutiaA  vécu  quatre  jours  dans  la  pouces  d'air  atmosphérique;  l'air  vital 
éloit  absorbé  en  totalilé,  le  phosphore  n'y  brûloit  plus  du  tout,  et  le  résidu  contenoit 
de  l'acide  carbonique.  L'auleur  remarque  que  l'animal  ne  forma  point  la  pellicule 
transparente  que  font  les  limaçons  lorsqu'on  les  laisse  long-tems  sans  manger.  C'est 
probablement  pour  se  préparer  à  hyberner,  car,  comme  le  remarque  M.  Vauquelin  , 
il  est  un  tems  de  l'année  où  ils  n'exercent  aucune  de  leurs  fondions  vitales;  ils  épais- 
sissent leur  opercule,  s'enfoncent  dans  la  terre,  et  y  reslent  engourdis  jusqu'à  ce  que 
le  printems  ,  venant  à  leur  doimer  une  nouvelle  nourriture,  leur  fait  briser  leur 
opercule  el  reprendre  une  nouvelle  vie.  Il  résulte  aussi  de  ces  expériences,  que  les 
yei-s  consommeut  moins  d'air  vital  que  les  animaux  à  sang  chaud  ,  et  qu'ils  s'approprient 
plus  exactement  les  molécules  de  gaz  oxigène  qui  s'y  trouvent;  d'oîi  M.  Vauqueliu 
présume  qu'on  pourroit  en   faire  usage  dans  les  essais  d'eudiométrie. 


Paris.     3Iai    1792. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Mémoire    de   31.    Schreiber  sur  du  fer   natif. 


Soc.   d'Hist.  Ce  fer  a  été  trouvé  dans   un  bloc  de  mine  de  fer  hépatique,  au  fond  d'un  puits  de 

isATUKLLLK.  douzc  pieds  de  profondeur  ,   creusé   dans   une   montagne   appelée  le   Grand-Galbert  , 

daiis  la  paroisse  d'Oulle  ,  à  environ  deux  lieues  d'AUemont  (  dans  le  ci-devant  Uauphiné  ). 
Le  Grand-Galbert  ne  présente  aucun  vestige  d'ancien  volcan  ,  non  plus  que  ses  environs. 
11  est  formé  en  grande  partie  par  le  gneiss;  le  quartz  y  domine;  la  stéaiite  verdâtre. 
y  est  plus  abonilanle  que  le  mica.  J -a  partie  orientale  de  celle  moniagne,  plus  élevée 
que  le  reste,  et  de  iioo  toises  au— dessus  du  niveau  de  la  nier,  lorme  une  crête  qui 
est  coupée  presque  perpendiculairement  du  couchant  au  levant,  par  un  filon  de  six 
pieds  d'épaisseur  de  mine  de  fer  hépatique  brune,  c[uelquefois  irisée  à  son  extérieur; 
d'iicmnlile,  u'ochre  martial  et  de  terre  argilleuse  ,  entremêlée  d'ochre  jaune  dans  une 
gangue  de  quartz  qui  est  très-poreuse  el  presque  comme  U7ie  éponge  a  la  surface  de 
la  montagne  ,  taudis  que  pins  profondément  elle  devient  solide,  el  renferme  alors  des 
pyrites.  AI.  Schreiber  exp'inue  cette  disposition  en  faisant  observer  qu'elle  doit  être 
le  résultat  de  la  décomposition  des  pyrites  qui  se  sont  trouvées  avoir  le  contact  de 
l'air  et  de  l'eau  ,  et  qui,  abandonnant  le  quartz  après  leur  destruction  ,  y  ont  laissé 
leur  empreinte,  et  ont  ainsi  produit  celte  porosité  qu'il  faut  bien  se  doimer  garde 
d'altribuer  au  feu  volcanique  dont  il  n'y  a  aucun  vestige  dans  tout  le  Dauphiiié.-Il 
)i'existe  non  plus  sur  cette  montagne  aucun  indice  qui  puisse  faire  croire  qu'elle  ait 
été  aulreibis  exploitée,  et  que  le  fer  uatif  qui  y,  a  été. trouvé  soit  un  reste  d'ouiil  de 
mineur.  M.  Sc!ireil)er  pense  donc  qu'il  appartient  réellement  à  la  nature ,  quoique 
bjaucoup  de  sav.ms  lui  refusent  le^pouvoir  de  produire  le  fer  dans  cette  état.  L'échan- 
tillon qu'il  possède  est  un  rognon  de  8  lignes  quarrées  sur  5  d'épaisseur.  Il  se  laisse 
facilement  applalir  et  rouler  Sous  le  marteau.  M.  Schreiber  annonce  que  l'on  a  trouvé 
aussi  dans  une  des  montagnes  de  la  paroisse  St. -Christophe  eu  Dauphiué,  de  la  zéoljlhe  , 
qui  se  rencontre  dans  les  fissures  des  roches  granitiques  de  ce  pays. 

CHI!\I1E 


(  25'  ) 
C  II   I   IM  I   E. 

Expériences  sur  la  diminution  de  volume  des  sels ,  et  la  rupture  des 
vaisseaujc  pendant  la  cristallisation  des  dissolutions  salines,  par 
J}I.     Va  UQ  U  E  LI  N. 

L'auteur  s'est  servi  Je  l'appareil  do  M.  Monge  pour  mesurer  les  diminutions  de  Soc.  PWilom. 
volume  des  dissolutions  salines.  Il  consiste  dans  deux  boules  de  verre  placées  l'une 
sur  l'autre  ,  et  couimuniquant  ensemble  par  un  tube  capillaire.  La  boule  supérieure 
est  terminée  par  un  autre  tube  étroit,  ouvert  dans  l'almosphcre  ,  et  suscep.ible  de 
se  fermer  exactement.  On  verse  par  le  tube  ,  dans  l'appareil  ,  une  dissolution  saturée 
à  chaud,  d'un  sel  ([uelcouque ,  jusqu'à  ce  que  la  boule  inférieure  en  soit  remplie. 
On  laisse  cristalliser  le  sel,  et  lorsque  la  dissolution  est  revenue  à  la  température  de 
l'atmosphère,  et  que  par  l'agitation  elle  ne  cristallise  plus,  on  remplit  d'eau  la  boule 
supérieure,  ainsi  qu'une  portion  du  tube  qui  doit  être  divisé  en  plusieurs  parties,  et 
dont  la  capacité  doit  être  connue.  Ou  marque  l'endroit  oii  la  liqueur  est  arrêtée  ;  on 
bouche  le  tube  et  on  renverse  l'appareil  :  par  ce  mojcn  ,  la  dissolution  du  sel  qui 
n'a  pas  cristallisé,  et  qui  est  plus  lourde  que  l'eau  pure,  tombe  au  fond,  l'eau  monte 
à  sa  place  et  dissout  le  sel.  Lorsque  la  teujpérature  de  la  dissolution  est  en  équilibre 
avec  celle  de  l'atmosphère  on  redresse  l'appareil,  et  en  examinant  le  tube  supérieur, 
on  s'apperçoit  si  la  liqueur  a  dimiuué  ou  augmenté  de  volume.  C'est  par  ce  ruojen 
que  M.  Yauquelin  a  vu  que  le  nitrate  de  potasse  ,  en  se  dissolvant  dans  l'eau  ,  opéroit 
dans  le  volume  total  une  diminution  de  o,oi  ;  tandis  que  le  sulfate  de  soude,  moins 
dissoluble,  en  opéroit  une  moindre.  Ces  deux  expériences  paroissoient  contredire  la 
règle  générale,  qu'un  corps  augmente  de  volume  en  passant  de  l'état  solide  a 
l'état  liquide.  M.  Yauquelin  les  répéta  avec  un  autre  appareil;  il  fit  le  mélange  d'eau  et 
de  sel  dans  une  cloche  au-dessus  du  mercure;  il  remarqua  un  dég-gemenl  de  bulles 
d'air  assez  considérable,  et  une  augmentation  de  volume.  Il  a  donc  attribué  la  pré- 
tendue diminution  observée  dans  les  expériences  précédentes,  non  à  la  liqueur  elle- 
même  ,  mais  au  dégagement  des  bulles  d'air  interposées  entre  les  molécules  de  l'eau 
avant  son  mélange  avec  les  dissolutions.  L'auteur,  en  suivant  ces  expériences,  a  re- 
marqué aussi  que  dans  le  moment  de  la  cristallisation,  les  boules  de  verre  se  brisoient 
souvent.  Celte  rupture  ne  pouvoit  être  attribuée  à  l'air  qui  n'est  Jilus  contenu  dans 
les  dissolutions  salines,  ainsi  que  nous  venons  de  le  voir,  et  qui  d'ailleurs  avoit  une 
libre  issue  dans  l'atmosphère.  C'est  donc  la  force  d'attraction  des  molécules  cristal- 
lines pour  se  mettre  dans  telle  ou  telle  position  ,  qui  paroît  la  seule  cause  de  ce 
phénomène  ,  en  faisant  des  cristaux  ,  autant  d'arcs-boutaus  qui  pressent  les  parois  du 
vase  de  dedans  en  dehors. 


Pari  s.    Juin    1792. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  les  organes  sexuels  des  mousses,  par  31.  Ventenat. 

Le  principal  but  de  l'auteur  est  de  prouver   que  les  mousses  sont  hermaphrodites,      Soc.  d  Hist. 
€t  contiennent  les  étajuines    et  les    pistils.   Ce   seniment    n'est    pas   nouveau,    mais  la        natlrllle. 
véri  é   n'en   a   pas    encore    été    démontrée.    L'auteur   s'est    attaché    particulièrement   à 
réfuter    l'opinion  de  ceux  qui   prétendent  que  les  mousses  sont  des  plantes  monoïques 
ou   diûiques,    et    qui,    embarrassés    pour    expliquer   quel    pourroil  «Ira   le     but    des 
globules  et  des  rosettes  ,  en  avoient  fuit,   les  uns,   des    fleurs   femelles  et  les  autres, 


(  26'  ) 
des  fieuis  mâles.  Après  quelques  généralités  sur  la  nature  des  mousses,  et  leur  manière 
de  croître ,  M.  Venteuat  établit  la  différence  qu'il  j  a  entre  les  globules  et  les 
rosettes,  et  conclut,  avec  raison,  que  si  les  unes  renferment  des  fleurs  mâles  ou  des 
fleurs  femelles,  il  est  impossible  que  les  organes  sexuels  se  trouvent  dans  les  autres. 
De  plus,  il  est  des  mousses  sur  lesquelles  on  ne  trouve  ni  rosettes  ni  globules 
telles  que  le  biixbaumiu  aphilla  ,  et  qui  produisent  des  capsules  ;  quelle  seroit 
donc  la  voie  employée  par  la  nature  pour  la  fécondaiion  de  ces  plantes?  L'auteur 
du  liiémoire  s'est  attaché  particulièrement  à  la  réfutation  d'Hedwig,  dont  le  sen- 
timent étoit  adopté  par  des  botanistes  célèbres.  11  a  fait  l'analyse  de  sou  ouvrage 
sur  les  mousses  ,  et  a  observé  que  les  expériences  de  ce  fameux  cryptogimiste , 
n'avoient  été  faites  que  sur  un  petit  nombre  de  plantes,  et  que  de  plus  elles  étoient 
souvent  contraires  aux  conséquences  qu'il  en  a  tirées.  Il  seroit  impossible  dans  le 
système  d'Hedvvig,  de  même  que  dans  celui  de  Linné,  d'expliquer  comment  la 
fécondaiion  pourroil  avoir  lieu  pour  les  mousses  qui  fructifient  dans  l'eau  ;  si  elles 
étoient  monoïques  ou  dioïques.  Il  est  donc  certain  que  les  organes  sexuels  sont  ren- 
fermés dans   les  urnes. 

PHYSIQUE      VÉGÉTALE. 

Sur  les  bourgeons  des  arbres ,  par  M.  Ramatuel 

Soc.  PHiLOM.  ^"  ^î*^*-  l'i'en  général,  la  plupart  des  arbres  de  la  zone  toride  n'ont  point  de 
bourgeons  ,  mais  que  l'activité  de  la  sève  les  fait  pousser  sur  le  champ  en  branches. 
M.  Ramatuel  a  observé  dans  son  ouvrage  sur  lès  bourgeons  (  encore  manuscrit  )  que 
c'étoieut  les  arbres  à  bourgeons  dans  les  pays  chauds  qui  pouvoient  le  plus  aisé— 
nien(  résiter  à  nos  climats  ,  et  que  par  conséquent  on  devoit  préférablemeut  chercher 
à  les  y  transplanter.  On  sait  que  les  bourgeons  ne  se  développent  pas  l'hiver,  mais 
au  commencement  de  l'été,  à  l'instant  où  la  sève  commence  à  perdre  de  son  aclivitéi 

Sur  la  circulation  de  la  sève. 

Soc.  u'AcncUL.  M.  Lancry  ,  dans  des  expériences  nouvelles  ,  a  vu  qu'en  ôlant  les  feuilles  de  la 
partie  supérieure  de  la  branche  qu'il  avoit  cernée  à  sa  manière  pour  accélérer  la 
maturité  du  fruit,  il  ne  se  formoit  pas  de  bourlet  supérieur;  d'oii  il  a  conclu  que 
ce  bourlet  n'éloit  pas  dû  à  la  circulation  de  la  sève  ,  mais  qu'il  étoit  produit  par 
l'action  des  feuilles   sur  l'air   atmosphérique  ambiant. 


Paris.     Juillet  1 792. 
CHIMIE. 

Examen  chimique  d-e  la  sérosité  que  produisent  les  remèdes  vesicans, 
par  M.  Margueron. 

AcAD  DES  Se.  Cette  sérosité  a  généralement  une  couleur  ambrée  ,  une  odeur  oii  l'on  recon- 
noît  celle  des  résines  et  des  cantharides  qui  entrent  dans  les  vessicatoires  ,  une  saveur 
salée.  Quelque  tems  après  avoir  été  rendue,  on  y  apperi^oit  un  réseau  qui,  en  se 
retirant  sur  lui-même,  forme  une  pellicule  élastique,  insoluble  dans  l'eau,  et  les 
acides  ,  soluble  dans  la  potasse  et  la  soude.  La  sérosité  est  coagulée  par  l'alkali  ,  les 
acides  et  le  calorique  ;  desséchée  ,  brûlée  et  incinérée  ,  elle  donne  du  muriate  de  soude  , 
du  carbonate  de  soude  et  du  phosphate  de  chaux.  D'après  ces  différentes  pro- 
priétés ,  l'auteur  conclut  que  la  sérosité  a  beaucoup  d'analogie  avec  le  sérum  du 
sang;  en  ayant  fait  un  examen  comparatif,  il  y  a  remarqué  presque  les  mêmes 
phénomènes.  La  sérosité  cependant  diffère  du  sérum   par    une   pesanteur   spéciiique 


(    27'    ) 

moindre,  par  la  pellicule  qni  s'y  forme  ,  et  par  la  couleur  ambrée  due  à  la  réaction 

des    vésicaiis   sur  le  sérum.  Celle  analvse  iaile   sur  de  la   sérosité   retirée   de   différens 
sujets   et   dans   dilïérens  étals,    a   prësenlé    sensiblement  les   mêmes   résultats. 

PHYSIQUE. 

M.  Valu  vient  de  faire  coniioilre  dilTérens  phénomènes  qu'il  rapporte  à  l'élec-  Acad.  DksSciem. 
tricité  animale.  Il  prend  une  grenouille  ,  la  met  sur  une  plaque  de  métal  et  la 
recouvre  d'une  plaque  d'un  autre  métal  ;  réunissant  ces  deux  armatures  avec  un  ex- 
citateur métallique  ,  la  grenouille  éprouve  de  fortes  convulsions.  Lorsque  les  deux 
aruialures  et  l'excitateur  sont  ilu  même  métal,  il  n'y  a  aucun  effet;  il  coupe  en  deux 
une  grenouille,  prend  le  train  de  derrière,  le  dépouille  ,  sép  ire  les  nerts  cruraux  et 
y  attache  une  petite  phique  métallique  ;  il  met  une  plaque  d'un  nu  tal  dilférent 
sous  une  des  deux  cuisses  ,  réunissant  ces  deux  plaipies  avec  un  excilaleur,  les  cuisses 
de  la  grenouille  éprouvent  pendant  plus  d'une  heure  des  convulsions  très-sensibles. 
Les  métaux  ,  suivant  leur  différente  nature  ,  entretiennent  les  convulsions  pendant 
plus  ou  moins  de  tems  ;  ainsi  l'armature  des  nerfs  cruraux  étant  toujours  de  plomb, 
et  les  convulsions  n'ayant  plus  lieu  avec  l'étain  comme  armature  d*  la  cuisse  ,  elle 
se  manifeste  cependant  encore  1res  -  sensiblement  avec  le  bisinulh  ,  l'anlimoinc  , 
l'argent  ,  etc.  M.  Valli  prend  uti  train  de  derrière  de  grenouille  dépouillé  et  dont 
la  partie  supérieure  des  nerfs  cruraux  est  armée  d'une  pclite  platpie  de  plomb; 
il  place  dans  un  verre  plein  d'eau  les  cuisses  de  la  grenouille,  et  il  laisse  pendre 
dans  un  autre  verre  l'extrémité  armée  en  plomb  des  mrfs  cruraux.  Plongeant  une 
main  dans  le  premier  verre  et  de  l'autre  touchant  l,i  petite  plaque  de  plomb  avec 
une  pièce  d'argent ,  les  cuisses  de  la  grenouille  éprouvent  une  convulsion  as>ez  violente 
pour  être  chassées  du  verre  avec  force.  Si  au  lieu  de  loucher  la  plaque  de  plomb 
avec  la  pièce  d'argent,  il  la  touche  avec  le  doigt,  il  n'y  a  aucun  effet.  Si  la  pièce 
d'argent  est  placée  au  bout  d'un  isoloir,  l'effet  est  encore  nul.  Si  daus  une  grenouille 
vivante,  dont  les  nerfs  cruraux  sont  dénudés  et  séparés  des  muscles,  il  lie  le  nerf 
crural  gauche  de  manière  cependant  que  la  ligature  soit  au-dessus  de  la  réunion 
de  ce  nerf  avec  les  muscles,  la  cuisse  droite,  quoique  paralisée ,  éprouve  toujours 
des  convulsions  lorsque  la  réunion  des  deux  armatures  a  lieu  ;  si  la  ligature  touche 
aux  muscles  il  n'y  a  plus  de  convulsions  que  dans  la  cuisse  gauche  ;  il  prend  une 
cuisse  de  grenouille,  il  attache  une  petite  plaque  de  plomb  au  nerf  crural;  d'une 
main  suspendant  cette  cuisse  par  le  pied  ,  et  de  l'autre  présentant  une  pièce  d'argent 
à  la  plaque  ,  la  cuisse  éprouve  des  mouveiuens  rapides  d'osciUalion.  ^-  Sépaiant  le  nerf 
brachial  d'un  lapin  (pii  vient  d'être  tué,  y  attachant  une  lame  de  plomb,  et  touchant 
cette  lame  avec  le  bout  d'uu  excitateur  d'argent,  tandis  que  l'autre  bout  est  appliqué  sur 
la  chair  ,  il  fait  éprouver  de  violentes  convulsions  à  la  jambe  antérieure  de  ce  lapin. 

Ces  expériences,  infiniment  variées  ,  viennent  d'être  répétées  aujourd'hui,    la  Juillet, 
en  présence  de  plusieurs  membres  de  l'Acadéaiie  et  de  la  Société  Philomathique. 


Paris.    Août  1792. 

ÉCONOMIE. 

Sur  la  nourriture  la  plus  saine  et  la  plus  économique  pour  les  paui>res, 

La  Société  d'Agriculture    consultée  sur  les  pâtes  les  plus  économiques  et  les  plus    SoCe  D  AoRicut. 
saines   pour  la  nourriture    des   pauvres  ,  ayant  chargé    MINI.  Parmentier   et   Valmont 
de    Bomare    de    les    lui    indiquer ,    les    commissaires   ont    trouvé    que    la    proportion 
suivante    éloit  la  meilleure;   ao  liv.   de    riz;  60    liv.  de  pommes  de  terre;  20  liv.  de 
pain;   i4  liv.  de  carottes;   10  liv.  de  potiron  ou  citrouille;  i5  liv.   de   navets;  4  liv. 

D  2 


(  28-  ) 

^e  beurre  foniTn  ;  4  liv.  de  sel.  On  fait  cuire  le  riz  environ  clouie  Tieurcs  avant  Tes 
autres  ingréùiens  ;  on  réduit  la  totalité  en  bouillie  ,  en  ne  mêlant  le  pain  (jue  par 
petits  morceaux;  et  à  la  fin  de  l'opcraliori  ,  cette  pâte  ainsi  préparée,  fournit  une 
masse  d'environ  4''5  liv. ,  dont  une  seule  suflit  par  jour  pour  la  nourrilure  d'un 
adulte,  et  ne  revient  pas  à  plus  de  cinq  liards.  On  peut  substituer  les  racines  en 
poudre  aux  racines  fraîclics  ,  et  le  lard  ou  le  lait  au  beurre.  Huit  cents  pauvres  de 
la  paroisse  Sl.-Uocli  ont  été  nourris  pendant  trois  mois  de  cette  manière ,  et  les 
médecins  et  chirurgiens  ont  attesté  qu'ils,  avoieut  observé  qu'elle  étoit  aussi  salubre 
qu'écouoniiqac. 


Paris.     Septembre    1792. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  deux  espèces  de  Lépidoptères  étrangers ,  par  M.  Fabricius. 

Soc.  PlliLOM.  M.  Fabricius  ,  correspondant ,  écrit  à  la  Société  qu'il  a  reçu  des  Indes  Orientales,  de 
M.  Ruhr  de  Ste-Croix  ,  deux  insectes  remarquables.  Le  premier  est  une  petite  phalène, 
appelée  dans  les  colonies  Anglaises  T/ic-Borer.  Elle  fait  beaucoup  de  tort  aux  cannes  à 
sucre  ;  elle  dépose  ses  œufs  dans  les  racines  des  cannes ,  et  les  larves  qui  en  éclosent  percent 
jusqu'à  la  moële,  en  détruisent  la  substance,  et  font  périr  la  plante  avant  qu'elle  soit  mure. 
Cette  larve  ,  avant  de  se  clianger  ,  perce  le  bois  et  l'écorce  de  la  canne,  afin  de  se 
ménager  une  sortie  après  sa  métamorpliose.  C'est  dans  ce  canal  qu'elle  5e  transforme  en 
phalène.  Les  cannes  attaquées  par  ces  insectes,  sèchenl ,  ne  donnent  que  peu  de  sucre, 
et  de  mauvaise  qualité» 

Phalena    Sacciiaralis. 

P/i.  alis  slriatls  ,  cinereis  ,   marginc  postico  atromacuLiio. 

Corpus  pari'uin ,  cinereuni,  ùmiidciiLitiim  ;  palpi  exserti ,  approxhnatl ,  alœ  an- 

ticœ  cinereœ ,  interdam  strigls  diiabus  obscurioribiis  ,  interdtim  ferc  iminaculatis  ) 

.       rnargo  postions  strigu  piinctoriim  atrorurn  ,  postlcœ  albœ  iminacuLitœ.  —  Larva 

l6  podu  ,  pallidé  hj-aUna   capite    punctisque    octo   bruimeis. Puppa    nuda , 

clongata  anticè  spinis  pïurùnis  elcvatis  brevibus. 

Le  second  Insecte  est  une  Noctuelle- 

NoCTUAGOSSYPII.. 

N.   cristata  j  alis  dejlexis  variegatis  :  posticis  hjalitiis  strîga   marginali  nigra. 

Color  alœ  antiçoe  valdé  variât ,  sœpius  grisco-fuscus ,  macula  média  oblonga 

Jissa  Jlavescciite. Larva  gregaria  ,  glabra  ,   fusco   yirescens ,   vitta  dorsali  lata 

fusca  utrinque  adjacente  Uiieâ  jlavd   maculis  albis  inlerrupta.  Dévastât  folia 

caulesque  purthenii  histevophori ,_bocrhaviœ ,  gossipii  ,  poljphaga. 

Eoctrait  du  mémoire  sur  les  rnontagues   volcaniques  de  Ténérif  ,  par 
M.  Blavier,  minéralogiste ,  de  l'expédition  de  AI.  d' Entrecasteaux. 

Soc.  PllILOM.  L'auteur  s'attache  particulièrement  à  ce  que  la  minéralogie  de  ce  pays  lui  a  offert  de 
plus  intéressant  pour  l'histoire  des  volcans  et  leur  origine  ;  mais  pour  procéder  avec rtïé- 
t'hode  ,  il  donné  d'abord  la  description  des  montagnes  de  la  baie  de  Santa-Crux  qu'il' 
considère  tout  à-la-fois,  eu  égard  à  leur  situation  resp-eclive ,  et  à  la  nature  des  substances- 
qui  les  composent  ;  ensuite  il  passe  en  revue  les  chaînes  volcaniques  qu'il  a  traversées  au 
milieu  des  gorges  et  des  ravins  plus  ou  moins  profonds  ,  qui  s'étendent  depuis  ce  point  de. 


(  ^9'  ) 
dépari ,  Jusqu'au  fn^'^er  du  volcan.  Il  snii  de  ses  prctniôrcs  rcdicrclios  que  la  biiie  de  Sdntn- 
(jriix  prcsL'iile  doux  rji.'inies  pei  pcndicnlaircs  Viitu;  à  l'aiilrc,  doul  rim'liuaison  csl  de  l'o 
degrés  cuviron  de  l'esl  à  l'ouosl  ;  (es  couches  parallèles  qui  les  Ibnuciil  oui  la  même  peiiLe, 
mais  elles  varienl  daus  leur  élévalion  el  leurs  parties  consliluanlcs.  Le  lableau  suivant 
indique  dans  quoi  ordre  elles  se  succèdent.  La  première  couche,  à  parlir  du  niveau  de 
la  mer  ^  csl  un  tcrrein  noirâlre  el  iorrugincux  ,  entremêlé  do  fragmens  de  basaltes 
roulés,  où  l'on  trouve  encore  quelques  iragmciis  irréguliers  de  schorl  noir  ;  lu  seconde 
est  un  sable  calcaire  qui  s'élève  à  la  hauteur  tie  (S  pieds;  la  troisième  onfïit  csl  une  couche 
argilleuse  de  même  é])aisseur ,  et  qui  est  recouverte  d'un  tuf  noirâlre  ;  celui-ci  donl  la 
hauteur  est  de  i?.  toises,  esl  entremêle  de  couches  formées  par  des  mamelons  d'u:ie 
substance  verdâtrc  qui  annonce  une  vitrillcaliou  imparfaite.  Celle  irrégularité  disparoît 
lientôt  lorsqu'on  s'enfonce  diamétralement  dans  ces  montagnes;  les  couches  cjui  sont 
situées  au  même  niveau  sont  aussi  composées  des  mêmes  substances;  mais  elles  varient 
singulièrement  dans  leur  configuration  extérieure  ,  et  leurs  dimensions  ])rincipales,  et  il 
semble  qu'elles  aient  éprouvé  un  plus  grand  degré  de  feu,  à  mesure  quç  l'on  s'éloigne 
des  côtes,  louant  aux  gorges  qui  séparent  ces  collines  ,  et  auxi  plaines  qui  sont  bordées  de 
toutes  parts  par  les  deux  chaînes  volcaniques  qui.  forment  le  pourtoui-  de  la  baie  ,  rien 
n'est  plus  frappant  que  le  contraste  singulier  qu'elles  présentent  par  leur  fertilité ,  avec 
les  collines  stériles  qui  les  environnent.  La  nature  lait  succéder  touL-à-coup  au  spectacle 
le  plus  hideux,  la. vue  d'une  campagne  liante  qui  n'offre  plus  que  des  lerreins  cultivés 
avec  le  plus  grand  soin  ;  d'un  côlé  ,  ce  sont  des  champs  de  bled  de  Turquie  ou  de  bled 
ordinaire  doailon  fait  deux  récoltes  chaque  année  ,  et  d'un  au^re  côté  ,  ce  sont  des  treilles 
de  raisins  disposées  horizontalement ,  et  des  métairies  parsemées  d'arbres  qui  fournissent , 
avec  profusion,  tous  les  fruits  des  pays  méridionaux  ,  et  particiili,èremcnl  des  oranges, 
des  citrons,  des  bananes.  Le  canton  de  l'île  où  règne  une  si  grande  abondance  est  d'une 
nature  argilleuse  ,  et  entremêlé  de  sable  volcanique.  Un  nivellemçnl  exact  a  prouvé  à 
l'auteur  de  ce  mémoire  que  ce  terrein  corrcspondoil  à  la  même  hauteur  que  les  couches 
argilleuscs  des  chaînes  volcaniques. 

Tel  fut  le  résultat  des  observations  faites  par  ce  minéralogiste  aux  environs  de  Sancta-- 
Crux,  et  elles  lui  offrirent  d'autant  plus  d'intérêt  qu'il  parvint  à  reconnoîlre  cpie  le  volcan 
éloit  sous  marin,  ainsi  qu'on  le  verra  ,  en  rendant  compte  dans  le  prochain  bulletin  de 
son  vojage  au  Pic  de  Ténérilfe. 

A  N  A  T  O  INI  I  E. 
Nouvelle  méthode  de  M.  Flandiiin  pour  préparer  les  nerfs. 

Il  fait  macérer  les  différentes  parties  du  corps  des  animaux  dont  il  veut  examiner  les  Acad.  des  Soi 
organes  dans  un  mélange  d'eau  et  d'acide  sulfurique  ,  daiis'  les  proportions  d'un  cin* 
quantième  d'acide  sulfurique.  Les  parties  animales  mises  datis  ce'môlange  se  crispent 
d'abord;  mais  au  bout  de  quelques  semaines;  elles  deviennerit  gélatineuses  et  entiè- 
rement transparentes.  Les  nerfs  seuls  conservciit' leur,  couleur  blaftdlie  J- ijpacjue  ,  et  il 
est  facile  d'en  distinguer  jusqu'aux  plus  petits  iilets. 

Ç.   W   \  ^l  \  E. 

Extrait  de   la    réponse  faite  à  M:  Giobett,  telatiyement  à  l'acide 
sulfurique  occi gêné ,  par  MM.  Bou  v'ÎÈR  'ef  V  au  gu  ëlin..     ' 

MM.  Bouvier  et.Vauquelin  avoient  fiiit  uiie  éxpêrîbrr'ce'pàr  içiqùéïïe  ils  fàchojént  de  Soc.  PHîLont,'- 
reconnoître  ce  que  dit  IVL  Schurer  dans  son  Sjnthesis  âxigcnii^  siir  l'acide  sulfurique 
suroxigéné  ;  ils  conclurent ,  d'après   leurs  expériences,  X[ùc  l'acide   sulfurique  n'avoit 
point  la  propriété  d'absorber  une  nouvelle  f[uantité  d'oxigènecommc  l'acide  muriatique.- 
ïie  détail  de  celle  expérience  est  consigné  dans  les  amiales'de  chimie.  • 


(  3o'   ) 

Depuis  cette  dpoque,  M.  Antoine  GiobtTi  a  fait  p'usieurs  expériences  intéressantes  qui 
■^l'ont  p'.)iié  à  croire  i|u'il  pot)  voit  rcflItMiciil  exister  au  aciJe  suifurique  suroxigàiiL' ,  et  à 
dire  i|ue  s'ils  n  avciciil  pis  réussi,  c'est  qu'ils  n'-noionl  pas  opéré  d'une  inaiiitrc  con- 
venable. 

Voici  la  manière  dont  M.  Giobert  conseille  de  préparer  l'acide  sulfurique  siiroxigéné. 
On  prend  a  onces  d'oxide  noir  de  iuaugjnèse  en  poudre  très— fine  ;  on  les  met  dans  un 
nialras  ,  et  on  verse  par  dessus  j  oiices  d'acide  suliuiique  donnant  G8  a  70  degrés  à 
l'aréomètre  de. M.  Beaumé  ;  on  ajoute  ensuite  12  onces  d'eau  distillée  ,  on  met  le  mé- 
lange en  digcslion  ,  on  le  lait  ensuite  bouillir  ,  et  on  j  ajoute  12  onces  d'eau ,  on  l'en- 
lève ensuite  du  iéu,   et  on  le  filtre. 

M.  Giobert  avoue  que  cet  acide  o\igéné  ainsi  préparé,  contient  beaucoup  d'oxide 
de  manganèse  ,  et  sans  citer  les  diverses  liypothèses  qu'il  avance  pjur  apj)uyer  son  expé- 
rience; c'est  à  la  dissoluàon  de  l'oxide  de  manganèse  dans  l'acide  suil'unque  que  sont 
dues  les  propriétés  supposées  au  prétendu  acide  suliurique  suroxigéné  ,  et  tant  qu'on 
ne  préparera  pas  l'acide  sulfurique  suroxigéné  ,  couime  on  prépare  l'acide  murialique, 
MM.  Bouvier  et  \  auquelin   en  nient  l'existence. 

Les  rayons  solaires  décomposent  l'acide  suliurique  sur-oxigéné ,  sa  couleur  rose 
disparok;  on  n'obtient  cependant  que  très-rarement  du  gaz.  oxigène.  L'auteur  avance 
qu'il  en  a  recueilli  quelques  pouces. 

M.  Giobert  dit  ,  i".  qu'en  mêlant  une  partie  de  teinture  d'indigo  dissous  dans  6  parties 
d'acide  sulfuri((ue,  le  mélange  jaunit  comme  par  l'acide  nitrique,  et  murialique  oxigéné; 
2".  que  l'acide  sulfurique  oxigéné  blanchit  la  toile,  mais  elle  jaunit  à  la  lessive  par  la 
quantité  d'oxide  de  manganèse  qu'il  contient;  5".  que  l'acide  siilfuriqne  oxigéné  une 
fuis  désoxigéné ,  ne  peiTt  plus  recevoir  une  nouvelle  quantité  d'oxigène ,  en  le  traitant 
avec  l'oxide  de  manganèse;  4".  que  l'acide  sulfurique  oxigéné  ne  dissout  pas  l'or  en 
feuille  comme  celui  dont  avoit  parlé  M.  Schurer.  Sur  ces  propositions,  les  auteurs  font 
les  observations  suivantes  :  1".  l'acide  sulfurique  ,  préparé  comme  l'indique  M.  Giobert, 
ne  leur  a  pas  présenté  les  propriétés  qu'il  a  anoncées  ;  2".  si  l'on  verse  dans  une  disso- 
lution rose  d'oxide  de  manganèse  par  l'acide  sulfurique  ,  et  qui  jouit  de  tous  les  carac- 
tères dont  parle  M.  Giobert",  dti  carbonate  dépotasse,  l'oxide  de  manganèse  se  dépose 
dans  lé  même  état  que  celui  oii  il  étoit  dans  l'acide  ,  et  celui-ci  n'a  plus  la  même  pro- 
priété qu'il  avoit  auparavant  ;  il  n'en  est  pas  de  même  pour  l'acide  murialique  oxigéné, 
comme  on  le  sait  ;  5".  lorsque  rojxide  de  niangan,èse  a  été  séparé  de  l'acide  ,  la  couleur 
rose  que  M.  Giobert  attribue  à  la  combinaison  de  l'oxigène  avec  l'acide  sulfurique 
disparoit  ,  ce  qui  ne  dévroitpas 'arriver ,  si  l'o'cigène  étoit  seulement  combiné  à  l'acide 
suliurique;  4  .  si  les  rayons  solaires  décomposent  l'aciile  sulfurique  oxigéné  ,  c'est  qu'il 
y  a  deux  forces  concurrentes  au  même  but ,  celle  de  la  lumière  pour  l'ovigène  que  con- 
tient la  mangHinèse  ,et  celle  de  l'acide  sulfurique  pour  ce  juéial  moins  oxidé  ;  5".  la 
destriicMion  dei  Ij»  içotileur  de  l'indigo  ne;  prouve  autre  chose;,  sinon  que  l'oxigène  de 
l'oxide  de  manganèse.se  porte  sur  elle  pour  la  brûler  ,  tandis  que  de  l'aulre  côté  l'acide 
suliurique  attiia  l'oxide  désoxigené  en  partie;  G",  les  loiles,  écrues  contenant  beau- 
coup de  chaux  et  de  carbon.ite  de  chaux  ,  il  n'est  pas  étonnant  qu'à  mesure  que  l'oxigène 
de  l'oxide  de  manganèse  se  porte  sur  la  toile  ,  celui-ci  ne  soit  pas  entièrement  re])ris  par 
l'acide  sulfurique,  et  qu'il  n'en  reste  Une  portion  sur  la  toile,  qui  la  noircit  quand  on 
la  met  à  la  lessive  ;  7".  quelle  altération  éprouveroil  l'acide  sulfuiique  pour  ne  pouvoir 
plus  reprendre  de  nouveau  de  l'oxigène  çuiume  le  fait  l'acide  murialique  oxigéné,  <|uand 
on  lui  a  enlevé  son  oxigène  par  l'inlluence  de  la  lumière  ?  La  raison  de  celte  dilférénce 
entre  l'acide  sulfurique  ô.vigéné  et  l'acide  murialique  oxigéné  est  facile  à  concevoir, 
c'est  que,  à  mesure  >,ue  l'oxide  de  manganèse  perd  une  portion  de  son  oxigène  ,  il  s'unit 
avec  plus  de  force  à  l'acide  sulfurique  ,  et  cet  acide  ainsi  combiné  ne  peut  plus  se 
charger  d'oxide  plus  oxigéné  ;  H",  si  ).ni  met  dans  une  dissolution  rose  d'oxide  de  man- 
ganèse dans  l'acide  sulfurique  ^  de  la  potasse  ,  on  obtient  un  précipité  de  la  même 
couleur  que  la  diss9l^.lioa,  si  dans  la  même  dissolutioa  on  verse  de  l'aiide  sulfuriaue , 


(  ï''  )  ^ 

Ja  couleur  rose  disparoît ,  l'odeur  de  l'acide  est  anéantie  ,  et  la  potarst  jf  faft  un  prccipiié 
blanc. 

On  se  trouve  donc  encore  forcé,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  obtenu  un  acide  sulfurique 
jouissant  de  tontes  les  propriétés  énuiicci^s  plus  liant,  sans  la  présence  d'un  oxidc  métal- 
lique ,  de  penser  qu'il  n'existe  réellement  point  d'acide~5u!lurique  suroxigéné. 

PHYSIQUE    ET    PHYSIOLOGIE. 

Extrait  de  deux  lettres  de  M.  Val  m,  sur  l'électricité  animale  ,   et 
sur  les  animaux  morts  d'abstinence. 

Les  mouvemens  qu'on  réveille  dans  les  grenouilles  vivantes  par  le  moyen  de  deux  Soc.  PiiiLoiiii, 
armatures,  ne  sont  pas  toujours  en  raison  de  la  force  de  ces  animaux.  Il  j  a  des  grenouilles 
qui  ne  sont  point  propres  à  celte  expérience.  Quelques  grenouilles  soull'rent  les  décharges 
et  les  secousses  sans  qu'elles  eu  paroissent  altérées.  D'autres  au  contraires  au  premier 
contact  de  l'excitateur  ,  à  la  première  déciiarge  ,  à  la  plus  petite  secousse,  restent  étour- 
dies, et  ne  bougent  nullement  quoiqu'irrilées. 

Les  poulets  ,  dont  les  ailes  sont  préparées  pour  des  expériences  semblables,  souffrent 
impunément  les  secousses  qu'on  leur  donne  plusieurs  fois  par  jour. 

Les  poulets  paroissent  avoir  peu  de  sensibilité.  Eu  eltél  on  peut  déchirer  leur  chair 
sans  qu'ils  s'en  plaignent  ;  et  laisses  en  liberté  ,  ils  niaiigcnt  tranquillement.  Cependant, 
les  mouvemens  musculaires  dans  ces  animaux  se  fout  avec  beaucoup  de  Ibrce.  M.  Valli 
a  tenté  de  connolue  ce  que  la  matière  gangreneuse  pourroit  sur  le  principe  de  vie» 
Pour  cet  objet ,  il  a  fait  naitrc  l'inflammation  dans  les  intestins  de  poulets;  quelquefois 
la  gangrène  a  produit  une  mort  instantanée  ;  d'autres  lois  la  mort  n'est  arrivée  qu'au 
bout  de  quelques  heures.  Lors([ue  l'indammation  a  été  nipide  ,  la  gangrène  a  été  plus 
maligne.  Il  n'y  a  pas  un  de  ces  poulets  qui  ait  donné  après  la  mort  le  moindre  signe 
d'électricité. 

Les  poulets,  les  lapins,  les  chats  morts  de  faim,  ne  présentent  aucun  phénomène 
d'électricité  ,  quoique  les  muscles  ue  paroissent  point  altérés. 

IVr.  Valli  a  excité  quelques  mouvemens  dans  les  ailes  de  «[uelques  poulets  qui  étoienC 
près  de  mourir.  Ces  mouvemens  sembloient  donner  de  la  vie  à  ces  animaux  ,  et  les 
réveiller,  mais  ils  retomboient  ensuite  dans  leur  agonie.  Ces  mouvemens  artificiels 
cessoient  toujours  quelques  minutes  avant  que  les  poulets  expirassent.  Les  animaux 
carnivores  vivent  long-lcms  sans  manger  ;  l'histoire  naturelle  nous  eu  offre  des  exemples 
nombreux  et  bien  constatés.  Les  animaux  qui  périssent  de  faim  passent  plus  tard  a  la 
putréfaction  que  les  animaux  tués  dans  leur  état  naturel  ;  ce  sont  des  expériences  qu'il  a 
failes  sur  les  chats  et  les  chiens  qui  lui  ont  démontré  celte  vérité.  Il  a  tenu  des  chiens  sans 
nourriture  pendant  12  jours;  et  à  cette  époque,  il  a  commencé  à  les  nourrir  avec  du 
lait ,  du  bouillon  ,  à  petites  doses.  Ces  animaux  ont  regagné  bientôt  leur  vivacité  et  leur 
force.  L'auteur  a  obtenu  le  même  résultat  avec  les  chais  qui  avoient  souffert  une  disette 
de  i5  et  18  jours.  Si  le  sang  avoient  été  vicié  pendant  le  tems  de  l'abstinence,  le 
rétablissement  dans  ces  animaux  n'auroit  pas  élé  si  prompt.  M.  Valli  pense  que  la 
nature  a  des  moyens  pour  conserver  le  sang  dans  son  état  naturel^  et  s'efforce  d'eu 
découvrir  quelques  uns.  L'auteur  convient  avec  les  chimistes  que  l'air  ,  soit  dans  les  pou- 
mons ,  soit  à  la  surface  de  la  peau,  se  décompose  dans  cette  opération.  La  quantité  du 
carbone  du  sang  diminue  toujours  ,  et  la  proportion  de  l'aï.ote  augmente  ;  mais  dans  les 
animaux  qui  ne  sont  pas  nourris,  le  sang  n'étant  point  couipensé  du  carbone  qu'il  perd  , 
devroit  se  surcharger  d'azote.  Si  cela  arrivoit,  l'animal  ne  pourroit  pas  vivre  long-temSi. 
11  faut  donc  supposer  ,  ou  que  l'air  ne  se  décompose  point  dans  les  poumons  ,  ni  à  la  sur- 
face de  la  peau  comme  à  l'ordinaire  ,  ou  que  le  sang  est  déchargé  de  l'azote ,  à  proportion 
que  ce  gaz  se  développe.  Dne  expérience  vient  à  l'appui  de  la  première  conjecture.  lîî 
a  placé  un  petit  poulet  dessous  une  cloche  de  la  continence  de  loo  pouces  cubiques;,  ca- 


poulety  v^cut  ^s  minutes;  il  mit  ensuite  clans  la  même  cloche  une  poule  un  peu  plu» 
grando  ,  laquelle  avoil  clé  /j  jours  sans  boire  ni  manger  ;  elle  y  vécut  ïg  minutes.  Pour  ce 
qui  rcg.u-ile  la  secrélion  de  l'MOte  ,  il  conjccUire  qu'elle  peut  être  opérée  par  qut;lques 
organes,  et  que  cet  organe  est  le  foie.  Les  animaux  morts  de  faim  ont  etfectivciueut  la 
yeisicule  iju  fiel  distendue  par  la  bile. 


Paris.   Octobre  et  Novembre  1792. 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Observations  sur  une  maladie  des  sangsues  (liiruJo  medicinalis), 
par  ]Nic.   Vauquelin. 

Soc.  PiilLOM,  Les  saiig-sues  sont  très-voraces.  Pour  les  pêcher  ,  ont  leur  présen'.e  des  caillots  de 
sang;  souvent  elles  s'en  remplissent;  alors  elles  paroissenl  plus  grosses  ,  et  se  vendent 
mieux  :  mais  an  bout  de  quelque  lems  ,  le  sang  se  coagule  dans  leurs  inlesliris ,  et  Jusques 
dans  les  vaisseaux  absorbans  qui  en  sont  injectés;  elles  iic  peuvent  plus  alors  le  digérer  ; 
elles  deviennent  noueuses,  el  périssent.  Avant  de  mourir,  elles  causent  souvent  la  mort 
de  toxites  celles  qui  sont  dans  le  même  bocal  :  car  les  sang-sues  qui  n'ont  point  mangé 
saignent  celles  qui  sont  gorgées  de  sang  ,  et  en  se  retirant  ,  elles  laissent  la  plaie  ouverte. 
IjC  Sang  s'écoule  dans  l'eau  ,  absorbe  l'air  qu'elle  conleiuiit  ,  et  toutes  les  saiig-sues 
périssent.  Les  pllarmacieus ,  qui  achètent  des  sang-sues,  doivent  donc  se  défier  de  celles 
qui  paroissent  très-grosses. 

ÉCONOMIE      RURALE, 

Sec.  D'AoBicuL.  M.  Lardier  ,  cultivateur  du  département  du  Var ,  a  envoyé  un  mémoire  sur  les 
avantages  du  sel  marin  considéré  comme  engrais  ;  il  assure  que  dix  ans  d'expériences  lui 
en  ont  constaté  les  bons  effets  ,  sur-tout  pour  les  terres  fortes.  Il  a  répété  ses  essais  sur  les 
terres  à  bled,  sur  l'olivier,  la  vigne,  le  figuier,  le  câprier,  l'amandier  et  les  autres 
arbres  fruitiers.  (Quoique  ces  expériences  semblent  confirmer  celles  de  M.  Pluchef ,  dont 
nous  avons  parlé  d.ms  un  de  nos  précédens  Numéros,  nous  croyons  qu'elles  ont  besom 
d'èire  examinées  avec  soin  ,  lorsque  nous  nous  rappelons  celles  i(uî  ,  l'année  passée,  ont 
éle  faites  par  l'un  de  nos  membres,  sous  les  yeux  de  la  Société  Philomalhique  ,  et  celles 
qui  ont  clé  répétées,  pendant  plusieurs  années,  par  MM.  Calignon  et  Chaussicr,  et  qui 
s'accordent  toutes  à  faire  regarder  l'emploi  du  sel  comme  dangereux  dans  cette  circons- 
tance. INous  sommes  portés  a  le  penser  avec  ces  savans,  et  à  désirer  qu'uiie  ou  plusieurs 
Sociétés  p\nssent  faire  des  expériences  assez  exactes  ,  assez  publiques  et  assez  eJi  grand, 
pour  ne  plus  laisser  les  cultivateurs  employer  à  des  essais  infructueux,  un  terrein  qui 
leur  est  nécessaire.  Il  n'en  est  point  àinssi  pour  l'engrais  des  animaux  de  toute  espèce; 
tous  les  cultivateurs  qui  ont  fait  l'essai  du  sel  ,  en  ont  vu  d'excelleus  effets,  et  depuis 
long-tems  déjà  on  peut  en  prescrire  le  régime  habituel ,  avec  certitude  d'amélioration  et 
de  salubrité. 

PHYSIQUE. 

Mémoire  sur  le  Ç>'j\'\\\\Q>\.\.\%  clcctricus,  /'a/- M.  Guis  an. 

Soc,  phjloMb  II  a  été  remis  à  la  Société  un  mémoire  de  M.  Guisan  ,  sur  le  Cj'w/;o/(/^  elcclricw;.  Il 

ne  paroit  pas  que  l'auteur  c.onnoissc  les  expériences  tléjà  tentées  sur  les  poissons  élec- 
triques, par  AIM.  Ingcnhouz ,  \Villiamson ,  Walsli,  etc.;  car  il.a,  répété  uiic  partie. 

des 


(  55'  ) 

des  faits  déjà  connus.  Son  travail  sert  à  confirmer  le  leur.  Il  y  a  ajout(?  une  description 
anitoiiiicjiie  très-doiaillée  du  gjiuiiotus.  li  a  remarque  dans  les  lianes  de  ce  poisson  une 
substance  assez  considérable  ,  blanche,  molasse  ,  semblable  a.  de  la  graisse  ,  qui ,  cliauffée 
à  sec  ,  se  résout  en  eau  et  en  huile,  suivant  M.  Guisan.  L'auteur  a  constaté  que  la  pro- 
priélé  électrique  dans  l'animal ,  ne  survivoit  pas  au  battement  du  cœur.  Dans  une  de  ses 
expériences,  un  gvmnoUis  ayant  été  coupé  en  trois  p^irties  dans  sa  longueur,  la  partie 
supérieure  qui  compreiioit  le  cerveau  et  le  cœur,  a  seule  con  ervé  la  iacullé  électrique. 
Lorsqu'on  r.i])prochoit  les  deux  autres  parties  de  la  première,  le  fluide  les  traversoit , 
comme  si  l'animal  n'eût  point  été  coupé.  Le  gymnotus  n'existe  que  dans  les  eaux  douces 
et  marécageuses;  il  est  même  souvent  presque  à  sec.  Cet  animal  a  ordinairement  quatre  à 
cinq  pieds ,  quelquefois  six  de  longueur.  11  respire  souvent ,  et  peut  cependant  rester  très- 
long-teins  ans  nourriture.  Il  ne  mange  que  des  animaux  vivaus  ;  et  ce  n'est  que  lorsqu'il 
peut  les  prendre  ainsi,  qu'il  leur  donne  la  commotion  qui  les  renverse,  et  quelque- 
fois les  tue.  Les  gros  individus  peuvent  aisément  renverser  un  homme  ,  lorsqu'il;  se 
jettent  sur  lui.  —  Il  est  maintenant  hors  de  doute,  pour  tous  les  physiciens,  que  la 
commotion  donnée  évidemment  à  volonté  ,  par  les  p<d  sons  électriques ,  ne  soit  due  à 
l'effet  du  fluide  éleclri<{ue  ;  et  cependant  nous  en  avons  vu  ne  pas  croire  à  l'action  de  ce 
fluide,  dans  les  expériences  de  MM.  G.lvani  et  Valli  ,  dont  nous  avons  parlé  dans  nos 
précédens  bullctius  ,  expériences  qui  ont  une  analogie  marquée  avec  celles-ci.  La  plus 
curieuse  qu'ait  faite  iM.  Guisan  ,  est  d'avoir  appertu  la  lumière  de  l'étincelle  dans  l'obs- 
curité. Il  a  vu  cette  étincelle  avec  facilité  ,  l'a  fait  voir  à  beaucoup  de  personnes ,  ainsi 
Sue  les  aigrettes  lumineuses  que  l'on  observe  souvent  dans  les  expéiienccs  d'électricité, 
lepuis  long-tems  les  physiciens  désiroient  des  renseignemens  exacts  et  étendus  sur  la 
vie  et  les  habitudes  de  cet  animal  singulier.  Il  faut  espérer  que  l'Académie  des  Sciences  , 
à  qui  ce  mémoire  est  destiné,  le  fera  counoître  en  entier,  et  mettra  l'auteur  à  portée 
de  continuer  de  nouvelles  recherches  à  .la  Guyane  ,  oii  le  gjmnotus  elcccricus  se  trouve 
le  plus  couimunénient. 

CHIMIE. 

Procède  pour /aire  promptement  de  l'EtiopsmaitialfparM.YxvQv^iA^. 

Tous  les  procédés  que  l'on  suit  pour  la  préparation  de  l'étiops  martial  ,  sont  extrê- 
mement longs.  M.  Vauquelin  ayant  eu  besoin  ,  dans  un  fort  court  espace  de  tems  ,  de  ce 
médicament ,  chercha  une  méthode  plus  expédiiive.  Parmi  celles  qu'il  trouva,  il  adopta 
la  suivante.  Il  prend  deux  parties  de  fer  en  poindre  fine  à  zéro  d'oxigène  ,  et  une  partie 
d'oxide  rouge  de  fer  {  safran  de  Murs  astringent  ).  Il  mêle  exactement  ces  deux  subs- 
tances ,  et  les  chauffe  fortement  pendant  deux  heures  dans  un  creuset  couvert.  Il  en 
résulte  une  masse  du  plus  beau  noir  ,  qui  se  réduit  facilement  en  poudre.  On  peut  faire 
à  la  fois  cinq  à  six  livres  d'étiops. 


Pari  s.     Décembre    1 792. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Mémoire  de  M.  d'Andrada,  sur  les  diamans  du  Brésil. 

lisse  trouvent  dans  le  district  de  Serro  Vofrio  ,  ou   montagne  froide,    entre  22  y  el        Soc.   o'HiST. 
16  degrés  de  lalHude  méridionale.   Leur  mine  est  dans  les  montagnes  ;  dans  la  couche    «atlrelle. 
qui  suit  immédiatement  celle  de  terre  végétale  :  ils  sont  enveloppés  d'une  croûte  ferru- 
gineuse. Les  rivières  les  charrient ,   et  il  est  plus  facile  et  plus  avantageux  de  les  chercher 
dans  leur  lit  que  dans  les  moulagnes.  Ceux  que  l'on  trouve  dans  les  montagnes  sont 


(  ^4'  ) 

octaèdres;  c'est  le  diamant  octaèdre  de  Roiné-de-Lisle  ;  ils  sont  dispersés  dans  une 
couclie  de  s:il>lon  ferrugineux  et  de  cailloux  roulés  et  réunis  en  pouding.  Ceux  que  l'on 
retire  du  lit  des  ruisseaux  ,  en  les  détournnnt ,  sont  ou  roulés  ou  ovales.  On  les  sépare  des 
poudings,  en  cassant  ceux-ci  avec  des  bâtons.  On  lave  les  fraguiens  à  petite  eau,  ainsi 
que  le  gravier  des  ruisseaux.  Ce  sont  des  nègres  qui  font  ce  travail. 

Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Lamie ,  par  M.  Alexandre 
Broncniart. 

Soc.  FHiLoM.  Lamia  diana.  Pl.II.  fig.   I. 

Li.  Thorace  subspinoso ,  tuberculato  ;  cornubus  parvis ,  interne  arcuatis  ,  basi 
antennaruin  ;   eljtris  albo-sericcis ,    nigro  punetulis. 

Long.  7  liu,  — -  lac.  j  lin. 

Ace,  Soc.  Hisc.  Nai.  Par.  pars  prima ,  p.   114,  n".  154. 

Statura  larn.  Kœleri ,  at  paulà  ininor.  — /ntennœ  corpore  paulà  longiores ,  nigrœ , 
tomento  ferrugineo  indutœ. — Caput  nigrum  ,  fcrrugineo  nitens.  Frons  quadiuta  y 
plana,  injlexa ,  striga  nigra  divisa.  Basi  nnlennuruin ,  duobus  cornubus  parvis 
interne  arcuatis-  —  T'/ioriix  niger  ferrugineo  nitens  ;  spiriis  latcralibus  auubus  , 
miniinis  i  tuberculis  darsulibiis  tribus,  nigris  ,  glubris. — E'jtru  basi  fcrrugiitea  , 
tuberculiS  niullis ,  nigris,  glubris;  in  nicdio  albo-sericea  punctis  nigris  notala y 
apice  cciStanea  ,  albo  irroruta. — Abdomen  custuncuiu  ,  aibo-sericto  pubescens. — 
Pedes  Jusci ,  cinereo  induti. 

Habitat  Cujennœ.   {  Leblond  ). 

Muséum  Sacietatis  Historiie  naturalis  Parisiensis. 

PHYSIQUE. 

Observations  sur  la  hauteur  des  montagnes  du  Palatinat ,  auoc  eru  irons 
d'IJeidelberg  ,  par  M.  Te.de  n  a  t. 

AcAD.  nksSciEM.  La  chaîne  de  ces  montagnes  paroît  être  une  suite  des  Vosges;  elle  est  étendue  dans, 
un  espace  de  4o  lieues,  du  midi  au  nord,  et  traversée  ,  près  dHeidelberg,  par  le 
Necre.  Le  lerrein  en  est  sabloneux.  Le  vaccinium  tnj-rtillus  y  croît  abondaïunient. 
Dans  un  espace  de  5  lieues  de  diamètre  ,  la  plus  grande  hauteur  ,  mesurée  avec  le  baro- 
mètre ,  est  de  252  t.  3  p.  ,   et  la  hauteur  moyenne  de  209  t. 

CHIMIE. 

.analyse  d'une  pierre  très-composée ,  vendue  pour  du  Su/fa  te  de  Baryte; 
par  ISic.  V  auquel  in. 

Soc.  PHiLoN.  Les  propriétés  extérieures  des  corps  sont  quelquefois  peu  propres  à  faire  reconnoître 
leur  nature.  En  effet,  une  pierre  que  les  uns  regardoient  comme  du  Sulfate  de  Baryte, 
et  les  autres  comme  du  Carbonate   de  chaux,   a   été   trouvée  par  l'analyse  chimique, 

composée  de  quatre  matières  très-différentes. Propriétés  de  cette  pierre. i".  Sa 

pesanteur  est  presqu'égale  a  celle  du  Sulfate  de  Baryte.  — n".  Sa  forme  est  la  même  que 
celle  du  Carbonate  de  chaux. 5".  Sa  couleur  est  très-blanche  ,  à  l'exception  de  quel- 
ques points  de  sa  surface  qui  avoient  une  couleur  brune. /^'.  Elle  est  couverte  en 

grande  partie  par  du  sulfure  de  fer. 5°.  L'acide  muriatique  la  dissout  entièrement 


(  55-  ) 

avec  effervescence,  et  la  dissolution  esi  verdâtre.— 6".  L'acide  niliique  la  dissout  aussi,  mais 
il  cnsopire  une  pond  ro  jaune. — 7".  Cliaufïéeau  ch.ilniueau  ,  sur  un  support  combustible  ou 
non  couibuslible,  elle  prjnd  une  cjuleur  l>fune.  — S". L'acide  oxali>[ue  lorme  un  prctipilé 
blanc  dans  sa  dis.oluiiou  luuriatique.  —  q".  Le  prussiate  de  potasse  ,  mis  dans  la  même  dis- 
solution, y  tail  un  prccipilé  bleu. Ces  expériences  démontroient  déjàà  l'auteurquecetle 

pierre  étoil  composée  de  cari- mate  dccliau\  et  de  carbonate  de  fer  ;  maisclierchaiil  à  con- 
noître  le  rapport  de  ces  deux  substances ,  il  s'est  apperçu  qu'elles  n'étoienl  pas  seules  ;  il  est 

parvenu  à  cette  connoissance  de  la  nianii'rc  suivante. i".  Cent  parties  de  la  pierre  ont  été 

dissoutes  dans  l'acide  muriali(jue;  2".  la  dissolution  évaporée  jusqu'à  consistance  de  sirop, 
a  déposé  par  le  reiroiuissement  des  cristaux  de  muriale  de  baryte;  5".  l'ammoniaque  a 
formé  dans  la  liqueur  restante  un  précipité  verdâtre  qui  a  noirci  en  séchant  ;  4°.  la  liqueur 
séparée  du  précipité  a  été  mêlée  avec  de  la  potasse  pure  qui  en  a  séparé  de  la  chaux; 
5°.  la  chaux  ramassée,  et  de  l'acide  siilfurique  mis  dans  la  liqueur,  y  a  formé  un 
précipiic  que  2000  panies  d'eau  n'ont  pas  dissous;  c'étoit  du  sulfate  de  barjle.  6".  Le 
précipité  formé  par  l'amiuoniaque  ,  a  été  dissous  dans  l'acide  miiriali<{ue,  et  la  disso- 
lution mêlée  au  prussiate  de  chaux,  ne  formoit  plus  de  bleu  dans  la  dissolution.  On  y 
a  ntis  de   l'eau  de  chaux  ,    et  il  s'est  déposé  une  matière  blanche  qui  a  bientôt  noirci  à 

l'air. Celle  analjse   a  démontré  que  la  pierre  ,   sur  la  nature  de  laquelle  l'opinion  des 

naturalistes  étoit  partagée,  n'éloit  ,  ni  du  carbonate  de  chaux  pur,  ni  du  sulfate  de 
baryte,  mais  une  combinaison  de  carbonate  de  chaux,  de  ter,  de  mang  inèse  ,  et  de 
baryte.  Sans  avoir  cherché  les  proportions  précises  de  chacune  de  ces  substances, 
Vauquelin  annonce  que  sur  cent  parties  ,  le  carbonate  de  chaux  y  est  depuis  60  jusqu'à 
70.  Le  carbonate  de  fer  dans  la  latitude  de  14a  18;  celui  de   manganèse,    à  peu-près 

dans   la   même   proportion^  et   le  carbonate    de   baryte,  dans    le  rapport  de  00,7. 

Vauquelin  se  propose  d'examiner  une  suite  de  mines  de  fer-blanc  ,  auxquelles  il  rap- 
porte la  pierre  dont  il  a  fait  l'analyse  ,  pour  savoir  si  le  carbonate  de  baryte  n'y  existe 
pas. 

MÉDECINE. 
Chirurgie. 

Obsen'ation  sur  une  conception  tubale ,  par  M.  Lacroix. 

Une  femme  âgée  de  trente-six  ans,  ayant  toujours  joui  d'une  bonne  santé,  eut,  dans  Soc.  PillLoit. 
}e  mois  d'Octobre  1791,  une  interruption  dans  ses  règles,  qui  ne  fut  suivi  d'aucun 
accident,  ni  de  symptômes  de  grossesse;  mais  en  Décembre  de  la  même  année,  elle 
ressentit,  pour  la  première  fois, des  douleurs  aiguës  dans  tout  le  bas-ventre  ,  qui  se  con- 
tinuèrent par  intervalles  jus(|u'au  mois  de  Février  1792  ,  oii  des  mouveniens  intérieurs 
firent  croire  à  la  malade  qu'elle  étoit  enceinte.  Ces  signes  se  manifestèrent  tous  les  jours, 
jusqu'au  29  Mai  ,  époque  à  laquelle  le  fœtus  cessa  de  remuer.  Le  ti  Juillet ,  tems  auquel 
la  malade  croyoit  accoucher  ,  il  survint  un  écoulement  par  la  vulve  ,  d'une  liqueur  rous- 
sâtre  ,  auquel  succéda  bientôt  une  perte  qui  dura  deux  mois.  Ces  accidens  étant  un  peu 
dimiim  "S,  elle  vint  à  Paris  où  elle  consult  i  M.VI.  Baudelocque  et  Lacroix.  Le  ventre  plus 
volumineux  que  dans  l'état  naturel ,  et  principalement  vers  le  côté  gauche  ,  endroit  où 
la  malade  ressentoit  de  vives  douleurs;  deux  tumeurs  que  l'on  sentoit  au  col  de  la 
matrice,  qui  d'ailleurs  paroissoit  dans  son  état  ordinaire;  le  tems  considérable  qui 
s'étoit  écoulé  depuis  les  premiers  signes  de  grossesse,  tous  ces  synipiôuies  leur  firent 
soupçonner  une  conception  extr-a-utérine  ,  qu'ils  crurent  devoir  abandonner  aux  soins 
de  la  nature  ,  tant  cette  femme  étoit  déjà  épuisée.  —  Elle  mourut  le  1  o  Novembre  i  792. 
L'ouverture  du  cadavre  fut  faite  le  1 1  ,  et  confirnia  les  soupçons  de  MM.  Baudelocque  et 
Lacroix.  Ils  trouvèrent  dans  une  poche  ,  formée  par  répijjloon  ,  le  ligiuieni  large  et  la 
trompe  de  fallope  confondus  ensemble  ,  un  fœtus  ,  dont  le  volume  le  fit  juger  au  terme 
de  sept  mois  et  demi  ,  placé  vers  le  côté  gauche  du  ventre  ,  et  dans  l'atlilude  la  plus 
ordinaire  dans  les  conceptions  utérines.  La  matrice,  dont  la  moitié  de  la  face  postérieure 

E  2 


(  56'  ) 
étoit  arlhérerile  au  sac  oh  l'enfant  s'éloii.  développe  ,  n'avoit  point  acquis  le  volume  dont 
pai  lent  certains  ailleurs.  Ele  avoit  tout  au  plus  la  grosseur  qu'elle  a  dans  une  femme  ,   dix 
à  douze  jours  aprèj  l'accouchement.  La  dilatation  de  la  trompe  de  fallope  ,  où  le  fœtus 

avoit  pris  son  accroissement,  s''  toit  faite  à  un  pouce  de  l'ulcrus. M.  Vauquelin  ajant 

examiné  le  fœtus  ,  a  remarqué  que  sa  peau  et  son  tissu  cellulaire  avoit  changé  de  nature. 
La  peau  étoit  blanche,  son  tissu  et  sou  organisation  étoient  détruits;  elle  étou  compacte  , 
sans  élasticité  et  sans  force  ;  elle  s'écrasoît  sous  le  doigt.  Coupée  ,  elle  préseiitoit  inté- 
rieurement l'aspect  de  la  graisse.  Les  muscles  étoient  entiers  avec  leur  couleur  rouge  j 
mais  le  lissu  cellulaire  qui  les  sépare  ,  étoit  danï  le  mêuie  état  que  la  peau.  Ces  deux 
orgjnes  ,  qui  ont  un  si  grand  rapport  dans  beaucoup  de  circonstances  ,  se  sont  presqu'en- 
tiérement  fondus  au  feu  ;  l'alkool  les  a  dis'sous ,  ne  laissant  que  peu  de  résidu  ,  et  de  la 
manière  qu'il  dissout  le  gras  des  cadavres  du  cimetière  des  SS.  Innocens.  Les  organes 
ressembioient  beaucoup  à  cette  dernière  substance  j  ils  en  différoient  cependant  en  ce 
qu'ils  ne  coiUenoient  point  d'ammoniaque. 


Paris.    Janvier  lygS. 
ÉCONOMIE. 


Bureau    de         M.  Autheaume  ,  qui  a  déjà  obtenu  une  récompense  sur  l'avis  du  bureau  ,  pour  avoir 

Consultation      perfectionné  les  étoftes  de   feutre  ,   vient  de  fabriquer  avec  cette  substance  ,   des  cein- 

PouR    LES    Arts    turons  ,   gibernes  ,  fourreaux   de  sabres ,   etc.,  auxquels  il  a   donné,   par  le   travail    et 

ET    Métiers.      l'application  d'un  vernis,   tout  le  moelleux  ,  la  légèreté   et  la  finesse  du  beau  cuir  de 

buffle.  L'auteur  assure  que  ses  expériences  lui  garantissent  aussi  une  durée  égale  à  celle 

du  cuir.  Il  fuit,  pour  le  gouvernement  ,   une  grande  quantité  de  baudriers  ,  banderoles, 

etc.  ,    dont  il  a  établi  une  manufacture.  Ces  fournitures  ne   reviendront  qu'à  enviroa 

soixante  pour  cent  ,  du  prix  de  celles  qui  sont  faites  en  cuir.  Il  fait  aussi  en  feutre,  ainsi 

préparé  ,  des  semelles  de  souliers  impénétrables  à  l'eau. 

PHYSIQUE. 

Précis  des  travaux  faits  jusqu'il  ce  jour  ,  sur  l'uniformité  des  poids 
et  mesures ,  par  M.  Alex.  Brongniart. 

Soc.  PHILOM.  L'Assemblée  nationale  constituante  chargea  l'Académie  des  sciences  de  déterminer, 
pour  toute  la  France,  un  poids  et  une  mesure  uniformes,  et  non  arbitraires.  Trois 
unités  pouvoient  remplir  ces  conditions;  la  longueur  du  pendule,  un  quart  de  la 
circonférence  de  l'équateur ,  ou  un  quart  de  celle  du  méridien.  Il  y  a  dans  la 
longueur  du  pendule  qui  bat- les  secondes,  un  élément  hétérogène  et  arbitraire, 
c'est  le  tems.  D'ailleurs,  le  pendule  varie  de  longueur,  suivant  les  diversef  latitudes , 
sous  lesquelles  il  bal.  La  mesure  du  quart  de  l'équateur  présenloit  de  grandes 
difficultés,  exigeoit  de  longs  voyages,  emplojoit  beaucoup  de  tems  ,  et  occasionnoit 
de  grandes  dépenses  :  peu  de  peuples  d'ailleurs,  vivent  sous  l'équateur.  Il  n'en  n'est 
point  ainsi  du  quart  du  méridien  ;  chaque  point  du  globe  appartient  à  un  méridien 
qui  sont  tous  égaux  ,  et  la  mesure  du  quart  de  ce  cercle  est  plus  facile,  sur-tout  en  la 
déduisant  par  le  calcul  de  la  mesure  directe  d'un  arc  du  même  cercle.  L'Académie 
adopta,  d'après  ces  raisons,   le  quart  du  méridien  pour  unité    réelle,    et   pour    unité 

usuelle  de  mesure  .  la  dix  millionième  partie  de  cet  arc. Elle  choisit ,  pour  unité  de 

poids  ,  celui  d'un  voIuulc  donné  d'eau  distillée  ,  pesée  dans  le  vuide  à  la  température  où 

elle  passe   de  l'état  liquide  à  l'état  solide  ,   c'est-à-dire  ,    à    zéro.  Ces   deux   bases 

choisies,  l'Académie  a  nommé  cinq  commissions  pour  mettre  à  exécution  les  différentes 


(  ^7'  ) 
branches  de  travail  que  nécessite  leur  exacte  (Ipierniinaiion.  —  La  première  s'occupe  à 
niesiiier  la  longueur  d'un  arc  du  luoridieu  de  dou-io  degrés  ,  compris  entre  Dunkerque 
et  Cabrera  ;  le  quarante-cinquième  degré  se  trouvera  de  cette  manière  au  milieu  de  l'arc 
mesuré.  M.  Mocliain  mesure  les  triangles  du  midi  ,  et  M.  de  Lanihre  ,  ceux  du  nord.— 
La  seconde  commission  mesurera  au  printems  les  bases  sur  les(|uelles  doivent  s'appuyer 
les  triangles.  Llle  en  mesurera  peut-èire  trois  ;  une  entre  Ville-Juit  et  Juvisj  ,  près  Parisj 

une  autre  au  midi   de  la  1  rance  ,   et  la   troisième  en  Catalogue. Dans  le  cas  où  les 

étalons  construits  sur  cette  unité  de  mesure  ,  vicndroient  à  se  perdre  ,  ou  s'il  naissoient 
quelques  doutes  sur  leur  exactitude  ,  l'Académie  a  voulu  que  l'on  pût  retrouver  faci- 
lement celle  unité  ,  sans  recourir  aux  opérations  longues  que  sa  détermination  aiiroit 
exigées.  Elle  a  voulu  conserver  l'idée  ingénieuse  du  pendule  ,  et  le  rendre  dépositaire,  en 
quelque  sorte  ,  de  cette  uuilé.  La  troisième  commission  doit  compter  ,  dans  celte  vue , 
Je  nombre  des  vibrations  que  fera  pendant  un  jour  ,  un  pendule  de  la  longueur  de  la  dix 
millionième  partie  du  quart  du  méridien,  à  la  latitude  de  quarante  -  cinq  degrés. 
]\L\L  Borda  Coulomb  et  Cassiiii  ,  ont  déjà  fait  beaucoup  d'expériences  relatives  à 
cet  objet.  La  quatrième  commission  mesure  le  poids  d'un  volume  donné  d'eau  dis- 
tillée. MM.  Lavoisier  et  Haiiy  ,  viennent  de  donner  à  l'Académie  un  résultat  provisoire 
et  très-rapproché  ,  deinaiulé  par   le  comité   des  uionnoies.   M.  Haiiy   a  bien  voulu   en 

rédiger  un  extrait  pour  la  Société  Philomatliiijue. Enfin  la  cinquième  commission  est 

chargée  de  déterminer  les  rapports  qui  se  trouveront  entre  les  anciennes  et  les  nou- 
velles mesures. 

CHIMIE, 

Extrait  d'un  Mémoire  de  M.  Fourcroy,   sur  l'analyse  chimique  de 
plusieurs    Cen'eaux. 

L'auteur  a  examiné  trois  cerveaux  différens,  celui  de  veau,  celui  de  mouton  et  celui  AcAd  des  vCikw. 
de  l'homme.  L'analjse  des  deux  premiers  ne  diffère  pas  sensiblement  de  celle  du  cerveau 
humain  :  nous  ne  parlerons  que  de  celui-ci.  — Le  cerveau  humain,  abandonné  à  lui- 
mèuie  sans  le  contact  de  l'air,  n'a  éprouvé  qu'une  très -petite  fermentation  ^  avec 
le  contact  de  l'air,  il  a  passé  à  la  putréfaction,  mais  en  produisant  un  acide  avant 
de  donner  de  l'ammoniaque.  Une  juasse  de  cerveau  pesant  27  onces,  exposée  à  la 
chaleur  du  bain-marie  jusqu'au  moment  oii  il  ne  perdoit  plus  de  son  poids,  s'esl  réduite 
en  une  substance  jaunâtre  ,  molle,  pesant  cinq  onces  deux  gros;  —  exposé  à  une  forte 
clialeur,  le  cerveau  humain,  après  avoir  brûlé,  a  répandu  une  vapeur  picjuanle  qui  a 
présenté  l'odeur  et  les  caractères  de  l'acide  sulfurique.  L'eau  bouillante  a  coagulé  la 
substance  cérébrale.  On  a  mêlé  une  livre  de  cerveau  ,  une  livre  d'eau  et  une  once 
d'acide  sulfurique.  Ce  mélange  a  été  filtré  ,  et  la  liqueur  évaporée,  a  donné  des  cristaux 
de  sélénite.  L'évaporation  ayant  été  continuée  long-tems  ,  l'acide  sulfurique  excédant  a 
réagi  sur  la  substance  cérébrale,  et  une  double  décomposition  de  cette  substance  et  de 
l'acide,  ont  eu  lieu;  on  a  ajouté  de  l'eau,  et  le  carbonne  dégagé,  a  été  séparé  par 
la  filtralion.  On  a  continué  l'évaporation  de  la  liqueur  jusqu'à  consistance  syrupeusej 
on  y  a  ajouté  de  l'alcool  pour  enlever  l'acide  sulfurique  et  débarrasser  les  sels  précipités. 
Une  partie  de  l'acide  pliosphorique  séparé  par  l'acide  sulfurique  ,  a  été  aussienlevé  par 
l'alcool.  L'eau  distillée  a  dissous  5^  grains  du  résidu  total  qui  en  pesoit  58,  les  5  autres 
grains  éloient  de  la  sélénite.  Les  55  grains  dissous  ont  formé,  avec  de  l'eau  de  chaux, 
un  précipité  abondant  de  phosphate  de  chaux.  La  dissolution  évaporée  a  donné  des 
cristaux  de  sulfue  d'anmioniaque.  Les  matières  salines  contenues  dans  le  cerveau  sont 
donc  les  phosphates  de  chaux,  de  soude  et  d'ammoniaque,  et  un  peu  de  sulfate  de 
chaux.  —  L'acide  nitrique  a  produit  sur  le  cerVeau  à-peu-près  les  mêmes  phénomènes 
qu'avec  les  autres  matières  animales.  Il  a  produit  de  l'acide  oxalique  et  laissé  un  charbon 
Irès-voluinineux.  —  L'acide  muriatique,  combiné  avec  le  cerveau  humain ,  a  présenté 
à-peu-près  les  mêmes  faits  que  les  autres  acides.  Mais  la  difficulté  étoit  ici  de  séparer 


les  sels  forra(?s  par  cet  acide,  de  la  malière  cérébrale  qui  se  brûle  pendant  i'évaporation, 
et  de  l'acide  luurialique  en  excès  ,  qui  se  coiiceiure.  M.  Fuurcroj  eriip!oie  l'amiiio- 
niaque  ,  qui  ^  ajoutée  a  la  liqueur  qui  contient  de  l'acide  luuriatique  et  pliosplionque 
libre,  et  des  muriatcs  d'aïuiuouiaque  et  de  soude,  suture  les  acides  et  returiue  du 
phosphate  calcaire  qui,  en  se  précipitant,  entraîne  avec  lui  la  matière  animale  char- 
bonnée.  On  peut  alors,  par  une  chaleur  forie  ,  brfiler  celle  matière  animale,  sans 
craindre  de  volatiliser  l'ucide  phospliorique  ,  et  connoilre  ainsi  la  proportion  dans  hujiielle 
il  se  trouvoit.  — Seize  onces  d'alcuol  ayant  bouilli  sur  deux  onces  de  cerveau  desséché, 
ont  laissé  précipiter  par  le  refroidissement ,  deux  gros  et  demi  de  petiLes  lames  brillantes. 
Cette  substance  est  insoluble  et  infusible  dans  l'eau  bouillanle  :  une  plus  fone  chaleur 
la  décompose  sans  la  fondre.  Ces  caractères  éloignent  considérablement  celle  matière 
dn  blanc  de  baleine,  de  l'huile  concrète  des  calculs  biliaires,  et  de  li  ma.ière  adipo- 
céreuse  des  cadavres  du  cimetière  des  Innocens  ,  auxquels  on  a  voulu  la  comparer. 
L'alcool  évaporé  entièrement  au  soleil  ,  a  laissé  5  gros  de  cette  substance  j  mais  celle-ci 
étoit  plus  jaune.  Cette  malière  rougissoit  le  papier  bleu  et  se  délajoil  un  peu  dans 
l'eau  en  lui  donnant  un  œil  laiteux.  —  La  potasse  a  dissout  entièrement  le  cerveau 
desséché,  et  en  a  dégagé  de  l'ammoniaque,  quoiqu'il  fût  très-frais.  —  L'huile  de 
thérébentine  et  l'huile  d'olive  dissolvent  en  partie  le  cerveau  humain  desséché.  —  Le 
cerveau  desséché,  exprimé  avec  force  etchaleur,  n'a  laissé  suinter  aucune  goutte  d'huile. 
—  M.  Fourcroy  conclut  de  ces  expériences  que  le  cerveau  Immain  n'a  aucune  analogie 
avec  le  blanc  de  baleine,  qui  ne  contient  point  de  potasse  h  nudj  mais  qu'il  est  formé 
d'une  pulpe  qui  a  quelqu'analogie  avec  l'albumine  du  sang,  et  d'une  petite  quantité 
de  phosphate   de   chaux,   d'ammoniaque  et  de  soude. 


Paris.     Février   lygS. 

Z  O  O  T  O  M  I  E. 

Obsercations  anatoniiques  siir  l'huître  (ostrea  edulis),  parV\i\\.  Pinel,. 

Soc.  d'Hist.        Willi^,  le  seul  auteur  qui  ail  parlé  de  l'anatomie  de  l'huître,  dit  avec  raison  que 
r.ATURELLE.  les  valvcs  de  ce  ver  testacé  ,    se  ferment  par  le  moyen   du  nmscle  qui  se  trouve  vers 

leur  milieu,  et  qui  les' réunit.  Mais  il  avance  une  erreur,  lorsqu'il  prétend  qu'un  autre 
muscle  qui  lui  est  joint,  sert  à  les  ouvrir.  .M.  Pinel  n'a  pu  découvrir  cet  autre  muscle  ; 
mais  il  a  vu  que  le  mécanisme  dont  se  sert  l'hullre  pour  ouvrir  sa  coquille  ,  réside  dans 
la  charnière  de  cette  coquille.  Cette  charnière  est  formée  par  un  liguuent  élastique  ,  qui 
tend  toujours  à  écarter  les  valves  ,  cnsorte  que  si  l'on  coupe  le  muscle  moyen  ,  les  valves 
s'écartent  d'elles-mêmes ,  et  opposent  alors  une  certaine  résistance  à  leur  réunion.  C'est 
donc  en  relâchant  ce  muscle  moyen,  que  Willis  a  appelle  muscle  droit,  que  l'huître 
ouvre  sa  coquille.  —  AVillis  avoit  dit  aussi  que  le  canal  intestinal  n'arrivoit  à  l'aims 
qu'après  avoir  fait  de  longs  circuits  autour  de  l'estom.ic  ,  et  de  cette  substance  molle  et 
noirâtre  qui  l'enveloppe  ,  et  qu'il  a  appellée  le  foie.  M.  Pinel  a  injecté  ,  avec  du  mercure  , 
tout  le  canal  alimentaire  de  l'huître  ,  et  s'est  assuré  qu'il  ne  décrivoit  qu'un  arc  d'un 
très-petit  rayon  ,   et  concentrique  au  muscle  droit. 

ECONOMIE. 

Soc.  Piiii.OM.  M.  l'abbé  Della-Rocca  a  fait  part  d'un  procédé  avec  lequel  il  parvient  à  enlever  une 
grande  partie  de  la  cire  qui  reste  ordinairement  mêlée  au  marc ,  et  se  vend  a  vil  pris  aux 
ciriers  de  toiles.  Sa  méthode  consiste  à  enfermer  la  cire  dans  un  sac  clair,  fixé  au  fond 
d'une  bassine  remplie  d'eau  j  et  exposée  sur  un  feu  doux.  L'eau  bout,  la  cire  se  fond, 


(  59'  ) 
et  plus  Ipeire  elle  s'élève  pure  à  la  surface,  où  il  est  aisé  de  la  recueillir.  II  faut  avoir 
soin  de  iiioUre  (juelijiies  peliis  bûlons  cuire  le  sac  et  la  bassine  ,  afin  d'évilcr  l'action  trop 
direcle  du  feu  ,  el  <'ie.^  aiuieaux  tlisposcs  au  fond  île  celle  bassine ,  scrvcnl  Ibrl  Lien  à  fixer 
le  sac  qui  enveloppe  la  cire.  M.  l'abbé  Della-Rocca  augiieule  ,  par  ce  procédé,  le 
produit  de  la  cire  de  qninie  pour  ceiU  j  elle  est,  aussi  disposée  à  se  blanchir  plus  faci- 
Itiucnt ,  la  presse  n'ayant  pas  agi  sur  elle  ,  et  uni  d'une  manière  intime  le  miel,  le  pollen 
cllesautres  ninlièresélrangt  res  qui  la  salissent.  C'est  par  nnpocédé  a-peu-près  semblable, 
qu'on  retire  la  cire  dans  la  L.ouisianno  ,   du  irijrica  ccvij'cru  ? 

PHYSIQUE. 

Piapport  sur  les   moyens  employés  pour  mesurer   le   poids    d'un  pied 
cube  d'eau  ,  par  M.  H  a  u  y. 

MM.  Lavoisier  et  Ilaiiy  chargés  de  déterminer  l'unité  de  poids,  viennent  de  donner  Soc.  PÎMi-oas. 
un  résultat  provisoire  de  leurs  opérations  ,  pour  satisfaire  à  la  demande  du  comité  des 
assignats  el  nionnoies  ,  quia  désiré  avoir  ce  résultai  avec  une  approximation  suffisante  , 
pour  qu'on  put  l'appliquer  au  nouveau  système  monétaire.  Ils  se  sont  servi  d'un  cylindre 
de  cuivre  jaune,  d'environ  9  pouces  de  hauteur  ,  sur  autant  de  diamètre.  Ce  cjlindre 
étoit  creux,  mais  exactement  firme  de  toutes  parts  ,  à  la  réserve  d'une  petite  ouveriure 
circulaire,  située  au  centre  de  l'une  des  bases.  11  s'agissoit  d'abord  de  mesurer  exactement 
le  volume  du  cylindre,  et  ensuite  de  délcriuiner  sa  pesanteur  spécifi(|  je  comparée  à  celle 
de  l'eau  distillée  ,  au  ternie  de  la  glace ,  pour  en  conclure  le  poids  d'un  volume  cubique 
de  celte  eau  ,  ajanl  pour  côté  le  décimètre  ,  c'est-à-dire  la  dixième  partie  du  mètre  ou 
de  l'unité  de  mesure  ,  qui  sera  d'environ  5  pieds  1 1  lignes  -f^„,  évalués  d'après  la  toise  de 
fer  de  l'Académie. 

Les  dimensions  du  cjlindre  ont  été  prises  à  l'aide  d'une  machine  imaginée  et  construite 
par  M.  Fortin  ,  artiste  très-distingué.  Le  grand  avantage  de  celle  machine  ,  est  de 
niettre  l'observateur  à  portée  de  comparer,  avec  beaucoup  de  précision,  des  longueurs 
qui  ne  diffèrenl  e  itr'elies  que  d'une  très-pelile  quantité  ,  ce  ([ui  s'exécute  au  mojeu  d'un 
levier  (  L/,  fig.  i  et  a  )  en  forme  d'équerre  ,  dont  un  des  bras  l ,  qui  n'a  qu'un  pouce 
de  long,  prend  de  petits  mouvemeus  égaux  aux  différences  entre  les  dimensions  à  com- 
parer ,  tandis  que  l'autre  bras  L  ,  qui  est  long  de  dix  pouces ,  rend  sensibles  ces  diffé- 
rences,  à  l'aide  d'un  nonius  n,  qui  donne  les  ^-^  de  ligne,  lesquels  représentent 
des  ;sT„  en  dilférences  réelles,  d'après  ce  qui  vient  d'être  die.  Les  commissaires ajant 
pris  d'abord  ,  avec  beaucoup  de  soin  ,  la  longueur  absolue  d'une  règle  de  cuivre,  qu'ils 
appellent  règ/t'  ^étiénilrice  ;  longueur  à-peu-près  égale,  soil  à- la  hauteur  ,  soit  aa 
diamètre  du  cylindre  ,  ont  comparé  avec  cette  longueur  ?4  diamètres,  pris  six  par  six, 
sur  quatre  des  circonférences  de  la  surface  convexe,  et  17  hauteurs,  8  sur  le  contour 
d'une  des  bases  ,  S  autres  sur  une  circonférence  située  à  égale  distance  entre  la  précédente 
et  le  centre  ,  et  la  1 7'.  au  centre  même  ,  ou  dans  lu  direction  de  l'axe.  La  fig.  3  représente 
la  base  dont  il  s'agit ,  avec  les  pointsoii  les  hauteurs  ont  été  prises ,  désignés  par  les  lettres 
a,  b,  c,  d ,  e,   r,   i,   k.  l,  etc. 

Les  commissaires  ajant  divisé  la  somme  des  longueurs  des  34  diamètres  par  leur 
nombre  ,  ont  eu  le  diamètre  moyen  du  cylindre.  Quaiit  à  l'estimation  de  la  hauteur 
moyenne  ,  ils  ont  cru  devoir  y  mellre  plus  de  recherche  ,  ayant  observé  que  la  base  sur 
laquelle  ils  opéroient  étoit  inclinée  à  l'axe  ,  de  manière  qu'entre  deux  hauteurs  prises 
aux  extrémités  a  ,  e  ,  de  l'un  des  diamètres  de  cette  base  ,  il  y  avoit  -~  de  ligne  de  diffé- 
rence en  élévation.  D'après  cette  observation  ,  ils  ont  calculé  la  hauteur  moyenne  dans 
trois  hypothèses  différentes.  La  première  est  celle  oîi  tous  les  points  de  la  base  seroient 
exactement  sur  un  même  plan  ,  incliné  comme  nous  l'avons  dit. 

Dans  la  seconde  ,  ils  ont  imaginé  un  plan  perpendiculaire  à  l'axe  ,  qui  passant  par  le- 
point  a  ,  que  nous  supposons  êlre  le  plus  bas  ,  intercepteroit  une  espèce  d'onglet ,  qu'ils 


^   (  4o*  ) 

ont  ensuite  sousdïvisé  en  24  prismes  droits  triangulaires,  tronqués  obliquement  à  leur 
partie  supérieure  ,  en  faisant  passer  des  plaiij  par  les  lignes  ain,  an  ,  mn  ,  etc.  Ils  ont 
trouvé  qiie  la  hauteur  moyenne  de  chaque  prisme  éloi.  celle  qui  p assoit  par  le  centre 
de  gravité  de  la  base  de  ce  prisme,  et  qu'en  mcnie  teins ,  elle  éloit  «g  île  au  tiers  de  la 
somme  des  trois  arrêtes  loiigiludinales ,  ce  qui  les  a  conduits  à  une  formule  simple ,  pour 
calculer  la  résultante  de  toutes  les  hauteurs,  ou  la  hauteur  iuo_yennc  du  cylindre. 

La  troisième  hypothèse  étoit  la  mèine  que  pour  le  diamèire  uiojen  ,  c'est-à-dire  qu'elle 
consistoita  regarder  la  hauteur  moyenne  comme  le  quotient  de  la  somme  des  17  hauteurs 
par  leur  nombre.  Ces  trois  hypothèses  ont  donné  ,)réciséiaent  le  même  résultat ,  jusqu'aux 
dix-millièmes  de  ligue  ,  accorJ  qui  semble  indiq  ler  que  le  cylindre  moyen  ,  trouvé  par 
le  calcul  ,  ne  diffère  pas  sensiblement  en  voluuie,  d',iv>:c  le  cylindre  mesuré  par  l'obser- 
vation. D'après  cela,  les  co  11  iiissaires  ont  évalué  la  solidité  du  cylindre  en  lignes  cubes, 
rapportées  a  la  toise  de  l'académie. 

Pour  déterminer  jjIus  aiséuienl  la  pesanteur  spécJfi  [ue  du  cylindre,  ils  avoient  engagé 
l'artiste  à  en  proportionner  tellement  la  caviié  avec  l.i  partie  solide,  qu'il  fut  seulement 
un  peu  plus  léger  que  l'eau.  Après  avoir  vissé  a  l'ouverture  de  sa  base  une  petite  tige 
creuse,  ils  l'ont  plongé  dans  de  l'eau  de  rivière  bien  filtrée,  n'ayanl  point  alors  d'eau 
distillée  en  assez  granile  (juaniité,  puis  ils  ont  inséré  ,  par  la  lige  ,  des  grains  de  plomb  , 
jusqu'à  ce  que  l'eau  se  trouvât  au  niveau  d'un  trait  tiéiié  marqué  sur  la  tige.  Le  poids 
total  du  cylindre  et  de  la  tige  ,  éioit  alors  égal  au  poids  du  volume  d'eau  déplacé  ,  lanl  par 
le  cylindre  que  par  la  partie  plongée  de  1 1  lige.  Ils  ont  cherché  ce  poids  en  posant  iminé- 
diateuienl  le  cylindre  avec  sa  tige  ,  et  connoissant  d'ailleurs  le  volume  du  cylindre ,  plus 
celui  de  la  piir.ie  plongée,  ils  ont  conclu  de  leurs  expériences,  le  puiUs  d'un  volume 
d'eau  filtrée,  égal  au  décimètre  cube 

-Ce  résultat  étoit  susep-ijile  de  plusieurs  corrections  j  il  falloit  d'abord  en  retrancher  la 
quantité  nécessaire  pour  le  réduire  au  poids  d'un  égal  volume  d'eau  distillée.  Il  falloit  de 
plus  avoir  ég;ird  à  la  condensation  des  métaux,  lorsqu'ils  passent  dans  une  tempéraiure 
plus  basse,  ce  qui  exigeoil  une  double  correction  j  car  d'un  coté,  lors  du  rappro- 
chement fait  entre  les  dimensions  du  cylindre  et  la  loise  de  l'académie,  le  thermoiuètre 
de  Réauinur  n'étoit  qu'à  5  degrés  au  dessus  de  zéro  ,  tandis  que  les  perches  qui  avoient 
servi  à  mesurer  l'arc  terrestre  dont  le  décimètre  étoit  originaire  ,  avoient  été  étalonnées 
sur  la  toise  de  l'académie  par  une  température  de  i5  degrés.  11  falloit  donc  ramener  à 
l'hypothèse  de  cette  température  les  dimensiuns  du  cylinure,  et  par  conséquent  les  sup- 
poser augmentées  dans.le  rapport  indiqué  par  la  différence  entre  5  et  i5  degrés  du  ther- 
momètre. D'une  autre  part,  lors  de  la  pesée  du  cylindre,  le  thermomètre  marquoit  5 
degrés  ^,  et  par  conséquent  -ji  de  plus  que  lors  de  la  comparaison  des  dimensions  du 
cylindre  à  la  toise  de  l'académie  ,  d'oii  il  suit  que  le  volume  du  cylindre  ,  au  moment  de 
la  pesée,  se  trouvoit  augmenté  dans  le  rapport ,  de  la  dilatation  que  subit  le  cuivre  ^  p  ;r  un 
changement  de  température  de4- de  degré.  Ces  diffère  nies  correclions  étant  faites,  le  résultat 
donne  pour  le  poids  du  décimètre  cube  d'eau  distillée  à  "1  degrés  ~  de  Uéaumur,  188161 
grains,   et  pour  le  pied  cube  ,  644>4'5  grains  ,   ou  69  livres  14  onces  6  gros  ô  giains. 

Enfin  ,  les  commissaires  ont  évalué  le  poids  du  décimètre  cube  ,  en  le  supposant  p  a:é 
danslevuide,  auquel  cas,  il  acquiert  nécessairement  une  augmentation  de  puids  eg  le 
au  poids  de  l'air'  supprimé  ,  et  en  supposant  de  plus  que  le  thermomètre  fiât  au  degré  de 
la  congellalion  ,  ce  qui  exige  au  contraire  une  petite  déduction  à  faire  sur  le  résultat  pré- 
cédent. Ils  ont  cru,  en  conséquence,  fixer  provisoirement,  dans  cette  dernière  hypo- 
thèse, l'unilé  des  poids,  ou  le  poids  du  décimètre  cube  d'eau  distillée,  à  18S41  grains, 
ou.  2  livres  5  gros 49  grains  ,  et  le  poids  du  pied  cube  a  G^SiSo  ,  ou  70  livres  60  grains. 

Ce  résultat  que  l'on  regarde  comme  très-suffisant  pour  l'usage  indiqué,  sera  porté  à 
une  plus  grande  précision  ,  lorsque  le  Cylindre  auia  été  mesuré  de  nouveau  dans  un  plus 
grand  nombre  de  diamètres  et  de  hauteurs,  lorsque  la  pesée  en  aura  été  faite  immédia- 
tement dans  1"  eau  distillée  au  terme  de  la  glace,  et  à  différentes  températures,  p.irmi 
lesquelles  on  lâchera  .de  saisir  celle  qui  donne  le  majcimum  de  condensation  de  ce  fluide; 

et 


(4«') 

et  enfin,   lorsque  le  dëciniètrc  se  trouvera  dclerminé  plus  rigoui'Cutomcnt ,  d'aprè»  li) 
mesure  du  quart  du  méridien. 

Explication  des  Jig.  I  et  II. 

A.  Grande  table   de  marbre  qui  porle   toute  la  machine. 

B.  Bloc  de  marbre  fixe  ,   perpondiciilaire  à  la  table. 

C.  Autre  bloc  de  marbre  se  mouvant  le  long  de  la  règle  de  cuivre  D  ,  perpendi- 
culairement au  bloc  B. 

d,  m.   Règles  de  cuivre  qui  retiennent  le  bloc  C  ,  dans  sa  direction. 
E.   Bloc  de   pierre  qui  soulienl  la   règle  génératrice  g, 

e.  Règle  de  cuivre  qui   fixe  la  position  du  bloc  E. 

b.  b.  Bouton  qui  fixe  la  position  constante  de  la  règle  g-,  perpendiculairement  au 
bloc  B. 

N.  Nonius  qui  indique  sur  la  règle  T\  ,  la  longueur  de  la  règle  g,  à  ^âi  ^^  lignes. 

L.  /.  Levier  coudé  qui  rend  sensible  sur  la  régler^  par  le  moven  du  nonius  n  ,  les 
différences  des  hauteurs  et  des  diamètres  du  cylindre  à  ^sVj  de  lignes  près. 

V.  Vis  de  rappel  pour  faire   faire  au   bloc  C,   de  très-petits  mouvemens. 

P.  Vis  de  pression  pour  fixer  le   bloc  C,  sur  la  règle  D. 

.r.  Ressort  en  spirale  qui  maintient  la  pièce  mobile  j- ,  en  contact  immédiat  avec  l'cx 
Iréiaité  de  la  règle  génératrice  g. 


P  A  K  I  S.     Mars    1 795. 
HISTOIRE     NATURELLE. 

Observation  sur  un  Spath  Jluor  cubique  de  Buccton,   en  Angleterre , 
par  M.  G I L  L  o  T. 

M.  Haiij  possède  dans  sa  collection,  des  petits  cubes  ,  parfaitement  réguliers,  que  Soc.  philom. 
l'on  trouve  en  Angleterre,  près  de  Buxton.  Ils  sont  opaques,  et  leur  surface  est  gra- 
nuleuse ,  et  d'une  couleur  grisâtre  ;  mais  lorsqu'on  les  fait  mouvoir  à  la  lumière  ,  on  y 
voit  des  indices  sensibles  de  lames  situées  parallèlement  aux  faces  du  noyau  octaèdre, 
comme  dans  le  spath  fluor  cubique.  La  poussière  de  cette  substance ,  jetée  sur  les  charbons 
ardens,  adonné  une  légère  phospiiorescence.  M.  Macie,  de  la  Société  royale  de  Londres, 
qui  en  a  fait  l'analyse,  a  trouvé  que  ce  n'étoit  autre  chose  qu'un  fluatc  calcaire  ,  niélé 
d'une  argile  ferrugineuse  ;  ensorte  que  la  forme  cubique  de  ces  pierres  est  due  au  fluate 
calcaire,  dont  les  molécules  en  dissolution ,  dajis  un  fluide  chargé  de  particules  hmo- 
nenses  ,  ont  entraîné  celte  dernière  substance  avec  elle  ,  et  ont  formé,  par  leur  mélange, 
un  crystal  semblable  à  celui  qui  vient  d'être  décrit.  Ces  cubes  sont  toujours  isolés  j  il 
suit  delà  qu'on  peut  dire  de  ces  cubes  ,  qu'ils  sont  au  spath  fluor,  ce  que  le  grès  crys- 
talisé  de  Fontainebleau  est  au  spath  calcaire,  à  la  différence  près  de  la  matière  hétéro- 
gène, qui ,  d'un  côté,  est  l'argiie  et  le  fer,  et  de  l'autre  la  substance  quartaeu&e. 

Ecart  de  la  Nature. 

On  a  présenté  à  la  Société,  dans  la  séance  du  7  Mars,  un  enfant  âgé  de  huit  mois, 
dont  le  dos  ,  depuis  la  nuque  du  col ,  jusqu'au  près  de  la  région  lombaire  ,  est  cou- 
vert de  poils  diversement  nuancés  et  parfaitement  lisses.  Lestégumens  de  cette  partie  du 
eorps  offrent  une  teinte  particulière  due  a  la  couleur  noirâtre  des  poils  qui  les  recouvrent) 

F 


(    42'    ) 

de  niênie  qu'on  observe  chcT.  les  animaux  ,  dont  la  peau  affecle  les  mêmes  nuances  q'te 
les  poils.  Le  bout  des  mamelles  ,  et  quelques  parties  de  la  fesse  et  de  la  hanche  ,  du  côié 
droit ,  offrent  de  semblables  taches  noirâtres  ,  qui  ne  sont  pas  dans  ce  laoïuent  couvertes 
de  poils. 

PHYSIQUE. 

ioc,  PiiiLOM.  La  Société  a  chargé  MM.  Chappe,  Robilliard  et  Silvestre  de  répéter  les  expériences 
de  MM.  Galvani  etValli,  et  de  faire  de  nouvelles  recherches  sur  le  fluide  singulier, 
que  ces  savans  ont  fait  counoilre. 

M.  Berlinghieri,  correspondant  de  la  Société  ,  et  professeur  de  physique  à  Pise  ,  lui 
écrit  ,  comme  de  nouvelles  preuvas  de  l'identité  de  ce  fluide  avec  l'électi-icité ,  —  i".  que 
c'est  à  tort  que  les  physiciens  ont  dit  qu'il  falloit  une  hétérogénéité  dans  les  métaux  qui 
servent  d'armatures  et  d'excitateurs j  qu'il  a  souvent  obtenu  des  effets,  en  employant 
le  fi'r  {lour  conducteur  ,  et  très-souvent  aussi  en  employant  le  fer  et  l'acier.  2".  Qu'après 
avoir  disséqué  les  nerfs  cruraux  d'une  grenouille  dans  toute  leur  étendue,  et  les  avoir 
coupés  transversalement  par  le  milieu  ,  il  les  avoit  éloignés  d'un  pouce  ,  en  les  étendant 
sur  un  plan  de  cristal ,  et  qu'il  avoit  rempli  cette  distance  par  une  barre  d'argent  ;  alors 
l'excitateur  mis  eu  usage  lui  avoit  offert  des  effets  très-remarquables  ;  mais  un  morceau 
de  cire  d'Espagne  ayant  été  substitué  à  la  barre  d'argent ,  il  avoit  détruit  la  communi- 
cation et  arréié  tous  les  mouvemens.  —  Les  commissaires  ont  répété  ces  deux  expériences, 
qu'ils  ont  trouvées  parfaitement  exactes  ;  ils  ont  observé  particulièrement  que  les  arma- 
tures et  les  excitateurs  qu'ils  ont  faits  de  métaux  homogènes,  en  étain  latniné ,  ploiub 
de  vitrier  ,  fer,  cet.  excitoient  des  mouvemens  très-sensibles  dans  les  grenouilles  ,  à 
l'instant  oii  elles  venoient  d'être  dépouillées;  dans  celle  hypothèse  ,  les  effets  cessent 
promptement  et  reprenuenl  lorscju'on  change  le  métal  d'une  des  deux  armatures  ou  de 
l'excitateur. 

Indépendamment  de  toutes  les  expériences  connues  dont  les  commissaires  ont  déjà 
répété  une  grande  partie  ,  ils  ont  constaté  les  faits  suivans,  qui  semblent  n'avoir  pas  encore 

été  observés. 1°.  Les  effets  remarqués  dans  les  expériences  connues  ,  continuent  d'avoir 

lieu  dans    le  vuide  ,  et   les  mêmes    phénomènes  subsistent  encore    après  la  rentrée   d« 

]'air. ?.".  On  a  vu  que  les  corps  vivant  n'éloient  pas  assez  bons  conducteurs  pour 

déterminer  le  passage  du  fluide  ;    ainsi   une  personne  qui  préseiUe   ses  doigts  au    lieur' 
d'excitateur  et  d'armatures,   ne  produit  aucun  mouvement;  mais  si  elle  arme  une  de 
ses  deux  mains  du  plus  petit  conducteur  métallique  ,  comme  la  pointe  d'une  aiguille  ,  elle 

excite  alors  des  mouvemens  convulsifs  très-remarquables. 'S".  Les  effets  observés  sur 

les  animaux  à  sang   froid  sont  encore  plus  remarquables  dans  l'huile  que  dans  l'eau  ;  ils 

s'observent  et  se  conservent  aussi  plus  long-lems. 4"*  Chaque  pièce  de  métal,   quelle 

que  soit  sa  qualité  conductrice,  si  elle  est  revêtue  d'une  surlace  de  mercure,  perd  sa 
première  qualité,  et  ne  devient  conducteur  du  fliude,  que  comme  toute  autre  ]iièce  de 
métal  ég  dément  revêtue  de  mercure. 5".  Une  lame  de  verre  très-mince  ,  d'un  quin- 
zième de  ligne  seulement  d'épaisseur  ,  suffit  pour  empêcher  le  passage  du  fluide  ,  et  pour 

arrêter  tous  ses  effets. 6".  L'électricité  artificielle  ,  appliquée  pendant  quelque  tems 

direcicmcut,   détruit  dans  l'animal  la  faculté  que  le   contact   métallique  excite   en  lui; 

une  décharge  d'une  petite  bouteille  de  Leyde  produit  le  même  effet.  7".  L'animal 

posé  sur  un  conducteur  chargé  d'électricité  artificielle,  positive  ou  négative  constante, 

présenie  les  mêmes  phénomènes  lorsqu'il  est  soumis  aux  expériences  précédentes. 

o  .  Soit  l'animal  isole  et  plongé  dans  une  atmosphère  électrique,  c'esl-a-dire  à  la  dis- 
lance de  deux  pieds  d'un  corps  conducteur  qu'on  électrise ,  il  éprouve  de  violentes 
contractions  chaque  fois  que  l'observateur  ,  en  tirant  l'étincelle  ,  dépouille  le  conducteur 
de  l'électricité  qui  lui  est  conimunifjuée.  ^  . 

M.  Cerlinghieri  ,  dans  une  de  ses  lettres  à  la  Société  ,  lui  avoit  fait  part  de  l'expérience 
de  M.  do  \  olta  ,  d'après  iaquelle  ce  savant  avoit  indiqué  qu'en  plaçant  une  feuille 
d'élaiu  sur  la  langue,   et  une  pièce  d'argent  par-dessous  ,  on  n'épiouvoit  aucune   sen- 


(  4V  ) 

salion  tant  que  les  mc^tavix  éloient  st^parcs  ;  mais  si  an  les  r.ipproclioît  jusqu'au  conîaet , 
011  ôprouvoit  une  saveur  singulière  et  ircj-reniaïquaLlc.  M.  J3erliiiglueri  avuil  l'prouvé 
une  analogie  entre  cette  expérience  et  celles  Je  J\l.  (Julvani ,  en  armant  les  uerls  de  la 
colonne  vertébrale  d'une  grenouille  de  la  inênic  manière;  les  monvemens  qui  n'uvoient 
lieu  qu'au  moment  du  contact  ,  indiquoient  la  sensation  de  l'animal.  — Dans  cette  expé- 
rience ,  répétée  par  les  Commissaires  de  laSociété  ,  ils  ont  observé  la  saveur  très-sensible  , 
lorsifue  deux  niélaux  dilTérens  appliqués  aux  deux  surfaces  de  la  langue,  ont  été  mis  en 
contact;  cette  saveur ,  légèrement  acide  et  quelqselbis  saline  ,  varie  sensiblement  lors-  f 
qu'on  change  les  métaux;  elle  augmente  beaucoup,  sur-tout  lorsqu'une  des  deux 
pièces  est  enduite  de  mercure  ,  alors  elle  est  vive  ,  et  procure  une  salivation  abondante. 
L.e  zinc  et  l'arg'^nt  produisent  aussi  un  très-grand  effet. 

Les  faits  suivaus  viennent  de  nous  être  adressés  de  Londres,  par  M.  Yalli.  — - 
I  .  L'opium,  appli([ué  aux  extrémités  des  nerls,  agit  plus  puissamment  que  lorqu'ori 
l'applique  à  leur  origine.  — 2".  Les  diaphragmes  de  quatre  chevaux  soumis  à  l'expé- 
rience sont  restés  ijunmhiles  ,  tandis  que  sur  les  chiens  ,  la  contraction  de  ce  muscle  ne 
manque  jamais  d'avoir  lieu.  —  j".  M.  Valli  n'a  pu  réussir  encore  à  exciter  desmouveniens 
dans  le  cœur,  l'estomac,  les  intestins ,  la  vessie  ,  qnoiqu'en  armant  les  nerfs  de  ces  dif- 
férentes parties 4"-  "  ^  fallu  une  ]ilus  forte  charge  d'électricité  artificielle  qu'a  l'ordi- 
naire^ pour  donner  des  secousses  à  l'aile  d'un  poulet  dont  les  nerfs  étoient  armés,  et 
qui  étoit  baignée  dans  l'huile  ,  tandis  que  l'électricité  native  conservoil  presque  sa  pre-« 
iiiière  intensité. 

ASTRONOMIE. 

Obsen'atloii  de  la  Comète  de  Jaiwier  1793,  communiquée  à  la  Société', 
par  M.  DE    LA   Lande. 

La  Comète  de  cette  année  fut   apperçue  le   10  Janvier  au  soir,    par   M.  Méchain  ^    Soc.  piiilok. 
occupé  2)rès  de   Barcelone    à  la  mesure  des  degrés.  Elle  étoit  très-lumineuse,   visible  sans 
lunette  ;  la  chevelure  avoit  près  d'un  demi-degré  de  diamètre ,  elle  n'avoil  presque  pas  de 
queue.  A(i  h.  Sy' du  soir  ^  elle  avoit  264°  d'ascension  droite,  et  65°  de  déclinaison  près 

de  l'étoile  S  du  dragon, Le  leiideniain  ,  M.  Fiazzi  ,  astronome  de  Palerme  ,  en  Sicile^ 

l'apperçut  aussi  par  hazard  près  de  l'étoile  1  du  dragon.  Il  estimoit  le  nojau  de  2  minutes, 
et  la  chevelure  de  12'.  M.  ]\Iéchain  et  M.  Piazzi  ontcontinué  de  l'observer  dans  la  cons- 
tellation de  Cassiopée.  Le  ciel  ajant  été  couvert  à  Paris  presque  continuellement  ,  avoit 
empêché  qu'on  n'apperçi!it , cette  comète  ;  mais  aussi— tôt  que  la  nouvelle  en  fut  arrivée  , 
M.  Messier  la  chercha  avec  soin  ,  et  quoiqu'elle  fût  très-petite,  il  la  trouva  le  'h  Février 
sur  la  tête  de  la  baleine,  et  l'observa  plusieurs  fois  jusqu'au  14  ;  niais  la  lumière  de  la 
lune  n'a  pas  permis  de  la  voir  plus  long-tems  ;  elle  étoit  ensuite  trop  éloignée. —  M.  de 
Saron  ajant  eu  communication  de  ces  observations  ,  a  calculé  l'orbite  à-peu-près  ;  il  a 
trouvé,  par  cette  première  approximation,  le  nœud  à  9  signes  iV  12',  1  inclinaison 
de  49°  8' ,  le  périhélie  ,  4  sig.  iS"  22' ,  la  distance  périhélie  g68(j  dix  millièmes  de  celle 
du  soleil.  Le  passage  au  périhélie,  27  Décembre  1792,  à  17  h.  4' »  lems  moyen;  à 
Paris  cette  comète  est  rétrograde;  c'est  la  81""  dont  l'orbite  ait  été  calculé,  suivant  la 
table  qui  est  dans  la  troisième  édition  de  l'Astronomie  de  M.  de  la  Lande. 


Paris.     Avril    1795. 

MINÉRALOGIE. 

M.    Gillel-Laumont  a  fait  connoîlre  à  la  Société  la  découverte  qu'il   a  faite  d'une    Soc,   piiii.ost 
source  formant  des  dépôts  analogues  à  ceux  des  bains  de  St  -Philijipe  en  Toscane  ;  celte 
source  est  située  dans  les  carrières  de  pierre  calcaire  grossière,  dites   les  Caves  de 

F  a 


(  44'  ) 

Savonières ,  à  trois  lieues  au  sud-ouest  de  Tours,  sur  la  rive  gauche  de  la  roule  qui 
conduit  à  Chinon,  immédiatement  après  avoir  passé  le  village  de  Savonières.  La  source, 
en  sortant  du  hanc  calcaire  ,  dépose  ,  sur  un  rocher  incliné  ,  un  albâtre  calcaire  ,  souvent 
ondé  ,  quelquefois  revêtu  de  petits  cristaux  en  prismes  droits  hexaèdres }  le  dépôt 
est  d'un  grain  très-fin  et  d'une  blancheur  qui  ne  le  cède  en  rien  au  plus  beau  marbre 
de  Carrare  ;  l'eau  tombe  ensuite  dans  un  petit  bassin  ,  à  la  surface  duquel  il  se  forme  une 
pellicule  d'environ  y  de  ligne  d'épaisseur.  M.  Launiont  a  reconnu  à  l'essai  (jue  le 
dépôt  et  la  pellicule  étoient  de  carbonate  calcaire.  Celte  pellicule,  analogue  à  celle  que 
produit  la  chaix  en  dissolution  ,  a  porté  l'auteur  de  l'observation  à  penser  que  la  chaux, 
à  l'état  caustique  ,  avoit  été  dissoute  par  l'eau  de  la  source  ,  et  que  le  contact  de  l'air  la 
saturant  d'acide  carbonique  ,  la  réduisoit  à  l'état  de  carbonate  de  chaux  dans  le  dépôt  ei 
dans  la  pillicule  ;  il  ne  doute  pas  que  ,  par  des  moyens  analogues  à  ceux  qui  sont  employés 
•'**^  aux  bains  de  St.-Fhilippe  en  Toscane  ,  on  ne  pût  mouler ,  dans  les  caves  de  Savonières  f 

des  bas-reliefs  imitant  le  plus  beau  marbre. 

ÉCONOMIE. 

Expériences  sur  la  Mélasse. 

Soc.  PHILOM.  M.     Cadet  Devaux  avoit   annoncé,   dans   la   feuille    du   Cultivateur,   qu'en    faisant 

bouillir  la  mélasse  avec  de  l'eau  et  du  charbon  ,  on  lui  enlevoit  son  odeur  et  sa  saveur 
désagréahles ,  et  qu'on  la  rendoit  par-la,  propre  a  remplacer  le  sucre  dans  beaucoup 
de  circonstances. 
Procédé.  La  Société  phitomathique  a  cru  devoir  répéter  l'expérience  de  M.  Cadet;  elle  en  a 

chargé  M.  Vauqueliu  qui  a  procédé  de  la  manière  suivante  :  il  a  pris  95  parties  de 
mélasse  du  commerce  ,  il  l'a  mêlée  avec  autant  d'eau  ,  et  a  chauffé  ;  lorsque  la  liqueur 
a  été  prête  à  bouillir  ,  il  j  a  mis  peu-à-peu  ,  en  agitant,  six  p.irlies  de  poussière  de 
charbon  :  ensuite  il  a  fait  bouillir  pendant  une  heure  ,  en  remplissant  le  vasi'  a  me- 
sure <{u'il  se  vuidoil  par  l'évaporalion  j  entin  il  a  filtré  et  évaporé  la  liqueur  en  consistance 
de  sirop  épais. 
Observations.  (Quelques  instans  avant  l'ébuUilion  de  la  liqueur,  il  se  produit  une  effervence  qui  a 

une  odeur  semblable  à  celle  du  lait  ,  coagulé  par  le  vinaigre.  Le  produit  de  celle  effer- 
vescence est  de  l'acide  carbonique  don    on  expliquera  l'origine  plus  bas. 
Résultat.  I'  résulte  de  cette  opération  ,    i".  que  la  mélasse  s'éclaircil  ;  2".  qu'elle  perd  un  peu 

de  sa  couleur;  5".  que  sa  saveur  est  adoucie;  4"-  que  son  odeur  nauséuse  se  dissipe 
entièrement. 

Pour  connoitre  ce  qui  est  arrivé  ici  à  la  mélasse,  il  faut  chercher  exactement  ce  qu'ella 
étoit  avant  l'opération,  et  ce  qu'elle  est  après,  et  j  joindre  les  comioissances  sur  la 
nature  du  charbon. 

La  mélasse  brute  est  acide,  elle  contient  un  sel  calcaire,  elle  a  une  couleur  brune- 
verdâlre. 

La  mélasse  purifiée  n'est  plus  aride  ,  elle  ne  contient  plus  ,  ou  peu  de  sel  calcaire  ,  si 
l'on  a  employé  la  quantité  nécessaire  de  charbon.  Le  charbon  commun  tonlienl  du  carbo- 
nate de   potasse. 

Or  ,  il  est  aisé  maintenant  do  concevoir  ce  qui  est  arrivé  à  la  mélasse,  traitée  avec  le 
charbon  :  les  acides  maliques  ei  pyro.muqueux  contenus  dans  la  mélassse  s'unissent  à  la 
potasse  ;  d'oîi  nait  l'effervescence  ,  et  d'oii  ils  se  forme  deux  sels  plus  doux  que  les  acides. 
Si  le  charbon  est  assez  abondant ,  le  sel  calcaire  est  découiposé ,  et  il  en  résulte  un  autre 
moins  acre  que  le  premier. 

tenant  à  la  clarté  et  la  décoloration  de  la  mélasse  ,  c'est  aux  molécules  spongieuses  du 

cViarbon  que  le  mouveiuent  de  l'ébuUilion  fait  parcourir  auxditférens  points  de  ia  liqueur, 

qu'il   faut  l'altribuer  ,  elles  s'accrochent  et  s'unissent  aux   matières  étrangères  qui  en 

troublent  la  transparence. 

Viager.      *  La  mélasse  ainsi  purifiée  ,  peut  servir  en  place  de  sucre  à  la  préparation  de  beaucoup 


Explication 
phénomcncs. 


(  45'  ) 

d'alimens  et  de  médicamens  colorés  j  elle  est  bonne  dans  le  café  à  l'eau  et  à  la  crème, 
dans  les  crèmes  colorées  par  le  chocolat,  pour  l'aire  des  caramels;  c'est  sur-tout  aux  opé- 
raliotis  pharmaceutiques  ,  dont  presque  tous  les  rcsuluu  sont  colorés,  qu'elle  peut  servir 
avec  beaucoup  d'avanlage. 

Il  n'y  a  pas  de  ilouic  <|u'on  ne  l'emploie  à  beaucoup  d'autres  usages _,  lorsqu'elle  sera 
connue  dans  cet  état  ,  de  plus  de  moTide. 

CHIMIE. 

Faits  principaux  ;  extraits  d'un  mémoire  de  i\I.  D  e  y  e  u  x  ,  sur  V ana- 
lyse de  la  noix  de  y  al  le ,  et  de  son  acide. 

Les  dernières  décodions  de  la  noix  de  galle  ont  une  couleur  verte  ^  et  ne  donnent 

point  d'encre  avec  le  sulfate  de  fer. Celte  couleur  vcrle  est  rmigie  par  les  acides; 

elle  esL  détruite  par  l'tKide  nuiriaiique  oxigiiié  ,  et  par  la  chaleur  long-lems  continuée - 

L'extrait  de  nuix  de  galle,  obtenu  par  l'eau  ,  donne  à  la  distillation  de  l'acide  carbo- 
nique, des  cristaux  en  aiguilles  ,  ou  en  lami's,  qui  s'attachent  au  col  de  la  cornue,  de 
l'eau  qui  dissout  le  sel  ,  enfin  du  gaz  lijdrugéne  ;   le  produit  aqueux  est  acide,   il  cris- 

talise  par  l'évaporation  spontanée. Le  carbonate  de  potasse  fait  naître  un  précipité 

dans  les  décoctions  de  noix  de  galle  :  ce  précipité  se  dissout  coniplellement  dans  la  potasse  , 

dan-j  les  acides  les  plus  l'oibles,  et  dans  l'alcuul La  lique;;"  d'où  cette  matière  a  été 

séjjarée  a  une  couleur  jaune  qui  se  conserve  dans  le  vuide  ,  et  qui  devient  verte  à  l'air 
libre  ;   c'est  la  même  couleur  observée  <lans   les  dernières  «iécociions  de  la  noix  de  galle  ; 

elle  ne  peut  être  isolée L'alcool  n'enlève  point  a  la  noix  de  galle  tout  ce  que  l'eau 

peut  dissoudre,   puisqu'après  que   l'alcool   cesse  d'agir,    l'eau   se   charge  encore   d'une 

matière  extraclive  qui  ne  décompose  point  le  sulfate  de  fer. Le   carbonate  de  potasse 

forme  un  précipité  dans  la  dissolution  alcoolique  de  la  noix  de  galle^   et  la  liqueur  qui  le 

surnage  a  une  couleur  verte. L'éther  ne  dissout  que  peu  la  matière  de  la  noix  de 

galle  ,  même  à  l'aide  de  la  chaleur  ;  il  acquiert  cependant  la  propriété  de  précipiter  le  i'er 
en  bleu  ,  et  il  donne  ,   par  l'évaporation  ^   une  matière  analogue  à  une  résine. 

La  noiv  de  galle  donne  à  la  distillation  ,  i°.  une  liqueur  claire;  2".  de  l'acide  carbonique 
très-abondamment;  5".  de»  cristaux  d'acide  gallique  subliiués  ;  4".  une  huile  légère; 
5".  une  huileempjreumalique.  Le  produit  aqueux  étoit  acide,  il  donnoil  ,  par  l'évapo- 
ration ,  des  cristaux  semblables  à  ceux  qui  se  subliment  dans  le  col  de  la  cornue. 

Les  noix  de  g  die  éloieiil  collées  les  unes  aux  autres,  comme  si  elles  eussent  été  à 
moitié  fondues. 

L'acide  gallique  est  blanc;  il  est  sous  la  forme  de  lames  ou  d'aiguilles;  sa  saveur  est 
acide  et  pin  ante,  et  non  astringente  comme  la  noix  de  galle;  il  fait  eflervescence  avec 
les  carbonates;  il  décompose  tes  dissolutions  métalliques.  Il  brûle  en  répandant  une  odeur 
aromatique;  cis  illé  a  l'ai  p.ireil  pneumato-chiuiique  ,  il  fournit  1°.  une  liqueur  jaune 
acide;  2°.  une  portion  d'acide  gallique  qui  se  sublime  dans  le  col  de  la  cornue;  5".  un 
charbon  qui  brûle  facilement  a  l'air;   4",  un  gaz  plus  pur  que  l'air  atjuosphéiique. 

En  répétant  plusieurs  fois  de  suite  celte  opération  sur  le  même  acide  gallique,  on 
parvient  a  le  décomposer  entièrement  ;  cette  uécomposiiion  a  lieu  plus  promptement  ;  si 
on  opère  sur  la  dissolution  de  cet  acide,  on  obtient  les  mêmes  produits  que  du  sel  sec  ,  et 
au  bout  de  cinq  à  six  distillations,   il  est  changé  en  un  autre  qui  verdit  le  sulfate  de  fer. 

L'infusion  de  noix  de  galle  ,  mise  dans  une  dissolution  de  sulfate  de   fer   pur,    donne 

une  couleur  purpuiine  qui  devient  bienléit  bleue 8i  l'on  fait  boullir  la  noix  de  galle 

avec  le  sulfate  de  iér ,  le  gallale  de  fer  se  i'ornje  plus  abondamment  et  plus  promptement; 
mais  il  est  mêlé  à  une  portion  de  résine  qui  se  sépare  de  la  noix  de  galle  ,  et  qui  se 
mêle  à  cette  substance.  C'est  elle  qui  se  déj>ose  au  fond  de  l'encre  et  qui  la  rend 
bourbeuse;  c'est  elle  aussi  qiii  s'élève  en  poussière  dans  l'opération  du  baguellage  des 
étoffes  et  des  chapaux  teints  en  noir.  —  Le  gallale  de  fer  fait  effervescence  avec  les  car- 


Action  de  l'eavi. 


Pc  l'action  de  l'al- 
cool et  de  l'éther. 


De  l'r.ction  de  l.i 
c'i.;!cur  sur  la  noix 
de  galle. 

Ex.in-en  de  l'acide 
g.i!l  cfin  ,  obtciui  fat 
U  subliniaiicn. 


De  l'sction  de  l'a- 
cide ^allKjue  iur  U 
sulfate  de  fcc. 


bonatcs  nlcalûis  ;  il  s'en  sépare,  parla  c'inleiir,  un  g;iz  plus  pur  que  l'air  atmosphérique, 
-i^  L'alcool  lui  enlève  mie  portion  d'acide  gilliqne,  qui  lui  donne  une  couleur  jaune  et 
la  propriéié  de  rougir  la  teinture  de  tournesol  ;  ainsi  lavé  avec  l'alcool^  il  ne  fait  plu» 
effervescence  avec  les  carbonates  alcalins.  —  Il  est  dissoluble  dans  tous  les  acides  ;  et  il 
brûle  sur  les  charbons  ardens  à  la  manière  du  pjrophore  ;  il  donne  à  la  distillation  une 
portion  d'acide  gallique  sublimé  ,  et  une  liqueur  contenant  un  peu  de  cet  acide  en  dis- 
solution.  Si  l'on  fait  cette  opération  sur  le^allate  de  fer  lavé  ,   soit  avec  de  l'eau,  soit 

avec  de  l'esprit-de-vin  ,   on  n'obtient  que  de  l'air  plus  pur  que  celui  de  l'atmosphère. 

De  cçs  expériences,  M.  Dejeux  a  conclu ,  i°.  que  la  couleur  verte  qui  se  manifeste 
-daiis  les  dernières  décoctions  de  "la  noix  de  galle,  est  la  combinaison  d'un  principe 
végétal  avec  l'oxigène  ,  puisque  les  décoctions  renfermées  exactement  ne  prennent  point 

cette  couleur. 2".  Que  la  matière  que  les  carbonates  alcalins  précipitent  des  décoctions 

aqueuses  et  spirilueuses  de  la  noix  de  galle  est  une  espèce  de  résine  particulière  qui  jouit 

de  cette  propriété  singulière  de  se  combiner  avec  l'eau  ,  à  l'aide  d'un  acide. 3°.  Que 

]!acide  gallique  peut  élre  amené  à  l'état  de  blancheur  la  plus  parfaite,  ce  que  Schtele 
ji'avoit  pu  obtenir  j  qu'il  est  volatil  à  la  manière  de  l'acide  benzoïque,  mais  beaucoup 
plus  décomposable  ,  puisqu'à  chaque  sublimation  ,  une  partie  est  convertie  en  un  acide 
nouveau  ,  qui  verdit,  la  dissolution  de  fer,  en  acide  carbonique  et  en  gaz.  plus  pur  que 
l'air  atmosphérique;  qu'il  ne  diffère  dfe  l'acide  carbonique  que  par  une  proportion  plus 
grande  de  carbone. — ■•■ /y"  (^ae  la  couleur  purpurine  qui  se  forme  par  le  mélange  de 
l'inlusion  de  noix  de  gill^avec  le  sulfate  de  1er,  est  due  à  la  combinaison  de  la  couleur 
verte  d,e  linfusion  rougie  par  l'acide  sulfurique ,  avec  la  couleur  bleue  qui  est  propre  au 
gallaLe  de  fer.  -' —  5°.  Que  le  gallate  de  fer  est  une  combinaison  d'oxide  de  fer  ,  de  carbone 
et  d'acide  gallique  ,  qui  y  est  un  peu  en  excès  ,  et  qui  rend  dissoluble  dans  l'eau  la 
portion  de  gallate  de  fer  carboné  ;  qne  sa  couleur  noire  est  due  au  carbone  d'une  portion 

cl'acide  gallique  décomposé  par  l'air  ou  par  l'oxide  de  ier  lui-même. 6".  Enfin  que  la 

noix  de  galle  est  composée  d'un  mucilage^  d'im  extrait  ,  d'une  résine  nouvelle  ,  d'une 
couleur  verte,  d'acide  gallique  et  d'un  tissu  fibreux  ;  que  c'est  à  cet  assendîlage  qu'est  duc 
la  saveur  astringente  de  cette  substance  ,  et  que  le  principe  auquel  on  altribuoit  exclu- 
sivement cette  propriété  ,  n'existe  réellement  point. 

L'ouvrage  entier  sera  incessamment  imprimé  dans  les  Annales  de  Cliimie. 

PHYSIQUE. 

Nomenclature  des  poids  et  mesures. 

^cAD.  DES  Se.  L'académie  des  sciences,  après  avoir  pris  connoissance  du  travail  de  ses  commissaires, 

pour  déterminer  provisoirement,  et  avec  une  approximation  sulfisante,  l'unité  de  me- 
sure et  de  poids,  s'est  occupée  de  la  nomenclature  relative  au  même  objet  :  elle  a  d'abord 
fixé  le  nom  des  mesures  linéaires  dans  l'ordre  suivant  : 

I^j,jf(s.  1°.  Grandes  mesures  qui  appartiennent  à  la  Géographie, 

Quart  du  méridien  évalué  à  5,i53,45o  toises.  ~  du  quart  du  méridien  ,  décade,  -pj^  du 

quart  du  méridien  ,  degré. 2".  Mesures  itinéraires.  ~-~  •  •  •  poste.  rri'Tr:  •  •  •  >"'l/>^.  — 

o".  mesures  d'arpentage.   ,  „ „'^ ^ „ stade.   Ce  sera  le  côté  de  l'arpent,  tt"  v: 

pcre/ie. —  i^.IMesures  usuelles,  i  c.  t  o'o o  o 5'  ••••  ^<?  métré  ;  il  remplacera  l'aune,  la  brasse  ,  etc. 
'.    Sa.  mesure  est  de    trois  pieds  1 1  lignes  ~  de  la  toise  de    l'académie.  ,oot!o<ioo  .  •  •  •   le 
palme  ,  „  ^ c  c'o ;  -,  ^ r  •  •  •  •   le  doigt.  1— 5^îT3"h~o~;  .  .  .  le  trait. 

PiiJ;,  L'académie  a  adopté  ,  ponr  l'unité  de  poids  celui  d'un  volume  d'eau  distillée  égal  au 

palme  cube.  Cette  unité  portera  le  nom  de  livre,  poids  décimal  ;  elle  pèse  ?.  livres  4  gros 
4()  grains  de  notre  poids  actuel.  Les  poids  décimaux ,  déterminés  d'après  cette  unité  ,  sont 
en  oomiueuçant  par  les  plus  considérables  :  1000  unités  ;  le  millier  loo  uniiés  ;  la  quintal. 
>o  linités  ; /e  décal.  unité;  la  livre  ^de  l'unité  ; /'o«ce.  ^  de  l'unité;  le  dnimo.  -^-^^  de 
J'uuiléj  /a /«ai7/c.  ~;^  de  l'unité  j    le  grain. 


(  47'  ) 
L'académie  a  adopte  les  mêmes  noms  pour  les  mesures  de  liquides  et  pour  celles  des       Mesures  de  cspa- 
grains.  L'iiiiiU' sera  la  iiicsure  ((ui  (.■oiilieiuiruil  un   voliiiiie   d'eau  distillée  égal  au  palme    f'''- 
cube  ,   ou  de  même  poids  que  la  livre.  Celte  (.apacilé  reirl'ornie  la  quanlilé  de  bled  néces- 
saire pour  la  ration  du  soldat;  elle  excède  de  -,'^  la  capacité  de  notre  pinte.  Les  mesures 
de  capacité  sont,  en  commençant jiar  les  plus  considérables,  i,ooo  pintes  , /e  loniieuu: 
100  pintes,  le  scptlcr  ;  lo  pintes,  le  boisseau  :  enfin  la  pinte^ 

ASTRONOMIE. 

Blesure  de  la  méridienne.  u4rticle  coniniuninué par  31.  de  la  Lande. 

]VL  Mecliain  ,  après  avoir  mesuré  les  triangles  de  la  méridienne  en  Espagne  jusqu'à  Soc.  riliLOM. 
Barcelone,  a  essayé  d'y  joindre  l'isie  de  Maiorque  ,  qui  eu  est  éloignée  de  5o  lieues; 
mais  les  neiges  ,  dont  les  montagnes  sont  couvertes  ,  l'ont  obligé  de  différer  cette  opé- 
ruion.  Il  s'est  occupé  d'observations  astronomiques  à  Monl-.Iou_y  ,  prés  Barcelone  ,  dent 
il  a  trouvé  la  latitude  par  une  multitude  d'observations  ,  4'"  2i  '  44",  i  ,  la  distance  fin 
Sijloil  au  Zénith ,  au  moment  du  solstice,  64'49'?8",  5,  ce  qui  lui  a  donné  l'obliquité 
de  l'écliptique  2T27'44",4;  plus  petite  de  7/' que  celle  que  RI.  Cassini  a  déduite  des 
observations  laites  aussi  avec  un  cercle  entier.  Nous  sommes  étonnés  de  cette  différence 
dans  des  observations  qui  ont  la  précision  d'une  seconde  :  nous  tâcherons  d'en  découvrir 
la   raison. 

L'académie  a  autorisé  M.  Mechain  à  se  rapprocher  des  frontières  de  France  ,  pour  faire 
les  triangles  de  l'intérieur ,  et  venir  au  devant  de  M.  de  Lambre  et  de  M.  le  François  , 
qui  continueront  depuis  Paris,  en  avançant  vers  la  partie  méridionale:  ils  ont  déjà  fait 
o:ize  triangles  sur  une  distance  de  62  mille  toises. 

PRIX. 

L'académie  vient  de  décerner  le  prix  destiné  à  l'auteur  de  l'ouvrage  ou  de  la  découverte  Acab.  des  Se. 
la  plus  utile  aux  progrès  des  sciences  ou  des  arts.  Ce  prix  a  été  donné  à  M.  de  Morveau  , 
auquel  on  doit  les  deux  premiers  volumes  de  la  partie  chimique  de  la  nouvelle  E'.nryclo- 
pédie  ,  ouvrage  qui  suppose  des  connoissances  très-profondes  ,  des  recherches  immenses  , 
et  qui  ,  tout  incomplet  qu'il  est  encore,  renferme  déjà  les  articles  des  principaux  objets 
relatils  à  la  science.  Les  autres  concurrens  qui  ont  été  mis  sur  les  rangs  sont,  M.  Mas- 
kelyne,  dont  les  observations  astronomiques  forment  un  dépôt  également  précieux  par 
le  grand  nombre  et  par  l'exctitude  des  résult^Jls  ;  M.  Bulliard  ,  auteur  d'une  histoire  des 
champignons  de  la  France,  qui  répand  un  grand  jour  sur  celte  partie  de  la  botanique , 
jusqu'alors  obscure  et  peu  connue,  avec  des  figures  coloriées  d'une  vérité  frappante; 
M.  Arthur^ Young  ,  qui  a  publié  un  ouvrage  très-intéressant  sur  la  culture  des  dif- 
férentes provinces  de  la  France  ;  et  M.  Scarpa  ,  avantageusement  connu  des  analomistcs 
par  un  ouvrage  qui  a  pour  titre  ,   Analotnicœ  mquisitioneS  de  auditu  et  olfaclu. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 


Histoire  naturelle. 

M.  Silvestre  a  rendu  compte  à  la  Société  d'un  ouvrage  nouveau  sur  les  abeilles  fait 
par  M.  Huber  ;  ce  savant  estimable,  aveugle,  doit  à  une  patience  infatigable,  et  au 
secours  de  François  Burnens  son  domestique  ,  qui  observoil  pour  lui  ,  plusieurs  faits  très- 
curieux  sur  les  mœurs  et  l'économie  de  ces  insectes;  les  faits  su  i  vans  nous  ont  paru  mériter 

d'être  insérés  ici. 1°.   Une  suite  d'observations  et  d'expériences  délicates  ont  conduit 

l'auteur  à  rejetter  toutes  les  probabilités  qui  avoiejit  été  avancées  sur  la  fécondation  des 
abeilles  ;  il  a  prouvé  que  les  reines  ne  s'accouploifint  jamais  dans  les  ruches  ,   qu'elles  s'en. 


(  48'  > 

^loîgnoîent  pour  cette  opérarion  ,  et  que  lorsqu'elles  éioient'fécond(5es  elles  rapportoient 
avec  elles  la  partie  de  l'orgme  mâle,  décrit  par  Réaumur,  el  appelle  par  lui  corps 
lenlicaire  :  elles  s'en  défonl  avec  leurs  putes  à  leur  arrivée  dans  la  ruche  ,  el  ne  conservent 
dans  leur  vagin  que  la  liqueur  séminale  dont  il  est  rempli  ;  cette  seule  fécondation  lui 

suffit  au  moins  pour  deux  anné^'S. 2°.  Si  l'accoupleuient  des  reines  vierges  est  retardé 

au-delà  de  20  jours  après  sa  naissance^  ellf  ne  pund  plus  d'œufs  d'ouvrières  j  tous  ses 
œufs  sont  de  faux  bourdons.  Lorsque  sa  fécondation  a  lieu  dans  les  premiers  jours,  elle 
pond  pendant  onze  mois  des  œufs  d'ouvrières  ,  et  donne  ensuite  les  faux  bourdons  néces- 
saires à  la  ruche. 5°.  En  répétant  les  expériences  de  M.  Schirach  dans  les  ruches  par- 
ticulières dont  nous  joignons  la  figure  ici ,  l'auteur  a  remarqué  que  le  ciiangement  des 
larves  d'ouvrières  en  larves  de  reines  étoit  dû  prijicipalement  à  la  nourriuire  que  les 
abeilles  avoienl  soin  de  donner  à  celles  qu'elles  desiinoient  à  cet  état.  — 4°-  Lorsqu'une 
reine  vient  d'éclore  ,  elle  se  porte  rapidement  sur  toutes  les  cellules  qui  retiferment  des 
nyniphes  de  son  espèce  ,  et  les  fait  périr  avec  son  aiguillon  ;  ce  qui  lui  est  d'autant  plus 
facile,  que  les  cellules  royales  ne  sont  jamais  hermétiquement  bouchées  à  cause  de  leur 
grand   évasement.  Si  deux  reines  se  trouvent   ensemble  ,  elles  se   livrent  des    combats 

jusqu'à  ce  que  l'une  d'elles  soit  morte  ou  sortie  de  la  ruche. 5°.  M.  Iiiems  avoit  vu 

quelques  ouvrières  déposer  des  œufs;  M.  Huber  a  remarqué  que  ces  abeilles,  sortant 
toujours  des  cellules  voisines  des  royales  ,  avoient  probablement  reçu  pour  nourriture  un 
peu  de  celte  bouillie   particulière   qui  étoit  tombée  ou   qui   avoit  iransudé  dans   leur 

alvéole. (1°.  Lorsqu'on  prive  une  ruche  de  la  mère  abeille,   les  ouvrières  continuent 

leurs  travaux  pendant  9.4  ou  5o  heures  sans  s'en  appercevoir  ,  elles  entourent  et  semblent 
vouloir  emprisoimer  une  mère  qu'on  y  introduiroit  ;  mais  au  bout  de  cet  espace  de 
tems  de  privation  le  découragement  semble  les  prendre  ,  et  elles  ne  se  raniment  qu'à  la 

vue  d'une  nouvelle  reine. 7".  M.  Iluber  s'est  assuré  que  les  abeilles  sont  ovipares  ;  il 

a  pu  compter  les  anneaux  de  la  larve  future  à  travers  la  pellicule  mince  de  l'œuf;  il  a  vu  , 
sous  la  lentille  du  microscope  ,  cette  pellicule  s'ouvrir  ,  se  chiffonner ,  et  la  larve  éclore  : 
il  a  obsiMvé  que  les  reines  parvenoient  à  l'état  d'insecte  parfait  au  bout  de  16  jours,  les 

ouvrières  au  bout  de  20  ,  el  les  faux  bourdons  de  24. S"-  Les  nières  ne  déposent  jamais 

d'œufs  d'ouvrières  dans  les  cellules  de  faux  bourdons  ;  elles  les  laissent  tomber  à  terr» 
lorsqu'on  ne  leur  donne   que  de  cette   espèce  de  gâteau  ,  et  elles  recommencent  à  les 

déposer  si  on  leur  donne  du  gâteau  à  petites  cellules. 9".  Lorsqu'un  essaim  sort  de  la 

ruche  ,  c'est  toujours  l'ancienne  reine  qui  le  conduit ,  et  comme  dans  l'état  naturel  il  ne 
peut  y  en  avoir  deux  à-la-fois  dans  la  ruche  ,  elle  laisse  toujours  en  sortant  des  nymphes 
de  reines  prêtes  à  se  métamorphoser.  —  io°*  Dans  le  tems  des  essaims,  les  abeilles 
empêchent  la  reine  nouvellemenl  éclose  de  percer  avec  son  aiguillon  les  nymphes  sem- 
blables à  elles,  au  lieu  que  ,  si  par  la  méthode  de  1\L  Schirach  ,  ou  par  la  soustraction 
de  la  reine,  on  a  forcé  les  abeilles  à  destiner  de  nouvelles  larves  à  cet  étal ,  elles  laissent 
la  première  sortir  de  sa  coque  aussi-tôt  que  la  nature  le  lui  permet ,  et  ne  l'empêchent 
point  de  détruire  les  autres  nymphes  destinées  à  devenir  reines.  —  1 1".  L'amputation  des 
ailes  ou  d'une  antenne  n'empêche  point  la  mère  abeille  de  remplir  ses  fonctions,  mais  la 
privation  de  ces  deux  antennes  semble  lui  ôter  tous  les  moyens  de  sensibilité;  elle 
s'éloigne  alors  ,  laisse  tomber  ses  œui's  ,  et  ne  s'apperçoit  pas  même  si  elle  passe  près  d'une 
autre  reine  mutilée  comme  elle  :  il  faut  se  dépêcher  de  l'enlever  à  la  ruche. 1 2".  Lors- 
que dans  les  ruches  de  M.  Huber  on  veut  augmenter  en  peu  de  tems  la  production  de  la 
cire  à  l'époque  du  plus  grand  travail  des  abeilles,  il  suffit  d'intercaler  de  nouveaux  cadres 
entre  ceux  qui  sont  déjà  remplis,  on  peut  ainsi ,  en  1 5  jours  ou  trois  semaines  leur  faire 
construire  5  ou  6  gâteaux  neufs  :  on  peut  aussi  aisémeut^faire^deux  ruches  d'une  à  feuil- 
lets, en  glissant  deux  cadres  vuides  et  fermés  entre  les  deux  demi-ruches  ;  il  faut  faire 
cette  opération  dans  un  lems  l'avorable  ,  et  laisser  la  partie  privée  de  reine  l'ernjéc  pendant 
24  ou  5o  heures,  ce  lems  suffit  pour  décider  les  abeilles  à  construire  des  cellules  royales. 
—  Lors([u'on  loge  un  essaim  artificiel  dans  une  ruche  à  feuillets,  il  faut  avoir  soin  de 
ii;.  ;r  quelques  petits  morceaux  de  gâteaux  dans  les  cadres  ,  ainsi  qu'il  est  représeulé  a  a  , 


(49'  ) 

Jig.  I  et  4  ,  afin  de  dclermîiier  les  abeilles  à  suivre  celte  perpendiculaire  ,  cl  tïviier  qu'en 
b.îlissaiit  su  r  les  rein  u  res  qui  se  i>arcnt  les  cadres,  ellesn'enjptîdicnL  de  les  ouvrir  Iiicileuieiit. 
- —  I  /i".  Dans  11  conslruciion  des  niclies  à  l'eiiillels ,  ii  faut  avoir  soin  de  tenir  une  distance 
seiiibl.ible  à  celle  que  les  abeilles  laissent  entre  Iciis  gàlcaux ,  c'est  ù-peu-près  4  lignes  , 
et  par  conscfjuenL  donner  environ  l'i  lignes  d'épaisseur  aux  cadres,  e'  un  pouce  aux 
traverses  qui  soutiennent  les  gâteaux  ,  ^iu^îg-.  i  et  4;  cette  précaution  est  nécessaire  pour 
obliger  les  abeilles  à  ne  faire  qu'un  gâteau  p.ir  cadre  ,  et  par  coubC;|ueul  exauiiuer  plus 
facilement  leurs  opérations. 

Fig-  •}.  et"i ,  lÀiiclie  a  feuillets  fermée  et  ouverte. 

■aa  ,.hb.  Cadres  garnis  d'uji  carreau  de  verre  qui  ferment  la  ruch  ? 

ccc.   Ouvertures  pour  la  sortie  des  abeilles» 

Fig.  •  ,  gg ,  /'/Coupe  d'un  des  cadres- 

dd.  Traverse  qui  soutient  ie  luorceau  de  gâteau  aa. 

h  b  b  b.  Chevilles  qui  retienneu;.  le  gâteau. 

Fig.  4.  Disposition  du  luorseau  de  gâteau  dans  le  cadre  ,  vu  de  profd. 


Paris.     Mai  et  Juin   lygS. 
HISTOIRE      NATURELLE. 

Ohsen'alions  de  M.  Rossi  sur  un   nouveau  genre  d'insecte,    voisin 
des  icliiKjLunons. 

M.  Rossi  n'a  pas  fait  ce  nouveau  genre  ;  il  indique  seulement  la  nécessité  de  le  faire,        Soc.  d'His 
il  l'appelé  provisoirement ,  '     n-iturelle. 

Icîineumoa  ,  vesparuin, 

Ater  atitennis  brevibus  ftircatiscompres'sis  j  thorace  latcrihus  anticc  appcndiculato. 

D  KSCR  I PT.  Totus  aterfuliginosLis.  Caput  parvuni.  Oculi.  %'aldéprominuli  sphœricl. 
Palpi  duo  filiformes  longi'uiculij  articiilis  diiobus  cjUndricis  subœqualibus.  Antennje 
brèves  vix  capite  longiores  in  iUroq.  scxii  duplici  ranio  instructa; ,  rainis  cequalibits 
dejlcxis  compressis  ,  cjuasi  ensiforniibus.  Thorax  lobo  antico  in  colliim  \-eluti  pro- 
■traçtus  et  singularitcr  utrinq.  ad  busin  appendioulatus  rnetiibranula  sou  pi-di:n::uh 
instar  baltcrum  porrecto ,  cocJdeurifornii  j  poslicé  ,  latior  convexus  incqualis. 
Abdomen  feré  cylindricain  neqiie  petiolatum  neqtie  acuteiitttrn;.  Vemwn  ,  tibicequc 
poslictv  dcpressœ  et  breviores.  l'arsi  quatuor  fusci.  Aiis  quatuor  albœ  longiludine  "^ 
abdominis. 

Habitat  in  Itallâ, 

Cet  insecte  habite  à  l'état  de  larve  et  de  chrysalide  dans  la  guêpe  française  vespa  gal~ 
lica.  C'est  sous  le  quatrième  anneau  de  l'abdomen  de  celle  guêpe  que  se  trouve  sa  chry- 
salide ;  sa  présence  ne  nuit  pas  à  la  vie  de  la  guêpe  ,  et  ou  rencontre  souvent  sous  les 
-anneaux  de  leur  abdomen  les  chrysalides  dont  l'insecte  est  sorti ,  sans  que  les  guêpes  en 
paroisseut  incommodées. 

Description  de  la  gemme  orientale ,  par  M.  Il  A  u  y. 

^,  M.  H^iiy  a  désigné  sous  lé  nom  à' orientale  l'cspècède  gbmnie  que  l'dn  app'îlle  com- 
"niùriéuierit  rubis  ^  Saphir  ou  Topaze  d'orient,  siiivafit  qu'elle  est  d'une'couleur  rouge  , 
tïéueoù  jaune.  Il  est  très-rare  de  trouver  Cette  geiîi.nie  avec  une  formé ■tte^'leuien't' pro- 
nQucén  ^'jaussi  u'avoit-oti  juïijU'à  présent  aucune  descrrplibri  fiddle  de  sê^  cry^arAx.  Wous 
donnons  ici  celle  dés  variétés  observées  par  M.  Hrtïiy  ^  en  joïgiiant  à  l?'in<iicalion  des 
fo'rines  les  résultais  de  la  ihéorie' sur  les  lois  delà  striVc't'ure;-' '■  '  "'  '  ■''■■■'■i  :  ■  ^  ■■  ; 
;  I.  Orientale  prin'iiiive.  M.  Haiiy  a  observé  celie'foriuéj  qk^iî  esÉ'ctelTe'd''iin,  pHsiiië 
'hexaèdre  réeulier  ,  sur  un  crvstal  légèrfeinéiit  jauiiâtâ-aj'-donfla  base  àVoiÉ  soa'di^nlèl're 


;oc.  pniLoiw. 


(  5o'  )  _ 
d'environ  4  lignes  ,  et  don!  la  hauteur  cloil  «Je  3  lignes.  Ce  prisme  ,  divisé  poralKIeinent 
à  ses  bases  et  à  ses  p.ms  ,  se  résoud  en  prismes  iriangulaires  équilatéraux  ,  couinie  on  en 
jugera  par  la  seule  inspectii/n  de  la  figure  ?,5  ,  qui  repicsenie  une  des  bases.  Les  pelils 
prismes  donl  il  s'fgit  sont  semblables  aux  nioléculcs  inlégrantes  ;  la  théorie  donne  pour 
la  hauteur  de  chacun  d'eux  une  quanlilé  un  peu  moindre  que  trois  fois  la  hauteur 
du  triangle  qui  forme  la  base-  Ces  nièuies  prismes  étant  pris  deux  à  deux  ,  composent 
des  prismes  quadrangulaires ,  et  c'est  par  des  rangées  de  ces  derniers  prismes  que  les 
décrt'issemens  ont  lieu  dans  le  pass;ige  aux  formes  secondaires  j  ce  qui  ramène  la  théorid 
du  jjrisme  hexaë;!re  à  celle  du  parallélipipède. 

2.  Orientale  allongée.  C'est  un  dodécat;dre  formé  de  deux  pyramides  droites  hexaèdres, 
appliquées  base  à  base.  L'inclinaison  de  chaque  Iriangle  ,  Ici  (lae  Jj4S  ,  sur  le  triangle 
adjacent  JUS,  dans  l'autre  pyramide,  est  de  ijg''  ^'4' ;  ce  qui  donne  pour  l'angie  au 
sommet  ^-f  ou  i>  ,  22'' 24'.  Celte  forme  résulte  d'un  décroissement  par  une  simple  rangée 
sur  tous  les  bords  des  deux  bases  du  prisme  ,  figure  ai ,  de  manière  que  les  faces  produites 
se  prolongent  en  dessus  des  pans  de  ce  prisme  ,  jusqu'à  ce  qu'elles  se  rencontrent. 

3.  Orientale  mineure,  tlle  diffère  de  la  précédente  ,  en  ce  que  ses  pyramides  sonl 
sensiblement  plus  courtes.  L'inclinaison  du  Iriangle  J31S  sur  le  triangle  11\S  est 
de  127'  5S',  d'oii  il  suit  que  l'angle  au  sommet  1\I  ou  A'^  est  de  ïi  ;  ici  le  décrois- 
sement est  mixte  ,  et  a  lieu  par  trois  rangées  dans  le  sens  de  largeur,  c'esl-à-dire  ,  en 
allant  de  IS  (  fig.  a")  )'  vers  CF ,  de  Dl  vers  CG ,  etc.  Les  crystaux  qui  appartenoient  à 
coite  variété  éloicnt  rougeàlres. 

4.  Orientale  ennéagone.  C'est  l'orientale  allongée,  incomplète  vers  ses  sommets, 
«t  dans  trois  des  angles  solides  extrêmes,  qui  sont  remplacés  par  de  petits  triangles 
isocèles,  c  q  i;  bfe,  etc.  disposés  alleiTialivement ,  ce  qui  rend  les  bases  ennéa- 
gones.  L'inclinaison  de  chaque  petit  triangle  ,  tel  que  c  q  i  sur  la  base  voisine  est 
de  122'  \'à'.  Le  ciystal  d'après  lequel  l'auteur  a  dé-lerniiné  cette  variété,  est  d'une 
couleur  blcnâlre.  Les  petits  triangles  qui  la  caraclérisenl  proviennent  d'un  décroissemei.  t 
par  trois  rangées  sur  les  angles  S ,  D  ,  G  {  fig.  aï  )  de  la  base  supérieure  du  noyau,  et 
sur  les  angles  inférieurs  À'  ,  O  ,  H ,  qui  alternent  avec  les  précédens. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Extrait  d'un  mémoire  de  I\I.  V  i  c  n  -  d  'A  z  i  n  ,  sur  la  Tnantbre  dont  le 
jaune  de  L'œuJ  se  comporte  dans  le  ventre  du  poulet  nouve dément 
ëclos. 

AcAO  DES  SejEN»  Le  poulet  nouvellement  éclos  a  été  négligé  par  les  observateurs  ;  on  sait  que  le  jaune 
*e  replie  dans  le  ventre  ;  nuds  commeu!  s'y  place  t— il  ?  A  quelle  é])oque  disparoit-il? 
i^|ueslions  très-importantes,  et  qui  fout  le  sujet  principal  do  ce  mémoire. 

Les  premiers  jours  de  l'incubalion  sont  dcsiinés  au  développement  du  cerveau,  de  la 
«îioëlle  épinière  et  du  cœur.  C'est  vers  le  milieu  de  ce  tems  que  se  montrent  le  système 
intestinal  et  gastrique  ,  auquel  le  jaune  de  l'œuf  appartient. 

Depuis  le  dixième  jour  de  l'incubation  jusqu'au  19"^°,  le  jaune  excavé  dans  sa  partie 
supérieure  ,  et  servant  comme  de  lit  à  l'embryon  ,  s'accroît  et  devient  plus  fluide,  llaller 
présumoit  que  le  fluide  albumineux  passoit  ])ar  des  vaisseaux  particuliers  dans  le  sac  du 
jaune.  M.  Vicq-d' Azir  n'a  point  trouvé  ces  vaisseaux  albumineux.  Haller  a  prouvé  que 
la  plus  extérieure  des  membranes  du  jaune  est  une  continuation  de  la  peau  du  fretus  ,  et 
que  les  deux  membranes  intérieures  sont  un  prolongement  de  celles  dont  est  composé 
l'intestin.  Indépendamment  des  vaisseaux  ombilicaux  qui,  du  dix  au  treizième  jour  de 
l'incubation,  recouvrent  toute  la  surface  de  l'œuf,  des  branches  des  artères  niézenté— 
riques  moyennes  et  de  la  veine  porte  se  répandent  sur  la  surface  du  jaune.  Le  jaune 
•arrosé  ])ar  les  vaisseaux  propres  aux  visières  de  l'abdomen  ,  appartient  plus  intimement 
au  poulet  ([ue  le  reste  de  l'œuf  ;  pour  lequel  le  système  des  vaisseaux  ombilicaux  est 
principalement  formé. 


(  5.'  ) 

C'est  par  lin  pédicule  fjae  le  jaune  do  i'ie  il' (oniiimniquc  avec  le  Uihr  inlcsliiul  Ju 
pould  ;  ce  uéJicule  s'ouvre  dans  Muc  dos  aijses  de  riiiiosliii  qui  s'écl>,-\ppe  p^ir  l'ouvcrlure 
abiloiiiinale  ;  son  volume  ,  dans  son  princ!i)C  ,  csL  prcsqu'aiissi  gros  i|iie  1  iulestin  j  comme 
ce  dernier  s'accroîl  ,  le  pédicule  donieuianl  le  iiiciiio,  on  apperçoil  LicnlôL  une  grande 
disproportion  eiilr'enx. 

buivatit  quelques  physiologistes  ,  le  Jaune  de  l'œuf  entre  à  la  fin  de  l'iiicuhalion  dans 
l'abdomen;  mais  disons  avec  plus  d'exacliuide  ,  que  cette  cavité  qui  avoit;  une  étendue 
immense  ,  relativement  au  corps  de  l'embryon  ,  se  rcsscre  ,  que  ses  limites  s'élablisscnt, 
que  le  jaune  cède  à  l'impulsiou  de  ses  membranes  ,  dont  les  n:aillQS  se  rapproclien»,  et 
sur-tout  celtes  des  muscles  abdominaux,  dont,  les  til>j-es  se  contractent,  tandis  que  io 
mouvement  péristaltique  des  inlcslins  attire  vers  le  centre  du  niér.sntèrc  les  anses  dent 
le  pédicule  du  jaune  est  un  prolongement;  ajoutons  que  l'ouverture  ornl  iiicale  ,  se 
rétrécissant  et  se  fermant  enfin  ,  le  jaune  ne  fait  que  se  rapj)rocher  dos  viscores  à  la 
nutrition  desquels  il  doit  principalement  servir. 

Le  mouvement  de  pression  que  le  jaune  éprouve  en  se  déplaçant  ainsi  ,  force  une 
partie  de  sa  substance  à  couler  parla  cavité  du  pédicule  ;  ce  n'est  que  vers  le  iç)  .  ou  le  po". 
jour  que  le  jaune  commence  à  passer  dans  l'intestin.  Vers  la  fin  du  premier  jour  de  Id 
naissmce  ,  la  masse  du  jaune  diminue  environ  d'un  cinquième.  ]\I.  Vicq-d'A7.ir  a  examina 
les  poulets  chaque  jour  pour  observer  la  diminution  progressive  du  jaune,  et  l'a  fait 
exactement  dessiner.  Vers  le  sejjlième  jour,  le  jaune  réduit  à  une  petite  niasse,  se 
.retire  tout-à-f'ait  vers  les  reins  ;  alors  le  pédicule  s'épaissit ,  et  le  lig.iment  ombilical  du 
jaune,  long  de  cinq  à  six  lignes,  devient  très— délié  et  se  rompt  :  c'est  ordi:iairement 
vers  le  treizième  jour  cjue  cela  arrive. 

Le  pédicule  du  jaune  ne  s'efface  jamais  tout-à-fait;  M.  Vicq-d'Azir  l'a  trouvé  dans 
des  oies,  des  canards  et  des  poules  adultes.  C'est  vers  le  milieu  du  tube  intestinal, 
plus  près  de  l'anus  que  du  pylore  ,   qu'il  est  implanté. 

RI.  Vicq-d'Azir  a  aussi  examiné  le  jaune  dans  l'inteslin  ,  et  l'a  trouvé  en  grande  partie 
•dans  la  première  .inse  intestinale  qui  correspond  au  duodénum  ,  se  mêlant  au  suc  gas- 
triijue  ,  et  subissant  ,   comme  les  autres  alimens,  l'action  des  liqueurs  digeslives. 

Un  des  moyens  le  plus  propre  à  faire  connoitre  jusqu'à  c[uel  point  le  jaune  de  l'œuf  est 
utile  au  poulet  éclos ,  c'étoit  de  l'exlirper  dans  le  premier  jour  de  la  naissance  ;  M.  Vicq- 
«l'Azir  fit  celte  opération  sur  plusieurs  poulets,  le  premier  devint  triste,  et  mourut 
aveugle  le  trente-deuxième  jour  de  sa  naissance  ;  le  second  mourut  le  vingl-sîxième  jour 
dans  un  étal  d'élisie.  Ces  expériences  prouvent  évidemment  que  le  jaune  de  1  œut  est 
absolument  utile  à  la  conservation  du  poulet. 

Lo  poulet  a  deux  conduits  artériels,  dont  le  droil  se  ferme  au  quatrième  jour,  et  le 
gauche  reste  ouvert  jusqu'au  6 ou  7°.  jour  de  la  nriissance.  Le  trou  ovale  existle  encore  au 
dix-neuvième  ,  époque  à  laquelle  il  coiiiiueuce  à  s'oblitérer. 

Explication  des  Jigures. 

Fis-   !•  Poulet  examiné  le  quatrième  jour. 

V.   I.  ?..  5.  Masse  du  jaune  renferme  dans  sa  capsule  propre. 

4.   Pédicule  du  jaune  qui  s'ouvre  eu  a  dans  le  conduit  iiiteslinal. 

z.  Sorte  de  ligament  court  qui  alLachc  le  jaune  aux  parois  de  l'abdomen  ,  et  se  perd 

dans  l'ombilic  10;  il  diminue  à  mesure  que  le  poulet  augmente  en  âge  ,   et  11  est 

presque  plus  sensible  dans  la  figure  2.  z. 
s.  5.  5.   L'estomac  ou  gésier. 
q.  r.  Portion   du    foie. 

7.  S.  9.  Circonvolution  intestinale  dans  laquelle  s'implante  le  pédicule  du  jaune. 
Fig'  2.  Poulel  observé  le  neuvième  jour  de  sa  oaissuiice. 
z.  Ligamenl  qui  attache  le  jaune  à  l'ombilic. 
J-.  Capsule  du  jaune  très-diminuée. 
4-  Pédicule  du  jaune  qui  s'implaule  dans  l'intestin, 
î.  s,  s.  Estomac.  ^  ^' 


(    52'    ) 

Extrait  cVune  lettre  de   M.  Bernard,    médecin  à  Rouen  ,   à 
J\I.  Yauquelin. 

SoCi  Pnii.OM.  En  préparant  un  sujet  pour  des  leçons  d'cingéologie,  M.  Bernard  a  observé ,  i°.  que 
l'artère  céliaque  n'avoil  point  de  trépied  j  que  l'artère  hépatique  seule  la  reiiiplatoit  ; 
que  l'artère  coronaire  slumachique  pieuoit  naissances  la  partie  supérieure  de  la  niézen- 
térique  supérieure  ;  que  la  splénique  liroit  aussi  son  origine  de  la  niézenlèrique  au-dessus 
de  la  coron, ;ire  stomachique  ;  ?".  que  le  ùssu  cellulaire  qui  réunit  les  artères  et  les  veines 
étoit  extiênient  endurci.,  et  resseiubloit  aux  cariil.igcs;  3°.  que  le  sysltiue  veiueux 
éloit  singulièrement  affecié  ;  et  ([ue  les  nerfs  éloienl  d'une  beauté  peu  commune. 

Le  sujet  sur  lequel  ces  observations  ont  été  laites  étoit  jeune  j  on  ignore  la  maladie 
dont  il  est  mort. 

PHYSIQUE, 

Soc.  riîiLOM.  ]M.  Larrej;  correspondant  de  la  Société,  lui  écrit,  qu'ayant  eu  l'occasion  de  faire 
l'amputation  de  la  cuisse  a'un  homme  dont  la  jaiube  avoil  éié  écrasée  par  une  roue 
de  voiture,  il  a  voulu  répéter  sur  l'homme  les  expériences  de  Galvani  et  Valli,  men- 
tionnées dans  nos  piecédens  numéros;  eu  conséquence  il  a  disséqué  le  nerf  poplité 
dont  il  a  isolé  le  Ironc  jiis(|u'aux  plus  petites  branchts;  enveloppant  ensuite  le  tronc 
de  ce  nerf  avec  une  lame  de  plomb  ,  après  avoir  mis  le  corps  des  liiuscles  gasirocncmiens 
à  découvert,  il  a  pris  une  pièce  d'argent  dans  chacune  de  ses  mains,  et  lorsque, 
louchant  avec  l'une  l'armure,  de  ploml.  ,  il  a  mis  l'autre  pièce  en  coulacL  avec  leS' 
muscles,  ils  ont  éprouvé  des  mouvemens  convulsifs  Irès-loris  ,  qui  ;gissoiint  sur  la 
jambe  et  même  sur  le  pied.  Le  docteur  Starck  a  répélé  avec  succès  i,i  même  (■\périence. 
Ces  savans  ont  observé  que  des  morceaux  de  fer  et  d'acieinnc  produisoieiu  pas  des 
phénomènes  aussi  marqués;  les  eflels  ont  aiignienlé  considérablement,  lur.squ'ils  se 
sont  servis  d'un  siylel  d'argent  courbé  pour  conducteur,  quoique  le  lueuibre  lût  alors 
devenu  presque  froid. 

ARTS     MÉCANIQUES. 

Burcui  de  consul-  M.  Montu  a  présenté  un  violon  harmonique  qui  réunil  les  avantpgcs  des  instrumenS' 
tation  des  Arts  ce  à  touches  et'd«  ceux  qui  sont  à  cordes  :  il  joint  l'ensemble  harmuniijue  des  premiers  , 
aux  sons  prolongés  et  mélodieux  des  seconds,  l.a  caisse,  de  trois  pieds  et  demi  de 
long,  sur  trois  de  large,  renferme  deux  corps  de  figure  ovale,  dont  l'un  fait  l'olfice 
de  violon,  el  l'autre  de  basse;  le  premier  porte  onze  clievalets  ,  et  le  second  cip  q  : 
en  tiuit  :>H  cordes,  dont  lapins  basse  est  a  l'unisson  de  Vut  du  degré  le  plus  giave 
du  clavecin  à  grand  ravalement  ,  et  la  plus  havile  donne  le  la  au-dessus  du  j'a  le  plus 
aigu  du  même  clavecin  ;  ensorle  <[u'il  ne  s'en  faut  que  de  deux  notes  que  cet  instrument 
ail  cinq  octaves  complets.  Des  vis  de  ruppels  avec  écrous  serveiU  à  tendre  les  cordes 
par  des  degrés  infiniment  peli:s  ;  enfin  un  arcliei  sans  fin,  formé  de  crins  réunis,  qui 
tourne  à  l'aide  d'une  roue  mise  en  mouvement  par  une  pédale,  et  sur  lequel  repose 
une  multitude  de  petits  cylindres,  fait  résonner  la  corde  à  mesure  que  la  louche  la 
détermine  à  s'élever  vers  lui  :  le  musicien  peut ,  à  l'aide  d'une  pièce  de  bois  que  le 
genou  fait  mouvoir,  augmenter  la  pression  donnée  et  l'intensité  des  sons;  ce  qui  lui 
donne  quatre  niovens  ditlerens  d'induer  sur  les  vibrations,  et  par  consétjuent  de  varier 
son  expression.  Gel  instrument  ,  bien  supérieur  à  la  célesline  el  aux  épinettes  a  crochet, 
décrites  dans  la  nouvelle  Encyclopédie,  est  susceptible  de  devenir  d'un  usage  général 
lorsqu'il  aura  été  porté  à  la  perfection  de  son  exécution.  Le  bureau  a  été  d'avis  d'accorder 
à  l'auteur  le  nuixiiiiuin  de  la  première  classe  des  récompenses  nationales,  c'est-a-dire, 
»ix  mille  livres. 


(  57  ) 
CHIMIE. 

Extrait  d'un  Mémoire  sur  V analyse  du  Salsola  soda,  par  M.  Vauquelin- 

Il  y  avoil  p;.riiii  les  chiinisles  Je  l'incertitude  sur  la  présence  de  la  soude   dans  le    Soc.  piiilom» 
salsola  avant  la  (ouibusliun.  l  ne  opération  simple  a  prouvé  que  cette  lualière  alcaline 
préexiste  k  la  combustion  du  salsola;  infusé  dans  l'eau,  il  a  tburni  par  l'évaporalion 
une   quantité  sensible  de   carbonate   de  soude. 

Le  salsola  réduit  en  poudre  a  une  couleur  verte  jaunâtre  ,  une  odeur  marécageuse 
et  une  saumure  salée  légèreutent  alcaline.  11  rétablit  la  couleur  du  Imiruesol  altérée 
par  les  acides.  Imbibé  d'eau  ,  et  abandonné  a  lui-même  à  la  température  de  i5  degrés, 
il  noircit,  se  couvre   de  niucor,   et  répand   une  odeur   lelide. 

Salsola  et  acide  nitrique.  5oo  grains  de  Salsola  puJvérisé  mis  dans  un^e  cornue, 
à  l'appareil  pneumatochimique  ,  avec  8  onces  d'acide  nitrique  à  22  degrés  à  l'aréomètre 
de  liaunié,  ont  fourni  du  g.iz,  nitreu.x  ,  que  l'acide  a  bieulût  accomp.  gné  jusqu'à  la 
fin  de  l'opération  ,  mais  dans  des  rapports  dilférens  :  au  commencement ,  ic  gaz  nitreux, 
relalivemcnl  a  l'acide  carbonique,  éloit  plus  abondant  qu'a  la  fin  de  ru])éralion.  Il 
passoit  en  même  tcms  une  liqueur  claire  et  sans  couleur  qui  contenoit  de  l'acide  nitreux, 
et  qui  avoil  l'odeur  de  1  acide  prussique. 

Une  portion  de  cette  liqueur  saturée  avec  de  la  potasse,  el  mêlée  à  une  dissolution 
de  sulfate  de  ier  ,  a  donné  un  précipi  é  bien  qui  étoil  de  véiilable  prussiate  de  ler. 
Celte  liqueur  avoit  une  couleur  jaune  de  citron  ,  une  odeur  analogue'  a  celle  de  l'acide 
prussique.  Il  nageoil  sur  celte  liqueur  une  liuile  jaune  qui  s'^t  ligée  par  le  refroi- 
dissement. Dans  cet  étal,  elle  avoit  une  couleur  blanche  jaunâtre  moins  foncée  que 
celle  de  la  cire  ordinaire,  mais  jouissant  d'une  ductilité  a-peu-près  semblable.  Elle  se 
dissout  dans  l'alcool  plus  abondamment  que  la  cire  ordiu,.ire  ;  elle  en  est  séparée 
parfaitenenl  blanche  pa||i'eau  ;  elle  donne  de  l'acide  sébacique  par  la  distillation, 
comme  la  cire  ordinaire.  Il  est  nécissaire  pour  la  formation  de  cet.e  substance ,.  que 
l'acide  nitrique  bouille  sur  la  matière  végétale,  jusqu'à  ce  que  l'on  voie  des  paillettes 
brillantes  n.;ger  dans  la  liqueur. 

M.  Vaui^uelin  explique  ainsi  la  formation  de  ce'te  cire.  A  mesure  que  lopcration 
avance,  l'acide  ni  rique  se  condense  davantage  ,  sa  leiiipcralure  aug.uente  ^  raltractiou 
des  principes  de  la  j.Lnle  change  pour  l'oxigeue  ,  le  carbone  l'emporte  sur  l'hydrogène, 
et  alors  biùlant  seul,  l'hydrigène  devient  prédominant,  et  donne  a  lu  matière  un 
caractère  huileux. 

Il  resioil  une  portion  de  la  matière  végétale  qui  n'avoit  pas  été  décomposée  :  efe 
étoit  blanche,  demi-transparente,  et  resseudjloil  a  des  lames  de  mica.  Elle  pesçU 
5o  grains,  ou  le  dixième  de  la  masse  employée;  elle  avoit  une  saveur  astrmgonle  Ires- 
for  e  ;  elle  rougissoit  la  couleur  de  tourr.esol  ,  quoiqu'elle  eiil  été  lavée;  elle  s  unissoïC 
aux  alcalis,  d'oii  elle  étoit  précipitée  par  les  acides;  l'alcool  la  dissolvoit  ,  etcette 
combinaison  étoil  troublée  par  l'eau  qui  en  sépare  la  matière  végétale  en  molécules 
brillantes.  r         ■        * 

Ces  piopriétés  ont  fait  penser  que  celle  matière  est  un  acide  nouveau,  lorme  pat- 
l'oxigène  de  l'acide  nitrique  el  la  p.,rlie  ligneuse  du  bois.  H  donne  de  l'acide  pyroligneux 
à  la  cistiUation,  et  il  laisse  peu  de  charbon.  M.  Vauquelin  a  commencé  une  suite  a  ex- 
périences sur  celte  matière,  qu'il  espère  suivre  en  détail,  el  dont  il  communiquera  le 
résultat  à  la  Société. 

La  liqueur  contient  des  nitrates  de  magnésie  el  de  soude,  de  l'acide  niurialique  pro- 
venant de  la  décomposition  du  muriate  de  soude  par  l'acide  nitrique,  et  de  l'acide 
nilriqup  excédant;;  elle  contient  aussi  une  portion  de  matière  végétale  jaune  qui  est 
dissoute  ,   et  de  laquelle   ii-s  alcalis  augoienlenl  la  couleur  sans  la  séparer. 

On  n'a  point  trouvé  de  traces  d'aciiles  malique,  oxali(|ue  el  acéleux  dans  celle  liqueur 
restée  dans  la  cornue  ,  comme  cela  a  lieu  pour  la  plupart  des  mauères- végéLales  ainsi 
traitées. 


r  54'  ) 

Byfi  grains  ,  ou  une  once  dp  sahola ,  mis  dans  une  cornue  de  verre  adaptée  à  un  réci- 
pienl  roniimuiiquant  à  une  cloche  reRiplic  d'enu  par  le  uiojcn  d'un  tube  ,  a  donné 
i".  quelques  g'ouUes  d'un  liquitle  sans  couleur;  2".  un  fluide  jaune;  3°.  un  fluide  élas- 
tique composé  de  gaz  hydrogène  capl^né  et  d'acide  carbonique;  4".  une  huile  ro«g*, 
dont  la  couleur  s'est  formée  à  mesure  que  la  dislillaiiun  a  avancé  davantage. 

Les  fluides  élasliques  étoienl  chargés  d'une  odeur  extrêmement  fétide  ,  qu'ils  ont 
communiquée  à  l'eau  de  la  cuve  pneu  mitochiuiique.  L'acide  muriatiqiie  oxigcné  détniisoit 
sur-le-champ  cette  odeur,  et  perdoil  aussi  la  sienne.  M.  Vauquelin  eu  conclut  qu'elle 
est  formée  de  principes  combustibles. 

Les  fluides  élastiques  occupoient  un  espace  de  5oo  pouces  cubes;  3.00  pouces  ctoieiit 
de  l'acide  carbonique,  et  100  pouces  de  gaz  hjdrcgène  carbone. 

»  Le  liquide  aqueux  avoit  aussi  une  odeur  extrêmement  fétide  ;  il  vcrdis'^oit  fortement  la 
teinture  de  violettes  ,  et  rétablissoit  la  couleur  bleue  du  louniosol  enlevée  par  un  acide. 
Le  papier  bleu  du  tournesol  n'cloit  pas  attaqué  sur-le-champ  par  cette  liqueur  ;  mais 
îl  rougi, soit  au  bout  de  quelque  tcms,  lorsqu'il  cloit  exposé  à  l'air  :  cela  indique  que  le 
sel  ammoniacal  <jue  contient  le  produit  est  décomposé  par  lasoude  qui  constitue  la  couleur 
bleue  du  tournesol, 

L'acide  muriatique  oxigéné  rcpandoit  une  fumée  blanche  très-épaisse  lorsqu'on  l'ap- 
prochoit  de  ce  liquide.  La  chaux  vive  y  développoit  une  nouvelle  quantité  d'ammo- 
niaque ,   et  rcndûil  son  odeur  beaucoup  plus  vive. 

On  voit  par-là  que  non-seulement  cette  liqueur  contenoit  une  portion  d'ammoniaque 
Hbre ,  mais  qu'elle  en  contenoit  une  autre  portion  unie  à  un  acide  ,  dont  on  lera  connoitre 
la' nature  plus  bas.  Les  acides  la  rendoient  laiteuse,  et  il  s'en  séparoit  quelque  lems  après 
une  huile  jaune  dissoluble  dans  l'alcool.  Mêlée  à  une  dissolution  d'acétite  de  plomb,  elle 
forme  vm  précipité  de  pyrolignite  de  plomb,  d'oii  l'on  peut  ensuite  séparer  l'acide 
pyroligneux  par  l'acide  sulfurique.  Cette  liqueur  étoit  donc  une  dissolution  de  pyro- 
lignite  d'ammoniaque  avec  excès  de  cet  alcali,  qui  avoit  agi  sur  une  portion  d'huile,  et 
l'avoit  rendue  soluble  dans  l'eau  ,  à  la  manière  d'un  savon.       " 

L'huile  avoit  une  couleur  rouge  foncée,  une  saveur  acre  et  une  odeur  très-fétide  : 
elle  s'enflamme  dans  le  gaz  muriatique  oxigéné  bien  pur;  il  reste,  après  sa  combustion, 
une  assez  grande  quantité  de  caibone. 

Ce  qui  reste  dans  la  cornue  a  une  couleur  noire  ;  il  fait  effervescence  avec  les  acides  , 
et  ceux-ci  fournissent  ensuite  des  sels  de  magné  ie  et  de  soude.  11  se  dégage  en  même 
tems  que  l'acide  carbonique,  quelques  atomes  de  gaz  hydrogène  sulfuré,  provenant 
sans  doute  de  la  décomposition  d'une  petite  portion  de  sulfate  de  soude  qui  existe  dans  le 
salsola  ,  par  le  carbone  :  ce  résidu  pcsoit  5  gros. 

(Quatre  partie  de  salsola  en  poudre  et  une  partie  de  potasse  ayant  été  chauffées  en- 
semble ,  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  soit  plus  dégagé  de  vapeurs  huileuses  ,  le  résidu  lessi\é  a 
donné,  avec  le  sulfate  de  fer,  un  précipité  gris  qui  est  devenu  bleu  à  l'air  et  par  les 
acides.  Cette  expérience,  dit  AL  Vauquelin,  explique  comment  11  se  forme  pendant  la 
combustion  à  l'air  libre  une  certaii:c  quantité  d'acide  prr.ssique  ,  qui  s'unit  à  l'alcali  de 
la  piaule,  en  même  tcms  qu'a  une  portion  d'oxide  de  fer,  et  que  l'on  retrouve  dans  cet 
état  de  «el  triple  dans  les  soudes  du  commerce  ,  et  quelquefois  dans  le  carbonate  de 
soude  cristallisé. 

Le  5o^o/a  répand  ,  cnlM-ûlant,  une  fumée  jaune  empyreumalique  ,  et  la  cendre  qui 
en  résulte  a  une  couleur  grise  jaunâtre  et  une  saveur  salée  un  peu  acre;  une  livre  de 
salsola  fournit  5  onces  1  gros  et  demi  de  cendre. 

5oo  grains  de  cendres  lessivées  avec  de  l'au  distillée,  ont  donné  184  grains  de  sel  par 
l'évapo ration  de  la  liqueur.  Il  étoit  composé  de  carbonate  de  soude  et  de  muriatedesoude, 
ou  sel  marin.  Pour  déterminer  la  quantité  respective  de  ces  deux  sels,  on  lésa  dissous  dans 
l'eau  ,  et  on  en  a  mêlé  la  dissolution  à  une  dissolution  de  muriute  calcaire  ;  on  a  obtenu 
par  ce  luoyen  72  grains  de  carbonate  de  chaux  ,  qui  donnent  70  grains  de  carbonate  de 
soude  sec,  et  i5o  cristallisé  :  il  reste  donc  pour  le  muriale  de  soude  1  \1\  grains.  IVL  Vau- 


(  ^-5'  ) 
qtielin  a  préféré  celte  nicihoJe  pour  <^éieniiiner  les  proportions  de  ces  deux  sels  à  celle 
do  1,1  crisiallisalion,  qui  n'est  j.miais  aussi  exacte. 

Les  2ilî  grains  qui  u'onl  point  été  dissous  dans  l'eau  avoienl  une  couleur  grise,  une 
saveur  k'gcrenieut  sulfureuse.  Celte  matière  s'esl  dissoiile  avec  effervescence  dans 
l'acide  niuiiaticjue;  sa  dissolution  avoil  une  couleur  verdûtre  ;  elle  donnnit ,  avec  les 
alcalis,  un  prccipiii-  bl.uic  grisàtie  ,  qui  .ivoit  tous  les  caractères  de  la  niagnosie.  Il 
se  dissidvoit  dans  l'acide  sulfurique  ,  cl  il  en  rcsultoil  un  sel  parfaitciuenl  semblable 
au  sulfate  de  magnésie,  Cumme  l'acide  niurialique  dissout  ,  en  même  lems  que  la 
magnésie,  une  portion  d'uxide  de  fer  qui  lui  donne  une  coukur  grisâtre,  il  en  a 
traité  une  quanlilé  ég  de  à  la  première  par  l'acide  sulfurique  affoibli.  Celui-ci  a  dissous 
la  magnésie  sans  s'unir  au  fer,  el  il  a  obtenu  une  dissolution  blanche,  d'où  il  a  séparé, 
par  le  carbonate  de  potasse,  2  gros  60  grains  de  carbonate  de  uiagnésie  ,  qui  répondent 
â  c)i  grains  de  magnésie  pure.  Ce  que  l'acide  sulfurique  n'a  pas  dissous  éloil  composé 
d'une  portion  de  carbone,   de  silice   et  de  ier. 

M.  Vauquelin  pense  qu'il  seroit  possible  d'extraire  avec  avantage  des  soudes  du 
commerce  lessivées  ,  la  magnésie  ,  par  le  mojen  de  l'acide  sulfurique.  Chaque  livre 
de  résidu  dont  on  auroit  retiré  l'alcali  donncroit  au  moins  i  livre  4  onces  de  sulfate 
de  magnésie,  qui  vaut  i5  à  18  s.  la  livre,  ce  qui  ne  demanderoit  que  5  onces  4  gros 
et  demi  d'acide  sulfurique  ,   qui  ne  coûteroient  pas  5  sols  en  l'employant  foible. 

De  tous  les  faits  exposes  plus  haut,  M.  Yauquclin  conclut,  1".  que  la  soude  ou 
l'alcali  existe  tout  formé  dans  le  salsola }  2".  que  ce  végétal  a  une  grande  analogie 
avec  les  substances  aniiuales  ,  puisqu'il  donne  de  l'acide  prussique ,  une  matière  liuileuse 
très-voisine  de  la  cire  ordinaire  ,  par  l'acide  nitrique,  et  qu'il  fournit  beaucoup  d'am- 
moniaque à  la  distillation  ;  5".  qu'il  contient  une  grande  quanlilé  de  magnésie,  et  qu'il 
j)ourroit,  sous  ce  point  de  vue,  fournir  un  sujet  do  spéculation  au  commerce;  /\.  enfin 
qu'il  diffère  des  autres  végétaux  ,  en  ce  qu'il  ne  contient  ni  chaux  ,  niputa-^se,  et  qu'il 
ne  s'en  rapproche  que  par  sa  partie  ligueuse  seulement. 


Paris.  Juillet  lygS. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Extrait  (Pun  mémoire  sur  la  formation  de  la  coquille  du  stromLus 
fissurella ,  et  sur  deux  espèces  analogues  à  celle-ci  ;  par  MM.  Romaiiv 
Coquebert  et  Alex.  Brongniart. 

La  figure  des  strombes  adultes  est  souvent  très-différente  de  celle  de  ces  mêmes  Soc.  fjiilom. 
coquilles  dans  leur  jeunesse.  Plusieurs  Tiaturalistes  l'avoienl  déjà  observé  sur  quelqnes 
espèces  de  ce  genre;  le  collier  des  animaux  qui  habitent  ces  coquilles,  acquiert  avec 
l'âge  ,  des  organes  qui  donnent  à  la  lèvre  une  nouvelle  forme  ,  el  .ijoutent  souvent  à  ses 
bords  différons  prolongemens.  Cette  observation  e\p!ii|ue  la  formation  de  la  fissure  lon- 
gitudinale qui  part  de  la  partie  postérieure  de  la  boui  lie  du  slrombus  Jissurcllu  ,  et 
s'étend  sur  presque  toutes  les  spires.  Il  est  probable  que  le  collier  de  l'animal  qui  habite 
cette  coquille,  et  qui  n'est  pas  encore  connu  ,  est  muni  d'une  espèce  de  languette  fili- 
forme ,  qui  s'applique  sur  les  spires  en  laissant  transnder  de  ses  faces  latérales  un  suc 
calcaire  analogue  à  celui  de  la  coquille.  Ce  suc  durcit ,  et  forme  une  giuttière  au  milieu 
de  laquelle  est  logée  cette  languette.  L'anima!  n'acquiert  cet  organe  que  lorsqu'il  est 
adulte  ;  car  on  trouve  beaucoup  d'individus  de  ce  même  strombe  ,  qui  sont  tous  plus  petits 
que  ceux  qui  ont  la  gouttière  ,  et  qui  n'en  diffèrent  que  par  l'absence  de  cette  goultièie,  et 
par  le  peu  d'épaisseur  de  leur  lèvre  qui  n'est  point  encore  formée.  Cette  même  fissure  se 
trouve  plus  ou  moins  bien  formée  dans  ([uelques  autres  slrondies  dont  la  lèvre  est  accom- 
pagnée de  prolongemens  ,  tels  que  les  siroinbus  scorpio  ,  tniUcpedes  ,  cliir  .gra  ,  J'usus y 
etc.  Oa  la  remarque  aussi  dans  deux  espèces  de  strombes  fossiles,  voisins  du  lisïuireJJeî 


Soc.    PilILOM. 


(  56'  ) 
nous  les  regardons  comme  nouveaux  ,  et  nous  en  Joniions  ici  une  descripaon  ;  nous  chan- 
geons aussi  un  pou  celle  nue  LiKW.iEUS  a  donnée  du  siroiube  fissureile. 

I.   Stiviiti,iis  fissurella. 

St.  ti-sta  au'catLi ,  parte  média  labri  intégra  }  lahro  contiituato  in  eurlnain  Jîssani 
lo'ig:ludinalein.  pi.  n  '.   '5  ,   fig.  5. 

L.isH.  Syst.n.it.  éd.  Guiel.  p    tii8,   n".  28. 

Testa  su/i/iisi,brinis  .  vuricibu:^  irr^-gul  iribus  notata ,  apertura  elongata,  lubrum 
exp  '>i'"ii'i ,  in  parte  mcdia  integruin  antice  einarginutuin  ,  poslice  incurinumjissam  , 
anfract  bus  udjixain  ,  apiccre  cui  yuin  ,   conlinuutum. 

,(  Noî.  )  Fissura  tjntutnniodo  In  adultis  ,   b'f\'ior  in  adolfscentbus. 

HA.B.  fliare  indico?  fossilis J rcquens  ad  courlagnon^  grignon^  etc. 

3.   Stronibus Jissura, 

St.  testa  lœv:  lubro  Integra  expunso ,  poatice  recurvo }  Busi  in  carinam  Jîssam 
contiunato  ,  fig.  4- 

Testa  fusiforniis  ,  apertura  coarctata  ,  c  luda.  recta  elongata.  Lubrum  integrum 
planum  expunsum  ,  posticé  recurvuin  ,  basi  in  curinuin  JissajUj  aiifractibus  planis 
adjixani  ,    apice  rccurvani  ,   conlinuatum. 

H\B.  y'o«i7/j  courtiignon^  St.-Germain-cn-Laje  ,    rara. 

3.  Stronihus  canulis. 

St.  Testa  sulcata  ,  labro  in  vicdio  emarginalo  ,  busi  in  curlnamjissam  continuato ; 
cauda  bres'i  incurva  ,  iig.  5. 

Affinis  St.Jissnrellœ  sed  minor,  et  testa  subclayata;  labruin  in  medio  valdè  einar- 
ginutuin  ,  cauda  bievis  incurva. 

HAB.  fossilis  .^d  giignon. 

Extiait  d'un    mémoire  sur  la  structure  de  l'hyacinthe  cruciforme  , 
par  M.    G I  L  L  o  T. 

La  forme  sous  laquelle  se  présente  la  substance  appelée  hyacinthe  cruciforme,  est 
celle  d'un  faux  prisme  à  quatre  pans  hexagones  ,  sunnonié  par  un  sommet  letraëarc 
à  faces  rhoinhes  :   les  arrêtes  du  prisme  sont  remplacées  par  îles  angles  rentrans. 

Car.  geo.  inclinaisons  respectives  des  hexagones,  fig.  6  ,  ^  //;  o  ^  (^  r  X  i^  E  o  N  P  , 
etc.  ^^lo""  des  rhombes  b  a  m  z  l  c,  a  m  o  iiX«  =  i2i'i  Sy'  56"  des  rhombes  a  m 
z  l  c  b  ,  a  a:  E  L  i  K  =  Ç)V  a:*.'  2".  Angles  plans  do  l'hexagone  z  m  o  p  (j  x;  m  =  ff 
=  112''  57'  12".  s  =  o=::i=/a=  i2jJ  4;'  24"  du  rhombe  a  b  c  l  z  m.  a  :=  72*  5'  54'  • 
fe  =  7«  =  1-01^  54'  C". 

Les  cristaux  de  celte  substance  (fig.  6  )  ,  se  divisent  :  i°.  ijarallilement  aux  rhombes 
du  sommet,  ce  qui  la  distingue  dos  zéolithes  avec  lesquelles  on  l'avoit  confondue; 
2°.  p.iralléleiuïïnt  aux  hexagones  latéraux,  ce  qui  la  distingue  de  l'Iivacinthe  ,  pro- 
prement dite  ,  dont  les  coupes  latérales  interceptent  les  arêtes  dn  prisme.  Les  premières 
coupes  ramenées  à  leur  liiuite,  donnent  pour  forme  primitive  un  octaèdre  qui,  divise 
paraliolement  à  ses  faces  ,  se  résoudroit  en  six  octaèdres^  plus,  huit  tetradres;  mais 
les  secondes  coupes  soudivisent  chaque  octaèdre  en  deux  moitiés,  et  passent  entre  les 
tetraodres  qu'elles  laissent  intacts  ;  ce  qui  fournit  une  raison  de  plus  en  laveur  du 
tétraèdre  considéré  comme  molécule   intégrante. 

Il  résulte  de  la  structure  de  cette  substance,  qu'elle  forme  une  espèce  bien  distincte 
dans  le  règne  minéral,  comme  l'avoit  déjà  présumé  M.  Ha iij  :  la  manière  dont  elle 
se  divise  semble  indiquer  qu'elle  n'est  point  une  maçle.j  mais  ç'.çst  à  robservation  à 
confirmer  cottç  dernière  assertion. 

'  Sciit  «  r  n  g^  (  fig.  7  )  ,  la  projection  de  l'octaëdrej  si  l'on  suppose  qu'aux  points  /,  /, 
'e ,  Il  ,  etc.-,  il  v:  ait  des  angles  rentrans  ,  et  que  de  nouvelles  lames  décroissantes  par 
une  simple' rangée  autour  des  quatre  angles  solides  latéraux  de  l'octaëdre,  s'appliquent; 
sur  cliacune  de  ses  faces,  on  aura  un  solide  semblable  à  celui  qui  est  représenté  fig- 6. 

M.  Gillet-Lauuiont  possède  dans  soa  cabinet   une  variété  de  ce  cristal  en  prisme 

quadraugulalre 


(  57'  ) 
qiiadranpulaire  de  la  grosseur  âe  4  lignes  s>ir  un  sens  ,  et  de  5  lignes  sur  l'autre,  sani 
ang'c'S  iiiiliMiis,  avec  lio  noiivellos  l'arutles  qui   f.-iii[)l:ici_'iU  les  arètos  du  soniiiiot.  Ces 
facettes  re^iilleroieiit  d'un  décroisseiuLMil  par  une  simple  rangée  parallèlement  aux  arêtes 
qui  se  réunissent. 

ÉCONOMIE. 

IM.  Ilericart  Tlinry  a  cotuniuir'qiié  à  la  société  une  expérience  à  l'appui  de  celles  Soc.  philom. 
que  M.  Lancr_y  a  l'.iil  coimollre  a  la  suciété  U'ugriculture  ,  sur  les  moyens  de  liàler  la 
maturité  des  fruits  ;  il  a  eidtvé ,  au  primeuips  der.uer,  un  aiiueau  d'écorce  de  la  hauteur 
de  9  ligues,  à  trois  des  bran  .Les  u'un  ab/ icoiier-ptche  en  plein  veut,  dont  les  Heurs 
commeu>.oient  à  se  développer.  Dès  le  mois  de  mai ,  les  fruiis  de  ces  Lr.,iudies  avoient 
un  tiers  de  grosseur  de  plus  que  ceux  qui  se  trouvoieut  sur  les  autres,  et  même  au- 
dessous  de  l'incision  circulaire.  Dans  le  uiois  de  juiu,  les  fruits  de  deux  des  brandies 
sont  venus  à  maturité  m  à  12  jours  avant  aucun  aure  du  mèuie  arbre;  mais  sur  9 
abricots,  un  seul  a  donné  à  l'ouverture  des  novuux  une  amande  pulai;e;  les  8 
autres  n'ont  présenté  que  des  embryons  informes,  l'ouïes  les  amandes  des  autres  fruits 
<Ie  l'arbre  sont  parvenues  à  l'état  de  perfection  :  les  fruits  ain^i  prématurés  que  l'auteur 
a  goûtés,  lui  ont  paru  d'un  g^îit  iulcrieur  à  ceux  qui,  sur  ie  uiiuie  arbre,  étoieut 
parvenus  naturellement  u  leur  maturité. 

A  N  A  T  0  M  I  E. 

Obsen'ations  sur  les  organes  de  la  génération  des  canards ,  faites  et 
communiquées  par  JSl.    V  i  c  q-d'A  z  1  k. 

Les  organes  de  la  génération  des  oiseaux  sont  peu  connus  j  cependant  il  est  peu  de    Soc.   PIlii.O!*. 
parties   qui  méritent  plus  l'attention  des  analomisles.  Perrault  a  fait  dessiner  les  lesli- 
cules  et  le  coutmenceuient  des  vaisseaux  déférens  ;  mais  il  ne  parle  pas  de  l'endroit,  ni 
de  la  manière  dont  ces  canaux  se  terminent  ;  ni  commeut  la  liqueur  séminale  est  portée 
des  parties  du  mâle  d^ns  celles  de  la  femelle. 

Le  canard  est  un  des  oiseaux  sur  lesquels  M.  Vicq-d'Axir  a  pirticulièreiuent  porté 
ses  recherches  :  c'est  le  milieu  du  printems,  siison  de  leurs  amours,  q.ii  est  le  temps 
le  plus  favorable  pour  bien  voir  ces  parties;  les  testicules  sont  alors  beaucoup  plus 
gros^  et  les  vaisseaux  déférens  plus  marqués  :  passé  ce  temps,  toutes  ces  parties  se 
réduisent  à   un   très-petit  volume  ,  plusieurs  même   disparoissent  entièrement. 

Les  testicules  des  canards  sont  très-gros,  relativement  au  volume  de  leur  corps; 
plusieurs  avoient  jusqu'à  2  pouces  4  ligues  de  long,  et  14  lignes  de  largeur;  ils  sont 
situés  l'un  k  côté  de  l'autre ,  au-devant  de  la  colonne  épiniere  ;  celui  du  côté  gauche 
éloit  toujours  un  peu  plus  bas  que  celui  du  côté  droit;  leur  forme  en  générai  est  à- 
peu-près  la  mêuie  que  dans  les  aunes  animaux. 

L'cpididyme  est  situé  sur  le  bord  interne  et  sur  la  surface  postérieure  du  testicule; 
on  le  distingue  facilement  par  sa  couleur  plus  foncée,  et  par  le  canal  déférent  qui  en 
sort. 

Vji  canal  déférent  sort  de  la  partie  inférieure  de  l'cpididynie  presque  sphérique  , 
descend  au-devant  des  reins,  en  formant  des  replis  très-uiultipHés  ;  parvenu  vers  le 
milieu  des  reins,  il  descend  avec  les  uretères  jusqu'au  cloaque  ;  là,  ce  canal  ne  forme 
plus  de  replis,  il  est  entièrement  droit,  et  pénètre  dans  un  muscle  creux  jîg.  8  A  D 
dont  l'intérieur  est  g  uni  de  fibres  musculaires  seuxblables  aux  colouues  tendineuses  des 
ventricules  du  creur.  Ce  muscle,  qui  est  propre  au  canard  et  à  l'oie,  renferme  une 
espèce  de  vésicule  formée  par  la  dilatation  du  canal  déférent  ,  de  laquelle  part  un 
petit  conduit  ou  maminelon  qui  s'ouvre  dans  l'intérieur  du  cloaque  ,  vers  la  base  de 
la  verge,  en   A  A.' ,  Jig.  9. 

La  verge  du  canard  L)  ÎJ  a  une  forme  tout-à-fait  irrégulière  j  elle  est  située  à  la  partie 


C  58'  ) 
antérieure  du  cloaque,  plus  à  gauche  qu'a  droite  ;  on  peut  y  distinguer  le   corps,  le 
prépuce  et  le  frein. 

Le  corps  de  la  verge  D  B  n'est  pas  entièrement  renfermé  dans  le  cloaque  ,  il  se 
prolonge  derrière  le  rectum  jusque  dans  le  bassin  ou  il  forme  une  petite  bosse  arrondie  , 
que  l'on  pourroit  prendre  pour  la  bourse  de  Fabrice  :  on  apperçoit  sur  la  verge  plusieurs 
bosselures   très-marquées  ,  lesquelles  sont  formées  par  les  replis  du   corps  caverneux. 

L.e  prépuce  B  est  formé  par  la  membrane  extérieure  de  Sa  verge  qui  ,  parvenue  à 
l'extrémiîé  du  corps  caverneux,  se  plisse  et  présente  de  légères  dentelures. 

Le  frein  ff  est  un  ligament  très-fort  qui  s'étend  du  prépuce  sur  le  côté  droit  du 
fcloaque  ,  à-peu-près  dans  la  même  direction  que  la  verge  ;  ce  ligament  forme  une  saillie 
légère  dans  l'intérieur  de  cette  cavité  j  entre  lui  et  la  veigc,  est  une  gouttière  /'^  _fig-  <^, 
plus  large  eu  arrière  et  plus  étroite  en  devant,  dans  la  partie  postérieure  de  laquelle 
vieimcnt  s'ouvrir  les  canaux  éjaculateurs  A  A'  ;  c'est  à  la  faveur  de  celle  gouttière 
que  la  liqueur  séminale  est  portée  dans  les  parties  de  la  femelle.,  peut-être  même  que 
dans  raccouplement,  lorsque  toutes  ces  parties  sont  en  action  ,  la  gouttière  dont  il 
s'agit  est  convertie  erï  Un   canal  parfait. 

La  verge  est  composée  d'ifn  coips  caverneux  ,Jtg.  lo.  qui  est' beaucoup  plus  gros  vers 
le  prépuce  B,  et  jiminuc  d'autant  plus  qu'il  s'en  éloigne;  il  est  ployé  en  anse,  de 
manière  qu'on  pourroit  alors  distinguer  une  grosse  branche  B  C  et  une  petite  CD. 

Le  corps  caverneux  est  creux  dans  toute  son  étendue;  il  s'insère  à  un  cartilage  épais  C 
situé  à  la  partie  antérieure  du  cloaque.  Lorsqu'on  l'ouvre,  suivant  sa  longueur,  on 
trouve  intérieurement  une  infiuilé  de  petites  brides  dont  la  direction  est  plus  ou 
moins  oblique  ,'  et  qui  lui  donne  une  élasticité  semblable  à  celle  de  la  gomme  élastique. 

Ilparoît,  d'après  ces  observations^  que  les  organes  de  la  génération  du  canard  dif- 
fèrent de  ceux  des  autres  animaux;  i".  par  l'appareil  musculaire  qui  enveloppe  les 
vésicules  séminales  ;  a",  par  la  manière  dont  les  canaux  déférens  s'ouvrent  dans  le 
cloaque  a  la  base  de  la  verge;  en  sorte  que  cette  verge  paroît  être  plulôt  un  corps 
destiné  à  ouvrir  le  vagin  de  la  femelle  pour  j  laisser  pénétrer  la  semence,  qu'un  vérit.ible 
conduit  de  cette  liqueur;  la  structure  musculeuse  des  vésicules  séminales,  paroit  des- 
tinée à  donner  une  plus  gi-ande  force  à  l'éjaculation  de  la  semence  qui  n'est  pas  renfermée 
dans  un  canal  ;  5°.  enfin  parla  structure  singulière  du  seul  corps  caverneux  que  l'un 
remarque  dans  la  verge. 

P  li  Y  S  I  ()  U  E. 

Ohsen'ation  sur  un  nouvt:aii  yliénoui'pne  de  lumière ,  par 
M.    D£    Paiicieux. 

.  ç  Le  récipient  avec  lequel  M.  de  Parcieux  répétoit  l'expérience  du  casse-vessie  ,  s'étant 

•  ^^^  ^'^'  brisé,  il  vit  au  moment  de  l'explosion  une  flamme  vive,  semblable  à  l'étincelle  électrique  : 
deux  petits  glubes  de  verre,  remplis  d'air,  qu'il  exposa  sous  le  ?-ecipient  de  la  ma- 
chine pneumatique  dins  l'obscurité,  produisueni  constamment  le  même  phénomène^ 
lorsque  l'air  qu'ils  contenoient  venoit  à  briser  son  enveloppe. 

D.ms  le  premier  cas  ,  la  pression  de  l'air  extérieur  n'étant  plus  balancée  ,  le  récipient 
n'en  peut  soutenir  l'efibrt  ,  il  se  brise  ;  la  couche  d'air  qui  i'cnvironnoit  s'y  porte  avec 
une  grande  vitesse  ,  elle  se  dilate  au  moment  oii  elle  se  trouve  dans  le  vuide  ,  et  cette 
dilatation  occasionne  un  précipité.  L'air  abandonne  une  partie  de  l'eau  qu  il  lenoit  en 
dissolution  à  l'aide  du  calorique  et  de  la  clialeur  qui  se  dégagent  et  produisent  le  phé- 
uoiuène  dont  nous  avons  parié. 

Dans  le  second  cas ,  c'est  l'effort  de  l'air  renfermé  dans  les  petits  globes  ,  qui ,  n"étant 
plus  balancé  par  la  pression  cxtéiieurc  ,  brise  son  enveloppe,  et  se  dilate  alors  comme 
dans  le  cas  précédent. 

M.  de  Parcienx  a  varié  cette  expérience  de  plusieurs  manières;  il  a  fait  remplir  ses 
globes,  les  unsd'azote,  lesaulresd'air  vital ,  et  il  a  remarqué  constamment  qucrair\ital 
donncit  lieu  à  des  étincelles  beaucoup  plus  vives. 


(  59'  ) 

Théorème  sur  la  portée  chs  bols  ,  par  31.  Aubcrt  du  P  Etirnotr  a  nT, 
capitaine  du  Génie ,  communique  par  7>/.  Co  q  u  e  b  K  rt. 

Une  pièce  de  hois  ([iii  plie  par  une  cause  quelconque  ,  a  ces  fibres  comprimées  du  Soc.  piiitxiM. 
côté  concave  et  allonf^ées  du  côléoppusé,  et  la  somme  des  forces  de  compression  appli- 
quée perpendiculairement  à  une  portion  de  la  surface  d'une  section /g^  fig.  ii^  est 
toujours  égale  à  la  somme  des  forces  de  tension  qui  agissent  de  la  même  manière  sur  les 
autres  points  de  cette  section.  La  pièce  est  au  moment  de  rompre  quand  la  fibre  A  g-B, 
fig.  1 1  ,  a  reçu  tout  rallongement  dont  elle  est  susceptible  ,  et ,  pour  chaque  pièce  d'une 
section  pareille,  cet  allongen;ent  extrême  est  dû  à  une  courbure  constante  au  point  de 
rupture  ,  «juelle  que  soit  d'ailleurs  la  longueur  de  cette  pièce. 

Cela  posé,  M.  Aubert  compare  la  résistance  d'une  pièce  de  bois^  fig.  i  i  ,  posée  par 
ses  extrémités  sur  deux  appuis  A,  B  ,  avec  celle  d'une  pièce  indéfinie  qui  repose  sur  une 
suite  d'appuis,  tels  que  A,  B,  ^c. ,  fig.  12,  et  qui  prend  une  courbure  ahernativeiuejit 
tournée  en  haut  et  en  bas.  Ces  deux  pièces  sont  supposées  au  moment  de  rompre  sous  leur 
I)ropre  poids  ,  ou  sous  des  poids  dont  elles  sont  unii'ormément  chargées. 

(Quatre  forces  agissent   sur  une  demi-longueur  de  la   pièce  fig.    1 1  ;   la  somme   des 

tensions  T,  la  somme  de  pressions  R,  qui  lui  est  égale,  le  poids  —  de  la  demi- 
pièce  réuni  en  son  centre  de  gravité  ,  et  la  résistance  de  l'appui  A  qui  lui  est  égale. 
Considérant  les  moniens  par  rapport  à  un  poids  quelconque,  comme  C,  et  réduisant  j 

onaTx   KL  =  —  X  AD=  --j s'   étant  la  section,  L  la  distance   des  appuis, 

P   la  pesanteur  spécifique   du   bois  :  donc  L  =  l/ LLï-Lf j   les  forces  qui  agissent  sur 

la  partie  A  g  f  li  de  la  ])ièce  ,  fig.  12,  sont  au  nombre  de  six,  R,  T,  R' ,  1'  )  ~- 
cl  la  résistance  de  l'appui  qui  lui  est  égale.  T  =  T' ,  car  la  pièce  est  également  au 
iiionient  de  rompre   en   h   comme   en  g:  ainsi,    les   niomens   donneront  2  T  x  I^  L  = 

---  X  O  D  =  ^^  ^'  :  donc  L'  =  t/^  "=  ^  v  ^  M  ,  et  à  cause  de  k  l,  le  même  fig.  1 1 
1  8  ^  Pi-/ 

et  12,   on  a  L  :  L'  :  :    1  :  V^^  V 

On  sait  que  les  forces  des  pièces  de  charpente  mises  au  moment  de  rompre  dans 
des  circonstances  semblables,  sont  en  raison  inverse  des  longueurs,  ainsi,  la  pièce 
fig.  12,  réduite  .'i  une  longueur  L  ,  porteroit  un  poids  ég.il  à  p  i''  L' j/ 1  ,  et  ainsj 
sa  force  seroit  à  la  pièce,  fig,    12,    comme    i  :  Y  iV  1   ::    i    :  2. 

CHIMIE. 
Extrait    d'un    mémoire    sur   F  analyse  chimique    des   conferves ,   par 

MM.    L  ACUO  IX   ef    ClI  A  N  T  RAN. 

T.a  SocîéTé  ayant  chargé  MM.  Vanquelin  ,  BrOngniart  ,  Charles  et  Romain  Coquebert   Soc.  piiilom. 
de  répéter  les  expériences  contenues  dans  ce  mémoire  ,  l'extrait  que  noùSxiUons  en  donacr 
est  également  pris  dans  leur  rapport  et  dans  le  mémoire  original.  La  .pluparl   des  faits, 
annoncés  par  les  correspondans  de  Besançon  s'élanl  trouvés  exacts^  les  coiumissanes  de 
la    Société  en  ont  seulement  ajouté   (juelques-uns. 

Auquel  des  deux  règue's  organisés  appartiennent  les  conferves?  doivent-elles  rester 
dans  le  règne  végétal  parmi  les  plantes  cryptogame»; ',  ou  peiit-on  les  ranger  dans  le^r^gns 
animal  ,  a  la  suite  des  polypiers  ,  comme  semblent  l'indicjuer  les  observations  de  U.  In- 
genhouT.?  Telle  est  la  question  intéressante  qui  a  occupé  MM.  Lacroix  et  Chantran. 
Pour  en  trouver  la  solution,  ils  ont  cru  devoir  joindre  ,  aux  observations  microscopiques, 

li  2 


C  6o'  ) 
l'analyse  chimique  ,    espérant  qne  les  produits  qu'elle  donneroit  fourniroient  un  moyen 
de  plus  de  prononcer  sur  la  nalure  animale  ou  végétale  des  conCerves. 

Los  dciix  e'|èces  de  conferve  qu'ils  ont  analysées,  sont:  i".  la  conferve  huileuse 
{conserva  bitllosa.  Lin.  j  ;   •  .  la  i:onferve  pelotonnée   {confervu  glo'iieruta  ,   Lin.) 

i".  La  conferve  Lullciiie  devient  parfaitement  blanche  dans  l'acide  muriadque 
oxigéné. 

'1  laitée  avec  l'acide  nitrique  affoibli  ,  elle  a  produit  d'abord  une  effervescence  très- 
vive.  Le  niéla^ige  étant  ensuite  disiillé  à  feux  doux  à  l'appareil  pneunialo  chimique, 
adonné  de  l'acide  carbonique  et  de  l'azoté  ;  au  même  appareil,  m:iis  à  feu  nud  ,  on 
a  retiré  d'une  once  deux  gros  de  la  même  conferve  nun  mélangée  d'acide,  i  .  loà  12 
pouces  cubes  de  giz  coaiposé  d'acide  carbonique  et  de  g  iz  hydrogène  c  irboné  ; 
a°.  une  once  de  pyromncite  d'animoniiqtie  avec  excès  d'acide,  sur  lequel  n:îgfoit  une 
huile  enipvreunialique  très-âcre.  Le  résidu  produisoit  ,  avec  l'acide  muriaiiquo,  une 
effervescence  vive,  et  il  se  dégig>oit  du  gaz  hydrogène  sulphuré  mêlé  d'acide  carbo- 
liique  :  ce   qui  s'est  dissous  d.ins   l'acide  ninriatique  ,  étoit  de  la  chaux. 

Une  portion  de  la  conferve  huileuse,  traitée  avec  la  so  ide  p  ire  dissoute  dans  l'eau, 
a  pris  utic  couleur  brune,  a  paru  se  dissoudre  en  partie  ,  et  au  moyen  du  calorique  , 
il  s'en  est   dégi.  é   de  l'ammoniaque. 

L'alcool  en  enlève  à  chaud  et  à  froid  la  couleur  verte  ,  et  la  couleur  qui  s'y  est 
combinée  n'en  est  pas  séparée  J)ar  l'eau. 

2°.  A\aiit  bjûlé  à  l'air  libre  environ  5  onces  de  conferve  pelotonée  ,  desséchée  à  une 
chaleur  douce,  on  en  a  relire,  p  ir  la  combusti.iu  co.upi>;;te  ,  i5  gros  et  demi  de 
cendres  d'un  gris  jaune  qui  avuient  une  saveur  très-âcre  :  ainsi  ,  les  conferves  donnent 
plus  d'un  liers  de  leur  poids  de   cendre. 

Ce'le  cendre  lessivée  répandoil  par  l'évaporation  une  odeur  sulphureuse  ;  on  a  pré- 
cipité d'abord  de  cette  lessive,  par  raci<je  carbonique,  la  ch.tux  qu'elle  conLenoit  ; 
ensuite,  nieitant  une  portion  à  part  pour  qu'elle  puisse  cryslallijer  spontanément ,  on 
a  obtenu  des  cryslaux  blancs  0])aques  et  parfaitement  cubiques ,  et  d'autres  qui  éloient 
des  solide-  à  <i  p.ns  avec  des  pyramides  à  6  ('..ces,  et  enfin  de  petites  lames  romboïdales; 
les  premiers  étoient  du  niuriale  de  pota  se  ,  et  les  autres  du  sulfate  de  potasse,  car  ils 
ne   s'eftieurissoient   point  à  l'air. 

288  grains  de  ces  mêmes  cendres  ont  donné  ,  1  .  200  grains  de  chaux  vive. 

2°.   bii  grains  d'alumine. 

3°.   5?.  grains  d'oxide  de  fer. 

Le  sulfate  de  potasse  éioit  le  sel  le  plus  abondant,  ensuite  le  muriate  de  potasse, 
et  enfin   un  alcali  dont  la   quantité   éloit   trop  petite  pour  en  déterminer   la  nature. 

Avec  l'acide  niuriatique  il  y  a  eu  dégagement  d'acide  carbonique  et  de  gaz  hydro- 
gène sulphuré. 

iNous  pourrons  ajouter  un  exposé  des  expériences  microscopiques  qui  ont  été  répétées 
à  cette  occasion;  leur  analogie  ,  avec  celles  du  docteur  Ingenhouz  ,  qui  a  fait  penser 
à  MM.  Chantran  et  Lacroix  que  ces  substances  ,  en  partie  animalisées,  formoient  un 
passage  immédiat  entre  les  deux  règnes,  ainsi  qu'Ingenhouz  l'avoit  annoncé  ,  n'a  pas 
été  confirmée  p  ir  les  commissaires  de  la  société  ;  ils  disent  n'avoir  pas  vu  la  trans- 
formation des  filamens  en  animalcules  ,  qui  tonde  cette  théorie  ,  et  que  les  animaux 
microscopiques  qui  se  voient  dans  la  liijueur  qui  contient  les  conferves,  ne  semblent 
pas  leur  appartenir.  Le  désir  de  n'insérer  dans  le  Bulletin  que  des  faits  cgnsLans, 
nous  fait  suspendre  les  détails  de  ces  observations. 


I 


(  6.'  ) 

Paris.    Août  et  Septembre   1795. 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Structure  des  crjitatix  du  sucre,  par  le  C.  G  i  l  l  o  t. 

La    forme    la  plii'î  orJinairc   sous  laquelle  se    présentent  les   cristaux   du   sucre    est   Soc.  piiiloî*. 
celle  d'un  prisme  a   ([ii.Kre  pans    leninno    p.ir   des  sonimels   dièdres. 

Ces  crvslriiix  adiucUent  des  (li\i')ions  parallèles  aux  p.iiis  du  prisme,  et  d'autres 
perpendicdl, lires  sur  les  précédemes  ,  d'oii  il  résulte,  pour  la  foruie  primitive,  un 
prisiue  d'-oit  à  b.ises  rhombes  ,  et  dont  les  pans  sont  inclinés  enlr'eux  de  ■o"'"  55'  ao''* 
-^77"?^'  fo'j  celte  forme  est  aussi  celle  de  la  molécule.  Les  bases  du  prisme  sont 
des  rhombes  alioiigés  dont  le  petit  côté  est  égd  a.ix  sept  dixièmes  de  l'autre;  en 
sorte  que  les  coupes  inliquées  ont  plus  ou  moins  de  nelleté,  suivant  qu'elles  se  font 
dans  le   sens  des  faces  qui  ont    plus  ou  moins  d'étendue. 

Vari.    I.  Sucre  en  prisme  à  qu■^lre  pans,  avec  des  sommets  dièdres. 

Car.  ^ro.  Inclinaisons  respectives  des  p.ms  du  prisme  ,  Io^''  5'.'  ?o".  —  77°  afi'  4o''; 
des  faces  d'un  même  sommet,  100"  y' 5o'';  des  mêmes  faces  sur  les  pans  rectangles 
adj.icens  ,  fq"  "iS'  5". 

Celte  variété  résulte  d'un  décroisscment  par  une  simple  rangée  sur  deux  bords 
opposés  de  chaque  base  de  la  forme  primiiive.  Cedécroissement  donne  lieu  à  deux  faces 
disposées  de   part  et  d'autre   en  forme    de  toit. 

i^uri.  "y.  Sicre  en  jîiisme  exaëdre  avec  des  sommets  dièdres. 

Car.  °éo.  Inclinaison  Ces  nouveaux  pans  sur  les  rectangles  adjacens ,  ll6°iS'28''; 
des  mêmes  pans  sur  les  exagones  adjacens  ,  il{\    7'73.''. 

Les  nouveaux  pans  qui  distinguent  cette  variété  d'avec  la  précédente  ,  résultent 
d'un  décioissement  p.tr  une  simple  rangée  ,  paralcllement  aux  arêtes  aiguës  de  la 
forme   p'iinilive.  Ce  décroissemenl  s'arrèie  a  un  certain  terme. 

yuri.  5.  Sucre    en  prisme  exaëdre  ou   tétraèdre  ,  avec  des  sommets  triëdres. 

Car.  géo.  Inclinaison  des  nouveaux  triangles  sur  le  pan  adjacent,  140°  4' 55';  des 
mêmes  triangles  sur  l'arrête  du  sommet,   i2Ç)"53'5". 

Les  triangles  qui  caractérisent  celte  variété,  résultent  d'un  décroissemenl  par  une 
simple  rangée  paralcllement  à  l'un  des  bords  des  bases  supérieures  et  inférieures  de  la 
forme  pri/uitive ,  qui,  dans  les  variétés  précédentes,  n'avoient  subi  aucun  dé- 
croissement. 

CHIMIE. 

Extrait  d'un   Mémoire   du    C.   Vauquei,  in,    sur    l'acide    nitrique 
considéré  dans  ses  dijjérens  états. 

Ce  mémoire   ne  contient  que    peu   de  f.iits  absolument    nouveaux;  c'est  plutôt  par    Soc.  pHilom. 
quelques  additions  aux  faits  anciens  connus  sur   l'acide  nitrique  ,   etpir   un    raisonne- 
ment plus  conforme  aux  principes  de  la  doctrine  uouvelle  ,  qu'il  diltère    de  ce  qu'on 
savoil  auparavant. 

Exp.  I.  Il  est  dit  que  dans  l'expérience  de  Cavendish  ,  où  il  électrise  le  gaz  oxigène 
avec  le  gaz.  azole  pour  former  de  l'acide  nitrique,  la  ])r('sence  d'une  matière  alkaline  , 
terreuse,  ou  oxide  métallique,  est  nécessaire  pour  délerminerla  co  ••binaisou  de  leurs 
bases,  et  qu'il  puisse  se  former  de  l'acide  nitrique.  Il  existe  là,  dit  le  C.  Vauquelin, 
deux  attractions  qui  agissent  dans  le  même  sens,  et  qui  opèrent  cette  combinaison  j 
l'une  porte  l'oxigène  sur  l'azote  ;  l'autre  ,  en  vertu,  de  laquelle  l'acide  qui  en  provient 
est  attirée  pr  la  substance  alkaline.  Il  annonce  que  quelques  personnes  sont  repoussées 
par  cette  manière  de  raisonner ,  qui  suppose  entre  deux  corps ,  dont  l'un  n'e.xisle  çncorç 


(  62-  ) 
qu'en  puissance  ,  une  force  déterminée  ;  mais  ajoute-t-il ,  elle  n'est  que  le  résultat  de 
lexpériencc  ,  et  ce  n'est  qu'en  calculant  ces  attractions,  que  l'on  est  parvenu  à  décom- 
poser  une   foule   de  co  ps  regardes  connue  simples  jusques-là. 

JExp.  2.  Ce  n'est  au  si  que  par  une  double  force  semblable,  que  l'acide  nitrique 
est  formé  avec  l'animoniaque  et  l'oxide  de  manganèse.  Dans  l'expérience  de  Mimer, 
oii  il  a  fart  passer  cet  alkali  en  vapeurs  au  travers  de  l'oxide  rouge;  l'une  d'elles  agit 
sur  l'o'iigène  ,  qui  est  pressé  de  s'unir  à  l'azote  ,  et  l'autre  précipite  l'acide  nitrique 
«ar  «n«  po'rliori  d'ammoniaque  non  décomposée.  Cela  est  si  vrai,  que  quelque  quan- 
tité d'oxidf  de  manganèse  qu'on  emploie,  on  a  constamment  du  nitrate  (i'amm.miaque  , 
^îiaJs  d'acide  nitrique  pur,  et  peu  d'azote:  d'ailleurs,  ajoute-l-il  ,  le  nitrate  d'ammo- 
Aiaque  n'est  pas  décomposé  par  l'oxide  de  manganèse,  dont  la  température  n'excède 
pbint  celle  où  le  nitrate  d'ammoniaque  se  détruit  par  ses  propres  priu'jipes. 

E.rp,  5.  On  ii'oblieiit  jamais  de  gaz  oxigène  de  l'acide  nitrique  exposé  au  soleil  , 
qu'auta-rtt  cju'il  est  parfailemetit  blanc.  Ce  fait  s'explique  parfaitement  bien,  en  admet- 
tent dans  celte  circonstimce  deux  attractions,  l'une  entre  l'oxigène  de  l'acide  nitrique, 
la  lumière  et  le  calorique  ;  l'autre  entre  une  portion  de  l'acide  nitrique  et  l'oxide 
nitreux.  Pour  donner  plus  de  force  à  cette  assertion,  les  expériences  suivantes  ont  été 
foiies.  •  ■ 

Ejp.  >^.  Au  mili-eu  de  l'acide  nitrique,  on  a  fait  passer  du  gaz  oside  nitreux; 
l'acide  bientôt  est  devenu  jaune,  en  passant  successivement  par  le  bleu  ,  Je  vert, 
le  rouge  et  l'orangé.  Le  C.  Vauquelin  avertit  que  pour  que  l'expérience  réussisse 
comme  il  l'annonce  ,  il  faut  que  le  gaz  oxide  nitreux  y  arrive  très-doucement,  et  par 
une  petite  ouverture;  que  l'acide  nitrique  soit  disposé  en  hauteur  le  plus  qu'il  se 
pourr.i  ,  afin  que  le    gaz  soit  plus  long-temps  à  le  traverser. 

Exp.  5.  Cette  expérience  est  faite  à  dessein  de  fortifier  la  précédente  ;  elle  consiste  à 
dissoudre  dans  l'acide  nitrique  foible  ,  du  mercure  ;  bientôt  on  voit  la  liqueur  devenir 
successivement  bleue  ,  verte  ,  par  là  dissolution  de  l'oxide  nitreux  dans  la  portion  d'acide 
nitrique  •no'n  décomposé.  Jamais  la  liqueur,  dans  celte  expérience,  ne  parvient  à  la 
couleur  jaune,  parce  que  le  calorique  qui  se  dégage  ne  permet  pas  à  l'oxide  nitreux  de 
s'y  dissoudre  en  assez  grande  quantité.  Bien  plus  ,  la  chaleur  devient  telle  à  une  certaine 
époque  de  la  dissolution,  que  la  portion  d'oxide  nitreux  qui  douuoit  la  couleur  au  coni- 
)ueucement  ,  est  forcée  de  se  dissiper  ,  et  la  lii|ueur  reste  blanche.  Delà  le  C.  Vauquelin 
fait  observer  que  pour  convertir  l'acide  nitrique  en  acide  nitreux,  il  laut  éviter  la 
présence  de  la  chaleur;  en  effet,  on  sait  que  c  est  parce  moyen  que  l'un  •décompose 
Pacidé  Tiitfeux  ,  -et-que  l'on  obtient  l'acide  nitrique  ,  en  chassant  l'acide  nitreux  à  l'état 
de  gaz. 

i:x/y.  6.  Ayant  fuit  passer  dans  l'acide  nitreu±  orangé  du  gaz  oxigène,  il  l'a  converti 
en  acide  nili-ique;  par  celte  opération  ,  l'acide  nitreux  a  passé,  eu  commençant  par  la 
partie, inférieure ,  o'aboi'd  au  vert  j  ensuite  au  bleu,  enfin  au  blanc  parfait.  Le  gaz 
oxigène  quij  étoit  introduit  lentement,  étoit  absorbé  entièrement.  L'air  almosphéricjue 
produit  le  même  effet ,  mais  le  gaz  azote  qui  ne  peut  être  absorbé  emportoit  avec  lui 
une  portion  de  gaz pxide  nitreux  qui  devenoil  rouge  à  la  surface  de  la  liqueur. 

E.Tj),  7.  Les  corps  qui  contieniient  de  l'oxigène  à  l'état  solide  ou  liquide  ,  et  qui  n'ont 
pas  avec  lui  une  glande  attraction ,  opèrent  sur  l'acide  nitreux  le  même  effet  ;  tels  sont 
les  oxides  de  mercure,  tle  manganèse,  l'eau,  ect.  Utile,  relativement  à  ces  expé- 
riences, des  phénomènes  très-inléressans  .  qu'il  scroit  trop  long  de  décrire  ici.  La 
propriét-é  qu'a  l'eau  de  fournir  à  l'acide  nitreux  l'oxigène  dout  il  a  besoin  pour  devenir 
acide  nitrique  ,  a  fait  penser  au  G.  Vauquelin  que  cet  acide  pourroit  servir  à  déterminer 
la  quantité  d'air  que  contiendroit  une  eau. 

Éxp.  8.  Si  on  n'élève  la  température  de  l'acide  nitri([i:e  qu'à  70  degrés,  il  n'épf'duve 
aucune  altération  ;  mais  si  On  le  chauffe  jusqu'il  rébiilliiion  ,  il  subit  une  légèi-e  décom- 
position. Le  calorique  et  la  lumière  s'unissciit  à  .l'oxigène  ,  d'où  naît  le  gàz  oxigène, 
tandis  que  l'oxide  nitreux  se  combine  à  une  portion  d'acide  nitrique  ,  et  donne  naissance 
a  de  l'acide  nitreux  qui  se  volatilise.  On  voit  que  celte  décomposition  se  fait   encore  ici 


en  vert n  de  deux  forces  distinctes;  c'est  pnurquoi  le  C.  Vanqucliii  avcrlil  qu'il  ne  faut 
pas  li(ip  cliaiifier  l'ucidc  niireux  p<iiir  le  l'dire  passer  à  l'élal.  d'iiiide  nitrique.  Le  gaz 
oxigéne  et  l'aeiile  uitreux  (juc  l'on  obtient  pciidaul  la  ilécoiujiosition  du  nitrate  de  pelasse 
par  l'acide  sulfurique,  soiil  dus  à  la  découiposion  d'une  poriion  d'acide  nitrique  par  uuc 
torle  ciialeur  :  c'esL  la  nicnie  chose  qui  arrive  d'une  manière  encore  plus  niar(juée  dans  la 
distillation  des  eaux  fortes  par  le  sable  et  l'argile., 

Exfj.  q.  En  mêlant  parties  égales  d'acide  niti'lqûe  et  d'acide  murialiqiie  blancs  ,  ;'(  la 
lenqiérature  ordinaire  de  l'atmosphère  ,  la  liqueur  s'échauffe,  l'ail  eficrvcscence  ,  il  ^e 
dégage  du  gaz  acide  niurialique  oxigcné  ,eti'  se  forme  de  roxi<le  niireux  qui  se  dissout  en 
grande  partie  dans  les  acides  et  les  colore.  C'est  l'eau  régale  ,.  ou  acide  nilro-ni(triatiquc 
que  l'on  fait  parcelle  opération.  Si  l'on  mêle  ces  deux  acides  foibles  ,  ou  après  avoir  été 
refroidis  dans  la  glace  ,  ou  Lien  salures  d'acide  carfjonique  ,  les  phénomènes  énoncés  ci- 
dessus  n'auront  p.is  lieu;  ils  se,  combineronl  sans  chaleur,  sans  effervescence,  sans  cou- 
leur rouge,   et  sans  odeur  d'acide  niurialique  Qxigéné. 

I!  s'ensuit  que  la  décomposilioii  de  l'acide  nitrique  par  l'acide  muriatî'quc  n'est  pas  due, 
comme  quelques  chimistes  l'ont  alnopcé ,  à  un^  atlraclion  plus  forte  de  l'acide  niurialique 
pour  l'oxigène  ;  mais  qu'elle  n'est  que  le  résultat  d'une  double  attraction  qui  s'établit 
entre  les  principes  de  ces  corps  ;  l'une  d'elle  s'exerce  entre  l'oxide  niireux'  et  l'acide 
nitrique,  l'autre  entre  l'acide  muriatiquc,  l'oxigène  et  le  calorique.  Cela  se  démontre 
par  la  ce  sation  lie  fa  décomposition  de  l'acide  nilrique  ,  aussi-tôt  qu'il  est  salure  d'oxide 
niireux. 

£xp.  10.  Pour  appuyer  ce  qu'avance  le  C.  Yauquelin  ,  d'après  l'expérience  précé- 
dente ,  il  a  réj'éié  la  suivante  ,  cjui  avoil  été  faite  par  les  CC.  berlhollel  et  Pelletier;  il 
a  mêlé  du  gaz  niireux  avec  du  gaz  acide  niurialique  oxigéné  :  ils  se  sont  combinés  sur-li- 
chanip  ,  et  il  en  est  résulté  de.l'acide  niurialique  ordinaire  ,  el  d,e  l'acide  nitiicjue.  11  n'y 
a  çii  aucun  résidu  fluide  élastique.  Celle  expérience  est  positive  :  elle  démontre  clai- 
rement que  l'oxide  niireux  a  plus  d'allraclion  avec  l'oxigène ,  que  l'acide  niurialique.  Il 
en  a  tiré  une  application  utile  à  l'eudioiuèlrie  ,  en  donnanl  un  mojeti  siàr  de  connoîlre 
exactenicnl  la  pureté  du  giiz  niireux  ,  qui  pourra  alors  servir  à  lous  les  essais  possibles, 
sans  apporter  d'erreur  dans  les  résultais.  On  pourra  voir  dans  le  mcuioire,  de  combien 
d'avanioges  il  jouit  à  cet  égard.  Celle  même  expérience  sert  à  exp!ic|uer  quelques  faits 
qui  ne  l'avoient  pas  encore  été  ,  ou  qui  l'avoient  été  autrement  dans  plusieurs  ouvrage* 
de  chimie  modeiiie.  Lorsqu'on  fait  bouilllir  ,  par  exemple,  de  l'acide  niurialique  avec 
un  nitrate  quelconque  ,  il  se  forme  de  l'oxide  nilieux  ,  du  g.ii  acide  murialif^-ie  oxi^;énc, 
cl  du  muriale  de  polasse.  Le  C.  Yauquelin  explique  celte  décomposition  par  l'estimation 
des  forces  divellenles  comjiarées  aux  forces  quicscenles  ;  el  il  fait  voir  que  les  forces 
divellenlcs  par  leur  nombre  et  leur  nature  ,  doivent  l'emporter  sur  les  cjuiescenles.  Les 
affinités  (juiescenles  sont  celles  qui  réunissent  l'azote  el  l'oxigène  d./ns  l'acide  nilrique,  et 
la  polasse  au  même  acide  dans  le  nilrale  de  polasse  (  si  c'est  du  nitrate  de  polasse  qu'on 
se  sert).  Les  atliidlés  divellenles  sont  celles  qui  existent  entre  l'acide  muriatique  el  la 
polasse,  entre  ce  même  aci  le  et  l'oxigène  ^  et  entre  le  calorique  et  l'acide  niurialique 
oxigéné.  Il  observe  cjue  le  contraire  auroil  lieu  ,  si  la  température  ne  s'élevoit  pas 
au-dessus  de  lo-f-o.  Il  est  aussi  parlé,  à  la  suite  de  cette  expérience,  de  la  dissolution 
de  l'or  dans  l'acide  nilro-muriatique  ;  il  fait  voir  que  ce  li'esl  pas  en  décomposant  l'acide 
nitrique,  et  en  lui  enlevant  son  oxigène  ,  que  l'acide  nuirialique  opère  celle  dis- 
solution ,  comme  il  est  dit  quelque  part ,  puisque  nous  avons  vu  que  l'oxide  niireux  a 
plus  d'attraction  avec  l'oxigène  que  l'acide  niurialique;  mais  que  là  sonl  doux  attrac- 
tions bien  distinctes  ,  savoir  celle  de  l'or  pour  Foxigène  de  l'acide  nitrique^  et  celle  de 
l'acide  niurialique  pour  l'oxide  d'or,   d'où  résulle'le  muriale  d'or. 

Voilà  quelles  sont  les  choses  que  l'étendue  de  notre  Bulletin  nous  a  permis  d'exlraire 
du  mémoire  du  C.  Yauquelin  :  nous  invitons  nos  correspundaus  à  en  prendre  cunuois-r 
sance  àa.n&\ei  Annales  de  Chimie  ,  oii  il  sera  imprijiié  ;  nous  sommes  persuadés  qu'ils 
y  puiseront  des  idées  utiles. 


>oc.  pjriLOM. 


(  «4'  ) 

ARTS    CHIMIQUES. 

Méthode  de  dédorer  le  cuivre  ,  par  le  C.  Va  u  q  u  e  1. 1  w. 

Prpneziiiie  livre  de  mercure,  dissolvez  dans  l'.icide  nitrique  à  vingt-quatre  degrés 
a  laréoiuèlre  de  BauÉué  ,  jusi|ii'à  ce  qu'il  t-n  soit  enlièrenient  salure  ;  alors  rccouviez 
les  parties  du  oiivre  qui  ne  sont  point  d.jréeî  avec  ie  uiisûc  des  gr.iveurs  ,  et  non 
autre  ;  p'ong'2-le  dans  la  dissoluion  de  mercure;  au>.).ÔLil  se  recouvre  de  mercure, 
qui  coule  en  globules  qui  se  rass^'  ubleiit  au  fond  du  v.i'îe.  11  l'au'  avoir  soin  de  brosser 
le  mercure  à  mesure  ([u'il  se  dépose  à  la  surface  du  cuivre  ,  afiu  d'enlever  l'or  plus 
promptement  et  plus  •■Kacleuient.  Au  bout  de  deux  ou  trois  heures,  l'opération  est 
finie  ,  et  il  est  nécessiire  de  retirer  les  lames  de  cuivre  dédoréfS.  Pour  s'assurer,  avant 
de  les  retirer  du  biiu  ,  si  l'or  est  en'.ièrem.îut  emporté,  ou  gratte  une  pulie  de  la 
lame  avec  un  couteau  ou  tout  autre  instrument.  Lorsqu'on  n'apjiercoit  pius  sous  le 
mercure  la  couleur  de  l'or,  on  ôte  la  lame  de  la  dissolu'.ion  de  mercure;  il  seroit 
dangereux  de  l'y  laisser  trop  long-'ems,  carie  cuivre  se  diisout ,  le  mercure  se  mêle 
à   l'or,  et  tout  cela   couqjlique  l'opér.r.ion  ,  et  entraîne  à  plus  de  frais. 

On  ramasse  l'amalgime  d'or,  ou  le  lave  avec  de  l'eau  de  fontaine,  et  lorsque  l'eau 
sort  sans  couleur,  on  fait  séclier  ,  et  on  distille  dins  une  cornue  de  grès;  le  mercure 
passe,   et  l'or  reste  pur,    ou  presque  pur  dans  lu  coruuç. 

PRIX. 


Soc.   d'Hist. 

«ATLRELLE. 


Nous  avons  annoncé  que  la  société  d'histoire  naturelle  devoit  décerner  deux  mé- 
dailles aux  auteurs  des  deux  mémoires  les  plus  propres  à  avancer  l'histoire  naturelle. 
Frédéric  [lermmn,  iils  du  professeur  de  Strasbourg,  a  eu  la  première  ;  Venlenat , 
membre  de  la  sociéié  ,  a  obtenu  la  seconde. 

Le  mémoire  d'Mermann  avoit  pour  litre  ,  Nouvelles  Observations  aptérologiques : 
il  e«t  le  résultat  d'un  long  travail  sur  cette  partie  de  l'entomologie  ,  peu  connue  et 
difficile  à  observer.  Les  mémoires  qu'il  a  envoyés  à  la  société  traitent  particulièrement 
des  genres  les  plus  petits  :  il  a  fait  un  nouvel  ordre  de  la  nombreuse  famille  des 
Acurus  ,  sous  le  nom  d'Holctra.  Cet  ordre  est  formé  de  neuf  genres;  il  a  décrit  un 
grand  nombre  d'espèces  nouvelles. 

Ventenat  avoil  donné  à  la  société  une  dissertation  sur  les  lichens;  il  n'a  point  établi 
autant  de  genres  qn'lloffman.  11  a  adopté  les  divisions  de  Linnœus,  leur  a  assigné 
des  caractères  génériques,  et  leur  a  donné  des  noms  pris  de  leurs  principaux  carac- 
tères ;  il  a  déi.ril  plusieurs  espèces  nouvelles  ,  et  a  mêlé  dans  sa  diisertalion  une  savante 
et  utile  critique. 

Pinel  a  communiqué  à  la  société  deux  observations  ,  l'une  sur  l'anatomie  de  l'huître, 
que  nous  avuns  déjà  fait  comioitre  ;  l'autre  sur  le  stjuéletle  de  la  lêle  d'un  jeune  élé- 
phant ;  il  s'est  particulièrement  occupé  de  la  forme  générale  de  la  tête  de  l'éléphant, 
Irès-éloisnée  de  celle  des  autres  animaux;  il  a  décrit  la  situation  des  sutures  qui  ne 
l'avoienl  point  éié  avant  lui  :  les  pariétaux  et  le  coronal  sont  confondus.  Les  os  incisifs, 
2.igomaliqnes  ,  et  les  os  propres  du  nez  sont  très-appareus  ;  il  donne  pour  destination 
à  l'excavation  postérieure  de  l'os  occipilal  ,  de  recevoir  la  grande  masse  des  muscles 
qui  doivent  soutenir  les  immenses  défenses  de  cet  animal.  Piriel  a  appliqué  la  géo- 
niélrie  au  mouvement  des  mâchoires  ,  et  au  calcul  do  la  force  et  de  la  grosseur  des 
défenses 

Parmi  les  autres  mémoires  qui  ont  concouru  ,  la  société  a  remarqué  celui  de  Thum- 
berg,  qui  renferme  de  courtes  descriptions  de  ^/^i  espèces  de  plantes  du  Cap  et  du 
Japon;  celui  de  Godefrcind  ,  sur  la  fructification  des  (diaiupigiions  ;  ce  mémoire  pré- 
sente des  observations  inléiessanles  ;  la  société  a  regretté  que  les  circonstances  n'aient 
pas  permis  à  l'auteur  de  se  mettre  au   courant   des   dernières  découvertes   faites  sur 

ces 


(  65-  ) 

ces  plantes;  enfin,  une  description  de  (>8  nouvelles  espèces  d'insectes  des  environs  de 
Pi<e  ,  par  Hossi,  parmi  lestfiiclles  se  trouve  le  nouveau  genre  dont  nous  avons  parlé 
dans  les  bulleliiu,  numéros  25  et  i/). 


Paris.      P^'endémiaire ,  an  2  de  la  République. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Nouveau  genre,  par  le   C.  V  e  n  t  e  n  a  t. 

FURCRJ  E  //.  —  Hex.  Mo^■OG.  —  Caracter  essenliahs.—Cci/i.rsuperus  profiindèÇ)   Soc.   Puiloi. 
Jtdtts ,  absque  tul>o(  corolla  L.  )  slamina. — Filauicnta  sex  à  basiad  médium  obovat.i  , 
comprei-'Ci  y   à    medio   ad  aptcem  suhulata  ,   dimid-a   longltudine    calicid.    Stylus 
trigonus  ,   hasi  crassior ;  sti^m.i   membranuLî  multifido-lacerd  tenninatum{  i  ). — 

Caracter  Naturalis  ex  descriptione  specificà   patebil. FUKCRAEA    Gigante\. 

Aloe   .-tmericana   viridi  ,    rigidhsiuio  et  fœtido  folio  ,  vierc  ,  dicta  indigenis,  Qom- 

niel.  H.   Ams.   a  p.  p.   55.    t.   iH. Aloe  Americaiia  ,   radice   tubcrosa    ininor. 

Pluk.    19.    (•    258.    f.   '>.  Aloe  folils   integerrimis  patentiusculis   aculeo  termi- 

natis ,  radice  caulescente.  Hort.  Cliff.  ta?. — Agave  {  fœtida)  foliis  integerrimis. 
Araoen.    acad    5.  p.  '>.'>.  Dict.   p.   S').  Jacq.  Collect.   vol.   2.  p.   5i2   et  icon.  rar.    pi. 

vol.   2.  fasc.   S. Habitat  in  Curassao.  Planta    inter  liliaceas  acile  pritnatum. 

tcnens. *  Descendus. RadicuJœ  nuinerosissitnœ,  teretes ,   intus  Jibris    longi- 

tud  nalibus  albidis  comp.icloi ;  Juniores  extiiS  cinereo-albidce  ,  oculo  arinato 
puhescentes  ;  adultœ  oinninô  cinereœ  ,  glabrœ -,  canaliculatœ  ;  crassitie  digiti  auri— 

cularis  ,  Altltceœ  odorem    spirantes. Ascensus. Caulis  caudiciformis ,    scu 

ineliiis-  caudex  ,  teres  ^  erectus  ,  simplex  ,   ramosissiriius  ,  cinereus  ,  rainentis  vete- 

rutn  foUoTum  exasperatus.  18.  poil.  long.  23.  poil,  circonfer. *  Frondescenlia,  — - 

Folia  versus  apicetn  caiidicis ,  numerosa  ,  in  orbes  ferè  digesta  ,  sessilia ,  subcn~ 
sifornii.i  seu  laiiceolato-acuminata  ;  exteriora  ad  basim  arcuuta ,  crassissima , 
succo  viscoso  et  fœtido  madida  ,  dentato-spinosa  ,  dcntibus  planis ,  raris ,  reino- 
tis  ,  rubicundis  ,  horisontalibus  ,  apice  uncinatis  ;  extits  gibboso  -  convexa  et 
corrugato-striata  ;  dein  rigida  ,  integerrima  ,  concava  lateribus  injlexis ,  versiis 
apiccm  conniventibus  et  in  aculcum  abeuntibus  ,  glabra ,  putictata ,  lœtè  vividia, 
sub-spongiosa  ,  intiis  Jibris  lougitudinulibus  compactis  instructa  ,  procumbentia  ; 
5.  ped  long.  5.  poil.  lat.  Folia  interiora ,  suberecta  ,  integerrima ,  ad  oras  et 
apicem  ruhicunda ,  exierioribus  duplo  minora!  cœteroquin  conformia.  — *  Inflo- 

rescenlia. Scapus    à    hasi   ad    modiuin   absolutè    teres  ;    à    medio    ad    apicem 

teretiusculus  ,  subcanaliculatus  ,  erectus,  ramosus ,  nitidus  ,  lœlé  viridis  ,  dilutè 
purpurescens ,  s.  punctis  rubicundis  adspersus ,  spa/Jiis  squamiformibus  passim 
veslitus  ;  suprà  mediutn  in  amplam  paniculam  ejjusus.  22.  pcd.  6.  poil,  altus  ;  ad 
basim   10.  poil.   /\.  lin.    circonfer.  ad  médium   7.  poil,    latitudine    sensim    decres- 

cente. Spatliœ  circiter  ^o ,   allernœ ,  lanceolato- acuminatœ  ,    versiis  basim  ad 

latera  ex  opposite  erosœ ,  univalves  ,  extus  convexiusculœ  ;  intiis  concavœ  ,  late- 
ribus inodicum  incurvis ,  apice  in  aculcum  conniventibus  ;  scapo  basi  adiiatœ , 
s.  semiamplexicaules  f  integerriniœ  ;  injimœ  pédales,  erectœ  ,  folils  interioribus 
concolores  ;  superiores  ,  successive  breviores  ,  primo  vlrides  ,  patentes,  dein  emar- 
cidœ ,  ferrugineœ ,  liorisontales  s.  reclinatœ.  —  Rami  è  spalhis  prodeuntes ,  alterni, 
teretes ,  patentissimi  ,  ramulosi ,  scapo  concolores ,  paniculam  efformentes.  In 
medio  scupiô.  ped.  etô.  poU.  long,  crassitie  digitali  sensim  imminuld. Ramuli 

(  1  ;    Ajjinis  Agaves  ,    L.  BromeUœ ,    L.  i    et  f/cpiidis  Swa.  S.    Piuainuac  l'Hcr. 


(  66'  ) 
è  spathls  milita  hreviorîbns ,  numerosisshni  alternt ,  basl  incrassati  ;  cceferum  ra- 
mis  concolores  et  conformes.  'î-6.  poil.  long,  crassitiè  penœ  aiiserlnœ  sensim 
decrcscenie.  —  Flores  ultra  millcnanutn  j  tn's  ex  eodeni  piincto  prodeuntes ,  1-2 
abortiv,s  ;  altéra',  pediinctiluli ,  albido''irescentes ,  inarginibus  iih-eis  ,  itisuavem. 
spiruntcs  odorein.  5.  Un.  long.  '.  Un.  lat.  (.mensura  certd  dcjlniri  naquit,  cum  nn- 
thes  s  scopuin  ubsoluté  non  sit  assecut,i  ).  --  PeduncuU  teretes  ,  glabri ,  albido-vires- 
centes  ,  sœpiàs  patentes,  raro  horisontales ,  bracteuti.  "3.  lin  long.  —  Britctcœ 
lanceolato-  acuinlnatœ ;  sessiles  ,  fe'Ttiginece  ,  patentissiniœ ,  singulœ  sub  singulo 

pedunculo. *  Fruclificalio.   Callx  superus  {  ad  tiientem   L.  nullus  )   ju.ità 

Jussiœuni  ,  supra  geniicn  6  partibus  ,    absque  tuho  (coroUa  L.  )  ,    laciniis  ".  exte- 

rioribus  oblongis ,  3.    nterioribus  ovatis  ;  obtusiusculis  ;  planiuiculis ,  œqualibus. 

Stamina.  Filanierita  sex  glandalœ  calycinœ  germinis  apiceiti  obtegmti  incerta  ,  cl 
haSL  ad  médium  crass'ssimie ,  compressa  ^  à  medio  ad  aj'icem  subul.itu  et  acu- 
ininata  ,   adscendcntia ,  calyce  dimid'o  breviora.  Antheiœ  oblongœ ,  incuvibcntes , 

versatiles. VKÛWam.  Gernien  inf  rum  ,   oblonguni  ,  sensi/n  ampliatum  ,  obsolète 

triquetrum  ,  nitïdum  ,  all>ido  vire'^c^-ns  (  in  effœtis  pallidé  sulphureuin  ,  et  hic  est 
color  tot/us  Jloris  )  ferè  longitudine  laciniarum  caljcis.  Stjlus  trisulcatus ,  trigo- 
nus ,  angulis  rotundatis ,  erectus  ,  hasi  crassior ,■  crassitiè  sensim  attcnnuatâ , 
longitudine  staminum.  Stignia  me^nbranulà  multifido-  lacera   ter'ninatuni  s.  jïnibria- 

tuni.    (  obtiisuni  ,   obsolète   Iriijuelruiii   J  \  c.  ) Pericyrpium.    Capsulant   non  \'idi ) 

scd  procul  dubio  trilocul.iris  ,  triwilvis  ,  ut  in    cœteris   — Hujusce  cong'-iier  eiii. 

lu/iCRrtEA  CuBENSis  (  Agivc  Ciibeiibis)  corollis  hexapet.ilis ,  Joliis  ciliaio—ipinosism 
Jacc].  Amer  p.  100,  t.  175.  f.  "8  habual  in  Cuba.  Folia  ^-/|.,  pedcs  longa.  Scapus  i5. 
ped.  iiltiis,  paniculatus.  Flores  numerosissimi ;  corolla  hexapctala.  t  lanta  vivipara. 
bulhilli  ohtusi.  (Juam  speciem  pro  varietate  Ag.  Mexicanœ  Itubct.  La  Marck  in  Uict. 
Agaves  fœtidœ  L.  fructijicationem  observan'i ,  mirabar  tuntoperè  r^luctari  carac- 
tereni  genericuni.  Fccé  in  nuinus  incidit  descriptio  Jacq.  clegantissiino  icône  illus- 
trata  ,  ciijus  Invc  sunt  verba.  «  Propter  corollam  veré  hexapetalam ,  mereretur 
»  utruque  (  nempe  A.  fœlida  et  A.  Ciibensis  ,  ub  Aguvis  Sejungi ,  novumque  cons- 
»  tilucre  genus  n.  Tune  autorîtate  celeberrinii  projessoris  Findobonensis  ,  suadeiite 
naturà  ,  plaudentibus  Desfontaines,  Jiissieu,  Furcraeani  inter  liliaceas  introduxi  ; 
nomen  dc-pro/uptian  à  viro  qurni  uppellasse  (  i  )  ,  lauduvisse  sat  est.  Iterinn 
Jloret  h.œc  plunta  in  Europd.  Prima  vice,  in  horto  cœsareo  Scbonhrunncnsi , 
j/iensibus  januarlo  et  februario  anni?  .  ...  »  Scapus  52.  pedes  altus ,  br.chium. 
»  crassus  ,  supra  médium  in  amplani  paniculain  efjusus  ;  sed  nulluin  post  tôt  Jlo- 
»  rum  millia  fructum  dédit.  Ht  otttncs  dclapsi  sunt  unà  cum  germinibtis  j  eorum- 
»  (letiique  loco  sttccesscrunt  bulbilli  ovati ,  actimiitati  et  sessilcs ,  constantes  ex 
il  Joliolis  convolutis ,  qui  jiinio ,  spontè  decidere  cœperunt ,  tutu  apti  ad  nume- 
n  rosani  procreatidam  Sobolem  n.  Dcindè  Jloruit  in  musœo  botanico  Parisiensi 
{  anno  'i'^cf^  juxia  vetcrem  stjlunt  ).  ineuttte  aiino  secundo  œrœ  gullicœ.  Ex  cata- 
logis  {  'î  )  et  conjinnante  Tbouin  ,  ab  hujusce  sœculi  principio  culta  ,  ne  vcl  levis- 
simain  quideni  fructificationis  spctii  edidcrat.  Tandem  hoc  anno ,  favente  prociil 
dubio  œstivo  fervore ,  erupit  scapus  ,  avide  in  dies  se  proiitiltens ,  et  JIoiuiil  am- 
plant  segelein  prcenunrians  ;  sed  planta  mense  Septeinbri ,  frigorc  correptd , 
haud  prociil  abfuit ;  quin  tant  grata  rti  kerbarite  amatoribus  expectutio ,  onininà 
delusaj'uei  it.  In  tcpidario  prospère  collocata  ,  vis  altrix  per  aliquot  dies  iners  et 
quasi  efj'œta  ,  végétales  revocat  aniiiios  ,  et  in  otnnes  mealus  denuù  se  laie  dif'fundit. 
Decedenlc  Octobri  mense  ,  innumeri  prodeunt  flores ,  sed  nullus  anihcsitn  numeris 
omtiibus  absolulam  est  asseculus.  K  ramis  successive  delapsi  plus  ve ,  minus  ve , 
evoluti  jacebunt )  et  caracter  nunc  nullo  negolio  se  prodibat ,   nunc  operosé  extii- 

(  I  )    Professor   Chimla  in   Mus.c.     Paris. 

(1)     In    praiectionibus    An:,    de    Juisuu ,     anno    17IJ,    suh    nomine    Aloides    Amencana  ,     SciUx  foUis 
ampiioriôus  dcmomcrabaiur. 


C  fi?'  ) 

candus.   Unutn  et  altcrum  afserro   florctn  iconi  Jacquinianœ   Jiaiid   îln  ahsimilein ,^ 

noviiiuf  gencvix  pipiius  et  fiiiiil^niicrUiiin. Ilic  tabulant  processus  ti'gftarilis  scapr 

sistcrc  juvai  ;  jii.rlù  vftcrcm  stylurn  ,   ut  unius  foniue  siiu  nuincri ;  addiiuus  t/icr- 
iiiuinetri  trinain  uiuupuiiiuc  die   alti 

Août     9 ^  p.  liora  ()  iiiatul. 


Sept. 


Oct. 


'4. 
i6 

«7 

20 
22 
25 

27 

28 


ID    13. 

14    14. 
16    14. 


5. 

9- 

18  i5 7. 

20  16 I . 

25  18 O. 

2.'j    16 lo. 

26  16 7. 

27  17 4. 

28  17 10. 

2q  18 5 . 


3  19. 

4  19- 

n  ao . 
i5  21 . 
i5  21 . 


udinein. 


),5  Hora  sec.  ponicr.  29,5  Hora  10.  serol.   18, 


8,5 


%4 
"^4 
5 

4,6 


10   mat. 

1  '    poiaer. 

2  poiii. 


1  pom. 

2  ruai. 

2  poluer. 


1,9  .. 
o  5  . . 
5 

4,0. 
.,8.. 
0,8  . . 
9,8/ 
0,2 
6,6  .. 


8,3 
7,6 
7,4 
8,5 
10,6 


2  t.  6  T  nia II 

2 10,2 

14,4 

7 '^,4 

2 6 


poi: 


pom. 
pom. 


16,5 
9 


2-),I  . 
26;.. 
21'  . 
21 

22,5. 
9,2   . 

6,9' 

7      ■ 

i>,T    . 
q,5, 

9,5. 
9,^  • 

9,6  ■ 
5,"' 
7,5 
4,9. 


pomer. 
ponier. 


25  22 6. 


pomer. 
pomer. 
pomer. 
■    pomer. 
pomer. 


7f 


19,5 
20,9 

17,5 
16,5 
12,3 
.0,3 
'9r 
'74 
17,5 
18,5 
'4,9 

l5,2 

i5,8 
i4,a 

T1,5 

17,5 

17 

18 

10,5 

16,8 

10 

10,1 


^,2 12 

4,4 '% 

12,5 

5      I?,2 


',9 

4 

5,6 
S 

8,5 
5     , 

5,7  • 
.,8 


.5,5 
12,5 
12,8 
14 
5,4 
18,2 

■',9 


Paris.    Brumaire  et  Frimaire,   an  2. 


PHYSIQUE    VÉGÉTALE. 

Au  premier  coup-d'œil ,   il  semble   qu'une    des  différences   les  plus  remarqaal)les        Soc.   D'mrr. 
entre  les  animaux  errans  sur  le  globe  ,  et  les  végétaux  fixés  à  sa  surface  pour^  prendre   matuullle. 
leur  nourriture,  est   l'immobilité  apparente  de   ceux-ci,   et  leur  défaut  d'irritabilité. 
Aux  yeux  d'un  observateur  attentif,   celie  distinction  se  perd  dans  des   nuances  qui 
multiplient  les  analogies  entre  des  êtres   qui   paroisseat   d'abord    fort   dissemllaLles. 


(  68'  ) 

Mais  ce  qui  achève  de  dctruire  cette  dislincîion  ,  ce  sont  les  mnuveniens  noTi  pdri'o- 
diiiiies  qui  ''iil  lieu,  piiticipalement  dans  les  l'eiiilles  d'un  grand  nombre  de  plantes. 
Ces  mouveniens  ne  répondent  pas  seulement  aux  périodes  de  la  végétation  ,  à  l'aclion 
du  soleil  sur  difl'crentes  laces  des  plantes,  à  l'influence  des  difïérentes  heures  du  jour 
sur  leurs  organes,  les  contractions  des  feuilles  de  plusieurs  pl.inles  du  genre  des 
mimosa  à  l'approche  des  corps  extérieurs  ,  la  promptitude  av^ec  laquelle  toutes  les 
parties  de  la  sensitive  (  mimosa  piidicu  )  ,  se  retirent  au  moindre  contact;  le  piège 
que  les  feuilles  du  dioiiœa  semblent  tendre  aux  insectes  qui  s'y  reposent ,  ainionceiit 
un  genre  d'irritabilité  qui  rapproche  sensiblement  la  vie  végétale  de  la  vie  animale. 

Un  mouveuient  aussi  singulier  dans  son  genre,  mais  totalement  ditlérent  de  ceux- 
là,   est  celui  des  folioles  latérales  de  l'/iedjsarum  fjTans. 

Plusi'-ui-s  naturalistes  se  sont  occupés  à  l'observer;  et  l'expression  de  ^jTans  peint 
assez  bien  le  mouvement  de  rotation  que  ces  petits  organes  exécutent  plus  ou  nioius 
pronipouient  aux  côtés  de  la  feuille  totale  dont  ils  font  partie. 

Linneus  le  fils  ,  et  Broussonnet  ont  donné  une  idée  succinte  de  ces  phénomènes;  l'un 

dan'i  son  suppléuient  aux  ouvrages   de   son  père ;  l'autre  dans  un    mémoire  lu 

à  l'académie   des  sciences  en  i  ySS  ,  et  imprimé  dans  le  volume  de  1 784 ,  (  anachronisme 
fréqurnt  dans   les  collections  académiques  ),  page  619. 

Les  ce.  Ce!s  ,  Silvestre  et  flallé  se  sont  proposés  de  faire  une  suite  d'observations 
et  d'expériences  sur  cet  objet  en  pu-ticulicr  ,  et  en  général  sur  les  mouvcmens  des 
végétaux  qui  ne  paroi^sent  pas  dépendre  des  périodes  ordinaires  de  la  végétation.  Us 
ont  commencé  cette  année  par   observer  Y iiedjsuruin  dans  les  jardins  de  Cels. 

Voici  comment  ils  décrivent  le  mouvement  gyratoire  des  folioles  latérales  de  cette 
espèce  d'hcdjsarum.  «  Les  folioles  latérales  de  V  liedjsarum  p^-raiis  ,  exécutent  sur  les 
»  c')tés  de  la  feuille  totale,  un  inouvenicnt  de  rotation,  composé,  1  .  d  un  mouve- 
n  ment  ascendant  (^li  se  fait  en  avant  et  en  dedans  de  la  feuille,  c'esl-à-dire^  entre 
»  le  pétiole  commun  et  la  tige;  ?.".  d'un  ii\o\x\ nnvcni  descendant  (\a\  it  fait  en  arrière 
»  et  en  dehors  ,  par  la  combinaison  de  ces  deux  mouvemens  successifs;  le  sommet  de 
»   la  foliole  décrit  une  ellipse  sur  le  côté  de   la  feuille  », 

De  la  suite  de  cette  description  ,  il  résulte  que  le  plan  de  l'ellipse  est  incliné  à  l'axe 
delà  feuille,  de  manière  que  son  sommet  supérieur  s'en  rapproche,  et  son  sommet 
inférieur  s'en  éloigne.  Enfin  les  auteurs  terminent  leur  description  par  ces  mots  :  «  la 
»  révolution  de  la  foliole  peut  être  considérée  relativement  à  la  feuille  totale,  à-peu— 
»  p  es  comme  le  mouvement  de  rotation  du  pouce  de  la  main  d'un  homme,  relalive- 
»  ment  à  l'axe  de  sa  main  i). 

Lecenire  de  mouvement  est  dans  le  milieu  du  pétiole  propre  qui  contient  la  foliole 
gyranle;  il  ne  répond  à  aucune  articulation  sensible. 

Dans  l'ellipse  que  décrit  la  foliole  ,  le  mouvement  ascendant  se  fait  lentement  ;  le 
mo'ivement  descendant  est  très-rapide.  La  progression  la  plus  lente  est  aux  sommets 
de  l'ellipse.  J)e  toutes  les  influences  extérieures,  il  n'en  est  point  qui  agisse  plus  évi- 
demment sur  le  mouvement  de  Vhedjsarum  ,  que  celle  de  la  chaleur,  jointe  à  l'hu - 
miditi  ,  et  la  prompiitude  avec  laquelle  ce  végétal  exécute  ses  mouvemens,  paroit 
s'accroître  avec   le  degré  de  chaleur  de  l'atmosphère. 

L'eau  froide  versée  sur  la  plante  ,  au  moyen  d'un  arrosoir,  en  a  arrêté  les  mouvemens  ; 
et  la  vapeur  de  l'eau  cbaude  les  a  rétablis. 

De  quelque  manière  qu'on  mutile  la  feuille,  le  mouvement  gyratoire  n'est  aucune 
meut  dérangé  ,  tant  que  le  pétiole  reste  entier.   La   feuille   étant  détachée  de  la  lige  par 
la  base  de  son  pétiole  commun,  les  folioles  continuent  leur   mouveinent  pendant   plus 
de  deux  heures  après  cette  séparation;  et  dans  le  commencement,  il  n'en  paroîl  même 
aucunement  retardé. 

Enfin,  voici  comment  Cels,  Silvesire  et  Halle  terminent  le  reste  de  leurs  obser- 
vations : 

Il  est  prouvé,  1°.  que  le  mouvement  des  folioles  latérales  de  Vhedysarum  gj-rans 
est  un  mouvement  de  rotation. 


(  ^v  ) 

î>°.  Que  sa  direction  est  constante. 

5".  <^iie  le  lenis  dans  le([iicl  il  l'exécute  est  variable. 

4°.  Que  toutes  les  portions  de  la  circonférence  qu'il  décrit  ne  sont  pas  parcourues 
avec  des  vitesses  proportionnelles. 

5".  Qa'il  est  sujet  à  être  modifié  ,  c'est-à-dire  ,  accéléré  ou  retardé  ,  suivant  quelques 
influences  extérieures,  dont  la  plus  remarquable  paroît  être,  jusqu'à  cette  heure,  cells 
de  la  chaleur  jointe   à  l'huniidilé. 

6".  ()iie  le  mouvement  des  différentes  folioles  de  la  plante  ,  et  des  folioles  d'uB« 
même  feuille  ,  n'a  ni  correspondance,  ni  isochronéité. 

7°.  Que  le  mouvement  de  la  foliole  est  indépendant,  et  de  l'intégrité  de  li  feuille 
dont  cette  foliole  fait  partie,  et  de  l'intégrité  de  la  foliole  même,  et  indépendant 
nièiuf!  'le  la  plante  à  laquelle  la   feuille   est  attachée. 

8°.  Qu'il  s'exécute  par  des  puissances  qui  existent  dans  la  foliole  même ,  et  particu- 
lièrenieut  dans  le  pétiole  de  cette  foliole  ;  que  le  centre  en  est  speciaUment  dans  le 
milieu  de  ce  pétiole. 

q".  Que  la  mobilité  consiste  dans  une  inflexion  de  la  substance  de  ce  pétiole  ,  et  non 
point  dans  un  mouvement  articulaire,  comme  cela  a  lieu  dans  la  plupart  des  légumi- 
neuses, et  même  dans  la  foliole  terminale  de  Vhedysarmn.  ^oy,  les  Jig-  i,  2,  5,  4 
»t  5  ,  pi.  F. 

ARTS     ET     MÉTIERS. 

La  citoyenne  Masson  a  présenté  un  moyen  par  lec[uel  elle  est  parvenue  à  refondre  le  Bureau 
papier  écrit  et  imprimé.  L'acide  sull'urique  dont  elle  se  sert  pour  le  papier  écrit,  a  Consultât. 
dé, a  été  employé  ;  quant  au  papier  imprimé ,  voici  son  procédé  :  elle  le  met  par  feuilles 
dans  une  cuve  remplie  d'eau  de  rivière  ;  après  douze  heures  de  macération  ,  elle  dé- 
cante l'eau,  colorée  par  la  colle  que  cette  eau  a  dissoute:  le  papier  exprimé  est  mis 
sur  le  feu,  dans  une  grande  chaudière,  avec  une  sulfis^^nte  quantité  d'eau  pour  for- 
mer une  pâte  claire.  La  citoyeime  Masson  y  fait  dissoudre  deux  livres  et  demie  de 
potasse  par  rame  de  papier  ,  et  remue  le  tout  avec  un  bâton  pendant  une  heure  d'ébul- 
lilion  ;  la  liqueur  devient  noire  et  épaisse  par  le  repos  ;  elle  perd  sa  saveur  alkaline,  et 
la  pâte  ,  après  avoir  été  lavée  à  grande  eau  ,  offre  une  substance  blanche  ,  qui ,  passée 
sous  la  presse  et  portée  ensuite  à  la  cuve,  se  débarrasse  dans  l'eau  du  reste  des 
parties  colorantes,  et  enfin  se  divise  au  point  de  présenter  une  substance  susceptible 
de  former  du  papier  très-blanc,  qui  a  conservé  tout  le  nerf  nécessaiie.  Slruve  avoit 
déjà  annoncé  quelque  chose  d'assez  semblable  à  ce  procédé  ;  mais  son  ouvrage ,  écrit 
en  langue  étrangère  ,  paroissoit  peu  connu  en  France  ,  et  son  procédé  n'y  avait  pas 
été  pratiqué. 


Paris.    Niv6se  et  Pluviôse,   an  2. 

•     HISTOIRE      NATURELLE. 

Observations    sur  une  espèce   de  confen-e  peu  connue,   par   les 
ce.  Romain  et  Charles  Coquebert. 

Le  célèbre  Mullcr  a  donné,  dans  l'ouvrage  intitulé  :  F/ora  Z>ani'ca,  (pi.  8S5.  )  la  Soc.  thilom. 
figure  d'une  espèce  de  conferve  qu'il  paroît  avoir  vue  le  premier ,  et  qu'il  nomme 
Couferva  j'iigalis.  Il  dit  ne  l'avoir  trouvé  que  dans  un  petit  lac  des  environs  de 
Copenhague  ,  où  même  elle  est  peu  commune.  En  nous  occupant,  l'été  dernier,  ue 
ramasser  des  conferves  pour  répéter  les  expériences  des  citoyens  Lacroix  et  Chanlerans 
sur  ces  plantes,  nous  avons  eu  le  plaisir  de  trouver  la  confcna  jugalis  dans  une  des 


(  7o'  ) 

marcs  de  la  Garre.  Elle  est  à  filamens  très-simples,  dont  les  articulations  ne  sont  visibles 
qu'au  microscope  ,  d'un  vcrd  tendre  très-agréable  à  l'œil.  On  la  trouve  à  la  surface 
de  l'eau  ,  parmi  une  autre  espèce  de  coiilerve  ,  qui  est  celle  que  MuUer  nomme  con- 
ferva  riùidu  ,  et  que  les  auteurs  avoient  confondu  avec  la  confcrva  rh'iiiuris  ,  dont 
elle  dil'fère  cepenJaiU_  beaucoup,  en  ce  que  ses  filamens  sonl  moins  Ibrts  ,  moms 
longs  et  plus  soyeux  ,  et  qu'elle  ne  tient  pas  ,  comme  celte  dernière,  au  fond  des  eaux 
courantes  ;  mais  qu'elle  flotte  sur  la  surface  des  eaux  st^ignantf  s.  Ce  qui  distingue  d'une 
manière  bien  particulière  la  confevm  jugalis  de  Muller,  c'est  la  manière  dont  les 
filamens  sont  conjugués,  ou,  s'il  est  permis  de  le  dire,  accouplés,  deux,  trois  et 
même  quatre  ensemble  ,  au  moyen  de  tubercules  ou  mamelons  qui  sortent  des  fila- 
imens,  ainsi  qu'on  le  distingue  parfaitement  au  microscope,  et  que  le  nprésente  la 
figure  qu'on  voit  dans  la  Flora  duitica.  V./§-.  n.  Les  filamens  eux-mêmes  sont  des 
tubes  traus^arens  et  sans  couleur,  traversés  à  distances  égiles  par  des  cloisons  ou 
diapbragmes'.  Les  pliaUmgcs  ou  interstices  sont  remplis  de  globules  verdàtres,  extrê- 
mement' peàts  ,  disposés  en  spirale.  V./g-.  7  et  L  En  observant  attentivement  ces  fila- 
mens accouplés.  Roui.  Coquebert  a  rccoinm  que  les  globules  verds  contenus  dans  ces 
interstices  passoienl  d'un  des  filan.eus  dans  l'autre  ,  par  les  mamelons  qui  établissent 
entre  eux  une  communication.  11  a  vu,  et  c'est  ce  qu'on  apperçoit  aussi  dans  la  figure 
de  Muller,  qu'un  des  filamens  donnoit,  et  que  l'autre  recevoit  dans  toute  sa  longueur; 
de  sorte  q\i'un  des  filamens  fait  constamment  l'olfice  de  mâle  ,  et  l'autre  l'olfice  de 
femelle.  Ce  tube  mâle  étant  ainsi  vuide  ,  et  les  globules  verds  accumulés  dans  le  tube 
femelle  ,  les  spires  de  ce  dernier  se  contractent  et  foruient  un  amas  ovoïde.  (\.J!g.  10 
et  11.)  une  petile  boule  d'un  verd  extrêmement  Ibncé,  quia  un  diamètre  un  peu 
moindre  que  le  tube  qu'il  reni'erme.  Cette  petite  boule  peut  exister  séparée  dn  tube. 
Y.Jîg.  7,B<.'^9.  Dans  le  courant  de  juillet,  Romain  Coquebert  a  vu  sortir  de  cette 
bbule,  qu'on  pouvoit  regarder  comme  la  graine,  ou  si  l'on  veut,  comme  l'œuf  de  la 
conferve,  une  petite  conferve  semblable  a  celle  d'oii  elle  procède,  et  ayant  sou  tube 
reiupii  de    spires  de  la  même  forme. 

Il  est  h  désirer  que  les  savans  veuillent  bien  répéter  et  suivre  ces  expériences,  qui 
promettent  des  résultats  intéressans. 

PHYSIQUE. 

LiiREW    BE  Le  citoyen  Oreinecke  a  construit  un  appareil  avantageux  à  tous  les  arts,  dans  lesquels 

ç         .  .  .  l'eau   eu  ébudition  est  un  des  agens  essentiels  de  l'opération  :  son   utilité  consiste  dans 

ONSLLT     .  ^^^^^   grande   économie,  tant   des  frais  de    construction,  que   de  la  consommation   des 

combustibles. 

Les  principes  suivant  lesquels  cet  appareil  est  exécuté  étoient  déjà  connus;  ils 
avoient  clé  mis  en  pratique  séparéntent  dans  différentes  constructions  ;  mais  ils  n'avoient 
jamais  été  réunis  ,  ni  appliqués  aussi  utilement  que  le  propose  aujourd'hui  ce 
citoyen. 

ifs  se  réduisent  à  deux  conditions   principales: 

L'une  est  de  placer  le  fourneau  au-dedans  de  la  chaudière  ,  au  milieu  même  du 
liquide  qui  doit  être  échaulfé  ,  de  manière  que  k.  chaudière  et  le  fourneau  ne  fassent 
qu'un  seul  et  nièuie  appar(  il  :  l'autre  est  de  former  la  chaudière  avec  les  substances 
les  moins  conductrices  de  la  chaleur,  afin  qu'elles  en  laissent  échapper  la  moindre 
quantité  possible. 

La  première  condilion  se  rencontre  plus  ou  moins  complettement  dans  des  appareils 
déjà  connus;  les  chaudières  à  laver  la  vaisselle,  les  bouilloties  anglaises  à  cylindre, 
les  cylindres  des  baignoires,  ne  sont  autre  chose  que  des  fourneaux  placés  au  milieu 
du  vaisseau  <jui  contient  le  liquide  qu'on  -N'eut  échauffer.  Mais  avant  tout  cela  ,  et 
mieux  que  tout  cela  ,  la  machine  à  distiller  l'eau  de  la  mer  remplissoit  cette  condi- 
tion avec  un  grand  avantage  :  elle  consiste  dans  un  canal  horizontal  placé  au  centre 
du    fluide  ,  d'un  bout  à  l'autre  du  vase  qui  le  contie"'- ,    cl  servant  de   fourueau  au 


(  :■'  ) 

centre  de  la  mncliine.  La  preinure  iilije  en  vint  à  un  capilaine  Je  vaisseau  anglais; 
ello  lui  fut  suggérée  par  la  nccessilé.  Eu  17^7  ,  (Jaulicr ,  mcilociii  de  la  marine, 
donna  la  descri[>lion  d'un  alenibic  dans  lequel  le  réchaud  se  trouve  au  milieu  de 
l'appareil  dislillatoire.  Ou  en  trouve  la  figure  et  la  dcsiripliou  dans  le  troisième  vo- 
lume des  luachinos  approuvées  par  l'académie  des  sciences,  page  149.  Une  machine 
d'un  effet  serublahle  a  été  gravée  en  t74o,  dans  la  traduction  d'un  ouvrage  anglais 
de  Ilalcs  ,  inJlulée  :  Instruction  pour  les  ]\Lirinicrs ,  conlenarit  lu  méthode  de  rendre 
l'eau  de  la  tuer  potahle.  W  y  a.  a-peu-près  vingt  ans  <jue  le  citoyen  Poissonnier  a 
perfectionné  cette  machine,  ei,  l'a  rendue  praticable  à  bord  des  vaisseaux.  En  1778, 
le  citoyen  iJaumé  ,  dans  un  mémoire  insère  dans  le  Journal  de  Pliysique  (  mois  de  juillet 
même  année),  a  proposé  l'application  de  cette  méthode  à  la  distillation  des  eaiix-de- 
vic  ,  et  l'appareil  y  est  gravé  n".  5.  Le  citoyen  Oreinecke  avoit  déjà  communiqué  le  plan 
de  son  appareil  à  ^L  vJiambertin  ,  pour  être  exécuté  à  la  manufacture  de  sulfate  de 
fer  d'Urcel  ,  sur  la  route  de  Soissons  à  Laon  ,  quand  on  voyoit  à  Monlcénis,  en  1786, 
un  appareil  forme  d'une  grande  chaudière  en  tôle  ,  au  milieu  de  laquelle  étoit  placé 
un    tiivau    horoniilal   dilaté  pour   servir  de   fourneau. 

Pour  ce  qui  est  de  la  s.conde  condition,  qui  est  de  former  les  corps  contenans,  de 
substances  peu  conductrices  de  la  ciialenr  ,  ou  au  moins  de  les  en  revêtir,  ou  en  a  des 
exemples,  1".  dans  les  pompes  à  feu,  oii  le  tuyau  qui  contient  l'eau  en  vapeurs  est 
enveloppé  Je  matières  non-conductrices  ,  comme  de  l'étoupe  ,  de  la  filasse  ,  etc.  2".  Dans 
la  construction  de  certains  fourneaux,  oii  dans  l'épaisseur  des  parois,  tant  du  four- 
neau que  de  la  cheminée  ,  on  mcnige  un  espace  qu'un  remplit  de  poudre  de  charbon  , 
qii  est  également  un  mauvais  conducteur  de  la  chaleur;  d'où  il  résulte  à  l'inlérieur 
une  augmenlion  de  chaleur  considérable  ,  parce  qu'il  s'en  fait  moins  de  déper- 
dition. 

On  ne  s'étoit  pas  avisé  de  combiner  cette  double  expérience  ,  et  d'obtenir  par 
ces  avantages  réunis,  un  effet  infiuiment  utile  par  l'économie  qui  en  résulte  :  Orei- 
necke l'a  fait. 

INon-seulement  il  unit  le  fourneau  et  la  cliaudière  ,  en  plaçant  le  premier  au-dedans 
de  la  seconde  ,  mais  il  construit  sa  chaudière  en  bois.  C'est  une  cuve  faite  de  douves 
assurées  par  un  tonnelier,  et  cerclées  en  ter.  On  la  laisse  nue,  ou  on  la  revêt  inté- 
rieurement, selon  le  besoin,  en  tels  métaux  que  l'on  juge  convenables.  Il  en  a  fait 
les  premiers  essais  en  1783  ,  à  Berlin  ,  dans  des  expériences  faites  devant  INL  de  Cas- 
lillon  ,  de  l'académie  de  cette  ville  ;  en  France  ,  comme  il  a  été  dit,  à  la  manufacture 
d'Urcel  ;  et  à  Londres  ,  dans  une  manufacture  de  chapeaux.  Cependant  ,  en  1787  ,  un 
ci-devant  comte  de  liacon  présenta  précisément  la  même  construction  ,  et  obtint  un 
privilège  exclusif,  d'après  un  rapport  favorable  et  des  expériences  très  -  concluantes 
faites  par  les  commissaires  de  l'académie  des  sciences. 

Une  des  dilficnltés  de  cette  construcliou  consiste  dans  la  jonction  des  différentes 
parties  du  fourneau  avec  la  chaudière  ,  avec  laquelle  ce  fourneau  ne  fait  qu'un  seul 
corps.  Le  citoven  Oreinecke  l'exécute  de  manièreque  dans  aucune  de  ses  parties,  le  four- 
neau ne  soit  en  contact  immédiat  avec  le  bois  de  la  chaudière  ,  et  qu'il  en  soit  tou- 
jours sépriré  par  une  lame  du  liquide  contenu.  Pour  cela  ,  les  ouvertures  de  la  cuve 
sont  d'un  plus  grand  diamètre  que  les  ouvertures  ou  tuyaux  par  lesquels  le  foyer  ou 
le  cendrier  communique  au  dehors.  A  ces  endroits,  ces  tuyaux  Sent  garnis  d'un  collet 
courbé  qui  joint  en  dehors  la  chaudière,  et  s'y  attache  hermétiquement  ,  eu  inter- 
posant dans  le  lieu  de  la  jonction  un  corps  susceptible  de  dilatation  et  de  compression, 
comme  le  liège  ,  le  cuir,  eic. 

La  cheminée  peut  être,  suivant  le  besoin,  contournée  au-dedaTis  de  la  chaudière, 
pour  multiplier  les  communications  tle  la  chaleur.  Le  cendrier  peut  être  placé  ,  soit 
hors  de  la  chaudière,  s'ouvrant  perpendiculairement  à  son  fond,  soit  au-dedans, 
s'ouvrant  dans  une  direction  horizontale  ,  selon  des  considérations  particulières  appré- 
ciées par  l'auteur. 

Oreinecke  a  aussi  appliqué  ses  principes' à  la  construction  des  appareils  dislillatoiresj  , 


(  7^'  ) 
il  propo.-e  d'en  faire  les  chapitaux  en  bois ,  et  de  les  doubler  en  métal.  Alors  le  rcfri- 
gcranl  se  met  hors  de  l'appareil ,  et  consiste  en  un  tuyau  de  métal  entouré  d'une  «  oloune 
d'eau  ,  conienue  dans  un  cylindre  de  bois  ;  c'est  une  espèce  de  serpentin.  Par  là  on 
évite  la  cliiile  des  gouttes  refroidies,  qui  dans  les  autres  appareils,  oit  le  réfrigérant 
est  adaplé  au  cliapileau  ,  tombent  en  partie  dans  la  cucurbile  ,  y  opèrent  un  réfroi- 
dissenjent  dans  le  liquide  qu'on  distille  ,  et  augmentent  proportionnellement  la  dépense 
des  combustibles.  On  épargne  aussi  la  grande  dépense  qu'entraînent  les  ciiapiteaus 
faits  entièrement  de  métal. 

Tous  ces  détails  sont  exposés  et  appréciés  dans  un  mémoire  remarquable  par  sa  clarté 
et  sa  précision. 

La  multitude  des  applications  dont  est  susceptible  cette  construction,  soit  pour  les 
ëbuliilions  ,  soit  pour  les  appareils  distillatoires  ,  ont  déterminé  le  bureau  de  consul- 
tation des  arts  et  métiers  à  accorder  provisoirement  à  l'auteur  le  médium  des  récom- 
penses nationales  de  la  première  classe ,  se  réservant  d'augmenter  cette  récompense 
quand  l'exécution  en  grand  aura  confirmé  les  espérances  que  font  concevoir  les  succès 
déjà  obtenus. 

On  est  occupé  en  ce  moment  à  construire  en  grand  ,  à  l'Arsenal  de  Paris  ,  un 
appareil  à  la  manière  du  citoyen  Oreinecke. 

Voyez  la  figure  i".  planche 

A'  Cuve  ou  chaudière  faite  de  douves  assemblées  et  cercîées  en  fer  aaa. 
B.   Fourneau  central  avec  le  cendrier  horizontal   C,   ouvert    hors  de   la  chandièr* 
en   c,  comme  le  foyer  l'est  en  D. 

E.  Cheminée  qui  sort  de  la  chaudière,  après  avoir  passé  dans  le  liquide  qui  y  est 
conlenu, 

F.  Espèce  d'auge  ou  de  cuve  allongée  ,  oii  le  tuyau  entre  au  sortir  de  la  chaudière 
plongé  dans  l'eau. 

G.  Ft.obinet  par  lequel  l'eau  de  cette  auge  échauffée  par  le  tuyau,  est  versée  dans 
la  chaudière  ,  pour  la  remplir  à  mesure  que  l'évaporation  se  fait. 

hli.  Endroits  oii  les  issues  du  fourneau  joignent  la  chaudière,  de  manière  à  laisser 
entre  le  bois  et  le  métal   une  lame  de  liquide. 

Nota.  Quand  le  cendrier  est  vertical ,  il  s'ouvre  par  le  fond  de  la  chaudière,  qui 
alors  est  plus  échauffée,  et  l'on  met  *au-dessous  un  vase  plein  d'eau,  pour  recevoir 
les  cendres  et  les  petits  charbons. 


Paris.     T-'eiitôse    et    Germinal,    an    2. 
HISTOIRE     NATURELLE. 


Soc  ?iîiLO!M.  François-Pierre-Nicolas  Gillet,  se  trouvant  l'été  dernier  dans  le  département  de  la 
Dordcigue  ,  prit  des  informations  relativement  à  l'oxide  de  manganèse  connu  dans  le 
commerce  sous  le  nom  de  pierre  de  Périgueux.  Il  reconnut  bientôt  que  celle  substance 
ne  se  Irouvoit  point  dans  les  environs  de  la  commune  dont  elle  porte  improprement  le 
nom  ,  et  qui  n'est  entourée  que  de  terreins  calcaires.  Il  apprit  qu'elle  se  trouvoit  à 
huit  lieues  de  Périgueux  vers  St.-Joan-de-Colle  ,  dans  le  district  d'Exideuil  ,  canton  de 
Thiviers.  Elle  est  particulièrement  abondante  au  hameau  de  Sa(|uel,  dépendant  de  la 
comniune  de  St.-]\Iartin  de  Fresseiiigas.  S'élant  rendu  dans  cet  endroit ,  il  la  trouva 
répandue  sur  les  terres  labourées ,  et  dans  les  vignes  en  petits  morceaux  d'une  dureté 
moyenne  ,  de  couleur  de  rouille  à  l'evlérieur,  brune  on  d'un  noir  violet  à  l'intérieur. 
Lorsqu'on  en   désire  une  plus  grande  quantité  ^   on  fait  des  fouilles  de  quelques  pieds  de 

profondeur 


(  7V   )  ^ 

profondeur  daus  une  lerre  argilleuse  jiniii;Ure  ,  niclée  de  beaucoup  de  jaspe  jaune', 
tciulj-e  ,  a  i'clat  de  Hechslein  rjucliliielois  parsemé  de  dendriles  noires  élégaiiles,  for- 
mées par  le  Miani^aiièse  ,  on  IV  trouve  en  rognons  a-piMi-près  de  même  que  les  mines 
de  fer  de  transporl.  Le  ('.  C>iriel  _y  a  reiu  oniré  une  masse  de  Icclisiein  jaunâtre  ,  enve- 
loppant un  beau  groupe  de  mangant  se  en  stalactite  manieloiiée  et  tcuiire.  Il  en  a  rapporté 
quelques  UiOrceaux  qi^i  offrent  le  velouté  le  plus  agréable.  11  s'en  trouve  du  ]ioiuS  do 
plusieurs   livres. 

Le  lieu  oii  se  trouve  cette  mine  <Ie  manganèse  ,  est  élevé  et  silné  au  passage  du  calcaire 
au  gneiss,   qui  lom  lie  aux  grauils.  i     /^  . 

Tout  ce  qui  l'environne  du  cAlé  du  nord  et  du  couchant  est  de  Gneiss.  Le  terreiu  cal- 
caire le  borne  au  miili.  Il  paroit  nue  le  mangiuèse  affecte  volontiers  cette  posi.ion.  l>-ns 
le  pavs  ,  on  le  counolt  sous  le  non»  de  pierre  de  couleur  ,  soii  a  cause  de  sa  couleur,  d'un 
Lrun"violet  ,  soit  à  raison  de  l'us.ige  qu'«n  en  fait  dans  les  verreiies.  Cet  arrondissement 
étoildans  la  dépendance  des  moines  de  l'abbaye  de  la  Hes  rouse  ,  qui  s'éloient  réstrvés 
l'exploitation  exclusive  de  ce  minéral  ,  et  ne  permelloient  p.i^  même  aux  liali...iiS  de  le 
ramasser  dans  leur  projire  cbarnp.  On  le  vencioit  av.ml  la  réjoluiiou  ic  à  i5  sous  le 
quintal  stir  le  liea  ,  et  ">  liv. ,  rendu  a  Anmialéuie,  éloigné  .le  jc.  mi.le  toises  ,  où  il  peut 
être  embarqué  sur  la  Charente.  Le  prix  en  seroit  beaucoup  plus  considérable  aujour- 
d'hui, sur-tout  par  le  défaut  de  bêtes  de  sojume  pour  le  transport.  Un  pourroil 
s'adresser,  pour  en  avoir,,  au  CFougade,  maire  de  St.-Mariiu. 

P  n^Y  s  I  Q  Ll  E. 

Obseri'ations  sur  le  mètre,  ou   l'unité  usuelle   des  mesures  linéaires 
républicaines ,  par  le  C  Hauv. 

Le  mètre  considéré  physiquement  est  la  dix-millionième  partie  de  la  distance  entre    Soc.  piiilom. 
l'équateur  et    le   pôle   boréal ,    et  cette  partie  ,   d'après  la    déterujination   provisoire  à 
laquelle   on  on  s'est   arrêté  ,   revient  à  environ  5  pieds  i  i  lignes  -r-^-  de    la  mesure  ac- 
tuelle ,    ensorte  que   les    étalons    du   mètre  ont  été   exécutés  conformément  à  ce    rap- 
port. Il  se  pré'ienle  ici  une  difliculté  qui  ui'a  paru  mériter  d'être  éclaircie. 

Le  mètre  physique  est  une  quantité  bien  déterminée,  et  qui  n'est  loint  susceptible 
des  variations  continuelles  que  subissent  les  niétaux  qu'on  emploie  pourfaire  les  étalons 
des  mesures  linéaires.  Comment  ces  étalons  peuvent-ils  représenter  ,  avec  une  aussi 
grande  précision  que  celle  d'un  centième  de  ligne,  le  tvpe  de  l'unilé  de  mesure  tel 
que  la  nature  le  donne,  c'est-à-dire,  dégagé  de  toute  variation  sensilsle?  Un  mètre 
exécuté  en  cuivre  ou  en  fer,  s'allonge  ou  se  raccourcit  continuellement  par  les  clian- 
gemens  de  la  température.  Où  est  le  terme  de  comparaison  auquel  se  rapporte  celte 
longueur  de  5  pieds  ii  lignes— W,  qui,  suivant  les  résultats  annoncés  par  les  auteurs  du 
système  ,    donne  la  juste  valeur  du  mètre?  ,      .     .       , 

Pour  répondre  à  cette  question  ,  il  faut  remarquer  que  la  détermination  provisoire  du 
métré  a  été  tirée  des  résultats  de  Lacaille,  qui  étoient  des  opérations  faites, vers  le  milieu 
de  ce  siècle,  sur  l'arc  qui  traverse  la  France  du  midi  au  nord.  (Jr  les  perches  qui  ont 
servi  à  ces  opérations  ,  avoient  été  étalonnées  sur  la  toise  de  fer  de  la  ci-devant  Académie 
des  Sciences,  à  l'S  d.  de  température,  suivant  le  thermomèire  de  réaumnr,  u  (lù  il 
réjiihe  que  la  véritable  longueur  du  mètre  est  une  dimension  de  5  p.  n  l.  -nr»-  t  P^'i^^  a 
à  la  même  température  sur  la  toise  dont   il  s  agit. 

Tel  est  le  principe  qui  a  servi  de  guide  ,  pour  construire  l'étalon  du  mètre  en  cuivre 
jaune.  Mais  on  a  ramené  la  longueur  de  celte  mesure  à  la  température  de  ro  d.  ,  qui  est 
la  température  moyenne  ,  du  moins  dans  notre  climat ,  et  l'on  y  est  parvenu  ,  d'après  les 
observations  faites  sur  les  dilatations  du  cuivre  et  du  fer,  dont  la  première  est  d'en- 
viron  ^~-  de  la  longueur  totale,  et  la  seconde  de  —;izT  pour|chaque  degré  de  Réauniur, 

Il  résulte  de  ces  quantités  de  dilatation ,  qu'un  luèlre  de  cuivre  s'allonge  ou  se  raccourcit 

K 


(  74'  ) 

d'environ  ~t  de  ligne ,  et  un  mètre  de  fer  d'environ  -—-^  de  ligne  ;  à  mesure  que  la 
température  nionle  ou  descend  d'un  degré. 

L'élcilon  du  inèlre  représente  donc  exactement  l'unilé  de  mesure,  lorsque  la  lenipé- 
ratnre  dans  laquelle  il  se  trouve  est  de  lo  degrés. 

Après  que  l'on  aura  terminé  les  opérations  sur  l'arc  compris  entre  Barcelonne  et  Dun- 
kerque  ,  qui  doit  donner  la  mesin-e  défiailive  ,  il  pourra  se  faire  que  celle  mesure  dif- 
fère de  celle  qui  a  été  adoptée  provisoireuieni.  Mais  d'après  l'idée  lieureuse  du  C.  La- 
grange  ,  il  ne  sera  pas  nécessaire  de  f.iire  de  nouveaux  étalons,  ui  même  de  retoucher 
ceux  qui  existent  déjà.  11  suffira  de  chercher  à  quelle  teuipéralure  ces  éîalons  devront 
être  considérés  ,  pour  repré.'enier  la  mesure  détinilive  ,  puis  de  prendre  ceite  lempé- 
rature  pour  le  terjue  auquel  se  rappurtcra  la  longueur  du  mètre;  et  l'on  est  comme 
assuré  d'avance  ,  par  les  réstiltats  qui  se  déduistml  de  ce^qiii  a  déjà  été  fait  relativement 
à  la  mesure  définitive  ,  que  la  différence ,  s'il  y  en  a  une  ,  sera  peu  considérable. 

ARTS     ET     METIERS. 

Bureau    de  Le  C.  Bachelier  a  présenté  un  instrument  qu'il  appelle  Iconostrophe  ,  nom  qui  indique 

toivsui-TAT.  DKS  la  propriété  qu'il  a  de  renverser  les  objets  à  la  vue.  Cet  ins:rumeul  est  un  prisme,  dout 
ARTS  ET  MET.  deux  des  surfaces,  savoir;  celle  qui  se  tourne  vers  l'objet,  et  celle  par  où  l'œil  re- 
garde ,  peuvent  faire  entr'elles  un  angle  depuis  72  jusqu'à  90  degrés,  suivant  la  nature 
de  l'œil  qui  s'en  sert.  Le  C.  Bachelier  a  logé  ce  prisme  dans  un  lujau  conique,  ajusté 
sur  une  monture  de  besicles  ,  en  sorte  qu'on  ueut  le  porter  sur  le  nez  ,  comme  les 
lunettes  ordinaires,  il  n'empêche  pas  d'j  mettre  en  même  tenis  celles-ci,  et  l'on 
peut  se  servir  alternativement  de  l'un  et  l'autre  de  ces  instrumeiis  sans  les  déranger. 

La  propriété  ([u'a  le  prisme  de  renverser  les  objets  à  la  vue,  quand  on  les  regarde  au 
travers  des  surfaces  indiquées  plus  haut ,  est  connue  depuis  long-lems  ;  elle  est  due  à  ce 
que  le  ra_yon  de  luiuière  ,  pénétrant  la  substance  du  prisme  plus  dense  que  l'œil  ,  va 
gagner  la  surface  postérieure  ;  mais  en  la  franchissant^  il  rencontre  la  surface  de  l'air 
sous  un  angle  de  45  degrés,  et  on  sait  que  dans  ce  cas  ses  rayons,  loin  de  pénétrer  l'air, 
rentrent  dans  le  prisme  pour  ressortir  par  sa  troisième  face.  En  rentrant  dans  le  prisme  , 
ses  rayons  se  croisent ,  et  l'œil  qui  les  reyoit ,  voit ,  comme  on  se  le  figure  aisément,  l'objet 
renversé,  (^etle  disposition  du  prisme  lui  donne  d'ailleurs  l'avantage  de  n'offrir  aucune 
espèce  d'iris. 

Le  C.  Bachelier  s'est  proposé  ,  en  inventant  son  instrument,  d'aider  les  graveurs  et 
les  dessinateurs  qui  sont  obliges  de  faire  des  copies  à  contre-sens  de  l'original  qu'ils 
peuvent  voir,  au  moyen  de  Vlco7i6strophe ,  dans  le  sens  de  leur  travad  ,  quelque 
position  qu'ils  veuillent  lui  donner  :  car  le  tuyau  qui  porte  le  prisme  ,  étant  mobile  sur 
son  centre  ,  en  le  faisant  tourner  ,  on  peut  amener  en  apparence  les  objets  dans  la  position 
qu'on  veut.  Les  miroirs  produisent,  il  est  vrai  ,  les  mêmes  effets,  et  les  graveurs  en 
font  ordinairement  usage  pour  les  obtenir;  mais  ils  ne  rendent  pas  les  objets  aussi  uet- 
temcut  qu'on  les  voit  à  travers  un  prisme  de  Cristal;  ils  doublent  les  distances  de  l'image 
de  Tobjet  à  l'œil,  et  ils  sont  bien  plus  einbarrassans  à  disposer,  s'il  s'agissoit  sur-tout 
de  faire  souvent  changer  en  apparence  l'objet  de  position. 

CHIMIE. 


Extrait  des  annales  de  Chimie  de  Crell  lygS. 

Soc.  PHiLOM.  T.  Lowilz  a  découvert  qu'une  dissolution  du  muriate  de  soude  étant  évaporée  sur  le 
feu  jusqu'à  pellicule,  et  exposée  ensuite  à  une  température  de  168  degrés  au  thermomètre 
de  Delisle  ,  le  muriate  de  soude  cristallisoit  en  grandes  tables,  parfaitement  transparentes 
et  limpides  qui  avoieutsix  côtés  égaux,  dont  quatre  avoient  leurs  bords  aigus,  et  dont 
deux  opposés  l'un  à  l'autre  ,  les  avoient  plats.  Les  plus  grands  de  ces  cristaux  avoient  en- 
viron 2  pouces  de  diamètre  et  une  ligne  d'épaisseur.  Ils  contenoient  l\^  parties  sur  cent 


(  75'  ) 
d'eau  de  crislallîsalion  ;  mais  ils  se  foiuloii.iu  à  la  température  naturelle  do  \!^i  degrés  de 
Delisle.  En  se  l'undaul,  I'imu  de  la  crislallisulioii  étant  en  trop  petite  qiiunlité  pour  tenir 
tout  le  sel  en  dissolution,  la  plus  grande  partie  de  celui-ci  »e  preiipitoit  sous  la  i'oruie 
d'une  poudre  blanclie  ,  semblable  a  du  sable  fin,  et  dont  l'-s  particules  sont  des  cubes 
eitrèiueinent  petits»(]ette  poudre  est  un  uiuriate  de  soude  très-pur,  dont  la  dissolution 
n'est  troublée  en  aucune  manière,  ni  par  l'acide  oxalique,  ni  par  le  nitrate  de  barjle. 
Il  paroil  qu'on  pourroit  employer  ce  moyen  pour  se  procurer  une  dissolution  de  sel 
inai-in  part'ail*nient  pure.  Ces  cristaux  tombent  uussi  en^eiUorescent  e  dans  un  air  sec  «t 
Irès-tVoid,  et  il  en  résulte  une  poudre  blanche  <]ui  ressemble  a  de  la  farine.  T.  Lowitz 
observe  qu'on  ne  peut  pav  attribuer  cette  cris  dlisali(jn  à  la  congcllation  de  l'eau  ;  car  , 
i".  ces  cristaux  salins  sont  plus  lourds  que  la  clissolutiou  ,  et  riStenl  au  ibiid  5  au  lieu 
que  des  crislinx  de  glace  seroient  plus  légers  et  surn  g 'roient.  ?.'.  (in  sait  que  le  sel 
marin  résiste  à  l'action  de  la  gelée  et  fait  même  fondre  la  glace. 

Il  termine  par  faire  coimoitre  un  pliénomène  Ibrt  agréable  ,  qui  a  lieu  lorsqiie  l'on 
transvase  rapidement  la  dissolution  saline ,  exposée  à  un  grand  degré  de  tndd  ,  au  moment 
qu'elle  commence  à  cristalliser.  Il  se  forme  au.si-tôt  dans  toute  la  uissoluli(;n  ues  paillettes 
de  sel  de  forme  hexagone  qui  ,  en  se  précipitant  très-lentement,  augmentent  dans  toutes 
leurs  dimensions  ,  et  par  leur  extrême  Jténuité ,  réilécliissent  av^  c  beaucoup  d'éclat  toutes 
les  couleurs  de  l'iris.  Ce  beau  phénomène  a  lieu  avec  d'autre  sels  ;  mais  ici  il  est  beaucoup 
plus  sensible  pur  la  surface  plus  étendue  que  présentent  les  paillettes. 


Paris.    Floréal  et  Prairial,  an  2. 

PHYSIQUE. 

Observation  sur  la  Dilatation  de  l'Eau,  par  leC.  Hauy. 

\Jn   résultat  du    travail    de    la  commission   des    poids    et  mesures    pour   déterminer     Soc.  PHILOM. 
l'unité  des  poids  républicains,   a   fait   naître  une  difficulté  qui  a  été  proposée  a   cette 
commission  par    des  citoyens  éclairés,   et  dont  il   peut  être  intéressant  de   publier  la 
solution. 

L'imité  dont  il  s'agit ,  ou  le  grave  ,  est  le  poids  du  décimètre  cubique  d'eau  disillée, 
pesée  à  la  température  de  la  glace  fondante  et  dans  le  vuide.  Ce  poids  répond  à 
3  livres  5  gros  4g  grains  de  poids  de  marc.  D'une  autre  part  ,  l'unité  usuelle  des 
mesures  de  capacité  ou  le  cadil ,  est  une  mesure  égale  au  décimètre  cubiij  le.  Ëa 
conséquence,  le  cadil  doit  contenir  exactement  un  grave  d'eau  dis  illée  ,  en  suppo- 
sant les  conditions  énoncées  ci-dessus.  Mais  comme  l'étalonnage  se  f..iL  a  l'air  libre, 
et  que  ,  de   plus,  on  est  convenu    de  le   faire   à   lo   d.  de  Iléaumur ,  on  ajoute  du  côté 

giit. 
de  la  balance  OLi  est  placé  le  cadil   rempli  d'eau  distillée  à  cette  température   i,-*?.  ou 
environ  23  graine,   pour    récompenser   la  perte  que  l'eau  fait  de  son  poids  dans  l'air^ 

g"f  ,,  .         ,  , 

et  o,'")  )  ou    10   grains,  pour  1  augmentation  de  température. 

Il  suit  de  là  que  l'eau  se  dilate  d'environ  o,ooo5î  de  son  volume,  depuis  le  terme 
de  sa  plus  grande  contraction  ,  jusqu'à  10  d.  de  Réaumur.  Mais  suivant  Piéaumur 
et  Mollet ,  la  dilatation  totale  de  l'eau,  depuis  zéro  jusqu'à  80  d.  ,  eU  o,o'7  du  volume; 
et  il  semble  d'abord  qu'en  prenant  le  de  cette  dilatation  ,  on  dcvvoii  avoir  o,ooo51  , 
comme  l'a  trouvé  la  commission  des  poids  et  mesures  ,  par  la  dilatation  à  io,d.  ,  tandis 
que  le  j  de  o,o>7  est  a-peu-prés,  0,004(32,  quantité  qui  l'emporte  piès  de  ncul  lois 
sur  o,ooo5^. 

Pour  concilier  ces  deux  résultats  en  apparence  contradictoires,  il  faut  remarquer 
que   dans    une  latitude  aussi  grande  que  celle  à  laquelle   s'étendent  les    expériences 


C  76'  ) 
dont  ils  sont  déiluits  ,  les  dilatations  de  l'eaa  ne  sont  pas  proportionnelles  aux  angmen- 
talious  de   ch:.!e:ir,   lUi.is  varient  dans  un  plus   gra-id  rapport,  en   soite    que    ceile-.-ci 
étant  supposées  anitori»ies,Ies  premières  sont  représentées  par  les  ordonnées  d'une  coiirbe, 
lesquelles  croissant  sur-tout  rapileu'jat  aux  appi-oches  du  tenue  de  l'eau  bouillante. 

Ou  concevra  aisé  uent  que  cela  doit  être  ainsi  ,  eu  considérant  ^ue  quand  la  dis- 
Tance  entre  les  molé'.ules  s'est  accrue  elle— même  à  un  certain  point  ,  par  la  force 
élas;i![ue  du  calorique  qui  interviejil  pour  les  séparer ,  l'alfinité  qui  n'agit  très-forte- 
ment qu'a  une  irès-peute  disiance  du  contact  doit  s'aftoiblir  plus  prompiement ,  en 
sorte  qu'a  des  quanlilés  addiii  >uin;lles  égaies  de  caloriq  je  ,  répundeiu  des  différences 
toujours  plus  grandes  relativemeni  a  la  (.li.uinuliou  de  l'altini  é  ,  ei  par  (.oiiié(uent  la 
di'atali.iu  doit  auguienler  par  des  degrés  qui  vont  toujours  en  croissant.  Cet  ef/et  aura 
lieu  sur-Iout  aux  approches  du  terme  de  l'eau  houillanie  ,  oii  l'alfiuilé  étant  entière- 
ment vaincue,  le  calorique  jouit  de  toute  sa  force  pour  convertir  l'eau,  en  un  fluide 
élastique  capable  de  reaiplir  un  espace  incoiuparabl«uient  plus  grand  que  celui  qu'elle 
occupoit  dans  l'état  de  simple  fluiJi.é. 

Il  résulte  eiu;ore  de  là  que  ce  qu'on  a  dit  ailleurs  des  dilatations  que  subissent  le 
cuivre  et  le  fer,  pour  chaque  degré  de  Réaumur,  n'a  lieu  sensiblement  qu'à  des 
températures  où.  les  métaux  sont  encore  loin  de  la  fusion,  c'est-à-dire  du  terme  auquel 
l'action  du  calorique  acquiert  une  grande  prépondérance  sur  l'affinité. 

CHIMIE. 


I 


Soc    PIIILOM.         ^^  ^*  Van-TNIons  ,  associé  de  la  société  à  Bruxelles,  communique  les  expériences  faites 
par  cinq  chimistes  hollandais  ,  sur  l'intlammation  d'un  mélange  de  soufre  et  de  quel- 
jues  métaux  dans  des  circonstances   qui   semblent  exclure   la  possibilité    du  concours 
gaz  oxigène  ou  air  vital. 

Du  soufre  dépouillé  de  tout  acide  par  l'ammoniaque  et  par  le  lavage,  et  soigneu- 
sement séché,  étant  joint  à  de  la  limaille  de  cuivre,  de  fer,  d'étain  ,  de  plomb  qui 
n'étoient  pas  du  tout  oxidés,  a  brûlé,  avec  une  très-vive  flamme  ,  i"..  dans  des  phiules 
à  ouverture  étroite  ,  où  le  soufre  seul  se  volalilisoit  sans  s'entlanimer  ;  2°.  dans  le  vuide  j 
5".  sous  des  cloches  ,  dans  les  gaz  azote  hydrogène  et  acide  carbonique  ;  4°-  dans  des 
lubes  pleins  de  mercure   ou   pleins  d'eau. 

Si  ,  au  lieu  des  métaux  que  nous  venons  de  nommer,  on  employoit  de  la  limaille 
de  zinc,  l'intlammation  n'avoit  lieu  qu'à  une  très-forie  chaleur 5  niais  le  mélange  une 
fois  enflammé  ,  brûioit  avec  plus    de  vivacité  et  avec  détonation. 

L'antimoine  ,  le  bismutli ,  le  cobalt  et  le  mercure  ne  donnèrent ,  avec  le  soufre  ,  au- 
cune marque  d'inflammation.  Les  sulfures  métalliques,  mis  en  expérience,  ne  pré- 
sentoient  pas,  après  celle  inflammation,  la  plus  légère  apparence  d'oxidation.  Ils 
décomposoient  l'acide  nilrique  dans  des  proporlions  parfaitement  correspondantes, 
soit  qu'ils   eussent  brûlé  ou  non. 

Le  soufre  seul,  les  métaux  seuls,  ou  avec  le  charbon  et  le  phosphore,  traités  de 
la  même   manière,    ne  produisirent  pas    la    moindre  iullanimalion. 

Ces  expériences,    répétées    par  Van-Mons,   lui  ont    donné   les   mêmes  résultats,  à 

quelques    légères   variations    près.    Ce   chimiste   a    trouvé,    à  cette  occasion,   que   le 

'^soufre  ,   même  lavé  avec   l'ammoniaque  ,  contenoit   toujours  une  portion  d'oxigène    et 

donnoit    du  gaz    carbonique    étant    distiUé  avec  du    charbon   à   l'appareil  pneunialo- 

chiniique ,    tandis  que   le  charbon  bien   pur    n'en   donnoil  pas. 

Avant  fait  brûler,  à  l'air  libre,  des  sulfures  métalliques,  il  a  observé  un  dégage- 
ment considérable  d'acide  sulfureux  qui  n'a  cessé  qu'avec  l'exlinclion  des  sulfures. 
Avant  traité  ensuite  la  masse  éteinte  avec  du  charbon  sous  du  mercure,  le  gaz  acide 
carbonique   qui  s'en  est  dégagé  n'étoit  pas  en  volume  sensiblement  plus  considérable,  Jl 

que  celui  qui  s'étoii  dégagé  des  sulfures  formes    hors  de  contact  avec  le   gaz  oxigène:  ■ 

d'où  \'an-Mons  conclut   que  le  gaz   oxigène  fixé   avoil  servi,   en    totalité,   à  former,  ■ 

avec  le  soufre  ,    du  gaz  suli"urcux  ,    et  point  d'oxidc   de  cette  substance. 


(  77'  ) 
Il  regarde  comme  insuffisante  ,  pour  expliquer  l'inOamniation  des  sulfures  dans 
l'expérience  des  cliimistcs  liolluiidais  ,  la  supjDoiilion  du  pabSi.ge  de  l'oxigéne  du  soufre 
dai'S  le  niélal  ;  il  s'arrête,  en  con^cquetlce  ,  à  une  iiulrc  cxp!icalion.  Cette  explica- 
tion consiste  a  adiuellrc  dans  les  sulfures  melatliqucs  une  c;ipucil(;  j)()ur  contenir  le 
calorique  beaucoup  inl'cncurc  à  la  capacité  réunie  du  scul're  et  des  métaux  qui  les 
Comi'Osent  .  dans  lequel  cas  l'excédant  dfi  calorique  doit  devenir,  en  se  dég. /géant, 
sensible  à  nos  sens.  La  société  pliiloniathiqiie  a  invité  les  CC.  Darcet ,  Pelletier  et  Oillet , 
trois  de  ses  Hienibres  ,  à  répéter  ces  expériences  ,  et  à  examiner  sur-tout  si  lu  décompo- 
sition de   l'eau   ne    ibueroit  pas  un  grand  rôle  dans  ces  phénomènes. 

Extrait  d'un  Happort  fait  au  comité  de  salut  public  ,  sur  l' extraction 
de  la  Soude  du  Sel  mariti  ,  Muriate  de  Soucie. 

La  soude  est  d'un  grand  usage  dans  les  arts.  Les  circonstances  présentes  privent  la  Soc.  fiiilom. 
France  de.  celle  que  lui  procuroit  le  commerce  d'Espagne,  de  Sicile  tl  du  Levant, 
et  qui  résulte  delà  combustion  des  plantes  niarilimes.  Cette  pénurie  a  ramené  l'atten- 
tion silr  les  procédés  chimiques  par  lesquels  on  peut  l'extraire  du  muriate  de  soude. 
Tous  les  citoyens  qui  avoient  des  connoissances  en  ce  genre,  les  ont  communiquées 
aux  commissaires  nommés  par  le  comité  de  salut  public,  pour  les  recueillir.  De  ces 
procédés,  les  uns  rentrent  dans  ceux  qui  étoient  déjà  connus  et  emplo_ycs  en  petit 
parles  chimistes;  les  autres  sont  propres  à  être  exécutés  en  grand,  et  l'ont  été  en 
effet.  Parmi  ces  derniers  ,  les  commissaires  en  ont  distingué  particulièrement  deux 
qui  ont  été  exécutés  en  grand  ;  l'un  à  la  manufacture  de  Javelle  ,  l'autre  à 
Franciade, 

Par  le  premier,  la  soude  est  extraite  du  sulfate  de  soude ,  au  moyen  du  fer  réduit 
en   petites  parties. 

Par  le  second  ,  le  sulfate  de  soude  est  décomposé  au  moyen  du  chaiLon  et  de  la 
craie  ,  et  on  obtient  une  soude  fort  semblable  à  la  soude  du  commerce  et  de  la 
craie  sulfurée  :  ce  procédé  a  été  employé  avec  un  plein  succès  par  les  CC.  Leblanc  et 
Di'ié.  C'est  aussi  par  le  moyen  de  la  chaux  que  la  nature  opère  la  décomposition  du 
muriate  de  soude,  et  donne  naissance  aux  efflorescences  de  carbonate  de  soude  que 
plusieurs  observateurs  ont  remarqué  sur  certains  murs  .  et  que  les  CC.  Deyeiix  et 
Parmentier  ont  trouvé  en  assez  grande  quantité  dans  les  communes  maritimes  ,  depuis 
Ostende  jusqu'au  llàvre,  pour  procurer  une  ressource  nouvelle. 

Un  troisième  procédé,  inventé  par  les  CC.  Malherbe  et  Athenas,  consiste  à  dé- 
composer immédiatement  le  muriate  de  soude  au  moyen  du  sulfate  de  fer.  Les  com- 
missaires pensent  que  ce  procédé  est  le  plus  économique  de  tous  ,  sur-tout  si ,  au 
lieu  d'employer  le  sulfate  de  fer  du  commerce  ,  on  fait  usage  du  sulfate  de  fer  con- 
tenu dans  les  pyrites,  les  tourbes  et  charbons  pyriteux  ,  etc.  Ils  se  sont  assurés,  par 
des   expériences,   que  ce   moyeu  réussissoit   compleltement. 


Paris.   Messidor  et  Thermidor,  an  2. 
PHYSIQUE. 


Le  G.  Clavelin  vient  de  présenter  au  Bureau  de  Consultation  des  Arts  et  IMétiers  ,  un        Bi/REAt'    ttî 
ouvrage  sur  la  Caminologie  ,  dont  le  but  est  de  déterminer  par  l'expérience ,  quels  doivent    consultât»    des 
être  dans  nos  habitations  ,   les  proportions  des  cheminées  ,   les  dimensions  de  toutes  leurs      art5  1iT  mi't. 
parties  et  leurs  rapports  avec  les  ouvertures  par  lesquelles   l'air  se  renouvelle,  afin  de 
préserver  nos  demeures  du  fléau  de  la  fumée. 

Cet   ouvrage ,   fruit  de  vingt   ans    de    travail ,    contient    une    multitude   c'tonnanle 


(  7S'  )  _ 
d'expériences  variées  de  toutes  les  manières  ,  dirigées  suivant  un  plan  qui  n'avoit  encore 
été  convjU  par  personne^  couronnées  par  des  résultats  qui  jettent  un  nouveau  jour  sur 
les  phénuiuèuos  princip.iux  de  la  statique  de  l'air  et  du  t'eu ,  plusieurs  desquels  n'ont  été 
jusqu'ici  qu'iuipjrfuiteinent  appréciés. 

Il  est  divisé  eu  irois  parties.  La  première  traite  des  principes  physiques  de  la  statique 
de  l'air  et  du  teu  ;   la  seconde,  des  phénomènes  de  cette  statique  dans  nos  habitations  j 
la  troisième,   des  proportions  respe.lives  de  toutes  les  parties  de  nos  cheminées  ,  déter- 
minées par  une  méthode  expériniijntale  absolument  neuve,  et  dont  la  précision  ne  peut" 
être  conieslée. 

Parmi  les  expériences  dont  sont  remplies  les  deux  premières  parties ,  nous  en  ci'erons 
une  digne  d'une  aiienlion  p  iriculière,   que  le  C.  Cljvclin   a  laite  avec  le  poêle  sans 

fumée,  inventé  en  i6H(i  ,  p.ir  Dalesine.  (  V.  Journ.  de':  iiav.  an  i;>J':) ,  p.  85. Acad. 

des  Se.  ,  toux.  lo  ,  p.  6  )?.  Compte  rendu  par  Lamirk.  —  Traiis.  Philos,  dd  lu  Soc.  II. 
de  Londres  f   n"'  loi.  Expériences  de  Justel,  avec  fig.  ) 

INous  rappellerons  ici  que  ce  poêle  n'est  autre  chose  vju'un  s^  phon  renversé  ,  formé  <le 
deux  tnjaux  ,  l'un  court,  l'autre  allonge,  conimuniq.^ot  ensciiiblc  par  iin  tuvau  hori- 
zontal ;  le  tuj.iu  court  serL  de  foyer,  (^iiand  le  système  est  échauffé  ,  le  feu  ,  la  tlaiûme  et 
la  fumée  plongent  et  suivent  la  direction  d'un  courant  qiii  se  pi.r.e  du  tuyau  cour!,  par 
le  tujau  horiioiital ,  vers  le  tu/au  leplas  long  qui  sert  alors  de  cheminée;  et  dans  ce 
trajet,   la  fumée  qui  se  rabat  sur  les  charbons  ardens  ,  s'y  consume  et  s'y  detr.iit. 

Yoici  maintenant  l'expérience  du  C.  Clavelin  ,  aux  deux  extrémités  du  tujan  hori- 
zontal il  ajoute  deux  au  res  tiijaux,  et  le  tuyau  du  foyer  est  entre  deux.  Dans  l'expé- 
rieu.  e  dont  il  s'agit,  l'un  de  ces  deux  tuyaux  estbouclié,  l'autre  est  mobile  sur  le  tuyau 
horizontal  ,  de  manière  a  pouvoir  être  successivemeni  porté  de  la  direction  horizontale  à 
la  direction  verticale,  sans  perdre  sa  continuité  avec  le  tuyau  horizontal  auquel  il  est 
fixé  (  V.  fig.  ).  Le  loyer  est  allumé.  6i  pour  lors  le  tuyau  mobile  et  horizontal. 

la  fumée  s'élève  au-dessus  du  foyer  ainsi  que  la  iiainnie  ,  et  l'air  qui  l'alimente  foriue  un 
courant  entrant  par  l'extrémité  du  tuyau  mobile  et  dirigé  vers  le  luyuu  du  foyer.  Si  l'on 
soulève  peu-a-pcu  le  tuyau  mobile  en  le  rendant  successivement  de  plus  en  plus  oblique 
sur  le  tuyau  horizontal ,  dans  ce  cas ,  à  mesure  qu'il  s'élève  ,  au  lieu  d'un  seul  courant 
entrant,  il  s'en  forme  deux  dans  l'épaisseur  du  nièiue  tuyau,  l'un  entrant,  l'autre 
sortant  ;  plus  on  l'élève  ,  plus  le  courant  sortant  devient  fort;  enfi-.  le  tuyau  mobile  faisant 
un  angle  de  55  à  40  degrés  avec  la  partie  horizontale  qui  porte  le  foyer  ,  le  courant  entrant 
cesse  ,  et  le  courant  sortant  est  seul  en  activi:é  et  rcmplil  toute  la  capacité  du  tuyau  :  alors 
la  flanune  et  la  fumée  plongent  absolument  dans  le  foyer.  (  V.  fig. 

Le  C.  Clavelin  K.ii  encore  une  autre  expérience  fort  instructive  avec  le  même  ins- 
trument ;  dans  celle-ci ,  les  deux  tuyaux  des  extrémités  sont  verticaux,  et  tournés  en 
haut  :  tout  étant  ég.d  dans  l'un  et  l'atiire  tuyau  ,  et  le  foyer  étant  allumé  ,  l'air  plonge 
dans  le  foyer  et  se  partage  ég  dément  des  deux  côtés.  Mais  si  l'une  des  deux  branches  est 
maintenue  froide  l'autre  étant  chaude,  le  conraiit  s'établit  de  l'une  a  l'autre  ,  descendant 

Far  la  branche  froide  ,  ascendant  par  la  branche  chaude.  Si  l'on  plonge  celle-ci  dans 
eau  froide  ,   le  courant  change  ,   et  descend  pour  remonter  de  fautre  côié. 

En  général  l'air  dilaté  par  le  feu  ,  s:'.it  ,  d.uis  les  tuyaux  qu'il  traverse,  des  lois 
inverses  de  celles  qui  dirigent  le  mouvement  des  liquides  à  travers  les  branches  d'un 
syphon.  En  effet,  ([u'on  renverse  un  syphon  ,  et  que  ses  branches  soient  dirigées  en 
haut  ,  il  deviendra  alors  pour  les  fluides  plus  légers  que  l'atmosphère  ,  ce  qu'il  étoit 
auparavant  pour  les  liquides  plus  pesaus  qu'elle.  Le  fluide  léger  s'élèvera  par  la 
branche  la  plus  longue  ,  et  la  colonne  la  plus  longue  entraînera  la  colonne  la  plus 
cout'te,   suivant  les  lois  inverses  de  la  gravitation  ordinaire. 

Cette  théorie  établit  en  deux  mots,  dit  le  C.  Clavelin,  tout  le  système  de  la 
caminologie  ;  elle  est  parf.dtemcnt  démontrée  dans  les  expériences  variées  que  ce 
physicien  a  faites  avec  le  poêle  sans  fumée  ,  en  diversifiant  ses  formes  et  ses  pro- 
portions. 

Pour  ce  qui  est  de  la  partie  essentielle  de  l'ouvrage  du  C.  Ciayeliu  ,  il  est  impossible 


(  79'  ) 
de  donner  ici  une  idée  de  la  rauliilude  d'expériences  comparatives  par  lesquelles 
il  éUiMil  SCS  lésuilals  ,  soit  qu'il  varie  el  coiubme  limles  les  parties  de  ses  appircils 
suivant  dilléreiites  proporliuns  ,  soil  qu'il  cluiijje  les  iHiuen-ior.s  de  ses  Libératoires  j 
depuis  la  capjciié  de  6>oo  pieds  cubes  jusqu'à  celle  de  loo  pieds  cubes  seuleiiienij 
en  sorte  qu'il  suit  toutes  les  parties  du  courant  d'air  délenuiné  par  ses  foyers, 
depuis  son  entrée  dans  la  chambre  jusqu'à  sa  sortie  par  l'extrcniité  du  tuyau  de  la 
clieuiince  ,  et  qu'il  en  détermine  tous  les  degrés  d'accélération  de  la  manière  la  plus 
exacte,  en  parcourant  tous  les  intervalles  de  l'échelle  entre  les  extrêmes  opposés  des 
plus  grandes  et  des  plus  petites  proportions.  Il  dresse  de  tout  des  tables  compara- 
tives ,  dans  lesquelles   on  voit  d'un  coup-d'œil  tous  les  rapports  de  ses  expériences. 

Mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  ,  c'est  l'idée  qu'a  eu  l'auteur  de  peser  u  la  ba- 
lance ,  et  la  ibrce  d'ascension  de  la  fumée  dans  le  tuyau  ,  el  la  force  aflluente  de  l'air 
qui  entre  par  les  ouvertures  des  chambres  dans  lesquelles  il  tait  ses  expériences.  Il 
se  sert  de  deux  balances  doiU  les  fléaux  sont  très-sensibles,  et  dont  un  des  plateaux 
est  un  plan  de  tôle  proportionné  aux  ouvertures  auxquelles  il  est  adapté  ;  l'une  de 
ces  balances  est  placée  à  l'extrémité  du  tu_yau  de  la  cheminée  ,  afin  de  peser  l'ascen- 
sion de  la  fumée  ,  une  autre  est  établie  dans  une  conduite  qui  aboutit  à  une  coulisse 
qui  sert  au  renouvellement  de  l'air  pour  peser  la  force  avec  laquelle  cet  air  se  pré- 
cipite sur  le  feu.  Il  J  a  cette  différence  entre  ces  deux  balances,  que  dans  l'une  le 
courant  agit  sur  le  plateau  par  dessous  ,  et  que  c'est  par  le  poids  qu'il  soulève 
qu'on  peut  juger  de  sa  force  j  et  que  dans  l'autre  le  courant  se  précipite  au-dessus  du 
plateau  ,  et  est  estimé  par  la  quantité  de  poids  qu'il  contre-balance.  Le  C.  Ciavelin 
est  le  premier  caminologisie  qui  ait  eu  cette  idée.  Le  moindre  changement  dans  les 
proportions  de  ses  appareils  est  immédiatement  el  constamment  senti  par  la  balance, 
et  la  précision  dos  observations  que  fournit  ce  niojen  ingénieux  ,  en  démontre 
l'avantage  et  l'utilité. 

JN(.us  passerons  sous  silence  un  grand  nombre  de  théorèmes  qui  résultent  de  la 
comparaison  des  différens  phénomènes  offerts  par  ces  expériences  ,  et  constatés  par 
des  épreuves  réitérées.  Nous  ne  donnerons  ici  que  la  conclusion  gétiéral^:  il  résulte 
de  cet  ouvrage  que  ,  dans  toute  cheminée  dont  le  tuyau  aura  au  moins  5o  pieds 
d'élévation  (une  hauteur  moindre  ne  peut  être  mise  à  l'abri  du  refoulement  de  la 
fumée),  la  meilleure  proportion,  celle  dont  il  faut  se  rapprocher  autant  qu'il  est 
possible,  est  celle  o"u  le  luvau  de  cheminée  forme  deux  pyramides  conliguës;  l'une 
supérieure  dont  la  base  ,  prise  à  six  ou  sept  pieds  au-dessus  de  l'àtre  ,  seroit  de  96 
pouces  quarrés  ,  et  le  sommet  à  l'issue  du  tuyau  seroit  d'un  tiers  moindre  que  cette 
base,  c'est-à-dire  de  64  pouces  ;  l'autre  inférieure,  depuis  la  tablette  de  la  cheminée 
jusqu'à  la  base  de  la  pyramide  supérieure  ,  ayant  pour  base  l'aire  de  l'âtre  ,  et  pour 
sommet  une  aire  égale  à  la  base  de  la  pyramide  supérieure- 
Cette  proportion  décroissante  de  bas  en  haut  ,  est  conforme  à  la  diminution  pro- 
gressive du  volume  de  l'air  qui  se  refroidit  par  degré  en  s'éloignant  du  foyer  ;  elle 
est  la  seule  dans  laquelle  la  force  d'ascension  de  la  colonne  de  fumée  soit  la  luême 
au  centre  et  sur  les  côtés.  Plus  l'issue  du  tuyau  s'éloigne  de  cette  mesure  en  s'agran- 
dissant  ,  plus  la  force  ascendante  de  cette  colonne  s'affoiblit  sur  les  côlésj  au  point 
qu'il  s'y  établit,  dans  certains  cas,  un  courant  inverse  bien  sensible,  qui  peut  être 
une   cause  puissante  du  refoulement  de  la  lumée. 

A  cette  proportion  du  tuyau  répondroit  ,  pour  le  mieux,  d'après  l'expérience,  un 
versement  d'air  de  îo  pouces  quanés.  Mais  une  autre  observation  qu'on  ne  devineroit 
pas,  mais  que  la  balance  confirme  constamment ,  est  que  la  puissance  de  l'air  ,  pour  sou- 
tenir la  colonne  fumeuse,  est  d'autant  plus  grande  ,  que  l'air  affluant  est  extrêmement 
partagé  ,  divisé  et  comme  tamisé  ;  en  sorte  qu'il  faut  une  proportion  d'air  moins  grande 
quand  il  est  ainsi  criblé,  que  quand  il  arrive  en  masse.  C'est  moins  sa  rapidité  que 
sa  distribution  qui  lui  donne  la  force  qui  contre-balance  la  puissance  de  l'air  supérieur  j 
de  cette  manière,  au  lieu  de  5o  pouces,  on  pourroit ,  d'après  l'expérience,  n  ea 
admettre  que  16. 


soo.  riir^oM. 


_     (  80'  ) 

Une  Jernière  observation  non  moins  précieuse,  et  qui  peut  être  une  conséquence 
de  la  précévienie,  est  que  l'.iir  adiuis  pir  les  extré  uilés  Je  la  pièce,  et  sur-tout  par 
le  côté  opposé. à  la  che.uinée,  a  pl.is  de  puissance  pour  empêcher  la  fuuiée  ,  que 
celui  qui  e-sl  vsrsé  i.n  iiéiiateiuent  par  les  taïubo  irs  et  les  veniouses  qui  eTitoureiit 
les  âtres  ;  tfiie  quand  on  veut  se  servir  de  ces  derniers  .iiovens ,  il  faut  qu'ils  Ibur- 
nissent  au  uioins  un  ci  rquiè.ne  en  sus  des  autres  ouvertures  pour  produire  un  effet 
égal;  et  que,  de  plus,  il  fiul  aussi  les  construire  en  foruie  de  cribles  ou  d'arrosoirs 
pour  disséminer  l'air  qu'ils  fournissent  au  lieu  de   le  verser  en  masse. 

Le  bureau  île  cons  lUation,  considérant  l'importance,  lu  difficiiLé  ,  et  la  nouveauté 
dé  ce  travail  du  C.  Clavelin  ,  lui  a  accordé  le  maxliniiiii  des  récompen>es  nationales 
de  la  première  classe,  et  la  uiention  lionorablo  aux  termes  de  la  loi;  et  de  plus, 
aux  termes  de  la  même  lui,  a  déclaré  que  sou  ouvrage  uiéritoit  d'être  iuipriuié  aux 
frais  de  la  nation. 


Paris.  Fructidor,  an  2;  et  Vendémiaire,   an  5  de  la  République. 

HISTOIRE    NATURELLE. 

Sur  la  prétendue  Mine  d'étain  des  Pieux. 

On  avoit,  en  1791  ,  trouvé  dans  la  commune  des  Pieux,  district  de  Cherbourg, 
département  de  la  Manche,  plusieurs  morceaux  dé  mine  d'étain,  presque  à  la  super- 
fi(  ie  de  la  terre.  Eu  ivg-î,  on  fit  plusieurs  tentatives  pour  retrouver  cette  substance; 
dans  l'une  d'elles  on  en  découvrit  quelques  éch  mtillons  ;  mais  ces  travaux  coûteux, 
et   à-peu-près  infructueux,  furent   bientôt   abandonnés. 

Le  G.  Sihreiber  ,  inspecteur  des  mines  de  la  République,  qui  vient  d'être  envoyé 
dans  ce  dopartemeut ,  a  repris  le-  anciens  travaux  ;  il  a  fait  aussi  de  nouvelles  fouilles; 
dans  plusieurs  il  a  trouvé  le  granit  grisa  lo  pieds  de  profondeur  ,  ne  présentant  aucun 
indice  de  veiue  ni  de  fiion  d'aucune  nature.  Il  a  tait  ouvrir  un  puits  de  i4  pieds  de 
profondeur,  et  une  autre  trancliée  de  Hii  pieds  de  longueur,  dans  laquelle  il  n  a  rien 
trouvé  qiii  annon.  At  du  métal;  il  a  remarqué  d'ailleurs  que  les  nu>rceaux  d'étain  qui 
avoient  été  trouvés  à  Epieux,  étoient  enfouis  dans  un  lit  de  terre  glaise  à  .5  pouces 
seulement  de  profondeur  ,  lit  qui  reposoit  encore  sur  une  couche  de  terre  végétale 
vaseuse  ;  le  métal  y  étoit  à  l'état  natif  et  maléable,  ce  qui  n'a  pas  encore  été  observé 
dans  la  nature,  et  il  n'étoit  accompagné  d'aucun  gravier  qui  pût  faire  présumer  qu'il 
eût  été  roulé  ;  on  ne  trouve  d'ailleurs  à  l'enlour  aucune  guangue  ou  morceau  de 
minerais  qui  puisse  avoir  été  cliarié  avec  ces  parties  métalliques.  Le  C.  Schreiber 
croit  pouvoir  conclure  que  l'éiain  trouvé  à  deux  reprises  différentes  dans  ces  fouilles, 
ne  provient  point  d'un  filon  existant  dans  les  environs  ;  mais  qu'il  est  un  produit  de 
l'art,  et  qu'il  a  été  enfoui  par  une  cause  quelconque,  d'autant  plus  que  ces  mor- 
ceaux ont  une  forme  ronde  sendjiable  aux  culois  de  méial  ,  et  qu'ils  sont  d'une 
grande  pureté;  ce  qui,  joint  a  la  tradition  des  habiians  du  pivs,  porteroit  à  croire 
qu'origuiairemeut  ils  avoient  été  destinés,  par  des  faux-monnoyeurs,  à  altérer  la 
monnoie. 

Le  C.  Schrciber  dit  pourtant  que  les  guargues  de  plusieurs  filons  de  mines  de  fer 
qui  existent  dans  les  environs  ,  rebsemblent  beaucoup  a  celles  de  quelijues  filons  de 
mines  d'çiaiu  ,  qui  s'exploitent  en  Saxo  et  en  Bohême,  notamment  a  Altemberg  et  à 
Marienberg. 

Quoique  ce  rapport  n'ait  pis  contribué  à  nous  faire  conuoitre  une  découverte 
nouvelle,  il  nous  paroit  jeiler  du  jour  sur  un  objet  bien  important,  sur  leijuel  nos 
iissocjés  seront  empressés  sans  doute  d'apprendre  la  vérité. 

*^  11 


(  B.'  ) 
II  seroit  si  intéressant  pour  la  Répiihliimc  iVançaiso  de  trouver  une  mine  J'élain 
suffisaninicnt  riche  pour  lui  conserver  environ  800,000  liv.  qu'elle  exporte  annuelle- 
ment pour  se  procurer  ce  méral  nécessaire  pour  les  vislonsilcs  de  ménage  ,  pour 
l'étaniage  du  cuivre  et  du  l'er  ,  la  couverte  de  la  Caïencc,  le  leiut  des  glaces  ,  la  tein- 
ture en  ccarlate  ,  eic.  qu'on  saisit  avec  eiupressenient  toutes  les  probabilités  aui  sont 
données  à  cet  égard  ,  et  que  nous  desirons  vivement  de  voir  multiplier  les  recherches 
dans  les  départeuiens  du  nord-ouest  qui,  par  la  proximité  oii  ils  sont  des  côtes  de 
Cornouailles ,  et  par  la  Correspondance  minéralogique  qui  a  déjà  semblé  assez,  bien 
établie,  permetleul  de  coucevoir  des  espérances  qui  paroisseut  fondées. 

ÉCONOMIE      RURALE. 

Noiwelles  obsen-aiions  sur  l' éducation  des  Abeilles. 

Les  commissaires  que  le    bureau   de  consultation   des  arts  et  métiers  avoit  charges        EuniiAU    r)E 
d'examiner   la  méihode  du  C.  Bardon ,  pour  soigner  les  abeilles,  ont   dit  qu'ils  avoient   consultât,    bes 
suivi  ses  expériences  pendant  une  année  entière  ,  pour  connoîlrc  leur  préparation  et  leur     atrs  et  wÉr. 
succès.  Ces  expériences  ont  pour  but,    trois    objets    principaux;    1"."  perfection  dans 
l'art   de   tailler   les   ruches;  2".  moyen  particulier  de  nourrir  celles  qui  sont  mal  appro- 
visionnées ;  Y-  nouvelle  manière  de  faire  essaimer  les  abeilles. 

Le  but  de  l'éducation  des  abeilles  est  la  récolte  de  la  cire  el  du  miel  ;  et  pour  cette 
récolle,  la  multiplication  de  l'espèce  est  uu  des  plus  iniportans  produits  ;  il  est  peu  de 
cultivateurs  qui  soient  bien  pénétrés  de  cette  vérité;  aussi  la  méthode  désastreuse  de 
faire  périr  les  abeilles  à  l'entrée  de  l'hiver,  est-elle  trop  généralement  répandue.  Dans 
quelques  départemens  on  les  taille,  mais  d'une  manière  précipiiée,  et  sans  prendre  garde 
au  couvin  et  anx  insectes  parfaits  ;  en  sorte  que  la  terre  est  souvent  jonchée  des  corps  de 
ceux  qui  périssent  dans  l'opération,  et  la  mère  même  y  est  quelquefois  enveloppée,  ce 
qui  entraille  la  perte  de  la  ruche. 

LeC.  Bardon,  dans  la  taille  des  ruches,  non-seulement  fait  pénétrer  la  spatule  et  les 
autres  instrumens  dont  il  se  sert  jusqu'à  la  plus  grande  profondeur,  et  enlève  ainsi  le 
miel  qui  y  est  souvent  tellement  épaissi ,  qu'il  y  est  comme  candi ,  el  ne  peut  plus  servir 
à  la  nourriture  des  abeilles  ,  mais  encore  en  éloignant  ces  animaux  ,  avec  une  torche  fu- 
mante, du  gâteau  qu'il  considère,  il  n'en  ôte  que  la  portion  qui  est  abandonnée ,  et  hors 
d'état  de  servir  à  déposer  le  couvin  et  les  prov^jions  ,  ou  bien  celle  dont  l'humidité  ou 
les  teignes  se  sont  emparées;  ou  bien  encore  celle  qui  est  très-chargée  de  miel  et  qu'il 
peut  ôter  sans  nuire  à  la  provision  nécessaire,  en  conservant  avec  soin  toutes  les  avéoles 
qui  sont  garnies  de  couvin.  Cette  pratique  lui  a  servi  à  détruire  le  préjugé  qui  portoit  à 
penser  que  les  abeilles  ne  vivoient  que  peu  d'années  ;  en  abandonnant  les  ruches  a  elles- 
mêmes  ,  on  laissoit  dépérir  l'habitation  ,  et-pn  faisoit  mourir  l'insecte.  Notre  climat  con- 
vient parfaitement  aux  abeilles;  dans  les  départemens  méridionaux,  elles  trouvent  de 
quoi  vivre  presque  toute  l'année  ;  dans  les  départemens  septentrionaux  ,  elles  hibernent. 
Le  froid  ne  nuit  ni  à  la  quantité  ni  à  la  qualité  de  la  cire  et  du  miel ,  presque  tout  ce  que 
nous  en  importons  ,  vient  de  la  Pologne  et  de  la  Russie  par  Hambourg;  iierguiann  nous 
apprend  qu'on  élève  des  abeilles  jusqu'en  Laponie. 

Le  Ç.  Bardon  préfère  les  ruches  ordinaires  en  paille  ,  tressées  avec  des  branches 
d'o  ier',  à  toutes  les  autres;  elles  conservent  toute  li  chaleur  nécessaire  ,  et  sont  faciles 
à  travaillerdanssaiiicthode.il  remarque  qu'il  faut  exposer  leur  ouverture  au  levant, 
afin  que  la  force  des  rayons  du  soleil  de  midi  n'excite  pas  les  abeilles  à  travailler  dans  les 
premiers  jours  du  priiitems  ou  elles  ne  trouvent  point  de  nourriture,  comme  elles  le 
sont  lorsqu'on  les  expose  au  midi  ,  ce  qui  est  la  pratique  la  plus  ordinaire. 

Pour  nourrir  une  ruche  mal  approvisionnée,  après  avoir  enlevé  en  lol.;lité  les  gâteaux 
mal  sains  ou  vuides  ,  il  les  remplace  par  d'autres  ra_>  ons  pi.  ins  de  miel  ,  qu'il  suspei:d 
comme  les  autres  gâteaux  et  qu'ii  lixe  a  l'aide  de  petites  traverses  artiitcmcu;  j-réparees. 


(  83-  ) 

Ce  procédé  a  doux  avantages  sur  celui  de  donner  du  miel  dans  un  vase  plat ,  comme 
cela  se  praùqne  qielquclois  :  le  premier  ,  c'est  que  les  abeilles  laun^cm  beaucoup  nioins 
rapidciueii'-  une  «lans  !e  premier  cas  ;  le  second  ,  c'est  qu'alors  cette  provision  ne  devient 
pas  1.1  proie  des  abeilles  voisines ,  qui  souvent  viennent  piller  la  ruche  ibible  qu'on  veul 
nourrir. 

Une  des  pratiques  les  plus  remarquables  du  C.  Bardon  est  l'art  de  faire  essaimer  les 
abeilles;  on  conno'iL  les  difficultés  qui  accompagnent  ce  moment  si  précieux  pour  le 
cultivateur  ;  i!  est  Souvent  obligé  ,  pundani  pluieurs  scmiines  conséculivc:, ,  de  passer  des 
journées  ciuières  à  attendre  le  départ  d'un  essaim  ;  quelquel'ois  il  est  trompé  dans  son 
attente  ,  ou  la  moindre  absence  le  lui  fait  perdre  sans  retour. 

Le  C.  Bardon  croit  pouvoir  reconnoître  l'instant  de  faire  essaimer  à  l'inspection  de  la 
partie  la  plus  inférieure  des  alvéoles  à  couvm  ,  qui ,  lorsqu'elles  soni  ouvertes  ,  indiquent 
le  tems  le  plus  favorable;  mais  sans  assurer  que  cette  observation  soit  oxacte  et^sulfisjnte, 
plusieurs  circonstances  concourrent  au  succès  de  celte  opération  et  l'asiurenl.  i  .  L'cpoque 
d'essaimer  est  à-peu-près  marquée  par  la  saison  et  la  température.  2°.  Lorsque  les 
abeilles  sont  prêtes  àsortir,  elles  se  port  eut  ordinairement  en  foule  sur  la  partie  extérieure  de 
la  ruche.  5".  Si  nous  proliions  de  l'utile  et  ingénieuse  observation  d'Huber  ,  nous  remar- 
querons que  c'est  toujours  la  vieille  mère  qui  conduit  les  jeunes  essaims,  et  qu'elle  sort 
naturellement  lorsqu'une  nouvelle  mère  est  éclose  ou  prête  à  éclore  ;  d'un  autre  côté,  il 
a  observé  aussi  que  les  abeilles  pouvoieul  continuer  à  travailler  sans  mère  pendant  cinq  à 
six  jours.  Il  suffit  donc  qu'une  abeille  mère  soit  prête  à  sortir  avant  cet  espace  de  teins, 
pour  que  l'ancienne  ruche  ne  souffre  pas  de  la  sortie  de  l'essaim  artificiel.  D'ailleurs  lors- 
que l'opération  est  faite  trop  promptement ,  les  abeilles  qui  ont  été  ainsi  chassées  ,  rentrent 
dans  l'ancienne  ruche,  c'est  ce  que  le  C.  Bardon  a  éprouvé  jusqu'à  deux  fois  sur  le  uiême 
panier  ,  ce  qui  n'a  pas  empêché  que  huit  jours  après,  ce  pinier  ne  donnât  un  bel  essaim. 

Il  est  si  essentiel  de  ne  pas  perdre  un  moment  pour  la  sortie  des  essaims,  lorsque  le 
lenis  est  favorable,  qu'il  est  d'observation  constante  que  les  abeilles  font  souvent  dans  ce 
tenis  plus  d'ouvrage  en  quinze  jours  ,  que  dans  tout  le  reste  de  l'année. 

Pour  faire  essaimer  artificiellement  ses  ruches,  le  C.  Bardon  se  contente  de  poser  une 
ruche  vuide  préparée  suivaut  la  manière  ordinaire  sur  celle  qui  doit  essaimer  ;  il  frappe 
légèrement  la  ruche  inférieure  avec  ses  mains,  peu  de  teins  après  la  mère  abeille  tour- 
mentée par  l'agitation  qui  se  manifeste  dans  la  ruche,  sort  environnée  d'une  foule  de 
jeunes  abeilles  qui  sont  toutes  accrochées  ensemble  par  les  pattes ,  et  qui  montent  insensi- 
blement jusqu'au  sommet.  Lors(jue  l'essaim  est  parti ,  il  y  a  une  interruption,  et  celui 
qui  opère,  sépare  les  deux  ruches,  en  éloignant  un  peu  la  jeune  de  la  mère,  afin  que 
les  nouveaux  habitans  ne  soient  pas  tentés  de  retourner  à  leur  ancien  domicile. 

Cette  méthode  lorsqu'elle  est  pratiquée  à  propos,  remédie  aux  difficultés  des  essaims 
naturels,  qui,  dans  toute  l'Allemagne,  avoient  donné  une  si  grande  faveur  à  ceus  de 
Schii'ach.  Aussi  croyons-nous  qu'il  est  utile  d'en  répandre  la  connoissance  ,  et  invitons- 
nous  nos  correspondans  à  unir  la  pratique  éclairée  du  C.  Bardon  à  la  saine  théorie  et  aux 
remarques  intéressantes  de  plusieurs  auteurs  qui  ont  répandu  tant  de  charmes  sur  cette 
culture  aussi  agréable  qu'utile. 


Paris.     Brumaire  et  Frimaire,  an  3. 
C  H  I  M  I  E. 

Bâtiment  de  graduation  à  cordes. 


Soc.  rjiiLO!.         Le  C.Nicolas,  chimiste  à  Nancy,   vient  d'observer  ,  à  Mouliers,  un  moyen  fngë- 
nieux  de  favoriser  la  cryslallisjiion  du  sel  marin  (  muriate  de  soude)  à  l'air  libre. 


(  35'  ) 
Il  consiste  à  faire  couler  sur  des  cordes  lixces  pcrpendicutaircmcnt  ,  Je  l'eau  con- 
centrée à  aB  ou  ~'0  de-îrés  :  pour  cet  effet  ,  on  gradue  l'eau  salée  ,  sur  les  épines, 
jusiiu'a  ce  qu'elle  soit  p.irveiuic  à  ?4  on  aS  degrés  ;  on  la  conduit  ensuite  dans  une 
poêle  pour  _y  être  soumise  à  l'évaporation  par  l'action  du  l'eu  ;  arrivée  à  55  ou  4'» 
degrés  de  salure,  ou  la  fait  couler,  à  l'aide  d'un  robinet  et  de  chenaux  de  bois, 
dans  un  réservoir  qui  est  pratiqué  à  cet  effet  ;  elle  est  ensuite  élevée  de  ce  réservoir, 
par  le  moyen  d'un  noria  ou  machine  hydraulique  à  triple  chaîne  de  fer  et  à  seaux  mis 
en  action  par  une  grande  rone  à  eau  ,  et  de  là,  elle  est  conduite  dans  une  auge  de 
bois  de  s.ipin  qui  règne  sur  toute  la  longueur  du  bâtiment. 

Cette  auge  est  percée  de  distance  en  distance  ,  et  porle  de  petils  robinets  de  bois  , 
pour  ne  laisser  couler  que  la  quantité  d'eau  nécessaire  sur  les  tordes  destinées  à  servir 
d'appui  au   sel  marin   lorsqu'il   se   crystallise. 

Cette  espèce  de  bâlimeut  de  graduatior\  a  environ  aSo  pieds  de  longueur  ;  il  est 
divisé  en  six  arches,  par  des  iiuus  de  deux  pieds  d'épaisseur,  revêtus  de  planches 
de  sapin  ,  bien  jointes  ,  pour  empêcher  que  l'eau  salée  ne  les  pénètre  ,  et  éviter  par- 
là  leur  prompte  détérioration. 

Chaque  arche  renferme  quarante  lignes  de  cordes  doubles  ou  sans  fin  ;  chaque 
ligue  est  composée  de  vingt-cinq  cordes  fixées  perpendiculairement  et  parallèlement 
à  la  distance  de  trois  pouces  l'une  de  l'autre  :  ce  qui  fait  ,  pour  les  six  arches,  douie 
mille  cordes  :  la  grosseur  de  cliacune  n'excède  pas  trois  ou  quatre  lignes  de  diamètre; 
elles  ont  environ  trente  pieds  de  liauteur.  Le  côté  du  bâtiment  qui  est  le  plus  expose 
à  la  pluie,  est  garni  destores  fiits  de  toile  grossière. 

On  commence  ordinairement  l'opération  de  la  crjstallisation  du  sel  maria  vers  le 
milieu  de  juin  (vieux  style  )  :  on  la  discontinue  sur  la  fin  d'aoiîu  ,  et  ce  à  raison  du 
climat  de  ce  pays,  qui  est  froid  et  très-humide. 

Lorsque  le  sel  qui  s'est  attaché  aux  cordes  présente  un  cylindre  de  deux  pouces  et 
dejui  de  diamètre,  on  le  brise  avec  un  instrument  particulier  :  cette  manipulation  se 
nomme  abattue  ;  on  en  fait  deux  par  année  ,  (pielquefois ,  mais  rarement  trois.  Chaque 
abattue  produit  trois  mille  cinq  cents  à  quatre  mille  quintaux  de  sel  marin  très-blanc 
et  d'une  excellente  qualité. 

Ce  moyen  économique  de  faire  du  sel ,  presque  sans  bois  ,  ou  du  moins  avec  une 
très-petite  quantité,  aura  un  bien  plus  grand  succès  dans  les  salines  du  Jura,  et  sur- 
tout dans  celles  de  la  Meurthe  ,  où  la  température  de  l'air  est  bien  différente  de  celle 
de  la  Savoie.  On  pourroit  probablement  y  faire  six  abattues  ,  année  commune  ; ^  ce 
qui  produiroit  ,  avec  un  bâtiment  d'une  dimension  double  de  celui  qui  vient  d'être 
décrit  ,  quarante-huit  mille  quintaux  de  sel  ;  en  sorte  qu'en  multipliant  ces  bâtimens, 
seulement  dans  les  salines  de  la  Meurthe,  où  les  eaux  salées  sont  irès-abond.iiites^  la 
plupart  à  i6  et  17  degrés,  et  les  moindres  à  i5.  On  pourroit  porter  la  formation  du 
sel  à  plus  de  huit  cent  mille  quintaux,  en  ne  consumant  que  le  quart  environ  de 
combustible  employé  aujourd'hui  à  la  fabrication  de  cinq  cent  mille  quintaux 
environ. 

Ces  établissemens  ne  sont  pas  très-coûteux,  ils  exigent  peu  de  maçonnerie,  et  beau- 
coup de  bois  et  de  cordes  ;  leur  entretien  est  peu  considérable  ;  depuis  lluit  ans  , 
celui  de  Mouliers  n'a  exigé  que  le  remplacement  de  quelques  cordes. 


L  2 


(  84'  ) 

Paris.     Nii'ôse  et  jPhiviôse ,  an  3. 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Extrait  d'un   mémoire  pour  servir  de  suite   ci  l'histoire  des  Termes  , 
ou  Fourmis  blanches ,  par  le  C.  L  a  t  r  e  i  l  l  e. 

Soc.   d'iitst.  Les  simples  habiuiions  de  nos  fourmis  ,  leurs   mœurs  et    leurs  haLiludes   fixeut  les 

HATURELLE.  regards  de   l'houime   le  iiioius  accouUiiué  à  admirer  les  beautés  de  la  nature.  A  quels 

V  autres  senlinieus  ne   seroit-il  pas  livré,   si,   transporté   entre  les  tropiques,  il  vcnoit  a 

considérer  les  ouvr;iges  de  certains  insectes  du  pays,  bien  plus  industrieux,  et  connus 
sous  le  nom  de  termes  ou  fourmis  blanches?  Leurs  habitations  présentent,  par  leur 
grandeur,  leur  multitude  et  leur  rapprochement,  l'aspect  d'un  village  :  elles  s'élèvent 
de  six  à  vingt  pieds  ;  leur  for. ne  est  tantôt  pyramidale,  tantôt  globuleuse;  on  croiroit 
voir  ici  une  tourelle  surmnnlée  d'un  toit  écrasé  et  arrondi.  Cette  conslniclion  est  si 
solide  ,  qu'elle  résiste  aux  élémens.  Qui  poarroit  croire  cependant  qu'elle  est  le  fruit 
de  l'art  et  de  l'industrie  d'une  société  de  petits  animaux,  dont  le  corps  n'excède  pas 
un  pouce  en  longueur,  qui  n'ont  d'autres  instr\imens  que  leurs  mandibules  et  leurs 
mâchoires  ?  Pénétrez  d,.ns  l'intérieur  de  ces  bâlijnens  si  singuliers ,  vous  ne  serez  pas 
nioius  surpris  de  la  disposition  de  ses  pièces  ,  de  leur  deslinalion  et  de  la  diflérence 
des  formes  des  insectes  qui  y  font  leur  domicile.  Ils  vous  intéresseront  d'autant  plus 
que  ces  termes  sont,  pour  C(S  belles  contrées^  un  fléau  qui  les  désolent.  Ils  y  dé- 
truisent généralement  tout  ,  et  n'optrgncnt  que  les  métaux,  t'est  dans  les  Mémoires  de 
Smeathman  et  de  Kneiig  qu'il  faut  chercher  le  détail  de  leur  manière  de  vivre. 
Latreille  se  borne  à  développer  leurs  caractères  génériques,  et  à  décrire  une  espèce 
que  l'on  trouve  principalement  dans  les  déparlemens  méridionaux.  Il  termine  son 
mémoire  en  établissant  un  genre,  voisin  du  dernier  ,  et  composé  d'une  bonne  partie 
des  hémcrobes  des  enlomologisles.  Les  insectes  dont  il  parle  dans  cette  dernière  partie 
se  trouvent  tous  aux  environs  de  Paris. 

La  bouche  des  termes  est  semblable  à  celle  des  ulonates  de  Fabricius.  Il  n'auroit  donc 
]ias  dû   les  placer  parmi  les  syiiislates.  Les  caractères  de  l'/iaZxVui  ,  l'identité  des  méta- 
morphoses donnent   aussi    des   moyens  de  rapprochement  ;   mais  à  n'examiner  que    la 
forme  el  la  proporlion  des  ailes  ,  ils  doivent   être  classés  dans   l'ordre  des  névropteres. 
Termes,  rennes  Lin.  Tab.  IL  iiierobius  Lin. 

Antennœ  iiionilifonnes ,  brèves,  articulis  i4-'7^  cUstinclis.  Lahlum  superius 
l lue  are  ,  subemarginatum.  P^lpi  quatuor  ,  filiformes  ,  inœquales  ;  aiitici  longiores, 
quadriarticulati  ,  postici  arllculis  tribus.  IMandibula  cornea  ,  valida  ,  ticuta  , 
denlata  ,  in  puppis  rn<ijor.  Plaxilla  npice  subcorne  i ,  acuta  ,  dentuta  ,  inlus  ciliata, 
galea  membranacea  ,  obtusa  ,  dorsali  ,  tecta.  Pal.Uuin  subcjlindricuin  ,  menibra- 
tiaccum.   Labium   mentbr<iniiccuni ,   laciniis   quatuor  subcequalibus. 

Caput  lieinispfiericum  ,  verticale,  stcininatibus  binis  ,  inter  oculos  sitis.  l''Iiorax 
(inticè  truncatus ,  posticc  rotundatus ,  dorso  ferè  piano.  Alœ  quatuor  œquales , 
horizontales ,  incuinbenles  ,  corpore  triplo  longiores ,  opacœ  ,  deciduœ ,  nervis 
ininutissiniis.  Abdomen  sessile ,  tempore  gravilationis  ,  in  fœmina  ,  valdè  gravi~ 
duni.   Tursi  articulis  quatuor )  priini  obsoleti, 

Larva  ,  puppaque  hexapodœ  ,  agiles  ,   oculis  nullis  plerisque. 

Termes   des  racines.  7'.  (  radicum  )  nigricansy  anlennis  ore  pedibusque  pallidis  , 
ocellis  inferis. —  Hemerobius  testaceus ///«.  —  Perla  fusca. 
Deg'  —  Hemerobius  margiualis  Lin.  juxtà  Rossi ,   atfalsà. 
On    trouve   cet  insecte  dans  les  lieux  frais  et  humides  ,  dans  les   prés,  au  pied  des 


(  SV  ) 
oliviers,  dans  Ici  (L'pavlemons  les  plus  luci-iilionaiix  Je  la  rrancc  ,  en  Toscane,  il  parolt 
même  qu'il  luibiic  les  environs  de  Paris.  Le  C.  liosc  y  a  «li'couvcrl  un  niil  tic  termes, 
enlicrciuent  semblable  à  ceux  «jii'il  avoit  observes  dans  la  ci-devanl  lîourgogne  el  à 
Langres.  Les  ravages  que  ses  confilures  c))rouvoienl  de  la  part  de  ces  insectes  ,  lui 
donnèrent  lieu  de  les  remarquer;  et  en  suivant  leur  marche,  il  trouva  le  nid  qu'ils 
avoient  conslruit  près  la  fenêtre  de  sa  chambre  ;  il  s'appen  ut  aussi  qu'ils  i'aisoient 
tomber  leurs  ailes  à  l'aide  de  leurs  pattes  :  fait  attesté  i)ar  tous  les  naturalistes  déjà 
ciips  ,  el  par  le  C.  Richard,  quia  assuré  l'avoir  très-souveul  remarqué  sur  les  grandes 
espèces. 

La  nynipbe  est  courte,  ramassée,  d'un  brun  teslacé.  Ne  devant  point  vivre  dans 
les  ténèbres,  comme  les  autres  espèces,  la  nature  lui  a  donne  deux  yeux;  on  lui  voit 
encore  deux  commcncemens  d'aîles. 

Psoque.  Psociis.  Termes  Lin.  Fab.  Psj'lla  Geoff. 

Anttnnœ  selaceœ,  loiiga;,  iirticulis  ohsoletls.  Labium  sitperiiis  emarginatian.  Palpt 
duo  aittici  subjilifortiies  ,  quatuor  articulati.  IMundibula  coriiea ,  lata ,  dente 
sinuque  ad  Litus  tnlernuin.  DIaxilla  corne  a  ,  linearis  ,  elongat  i  ,  sœpius  porrecta, 
apice  bicrenata  ,  in  fagina  niembranacea  ,  obtusa  ,  occulta  ,  squavi a  duplici  ad 
basin  suffulta.  Labium  membranaceum  ,  apice  quadrijido ,  laciniis  lalcralibus , 
inajoribus  palpiformibus.   Palatum   dilatatum ,   membranaceum. 

Caput  magnum,  dejlexum ,  subcordatum ,  oculis  prominulis  ;  ocellis  tribus. 
Thorax  gibbus.  Alœ  quatuor  magnœ ,  nervosœ  ,  dejlexœ  ,  subœqualcs ,  rcjlcxu 
luminis  nilidulœ  ,  sœpius  punclatœ.  Abdomen  sessile  ,  terebra  instruclum  infœmina, 
Tarsi  articulis  duobus. 

Larva  puppaque  imagini  similimœ  ,  agiles,  hexapodœ ,  herbaria  ,  anîmalia  , 
exsiccata ,  uicrsdia  paleucea  ,  libros ,  plantes  dcstruentes,  Puppa  alarum  rudi- 
mcntis  distincta. 

EspJiCES.  (  Celles  qui  sont  marquées  d'un  astérisque  sont  nouvelles  ). 

1.  Psoque  péJiculaire  ,  (  pediculariu^)  fuscus  ;  abdomine  pallido  ;  alis  anticis 
subimniaculatis.  — Larve,  connue  sous  le  nom  de  pou  du  bois  ,  ne  produisant  aucun 
son  sensible. 

2.  Psoque  jaunùlre  ,  [Jlavic.ms  )  fusco-varius  ;  alis  obsolète  macuLitis.- 

5.  Psoque  iongicorne  ,   {  longicornis  )   niger  ;  aiitciinis   corpore  duplo  longioribus. 
"*■  4.   Psoque  cilié,  (  c/7/ti/^((^)   alis  superioribus  nigris  ,   margine  crussiori  cilialo. 
5.  Psoque  slriatulé  ,  {strialulus)   alis  superioribus    margine  antico  ,intarni  apice 
fasciaquc   nigris. 

G.   Psoque  fascié  ,   {  fasciatus  )  alis  anticis  atoniis  fasciisque  tribus   nigris. 

*  7.  Psoque  morio  ,  (  morio]  niger,  alis  anticis  infernè  diniidialo  nigricantibus. 

8.  Psoque  biponctué,  {bipunctatus  )  Jlavicans  ,  alis  superioribus  punctis  duobus 
nigris. 

9.  Psoque  qualre-poiuts  ,  {  quatuor  punctatus  )  rufo-Jlavus  )  alis  anticis  macules 
quatuor  nigris,  apiceque   radiatis. 

10.  Psoque   six-poinls  ,   (  sex  punctatus)  fuscus  ;  alis  punctis  sex  nigris. 

*  II.  Psoque  quadrimaculé  ,  {  quadrimaculatus)  Jlavo  nigroque  yarius ;  alis  supe- 
rioribus corpore  vix  longioribus  ,  muculis  quatuor  nigris. 

Obsen-arions  sur  la  nature  du  Bissus  veluliua,  par  le  C.  Ciiantrans. 

Le    C.   Girod-Chantrans  a   communiqué   un     commencement    d'observations  sur  la    Soc.    piiilom. 
nature   du  Bissus  velutina.  Lin. 

Celte  substance  ,  qui  croît  abondamment  sur  les  murs  dans  les  lieux  ombragés  ,  est 


(  8G'  ) 

constamment  de  couleur  verte.  Uno  placriie,  consîtlér<!e  nu  niycroscopo  ,  paroît  com- 
posée d'unij  muhiiuue  de  puiiis  tubes  enireluités  irrégulièrciueni ,  <jui  tous  ont  une 
de    leurs  extrémilés  ouverte   et  tournée   vers  la   surface   extéiieure. 

L'intérieur  de  ces  lubes  est  coiuplotteiuent  rempli  de  corpuscules  presque  ronds, 
qui,  à  une  certaine  époque  ,  s'écli.ippent  par  l'ouverture  et  se  répandent  sur  leur 
surface  extérieure,  où  ils  donnent  sans  doute  naissance  à  de  nouveaux  lubes.  Ces 
tubes  ainsi  vuidés  se  flétrissent,  et  leur  couleur,  considérablement  altérée,  finit  par 
devenir  janiiàlre. 

Un  tube  de  bv«sus  ,  isolé  sur  une  tuile  ,  n'a  pas  montré  d'.ipparence  d'accroisse- 
ment, mais   la  saison   trop  avancée  en   est  probablement  la  cause. 

Plusieurs  tubes  placés  sous  l'eau  ,  et  exposés  au  soleil,  ont  laissé  dégager  une  mul- 
titude de  bulles  transparentes,  qui  s'élevoient  continuellement  à  la  surlace,  emme- 
nant avec  elles  des  portions  de  byssus  qui  se  replongeoient  aussi-iôt  que  l.i  bulle 
étoit  crevée.  Ce  pliénomène  n'avoit  pas  lieu  ,  ou  ne  l'uvoit  que  Irès-foiblemenl  la  nuit, 
et  pendant  les  journées  obscures. 

Ou  n'a  pas  pu  constater  la  nature  du  ga?.  qui  forme  ces  bulles;  mais  l'analogie 
indique   que  c'c^t  le  gaz.  oxigène. 

L'acide  nitreux  attaque  le  byssus  avec  elfervescence  ,  cependant  une  portion  reste 
indissoluble. 

Le  byssus  se  brûle  as^ez  difficilement  ;  il  donne  beaucoup  de  fumée  ,  et  répand 
une  odeur  animale  semblable  à  celle  de  la  oorne.  Son  incinération  est  encore  plus 
dilficil.c  ,   et  ses  cendres  forment  plus  du  tiers  du  poids  de    ce  qui  a    été  brûlé. 

Le  C.  Girod-Chanlrans  regarde  le  bysstis  vehitinu  comme  uu  polype,  et  soupçonne 
que  les  espèces  de  bouquets  formés  p.ir  des  corpuscules  amoncelés  à  l'ouverture  des 
lube  ,  sont  des  bras.  Il  promet  une  suite  à  ces  observations,  lorsque  le  renouvelle- 
ment de  la  belle  saison  lui   permettra  de   les  reprendre  avec   utilité. 

ÉCONOMIE     RURALE. 

Notice  sur  un  emploi  économique  des  baies  du  Vaccinium  myrtillus, 
parle  C.  Bosc. 

Soc.   PiHLOM.  Le  C.  Bosc  a   remis  à  la  société  un   pain  de   confitures  ,   composé  avec  les  baies  du 

vaccinium  inyrtilliis  ,  d'après  le  procédé  employé  par  les  sauvages  du  Canada  ,  pour 
faire  leurs  gâteaux  de  baies  de  vaccinium  corjmbosuin.  Ce  procédé  consiste  à  faire 
cuire  les  baies  dans  un  vase  de  fer  ,  et  à  aug  iienter  ,  par  la  chaleur  du  four  ,  la 
dcssication  ,  jusqu'à  consistance  solide.  Ce  moyen  de  subsistance  habituelle,  employé 
par  les  peuples  sauvages  du  nord  de  l'Amérique  et  de  l'Asie  ,  n'est  point  a  négliger 
dans  le  moment  actuel.  Ces  confitures  sont  très-agréables  au  goût  ,  et  peuvent  être 
trcs-abonJamnieut  fabriquées  dans  quelques  départcmens. 

On  sait  que  les  peuples  chasseurs  et  ichtiophages  du  nord  de  l'Europe  et  de  l'Asie  , 
les  Lappons,  Samoyëdes  ,  Kamstchadalcs,  "Vosliakes,  Kouriles,  ramassent  en  très- 
grande  abondance  les  baies  de  Rubiis  articus  et  Rubus  herbaceus  pour  leur 
servir  de  nourriture  végétale  pendant  l'hiver  ;  mais  qu'ils  ne  les  font  point  dessécher, 
qu'ils  se  contentent  de  les  mettre  dans  des  vases  d'écorce  et  de  les  enfouir  en  terre.  Le 
C.  Bosc  observe  que  ce  procédé  pourroit  aussi  être  employé  pour  conserver  les  baies 
du  vaccinium  mjrtillus ;  car  il  a  remarqué  que  les  vignerons  ,  qui  font  usage  de 
ces  baies  pour  colorer  leurs  vins,  les  gardent,  sans  inconvénient,  depuis  le  mois  de 
juin  jusqu'à  la  vendange  ,  avec  la  seule  précaution  de  les  placer  à  la  cave  dans  des 
vases  bien  fermés. 


KATURELLK. 


(    S7'    ) 

Paris.   Ventôse  et  Germinal,   an  3, 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Description  de  deux  nouvelles  espèces  d'Animaux ,   parle  CBosc. 

ConVliS  CoERULESCENS.  ç  ,,T 

C.  CiiieriHis  ,  cajnie ,   collo ,    alis ,    caudaque  cœruleis.  *°'^'  ''    .'^^' 

Hub,  in  Amer.  Septentrional.  ~".'..n»i 

Bec  noir,  gorge  blaiichàlre  ,  pieds  noirs  ,  longueur  lo  pouces. 
AcAKus  IManicatus. 

y/.  Subos'utus  ,  rufus  ,   pedihus  anticis  crassisimis  manicatis, 

Hitb.  in  Amer.    Sept,  in  avibus. 

Corps  presque  ovale  a  anneaux   fortement  marqués. 

Tèle  avancée  ,  pointue  ,   rétraclile  ,   sans  yeus  ni   antennes. 

Pattes  ,  huit,  les  antérieures  longues,  terminées  par  un  crochet  qui  s'abaisse  sur 
une  épine. 

Cet  insecte  jieut  faire  un  nouveau  genre  entre  les  Pous  et  les  Acarus. 

Il  a  été  trouvé  vivant  sur  uuc  peau  de  l'oiseau  précédeut ,  que  le  C.  Bosc  a  reçu  de 
l'Amérique  Septentrionale. 

MINÉRALOGIE. 

Notice  sur  les  moyens  de  donner  de  la  flexibilité  a  plusieurs  espèces 
de  pierres ,  par  le  C.  Fleukiau  de  Bellevue. 

Le  C.  Fleuriau  de  Bellevue  a  présenté  à  la  Société,  des  pierres  auxquelles  il  a  com- 
muniqué la  propriété  d'être  flexibles  par  des  procédés  trcs-iimples,  et  insérés  dans  le 
Journal  de  Physique  d'Août  1792.  11  a  été  conduit  à  cetie  découverte  par  vm  marbre 
flexible,  qu'il  trouva  sur  le  mont  Sainl-Golhard  ;  on  ne  connoissoit  encore  que  deux 
pierres  llexibles  ,  dont  on  ignoroit  absolument  le  gissement  5  la  première  ,  un  grès 
friable  micacé,  qui  vient,  dii-on  ,  du  Brésil;  la  seconde,  un  marbre  blanc  du  palais 
torglièse  à  Rome.  Le  marbre  qu'il  venoit  de  trouver  avoit  tous  les  caractères  de  celui 
du  palais  Borglièse.  Le  C.  Fleuriau  en  examina,  avec  soin,  la  situation  et  la  nature. 
Il  vit  qu'il  étoit  placé  vers  le  sommet  d'une  montagne,  et  exposé  à  un  dessèchement 
continuel;  que  son  grain  étoit  crjstallin  et  fort  gros  ;  enfin  ,  il  J  a  reconnu  la  propriété 
des  dolomics,  de  ne  se  dissoudre  que  lentement  dans  les  acides,  et  avec  une  effer- 
vescence très-légère.  Il  a  conclu,  avec  Dolomieu,  que  la  flexibilité  des  pierres  étoit 
due  à  un  écartement  très-considérable  de  leurs  molécules  cristallines;  et  les  moyens 
qu'il  emploie  pour  leur  communiquer  cette  propriété  ,  prouve  encore  cette  asserlion  : 
ils  consistent  à  faire  éprouver,  par  un  feu  capable  de  les  faire  devenir  rouges,  un 
long  dessèchement  aux  pierres  que  l'on  veut  rendre  flexibles,  et  à  les  amener,  j)ar 
une  flexion  légère  et  graduée  entre  les  doigts,  à  la  flexibilité  qu'elles  doivent  conserver. 
Il  faut  qu'elles  aient  un  grain  crjstallin  ;  celles  à  cassure  terne  ou  vitreuse,  n'acquièrent 
jamais  cette  propriété.  Le  feu  ,  en  écartant  les  molécules  crystallines  pendant  un  long 
tems  ,  hors  de  leur  sphère  d'attraction  ,  ne  leur  permet  pas  de  se  remettre  par  le 
refroidissement,  dans  leur  premier  état.  Alors  les  corps  soumis  à  cette  action  acquièrent 
un  volume  plus  considérable ,  absorbent  l'eau  en  assez  grande  quantité  ,  et  leurs  molécules 
ne  tenant  pins,  pour  ainsi-dire,  par  attraction,  mais  seulement  par  enlacement,  ils 
deviennent  très-fragiles.  Le  C.  Fleuriau  a  présenté ,  à  la  Société  ,  du  marbre  de  Carare 
et  du  grès  devenus  flexibles  par  ce  procédé. 


(  88'  ) 
A  N  A  T  O  M  I  E. 

Extrait  d'un  Rapport  sur  diverses  préparations  anatomiques , 
du  C.  Flandrin  ,  par  le  G.  Pinel. 

Soc,   d'Hist.  LeC.Pinela  fendu  complede  Jeux  Mémoires  envoyés  depuisquelque  tems  à  la  Société, 

NATURELLE.  pai"  1^  C.  Flandiiii.  Dans  l'un  ii  donne  la  coniposilion  d'une  liqueur  propre  à  faire    des 

préparations  anatoniic[ues  ,  au  moyen  de  la  macération.  Cette  liqueur  est  un  mélange 
d'eau  et  d'acide  sulfurique  dans  des  proportions  telles  qu'il  reste  encore  à  l'acide  sulfu- 
rique  assez  de  force  pour  détruire  le  tissu  cellulaire  ;  mais  point  assez  pour  attaquer  les 
substances  membraneuses,  tendineuses  et  nerveuses  qu'il  lient  réunies. 

Dans  l'autre  Mémoire  ,  le  C.  Flandrin  cherche  à  déterminer  ,  à  l'aide  de  cette  liqueur 
disolvante,  la  terminaison  de  la  rétine.  Il  a  apperçu  distinctement  les  fibres  de  cette 
membrane  très-mince  s'entrelacant  avec  celles  de  la  choroïde  ,  et  s'y  perdant.  Le  C.  Pinel , 
en  rendant  jnslice  à  l'intérêt  de  celte  découverte  ^  auroit  désiré  que  le  C.  Flandrin  l'eût 
rendu  plus  clair-eel  plus  certaine,  par  une  préparation  anatomique  ,  mise  sous  les  yeux 
de  la  Société,  ou  par  une  bonne  figure.  Le  C.  Flandrin  a  aussi  cherché  à  prouver  la 
division  de  la  rétine  en  deux  membranes  j  mais  d'après  le  rapport  de  Pinel,  il  n'a  pas 
obtenu  dans  ce  travail ,  le  même  succès. 

Mémoire  du  C.Q  u  v  i  e  r  ,  sur  V Anatomie  du  grand  Limaçon.  Hélix 

P  o  M  A  T  I  A,    L. 

Le  corps  du  limaçon  est  divisé  en  trois  cavités  :  la  poitrine,  l'abdomen  ,  et  la  cavité  de  la 
génération.  Il  y  a  quatre  ouvertures  au-dehors  :  la  bouche  ,  l'orifice  de  la  génération  sous 
la  grande  corne  droite  ,  l'orifice  de  la  respiration  au  côté  droit  de  l'aube  ,  l'anus  derrière 
le  précédent.  La  cavité  qui  renferme  les  organes  de  la  respiration  et  de  la  circulation, 
est  siiuée  sur  la  partie  supérieure  du  corps;  son  plancher  étant  ouvert ,  on  apperçoit  d'un 
c6lé  le  rectum;  à  gauche  du  rectum  et  poslérieiircment,  le  cœur  et  les  poumons.  Le 
cœur  est  pyrifornic  et  n'a  qu'un  ventricule.  Il  sort  de  sa  base  un  gros  vaisseau  ,  très-renflé 
à  son  origine  ,  qui  paroît  être  l'aorte.  Peu  après  sa  sortie  ,  le  vaisseau  donne  trois  ou 
quatre  ramifications  qui  roule  aux  poumons.  Inférieurement  il  produit  un  autre  vaisseau 
qui  va  au  foie  et.aux  organes  de  la  nutrition,  et  paroît  analogue  à  la  veine-cave.  Les 
j)oumons  sont  formés  par  un  réseau  de  vaisseaux  très-nombreux  ,  réunis  souvent  en  fais- 
ceau'i  de  vaisseaux  parallèles,  et  conservant  ce  parallélisme  dans  leur  enlacement.  Des 
valvules  que  le  C.  Cuvier  croit  avoir  apperçuesà  labase  de  la  grande  artère  indiqueroienC 
que  la  circulation  se  fait ,  comme  dans  tous  les  animaux  à  sang  froid  ,  par  le  sang  chassé 
<îu  cœur  dans  les  poumons ,  et  non  des  poumons  dans  le  cœur  ,  comme  le  pense  Svvam- 
inerdan. 

Organe  de  la  nutrition.  La  bouche  est  située  à  la  partie  antérieure  et  inférieure  du 
corps  et  de  la  tête  :  elle  est  attachée  ,  ainsi  que  ce  membre,  par  des  muscles  qui  peuvent; 
la  retirer  dans  l'intérieur  du  corps  et  de  la  coquille  de  l'animal.  Le  canal  alimentaire 
consiste  en  un  petit  renflement,  que  l'on  peut  regarder  comme  l'estomac;  un  intestin  qui 
vient  ensuite  ,  il  est  presqu'aussi  gros  que  l'estomac  ;  après  être  monté  vers  la  spire  ,  ii 
se  termine  tn  cul-de-sac  ,  dans  lequel  s'insèrent  les  intestins  grêles  qui,  après  s'être 
repliés  deux  fois  sur  eux-mêmes  ,   vont  s'ouvrir  à  l'anus. 

Les  glandes  salivaires  ,  au  nombre  de  quatre  ,  sont  situées  sur  les  côtés  de  l'estomac  j 
deux  autres  grandes,  vers  la  bouche  ,  à  l'extrémité  des  canaux  des  premières  glandes. 

Le  foie  est  très-volumineux  ,  divisé  en  quatre  lobes  et  une  infinité  de  lobules.  Il 
répand  ,   par  un  canal  ibri  gros,  uno  liqueur  vcrdàtre  dans  le  gros  intestin. 

Organes  do  la  générulion  :  ils  sont  pour  le  sexe  feiuiniu  :  LuDJatrice  .•  grand  vaisseau 

à  parois  épaisses  ,  mais  molles  et  niucilagiueuses  ,  replié  plusieurs  fois  sur  lui-mên.e. 

L'Qyairc  ••  Baquet  ovale  de  petits  grains  liés  par  des  vaisseaux.  — L'Oviducte  ;  Canal 

ondulî; 


(  «9'  ) 

onJuli! ,  qui  va  de  l'ùvnire  ù  la  malrice. — Les  vaisseaux  fibreux :^'cn\x%  ,\ii^'j.ia\xés^ 
aveugles  ,  allant  en  convergeant  se  rendre  dans  la  matrice  ,  et  y  répandre  une  liqueur 
laiteuse  ,  pris  par  Swaninierdaui  ,  pour  les  testicules.  Ils  n'existent  pas  dans  la  Jiniacc.— «■ 

Le  llésenoir  de  ht  pourpre. Globuleux  ,   situé  contre  la  matrice  ,    et  se  terminant , 

par  un  long  canal  ,  à  la  base  de  la  verge  ,  qu'il  égale  en  longueur  ,  rcniormaut  une  liqueur 
brune  et  consistante'  ,  analogue  à  celle  des  mûres  ,  selon  bwammerdani. 

Pour  le  sexe  masculin,  [ju  gliinde  séminale  ,  placée  à  l'extréniité  de  la  matrice  ,  blan- 
châtre ,  molle  ,  s'ouvranl  dans  le  fond  de  la  matrice. La  Verge  attachée  au  bord  dé  ' 

la  cavité  commune  aux  organes  do  la  génération,  longue,  menue,  allant  çn  diminuant 
de  sa  base  à  sa  p  >inte  ;  elle  flotte  libre  dans  la  cavité  abdominale  ,  et  l'animal  jîe  peut  s'eii 
servir  qu'en  la  retournant  par  un  mécanisme  analogue  à  celui  de  ses  tentacules,  hllo  n'est 

point  percée  ,  et  le  C.  Cuvier  pense  qu'elle  sert  plutôt  com.uc  organe  irritant. Bourse 

du  dard  :  siuus  de  la  cavité  coiumiine  ,  de  forme  parabolique  à  parois  épaisses  ,  renfer- 
mant un  dard  quadrangulaire,  acéré,  calcaire.  Le  C.  Cuviera  remarqué  que  le  limaç^on, 
avoit  la  propriété  de  reformer  ce  dard  très-promptenient. 

Tous' les  orgaiaes  iibomissent  médiatenieut  ou  immédiatement  dans  une  cavité 
commune.  .. 

Le  C.  Cuvier  renvoie  à  Swammcrdam  ,  pour  les  aulres  objets  dont  il  ne  parle  pas; 
mais  que  ce  JVaturidisle  a  décrits  et  figurés  avec  exactitude.  Il  conclut  que  le  limaçon 
présente  dans  son  anrUotnie  des  phénomènes  singuliers  ,  cioiit  quelques-uns  pailiculiers  à 
ce  genre  qui  sont  :  i".  le  système  musculaire  ,  dont  pres((ue  tous  les  elfets  consistent  en 
rétraclion  et  déroulement;  2".  le  mécanisme  de  la  dégluliliou,  qui  seroit  trop  long  à 
développer,  et  qui  se  retrouve  encore  plus  sensiblement  datis  les  sèches  ;  5°.  une  trachée 
qui  s'ouvre  et  se  referme  alterualivement  pour  la  respiration  ;  4"'  l^i  digeslion  qui  se  .fait 
par  une  grande  abondance  du  suc  ;  5°.  cet  hermaphroditisme  singulier  (jui ,  tout  en  se 
suffisant  à  lui-même  ,  a  besoin  des  irritations  de  l'amour  j  6".  enfin  ce  dard  calcaire  ji^rçir 
duit  si  prompteiaent  par  le  liuia<;on.  ■i.t'uV-.') 


Paris.    Floréal,  Prairial ,  Messidor  et  Thermidor ,  an  3, 

JI  I  S  T  O  I  R  E     NATURELLE. 

Observations  sur  une  petite  espèce  de  Maki  {Lemur  hititi.) ,  par  le 
C.  Geoffroy,  du   Muséum  d'Histoire  naturelle. 

On  trouve  dans  le  treizième  volume  de  V Histoire  naturelle  ,  à  la  fin  de  la  description  Soc.  d'Hist, 
du  mongous ,  une  notice  sur  une  petite  espèce  de  maki,  que  Buffon  et  Uaubenlon  naturelle. 
ont  regardé  comme  une  simple  variété  du  mongous  ,  mais  qui  en  diffère  évidemment. 
S.i  (aille  est  bien  éloignée  d'être  aussi  haute  ,  puisque  ce  petit  animal  n'a  jamais  plus 
de  quatre  à  six  pouces  de  longueur  ;  les  yeux  sont  plus  grands  et  plus  rapprochés  ; 
les  jambes  sensijjlement  plus  courtes;  les  oreilles  ])resque  nues,  plus  longues,  et 
accompagnées  ,  comme  celles  du  lorr,  dans  leur  intérieur,  de  trois  petits  oreillons  ;  enfin  , 
un  caractère  qui  l'éloigné  de  tousles  autres  uiakis  ,  est  la  singalièrc  coiiformalion  des 
dents  de  sa  mâchoire  inférieure  :  les  six  incisives  sont  très-rapprochées  et  plus  égales 
entr'elles  ;  les  canines  et  les  deux  premières  molaires  sont  couchées  et  dirigée.^  en 
avant,  et  se  ressemblent  même  tellement  pour  la  forme,  que  les  canines  Vie  s'en 
distinguent  que  parce  qu'elles  sont  un  peu  plus  longues;  les  deux  incisives  latérales 
supérieures  sont  beaucoup  plus  petites  que  les  deux  intermédiaires,  ce  qui  s'observe 
également  dans  le  lory  du   Bengale  ;  la  queue  est  plus  lon:ue  que  le  corps. 

Ces  observations  ont  été  faites  sur  trois  individus  qui  ont  été  rapportés  de  Madagascar 
et  donnés   au  jMuséum  d'iiistoire   naturelle,  l'un  par  Poivre,    en    1755,  cl  les  deux 

■  M 


(  9o'  ) 
autres  par  Sonnerat,  en  1773;  il  s'en  trouve  aussi  un  dessin  très-correct  dans  les 
miii'iscriis  di:  Covmuerson  :  enfin  on  en  a  iransporlc  un  individu  vivant  à  Paris  , 
oh  B>itTon  a  eu  occasion  de  le  voir  et  de  le  faire  dessiner.  On  s'étonne  que  ce  grand 
nu'.nrilisle ,  oublianl  cjue  celte  pclite  espèce  étoit  déjà  publiée  dans  son  ouvrage,  et 
qu'il  l'avoic  re -onnufe  pour  un  lU  iki  .  en  ait  rep!-o<l;iiL  dans  ses  supplémens  ,  vol.  5, 
une  nouvelle  doscripiioii  sous  le  nom  de  ï\al  ile  Ma«l  igascar  ,  et  que  sur-tout  il  ait 
pu  douter  si  elle  ne  se  rapprochoil  pis  plulc^t  de  l'écureuil  ou  du  pjlniiste  ,  que  du  rat  , 
pircc  qu'on  lui  avoit  assuré  qu'elle  li>'bitoit  les  rirbres  ,  et  principalement  les  palmiers. 
L.a  fig  ire  qui  est  jointe  à  la  description  de  ButTon  est  exacte,  à  l'exception  de  la 
queue  qui  est  lâche  cùnime  dans  tous  les  makis  ,  et  que  le  peintre  a  représentée 
récoquillcc. 

Le  caractère  disliuclif  et  essentiel  de  ce  petit  maki  peut  être  exprimé  par  la  phrase 
suivante  : 

Lemur    pusillus. 

L.  Cinereo-fitlms  ,    lineâ  tnter-oculari  alb!du ,  Inferiaribus  laniarils  aUjue  primis 
molaribus  oblique  porrectis. 

Pelit  Mangous.  Bitff.  vol.  i' ,  pag.  177. 

laeni.  D-iiib.  vol.   lî  ,  jnig.  101. 

Rat  de  Madagascar.  Bu  /.  Supp.  voL  '5,  pug.  i49' 

Habitat  in  iiisu/d  Bludt.gasar.  Poivhe,  isoM^LRAT  ,  (Jommerson. 

Sur  les  espèces  cV  tLléphans ,  par  les  CC.  Cv\ier  et  Geoffroy. 

Ces  natilralisies  ont  prouvé  qu'il  existe  au  moins  deux  espèces  bien  distinctes 
d'élcplians  dont  le  Muséum  d'histoire  naturelle  possède  les  crânes.  Leurs  proportions 
diflèrenl  totalement,  le  crâne  de  celui  d'Asie  étant  de  près  d'un  cinquième  pus  haut, 
à  proportion  de  sa  loug.ieur,  que  le  crâne  de  l'éléphant  d' Afrique.  Le  caractère  auquel 
on  distinguera  le  plus  sûrement  cette  espèce  ,  est  la  coupe  des  lames  verticales  «Jont" 
on  sait  que  les  dents  molaires  de  ces  animaux  sont  composées,  et  qui  représentent 
des  losanges  dans  i'éléphajit  d'Afrique  ,  et  des  rubans  transversaux  dans  celui  d'Asie. 

Ils  rajiportent  au  genre  des  éléphans  ,  l'anipual  dont  on  a  trouvé  de^  ossemens  et  des 
défenses  fossiles  dans  le  C  mada.  La  mâchoire  inférieure  dont  il  y  a  une  moitié  an 
]Muséum  britannique  ,  et  dont  le  cabinet  national  possède  une  portion  trouvée  au 
Péi'oU  ,  est  formée  comme  celle  de  l'éléphant ,  mais  ses  dents  molaires  présentent  des 
pointes  coniques  ,  au    lioii  des  lames   qu'on  voit  à  celles  des  éléphans  ordinaires. 

Celte  opinion  étoit  aussi  celle  de  Camper,  et  il  l'a  publiée  dans  les  Mémoires  de 
l'académie  de  Péiersbourg.  Novi  comiiicntarii ,  tome  XIII. 

Enfin  ,  ces  citoyens  ont  découvert  que  le  Mammouth  ,  cet  animal  dont  on  trouve 
les  ossemens  en  Sibérie  et  ailleurs,  et  qu'on  avoil  toujours  regardé  comme  un  éléphant, 
est  bien  du  même  genre,  mais  que,  quoii|ue  très-voisin  de  l'éléphant  d'Asie,  il  en 
diffère  assez,  pour  être  considéré  comme  une  espèce  di.stincte.  Le  Muséum  en  possède 
une  mâchoire  inférieure  fossile  ,  entière  :  l'angle  que  forment  ses  branches  est  plus 
ouvert  ;  le  bec  qui  la  termine  moins  aigu;  son  canal  plus  large,  et  ses  molaires 
ipmposées  de  lames  plus  minces  et  plus  nombreuses  que  dans  l'éléphant  d'Asis. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Observations  sur  le  larynx   du   Coiiagga  (cqiius   quagga  Linn.  ),  par 

le   C.   C  u  V  1  E  R.  Jk 

Soc.  b'IIist.        Il   ne  diffère  de    celui  du   cheval    que  par   l'absence   de   la  membrane    triangulaire  ■ 

nATURLLLE.   placée  à  l'extréiuité  antérieure  de  la  glotte  de  celui-ci.  Le  C.  Cuvier  ajoute  quelques 


remartjLies  sur  le  larynx:  de  VOrang-outang ,  dont  le  sac,  selon  lui,  n'est  pas  analogue 
au  suc  lliyro-h/oïJiun  des  singes  ordinaires,  connue  l'onl  cru  Camper  et  Vicq-d'Azjr, 
niais  bien  aux  siuus  des  ventricules  de  leur  glotte. 

P  II  Y  S  I  (^  U  E. 
Sur  les  effets  de  la  poudre  dans   les  mines. 

M.  Hiimboldt,  conseiller  des  mines  du  roi  de  Prusse  ,  nous  a  appris  qu'on  avoit  ang-  Soc.  riliLOM. 
mente  considérableint'nt  les  effets  de  l.i  poudre  dans  les  mines  ,  en  laissant  un  csp.ice 
assez  considérable  entre  la  poudre  et  la  bourre.  11  assure  qu'on  est  parvenu  à  ce  résultat 
en  partant  tle  l'observalion  connue  ,  qu'un  fusil  crève  lorsque  la  bourre  ne  touche 
pas  la  poudre.  Sans  voidoir  prouver  l'exacte  ressemblance  de'ces  deux  f'aiis  ,  on  y  a 
ajouté  ceux-ci:  i°.  une  bombe  à  moitié  chargée  crève  en  nondîreux  éclals ,  tandis 
qu  elle  se  sépare  sirnpiemcnt  eu  deux  ou  trois  morceaux  qui  sont  pousses  fori  loin 
lorsqu'elle  est  remplie  de  poudre  ;  2°.  lorsiju'on  bourre  Ibrlemcnt  et  de  près  la  poudre 
que  l'on  a  mise  dans  un  tronc  d'arbre  pour  le  fendre ,  la  bourre  est  simplement 
chassée;  l'arbre  est  entr'ouvert  quand  la  bourre  n'est  point  appliquée  sur  la puudre. 

c  n  I  M  I  E. 

Observation  sur  une  crystaUisation  formée  dans  un   mélange  d'huile 
de  romarin  et  d'une  dissolution  d'or ,  par  /e  C.  V  a  u  q  u  e  l  1  n. 

Il  apperçut  au  fond  d'un  vase  dans  lequel  il  avoit  mis  un  mélange  d'iiuile  de  ro-  Soc.  piulom. 
marin  et  de  dissoluliou  d'or,  des  group])es  d'aiguilles  transparentes  dont  les  pius 
longues  avoient  environ  cinq  à  six  lignes  et  recouvroienl  l'or  précipité.  Ccloient  des 
prismes  à  quatre  pans  terminé;  p.ir  des  pyramides  à  quatre  faces.  -  Celte  matière 
étoit  cassante,  avoit  la  saveur  de  l'huile  de  romarin.  Elle  se  volatilise  au  feu  en  vapeurs 
blanches.  —  Chauffée  légèrement  dans  une  phiole  ,  elle  se  sublime  en  aiguilles  ibrt 
longues.  Il  reste  au  fond  de  la  pliiole  une  matière  fondue  plus  fixe  ,  moins  cassante 
que  les  crystaux.  —  Elle  est  dissoluble  dans  l'alkool,  et  crystallisable  par  l'évaporation. 
—  Dans  l'acide  sulfurique  elle  se  dissout  et  forme,  à  l'aide  de  la  chaleur  ,  une  liqueur 
rouge  de  cerise.  — Les  alkalis  .dissolvent  cette  substance  à  l'aide  de  l'eau,  et  ne  pa- 
roisseut  pas  avoir  d'autre  action  sur  elle.  Elle  s'en  sépare  par  év.jporatiou  ou  par 
refroidissement.  —  Le  C.  Vauquelin  n'ose  encore  rien  prononcer  sur  la  nature  de  cette 
substance.  Ce  n'est  point  du  camphre,  quoique  M.  Proust  dise  en  avoir  trouvé  dans 
plusieurs  huiles  volatiles.  Le  C.  Margiierou,  pharmacien,  a  retiré  d'autres  huiles 
volatiles  ,  une   substance  qui  paroît  analogue. 


Paris.  Fructidor,  an  3;    V^endémiaire ,  Brumaire  et  Frimaire,  an  L. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 
Mémoire  sur  la  circulation  dans  les  animauoc  à  sang  blanc,  par  le 

C.    C  U  V  I  E  R. 

Il  décrit  le  cœur  et  les  vaisseaux  des  sèches  ,  |des  aplysies ,   des  limaçons  ,  des  mou'es,     jj,; 
etc.  et  après  avoir  présenté  un  tableau  des  différentes  combinaisons  que  la  nature  a  établies 
à  l'égard  de  ces  oiganes  dans    les  différentes   classes  d'animaux  ,  il   cherche  à  prouver 
que  les  veines  dans  les  animaux  dits  à  sang  blanc  ,  font  en  même  tems  les  fondions  de 

M  2 


(  9^'  ) 
vaisseaux  absorbans  ,  ou  pour  mieux  dire,  qu'elles  ne  renferment  point  de  véritable 
sang,  ni  lis  necharieut  qu'une  simple  lympiic.  11  s'appuie  sur-tout  sur  les  cominunicatijus 
immédiates  des  veines  dans  toutes  les  cavités  du  cor[)3  ,  et  sur  ce  que  le  caual  intestinal  des 
moules  et  d'autres  bivalves  passe  au  travers  du  cœur,  en  sorte  que  le  obvie  n'a  qu'à  trans- 
suJer  iinmédiatemeut  de  cet  inieslin  dans  le  cœur  pour  que  le  corps  s'en  remplisse. 

PHYSIQUE. 
Sur  l'électricité  animale. 

Soc.  PHiLOM.  M.  Humboldt  a  constaté  que  des  plaques  de  métaux  de  même  nature,  qui,  placées 
convenablement  sur  un  animal ,  ne  lui  fuisoient  donner  aucune  marque  de  I  élec- 
tricité observée  par  Galvani  et  Valli ,  acquièrent  cette  propriété    lorsqu'on  souffle  sur 

une  de   ces  plaques  ,    ce    qui  la    chargy  d'humidité. Il  a  fait  des  expériences   sur 

lui-même  en  s'appliquant  des  vésicaloires  sur  les  omoplates  j  l'épiderme  enlevée,  les 
deux  plnies  armées  de  métaux  ,  il  a  éprouvé  les  mêmes  effets  que  les  grenouilles  sou- 
mises aux  expériences  de  Galvani.  Les  mouveiueas  convulsifs  étoient  d'autant  plus 
forts ,  que  les  métaux  différoient  entr'eux  comme  conducteurs. 

C  II  I  M  I  E. 

Eocpériences  sur  le  scîinrl  rouge  et  le  métal  qu'il  contient ,  faites  au 
laboratoire  du  conseil  des  miiïes ,  par  les  CC.  Vauquelin  et  Heciit. 

Soc.  pîili.ORi.  Klnprotb  annonça  il  y  a  environ  un  an  que  le  minéral  appelé  scliorl  rougir  de  Hon- 
grie étoit  un  véritable  oxide  métallique  cristallisé  ,  mêlé  d'un  peu  de  silice  et  d'alumine. 
11  a  nommé  titanium  le  métal  qu'il  contenoit.  Les  CC.  ISIiché  et  Cordier,  oflicicrs 
des  mines  de  la  Hépablique,  viennent  de  découvrir  dans  les  environs  de  Si.-Yriez, 
département  de  la  llaule-Vieu'ie  ,  une  substance  qui  avoit  de  grandes  ressemblances 
avec  le  schorl  ronge  de  Hongrie.  Elle  vient  d'être  soumise  à  une  analyse  compara- 
tive avec  celle  de  Klaprotb.  Comaie  la  disscrtalion  de  ce  cliimiste  n'est  point  traduite, 
nous  allons  en  donner  un  extrait  succinct,  et  comparer  ses  expériences  avec  celles 
des  CC.  Vauquelin  et  Hecht. 

Expériences  de  KiiAPROTii. 

I.  Ce  fossile  exposé  au  feu  de  porcelaine  dans  un  creuset  d'argile,  n'éprouva  d'alté- 
ration que  dans  sa  couleur,  qui  augmenta  d'intensité. 

a.  Dans  un  creuset  brasqué,  il  se  brisa  ,  devint  brun  clair  ,  mais  terne. 

5.  Au  chalumeau  avec  le  phosphate  ammoniaco  de  soude,  il  se  fondit  en  un  globule 
rouge  pâle  tirant  sur  le  gris. 

Expériences  des  CC.  Vauquelin  et  Hecht. 

5.  //  donna  un  gloluilc  vitreux ,  homogène  ,  transparent ,  d'une  couleur  violette 
semblable  à  celle  produite  par  l'oride  de  manganèse. 
4.  Avec  le  borax,  a  produit  un  globule  rouge  hyacinthe. 

4.  Il  n'j  II  point  eu  de  combinaison  ,  mais  des  végétations  à  la  surface  du  globule  , 
et  des  parties  de  schorl  non  décomposé  dans  son  intérieur, 

5.  Avec  les  acides  sulfurique  ,  nitrique^  muriatique  et  uitro-niurialique  ,  aucune 
allération. 

5.  Par  l'éliullition  de  l'acide  muriatique  ,  on  a  obtenu  une  petite  quantité  de  fer 
qui  paroit  étranger  à  cette  substance. 

G.  Cent  parties  chauffées  dans  un  creuset  de  porcelaine  avec  cinq  cents  parties  de 


à 


(  9^'  ) 
carbonate  de  potasse  ,  enltèreul  en  fusion  ,  et  le  mélange  ,  coulé  sar  une  plaque  ,  forma 
une  lua'îse  soliJc  d'un  gris  blaiicllâlre  qui  présentoil  à  sa  surface  des  aiguilles  crystallines  ; 
réduite  en  poudre  et  délavée  avec  de  l'eau  bouillante  ,  il  se  (irécipiia  une  poudre  blanche 
qui,  séparée  du  liquide,  cloil  sous  la  forme  d'une  terre  légère  dont  le  poids  ctoit  de 
cent  soixanle-neuf  parties. 

Lu  li:|ueur  dont  celle  terre  avoit  été  séparée  ,  staluréc  avec  l'acide  muriatique 
donna  un  dépôt  pesant  quatre  grains  ,  (jui  éloil  composé  de  parties  égales  de  silice  et 
d'alumine. 

6.  Les  incines  pliPiiomèncs  ont  été  observés;  nous  remarquerons  seulement  que 
la  couleur  de  la  terre  éloil  légèrement  jaune ,  et  que  la  silice  et  l'alumine  puroisent 
provenirdu  creuset  oii  l'opérution  a  été  fuite.  Il  est  vraisemblable  aussi  que  la  couleur 
jaune  rosée  qu'avoit  la  poussière  ,  dépendait  d'un  peu  de  fer  contenu  dans  la  potasse. 

7.  La  poudre  blanche  de  l'expérience  précédente  s'est  entièrement  dissoute  dans 
l'acide  sulfurique  ,  la  «iissoliition  concentrée  par  l'évaporation  spontanée  s'est  convertie 
en  une   matière  blanche,   gélatineuse  et  opaciue. 

7.  A'ous  tjvofif  obtenu  une  légère  dissolution  par  l'acide  sulfurique  qui  n'a  pti 
être  entièrement  sature  par  la  terre,  ISous  n'avons  pas  obtenu  de  crjstaux  ,  soit 
par  l'évaporation  spontanée  ,   soit  par  l'évaporation  au  feu. 

8.  L'acide  nitrique   la   dissout  aussi  j  la  combinaison  qui  en  résulte  est  transparente' 
et  prend  ,  par  l'évaporation  à  l'air  libre  ,  une  consistance  huileuse  ,  au  milieu  de  laquelle 
on  trouve  des  crjstaux  trausparens  rhombo'idaux  ,    et  quelquefois  hexagones. 

8.  Nous  n'avons  pas  pu  opérer  la  combinaison  de  cette  matière  avec  l'acide 
nitrique;  ou  au    moins  elle  éloit  si  légère  qu'elle  peut  être  regardée  comme   nulle. 

q.  L.a  dissfdulion  dans  l'acide  muriatique  forme  une  gelée  jaunâtre  et  transparente  , 
dans  laquelle  on  trouve  des  cryslaux  cubiques. 

g.  L'acide  muriatique  dissout  assez  bien  la  poudre  blanche ,  mais  il  a  été  impos- 
sible de  neutraliser  la  dissolution.  Nous  n'avons  pas  obtenu  de  crjstaux. 

10.  Les  dissolutions  de  cette  matière  dans  les  acides,  sont  précipitées,  i".  en  verl  de  pré 
parle  prussiate  de  potasse;  2°.  en  rouge  foncé  ,  par  l'infusion  de  noix  de  galle;  5°.  en 
blanc ,  par  les  acides  arsenique  et  phosphorique  ;  4"*  ?•''"  'c  niélange  de  l'acide  tartareux 
et  oxalique  ,  en  une  matière  blanche  qui  se  redissoùt  par  l'agilalion. 

10.  Idem. 

\  I.  Une  lame  d'étain  plongée  dans  ces  dissolutions,  donna  à  la  liqueur  une  couleur  ' 
rose  analogue  à  celle  du  rubis. 

11.  Idem. 

12.  Une  lame  de  zinc  donne  à  ces  mêmes  dissolutions  une  couleur  violette  qui  passe  au 
tleu  d'indigo. 

12.  Idem. 

I  '5.  Le  sulfure  d'ammoniaque  forme  un  précipité  abondant  qui  a  une  couleur  verte  sale. 

i5.  Idem, 

^^/^.  Cinquante  grains  de  cette  terre  chauffée  dans  un  creuset  ont  perdu  douze  grains'; 
tant  que  celte  matière  resta  chaude,  elle  eut  une  couleur  jaune  qui  se  dissipa  parle  refroi- 
dissement. Elle  devient  par  cette  opération   indissoluble  dans  les  acides. 

14.  Idem  avec  quelques  légères  différences  dans  les  poids. 

i5.  Mêlée  avec  un  flux  convenable,  elle  forme  un  émail  de  couleur  jaune  de 
paille. 

i5    Mêlée  avec  différens  flux ,    et  soumise    à   l'action   de  la  chaleur  du  four-' 
neau  de  Macquer ,  elle  a  fourni  un  émail  d'un  jaune  sale. 

16.  Soixante  grains  de  cette  matière  mêlés  avec  trente  grains  de  colophone  ,  exposée 
à  l'action  d'un  feu  doux,  la  résine  s'enflamma  et  la  terre  reparut  avec  toutes  ses 
propriétés.  La  moitié  de  cette  terre  mêlée  avec  dix  grains  de  borax  calciné  et  vingt 
grains  de  verre  ,  et  chauffée  dans  un  creuset  au  four  à  porcelaine  ,  a  fourni  une 
scorie  inégale,  brunâtre  en  dessous  ,  et  grisâtre  en  dessus.  La  cassure  éloit  poreuse  et 
remplie  de  cavités  dont  l'intérieur  éloil  rayonné; 


(  94'  ) 

i(î.  On  a  prlf  f"  f^arties  de  la  matière  blanche  oh  tenue  dati  s  l'expérience  6/  on 
en  a  foi- 1 né  un:-,  pâte  uyec  de  l'huile  qu'on  u  pl,,c''i-  tju  i;ii/icu  d'une  braxque  de 
ch  iriion  et  d'alumine  pure  :  au  bout  de  tro's  quarts  d'h'ture  d'un  feu  violent ,  on  a 
obtenu  une  masse  creuse  dont  l'extérieur  avoit  une  couleur  jaune  d'or  ,  et  l'inté- 
rieur une  couleur  noirâtre,  formé  d'aiguilles  et  parsemé  de  beaucoup  de  points 
jaunes.   La   matière  uvoit  perdu    iS  parties  de  son  poids, 

I'.  72  parties  de  la  même  poussière  furent  mêlées  avec  10  parties  de  borax 
calciné ,  et  lo  parties  de  charbon  en  poudre,  l'on  fit  du  tout  une  pJte  avec  de 
l'huile,  et  l'on  chauffa  pendant  une  heure  et  demie  ;  on  eut  po'ir  résultat  une 
masse  fondue  qui  avoit  à  l'extérieur  une  couleur  rouge  assez  semblable  à  celle  du 
cuivre:  cette  matière  brisée  présenta  à  l'intérieur  une  coulfur  no  re  brillante ,  des 
faisceuuv  d'aiguilles  fort  analogues  à  celles  de  l'oxide  de  manganèse ,  enfin  des 
cavités  dont  les  surfaces  avoienl  une  couleur  rouge  brillante. 

18.  La  même  expérience  répétée  dans  d'autres  proportions  a  produit  une  m  isse 
noirâtre  dont  les  parties  n'étoient  qu'uggiutinées  les  unes  aux  autres  ;  en  la  bri- 
sant elle  a  offert  une  couleur  rouge  tirant  un  peu  sur  le  pourpre.  On  a  remarqué 
qu'en  la  cassant ,  lorsqu'elle  est  encore  diaude  ,  la  couleur  rouge  passe  prompte-^ 
ment  au  pourpre,  et  de  celle-ci  au  violât  foncé  ,  ce  qui  n'arrive  pas  d'une  manière 
aussi  sensible  quand  elle  est  froide. 

Amenée  à  ctrt  état,  cette  substance  traitée  avec  l'acide  sulfurique  concentré , 
perd  sa  couleur  rouge  ft  se  convertit  en  une  poussière  blanche  qui  augmente  de 
poids  ;  il  se  forme  en  même  teins  une  grande  quantité  d'acide  sulfureux.  —  Avec 
l'acide  nitrique  elle  se  réduit:  aussi  en  poudre  bland.c ,  et  il  se  dégage  d'abon- 
dantes vapeurs  de  gaz  nitreux.  —L'acide  muriatique  a  paru  n'avoir  que  très-peu. 
d'action  sur  elle. 

Il  paroit  par  ces  essais  ,  encore  insuffisans  cependant,  que  cette  substance  est 
un  véritable  métal  d'une  nature  particulière  ;  la  diminution  de  poids  ,  son  chan- 
gement de  couleur  lorsqu'on  la  traite  avec  des  corps  combustibles ,  sa  conversion  en 
poudre  blanche  ,  et  so/i  augmentation  de  poids  par  les  acides  ;  sa  combinaison  avec 
l'acide  prussiquc ,  et  la  teinture  de  noix  de  galle  ,  sont  des  preuves,  au  moins 
dans  l'état  actuel  des  connoissanees  chimiques ,  que  ce  schorl  rouge  de  Hongrie 
et  celui  de  la  HaiHe-y'ienne  ,    sont  des  oxidcs  métalliques  crjstullisés. 

ARTS     CHIMIQUES. 

Observation  sur  l'emploi  de  la  castitie  dans  la  Jorge  du  fer  cassant  f 
par  le    C    J3  a  i  l  l  1:  t  ,  inspecteur  des  mines. 

>0C.  HiiLont.  Il  rapporte  à  la  société  qu'il  a  vu  dans  les  forges  de  Marche  ,  près  de  Namur  , 
eniplojcr  avec  succès  (au  ieu  d'alfinL-rie  J  uu  procédé  trcs-siniple  pour  donner  au  fer 
une  meilleure  qualiié. 

Ce  procéilé  coniste  à  jeter  une  demi-pelletée  de  casline  en  poudre  fine  sur  la 
loupe  au  moment  où  elle  est  formée,  et  en  la  tenant  ainsi  exposée  au  vent  des 
souiflets  pendant  quelques  instans  avant  de  la  porter  sous  le  marlenu.  La  casline  dont 
on  «e  sert  est  une  pierre  calcaire  bleue  très-dure  qui  donne  une  chaux  blanche  excel- 
lente, et  dont  la  poudre  est  aussi  irès-bianche.  Celte  casline  produit  un  prompt  effet 
-sur  la  loupe  :  elle  épure  le  fer  et  le  débarrasse  du  sidente  ou  phosphure  de  1er  qui, 
coniuie  on  le  sait,   rend   le  fer  cassant  à  froid. 

Ce  fait  est  une  confirmation  iinportanle  des  expériences  rapportées  dans  le  Journal 
des  Mines,  et  par  lesquelles  ;-;iniuan  est  parvenu  à  obtenir  d'exceileni  fer  en  traitant 
la  fonte  avec  des  scories  qui  avoicnt  été  fondues  d'avance  avec  punies  égales  de  chaux. 

Dans  ses  expériences  ,  Kinman  annonce  avoir  relire  autant  de  fer  que  par  les  pro- 
cédés ordinnires.  Dans  les  forges  de  Marche  on  a  reconnu  qu'où  éprouvoit  un  léger 
déchet,  ce  qui  est  plus  vraiseiublable. 


(  9-''  ) 
MÉDECINE.      Pathologie. 

Obsen'ation  d'une  atrophie  idiopathique ,    c' est-a-dire ,    sans  maladie 
antérieure  ou  primitive ,  par  le   C.  Halle. 

Le  sujet  «Je  coUc  observation  est  une  jeune  personne  morte  à  25  ans  «J'atrophie,  sans     Soc.  philom. 
cause  connue.  —  A  cinrr  ou  six  ans,   cette  nialacJc  avoil  été  caclieliqiie  et  languissante. 

On  lui  donni  alors  Aa  sirop  auli-scorbuli([iie  ,  et  ses  forces  se  rétabliront. A  7  ans  elle 

éprouva  une  niensirualion  pré(«)L-e  qui  ne  «Jura  pas;   on  cessa  alors  l'usage  Ju  sirop,  elle 

coiuiinia  de  se  bien  porter A   14  ans,  elle  fut  rc'glée  sans  accidens ,   et  continua  de 

leirebien,  tant  pour  le  période  que  pour  la  quanliie  ,  jusqu'à  17  ans.  —  Ai7ans,  les 
règles  clinimuérent  sensiblejnent  ;  la  diminution  alla  toujours  en  augmentant  jusqu'à 
jl  ans,  époque  oit  les  régies  cessèrent  absolununl  pour  ne  plus  revenir.  Depuis  la 
diminnlion  progressive  des  ièg!es  ,  cette  malade  a  maigri  continuellement  ,  perdant 
peu-a-pcu  ses  forces,  sans  aucune  augmentation  dans  ses  évacuations  ,  sans  sueurs, 
sans  transpiration  sensible,  sans  toux,  sans  expectoration  ,  sans  œdème  des  extrémités. 

La  peau  du  col  et  de  la  poitrine  étoit  ruarquée  de  taches  fauves  conimunénient  nonx- 

niées  taches  hépatiques. 

La  malade  d'ailleurs  faisoit  ses  fonctions  comme  à  l'ordinaire  ,  niangeoit  beaucoup, 
di;;éroii  bien  en  apparence  ,  rendoil  des  excrémens  de  consistance  et  de  couleur  ordi- 
naire. Elle  dormoil  peu  ,  s'occupoit  ,  el  néanmoins  nuiigrissoit  à  vue-d'œil.  —  La  veille 
de  sa  mort  elle  ne  sortit  point  ,  mais  alla  el  vint,  et  donna  ses  soins  aux  affaires 
domestiijucs   comme  à  l'ordinaire.  Le  soir  ,   elle  se  sentit  lasse  et  se  coucha  de   buime 

lieure. I  e  lendeîuain  ,   jour  de  sa  mort  ,  elle  r;sta  couchée ,   se  sentant  exrêmement 

assoupie;  la  tête  peu  présente  ,  les  jeux  ternes  et  languissans ,  lesmouvemens  lents,  les 
sensations  engourdies,  le  poulx  singulièrement  rallenli  et  loible  ,  la  respiration  très- 
courte  sans  élre  précipitée  ni  gênée.  Llle  ne  se  plaiguoii  de  rien,  et  disoit  seulement 
qu'i'lle  senloitunt-  grande  propension  au  sommeil.  Dans  les  huit  jours  qui  ont  précédé  sa 
mort ,  elle  avoit  éprouvé  quel«|ues  accès  de  toux  sèche  ,  et  quelques  instans  d'oppression. 

Cette  jeune  personne  étoit  timide  ,  peureuse  ;  on  la  soupconnuit  de  jalousie.  On  croit 
qu'a  rép''que  de  la  diminution  de  ses  règles,  elle  avoit  éprouvé  quehjues  fraj  eurs.  La 
ni.isturbation  ne  paroit  avoir  eu  aucune  p.irl  a  sa  maladie,  autant  qu'on  en  peut 
juger  par  l'éiat  des  parties  sexuelles  extérieures. 

Ouverture  du  cadavre. 

La  peau  sembloit    collée  sur  les  os  ;  le  ventre  étoit  déprimé  et  tonchoît  presque  la 

colonne  épinière. Le  tissu  celluleux  sous  cutané  contenoit  seulement  quelques  traces 

de  grii-se  i-pirses  dans  des  f«)licules  isolés. iNulle  apjiarence  de  graisse  ne  se  montroit 

dans  l'épiploon   ni   dans  le  mésentère. l^ous  les  viscères  du  bas-ventre  étoieni  dans  un 

étal  absolument  conforme  a  l'état  naturel  ,  mais  peu  volunjineux. l^es  glandes  niésen- 

térifues  n'étoient  ni  grosses  ni  obstruées.  I  lies  paroissoicnt  ])lus  saillantes  que  de  cou- 
tume à  cause  de  l'absence  totale  tie  la  graisse  ([ui  les  environne  ordinairement.  (  )n  n'ap- 

percevoil  jioint  les  vaisseaux  lactés  qui  i'y  rendent. Les  viscères  «Je  la  poitrine  étoient 

dans  l'éiat  ordinaire.  L'ne  légère  induration  se  faisoit  sentir  dans  le  pouirnon  droit  sans 
ulcération.  La  glande  tiroïde  étoii  ,  comme  les  autres ,  extrêmement  petite.  —  On  ne  dis- 

tingLioit  nulle  part  de  vaisseaux  lymphatique'!. Ayant  enlevé  la  peau  dans  le  pli  des 

aines,  on  appercut  des  filets  secs  et  assez  résistans,  seudjiables  à  desnerfs  avec  des  ren- 
flemens  pareils  à  des  ganglions  nerveux.  La  njéme  dis|()silion  se  présentoit  de  l'un  et 
l'antre  côté.  En  examinant  ces  parties  avec  soin,  on  s'est  convaincu  que  c  étoient  les 
glandes  et  les  vaisseaux   l\  niphaiiques  de  ces  parties  qui  étoient  réduits  à  cet  étal.  La 

cavité  des  vais<;eaux  paroissoit  oblitérée  . Les  parties  sexuelles  éloienl  singulièrement 

amincie'!  et  n'avoient  pas  plus  d'apparence  que  celle  d'un  foetus  de  cinq  mois.  Le  clitoris 
n'éioil  point  apparent  j  i'hjmen  étoit  entier. 


C96') 
Il  naroît  (Tue  celte  observation  riK^rite  d'être  conservée  comme  un  exemple  rarefl'une 
atropljie  priiuilive,  c'est-à-dire,  non  syniplomalique  ,  et  qui  ne  paroît  dépendre  qne 
dit,  l'anéaniisseiiient  des  fonctions  du  système  absorbant,  résultant,  à  ce  qu'il  paroit ,  de 
l'obliiéraiion  de  ce  système  ,  sans  antre  cause  coimue  que  peut-être  des  afl'eclions  de 
l'anie  long-tems  continuées  et  soigneusement  dissimulées. 


P  A  11  I  S.    A^.'i'ôse ,  Pluviôse  et  Ventôse ,  an  4. 
HISTOIRE     NATURELLE. 

Qbsen'atiojïs  sur  le  Tapir.  Tapir  Americanus.  L.,  parle  C.  Geoffroy, 
professeur  au  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

Soc.  PiiiLOM.  On  a  cru  jusqu'ici  que  le  Tapir  avoit  dix  denu  incisives  à  chaque  mâcboire;  ce- 
pendant il  est  certain  que  cet  animal  u'eu  a  qu-e  six  comme  le  cochon  ,  avec  deux 
pcliles  canines  sur  le  côté. 

Il  existe  au  Muséum  d'iiistoire  naturelle  deux  tapiii  diflérens  ,  l'un  noir   et    l'autre 
roux  :  celui-là   est    toujours    pl.is   gros ,   et   pesant    5oo   livres.    Quoiqu'ils  présentent 

Quelques  autres  différences  ,  on  ne  peut  assurer  positivement  si  ce   sont  deux  espèces 
istinotes. 

Sur  le  Galago ,  par  le  môme. 

;3oc.  d'Hist.        On  a  rapporté  du  Sénégal  une  nouvelle  espèce  de  quadrumane  qui  j   porte  le  nom 
KATURELLi.    de  Galago  ,  qui  par  sa  forme  mixte,  f;jt  la  nuance  des  loris,  {teniur  tardigradus)  L. 
aux  tarsiers^  (  didelp/iis  tnacrotat'siis,  Gyt.  Luitnttr  spectruin  pall.  }  et  dont  le  citoyen 
Geoffroy  fait  un  genre  à  part,    qu'il  délerniine  comme   il  suit: 

Le  Galago. 

CaractiîRE  gén.  Deux   incisives  supérieures,   trcs-écartces. 

Six  inférieures  proclives  (i)  ;  les  quatre  inlermédiaires  réunies  par  paire. 
Deux  canines. 

Six —  cinq  molaires  à  couronne  large  ,  surmontées  de  petites  pointes. 
EsP.  UNIQUE.   Le  Galago  du  Sénégal.   Gai.  Senegalensis. 

D  E  s  c.    A  B  H.     Tête    anondie  ,   umsoau  court ,   très-grandes  oreilles   nues   et  trans- 
parentes ;   les  pieds  de   derrière  ,  et   principalement  le  tarse  ,  plus 
longs  que  la  jambe  ,  comme  dans  le   tarsier  ;   pelage  gris-fauve  en 
dessus,  blanchâtre   en    dessous;    poils    de  la  queue  rous  et    très^ 
fournis  sur  toute   sa  longueur. 
P.RiNCiP.   Di  M.  Grandeur  ,   depuis   le  bout  du  museau    jusqu'à  la  queue,  7  pouces  j 
des    extrémités  antérieures  ,     5    pouces    et    demi  j    des  extrémités 
postérieures  ,  7  pouces  ;  — de  la  queue  ,  8  pouces  et  demi 
Le   seul  galago   connu   apparlenoit   au   citoyen  de  Nivernois^  qui  u  bien  voulu    le 
donner  au  citoyen   Geoffroy  ,  pour  le   Muséum. 

Squelette  fossile  trouvé  sur  les  bords  de  la  Plata.  (Note  adressée  au 
C.   Grégoire  par  le  C.   Roume). 

M?"*  P'iiLOM.  Ce  squelette  a  été  trouvé  dans  le  sable  ,  à  environ  ~>Q  mètres  de  profondeur.  Il  a 
été   envoyé  au  cabinet  de  Madrid.  On  l'a  dessiné,  et  la  gravure  en  paroîlra  incessami- 

(  I  )    Dirigi'es   en  avanc  et   de  bas  en  haut. 


(  97'  ) 
ruent.  —  Il  a  (jiiaire  nièlres  de  long  sur  Jeux  do  haiil  à-peu-près.  La  tâte  étoit  dô- 
priiuée  et  paroissoil  uoiileiiir  peu  do  cervelle  ;  les  inûclioircs  supérieures,  cl  inférieures 
se  teriuinent  en  poinles  mousses.  —  Il  n'y  a  ni  incisives  ni  canines  ,  mais  seize  mo- 
laires cannelées.  —  Son  bassin  est  composé  des  os  sacrum  ,  iléuiu  et  iscliiuui  ,  mais  il 
n'y  a  point  de  pubis  ni  d'indication  tju'il  ait  e^isté.  Ce  bassin  est  ouvert  du  cAté  de 
l'abdomen.  Les  pattes  sont  armées  de  fortes  griifos,  et  les  postérieures  présentent  un 
calcanéuni   très-gros. 

Cet  aninThl  nuu-clioit  sur  la  piaule  des  pieds,  et  avoit  des  clavicules.  Autant  rju'on 
en  peut  juger  sur  cette  dcscrip'.i  in  ,  cet  animal  sembloit  avoir  tenu  le  milieu  ,  par  la 
forme,  entre  le  fourmilier  du  C^ip  ,  (  riij-nneco/</iaga  Cnyciisis ,  L.  j  et  le  grand 
fourmilier  d'Améri([ue   ou  tamanoir  ,  (  iii)riiu'copli<tga  jiibula  ,  L.  ) 

Mais  le  C.  Cuvier  ayant  re^u  de  Madrid  les  gravures  détaillées  de  ce  squelette 
fossile,  a  reconnu  que  l'espèce  en  est  beaucoup  plus  voisine  des  paresseux  que'  des  four- 
miliers,  par  la  brièveté  de  son  museau,  par  une  apophyse  à  la  base  aulérieurc  de 
l'arcade  zygomatique  ,  et  par  la  forme  et  les  proportions  de   ses  membres. 

Nouvelles  recJiercIies  du  C.  Gihod-Ciiantrans,  sur  les  Confeives  et 

les  Bjssus. 

L'examen  mycroscopique  des  corps  qui  sont  l'objet  de  ce'  mémoire  ,  ouvre  aux  Soc.  niiLoiM. 
naturalistes  une  carrière  aussi  neuve  que  vaste.  L'auteur,  qui  déjà  s'en  est  occupé 
avec  succès,  annonce  ^-ï  la  sociéié  que  la  conferve  qu'il  nomme  bulleuse  {  cortferva 
bullosa),  étant  demeuiée  ii  sec  pendant  dix-huit  mois  ,  et  ne  ressemblinl  plus  alors 
qu'a  un  petit  amas  de  po\issière  grisâtre. ,  a  reverdi  peu-à-peu,  lorsque  le  va-;e  qui 
la  renferiuoit  a  été  rempli  d'eau.  Ses  petits  tubes  se  sont  rétablis  et  ont  produit  de 
nouveaux  filamens.  Ainsi  ce  n'éioit  point  une  résurrection  simplement  app  .renie  comme 
celle  des  mousses  qu'on  humecte  après  les  avoir  desséchées,  mais  réelbj  ei  complotte 
comme  celle  de  certains  animaux.  En  rendant  compte  de  celle  observation  à  la  société, 
le  C.  Girod-Chantrausfail  remarquer  qu'elle  vient  à  l'appui  de  son  opinion  sur  la  nature 
animale  des  conferves. 

Il  a  vu.  que  l'organisation  des  Bj'ssus  botrjoïdes  et  velutina  varie  suivant  l'époque 
OLi  ou  les  observe.  Ce  n'est  d'abord  qu'un  assemblage  confus  de  corpuscules.  Il  leur 
succède  ensuite  des  tubes  qui,  s'étanl  développés,  se  remplissent  de  cor^pusculcs  sem- 
blables.   L'auteur  regarde  ces  corpuscules  comme  les  grainesoa  les  œuls  du/(;  ;>.$hs. 

Sur  une  pente  de  filon  extrêmement  polie,  ohsen-ée  dans  les  Pyrénées 
orientales  ,  par  le  C.  D  u  ii  a  im  e  l  /ils. 

Oi.i  sait  que  dans  certaines  circonstances  les  substances  minérales  affectent  un  poli  Soc.  riiiLOM. 
très-remarquable.  M.  de  Saussure  avoit  déjà  observé  «ne  roche  polie  naLurellemenl 
aux  environs  du  Mont  Saint-Bernard.  Le  C.  la  Peyrousè  a  vu  près  de  Vio-Uessos 
un  pic  de  serpentine  dont  la  surface  étoit  polie  e(.  luisante,  Uu  trouve  Iréquemjiient 
dans  les  mines  de  houille  de  ces  schistes  brillans  f[u'ou  prendroit  au  prçniier  as,pecC 
pour  la  houille  elle-même.  Le  G.  Dolouiieu  a  reniarqué  à  Fiarazza,  dan'^s  le  '1  renlin, 
un  filon  de  mine  d'argent  dont  les  épontes  étoient  aussi  [lolics  que  les  faces  du  crjstal 
de  roche.  Enfin  Dictrich  cite  les  pyrites  polies  du  Pamruelsbej:g ,  et  la  mine  de 
plomb  miroité  du  Derbyshire.  A  ces.  observiiiions.  Iç  C-  Duhamel  ajoute  .celle  qu;'il, 
vient  de  faire  à  la  montagnç  de».  Ufllensuc  ,  déparliemcnt^de  l'Aftde.,  iqp  visitant  Ije^ 
mines  de  Cascastel.  Près  de  la.  base:  de:  oi,'Ue  mOpt^gne.,  connue  par  dcii-mines  de  fer 
très-riches  et  négligées  ,  est  un 'filoni-dc  pyrite  cujvreuse  qu'on  a  commencé  k  exploi- 
ter,, le  prenant  pour  un  filon  |de  ruine  de  fqr  ,  el  qn'diu  a  abandonné  ensuite.  Par  ce; 
commencement  de  travail  on  a  mis  k  découvert  une  rocjie  polie  qui  servoitjde  salbande 
à  ce  lilon.  LUe  s'élève  à  présent  iiresque  verlicalemcnl  sur  une  hauteur  de  2  mètres 
^  •  N 


(98;) 

et  demi  et  une  longueur  de  20  mètres,  après  quoi  elle  disparoît  sous  les  autres  roches 
de  la  luoningne.  Dans  toute  celte  éleiidue  sa  surface  est  dans  le  même  plan  comme 
si  elle  nvoit  été  sciée  d'un  seul  irait  de  scie  ,  et  du  poli  le  plus  pirf.iit.  La  pierre 
qui  la  comptse  est  d'uue  nature  argiUeuse  et  siliceuse,  et  plus  ou  moins  colorée  en 
jaune  ,  mais  d'une  teinle  plus  foncée  à  la  surface  qu'à  l'intérieur.  La  partie  polie 
semble  une  espèce  de  vernis  ou  d'émail  qui  se  laisse  détacher  en  écailles  très-minces. 
On  y  remarque  quelques  slries  très-peu  sensibles,  aussi  polies  que  le  resle  de  la  sur- 
face du  rocher,  et  de  peliles  cavilés  qui  ne  le  sont  pas.  L'épaisseur  de  ce  banc  est  de 
quelques  mclres,  et  l'ou  retrouve  au-delà  les  schistes  dont  la  base  de  la  jnoulagne  est 
composée. 

Forme   de    la  molécule    pn'mi't/re    de    l'oxide  de    titanium ,  par  le 

C.  Hauy. 

5oc.  piinx)M.  La  division  mécanique  des  cr_ysiaux  du  titane  (scliori  rouge)  de  Hongrie  et  de 
ceux  de  France,  avoil  déjà  conduit  le  C.  Haiiy  à  regarder  ces  deux  substances  comme 
de  la  même  espèce.  Il  avoil  obtenu  de  l'un  et  l'aulre  ,  pour  forme  primilive  ,  un 
prisme  quadiaiiguloire  rectangle  susceplible  d'être  sousdivisé  parallèlcmeut  h  deux 
plans  qui  passeroient  par  les  diagonales  des  bases  ,  ce  qui  donueroil  pour  molécule 
intégrante  un  prisme  triangulaire  droit,  dont  la  base  est  un  triangle  rectangle 
isocèle. 

II  restoit  à  déterminer  le  rapport  du  côté  de  la  base  à  la  hauteur  du  prisme.  Il  v" 
est  parvenu  sur  un  crjstal  de  lilane  de  Hongrie,  et  a  ti-ouvé  que  le  côté  de  la  base 
adjacent  à  l'aiigle  droit  est  à  la  hauteur  à-peu-près  comme  2  à  5.  Cherchant  ensuite 
si  à  l'aide  de  cette  molécule  intégrante  il  pourroit  obtenir  par  ra])plicalion  de  quel- 
qu'une des  lois  de  décroissement  dont  elle  est  susceplible,  la  forme  composée  ,d'un 
cristal  de  litané  de  France  qu'il  avoil  sous  les  jeux,  le  calcul  lui  donna  un  résultat 
confo'rme  à  l'observation.  Il  en  conclut  que  les  expériences  chimiques  et  la  division 
mécanique  s'accordent  à  faire  regarder  le  titane  de  Hongrie  et  celui  de  France  comme- 
lï  même  substance  ,  avec  quelques  différences  légères  et  accidentelles.    , 

ÉCONOMIE. 

Obseri'ations  sur  le  dessèchement  d'un  marais. 

Inït.  kat.  Le  C.  Préaudeau-Chemillj  ,  demeurant  à  Bourneville,  près  la  Ferté-Milon  ,  possède- 
dans  ce  lieu,  sur  les  bords  de  la  petite  rivière  d'Ourcq  ,  une  assez  grande  étendue  de 
prairies  tourbeuses  dont  le  sol  fangeux  et  mobile  n'y  permet  point  l'entrée  aux 
bestiaux  ,  quand  bien  même  les  végétaux  qu'elles  produisent  pourroient  leur  être 
utiles. 

L'exploitation  de  tourbe  qui  a  été  faite  dans  ces  prairies  y  a  laissé  des  excavalionî 
souvent  très-profondes  ,  et  qui  se  sont  remplies  d'eau. 

Ce  citoyen  a  rendu  maintenant  solide  une  partie  de  ces  terrains  en  les  couvrant, 
à  une  épaisseur  convenable  ,  et  à  volonté,  d'une  terre  excellente  ^  qui  permet  de  les 
labourer  et  d'y    mettre  toutes  sortes  de  productions. 

Ses  moyens  pour  y  parvenir  ont  été  simples;  il  a  fait  un  fossé  le  long  de  ces  prairies, 
dans  lequel  il  a  fait  entrer  un  petit  ruisseau  qui  charie  dans  son  cours,  sur-tout  par 
les  orages  et  aux  époques  des  fontes  des  neiges,  une  terre  de  très-bonne  qualiié.  En 
fdisatit  remonter  l'eau  portée  dans  ce  fossé  au-dessus  du  niveau  des  terres  voisines, 
elle  s'y  répand  et  dépose  sur  leur  surface  le  limon  qu'elle  charioit  avec  elle.  Cette 
eau  est  circonscrite  dans  l'espace  qu'on  veut  recharger,  par  des  digues  formées  du 
côté  où  elle  tendroit  à  s'échapper  trop  promplement  pour  se  jeller  dans  la  rivière 
d'Ourcq  ,  et  successivement  elle   doit  parcourir  toutes  les  surlàces  de  ces  prairies. 

C'est  EÎnsi  qu'en  peu  d'années  ce  tcrrein  inutile  ,  rempli  d'excavations  profondes, 
a    cl«   rendu  à    l'asriculture.- 


ro9') 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Mémoire  sur  l'organe  de  l'ouïe  dans  les  cétacés. 

Le  C.  Cuvier  a  examiné  l'oreille  inlerne  du  daupliin  ,  du  n)arsoiiin  ,  de  la  baleine  Inst.  njit< 
et  du  cachalol.  Daus  tous  ces  cétacés  ,  les  dillérentes  parties  de  l'oreille  interne  sont 
contenues  dans  un  os  particulier,  (jiii  ne  l'ait  jioiul  partie  du  crâne,  mais  qui  est  suspendu 
par  des  chairs  et  des  iiganiens.  Au  reste  on  j  trouve  des  osselets  et  un  labyrinthe 
semblable  à  celui  des  luammifères.  Le  C.  Cuvier  a  sur-tout  distinctement  vu  leS 
canaux  semi-circulaires  dans  un  fœtus  de  baleine,  quoique  Camper  en  eût  nié  l'exis- 
tence dans  les  cétacés.  La  caisse  du  tympan  a^  dans  le  dauphin,  la  forme  du  canal 
demi-cyliiidrique.  Dans  la  baleine  ,  elle  ressemble  en  quehjue  sorte  à  une  coquille 
de  btillii  y  ses  parois  sont  épaisses  de  plus  d'un  pouce  ,  plus  dures  ,  plus  compactes 
et  plus  homogènes  que  le  marbre.  Le  O.iCuvier  ajoute  à  son  mémoire  un  tableau  des 
.caractères  de  l'oreille  interne  dans  toutes  les  classes  qui  eu  sont  pourvues,  duquel  il 
résulte  que  la  seule  partie  essentielle  à  cet  organe  ,  est  une  espèce  de  gelée  transpa-' 
rente,  dans  laquelle  le  nerf  acoustique  paioit  se  résoudre. 

CHIMIE. 

Analyse  de  l'argent  rouge,  par  le  C.  Vauquelin. 

Il  y  a  déjà  plusieurs  anjiées  que  Klaproth  ,  chimiste  de  Berlin  ,  a  anononcé  que  l'argent     Soc.   Phii-oW» 
ronge  qu'on  regardoit  avant  lui  comme  îinefiombinaiso,n  de  soufre,,  d'argent  et  d'arsenic, 
■ne  conleifoit  pas  un  atome  de  Ce  dernier  métal  ,,mais  que  c'est  aj4  .contraire  l'ijutjnroinc 
«t  le  soufre  qui  le  nùnéralisent  ainsi  ,  i  , 

Comme  les  expériences  de  Klaproth  n'ont  pas  été  répétées  en  France  ,  et  que  plusieurs 
minéralogistes  du  premier  ordre  sont  toujours  dans  l'intime  persuasion  que  ce  minéral 
n'est  autre  chose  qu'une  dissolution  d'argent  dans  du  sulfure  d  arsenic ,  le  C.  Vauquelin  a 
pensé  <^u'il  seroil  utile  de  se  livrer  à  quelques  recherches  stir  cet  objet. 

Il  résulte  de  ses  expériences  ,  i°.  que  l'argent  rouge  est  véritablement  une  compo- 
sition d'oxides  d'antimoine  et  d'argent  unis  (lu  soufre,  et,intiméiuent  combinés  j  ;ft°.  que  -..  , 
J'arsenic  n'est  pas  un  principe  nécessairi;  à  son  existence,  puisque  ce  n;étal,ne  s'y  (rouvç 
que  rarement  et  jamais  sans  antimoine  j  5*.  qu'il  ne  contiieut  poitit  d'acide  sulfiu-ique, 
^ainsi  que  l'a  dit  Klaproth  ,  mais  que  cet  acide  s'y  forme  par  l'action  de  l'acide  nitrique 
«ur  le  soufre  ;  4°-  enfin  que  ces  différentes  substances  se  rencontrent  ordii}airement  dans 
Ites  proportions  suivantes.                                                                      ..> 

i".    D  Argent. J  ........  ,'>6     à  ,  6q  , 

2".  D'Antimoine , .    j  6  '  à'     1 8 , 

'■'  5°.    De  Soufre  ...........  .V.  1 .... 'I  i^    à' "i4V 

■  4°.  D'Oxigène.rv:'i'^;i:!.-v;.,'.'//.Vl-:8    à"'io, 

.   JL    'mut  >-/til.l|-;  »  >  ;.'i.-»  ■■   ■,..ii.,i',-^  ,1; 

"^ ''    ■■     gr  ■  :    102  ' 

On  trouvera  dans  le  Journal  des  Mines,  des  détails  plus  étendus  sur  les  propriétés  d« 
celte  mine  d'argent.  .jf.;- <  -.h.   1  .<i;)(t   ■ 

,:>iii'j.'<|  .ioJ  -jb  ;  . 
Extrait  des  obser^'ations  sur  les  propriétés  eudiométriques  du  phosphore , 
par  le  t.  i3  e  rt  n  o  l  l  et. 

Des  expériences  publiées  p.irGotlling  ,  Lempe  et  Lami:)adius  ,   sur  la  combustion  lente     Imst.  nat. 
du  phosphore  ,  annonçoient  des  phénomènes  qui  ne  pouvoient  se  concilier  avec  les  résul- 
tats auxquels  est  parvenue  la  chimie. 

JV    2 


(  100-  ) 

Selon  ces  chimistes  ,  le  pliosphore  étoit  plus  lumineux  dans  le  gaz  azole  pur  que  dans 
l'air  atiiio'-pliériqi.e  ,  il  s'ucidifioit  par  l'azole  ;  et  lorsqu'il  briîloiL  dans  i'iiir  aLiiiosplié- 
rique  ,   le  ^é^ill■a  étjil  de  l'air  pur. 

il  résulte  des  expériences  décrites  dan5  le  mémoire  du  C.  Berthollel ,  que  le  g-iz  azole  a 
la  proiniélc  de  dissoudre  le  phofpliore ,  que  dans  cet  étal  il  est  briîlé  par  le  gaz  oxigene  à 
une  température- basse,  et  que  sa(is  celle  dissolution  préalable,  le  g,:z  oxigtne  ne  peut 
en  faire  la  combustion  '|u'à  une  température  plus  élevée^  de  sorte  que  le  piiosphore  n'est 
pas  lunliucitx  dans  l'air  vital  au  degré  de  chaleur  oix  il  l'est  dans  uu  mélange  oit  le 
gaz  azote  doiiiine. 

La  dissolution  du  phosphore  par  le  gaz  azole  devient  lumineuse,  en  le  balançant 
simpienicnt  clans  l'eau;  la  plus  petite  quantité  de  gaz  oxigène  sulfil  donc  pour  lui 
donner  celle  propriélé,  et  lorsque  le  phosphore  a  été  brûlé  par-là,  le  gaz  azote  prend 
encore  dans  l'eau  assez  d'oxij,tne  pour  devenir  lumineux  lorsqu'on  v  introduit  dix 
phcisphore. 

La  combustion  lente  du  phosphore  fait  di-^paroître  tout  l'oxigcne  qui  se  trouve  dans 
l'air  ;  îl  naît  de  cette;  combusiîon  des  vapeurs  blanches  qui  prt.duisent  la  fumière  dans 
fobciirité;  et  qui  annoncent,  l'orsqu'elles   cessent,    la  fin   de   l'opi'ration 

l-.cLte  propriélé  de  la  coiubiis  ion  lente  du  phosphore  le  rend  très-propre  à  servir 
d'eudioinctre  :  on  n'a  qu'à  faire  passer  uu  cjliiidre  de  pho-phore  dans  un  tube  de  verre 
gradué  et  placé  sur  l'eau  ,  après  y  avoir  iutniduit  une  mesure  déterminée  de  l'air  qu'on 
veut  éprouver.  Plus  le  cylindre  dé  phosjihore  approche  par  sa  longueur  de  la  pi..rlion 
du  tube  qui  contient  r;rjr  ,  et  pfus  le  tube  est  étroit,  plus  l'opération  est  proiiipie  .• 
elle  peut  iacilcmcnl  cire  terminée  dans  une  demi-heure  ;  m.iis  ce  mojen  ne  peu!  être 
cmplové  pour  un  gaz  oxigène  cjui  conlient  peu  d'azote;  il  laudroil  alors  y  iijéler 
une  ci-ri-ii/ie  proportion'  d'air  atmosphérittue. 

L'affinité  de  l'iizbtè  Jiddr'le  phèSphuretest  une  propriété  qui  jette  du  jour  sur  la  nature 
des  substances  animales  dans  lesquelles  ces  deux  principes  se  trouvent  réunis. 

ARTS     CHIMIQUES. 

Notice  sur  le  procédé  du  C.   Seguin,  pour    tanner  les  cuirs. 

Soc.  piliLOîl.  Latiiéorie  de  l'art  dti  tanneur  étoit  encoi^e  inconnue;  il  falloitla  pénétrer  pournieltre<:et 
art  sur  Jepoiiit  d'arriver  à  sa  perfection.  Malgré  lés  exporienc«s  de  Pfoiffer,  Sarn;-Kéal , 
et  sur-tout  de  Macbride  ,  dont-  les  procédés  assez  analogues  à -ceux  du  C.  Seguin  ,  sont 
suivis  avec  quelques  succès  en  Angleterre,  on  se  bornoit  en  France  à  suivre  rancienne 
routine  ,  et  on  inelloit  des  années  a  lanner  un  cuir. 

Les  opéralions  du  C.  Si  giiin  consisteni , -comme  dans  les  autres  méthodes  ,  dans  le 
lavage  ,  le  décharnenieiit  ,  le  goiiflejuent  ci  le  tannage  proprement  dit.  lielalivemcnt 
au  lavage  ,  il  n'a  fait, d'autre  changement  que  de  ne  pas  mettre  ses  peaux  pèle-mèle  dans 
l'eau  ;  mais  il  les  étend,  de  manière  qu'elles  y  soient  de  tous  les  côtés  baignées  jiar  le 
liquide.  Quant  au  débo|irrement  ,  il  lait  suspendre  perpendiculairement  ses  peaux  dans 
des  baciiesou  plains  reUiplis  d'eau  de  chaux,  dont  il  remue  le  fond  de  lems  en  tems  ,  afin 
de  rendre  à  l'eau  la  chfiuxqui.se  combine  successivement  à  la  peau.  Huit  jours  sulfiicnt 
pour  celle  opération.  Le  jus  du  tan  qui  a  déjà  servi  au  tann;:ge  ,  acidulé  d'un  peu  d'acide 
sulhiiique  ,   lui  paroît  propre  à  accélérer  encore  beaucoup  celle  opération. 

Il  cpère  le  gonflemenl  dans  l'espace  de 48  heures,  en  plongeant  ses  peaux  ainsi  déb.our- 
rées  dans  des  cuves  de  bois  pleines  d'une  eau  acidulée  d'acide  sulfurique  depuis  --—'^  jus- 
qu'à ,-'^.  ,  .   , 

Dans  le  tannage  proprement  dit ,  le  Ç.  Seguiji  ne  couche  point  ses  cuirs  en  fosse 
comme  dans  les  pratiques  ordinaires  , 'mais'  il  les  l'ail  plonj,cr  dans  une  eau  qu'on  a  chargée 
de  jus  de  tan  ,  en  la  passant  à  plusieurs  reprises  sur  du  tan  neuf.  Elle  peut  donner  jusqu'à 
10  ou  12  degiés  de  l'aréomèlre  pour  les  sels.  L'action  de  celle  dissolution  de  tau  est  d'uihc 
grande  rapidité.  Le  C.  Seguin  plonge  d'abord  ses  peaux  dans  des  diisoiulions  foibies  qui 


C    101-    ) 

n'attaquent  que  la  superficie  de  la  peau  ,  et  successiTenïctit  il  les  f;iii  passer  dans  de  plus 
fortes,  en  sorte  qu'en  quinze  ou  vi)igt  jours  ,  et  quelquefois  iij(5uie  en  six  ou  huit,  les 
cuirs  forts  sont  tuniiés  parl'ailenieut.  11  les  fuit  sécher  ensuite  avec  les  précautions  ordi- 
naires. 

Les  cuirs  à  empeigne  ne  subissent  point  l'opération  du  gonflement.  Trois  ou  quatre 
jours  suilisent  pour  leur  linn.ige. 

On  avoil  toujours  cru  que  le  tan  ne  scrvoit  qu'à  endurcir  et  resserrer  les  fibres  de  la 
pcau  qui  avoient  été  dilatés  dans  les  travaux  pi  éliminaires  du  tannage;  le  C  Seguin  a 
reconnu  que  dans  le  tan  il  y  avoit  un  principe  particulier  solublc  dans  l'eau,  qui  en 
s'unissanl  a  la  partie  gélatineuse  de  la  peau  ,  s'y  fi.voit  par  le  résultat  d'une  véritable 
ecnibinaison ,  et  qui  alors  cessoit  dèlre  solulile  dans  ce  litjuiue.  11  a  observé  l'-effet  de  cette 
couibinaison  sur  la  colle-forte  qui  se  précipitoil  et  devcnoit  insoluble  dans  l'eau  chaude 
par  celte  aildilion.  Ce  phénomène  a  lieu  dans  le  tannage  ordinaire  oii  la  peau  cesse  entiè- 
rement d'être  dissoluble  après  celte  combinaison.  Un  peut,  d'après  ces  observations, 
reconnoitre  une  grande  quantité  de  substances  végétales  dont  l'inlusion  peut  être  pro- 
pre au  tannage  lorsqu'elle  donne  des  précipités  avec  la  dissolution  de  colle-forte. 

La  méthode  du  C.  Seguin  examinée  et  suivie  avec  le  pli. s  grand  soin  par  lesCC.  Lelièvre 
et  Pelletier,  leur  a  ptru  infiniment  moins  longue,  et  doit  éire  moins  coûteuse  que  les 
méthodes  ordinaires.  Us  ont  vu  que  les  cuirs  qu'elle  produisoit  étoient  au  moins  égaux 
en  qualité  et  en  poids  avec  les  cuirs  du  commerce. 

Ce, te  découverte  d'opérer  le  tannage  avec  le  jus  du  tan  ,  offre  aussi  l'avantage  de 
faciliier  et  d'augmenter  riutroductipn  de  cette  matière  dans  le  commerce  ,  et  d'en  dimi- 
nuer considérablement  les  frais  de  transport.  On  peut  retirer  et  préparer  l'extrait  de  tan  , 
dans  les  forets  qui  présentent  le  moins  de  débouchés  ,  même  dans  nos  colonies,  et  l'en- 
voyer sous  un  irès-pelit  volume  corup  irativeuienl  à  l'écorce  de  chêne  qu'il  falloit 
tjransporter.  Il  suffit  epsi^le  de  redisspudre  l'^xlritit  a  fur  et  mesure  des  besoins  do 
Iji  juauuiacture. 

MÉDECINE. 

Sur  la  prolapsus  de  la  langue. 

Le  C.  Lassus  a  lu  un  mémoire  sur  une  maladie  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  prolap^  IrfîT.  kat.- 
sus  lingiiiL'  ,  dans  latjuelle  la  lang  le  extrcmeruenl  volumineuse  sort  de  la  bouche  et 
ioiubc  en  dehors ,  entraînant  souveiU  ])ar  son  poids ,  hors  de  leur  situation  naturelle  ,  l'os 
liyoïde  et  le  larynx.  Cette  maladie  a  déjà  été  décrite  ,  et  est  ordinairement  un  vice  de 
naissance.  Sandifort,  chirurgien  Suédois  ,  a  fait  l'amputation  de  la  partie  excédente  de 
€et  organe.  Le  C.  Lassus  prouve  que  cette  mélhode  est  très-mauvaise  ,  et  démontre  par 
plusieurs  observations  que  l'on  parvient  à  une  guérison  parfaite  en  commençant  par 
<!éj,orger  les  vaisseaux  au  luoyeir  de  l'application  des  saiigsûcs  an  col  ,  replaçant  ensuite 
la  langue  ,  et  la  contenant  avec  un  baudage  qui  tient  unies  les  deux  mâchoires,  et 
renlerme  la  langue  dans  les  bornes  dans  lesquelles  elle  doit  être  retenue.  Dans  les  enfans 
nouveaux-  nés  il  ne  faut  pas  faire  lâter  l'enfant  ,  ce  qui  augmenle  le  mal  ,  mais  l'habituer 
à  avaler  eu  le  nourrissant  .  vec  du  luit  pris  au  biberon.  Le  teins  assure  le  succès  de-ce 
traitement  simple  auquel  il  est  étonnant  que  des  hommes  justement  célèbres  aient 
substitué  une  opération  douloureuse,  et  dont  les  traces  doivent  entraîner  des  incom- 
modités très-désagréables. 

Ob^en'atiotis  sur  un  tétanos  sun^-enu  à  la  suite  d'une  plaie  au  doigt ^ 
communiquées  par  le  C.  Lkveillé. 

David   Seron  voulant  arraclier  un  crampon  de  fer  fixé  dans  un  mur  ,  l'échelle  qai  lui    Soc.   PHiL<Vfî. 
servoil  glissa  ,   et  pour  éviter  de  tomber  il  se  saisit  de  ce  morceau  de  fer  et  y  resta  sus- 
pendu q^uelque  lenis.  La  pointe  du  crampon  lui  déchira  la  peau  de  la  partie  antérieure  du- 


(  ïo^.'  ) 
doigt  (lu  milieu  ,   et  le  pcrcn  prorondémeiit  sans  fracturer  la  phalange.  Cette  plaie  se 

cicatrisa  en   peu  de   jours.  (Quatre  jours  apris  ccUt;    gicrisoii,   ce   malade    vint    à 

l'Iiôlel-dieu  de  Paris  ;  il  disoit  éprouver  des  douleurs  vives  dans  la  frtce  et  les  parois 
du  Las-ventre  ;  il  avoit  de  la  peine  à  ouvrir  la  bouche.  On  le  mil  à  l'usage  des  boissons 
aiilispjsuiodiques.  Le  deuxième  jour  le  telanos  ne  fut  plus  douteux.  Les  mâchoires 
étoienl  totalement  fermées,  les  muscles  droits  durs,  tendus  et  saillans  j  le  dos  con^s- 
cave,  la  poitrine  bombée.  <^)uand  on  touchoit  au  venlre,  les  muscles  du  col  enlroient 
en  contraction.  Le  C.  Pelletan  employa  pour  traitement,  des  bains  de  irois  à  cinq 
heures  de  durée  deux  fois  par  jo)ir  ,  trente  gouttes  de  laudanum  le  soir  ,  et  pour 
boisson  l'eau  de  chiendent  éiiiulsionnée.  Le  quatrième  jour  du  iraiiemeut  ^  le  mieux 
se  manifesta  ,  les  mâchoires  s'écartèrent  et  les  muscles  droits  se  détendirent;  m.iiï  ils 
reprenoienl  feur  contraction  dès  qu'on  y  touchoit  ou  même  qu'on  ouvroii  les  rideaux 
du  lit  du  malade.  Ce  traitement  fut  continué  jusqu'au  vingtième  jour,  époque  de  le 


guenson 


totale 


Fa  r  I  S.     Germinal,   Floréal  et  Prairial ,  an  4- 

HISTOIRE    NATURELLE. 

Extrait  d'un  mémoire  sur  le  Myrmecophaga  Capensis.  Gme.  ,  par  le 
C.  Geoffroy,  professeur  de  Zoologie  au  Muséum  d'histoire 
naturelle. 

vkic.  puiLo-i.  Le  C.  Geoffroy  établit  comme  genre  propre,  sous  le  nom  d'Orycterope ,  l'espèce 
connue  au  Cap  de  Bonne-Espérance  sous  celui  de  Cochon  de  terre ,  et  nommée  par 
les  zoologistes  mjnnecophaga  afra  ,  ou  M.  capensis  ;  il  prouve  ,  par  une  compa- 
raisoji  des  organes  de  l'orjcterope  avec  ceux  des  tatous,  dasipus  L.  ,  et  des  m_yrmé-i- 
ophûges  ,  que  ce  genre  est  inlermédiaire  par  ses  forrues  et  ses  habitudes  entre  ces 
deux  iamilles.  11  se  rapproche  des  tatous  par  la  considération  des  organes  de  la  masti- 
cation et  la  forme  des  doigts  et  des  ongles  ,  par  l'existence  d'un  cœcum  court  et 
unique,  tandis  que  celui  des  mjrmécophagcs  est  double  comme  dans  les  oiseaux, 
par  la  réunion  des  os  pubis,  tandis  que  ces  os  ne  sont  point  articulés  ensemble  dans 
les  liiyrmécoplinges ,  etc.  Cependant  l'orjcterope  est  en  rapport  avec  ces  derniers, 
])arce  qu'il  a,  comme  eux,  l'ouverture  de  la  bouche  fort  petite,  que  sa  langue  peut 
considérablement  s'allonger  au  dehors,  et  qu'il  est  couvert  de  poils.  Enfin,  les  habi- 
tudes de  l'orvcterope  (t)  .iennent  de  celles  des  animaux  dont  il  se  rapproche  leplusj 
il  ne  grimpe  point  aux  arbres  ,  mais  il  vit  sous  terre  comme  les  tatous  ;  il  se  nourrit 
comme  eux,  de  racines,  mais  aussi  il  recherhe  le?  fourmillières  comme  les  nijrmé- 
cophages.  Son  museau  est  terminé  par  un  boutoir  ,  caractère  qui  lui  est  propre.  Il  se 
pourra  distinguer  dans  les  ouvrages  des  naturalistes,   par  la  phrase  suivante; 

Grycterope.  Orj'cteropiis. 
■■'■■  Dents  molaires  (  six)  j  à  couronne   plate  ;  corps  couvert  de  poils. 

""  Obs.   L'orycterope ,   ainsi  qu'on  vient  de  le  voir,  lie  les   tabous  aux  mjrmécophages 

et  aux  pangoliî^s ,  munis,  L.  La  grande  espèce  fossile  trouvée  dans  le  Paraguay, 
pour  laquelle  le  C.  Cuvier  a  établi  un  genre  nouveau  sou^  le  nom  de  megxitcrium  , 
est  intenuéiliaire  entre  les  paresseux  et  les  mvrmécopliages  :  enliu  l'étonnant  animal 
de  la  Nouvelle-Hollande  ,  recouvert  par  des  piquans  comme  le  porc-épic,  supporté  par 
.des   jambes    très-basses  et  fçrt  singulièrement  conformées  ,   et  dont  la  tête  ,    arrondie  à 

(i)   l'alUs.scc.   petropo.    ^un.    1777.   p.îrs.    1. 


(  'oV  ) 
l'occiput,  Sfi  tcriuinp  par  nn  imiscaii  sans  deius,  Ircs-grcle  ,  long  el  c_)'liii<]rique  ,  qui 
est  détril  par  Georges  Sliaw  (•-'.)  ,  sous  le  nom  de  tnynnecoiiluiga  uculeuta  ,  paroît 
avoir  de  Irès-gr.'.nJs  rapports  avec  les  pangolins  et  l'orvclcropc  j  d'ou  il  suit  qu'au 
moyen  de  ces  importantes  acquisitions  ,  ou  devra  désormais  couipler  au  nombre  de 
TICS  ordres  les  jilus  naturels,  celui  des  cdcntés  ,  composés  dtjs  genres  suivans  : 

Dast'pits  ,  orycteropus  j  iiijriiiccophaga  ,  aculcala  ,  jiianis  '.'  i/icgaleriiiin  et 
bradj-pus. 

Observations  sur  les  organes  de  la  génération  de  l'Iule  appluti ,  (iulus 
coinplaualLis  L.  ^,    pnr  le  C.  Latreille. 

Le  mâle  observé  par  GeofFi-oj  a  fio  pattes  ;  la  femelle  observée  par  Dcgcer  en  a  62,    Soc.    miilom. 
Vers  le  septième    anneau,   on   remarque  dans   le  mâle  à  la   place   des    deux  paires  de 
pattes  qui  y  sont  ,  deux  crochets  jaunes  ,  clairs  et  sjillans  ;  ce  ne  sont  que  des  acces- 
soires des  organes  de  la  génération  qui    ne   sont  point   sailians. 

Dans  les  femelles  ,  ces  mêmes  organes  consistent  en  deux  pièces  molles  jaunâtres^ 
qui  se  dilatent  dans  le  coït,  mais  cachées  dans  tout  autre  tcms  ;  elles  sont  sous  le 
troisième  anneau  et  répondent  à  la  seconde  paire  de  pattes,  car  le  premier  n'en  a 
point.  Ces  insectes  accou[)lés  sont  sur  deux  lignes  ,  appliqués  ventre  contre  ventre: 
la  lête  et  les  premiers  anneaux  des  mâles  débordent  antérieurement ,  et  les  derniers 
anneaux    des  temelles  débordent  postéiieurenient. 

La  dis-ection  a  prouvé  au  C.  Latreille  que  l'inspection  des  organes  extérieurs  ne 
l'avoit  pas  trompé  sur  la  différence  des  sexes.  —  Les  œufs  de  la  iemellc  iécondés 
sortent  du  corps  par  une  fente   du  dernier  anneau. 

A  R  '1'  S      ]\I  É  C  A  N  I  Q  U  E  S- 

Description    d'une   machine  'a  fendre  les   courroies   de    cuir,  par   le 
C  GiLLET,    membre  du   conseil  des  mines. 

Cette  machine  a  été  imaginée   en    1792   par  les  CC.    Rolh  ,  sellier,  et  Adelmaiin  ,    Suc.   n  iLO.ir.- 
mécanicien ,  et   exécutée   par  ce   deinier. 

Le  but  est  d'égaliser  l'épaissenr  des  courroies  ou  lanières  de  cuir,  et  de  les  diviser 
Vuivaul  leur  épaisseur. 

Les  pièces  essentielles  de  cette  machine  portative  sont  un  cylindre  de  bois  mobile 
sur  son  axe  ,  d'environ  6  centimètres  de  largeur  ,  sur  au  moins  I2  de  longueur  ,  et  un 
couteau   très-tranchant  de  même  longueur. 

Pour  parvenir  à  égaliser  ou  diviser  une  courroie  ,  après  avoir  aiuinci  un  de  ses  bouts  , 
on  le  fait  passer  entre  le  cylindre  elle  couteau  qui  lui  est  parallèle,  lequel  enlève  la 
partie  excédcnte  j  on  la  divise  ,  suivant  la  dislance  qu'on  a  ménagée  entre  le  cylindre 
et  la  lame. 

Le  couteau  doit  être  pjat  du  côté  du  cylindre,  en  biseau  fort  alongé  du  côté  opposéj 
il  est  essentiel  que  le  côté  plat  soit  toujours  dans  une  direction  tangente  au  cylindre, 
el  que  le  tranchant  se  trouve  exactemenl  au  point  de  rencontre  de  la  tangente,  et  du 
rayon  qui  lui  est  perpendiculaire. 

L'utilité  de  cette  machine  simple  el  ingénieuse  ,  a  été  reconnue  en  grand  pour  égaliser 
parfaitement  l'épaisseur  des  cuirs  en  usage  pour  la  sellerie,  les  diviser  en  3.  et  même  3 
épaisseurs  à  volonté  ,  et  rendre  utiles  les  copeaux,  jusqu'ici  rejettes,  et  qui  servent  en- 
core fort  avantageusement  a  diverses  garnitures. 

(  j  )"Nituralist.  misccllany,-n°.' j^^ 


(  >o4'  ) 

C  H  I  M  I  E. 

'  3îoyens  d'obtenir  la  baryte  pure ,   et  propriétés  de  cette  terre,  parles 

ce.    I   O  U  h  c  R  O  Y    e^  V  A  U  Q  U  E  H  N. 

5oc.  FJîiLOM.  On  met  dans  une  cornue  du  nitrate  de  baryte  crjstallisé  ,  on  chauffe  jusqu'à  ce  qu'il 
ne  se  dégage  plus  de  g  iz  :  il  reste  au  fond  de  la  cornue  une  matière  grise  boursouflée^ 
c'est  la  barjte  a  son  plus  haut  degré  de  pureté.  Dans  cet  étal  celle  terre  a  une  saveur 
acre  el  briilanle  ;  mise  avec  un  peu  d'eau  elle  bouillonne  ,  répand  beaucoup  de  calo- 
rique et  crystallise  en  se  refroidissant.  — L'eau  froide  en  dissout  o,o5  de  sou  poids,  et 
l'eau  cliaudc  o,')o.  Elle  laisse  précipiter  par  le  refroidissement  des  cristaux  prismatiques 
à  4  pans,  transparens,  qui  s'eflleurissent  à  l'air,  augmenlcnl  de  poids  et  deviennent 
effervescens.  La  dissolution  de  baryte  dans  l'eau  esl  acre  ;  elle  décolore  les  couleurs 
bleues  végétales  :  à  l'air  elle  se  couvre  d'une  pellicule  effervescente  et  est  précipitée 
par  l'acide  carbonique. 

Ces  propriétés  et  beaucotip  d'autres  détaillées  dans  le  mémoire  des  CC.  Fourcroy  et 
Vauquelin  ,  semblcroient  rapprocher  la  baryte  de  la  nouvelle  terre  découverte  par 
Kliproth,  et  nommée  5/;"0'///a«//e.  Mais  parmi  les  diflérences  que  le  C  Pelletier  vient 
de  trouver  enlr'elles  ,  il  faut  remarquer  les  propriétés  vénéneuses  de  la  baryte  que  ne 
partage  pas  la  strontianite  ,  et  la  couleur  rotige  que  donne  le  luuriate  de  stronliane  à  la 
tlamnie  de  l'alkool  dans  lequel  il  a  été  dissout. 

Extrait  d'une  lettre  du  C  L  a  u  we  re  N  b  u  r  g  ,  de  la  société  des 
chimistes  d'Amsterdam  ,  a?/ C  Va  N  mo  N  s,  envoyée  par  ce  dernier 
Cl   la  Société  philomathique. 

■GCf  rjiiiiOM Nous  avons  communiqué  à  Crell  quelques  observations  sur  un  gaz  que  l'on 

obtient  dans  la  distidation  de  l'éther  sulfurique.  Les  ]ueilleurcs  proportions  à  employer 
piuir  obtenir  ce  gaz  sont  trois  parties  d'acide  sur  une  d'alkool;  la  production  du  gaz, 
exige  quelque  chaleur  ;  voici  ses  principales  propriétés  :  i°.  ce  gaz  après  avoir  séjourné 
pendanl  long-tems  sur  l'eau,  de  manière  à  ne  plus  laisser  appercevoir  le  moindre 
indice   de   la  présence  de  l'éther,   possède  encore  la  propriété  de  produire  avec  le  gaz 

niiiriati<jue  oxigéné  une  huile   élhereusc. 2".    En   faisant    passer   de   l'élher   ou   de 

l'alkool  en  vapeur,  au  travers  de  tubes  de  terre  à  pipe  ou  de  verre  dans  lesquels  on 
a  mis  un  peu  d'alumine  ou  de  silice  ,  on  obtient  le   même  gaz  que  par  le  mélange  de 

l'acide  sulfurique   avec   l'alkool. 5°.  Lorsqu'on  fait  passer  ces  vapeurs  au   travers 

d'un  tube  de  verre  rougi,  vuide  ou  contenant  de  la  chaux  ou  de  la  magnésie  ,  elles 
ne  produisent  qu'un  gaz  inOammable  qui  né  possède  pas  la  propriété  de  former  l'huile 
éiliércuse.  — —  4°.  Ce  gaz  produit  par  lé  passage  de  l'éther  ou  de  l'alkool  par  des 
tubes  de  verre  ,  et  qui  n'est  pas  oléfiant,  ne  peut  plus  se  convertir  en  gaz  oléfiant, 
ffuelques  tentatives  que  l'on    fasse,  en  le  faisant  passer  ensuite  sirr  de  la  silice  ou  de 

l'aliimine   rougie. Lorsqu'on  mêle  parties  égales  de  gaz  oléfiani  et  de  gaz  niurialique 

oxigéné,  et  qu'on  allume  ce  mélange,  le  carbone  se  précipite  sous  la  iorme  d'une 
matière  noire   très-sensible  à  la  vue. 

La  Société  Philomathique  a  chargé  les'  CG.  Heclit  et  Vauquelin  de  répéter  ces 
expériences.  Ils  ont  ajouté  les  observations  suivantes  à  celles  des  chimistes  liollandais. 
Le  gaz  oléfiant  passé  au  travers  d'un  tilbe  de  porcelaine  t-oogi,  a  p'irtduit  du  gaz 
hydrogène  carboné  mêlé  d'acide  carbonique;  il  s'est  déposé  une  grande  quantité  de 
carbone  dans  le  tube  de  verre  qui  lerniinoit  celui  de  porcel.\in'c.  La  difiércnce  que 
l'on  remarque  entre  cette  expérience  et  celle  des  chimistes  hollandais  ,  est  dne  probable- 
ment au  plus  haut  degré  de  chaleur  donnée  au  tube  de  porcelaine  :  le  gaz  hydrigciie 
carboné  dépouillé  d'aciUe  carbonique  et  mêlé  ensuite  avec  de  l'acide  uiuriatique  oxigéné  , 

n'a 


(  >o5'  ) 

n*a  pas   fornid  d'huiJe  eonune  auparavani.  Le   gar   oTéfiant  a  déposé  son  carbone  îor 

ratuiiiiixe  eu  pa!>,^ilUL  iluus  des  tubes  tjui  conieiioienl  de  celte  terre.  Le  gaz  élliéreujc 
brùl''  .ivec  le  gaz  ;»oide  niurt;ilii|iie  ,  et  pr4)diiit  avec  lui  la  mènie  {riile  que  le  giir. 
oléU.iiil  ,  ce  «jiii  p.irojl  indiijuer  entre  réllier  et  ce  gaz  une  grande  analogie,  peiil-élr« 
nxéiue  ne  ditlerenL-ils  eulv'eux  «jue  par   une  inégale  cjuantilé   de  calorique  coiubiné. 

ARTS    CHIMIQUES. 

Sur  un  nouveau  savon  propre  à  dégraisser  les  laines ,  par  le  C  CH,vprAr.. 

La  consommation  de  savon  ordinaire  que  font  les  fabricans  de  draps  est  considérable,  Ikst.  mat- 
et  l'huile  que  ce  savon  emploie,  le  rend  très-cher  dans  beaucoup  d'occasions;  on  a 
essayé  de  se  pisser  de  s.ivon  huileux  et  d'employer  la  potasse  pure  ,  mais  les  draps, 
presqu'enlièrement  dissous  par  ces  matières  alkalines  ,  tomboient  en  lambeaux.  Chaptat 
a  paré  à  cet  inconvénient,  ea  saturant  celle  liqueur  alkaline  ,  d,e  laine  ,  avant  de  l'em- 
ployer sur  les  draps. 

11  lessive  les  cendres,  il  sature  l'eau  et  la  fait  évaporer  jusqu'à  un  certain  point. 
Lorsqu'elle  est  suffisamment  rapprochée,  il  jette  dans  cette  lessive  des  rognures  de 
drap  et  de  laine,  et  ayant  soin  d'agiter  ce  mélange  ,  ou  voit  ces  rognures  s'y  dissoudre 
Gomplettement  :  il  ajoute  ainsi  de  la  laine  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  refuse  d'en  dissou- 
dre; alors  elle  peut  être  employée  sans  danger  au  dégraissage  des  laines;  elle  neloye 
les  draps  très-bien,  elle  feutre  en  partie  les  poils,  et  dojiiie  à  l'étoffe  la  souplesse  que 
Ton  y  cherche.  Elle  remplit  ainsi  parfaitement  les  conditions  du  savon  huileux. 

Il  y  a  deux  observations  a  fnre.  i°.  Le  drap  acquiert  d'abord  une  odeur  assez  forte  et 
désagréable  d'huilç  animale  ,  mais  il  la  perd  bientôt  par  le  lavage  dans  l'eau  et  l'expo- 
sition à  l'air.  —  2".  Cette  lessive  faite  avec  des  rognures  de  toutes  sortes  de  draps 
communique  au  drap  dégraissé  ainsi  ,  une  teinte  grise  qui  est  indifférente  lorsque  ce 
drap  doit  recevoir  une  couleur  foncée,  mais  qui  nuiroil  à  l'éclat  des  draps  blancs  :  on 
obvie  à  cet  inconvénient  en  n'employant  pour  la  lessive  des  draps  blancs  que  des 
rognures  de  ce  même  drap. 

Le  C.  Chaplal  employant  la  soude  au  lieu  de  la  potasse  dans  la  confection  de  sott 
savon  ,  est  parvenu  à  lui  donner  assez  de  solidité;  alors  il  peut  être  employé  dans 
cet  état  aux  usages  domestiques,  et  sur-tout  au  blanchiment  du  colon  qu'il  prépare 
à  recevoir  la  leiuture. 


Pa  R  I  S.    Messidor  et    Thermidor,    an  4- 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  wi  nouveau  genre  de  mollusque,  par  le  C.  C  u  v  i  e  r. 

Cet  animal ,  envoyé  de  l'Isle  de  la  Réunion  (  Bourbon  ) ,  a  de  grands  rapports  avec  les  Soc.  »'HiSTa 
limaces,  les  doris  ,  et  encore  davantage  avec  les  patelles;  il  est  elliptique,  couvert  katukelljk. 
d'un  large  manteau  coriace  qui  enveloppe  entièrement  le  corps.  Ce  manteau  noirâtre 
est  garni  de  grosses  varices  noueuses  et  jaunâtres.  En-dessous  ,  se  voit  un  disque  charnu 
analogue  à  celui  des  limaces  et  autres  animaux  de  l'ordre  nommé  gastropodes  par  le 
même  auteur.  La  bouche  esta  la  partie  inférieure  de  la  tête,  qui  est  surmontée  de 
2  tentacules  conique?  :  une  rangée  de  feuillets  triangulaires  placés  de  chaaue  rôle  du 
corps  sont  les  branchies  qui  ne  se  trouvent  ainsi  placées  que  dans  l'animal  des  patelles, 
duquel  ce  mollusque  se  rapproche  le  plus  ,  ei  dont  il  ne  diffère  même  que  par  la  posi- 
tion de  l'anus  ,  placé  sur  la  tête  dans  les  patelles,  et  sur  le  côté,  dans  ce  nouveau  genre  ^ 
uomiué  par  le  C.  Cuvier,  phjllidia. 


(  îoG'  ) 

El  trait  cVtrnP  dissertation  sur  I/°s  animaux  h  bourses,  par  le  C.  Geoffroy,  - 
jjiq/rsseur  au  Iiluséum  national  d'histoire  naturelle. 

ïiisr  «■AT-  L'Auleur  s'aUache  dans  le  premier  chapitre  à  prouver  que  celle  grande  famille  doit 
être   divisée  en  4  genres  ,  ainsi  qu'il  suit  : 

1°.  Les  Dasyures  (  dasj-urus  )  caraclérisés  par  8  incisives  supérieures  et  6  inférieures  , 
«t  par  4  canines.  I  es  espèces  de  ce  genre  n'otil  encore  jamais  clé  déterminées.  Ce  sonl 
le  spotled  opossum  de  Philips  ,  et  les  deux  tapoa  tufa  de  John  Whitc. 

a".  Les  Didelphes  {didclphis.  L.  )  caraclérisés  par  lo  incisives  supérieures  ,  8  infé- 
rieures,  4  canines,  etc. 

3".  Les  Phalangers  { phalangista)  ci.r3.c\.èTisés  par  6  incisives  ,  avec  2  ou  4  canine» 
à  la  mâchoire  supérieure  ,  et  par  2  incisives  longues  et  arquées  ,  sans  canines  à  la  niâ- 
■choire  inférieure. 

4".  Les  Kaiigurous  (kangurus  )  caractérisés  par  6  ou  8  incisives  supérieures,  2  infé- 
rieures, longues  ei  horizontales  j   point  de  canines. 

Dans  le  di-uxieine  cliapitre  ,  l'auteur  s'occupe  de  la  détermination  des  espèces.  Entre 
auiies  choses,  il  résulte  de  ses  recherches  que  les  D.  tnarsupialis  et  D.  carcinop/iaga 
appanieiinent  à  la  même  espèce  ;  que  de  même  on  doil  réduire  à  une  seule  les  iroi» 
espèces  nominales  D.  dorsigera  ,  D.  philander ,  et  D.  cajopollin ;  que  le  Touan  , 
Suf.  Sup.  7,  annoncé  comnje  n'ayant  que  6  incisives  ,  a  tous  les  caractères  des  di- 
delphes ,  et  est  le  même  que  le  did.  brachyura  ;  enfin  que  la  petite  loutre  de  la 
Guyane,  Buf,  Sup-,  3  { lutra  menii/iu.  Bodd.  )  doit  être  aussi  rangée  parmi  les  di- 
delphes ,  etc.... 

Dans  le  troisième  chapitre,  le  C.  Geoffroy  établit  que  le  genre  entier  des  didelphes 
ne  se  trouve  que  dans  l'Amérique  ,  et  que  les  trois  autres  genres  d'animaux  à  bourses 
habitent,  partie  aux  Indes,  dans  les  Moluques,  et  partie   à  la  Nouvelle-Hollande. 

Mémoire  sur  l'organisation  des  tiges  ligneuses  ,  par  le  C.  Desfontaines, 
professeur  de  botanique. 

I*f.T.  JSAT.  Ce  niémoire  contient  des  observations  très-intéressantes  sur  l'organisation  et  la 
texture  d'un  grand  nombre  de  tiges  lif^neuses.  (Quelques-unes  de  ces  observation! 
éloient  connues;  d'autres  sont  beaucoup  mieux  développées,  et  plusieurs  tout-à-fait 
nouvelles.  De  toutes  ces  observations  rapprochées  et  comparées  entr'elles  ,  l'auteur  a 
conclu  que  les  végétaux  peuvent  se  diviser  en  deux  grandes  classes  naturelles  relati- 
vement à  la  structure  ,  à  la  disposition  et  au  développement  des  organes  intérieurs. 
Il  a  énoncé  les  caractères  distinclifs  de  ces  deux  grandes  divisions  de  la  manière 
suivante  : 

/.  div.  Végétaux  qui  n'ont  point  de  couches  concentriques  ,  dont  la  solidité  décroît 
delà  circonférence  vers  le  centre  :  moelle  interposée  entre  les  fibres.  Poinl  de  prolon- 
gL'mcns  médullaires  en  rayons  divcrgeiis. 

//.  div.  Végétaux  qui  ont  des  couches  concentn'qaes,  dont  la  solidité  décroît  du 
ccnire  à  la  circonférence  ;  moelle  renfermée  dans  un  canal  longitudinal.  Des  prolon- 
gemcns  médullaires  en  rayons  divergens. 

La  botanique  reconnoissoit  déjà  ces  deux  divisions.  La  première  sous  le  nom  de 
vionocotyledons ,  et  la  seconde  sous  celui  de  dicotjledons  :  mais  elles  n'étoient 
fondées  nue  sur  la  considération  des  cotylédons  ou  feuilles  séminales.  Le  C  Desfon- 
taines a  démontré  que  ces  caractères  éloient  dans  un  rapport  constant  avec  la  texiure 
du  bois  ;  en  sorte  C[ue  pour  savoir  à  (|uelle  division  ;ipparlicnt  lel  arbre,  il  ne  sera 
plus  nécessaire  d'observer  sa  première  pousse  cl  de  compier  les  lobes  «le  ses  semences, 
•Celle  découverte  confirme  ainsi  l'une  des  bases  principales  de  la  inélhode  naiureik 
de  Jussieut 


(  '07'  ) 
Le  C.  DesfQntaines  croit  pouvoir  annoncer  d'avance  que  les  racines  vivaces  renf&tv» 
«vem  lei  niéines  car.iclères  que  les  tiges  ligneuses.  Il  ne  désespère  pas  même  de  parveai*' 
k  distinguer  égiiletitent  les  plantes  annuelles  herbacées. 

CHIMIE. 

Extrait  d'un  mémoire  ayant  pour  titre  :  Remarques  sur  une  maladift 
des  arbres,  qui  attaque  spécialement  l'orme,  parle  C.  Vauqueun. 

Cette  maladie  ,  qu'on  pourroit  appeler  ulcération  sanîeuse  ,  annonce  communément   Iwst.  wav. 
la  décrépitude  de  1  individu  ;  elle  a  son  siège  primitif  sous  l'écorce  ,  et  étend  ensuite  ses 
ravages  jusqu'au  centre  du   corps  ligneux.  C'est  dans  ce  point  que  s'établit  une  espèce 
de  carie  très-analogue,  par  ses  effets  au  moins,  aux  caries  animales. 

L'auteur  a  cru  remarquer  que  les  arbres  qui  croissent  dans  des  lieux  bas  et  humides^ 
et  sur  un  sol  trop  nutritif,  étoient  les  plus  sujets  à  cette  maladie,  que  les  vieux 
en  étoient  plus  souvent   attaqués  que  les  jeunes,  et^'principalement  les  ormes. 

Lorsque  l'ulcère  végétal  se  guérit,  il  se  forme  à  la  surface  du  tronc  une  excroissance, 
et  le  bois  ne  recouvre  jamais  sa  qualité  première  ,  il  reste  brun,  cassant  ,  et  beaucoup^ 
moins   solide  que  celui  qui  n'a   point  éprouvé  la  même  altération. 

Les  humeurs  qui  s'écoulent  par  les  ulcères  des  arbres  sont  tantôt  claires  comme  an 
l'eau,  et  ont  une  saveur  acre  et  salée,  tantôt  légèrement  colorées;  elles  déposent  sur 
les  bords  de  la  plaie  une  espèce  de  sanie  molle  comme  une  bouillie  qui  est  insoluble 
dans  l'eau  ;   quelquefois  elles  sont  noires  et  entièrement  miscibles  à  l'eau. 

Lorsque  l'humeur  qui  coule  ainsi  des  arbres  est  sans  couleur,  l'écorce  qui  la  reçoit 
devient  blanche  et  friable  comme  une  pierre  calcaire  ,  acquiert  une  saveur  alkafine 
îrès-marquée  ,  perd  une  grande  partie  de  son  org-anisation  fibreuse,  et  présente  dans 
ton  intérieur  des  cristaux  brillans.  L'humeur  colorée  communique  à  l'écorce  une  cou-» 
leur  noire  luisante  comme  un  vernis;  celle-ci  est  quelquefois  si  abondante  à  la  su^-^ 
face  de  l'arbre,  qu'elle  j  forme  des  stalactites  assez,  considérables. 

looo  jjariies  d'écorce  d'orme  ,  sur  laquelle  s'est  écoulée  l'humeur  blanche  des  ormes 


ont  fourni  ; 


I  .  Matière  végétale •    o,(>o5 

2.   Carbonate  de  potasse..   0,542 

3  .  Carbonate  de  chaux..  .   o,o5o 

4  .  Carbonate  de  magnésie.   o,oo5 


L'expérience  a  démontré  au  C.  Vauquelin  que  la  matière  noire  étoit  une  substance  lut?,  m-; 
végétale  particulière,  unie  à  certaine  quantité   de   carbonate  de  potasse  ,   qui  a  cruel— 
qu'analogie  avec  les  mucilages,  dont  elle   diffère   cependant  par   sa  couleur,   par  soa 
insolubilité  dans  l'eau  lorsqu'elle  est  privée  d'alkali  ;  c'est  pour  cette  raison  que  sa  disse-, 
lution,  à  la  faveur  de  cette  substance  ,   est  précipitée  par  les  acides. 

Quoiqu'il  reste  beaucoup  à  fiire  pour  compléter  l'histoire  des  maladies  des  arbres, 
pour  expliquer  comment  se  forment  les  différentes  humeurs  énoncées  plus  haut,  et 
par  quelles  lois  elles  sont  séparées  de  la  masse  du  bois,  lorsqu'on  ne  veut  pas  devan- 
cer l'observation  par  l'hj'pothese ,  il  résulte  cependant  du  travail  du  C.  Vauquelin 
que  les  i  once  5  gros  56  grains  de  potasse  obtenus  de  4o.  7g>  4^  grains  d'écorce  d'orme  , 
équivalent  à  la  quantité  de  cet  alkali  que  donnent  environ  5o  livres  de  bois  d'orme 
par  la  combustion  ;  et  comme  il  n'a  pas  recueilli  la  dixième  partie  de  ce  qui  étoit 
sur  l'arbre,  il  s'ensuit  que  3oo  livres  de  bois  ont  été  détruites  dans  cet  arbre  par 
l'ulcèrec 

O  a 


(   «oS-  ) 
Mémoire  sur  le  phosphate  acidulé  de  chaux ,  par  les  CC  FouacaoY 

et  V  ACQUELIN. 

It.ST.  NAT.  On  connoissoit  la  différence  qui  existoit  entre  l'acide  pliosphorique  relire  du  phos- 
phale  d^^.  cliaux  par  l'acide  stilfurique  ,  et  celui  oblenu  par  la  touibustion  tJu  phophore. 
Le  premier  prend  par  l'évaporalion  la  forme  de  paillettes  brillâmes,  il  n'alure  pas 
J'huiuidiié  de  l'air  ;  fondu  en  verre  ,  il  perd  la  plus  grande  pirlie  de  son  acidité  ,  de  sa 
dissohibilité  ^  et  de  sa  tendance  à  la  combinaison.  L.e  second,  au  contraire,  est  en 
flocons  blancs  et  légers;  il  attire  fortement  l'humidité  de  l'air,  se  fond  en  verre  ,  mais 
conserve  son  acidité  ,  sa  dissolubilité  et  sa  tendance  a  la  combinaison.  On  atlribuoit 
ces  différences  à  une  petite  quantité  de  sulfate  de  chaux  contenu  dans  le  premier 
acide  ;  mais  comme  cet  acide  conserve  les  méiues  propriétés  ,  soit  qu'il  ail  é.é  extrait 
par  l'acide  sulfuri([ue  ou  par  d'autres  acides  minéraux  ,  il  suit  que  ce  n'est  point  au 
sulfate  de  chaux  qu'il  les  doit,  mais  a  une  petite  quantité  de  chaux  avec  laquelle  il 
reste  combiné,  c[ui  ne  peut  lui  êire  enlevée  par  aucun  acide;  et  que  les  alkalis  j  dé- 
montrent en  faisant  précipiter  de  cette  dissolution  de  phosphate  acidulé  de  chaux  une 
pou-^sière  blanche  que  l'on  reconnoît  pour  du  phospliaie  calcaire.  Les  CC  Fourcroy 
et  Vauqueliri  ont  déterminé  par  des  expériences  exactes  ,  que  les  acides  minéraux 
n'enlèvent  que  0,24  de  chaux  sur  un  quintal  de  phosphate  neutre  de  chaux  ,  compcsé 
d'environ  0,4'  d'acide  sur  o,5')  de  chaux.  Il  reste  dans  le  résidu  de  l'opération  du 
phosphore  les  0,6  de  ce  combustible  contenu  dans  la  masse  sur  laquelle  on  a  agi;  et 
qu'en  même  teins  on  emploie  plus  d'acide  sulfurique  qu'il  n'est  nécessaire.  Pour  obvier 
à  celte  perle  ,  les  auteurs  conseillent  de  n'employer  que  56  à  37  p.  d'acide  sulfurique 
pour  100  p.  de  phosphate  de  chaux  ;  et  pour  obtenir  tout  le  phosphore  <  onlenu  dans 
le  phosidiate  acidulé  de  chaux  ,  ils  proposent  de  décomposer  ce  sel  en  versant  dans  sa 
dissolution  du  nitrate  de  plonjb  ,  ou  du  carbonate  d'ammoniaque  ;  dans  le  premier 
cas  il  se  forme  du  phosphate  de  plomb  qui,  étant  insoluble,  se  précipite  au  fond  de 
la  liqueur,  et  qui,  trâilé  avec  du  chai  bon  ,  lournil  facilement  son  phosphore;  dans 
le  second  ^  le  phospiiaie  acidulé  de  chaux  est  décomposé  par  une  double  affinité  qui 
s'établit  ,  tout  l'acide  phosphorique  s'unit  a  rammoni<.que  ,  et  reste  dans  la  liqueur 
que  l'i.n  réduit  en  consistance  d'extrait  ,  et  que  l'on  distille  avec  du  charbon  après 
l'avoir  dos  éché  auparavant  :  le  dernier  procédé  a  cel  avantage,  que  le  carbonate 
d'ammoniaque  peut  servir  plusieurs  fois  a  la  même  opération  ;  il  pourroit  même  y 
servir  toujours  ,  s'il  n'y  avoit  pas  quelque  perle  dans  des  opérations  de  cette 
nature. 

Mémoire  sur  le  Liège  et  sur  son  acide ,  par  le  C.  Bouillon-la-Gkange. 

Ikst.  NAT.  Pour  obtenir  cet  acide  on  verse  sur  du  liège  environ  6  fois  son  poids  d'acide  Jiitrique 

à  53°  de  l'aréoiuètre  de  Baume.  On  distille  à  une  do.ice  chdeir;  ou  obtient  une 
liqueur  sirupeuse  d'un  jaune  brun  ,  qu'il  ne  faut  pas  laisser  évapcjrer  dans  la  cornue, 
parce  qu'elle  s'y  attache  ;  ou  la  verse  dans  une  capsule  de  verre  ou  l'on  consinue  de 
la  concentrer  jusqu'à  ce  qu'il  se  dégage  des  vapeurs  blanciies  et  piquantes  ;  on  dissout 
dans  l'eau  distillée  chaude ,  et  on  filtre  pour  séparer  la  partie  non  dissoute.  Cette 
liqueur,  qui  est  jaunà  re ,  laisse  précipiter  ,  par  le  refroidissement,  et  encore  mieux 
après  avoir  élé  concentrée ,  un  sédiment  pulvérulent  coliiré  ,  qui  esi  l'aide  siiberu]ue, 
on  le  purifie  au  moyen  de  la  potasse  que  l'on  v  combine,  et  que  l'on  en  sé()are 
ensuite  par  l'acide  muriatique  ou  à  l'aide  du  charbon  qui  s'empare  de  la  matière 
Colorante. 

Cet  acide  n'a  encore  été  oblenu  que  pulvérulent,  il  a  une  saveur  acido-anière,  rougit 
les  teintures  bleues  végétales  ,  se  volaiilise  au  feu.  i'rès-prir,  il  faut  environ  1  44  lois 
son  poids  d'eau  entre  i?  et  i5  ,  pour  le  dissoudre;  l'eau  bouillante  en  dissout  nioiiié 
de  son  poidS]  les  autres  acides  minéraux  ou  végétaux  le  décolorent  sans  le  dissoudre^  il 


(  '09'  ) 
«olorc  l'alkool  ;  il  oxidc  quelques  mi<tan\  et  se  combine  avec  plusieurs ONifleî  ;  il  prdcipile 
l'aréliile  de  plomb  et  le  iiiirale  de.  plomb  et  tie  mercure  :  il  lait  seulemeiii  p.isser  du 
bleu  au  vert  le  niirale  de  cuivre.  Il  précipite  en  partie  l'oxide  d'^irgent  de  sa  disso- 
lution nnric[ue;i;  décompose  les  sulfates  de  cuivre  ,  de  fer  et  de  zinc;  il  doune  une 
leinle  noirâtre  a  l'infusiou  de  noix  degiUe;  il  change  en  vert  la  dissolution  d'indigo 
par  l'acide  sult'urique  ,  ce  qui  est  un  caraclère  de  plus  pour  le  distinguer  de  l'acide 
oxalique  ;    il    est  dissolable  dans  l'élher. 

La  pirlie  non  dissoute  dans  l'eau  distillée ,  versée  sur  la  liqueur  sirupeuse  obtenue 
par  la  distillation  du  liège  avec  l'acide   nitrique  ,  a  présenté  les  phénomènes  suivans  : 

En  faisant  bouillir  de  l'eau  dessus  ,  elle  se  liquéfie  et  se  sépare  par  le  refroidisse- 
ment en  deux  parties,  dont  l'une  graisseuse  surnage  et  se  fige,  et  l'autre  se  précipite 
sous  forme  de  inafrirtu  qui,  séparée  par  le  filtre  ,  iavée  et  séchée  ,  offre  une  poudre 
blanche  mêlée  de  filets  ligneux  ,  insapides  et  dissolubles  dans  les  alkalis  et  les  acides. 
La  malière  graisseuse  est  dissoluble  par  l'alkool  auquel  elle  donne  une  couleur  am- 
brée j  elle  s'en  précipite  par  l'eau  sous  la  forme  d'une  poudre  qui  a  tous  les  caractères 
des  résines.  Celte  même  substance  liquéfiée  et  mise  en  contact  avec  l'acide  muriatique 
oxigéné,  devient  blanche  et  paroît  acquérir  plusieurs  propriétés  des  résines.  Le  C.  La- 
grange  conclut  de  ces  expériences  et  d'autres  qui  doivent  être  l'objet  d'un  mémoire 
particulier,  que  l'acide  nitrique  forme  avec  le  liégc  un  acide  particulier  très-différent 
des  acides  végétaux  connus  jusqu'à  présent ,  et  une  substance  graisseuse  qui  paroit  dans 
quelques  circouslauces  acquérir   les  propriétés  des  résines. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Extrait  d'un  mémoire  ajant  pour    titre  :  Projet    d'une  nomenclature  ■ 
anatoinirjue  liasce  sur  la   terminaison,  par  Le  C.  Constant  Du  méuil. 
Prosecteur  à  l'hcole  de  médecine ,  à  Paris. 

Transmettre  les  idées  avec  précision  et  clarté  ,  est  le  principal  mérite  d'une  langue;  Soc.  PHllOM. 
former  des  mots  par  une  méthode  régulière  ,  facile  et  constante  ,  et  qui ,  sans  augmenter 
le  nombre  des  racines  ,  dotme  la  faculté  de  multiplier  les  expressions  comme  les  idées, 
C  est  le  mojen  le  plus  sûr  de  joindre  à  la  clarté  et  à  la  précision,  le  mérite  de  la  fécon- 
dité ;  c'est  ce  double  avantage  qu'a  acquis  sous  la  plume  de  Linné  la  langue  botanique  : 
c'est  d'après  elle  que  se  sont  perfeclio  niées  celles  de  plusieurs  autres  parties  de  l'Histoire 
IVaUi  relie,  (^'est  sur  les  mêmes  principes  que  s'est  formée  de  nos  jours  la  langue  chimique  , 
répandue  avec  une  rapidité,  et  adoptée  par-tout  avec  un  eiithousiasiiie  qui  attestent 
son  utilité. 

L'Anatomie  ,  une  des  plus  utiles  entre  les  connoissances  humaines ,  réclame  un  pareil 
bienfait.  Vicq-d'Azir  s'en  éioil  occupé,  et  a  éié  enlevé  à  son  projet.  Le  C  Chaussitr  a 
commencé  cei  uiile  ouvrage,  et  le  C  Duméril ,  son  élève,  s'empresse  de  présenter 
des   malériaux   pour  élever   cet  important  édifice. 

Le  corps  animal  tient  sa  solidité  ces  os;  sa  vie  et  ses  fonctions  de  viscères  renferniés 
dans  ses  différentes  cavités.  J. es  os  et  les  viscères  forment ,  dans  cette  nouvelle  nomen- 
clature ,  les  mots  et  les  rucines  du  langage  anatomique.  Le  ces  deux  substances  primi- 
tives dériveront  tous  le>  autres  mots  de  la  langue.  Les  os,  dont  plusieurs  changenl  de 
noms,  afin  de  pouvoir  les  rendre  plus  facilement  adjectifs,  prennent  la  terminaison  en 
AI..  Les  noms  des  viscères  entièrfiuenl  connus  et  consacrés  par  un  long  usage  sont  con- 
servés; mais  quand  il  est  nécessaire  de  les  adjectiver ,  le  C.  Duméril  prend  pour  base 
leur  nom  latin  ou  grec  le  plus  usité. 

Cette  belle  machine  du  c<aps  humain  est  partagée  en  régions,  dr.ns  lesquelles  les 
muscles,  les  nerts,  les  artères,  les  veines  et  les  glandes  enveloppent  les  os  ei  les  vis- 
cères, leur  donnent  le  mouvenien;  ,  le  sentiment,  l'irritabilité  ,  1..  murriture;  en 
reçoivent  les  superfiuiiésct   les  reversent  clans  la  circulalioa  commune.  L>es  teraii- 


j|M(isC!«s  Yarî<;ea  modifient  le»  racines  diversement  conibinëes  de  la  nouvelle  langue  j  es» 
Briment  les  ilistributions  de  ces  dîfférenles  pariies  par  des  adjeclifs  qui  indiquent  à-la»  >  • 
fois,  et  leur  genre  ,  et  leur  proportion  et  l'organe  auquel  ils  appartiennent.  Un  obtient  ainsi 
le  inécaniinie  désiré  d'une  langue  aussi  claire  que  précise ,  et  inliniuient  utile  aux  progrès;, 
de  la  science  à  laquelle  elle  est  consacrée, 

Yoilà  la  base  de  la  nomenclature  que  propose  le  C.  Duiuéril,  et  dont  naus  présentonï 
ici  un  apperçu. 

Tableau  d'une  méthode  de  nomenclature  anatomique  basée  sur  la  terminaison^. 

Terminaison 
franc.  lac, 
aie. 


Le  sternat . . 

sternaU  . 


costal.  . .  davial humerai.  .  ,  radial.  .  ,  pubial  .  :  fémoral.  . 

coiCaU  ,  ,  cLaviaU  ,   etc. 


cibial.  ecc. 


L»  RÉGioii.  1-a  sternienne.  cosciennc.  clavienne  .  .  .  humcrienne.  taJienne,  pubitnnc.  fimoricime.  ùbicnne.     ienne. 

sternca.  .  .  coiiea.  .  .  claviea  ,    etc.  <*• 

Lb  Musclî.  Le  sternien  .  .  costien  .  .  clavien humcrien  .  .  radieo  .  .  pubien.  .  fémohen  .  .  tibien  .  .     ien, 

sicrneus  .  .  coiteus  .  .  clavicus  ,   etc.  eut' 

Ls  NlR-F.  •  •  Le  scerniquc  .  costique  .  clavique  ....  humcrique  ,  radiique  .  pwbiijiic  .  féaigrii^ue  .  tibiitjue.     ique. 

stermcus.  .  costicus.  .  clavicus  ,    etc.  icuS- 

L'Arte».»..  La  sternaire.  .  coscairc.  .  claviaire .  .  .   .  huméraire.  .  radiaire  .  pubiairc  .  fémoraire.  .  tibiaire  .     aire, 

sternana.  .  coitaria. .  claviaria  ^  etCx  aria. 

La  Viine.  La  sternali:  .  .  costale  .  .  claTiale humerais  .  .  radiale.  .  pubiale.  .  fémorale  .  .  cibiale.  .     aie. 

siemalis.  .  castalis,  .  claviajis^  etc.  etlis. 

Quant  aux   ligamens ,  glandei   et  membranes  ,  parties  qui ,   pour  la  plupart ,   n'ont  pas  encore  reçu  de   nom  propre   cî 
tpécifique  ^  on  les  désigneroit  par  leur  position.  Ou  diroit ,  par  exemple  : 

Lis  Glamdis.    AxilUes  ,  infinies,  sacréei ,  tombées,  mesentirèes ,  maxilltes ,  auricutées ,   linguées ,  etc. 

Pour  les  viscères  ttès-connus ,  tels  <jue /oi^i  ceeur,  cerveau,  ncj  ,   bouche,  Icvre  ,  gencive  ,  dénis ,  oreille ,  ail ,  etc.  etc.^ 
on  prendroit  pour  base  leur  nom  latin  ou  grec  le  plus  usité ,  ainsi  : 

Le   CiRVEAt;.   Cerebrum.  ,  cMhrienne.  .  tirébrien.  .  céribrique.  .  cirèbraire.  .  cérébrale.  .  cérèbrte.. 


La    Lhvm.  .  •  Labium.  .  .  labienne 
La    P>.ati  •  ,  ,  Salen.  .  .  .  splènienne. 


lahien  . 
splénien  . 


labuque.  ,  .  labiaire.  .  .  labiale.  ■ 
splénique .  .  splénaire  .  .  splénaLe. 


labiée, 
splénée. 


./application  de   la  méthode. 


te ..... . 

L'Epicrâaio 
L'occipîto  . 
Le  Surcilio 
La  Surc'ilo 
La  Labio  , 


'  frontal   ...     au  lieu  de     .     .  Os  du  front  ou  coronaK 

frontienne Région  de   l'épicrâiie  et  du  front. 

■  froiitien Muscles  frontaux  et  occifiuujt.   Le   fronto  occipiciî. 

■  fronriqiie     ........  Nerf  frontjl  ou  surcilier. 

frontaire Artère  frontale. 

.  froat.de,     ,,,..,..  Veine  préparate  ou  frontale. 


Taris     Fntclidor ,  an  /\ ,  et  Vcndémiahe ,    an  5 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Extrait  d'un  mémoire  sur  la  classijication  des  êtres  organises ,  par  le 
C.  Daubenton  ,  professeur  de  minéralogie  au  Muséum  d'hiiloire 
naturelle. 

L'auteur  met  en  question  si  (ous  les  êtres  organisés  doivent  être  des  végétaux  ou  Soc.  miiloid. 
des  animaux  ,  ou  si  du  moins  tous  les  êtres  organisés  qui  passent  pour  tire  des  végé- 
taux ou  des  aniniaux  ,  ont  les  caractères  essentiels  à  de  vraies  plantes  ou  de  vrais  uni- 
maux.  Il  répugne,  par  exemple  ,  à  croire,  que  les  moisissures,  les  lichens ,  les  cham- 
pignons ,  les  truffes,  les  confer^'es,  etc.  soient  de  vraies  plantes,  et  que  les  insectes  et 
les  vers  soient  de  vrais  animaux  ,  aussi  bien  caractérises  pour  tels  que  les  quadru- 
pèdes  vivipares  ,  les  cétacés  ,  les  oiseaux  ,  les  quadrupèdes  ovipares  ,  les  serpens  et  les 
poissoi:s.  11  propose  en  conséquence  de  réunir  ces  six  classes  dans  une  section,  et  de 
placer  dans  une  autre  les  insectes  et  les  vers,  de  manière  à  indiquer  les  grandes  diffé- 
rences de  leur  économie^ 

Mémoire  sur  l'animal  des  Lingulïs.  Brug.  ,  par  le  C.  Cuvier. 

Ce  genre  nouveau  indiqué  par  Bruguière  ,  dans  les  planches  de  l'Encyclopédie  ,  a  Soc.  n'HtsT. 
pour  caractèie  ,  coquille  à  i  valves  égales  ,  oblongucs  ,  sans  dent,  suspendue  à  un  katuubî.le. 
cordon  charnu.  Il  est  placé  à  côté  des  anatifes  ,  des  térébratules  ,  etc.  et  renferme  la 
-coquille  nommée  d'abord  patella  unguis  ,  par  Linné  ,  qui  n'en  connoissoit  qu'une 
valve  ,  et  ensuite  injytilus  un  gui  s  -,  par  Gmelin.  L'animal  de  ce  bivalve  (  fig.  i  A.  B.) 
décrit  par  le  C.  Cuvier  ,  diffère  beaucoup  de  ceu\  des  autres  bivalves.  Son  manteau 
a  deux  lobes  semblables  aux  valves  de  la  coquille  :  sur  les  bords  de  la  face  interne 
de  chaque  lobe  se  voit  une  rangée  de  petits  feuillets  triangulaires  qui  sont  les  branchies. 
La  bouche  est  opposée  à  la  charnière.  On  remarqua  de  chaque  côté  un  long  bras 
charnu  cillé  sur  son  bord  interne^  susceptible  de  se  replier  en  spirale.  Le  canal  in- 
tes.inal  ne  présente  ni  coecum  ,  ni  renflement  gastrique.  L'anus  est  situé  sur  le  côté, 
peu  loin  de  la  bouche.  I^e  canal  intestinal  traverse  une  substance  brune  qui  paroît 
être  le  foie.  II  n'y  a  ni  pied,  ni  feuillet  triangulaire  aux  environs  de  la  bouche. 
Quoique  le  creiir  n'ait  point  été  vu,  son  existeuce  est  probable  d'après  l'analogie.  Il 
paroit  que  ce  genre  ,  dans  lequel  on  connoîl  déjà  trois  espèces ,  réuni  avec  les  térébra- 
tules ,  la  fissiirelle  de  Bruguière  ,  et  le  patella  anomala  de  Linuaeus  ,  peut  former 
une  famille  assez  naturelle  dans  l'ordre  des  acéphales. 

PHYSIQUE. 

Mémoire  sur  un  moyen  de  convertir  les  mouvemens  circulaires  continus 
en  i/ionfemens  rectilignes  alternatijs ,  dont  les  allées  et  'venues 
soient  d'une  grandeur  arbitraire ,  par  le  C.  Prony.  CJ'§  ^-J 

L'auteur  est  d'abord  entré  dans  plusieurs  détails  sur  les  moyens  qu'on  a  employés  Jj,st,  rat, 
jusqu'à  présent  pour  produire  la  transformation  dont  il  s'agit  y  ces  moyens  ont  les 
inconvénieiis,  i°.  de  ne  produire  qu'une  course  déterminée  ,  de  telle  sorte  que  si  ou' 
veut  fiiire  parcourir  un  plus  grand  espace  à  la  résistance,  il  faut  ou  construire  uiie 
•mailiine  nouvelle,  ou  y  ajouter  un  mouvement  de  renvoi  j  2  .  de  ne  pouvoir  pas - 
■même  en  s'assujélissant  à  «ne  course  déterminée ,  lui  donner  une  étendue  qui  excedt 


eerCiînes  Hmtles  ,  s,in*  cju*iî  en  rêsutte  de  telles  diruensions  pour  îes  niaehiaeS;,  cju'eitis. 
saui  inexécui.a.bl.tfs  oa  très-Uiliïciles  à  uiaiivuir. 

Praiiy  a  paHé  d'une  teataiive  qu'on  a  faite  pour  se  débarrasser  de  ces  inconyéniens, 
au  iiicjyeii  d'un  axe  vertical  qui  ^  susccpiible  ,  en  tounuiu  ,  d'iiue  iiiclinaisou  latérale, 
peai  pjrter  une  roue  dentée  qui  engraiue  et  désengraine  alteriialivemeni  dans  deux 
autres  roues  ;  cette  machine  a  elle-iuèuic  plusieurs  detauts. 

Prony  obtient  le  ruênie  résultat  d'une  manière  infiniment  plus  simple  ;  un  axe  de  rota- 
tion a  h  tournant  sur  deux  paliers  fixes  porte  p?é->  de  ses  extréiui;és  deux  piguons  ce 
qui  ne  font  point  corps  avec  lui  et  peuvent  tourner  sur  leurs  colliers  a  trotteiuent 
doux.  L'ne  roue  déniée  dd  engrairie  en  même  teins  dans  ces  deux  pignons,  à 
chaque  extrémité  de  son  diamètre  j  c'est  cette  roue  que  ie  luoteur  fait  immédiatement 
mouvoir. 

Une  pièce  e  e  susceptible  d'un  petit  mouvement  le  long  de  l'axe  peut  faire  enclique- 
tage  avec  des  roues  a  rochec  placées  sur  la  face  de  chacun  des  pignons  et  par  consé- 
quent peut  fixer  momentanément  chacun    des  pignons  avec  l'axe. 

La  grande  roue  dentée  étant  supposée  en  mouvement,  l'axe  tournera  ou  dans  un. 
sens  ou  dans  l'autre  ,  suivant  celui  des  pignons  qui  formera  encliquetage  et  qui  sera, 
assujéti  à  tourner  avec  l'axe  ,  et  cela  eu  supposant  que  la  grande  roue  tourne  toujours, 
dans  le  même  sens» 

Or  tout  consiste  à  faire  en  sorte  que  l'encliquetage  ne  change  d'un  pfgnon  à  l'autre 
que  lorsque  le  poids  est  arrivé  a  sa  destination;  c'est  ce  que  Prony  obtient  irés-aisémwit 
au  ntoyen  du  mouvement  de  bascule  d'une  lentiUey  qui  fait  aller  et  venir  la  pièc* 
portant  les  cliquets  g-^. 

Cette  machine  exlrèmeiuent  simple  peut  être  construite  à  peu  de  frais, 

CHIMIE. 
Analyse  du  ThalUte,  par  le  C\  Collet-Descotils» 

SoG.  PKILOM»  Le  thallite  (s)  ou  schorl  vert  du  Dauphiné  (2),  n'avoit  point  analysé.  On  connoissoît, 
bien  l'analyse  d'un  autre  schorl  vert  qui,  par  sa  forme  et  sa  situation  ,  est  diffërtn»  de 
celui-ci.  C'est  la  Zillerlhite  de  Laniéiherie  ,  '1  liéorie  de  la  Terre  ,  t.  i.  y^?,  4' '  •  L'acti- 
note  de  quelques  autres  minéraiogisJ.es.  Bergman  y  avoit  trouvé  0,16  de  magnésie.  Le 
thallite  n'en  a  point  présenté  ;  ce  qui  offre  une  différence  de  plus  entre  ces  deux  pierres* 
Le  thallite  ,  d'après  1  analyse  qui  vient  d'en  être  faite  ,  çst  composé  de 

Silice 0,57 

Alumine o^if 

Chaux Oj  '  4 

Oxide  de  manganèse 0,01, 5 

Oxide  de  fer o,  1 7 

Perte 3,5 

Total 100 

MÉDECINE. 

F'ice  de  conformation  dans  les  voies  urinaires ,  par  le  C.  Robillaro. 

SoCo  PHILOM.  r)es  observations  qui  ont  beaucoup  de  rapports  à  celle-ci  ,  ont  été  données  en  1762 
à  l'académie  des  sciences,  par  M.  Tenon.  Le  vice  de  conformation  que  décrit  le 
C.   iiobilliard  ,  existe  dans  un  enfant  de  trois  ans,  chez  lequel  les  marques  extérieures 


(  j  )  Lamétherie  ,  Thcor.  de   U  Terr.  t.   i.    p.   ^oa» 
{%)  Sciag.  (1«  fiergm.  t.   i.   p.  lis. 


du 


(  "V  ) 

du  sexe  ne  sont  pas  api^arentes.  Les  artères  viennent  se  rendre  au-dessus  du  pubis, 
«ur  les  parties  latérales  d'une  tumeur  dont  le  volume  égale  celui  d'un  gros  œuf  de 
poule,  mais  elle  varie  en  grosseur,  (^uand  l'enfant  crie^  elle  se  gonlle  j  les  uretères, 
dont  les  extrémités  se  terminent  en  forme  de  mamelons,  se  roidissent  ,  et  alors 
l'urine  en  sort  par  un  jet  qui  s'étend  assez  loin.  L'observateur  pense  ,  d'après  M.  Tenon, 
que  la  tumeur  est  prodnite  parla  partie  postérieure  de  la  vessie,  qui,  dans  ce  cas, 
forme  une  espèce  de  sac  Iternlaiie  ,  aux  intestins  et  à  l'épiploon.  L'ombilic  est  peu. 
distinct  j  il  est  cependant  indiqué  au-dessus  de  la  tumeur,  par  une  espèce  de  pli 
transversal. 

La  maladie  principale  de  cet  enfant  est  une  chute  considérable  du  rectum  ,  qui 
jusqu'à  ce  moment  a  résisté  à  toute  espèce  de  réduction. 

Observations  sur  les  mêmes  organes  ,  par  le  C.  L  a  r  u  e  y. 

Dans  un  sujet  observé  à  Toulon,  le  rein  droit  avoil  deux  bassinets  distincts  ,  séparés 
par  l'insertion  des  vaisseaux  rénaux,  et  les  entonnoirs  qui  venoient  s'y  rendre  ne 
communiquoient  point  de  l'un  à  l'autre  j  de  sorte  que  ce  rein  offroit  pour  ainsi  dire 
deux  organes  sécréteurs  étroitement  unis  par  la  continuité  de  leur  substance.  De 
chacun  de  ces  bassinets  naissoit  un  conduit  re/zo-f«/c«/ (  uretère).  Le  supérieur  plus 
petit  et  du  calibre  ordinaire  ,  passûit  au-devant  des  vaisseaux  rénaux  ,  puis  rentontroit 
l'inférieur  d'un  diamètre  6a  7  fi)is  plus  grand  ^  et  descendoit  à  son  côté  interne.  Con- 
ligus  ainsi,  ils  arrivoient  au  détroit  supérieur  du  bassin;  alors  le  canal  le  plus  petit 
abandoimoit  l'autre  pour  s'insérer  au  lieu  ordinaire  des  parois  de  la  vessie.  Le  gros  , 
au  contraire  ,  après  avoir  côtoyé  ce  viscère  ,  se  purtoit  vers  la  partie  latérale  et  infé- 
rieure de  la  prostrate  du  côté  droit,  la  perçoit  et  se  dirigeoit  obliquement  dans  soq 
épaisseur  pour  s'ouvrir  dans  le  canal  de  l'urètre  près  la  crête  vésical  (  le  veru-monta— 
num  ).  Cette  ouverture  étoit  extrêmement  resserrée,  ce  qui  avoil  d'abord  fait  présu- 
mer que  le  sujet  de  l'observation  auroit  dû  éprouver  des  écoulemens  involontaires 
d'urine  ;  mais   d'après  les  renseignemens  ,  il  n'avoil  point  eu  cette  incommodité. 

Le  C.  Larrej  est  porté  à  croire  que  l'usage  de  ce  conduit  rcno  urétltral ,  auroit  pu 
suppléer  à  la  vessie  propre  ,  même  en  remplir  les  fonctions ,  si  par  uue  cause  quelconque 
elles  eussent  été  suspendues  dans  la  première. 

SUPPLÉMENT. 

Extrait  de  l'esquisse  d'un  ouvrage   italien  du  docteur  Valli,  sur  la 

'vieillesse. 

L'auteur  attribue  les  effets  de  la  vieillesse  à  l'endurcissement  des  solides,  causé  par  Soc.  hulok. 
l'excès  de  la  terre  animale  qui  forme  la  base  des  os  ,  et  qui  sans  cesse  accriîe  par  l'assi- 
milation des  alimens  qui  la  contiennent  abondamment  ,  surmonte  enfin  les  efforts  que 
la  nature  fait  pour  rejeter  par  les  organes  excrétoires  particuliers  ,  tout  ce  qu'elle  a 
de  superflu  :  elle  s'introduit  alors  dans  les  cartilages,  les  vaisseaux  et  les  viscères,  et  elle 
leur  donne  un  degré  d'induration  qui  vicie  toutes  les  fonctions  du  système.  C'est  pour 
aider  les  forces  de  la  nature  qui  combattent  sans  cesse  cette  accumulation  ,  que  le 
docteur  Valli  établit ,  1°.  le  régitne  le  plus  sain  à  suivre  pour  empêcher  une  formation  de 
terre  trop  abondante  ;  2".  les  remèdes  les  plus  appropriés  pour  chasser  la  terre  en  excès. 
Dans  le  premier  cas,  la  nourriture  vég('tale  ,  le  poisson  et  le  lait  lui  paroissent  être 
les  substances  qui  ,  contenant  le  moins  de  pliospnale  calcaire  ,  forment  la  nourriture 
la  plus  convenable  pour  éloigner  cet  accroissement.  Dans  le  second  ,  l'excrétion  cutanée, 
augmentée  par  les  frictions  et  lesbains,  et  celle  des  urines  ,  favorisée  par  les  eaux 
limpides  et  les  boissons  glacées  ,  doivent  attirer  l'attention  du  médecin.  Enfin  ,  il 
regarde  l'acide  oxalique  pris  intérieurement ,  comme  le    spécifique  le  plus  approprié 


à  Cfi  genre  de  maladie;  cet  acide  surmonte  raffinilé  qui  unit  sons  forme  concret* 
l'acide  phospliorique  avec  la  chaux,  et  la  base  ossifiante  dissoute  à  l'aide  de  ce  réactif, 
laisse  aux  cartilages,  aux  membranes,  aux  vaisseaux,  aux  nerfs  même,  conserver 
et  même  reprendre  toute  leur  souplesse.  11  a  vu  que  l'usage  de  cet  acide  retardoit 
sensiblement  l'ossification  dans  de  jeunes  animaux ,  et  que  da:is  les  adultes  il  favorisoit 
l'excrétion  de  la  chaux  qui  se  trouve  alors  en  plus  grande  cjuantité  dans  les  excrémens 
et  dans  les  urines.  Le  docteur  Yalli  ne  donne  ce  mémoire  que  comme  l'esquisse  d'un 
grand  ouvrage  ,  dans  lequel  ses  expériences  seront  détaillées  ,  et  il  espère  que  celte 
découverte  sera  une  nouvelle  preuve  de  l'importance  de  la  médecine  ,  et  de  l'utilité 
d'y  appliquer  sans  cesse  les  connoissauces  de  la  physique  et  de  la  chimie. 


P  A  11  I  S.     Brumaire    et   Frimaire ,    an    5. 

HISTOIRE    NATURELLE. 

Obsen'atiotis  sur  le  Lombric  marin,  fLumbricus  niarinus.  Lmw.  ) , /!7ar 
le  C.  Constant    Duméiiil. 

Soc,  PHiLOM.  Ce  lombric  est  caractérisé  spécifiquement  par  des  bouquets  de  poils  très-sensibles, 
disséminés  sur  toute  la  longueur  du  dos.  Il  offre  la  propriété  singulière  de  laisser  exsuder, 
à  la  surface  de  son  corps,  une  liqueur  onctueuse,  jaunâtre,  qui  paroît  susceptible  de 
combinaison  chimique.  Il  habite  le  sable  humide,  aux  environs  du  IVéport ,  oii  les 
pécheurs  de  ce  pays  vont  le  cherclier  pour  en  amorcer  les  cordeaux  qu'ils  tendent  aux 
merlans.  Sa  présence  est  nxanifestée  à  la  surface  unie  du  sable  ,  par  les  circonvolutions 
d'une  bouillie  terreuse  qu'il  rejette,  et  qui  varie  en  couleur  du  noir  au  blanc.  Les 
femmes  destinées  à  accrociier  les  vers  aux  hameçons,  se  brûlent  l'épiderme  des  mains 
avec  de  la  cendre  extrêmement  chaude,  pour  empêcher  la  corrosion  qu'y  produiroit 
l'humeur  du  lombric. 

Le  C.  Duméril  a  cru  reconnoître  dans  la  liqueur  des  vers  marins,  une  propriété  tinc- 
toriale; mais  il  étoit  alors  dénué  des  moyens  propres  à  s'en  assurer.  Il  observe  qu'on 
pourroit  se  procurer  celle  liqueur  à  très-bon  compte  et  en  très-grande  quantité,  car  les 
pêcheurs  déposent  les  lombrics  dans  des  pots  ,  oà  ils  se  dégorgent  de  celte  humeur.  Les 
vers  employés  ,  on  jette  la  liqueur  dans  laquelle  ils  éloient  submergés.  Ceseroit  de  celle- 
là  dont  on  feroit  usage. 

Observatio7is  sur  le  Pois  maritime,  (Pisum  maritimum.  hjNS.),  par 

le  même. 

Soc.  pjiii^M.  Celte  espèce  de  pois  a  été  observée  sur  la  digue  naturelle  de  cailloux  roulés  de  la 
pointe  du  Hoardel ,  département  de  la  Sonmie.  Le  sol  sur  lequel  elle  végète  n'y  voit 
croître  que  cette  seule  plante,  qui  se  plaît  sur  les  parties  planes  les  plus  élevées.  Dans 
quelques  expositions,  on  la  rencontre  en  si  grande  abondance  qu'elle  paroîlroity  avoir 
été  semée  de  niùin  d'homme.  Elle  offre  là  l'aspect  d'un  cJianip  cultivé.  Les  individus 
sont  verds ,  bien  vivans  et  chargés  de  beaucoup  de  graines.  La  semence  sèche  offre  ia 
saveur  désagréable  du  pois  crud  ;  mais  dans  celle  qui  est  encore  verte,  on  y  rencontre 
le  sucré  suave  du  pois  verd  culLivé. 

D'après  l'observateur  ,  la  culture  de  ce  légume  présente  de  très-grandes  vues  d'éco- 
nomie et  très-peu  de  dépenses  et  de  soins.  Les  habitans  de  ces  rives  désertes  en  pour- 
roient  tirer  le  plus  grand  parti,  ne  l'employassent -ils  même  qu'à  la  nourriture  des 
animaux.  Les  éclairer  sur  leurs  intérêts  à  cet  égard  ,  ce  seroil  utiliser  un  terrein  immense 
€1  abandonné. 


(  i>5'  ) 

CHIMIE. 

Expérience  sur  le  gluten  du  froment  et  sur  la  fibre  animale  ,  par  les 
ce.  Vauquelin    et  Alexandre  Brongniart. 

M.  Valu,  dans  l'esquisse  de  son  ouvrage  sur  la  vieillesse,  avance  plusieurs  faits  qui ,   Soc.    PitiLyM. 

«ans  servir  absolu luenl  de  base  à  sa  théorie  ,  oontribuenl  à  l'asseoir. Il  dit  i". ,  d'après 

Kessel-Meyer  ,  que  le  gluten  du  froiuciit  et  la  fibre  animale  ,  traités  par  l'acide  acétique, 
se  changent,  le  premier  en  l'écule  et  le  second  en  gélatine  ;  2".  que  la  lariiit;  est  une  des 
substances  allirnenlaires  qui  coiilient  le  plus  de  phosphate  de  chaux.  Quoique  les  pre- 
miers faits  aient  été  déjà  reconnus  inexacts  par  les  chimistes,  la  Société  a  cru  devoir  tiiire 
répéter  ces  expériences  avec  précision.  Elle  en  a  chargé  les  CC.  \  auquelin  et  Alexandre 
Brongniart. 

Le  gluten  trituré  dans  de  l'acide  acétueux ,  s'y  dissout  très-bien.  Cette  dissolution  n'est 
cependant  point  transparente  :  elle  se  conserve  long-tems.  En  évaporant  lenleiuent  l;i 
dissolution  ,  ou  en  j  pjssant  quelques  gouttes  d'alkali  ,  le  gluten  reparoit  avec  toutes 
ses  propriétés  ;  c'est  donc  un  mojen  de  conserver  cette  substance  sans  altération  pour 
les  expériences  chimiques. 

La  fibre  animale  ,  traitée  de  la  même  manière  ,  a  offert  les  mêmes  résultais.  L'acide 
acétique  dissout  donc  sans  altération  le  gluten  et  la  fibre. 

D'après  les  expériences  des  commissaires  ,  la  farine  ne  contient  que  84  grains  de 
phosphate  calcaire  par  livre  ,  en  sorte  qu'une  personne  qui  luangeroit  une  livre  de 
iarine  par  jour  ,  ne  prendroit  que  5  liv.  (i  onc.  4  gr.  44 g''-  P'^'"  ^"  '^^  phosphate  calcaire. 
11  est  remarquable  que  la  farine  de  froment  ne  donne  point  de  carbonnic  de  chaux  par 
l'incinéralion ,  tandis  que  la  paille  de  bled  en  fournit  une  quantité  considérable,  sans 
mélange  presque  sensible  de  phosphate  de  chaux. 

M  A  T  H  É  IVI  A  T  I  Q  U  E  S. 

Extrait  d'un  mémoire  sur  rétablissement  d'une  caisse  d'économie  , 
par  le  C  D  u  v  i  l  l  a  r  d. 

Le  C.  Duvillard  a  présenté  à  l'institut  un  travail  très-étendu  sur  l'établissement  d'une  IwsT.  nat. 
caisse  nationale  d'économie.  La  difficulté  de  placer  avantageusement  les  petites  sommes 
qu'un  artisan  peut  épargner  sur  son  gain  journalier,  est  peut— être  une  des  causes  prin- 
cipales de  la  misère  dans  laquelle  cette  classe  intéressante  du  peuple  termine  presque 
toujours  sa  carrière.  Tous  ceux  (jui  se  sont  occupés  des  calculs  de  l'inlérct  de  l'argent, 
et  qui'  connoissenl  la  rapidité  avec  laquelle  s'accroît  un  capital  lorqu'il  est  dans  des  mains 
qui  le  font  fructifier  sans  cesse  ,  et  cumulent  les  intérêts  avec  les  intérêts  ,  désirent  depuis 
long-tems  qu'on  forme  une  caisse  qui  se  charge  des  plus  petites  sommes,  et  fasse  aux 
propriétaires  de  ces  sommes,  des  conditions  relatives  à  leur  âge  et  à  la  durée  de  leurs 
placemens. 

Plusieurs  plans  ont  été  donnés  à  cet  égard j  mais  les  bases  essentielles  de  ce  travail, 
sont  1".  des  tables  de  mortaliié  applicables  aux  diverses  circonstances  de  la  vie  ;  2°.  des 
formules  ou  des  tables  qui  donnent  la  valeur  des  sommes  éventuelles,  pour  une  très- 
grande  variété  de  cas.  Le  C.  Duvillard  a  apporté  dans  la  construction  des  tables  de  mor- 
ttlité,  des  attentions  qu'on  n'a  voit  point  eues  avant  lui.  11  a  cherché  à  connohre  l'in- 
fluence de  la  petite-vérole  sur  la  mortalité  ;  il  a  considéré  en  particulier  la  dissolution 
des  ménages  par  la  mort  de  l'un  ou  de  l'autre  des  époux  ,  et  par  ce  mojen,  il  a  dressé 
des  tables  qui  montrent  quelle  somme  on  doit  donner,  soit  actuellement,  soit  à  des 
époques  fixes  ,  pour  avoir  droit  à  une  rente  sur  tel  ou  tel  survivant  de  sa  famille.  Nous 
ne  pouvons  entrer  ici  dans  le  détail  de  tout  ce  que  contient  le  mémoire  du  C.  Duvillard. 
La  seconde  partie  ,  destinée  à  la  théorie  mathématique  du  calcul  des  rentes  viagères  et 

P  2 


des  assurances  ,  tous  quelque  forme  qu'on  puisse  les  présenlcr,  est  encore  moins  suscep- 
lible  d'exlrail  que  la  première.  La  recherche  de  l'expression  analytique  de  la  loi  de  nior- 
talilé,  d'après  les  observalions  ,  occupe  un  rang  distingué.  L'auleur  rend  palpable 
l'existence  de  cette  loi ,  compliquée  d'ailleurs  par  beaucoup  de  circonstances  relatives  au 
climat  ,  au  sexe  et  au  genre  de  vie.  Il  montre  l'inexactitude  des  moyens  qu'on  emploie 
ordinairement  pour  calculer  les  rentes  viagères,  et  dans  lesquels  on  ne  remplace  cette  loi 
que  par  des  observations  trop  éloignées.  Enfin  il  prouve  que  l'établissement  d'une  caisse 
d'accumulation  doit  faire  baisser  le  taux  de  l'intérêt.  Cette  assertion  ,  qu'il  confirme  par 
des  preuves  mathématiques  ,  dans  la  seconde  partie  de  son  mémoire  ,  est  rendue  sensible 
dans  le  discours  préliminaire  qui  se  trouve  à  la  tête.  Les  calculs  les  plus  simples  prouvent 
en  effet,  que  rien  ne  peut  limiter  l'accroissement  d'un  capital  auquel  on  ajoute  intérêt 
sur  intérêt ,  tandis  que  les  productions  de  la  nature  ,  et  celles  de  l'art,  dont  les  valeurs 
numérales  ne  sont  que  représentatives  ,  ont  cependant  des  bornes  ,  au-delà  desquelles  elles 
ne  peuven'  se  multiplier.  Le  décroissemeiil  de  l'intérêt  seroit  même  plus  rapide  que  celui 
d'une  progression  arithmétique  ;  l'auteur  pense  qu'on  pourroit  le  comparer  à  celui 
d'une   progression  géométrique. 

Ce  travail  ,  que  le  C.  Duvillard  doit  rendre  public  incessamment  ,  formera  le  recueil 
le  plus  complet  qu'on  puisse  désirer  sur  les  calculs  d'économie  politique  ,  et  on  y  trou- 
vera des  applications  heureuses  des  méthodes  analytiques  les  plus  nouvelles. 


Paris.  Nii'ôse  et  Phn'iôse ,  an  5. 

HISTOIRE      NATURELLE. 

Extrait  d'un  mémoire  de  M.  de  J  uni  ne,  de  Genèt^e ,  sur  le  mono- 
culus  quadricornis.  Liiin. 

^oc.  PHILOM.  On  connoit  cet  animal  très-commun  dans  toutes  les  eaux,  et  qui  a  été  décrit  quoi- 
qii'imparfaitement ,  par  Leuvenhoek  ,  Degeer  ,  Muller,ctc.  M.  de  Jurine  ajoute  des 
observalions  très-importantes  à  celles  qu'on  avoil  déjà  ,  et  l'on  remarque  dans  l'élude 
suivie  qu'il  a  faite  des  organes  et  des  mœurs  de  ces  petits  aniiuaux  ,  une  digne  imi- 
tation des  recherches  si  intéressantes  des  Réaumur  et  des  Oegeer.  Ce  qui  est  le  plus 
important  pour  l'entomologie,  c'est  le  développement  de  ces  insectes  avant  qu'ils  par- 
viennent à  leur  élat  parfait.  Ils  prennent  des  figures  assez,  différentes  pour  que  l'on  en 
ait  fiiit  des  espèces  et  même  des  genres  distincts.  Les  nauplius  et  les  amymones  de 
Muller,  ne  sont  autre  chose  que  les  jeunes  de  celte  espèce  et  des  voisines,  dont 
Muller  a  fait  ses  cyclopes. 

Le  jeune  cjciope  au  sortir  de  l'œuf  est  presque  sphérique  ,  et  n'a  que  quatre  pied? 
courts  el  deux  antennes.  Au  bout  de  quinze  jours  on  voit  paroitre  un  petit  prolongement 
à  la  partie  postérieure  de  leur  corps.  Cinq  jours  plus  tard,  ou  voit  paruitre  la  troisième 
paire  de  pieds.  Après  cinq  autres  jours,  cette  troisième  paire  de  pieds  se  développe 
sensiblement.  Ils  muent  au  bout  de  vingt-huit  jours,  et  s'approchent  toujours  de  plus 
en  plus  de  la  forme  qu'ils  doivent  avoir  pendant  le  reste  de  leur  vie.  Ils  ne  pondent 
qu'après  la  seconde  mue  ,    qui  ne  se  fait  qu'au  mois  d'Août. 

M.  de  Jurine  rectifie  beaucoup  ce  que  Muller  a  voit  dit  de  leur  génération.  Le  mâle  em- 
brasse bien  la  femelle  avec  ses  antennes  au  défaut  du  corcelet,,  mais  ce  n'est  qu'un  pré- 
lude pour  forcer  la  femelle  à  se  prêter  à  l'accouplement  j  les  véritables  organes  du  mâle 
sont  à  l'extrémité  de  sa  queue.  Ceux  de  la  femelle  sont  au  troisième  anneau.  Un 
Seul  accouplement  suffit  pour  plusieurs  pontes. 

Extrait  d'une  disertation  du  C.   V  e  n  t  e  n  A  T ,  sur  le  genre  phallus. 
Ikst.  HAT.        Linnœus  n'avoit  fait  menlion   duns  ses  ouvrages  que  de  deux  espèces  de  phallus^ 


Murray  ,  dans  le  Sjstema  vegetahiliujn  en  avoit  ajoute  une  troisième  décrite  dans 
Linn.  Supp.  Giueliii  ,  duus  son  édition  du  ij'i-fc/na  naturœ ,  en  a  indiqué  dix;  mais 
dans  ce  nombre  il  s'en  trouve  qui  ne  sont  que  des  variétés  ou  même  qui  ne  sont  pas 
congénères  comme  le  pliallus  fiingoides.  Le  C.  Venlenat  a  lait  connoitre  dans  sa 
dissertation,  i5  espèces  de  p/ialliis ,  et  il  les  a  divisées  eu  deux  ^sections.  La  pre- 
mière renferme  les  espèces  dont  le  pédicule  est  nu,  et  la  seconde  comprend  celle» 
dont  le  pédicule  est  volvacé.  C'est  à  cette  dernière  section  que  se  r.ipporle  le  phallus 
qui  croît  en  Amérique.  Ce  champignon  se  rapproche  beaucoup  par  sa  Ibrme.du  phallus 
inipudicus  ,  mais  il  en  diffère  essentiellement  parla  présencejd'un  organe  d'une  structure 
ton  t-a-fait  remarquable.  11  s'élève  environ  à  la  hauteur  de  6  pouces.  Son  pédicule  est 
cylindri<(ue  ,  droit,  creux  dans  son  intérieur,  simplement  contigu  avec  le  chapeau, 
d'une  blancheur  laiteuse  et  environ  d'un  pouce  d'épaisseur.  Le  pédicule  paroîl  dans  sa 
jeunesse  faire  corps  avec  le  chapeau.  Ces  deux  organes  sont  réunis  par  un  bourrelet  frangé 
qu'on  prendroit  d'ab  rd  pour  un  collet  ;  mais  à  mesure  que  ce  bourrelet  se  développe  , 
les  fibres  dont  il  est  formé  s'allongent,  se  croisent  et  présentent  un  tissu  qui  se  renverse, 
et  qui  ,  semblable  à  une  chemise  ,  recouvre  en  entier  le  pédicule  du  champignon  ,  ce 
qui  a  fait  donner  à  cette  espèce  le  nom  de  P,  indusiatus.  Le  chapeau  en  cône  évasé  à  sa 
base,  ou  presque  caïupaniforme ,  est  libre  dans  toute  son  étendue  ,  et  n'adhère  avec  le 
pédicule  que  par  le  limbe  de  l'ombilic  perforé  qui  le  couronne.  Les  alvéoles  dont  il  esc 
creusé  sont  de  grandeur  et  de  forme  différentes  ^  elles  ont  une  couleur  bleue  de  Tour- 
nesol ,  et  les  nervures  saillantts  qui  les  forment  sont  d'une  blancheur  assez  éclatante. 
Cette  belle  espèce  a  été  trouvée  par  le  C.  Vaillant ,  père  ,  dans  la  Guyane  hollandaise. 
La  prodigieuse  quantité  des  individus  qui  croissent  en  même  tenis,  leurs  divers  degrés 
de  développement ,  l'éclat  et  les  nuances  variées  de  leurs  couleurs ,  présentent  à  lu  vue 
un  tableau  aussi  varié  que  pittoresque. 

Extrait  d'un   mémoire  du  C  Tenon,  sur  la  croissance  des  dents 

du  cheval. 

Le  C.  Tenon  ,  dans  un  mémoire  sur  la  manière  d'envisager  l'anatomie  ,  prouve  que  INST.  NATi 
son  étude  ne  peut  se  borner  k  la  connoissance  desorgjnes  observés  à  une  seule  époque 
de  la  vie,  mais  qu'elle  doit  avoir  pour  objet  la  structure  et  la  position  des  organes  dans 
tous  les  âges.  Il  remarque  que  ces  observations  successives  conduisent  à  des  recherches 
utiles  sur  leur  formation,  leur  dépérissement  et  leur  usage.  11  cite  en  exemple  dans  ce 
premier  travail ,  les  dents  du  cheval. 

Il  fait  voir  que  ces  dents  occupejit  dans  leur  jeunesse  un  avéole  profond  ,  qu'alors  elles 
ont  à  peu-près  une  forme  prismaùque,  qu'à  six  ans  leur  couronne  est  surmontée  par  4 
à  5  pointes,  que  presqu'anssilôl  le  froissement  occasionné  par  la  mastication  les  use  et  les 
fait  eniièrenieut  disparoître  ,  qu'à  la  même  époque  et  dans  la  même  proportion  ces  dents 
croissent  au  fond  de  l'alvéole  et  en  sortent  peu-à-peu  ;  qu'alors  seulement  les  longues 
pointes  ou  racines  commencent  u  pousser;  que  le  fond  de  l'alvéole  qu'elles  ne  rem- 
plissent pas  entièrement ,  l'est  bientôt  par  une  matière  osseuse  ,  qui  contribue  aussi  à 
Soulever  les  dents  et  à  les  porter  au-dehors  ,  et  qu'enfin  le  prisme  commue  à  s'user 
jusqu'auprès  de  ses  racines.  Le  C.  Tenon  a  également  fait  d'utiles  observations  sur  la 
texture  des  dents.  Ce  travail  intéressant  avoit  déjà  été  communiqué  en  1767  à  l'Aca- 
démie   des    Sciences,  mais  le  C.    Tenon  ne  l'avoit    pas    publié. 

CHIMIE. 

Note  sur  Vashçstoide ,  par  le  C.   Mac  quart. 

L'asbestoïde  a  retj'u  ce  nom  du  C.  Lamélherie  ,  qui  n'en  donne  d'ailleurs  aucune  des-  Sqc.  phiLosIi 
cription.  C'est  un  minéral  assez  rare,  dont  la  couleur  est  d'un  vert  tendre,  quelquefoi* 


(  i'8') 

j.Tune.  Il  se  présente  sous  la  forme  de  fibres  capillaires  dures ,  brillantes  et  flexibles.  Celte 
llexibilité  tient  le  milieu  entre  celle  des  fibres  de  l'asbcte  et  de  raniianlhc,  auxquels  on 
ne  trouve  presque  jamais  une  couleur  verte  aussi  agréable.  L'asbesioïde  se  trouve  dans 
le  ci-devant  Dauphiné  ,  au  bourg  d'Oisaii  ;  il  est  le  plus  souvent  mêlé  avec  du  carbonate 
calcaire,  du  thallitte  {schorl  vert)  ,  du  feld-spalli  blanc,  des  crjstaux  de  roche,  et 
du  quartz,  fendillé;  on  le  rencontre  quelquefois  mêlé  de  mangmèse  noir  en  poudre,  et 
interposé  entre  le  quartz,  et  l'asbestoïde.  Le  touffu  capillaire  des  fibres  de  cette  substance  , 
sa  couleur  verte  et  sur-tout  le  manganèse  qui  l'accoUipagiie  quelquefois,  ont  engagé  le 
C.  Macquart  à  rechercher  les  différences  qui  pouvoienl  se  trouver  entre  la  nature  de 
cotte  substance  et  celle  de  l'asbeste  ,  bien  connue  par  les  analyses  de  Berginann. 

Le  résultat  des  expériences  qu'il  a  faites  avec  le  C.  Vauquelin,  et  qui  seront  consignées 
dans  le  journal  des  mines ,  a  prouvé  que  l'asbestoïde  étoit  composée  de 

i".  de  silice 47 

2".  de  chaux 11,  5 

5°.   de   magnésie 7>   ^ 

4°.  d'oxide  de  fer 20 

5".  d'oxide  de  manganèse..  10 

Total gS,  6 

Perte 4,  4 

100 


Nota.  Celte  analyse  fait  voir  que  cette  substance  a  beaucoup  d'analogie  avec  les  asbestes 
que  Bcrgniann  a  analysées.  Elle  n'en  diffère  que 'par  la  présence  du  mangaiièse  dont 
Bergmann  ne  parle  pas  ,  quoiqu'on  puisse  inférer  de  ses  expériences  même  qu'il  doit 
s'y  eu  trouver. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Précis  d(^s  caractires  génériques  des  insectes  ,  disposés  dans  un  ordre 
naturel,  par  le  C.  Latreille.  i  vol.  in-8"'. ,  201  pages.  Paris, 
chez  Prévost,  quai  des  Augustins.  Brive,  chez  Bourdeaux. 

Les  insectes  n'ont  été  divisés  jusqu'à  Fabricius,  que  d'après  des  caractères  vagues, 
pris  arbitrairement  dans  le  port  et  l'air  extérieur.  Le  célèbre  professeur  de  Kiel  les  a 
coordonnés  d'après  des  rapports  plus  importans,  d'après  les  organes  de  la  manducation  j 
mais  sa  méthode  présente  tant  de  difficultés,  soit  à  cause  de  la  petitesse  des  organes  qui 
en  font  la  base  .soit  parce  qu'on  ne  peut  guères  les  examiner  dans  des  insectes  secs  sans 
les  détruire  ,  que  fort  peu  de  naturalistes  l'ont  suivie  eniièrement.  Le  C.  Latreille  réunit 
dans  son  ouvrage  la  rigueur  des  caractères  de  la  méthode  nouvelle  avec  la  facilité  de  ceux 
de  l'ancienne;  et  il  perfectionne  beaucoup  l'une  et  l'autre,  soit  en  ajoutant  de  nouveaux 
genres  ,   soit  en  communiquant  de  nouvelles  observations  sur  les  genres  déjà  connus. 

Les  classes  sont ,  quant  aux  insectes  ailés ,  les  mêmes  que  les  ordres'de  Linnreus  ;  mais 
l'ordre  des  a[)tères  est  divisé  en  7  classes  ,  savoir  :  I.  les  suceurs,  qui  ne  compreiment  que 
la  puce  ;  II.  les  tliysanoures  ,  comprenant  les  lépismes  et  les  podures  ;  III.  les  parasites 
("pous,  acarus  ,  etc.);  IV.  les  acéphales  (araignées,  phalanginms  ,  etc.  J  ;  V.  les 
entomostracésii  monocles  ]  ;  VI.  les  crustacés  (  cancres,  etc.  )  ;  et  VII.  les  mjriapodes 
(jul«s,  scolopendres,  cloportes,   etc.).   La  ckuse  des  coléoptères  est  divisée  en  plu- 


(  >'9'  )  _ 

sieurs  faniilies  ;  cliaque  genre  a  deux  sortes  de  caractères;  savoir,  les  essentiels  tirés 
des  antennes  et  de  la  bouche  ,   et  les  Itabituels  ,  pris  de  tout  le  reste  du  corps. 

'^rraité  du  calcul  différentiel  et  du  calcul  intégral ,  parle  C  Lacroix. 
Paris,  chez  Duprat,   quai  des  Augustiiis,  n°.    25.  1".  vol. 

L'auteur  a  rassemblé  et  lié  en  corps  de  doctrine  les  matériaux 'relatifs  au  calcul  diffé- 
rentiel et  au  calcul  intégral  épars  dans  les  actes  des  sociétés  savantes.  Il  expose  les 
principes  de  ces  calculs  d'une  manière  indépendante  des  notions  de  l'infini  ,  d'après 
l'idée  lumineuse  qu'en  a  donnée  Lagrange  ,  dans  un  mémoire  inséré  parmi  ceux  de 
l'Acadéiuie  de  Berlin,   année    ^lli. 

Ce  premier  volume,  qui  renferme  une  théorie  complette  des  courbes  ,  des  surfaces 
courbes  et  des  courbes  à  double  courbure  ,  est  précédé  d'une  introduction  sur  le 
développement  des    fonctions  en   séries. 

La  deuxième  partie,  actuellement  sous  presse  ,  a  pour  objet  le  calcul  intégral  ,  la 
méthode  directe  et  inverse  des  différences  (finies),  l'interpolation  des  suites  et  leur 
sommation. 


Bu//-,  c/c  /a  Soc./y/ti/-   a-  ,rc,r  co/^reif/>.  P/jT" /\ry  ^' 


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^i//Z.  rfè  /a.  Soc  -jcÀiZ-  tz  tred-  carrer/' .P/.-^-Jix^-  <^^/  û^!  ■/o'. 


Fia.  i3 


J}f(^.  i/f  /a   Soc . />/t/7.  a  ifes  ro/^fC'0-/f.J'/-y^ii</-jii 


(    121'    ) 


Explication  des  planches  qui  appartiennent  à  la  première  série  ou 
première  partie  ,  intitulée  :  Bulletin  de  la  Société  Pliilomathique  à 
ses  correspondans. 

Commençant  en  Juillet  1791  ,  et  allant  de  la  page  1'  à  la  page   iig*. 


PI.  I;    /g-.  I,  2,  5,  4,  5,  6,  7,  8,  9. 

Ce's  figures  sont  relatives  à  l'extrait  du  mémoire  du  C.  Haiiy  ,  pag.  4'.  Elles 
sont  complèienieat  expliquées  dans  ce  mémoire. 

PI.  JJ;  Jig.    I. 

Cette  figure  est  relative  au  mémoire  du  C.  Chappe ,   pag.  21'.  Elle  y  est 
expliquée. 

Fi  g.  2. 
Lamia  Diana  y  décrite  pag.  54'.  On  indique  par  erreur  pi.  I ,  Jig.  i. 

PL  ni;  Jig.  1,3. 

Relatives  au  mémoire  du  C.  Haiiy  ,  pag.  57'.   Elles  y  sont  expliquées  en 
détail. 

Pl.IFjfg.   I,  2,  5,  4. 

Relatives  à  l'extrait  de  l'ouvrage  de  M.  Huber  ,  sur  les  abeilles ,  pag.  47'. 
Elles  sont  expliquées  à  la  fin  de  cet  extrait. 

Fi  g.  5  a. 

Jchneumon  vesparum ,  Ross.  ,  décrit  pag.  49'.  Vu  à  la  loupe. 
Fig.  56.  Grandeur  naturelle   de  l'insecte. 

Fig.   25,    24,^.25,   26,  27. 

.     Relatives  au  mémoire   du  C.   Haiiy,  sur  la  gemme   orientale,  pag.   4g', 

Fig.  23.   Orientale  primitive. 

Fig.  24.  Orientale  mineure. 

Fig.  25.   Division  de  la  base  du  prisme  en  prismes  triangulaires  équjlaléraux» 

Fig.  26.  Orientale   alongée. 

Fig.  27.  Orientale   ennéagone. 

PI.    V;   fig.    1,2. 

Relatives  au  mémoire  de  M.  Yicq-d'j*2ir,   pag.  5o' ,  et  expliquées  à  la  fin 
de  ce  mémoire. 

Fig.  5,4,  5. 

Kelaiives  au   mémoire  de    IMM.   Romain   Coquebert  et  Alex.  Bror.gniart  , 
Dag.  55',    et  expliquées  par  la  description  de  ces   coquilles. 

Ces  figures  sont  mal-à-propos  désignées  pour  la  plancho  11°.  25, 


(     122*    ) 

Fig.  6,  7. 

Pielaiives  au  mémoire  de  M.  Gillor ,  sur  la  structure  de  l'Iiyacinihe  cruciforme, 
et  explifjuées  dans  ce  mémoire   pag.  56'. 

Fig.  8,  9,  10. 

Relatives  au  mémoire  de  M.  Vicq-d'Azir,  sur  les  organes  de  la  génération 
des  canards,   et  expli(juées  dans  ce  mémoire  pag.  67'. 

Fig.   Il,  12. 

Relatives  au  mémoire  de  M.  Aubert  du  Petit-Tliouars,  sur  la  portée  des 
bois,   et  expliquées   dans  ce  mémoire  pag.  Sg'. 

PL   P'Jjfig.   I,  2,  5,  4,  5. 

Relatives  au  mémoire  sur  l'iiedysarum  gyrans  ,  commençant  pag.  67',  sous 
le  litre  général  de  Physique  viîgétale. 

Ces  figures  sont  citées  dans  le  texte  comme  appartenant  à  la  pi.  V  :  c'est 
une   erreur. 

Fig-  Il  8,  9,    10,  11,    12. 

Relatives  au  mémoire  sur  une  espèce  de  conferve  peu  connue,   pag.  69'. 

Fig.   i5. 

Relatives  au  mémoire  sur  une   chaudière  du  C.    Oreineke  ,    commençant 
pag.   70'  ,   sous  le   titre  général  de  Physique. 
^  (;ette  figure   est  indiquée  par  erreur  Jig-  i"  dans  le  texte. 

PI.  ni}  /^.  I ,  A ,  B. 

Relative  au  mémoire  sur  l'animal  des  Lingules,  par  leC.  Cuvier,  pag.  m'. 

P^S'  2.  .       ,  . 

Relative  au  mémoire  sur  un  moyen  de  convertir  les  mouvemens  circfllaires 
continus  en  mouvemens  rectilignes  alternatifs ,  etc.  ,  par  le  C  Prony  , 
pag.   m'. 


'No.   1. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR   LA   SOCIÉTÉ   PHILOMATHIQUE. 

Cermiaal ,  an  5   de  la  république.  (  avril    1797.) 

HISTOIRE     NATURELLE. 
Mémoire  sur  deux  espèces  d'ascidies,  par  le  C.  Antoine  Coquebert. 

JLi  E  C.  Antoine  Coquebert  a  lu  un  mémoiro  sur  deux  espèces  d'ascidies ,  qu'il  $qq,  philom^ 
e  observées  sur  les  bords  de  la  Méditerranée ,  et  qu'il  regarde  comme  différentes 
de  toutes  celles  que  les  auteurs  systématiques  ont  alléguées.  Il  nomme  la  première 
AsciDiA  suLCATA  ,  corùce  obscure  liiteo  tnberculato ,  aperturis  conicis ,  strialis  (i). 
Son  enveloppe  estallon^ée,  ridée,  inégalement  tuberculeuse  ,  d'un  jaune  lirun  en 
dehors,  blanchâtre  en  dedans,  longue  de  six  pouceg ,  plus  large  à  sa  base  qu'à 
son  extrémité.  Ses  deux  ouvertures  sont  cylindriques  et  sillonnées;  l'une  est  pla- 
cée au  sommet,  et  l'autre  sur  le  côté.  Le  corps  ou  le  pstit  sac  est  ovale  et  roux. 
Cette  espèce  est  connue  à  Toulon  sous  le  nom  de  Vicliet.  On  en  mange  l'inté- 
rieur assaisonné  d'un  peu  de  vinaigre  ou  de  Jus  de  citron. 

Elle  est  représentée  de  grandeur  naturelle ,  fig.  1  ;  l'enveloppe  coupée ,  fig.  2  ; 
le  corps  à  part  ,  fig.  3  ;  l'ouverture  suj^érieure ,  lig.   4. 

La  deuxième  espèce  est  nommée  par  le  C.  Coquebert,  Ascidia  glandiformis 
coccinea  lœvis ,  aperturis  plains  ,  dissectis ,  ciliatis.  Son  enveloppe  est  coriace  , 
rouge  en  dehors  et  en  dedans  ,  lisse  et  ég.tle.  Sa  forme  est  celle  d'un  gland.  Les 
deux  ouvertures  sont  creusées  en  entonnoir  ;  leurs  bords  sont  découpés  en  la- 
nières aiguës ,  et  ciliés  par  des  poils  courts.  Grand,  nat.  fig.  i  ;  le  corps ,  fig.  2  ; 
eflveloppe  coupée ,  fig.  3  ;  bouche ,  fig.  4.  C.  V. 

Isote  sur  l'anatomie  des  ascidies. 

Le  C.  CuriER  s'est  aussi  occupé  des  ascidies  dans  son  huitième  mémoire  sur  Soc.  d'hist." 
l'anatomie  des  animaux  à  sang  blanc,  ce  sont  les  analogues  nuds  ,  des  testacées  katurblle. 
bivalves.  Leur  enveloppe  extérieure ,  coriace,  homogène  et  sans  organisation  ap- 
parente ,  remplace  la  coquille.  Le  corps  est  beaucciip  plus  petit  que  cette  en- 
veloppe à  laquelle  il  n'est  attaché  que  par  ses  deux  ouvertures ,  dont  l'une  conduit 
l'eau  entre  les  brancliies  jusqu'à  la  bouche,  et  l'autre  est  l'anus.  L'estomac  et  le 
canal  intestinal  sont  enveloppés  dans  la  masse  du  foie.  Il  n'y  a  point  d'organe  de 
mouvement  ;  CV. 

PHYSIQUE. 

Mémoire  sur  les  moyens  de  rendre  sensible  à  la  vue  les  émanations  des  corps 
odorans ,  par  le  C.  Benedict  Pr.evosT. 

Ce  mémoire  renferme  un  grand  nombre  d'expériences,  dont  voici  les  princi-     Institxtt 
pales  : 

Si  on  place  uu  fragment  d'un  corps  très-odorant  sur  une  glace  ou  sur  le  fond       kationai.^ 

(i)  Mentula  marina  injbrmis  Plane,  de  Conch.  app.  »■  cap.  19.  t.  ^. 


(M 

d'une  souconpe  très -propre,  couverte  d'une  conche  d'eau  pure  peu  épaisse,  oa 
voit  à  l'instant  l'eau  i'écarter  et  laisser  à  l'entour  du  corps  une  place  circulaire 
sèche. 

Si  on  place  sur  de  l'eau  très-pure  un  fragment  d'un  corjjs  odorant ,  on  le  voit 
se  mouvoir  avec  une  grande  rapidité. 

M.  Roniinu  avoit  déjà  Fait  cette  exp^'rience  avec  le  camphre ,  et  l'avoit  attribué 
a  l'électricité.  Le  C.  l'reAOst  rend  le  fait  commun  à  tous  les  corps  odorans. 

Si  on  jette  une  gotnte  très-petite  d'un  corps  odorant  liquide  ou  d'huile  à  la 
surface  de  l'eau ,   le  mouvement  cesse  sui'-le-clian.'p. 

Si  on  puise  dans  un  verre  plein  d'eau  avec  un  bâton  de  cire  des  gouttes  d'ean 
et  qu'on  les  fasse  tomber  dans  le  verre  ou  le  can;phre  est  en  mouvement,- à  la 
5o  ou  Go^  'Outre  le  mouvemeat  ce^se.  Ce  qui  n'arrive  pas  si  on  substitue  à  la  cire 
lin  cylinf'ie  de  niét.il   bien  rîécapé. 

Si  on  jette  le  fraj^ment  <le  camphre  dans  l'eau  où  l'on  a  puisé  avec  la  cire,  il 
s'y  meut  comme  à  l'ordma  re. 

Au  bout  de  qu  'ques  instaus  le  mouvement  du  camphre  cesse  de  lui-ni<*me. 

Ce  canqjhre  placé  ainsi  sur  l'eau  se  dis  ont  plus  vîttï  que  dans  l'air  mcme  hu-» 
mide.  En  se  dissolvant  ains.i,  il  s'arrondit  et  acquiert  de  la   transparence. 

Cette  dissolution  n'a  lien  qu'au  poi.it  de  contact  de  l'air  et  de  l'eau.  M.  'Ven-' 
turi ,   professeur  de  physique,  àModène,  l'a  prouvé  par  l'expérience  suivante  : 

Si  on  place  dans  l'eau  un  cyli;idre  de  c;unphre  dont  l'une  des  extrémités  soit 
chari^ée  de  manière  à  le  faire  enfoncer  jusoa'à  sa  moitié  .  il  se  corrode  un  peu 
au-dessus  de  la  surface  de   l'eau  ,   en'orte  qu'il   finit  par  se  roi.pcr  eu  2  parties. 

Tout  les  corjis  o  lorans  paraissent  susceptililes  de  produiie  les  mêmes  effets 
avec  plus  ou  moins  déner^ie  suivant  le  degré  d'exaltation  de  leur  odeur.  Cette 
rèi^le  souffre  quelques  exceptions.  Ainsi  le  cernnion  des  oreilles  tt  la  graisse  de 
volaille  qui  sont  peu  odorans  produisent  des  etl'ets   très-se  isibles. 

Le  C.  Piévost  atribue  ces  effets  à  un  fluide  éUstique  qui  se  dégage  rapi le- 
inent  des  corps  odorans  et  avec  assez  de  force  pour  repousser  les  ikudes  et  les 
corps  légers  qui  les  entourent. 

Le  déga^i-ment  de  ce  Huile  i-aroît  être  favorisé  par  le  point  de  contact  del'air 
et  de  leau.  Ainsi  ,  quand  au  lieM  d'air  il  se  trouve  à  la  suiface  de  l'égal  un  autre 
fluide,  tel  que  de  l'eau  en  vaperrs  ou  un  atmosphère  odorant,  le  fluide  se  dégage 
plus  lentement  du  Curps  odorant  qui  ne  se  meut  pas.   A.li. 

CHIMIE. 

Extrait  cViin  mémoire  sur  l'urine  du  cheval,  par  les  CC.  FomcivoT  ec  VAuQUEurr, 

L'urine  du  cheval  examinée  par  les  réactifs ,  1°.  verdit  le  syrop  de  violette  j 
S°.  elle  fait  effervescence  avec  les  acides  un  peu  concentrés  ,  ce  qui  indique  la 
présence  d'un  carbonate  ;  3°  elle  précipite  les  nitrate  d'argent  et  muriate  de  baryte. 
Le  premier  précipité  est  dû  à  un  carbonate  et  à  la  présence  de  l'acide  muria- 
tique;  le  second  est  égaleiueut  dxi  à  un  carbonate  et  quelquefois  à  un  peu  d'acide 
sulfurique;  4°.  l'acide  oxalique  y  forme  un  dépôt  blanc  très-abondant;  5".  l'eau 
de  chaux  et  les  alkalis  la  précipitent  aussi.  —  Exposée  à  fair  libre  ,  il  se  forme 
à  sa  surface  une  pellicule  qui  est  du  carbonate  de  chaux  contenant  un  mucilage 
animal ,  qui  y  est  démontré  par  le  feu  et  les  acides  :  cette  pellicule  se  forme 
toujours  jusqu'à  ce  qr  il  n'y  ait  plus  de  carbonate  de  chaux  ,  et  l'urine  devient 
brune.  —  Evaporée  ,  elle  a  déposé  des  crystaux  cubiques  rougeâtres  ,  et  s'est 
réduite  en  une  masse  brune,  grenue,  tenace,  qui  ayoit  une  saveur  salée,  atti-t 


(3) 
roît  l'humidité  de  l'aîr ,  verdissaît  la  teinture  de  violette  et  faîsoit  efFervescence. 
L'alkool  versé  sur  ce  résidu  s'est  coloré  en  rouge  ,  il  est  resté  un  sel  qui  a  «té 
reconnu  pour  du  carbonate  de  soude.  Il  faisoit  à-peu-près  les  0,009  ^^  l'urine 
mise  en  évaporation.  —  L'aUtool  qui  ayoit  servi  à  lessiver  le  résidu  de  l'uriae  a 
déposé  par  i'évaporation  des  crystaux  cubiques  qui  ont  été  reconnus  pour  du 
muriate  de  potasse,  dont  les  proportions  sont  variables.  —  Ce  même  alkoolaprè» 
avoir. fourni  tout  le  njuriate  de  potasse  qu'il  peut  donner  ,  a  produit  pi,r  une 
évaporation  continuée  des  crystaux  en  aiguilles  de  benzoate  de  soude  ,  qui ,  dé- 
composées par  l'acide  niuriatique,  ont  donné  de  l'acide  benzoïque  :  il  était  dans 
l'urine  dans  la  proportion  de  0,011  environ.  Ce  benzoate  de  soude  se  trouvoit  ea 
outre  combiné  avec  une  substance  huileuse  voisine  des  résines,  qui  a  été  mise 
à  nud  lors  de  sa  décomposition  par  l'acide  muriatique. 

Lorsqu'on  a  séparé  de  la  lessive  alkoolique  ,  le  muriate  de  potasse  est  le  ben- 
zoate de  soude.  La  liqueur  qui  reste  a  une  couleur  brune  ,  une  consistance  si- 
rupeuse. Si  l'on  verse  dedans  de  l'acide  nitrique  concentré,  il  se  forme  un  grand, 
nombre  de  crystaux  blancs  soyeux  ,  qui  deviennent  bientôt  jaunes  et  ensuite 
rouge  foncé.  Ces  crystaux  sont  dissolubles  dans  l'eau  et  dans  l'alkool  ,  ont  une 
odeur  analogue  à  celle  du  castoreum.  Ils  sont  le  résultat  de  la  combinaison  d'une 
substance  particulière  avec  l'acide  nitrique.  Cette  substance  est  d'une  nature  sin- 
gulière et  inconnue.  Les  auteurs  se  proposent  de  s'en  procurer  une  plus  grande 
quantité  ,  et  de  l'examiner  avec  soin.  Il  résulte  des  expériences  précédentes  que 
l'urine  fraîche  de  che\al  est  composé  de  carbonate  de  chaux  0,011  ,  de  carbonate 
de  soude  0,009  ,  de  benzoate  de  soude  0,024  >  ^^  muriate  de  potasse  0,009  >  d'une 
matière  animale  ou  végétale  particulière ,  o,ooy  ;  d'eau  et  de  mucilage ,  o,g40' 
Ces  proj  ortions  sont  sujettes  à  varier. 

L'urine  de  cheval  qui  a  subi  un  commencement  de  fermentation,  ne  contient  plus 
ni  carbonate  de  soude  ni  carbonate  de  chaux  qui  s'est  déposé ,  rr.ais  du  carbo- 
nate d'ammoniaque  ;  elle  laisse  précipiter  l'acide  benzo'ique  par  l'addition  des 
acides.  Lorsqu'on  lui  a  enlevé  le  muriate  de  potasse  et  qu'on  a  décomposé  par 
l'acide  muriatique  le  benzoate  de  soude,  elle  donne  par  la  distillation  de  l'acide 
acéteux  ,  enfin  elle  ne  contient  plus  cette  matière  particulière  qui ,  combinée 
avec  l'acide  nitrique,  donne  les  crystaux  soyeux  dont  on  a  parlé.      » 

L'ammoniaque  et  l'acide  acéteux  *ont  été  formés  par  l'altération  que  l'urine 
a  éprouvée,  l'acide  acéteux  s'est  combiné  avec  la  soude,  en  a  chassé  l'acide  car- 
bonique qui  s'est  porté  siir  l'ammoniaque  :  voilà  pourquoi  il  ne  se  dégage  aucun 
gaz  dans  la  fermentation  de  l'urine. 

Des  faits  précédens  les  CC.  Founcaov  et  Vauquelin  tirent  les  inductions  phy- 
siologiques suivantes  : 

11  est  remarquable  qu'on  ne  trouve  dans  l'urine  du  cheval  ni  acide  phospho- 
rique  ,  ni  phosphate ,  ni  acide  lithique.  Tandis  qu'elle  renferme  abondamment 
de  l'acide  benzoïque  combiné  avec  la  soude  ,  l'urine  des  enfuns  seroit ,  d'après 
Schéele,  assez  semblable  à  celle  du  cheval  sous  ces  deux  rapports. 

Le  précipité  blanc  ou  jaunâtre  qui  accompagne  souvent  l'urine  du  cheval  n'est 
que  du  carbonate  de  chaux  qui  étoit  tenu  en  dissolution  par  un  excès  d  acide 
carbonique.  Les  concrétions  calculeuses  des  reins  et  de  la  vessie  du  cheval  sont 
«îe  la  même  nature  et  pourroient  donc  être  dissoutes  dans  le  corps  même  do 
l'animal  par  de  l'eau  acidulée  d'acide  carbonique  ou  d'acide  acéteux  ;  avantage 
préciaux  que  la  médecine  vétérinaire  a  sur  la  médecine  humaine,  qui  ne  connok 
point  de  lithontriptique  certain  et  praticable. 

D'où  peut   provenir  cette  privation  absolue  d'acide  et  de   sels  phosphoiique» 

A  a 


(4  )     ^ 

dans  l'urîne  du  cheval  ?  et  que  devient  l'excès  de  phosphate  calcaire  qnl, 
séparé  des  alimens  ,  n'est  point  employé  à  l'o  siiicalion  ?  Les  expériences  des  au- 
teurs du  mémoire  répondant  à  cette  question.  Le  premier  émonctoir  de  ce  sel  sont 
les  excrémens  Ils  contiennent  une  quantité  notable  de  phosphate  calcaire  qui  , 
en  se  réunissant  dans  les  intestins  ,  y  forme  ces  calculs  volumineux  qu'on  y  trouve 
quelquefois.  Le  second  et  le  plus  actif  sont  la  corne  ,  la  matière  de  la  transpira- 
tion ,  et  sur-tout  les  poils,  qui  donnent  à  l'analyse  environ  0,12  de  phosphate 
calcaire.  Ce  vaste  émonctoir  qui  ne  peut  jamais  manquer  contribue  probablement 
à  exempter  les  chevanx  de  ces  maladies  des  os  produites  si  conmiunément  dans 
l'honmie  par  une  surabondance  de  phosphate  calcaire  qui  n'est  point  toujours 
enlevé  par  les  urines.  A.  B. 

Analyse  de  la  Staurodde  par  le  C.  Collet-Descostils. 

Soc.  PiiiLOM.  Le  nom  de  staurotide  a  été  donné  depuis  quelque-tams  à  une  pierre  désignée 
par  le  C.  Daubenton  sous  le  nom  de  schorl  en  prisme  à  6  pans  ,  ou  pierre  de 
croix  ;  Vallerius  basaltes  crjstallisatus  rubrofuscus ,  staurolithe.  Lamétherie  ,  se- 
conde édition  de  la  Sciagraphie  de  Bergman ,  enfin  le  C.  Hauy  lui  donne  le  nom 
de  croisette  dans  un  mémoire  sur  la  crystallisation  de  cette  substance ,  imprimé 
dans  le  sixième  volume  des   annales  de  chimie. 

Cette  pierre  se  trouve  en  Bretagne,  à  Compostelle  en  Galice.  C'est  du  premier 
endroit  que  venoit  l'échantillon  qu'on  a  soumis  à  l'analyse. 

Le  G.  Descotils  l'a  trouvée  composée  de  silice.  .  48,0  —  d'alumine.  .  40,0  ■ — 
d'oxiJe  noir  de  fer.  .  9,5  d'oxide  de  Manganèse.  .  o,5  —   de  chaux  .  .   1. 

Le  C.  Lamétherie  dans  son  édition  de  la  Sciagraphie  de  Bergman,  a  donné 
l'analyse  de  la  granatite,  qui  d'après  les  formes  crystallines  paroît  êtrs  la  même 
chose  qua  la  staurotide.  Cette  analyse  faite  par  Wiegleb  a  donné  des  résultat* 
fort  différens  de  ceux  obtenus  par  l'auteur  du  mémoire.  Il  paroîtroit  même  que 
c'est  une  espèce  de  grenat  vert  que  ce  chimiste  a  analysé  ,  et  non  la  gra- 
natite. 

Résultats  de  Vanalyse  de  Wie^eb. 

Silice,  .  '56  —   Chaux.  .  3o  —  Fer.  .  2«.  A.  B.- 

MÉDECINE. 

Observations  sur  le  danger  de  couper  les  cheveux  dans\  la  convalescence  dej 
maladies  aiguës ,  par  la  C.  Lanoix. 

Soc.  DE  Mio,  L'auteur  de  ce  mémoire  met  d'abord  en  principe,  que  si,  vers  le  déclin  des 
fièvres  lentes  nerveuses,  il  s'est  établi  des  émonctoires  naturels  sur  le  cuir  che- 
velu ;  il  est  de  la  plus  grande  importance  de  ména^'er  ces  émonctoires ,  et  sur- 
tout de  ne  pas  couper  les  cheveux  qui  défendent  ces  parties  de  l'action  sédative 
de  l'air. 

Deux  femmes  parfaitement  convalescentes  auxquelles  on  avait  coupé  les  che- 
veux à  la  suite  d  une  fièvre  putride  et  maligne ,  sont  mortes  presque  subitement.- 
Une  troisième  n'a  dû  sa  conservation  qu'à  son  âge  et  à  la  force  de  son  tempé- 
rament. 

Le  C.  Lanoix  a  ajouté  quelques  réflexions  à  ces  faits.  Il  a  tâché  de  prouver 
que  si  la  coupe  des  cheveux  avoit  été  mortelle  dans  les  cas  rapportés  ;  c'est  ^ue 


(5) 
la  crise  évidemment  établie  par  la  nature  ,  vers  la  tête ,  avoit  été  troublée  dans 
son  cours.  II  a  fait  voir  par  la  considération  des  cheveux ,  comme  organes  pro- 
pres, par  leur  dépendance  sympathique  avec  le  cerveau,  par  leur  propriété  non 
conductrice  du  calorique,  qu'ils  étoient  essentiels  pour  favoriser  la  crise  et  qu'on 
devoit  les  conserver  pour  ne  pas  troubler  les  mouvemens  que  la  nature  dirigeait 
>«rs  l'organe  éminemment  essentiel  à  la  vie.  C.  D. 

Observation  sur  un  renverseinejit  de  itiatrice  après  VaccoiicJiemcnt  ,  par  le 

C.     13  AUD  BLOQUE. 

A  la  suite  d'un  accouchement  assez  heureux ,  vme  femme  de  moyen  âge  et  de     Soc,  D£  MÉjoi»; 
constitution  foible ,  éprouva  une  perte  considérable  :  ce  qui  obligea  l'accoucher.r 
d'aller   chercher   le    placenta.  L'extraction  ne    fut  suivie  d'aucun    accident  ,  et 
l'hémorragie  cessa.  Cependant ,   24   heures  après    la  lièvre  ,    des  symptômes  de 

Îmtridité  se  manifestèrent,  mais  ils  n'eurent  point  de  suites  fâcheuses,  et  la  ma- 
ade  étoit  déjà  dans  un  état  de  convalescence,  lorsqu'au  douzième  jour  on  s'ap- 
perçut  d'une  tumeur  énorme  dans  la  vulve.  Le  C.  Baudeloque,  appelé,  reconnut 
qu'elle  étoit  produite  par  le  renversement  complet  de  la  matrice.  II  la  réduisit, 
non  sans  peine,  et  peu  de  temps  après  l'accouchée  se  trouva  paiftiitemen  guérie. 
L'observateur  regarde  ce  fait  intéressant  comme  unique  à  raison  de  lépoque 
à  laquelle  s'est  opérée  le  renversement.  Aucun  auteur  n'en  fait  mention  ,  et  jamais 
ce  cas  ne  s'étoit  ©ffert  à  sa  pratique.  D'après  le  r«cit  de  la  malade  ,  lo  renver- 
sement paroit  avoir  commencé  dès  le  deuxième  Jour  de  l'accouchement ,  et  s'étoit 
accru  progressivement  jusqu'au  la^ ,  oîi  le  renversement  se  trouva  complet. 

C.  D. 

MATHÉMATIQUES. 

J'ormules  pour  déduire  le  rapport  des  axes  de  la  terre ,  de  la  longueur  de  deux 
arcs  du  méridien  ,  par  le  C.  K.  P  r  o  n  y. 

On  trouve  ,  dans  plusieurs  guvrages ,  des  formules  pour  déduire  le  rapport  des  Soc.  PHiLOMî 
axes  de  la  terre  (  suppost^e  un  ellipsoïde  de  révolution  )  de  la  longueur  de  deux 
degrés  du  méridien  ;  ces  formvdes  sont  établies  sur  l'Jiypothèse  qu'uue  petite  lon- 
gueur du  méridien  se  confond  avec  l'arc  de  Cîrcle  décrit  d'un  rayon  égal  au  rayon 
de  courbure  qui  répond  au  milieu  de  cette  longueur  ;  elles  ont ,  outre  l'incon- 
vénient de  cette  supposition  ,  celui  de  rapporter  des  évaluations  très-délicates  à 
de  petites  mesures.  Il  étoit  à  désirer  qu'on  eut  des  formules  commodes  pour  em- 
ployer dans  le  calcul  les  longueurs  totales  des  arcs  mesurés  ,  et  c'est  le  travail 
que  leC.  Prony  a  présenté  à  la  société.  Il  parvient  à  exprimer  le  quarré  de  l'excen- 
tricité en  une  suite  ordonnée  par  rapport  aux  puissances  d'uue  quantité  très- 
petite  qui  est  la  différence  entre  le  rapport  des  longueurs  géodesiques  des  deux 
arcs  ôt  Cflui  de  leurs  amplitudes  célestes.  En  négligeant  les  troisièmes  puissances 
de  cette  différence,  on  a  une  formule  finie  très-commode,  qui  en  nommant 

k  et  A'  les  lon.ueurs  absolues  des  deux  arcs  du  méridien  ; 
a  et  c  les  différences  respectives   entre   les  latitudes    des  points  extrêmes 
de  chacun  des  arcs  ; 

'A  et  A'  les  sommes  respectives  des  latitudes  des  points  extrêmes  d«  chacun 
des  arcs  ; 

7»  le  quotient  du  petit  axe  de  la  terre  divisé  par  le  grand  axe  ; 


(6) 


e  l'excentricité  =:  y    x  —  m^- 
et  faisant  de  plus 

P  -^z  —,  sin.  a'  COS.  A'  —  sin.  a  cos.  A. 

a 

Q  =  5  <  sin.  3  a  cos.  zA ,  sin.  2  a'  cos.  z  A'  \ 

„  1     C     />     .        ,    sin.  «'  COS.  A'  O    > 

^  =  78  r  6  +  24 ^  I 

donne 

j  ^  a'    /■   h  as  __   a-  '  R  ^  k    «    x   ï 

^     —   "5P   \'k'  ~^')  /•-      VT'  T' /^ 

Le  C.  Pl'ony  a  appliqué  ses  formules  à  la  bissection  ,  par  l'observatoire  à^ 
Paris  ,  de  l'arc  du  méridien  compris  entre  les  parallèles  de  Greenwich  et  de  Mont- 
jouy,  près  Barcelone,  dont  la  partie  de  Greenwich  au  parallèle  de  Dunkerque, 
a  été  récemment  mesurée  par  les  Anglais,  et  l'autre  l'est  en  ce  moment  par  les 
astronomes  ,  membtes  do  l'institut  national  ,  Delambre  et  Méchain  ,  pour  servir 
à  la  détermination  de  T unité  fondamentale  des  poids  et  mesures.  C'est  l'opération 
de  ce  genre  la  plus  vaste  et  la  mieux  exécutée  dont  on  ait  encore  l'exemple.  Un 
des  principaux  résultats  de  ce  rapprochement  entre  la  théorie  et  les  observations 

est  qu'en  représentant  le  rapport  des  axes  par    "       '    la  déterminasion  de   n  ,  à 

aS  ou  3o  unités  près ,  supposeroit  dans  les  mesures  tant  géodesiques  que  célestes 
une  précision  qui  ,  malgré  la  perfection  des  instrumens  et  l'habileté  des  observa- 
teurs ,  est  en  dedans  de  la  limite  des  erreurs  présumables  ;  ainsi ,  en  supposant 
les  latitudns  extrêmes  et  les  rapports  des  longueurs  des  arcs  parfaitement  connus, 
il  faudroit  pour  avoir  n  a.  a5  unités  près  ,  coynoitre  la  latitude  de  Paris  à  moins 
d'une  seconde  ;  cette  incertitude  n  ôte  absolument  rien  à  l'utilité  des  opérations 
dont  on  s'occupe ,  mais  il  étoit  bon  d'on  avoir  une  appréciation. 

I^e  C.  Prony  a  joint  à  son  mémoire  une  table  à  double  entrée  très  -  étendue , 
qui  donne  ,  à  vue,  les  divers  rapports  des  axes  qui  peuvent  résulter  des  mesures 
dont  on  vient  de  parler  pour  lesquelles  on  connoît  d'avance  la  limite  des  plus 
grande  erreurs  possibles.  R.  P. 

COMMERCE. 

Note  SU]'  les  poids  des  Chinois ,  par  le  C.  Charles  Coquebert. 

Soc.  PHHOM.  Le  C.  Charles  Coquebert  présente  à  la  société  plusieurs  poids  chinois  en  cuivre. 
La  forme  de  ces  poids  ne  peut  être  mieux  comparée  qu'au  corps  d'un  violon. 
Ils  ont  de  même  leurs  extrémités  arrondies  ,  deux  échancrures  qui  donnent  la 
facilité  de  les  saisir ,  et  deux  faces  applaties  et  parallèles.  Sur  une  de  ces  faces 
sont  gravés  des  caractères  chinois. 

Ces  poids  sont  en  progression  décimale.  Le  C.  Coquebert  en  a  fait  voir  qnatre 
séries  dont  les  unités  sont  entr'elles  comme  les  nombres  i,  lo,  loo  et  looo.  Au 
lieu  de  faire  leur  pesées  comme  nous  par  la  combinaison  des  poids  d'une ,  deux, 
quatre  et  huit  unités  ,  ou  comme  dans  le  nouveau  système  ,  par  celle  de  poids 
d'une,  deux  et  cinq  unités,  les  Chinois  ont  un  poids  pour  chaque  nombre  entra 
un  et  dix  :  ainsi ,  ils  ont  des  poids  d  une  ,  2,3,4.  ^  <  6,7,  8,  9,  10,  20,  3o, 
^o ,  5o  unités,  et  ainsi  de  suite.  Il  en   résulte  que  ceux  de  ces  poids  qui  sonC 


(7Î 
énsemlile  dans  le  rapport  deGày.yàS.Sàp.,  gàio,   diffèrent  trop  peu 
en  volume  pour  qu'on  puisse  les  distinguer  sans  le  secours  des  caractères  nui  sont 
gravés  dessus;  ce  qui   est  sans  doute  un  défaut   dans  le  système. 

Des  quatre  séries  montrées  par  le  C.  Coquebert,  la  plus  élevée  porte  à  la  Chine 
le  nom  de  Un,  elle  est  pour  eux  à-peu-près  ce  que  la  livre  est  jiour  les  Euro- 
péens. Le  kin  renferme  dix  fois  l'unité  immédiatement  inférieure  que  les  Chi- 
nois nomment  leang  ou  loam  ,  et  les  Européens  taël  ,  ta'le  on  once  chinoise. 

Cette  once  se  divise  en  dix  tsien  ,  qu'on  peut  regarder  comme  étant  pour  les 
Chinois  ce  qu'est  en  Europe  le  gros  ou  drachme. 

Enfin  le   tsien  se  divise  en  <\\\  fen. 

Les  Chinois  poussent  la  subdivision  décimale  des  poids  encore  beaucoup  plus 
loin  lis  ont  des  noms  particuliers  et  monosyllabiques  pour  neuf  séries  au-desious 
du  fon.  Le  kin  étant  pris  pour  l'unité,  on  a    i,  oooeoooooooo 


a  •=    o    o    c    (5 
13    5^.2    S    a    = 
S 


Les  poisls  chinois  comparés  avec  le  plus  grand  soin ,  et  au  moyens  d'excellens 
înstrumens ,  avec  les  poids  anciens  et  nouveaux,  ont  donné  pour  la  valeur  du 
kin:  en  poids  nouveaux  376  grammes  708  ;  en  poids  de  marc,  12  onces  2  gros 
24  grains;  et  par  conséquent  pour  celle  du  leang,  Zj  granueies  871,  ou  un© 
once  un  gros  Go  grains;  pour  celle  du  tsien,  3  grammes  7671  ou  70  «'rains  8 
dixièmes;  enfin  pour  la  valeur  duy^re,  ©  graujme  3767  ou  7  grains  8  centièmes. 
D'après  quoi  Ion  voit  que   le  sun  n'équivaut   qu'à  o   grain  ,  00000000708. 

On  sait  que  les  Chinois  ne  font  point  usage  de  monnaie  d'argent.  Ce  méfai 
chez  eux  se  vend  au  poids  comme  marchandise  ,  et  à  proportion  de  son  deeré 
de  finesse.  Son  titre  s'évalue  en  cintièmes.  L'argent  à  100  est  l'argent  pur,  ou 
comme  nouv  ilisous  ,  a  12  deniers.  L'argent  à  99  contient  un  centième  d'alliage, 
et  ainsi  de  suite.  Le  titre  ordinaire  dans  le  commerce  est  de  97  de  fin  et  3  d'al- 
liage. La  valeur  intrinsèque  d'un  leang  d'argent  à  ce  titre  est  d'environ  7  francs 
5o  centimes  ,  monnoie  de  France 

Les  seules  monnaies  qui  se  fabriquent  en  Chine  sont  de  cuivre  ,  fondues  et  non 
frappées.  On  les  nomme  ta-tsien ,  c'est-à-dire,  grand  tsien.  Elles  pèsent  \ifen. 
80  a  loo  de  ces  pièces  sont  le  priK  d'un  leang  d'argent.  Cette  valeur  n'est  point 
déterminée  parles  loix  ;  elle  est 'ujette  à  toutes  les  variations  du  cours.  En  sup- 
posant go  ta-tsîen  pour  valt^ur  moyenne  d'un  leang  d'argent,  celle  du  ta  -  tsien, 
se  trouve  être  de  8  centimes  et  un  tiers.  (  8"=  33  ).  C.  C. 

OUVRAGES    NOUVEAUX. 

Hxtraît  d'un  ouvrage  du  Docteur  Menzies,  sur  la  respiration. 

L'auteur  à  l'aide  de  machines  nouvelles  et  ingénieuses  croit  être  parvenu  à  re- 
Connoîire  avec  exactitude  la  quantité  d'air  employé  à  chaque  inspiration. 

D.  ns  son  premier  ordre  d'expériences,  il  s'est  servi  de  deux  tubes  perpendi- 
culaires l'un  à  l'autre,  ad,iptés  à  un  m.isque  ;  l'un  de  ces  tubes  éloit  destiné  à 
fournir  l'air  par  de  l'inspiration  ,  l'autre  à  donner  issue  à  l'air  expiré  ;  chacun 
d'eux  étoit  garni,  à  cet  effet,  d'un  ré>ervoir  formé  par  l'ailantoïde  d'un  veau  ; 
et  s'ouvroit  et  se  feruioit  au  moyen  de  soupapes  faites  également  de  menibnines 
prises  de  ces  allantoïdes.  Par  ce  moy -n  la  révstance  que  la  rt^spiration  éprou- 
Voit  de  la  part  de  cet  apjvreil  pe.idant  l'expérience  étoit  presque  nulle.  L'autre 
moyeu  déjà  iudiç[ué  par  boerhaaye ,   consiste  à  asseoir  l'homme  qui  doit  être  le 


(8) 
sujet:  de  rexpérience,  dans , une  barrique  complettement  remplie  d'eau,  la  tête 
ayant  issue  par  le  fonds  supérieur  percé  d'un  trou  entouré  d  un  rebord  cylin- 
drique ,  dans  lequel  l'eau  s'élève  et  s'abaisse  par  les  mouvemtns  d'inspiration  et 
d'expiration  ;  on  y  adapte  outre  cela  un  petit  tube  gradué  ,  au  moyen  duquel 
défalquant  l'attraciion  du  verre  ,  on  a  pu  calculer  l'ascension  de  l'eau  dans  la 
tube  à  chaque  inspiration.  Le  résultat  d'un  grand  nombre  d'expériences  faites 
à  laide  de  ces  deux  méthodes  a  été  sensiblement  conforme.  lia  donné  40  pouces 
cubiques  d'air  pour  la  quantité  employée  dans  chaque  inspiration  ,  résultat  déjà 
obtenu  par  Juri/i  au  commencement  de  ce  siècle ,  tandis  que  Godwin  ne  l'avoit 
évalué  qu'à  i3  pouces  cubiques  et  Borelli  à  20.  Les  expériences  du  docteur  Men- 
zies  le  conduisent  à  confirmer  les  assertions  des  physiciens  modernes  Lavoisier  et 
Crawford ,  sur   les  causes  de  la  chaleur  animale. 

Enfin  le  D.  Menzies  a  observé  que  l'irritabilité  du  coeur  se  conservoit  plus 
long  -  temps  dans  les  animaux  étranglés  ou  noyés  que  dans  ceux  qui  ont  pérî 
dans  le  jÇaz.  11  conclut  de  ces  divers  faits  que  Fétat  particulier  que  le  sang  ac-" 
quiert  dans  son  passage  par  le  poumon  et  qui  donne  les  qualités  sensibles  qui 
distinguent  le  sang  artériel  du  sang  veineux  ,  n'est  pas  la  véritable  cause  qui  met 
en  jeu  l'irritabilité  du  cœur  ,  mais  que  son  action  est  particulièrement  due  à 
l'effet  de  la  chaleur  combinée  avec  l'humidité. 

H  ALLÉ. 

Extrait  d'une  lettre  du  C.  Seguin,  sur  les  expériences  précédentes. 

Il  parolt  qu'il  est  impossible  de  déterminer  avec  précision  la  quantité  d'air  qui 
entre  dans  les  poumons  à  chaque  inspiration.  Ek'après  des  expériences  des  CC. 
Seguin  et  Lavoisier,  cette  quantité  varie  depuis  i5  pouces  cubes  jusqu'à  i3o  ,  qui 
est  la  plus  grande  quantité  que  l'auteur  de  la  lettre  ait  pu  faire  entrer  dans  ses 
poumons  par  une  inspiration  forcée.  Le  nombre  des  inspirations  dans  un  homma 
à  l'état  de  santé,  est  de  11  à  20  par  minutes.  Les  expériences  qui  tendroient  à 
rendre  égale  en  nombre  et  en  quantité  les  inspirations  dans  un  temps  donné,  sont 
tellement  difficiles  que  l'attention  seule  que  l'on  y  met ,  apporte  de  grands  chan- 
gemens.  Quand  le  G.  Seguin  faisoit  ses  expérience» ,  il  prenoit  une  montre  à  se- 
conde ,  mettoit  sa  main  sur  sa  poitrine ,  et  comptoit  le  nombre  d'inspiration  par 
minute  :  mais  l'attention  qu'il  y  apportoit  rallentissoit  ou  accéléroit  de  telle  sorte 
les  inspirations,  qu'il  existoit  dans  ces  résultats  des  différences  considérables.  Il  sa 
fit  faire  alors  une  ceinture  supportant  une  aiguille  qui  se  levoit  et  se  baissoit  à 
chaque  inspiration.  Quoiqu'il  la  portât  toute  la  journée  pour  s'y  habituer,  au  mo- 
ment 011  une  autre  personne  s'occupoit  à  compter  les  mouvemens  de  l'aiguille  , 
ils  devenaient  si  inégaux  qu'on  n'en  pouvoir  tirer  aucune  conséquence.  Il  paroîc 
d'ailleurs  plus  important  et  plus  facile  de  déterminer  la  quantité  d'air  employé 
par  la  respiration  dans  un  temps  donné  ,  oe  qui  a  été  connu  par  des  expériences 
des  C.  Seguin  et  Lavoisier,  qui  seront  incessamment  publiées,  que  de  savoir  le 
nombre  d'inspirations  faites  par  minute,  et  la  quantité  d'air  introduit  chaque  foi? 
dans  la  poitrine.  A.  B. 


'  ■  "  ■  ■»?> 

De  rimprimeriâ  de  Du  Pont,  rue   de  l'Oratoire. 


JS».     2. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ   PHILOMATHIQUE. 

PARIS.    Floréal,    an    5    de  la  république.    (Mai   1797.) 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Description  des  objets  nouveaux  d'histoire  naturelle  ,  trouvés   dans  une  traversée 
de  Bordeaux  à  Charles-  2'own ,  par  le  C.  Bosc. 

X  ARMi  le  grand  nombre  d'objets  dont  ce  naturaliste  a  envoyé  les  descriptions  Soc.  d'hist.' 
et  les  ligures  ,  les  suivans  nous  ont  paru  les  plus  remarquables.  naturelle. 

Tentaculaire  {tentacularia) ,  fig.   1. 

C'est  un  nouveau  genre  de  vers  intestinal  auquel  le  C.  Bosc  donne  pour  carac- 
tère :  corps  renfermé  dans  un  sac  ;  point  de  bouche  apparente  ;  quatre  tenta- 
cules rétractiles  sur  la  tète.  L'espèce  qu'il  a  trouvée  sur  le  foie  du  coryphœna 
hippuris ,  avoit  le  corps  strié  longitudinalement.  Le  sac  qui  la  contenoit  avoit  2 
lio^nes  de  long.  h'echirioryTichus  quadricornis  de  Goeze  (  Linn.  Syst.  nat.  éd.  Gmel. 
p.  3o4o ,  n°.  35.  )  devroit  entrer  dans  ce  genre ,  qui  d'ailleurs  paroît  assez  voisin 
de  celui  des  échinorynques. 

Actinie  penchée  {  actinia  cernua),  fig.  2. 

Cette  petite  espèce  de  6  lignes  de  diamètre  ,  est  pâle  ;  elle  a  la  bouche  bordéa 
de  violet  ;  ses  tentacules  inégaux  sont  beaucoup  plus  longs  que  le  corps.  Les  ex- 
térieurs sont  les  plus  courts. 

Clava  prolifer  (  clava  prolificata  ) ,  fig.  3. 

Cette  espèce  est  simple,  sa  tête  est  oblongue  ,  trois  fois  plus  grosse  que  sa 
tige  ,  entourée  de  globules  pédunculés  rouges  ou  blancs.  Les  plus  gros  se  séparent 
de  leur  mère  ,  ils  vont  s'attacher  à  d'autres  fucus  et  donner  naissance  à  de  nou- 
veaux individus, 

Clava  amphore  (  clava  amphorata  ) ,  fig.  4» 

Ce  clava  est  ainsi  nommé  de  l'amplitude  de  sa  bouche  lorsqu'elle  est  ouverte. 
11  est  également  couvert  de  petits  tentacules.  Sa  forme  très-variable  est  difticile 
à  saisir. 

Clava  filifer  (  clava  fdifera  ) ,  fig.  5. 

Il  ne  diffère  des  précédens  que  par  sa  forme  alongée  et  par  les  tentacules  longs 
et  filiformes  qui  le  recouvrent. 

Oscane  (ojcana),  fig.  6.  A  B  C. 

Nouveau  genre  de  testacé  que  l'auteur  caractérise  ainsi  : 

Animal  oblong,  applati  ;  bouche  et  anus  inférieurs,  la  première  antérieure,  la 
second  postérieur  ;  des  tentacules  sur  les  côtés  de  la  bouche  reiractile  ;  co  [ui.le 
uijjivalve,  ..presque  coriace,  demi  transparente,  à  peu-près  ovale,  .«.ads  spire. 

La  seule  espèce  de  ce  genre  qu'il  ait  vue ,  a  été  trouvée  sur  le  icsi  de  l  nslacus 


(    10    ) 

7nariniis  ;  il  l'a  nommée  oscana  astacaria.  Elle  aune  ligne  de  long,  ses  côtés  sont 
de  iiés;  olle  est  située  transversalement.  Il  y  a  ,  près  de  chaque  coté  de  la  bouche, 
deux  ou  trois  tentacules  rétractiles.  On  ne  trouve  jamais  qu'un  individu  sur  le 
test  de  la  même  "écrivisse. 

Hydre  jaunâtre  (  hydra  lutescens  ),  fig.  7. 

Sa  tige  est  simple  ,  très  -  mince  ,  surmontée  d'uue  tête  ovale  tronquée  ,  d'un 
Jaune  de  soufre  ;  sa  bouche  est  entourée  de  30  à  3o  tentacules  à  peine  plus  longs 
que  son  diamètre. 

Hydre  corynaire  (  hydra  corynaria  ) ,  fig.  8. 

Cette  hydre  est  remarquable  en  ce  qu'elle  s'éloigne  des  autres  espèces  par  l'in- 
sertion de  ses  tentacules  au-dessous  dt;  sa  tète  ,  et  par  les  petits  globules  pédun- 
culés  qui  les  entourent.  Elle  est  d'un  blanc  de  lait.  Sa  tète  globuleuse  est  sus- 
ceptible de  s'allonger  plus  ou  moins.  Les  tentacules  jamais  plus  longs  que  la  tête, 
et  quelquefois  plus  courts,  sont  au  nombre  de  six. 

Hydre  articulée  (  hydra  articulata  ) ,  fig.  9.  A  B. 

Cette  espèce  est  composée  ;  sa  tige  fiexiieuse  et  rampante  est  mince  et  faune  ; 
elle  porte  plusieurs  tètes  t;lobuleuses  péduncul^es  et  articulées  d'une  manière  dis- 
tincte sur  chaque  péduncule,  qui  est  plus  gros  que  la  tige  générale.  Les  tenta- 
cules sont  au  nombre  de  vingt  à  trente. 

Hydre  quinternane  {hydra  quinternana) ,  fig.    10.   ABC. 

Elle  est  jaune  ,  sa  tii,e  est  rampante  et  porte  un  grand  nombre  de  rejetons  droits 
sur  lesquels  les  animalcules  sont  disposés  par  paquet>  de  quatre  ou  de  cinq.  Mais 
alors  le  cinquième  est  destiné  à  donner  naissance  à  un  nouveau  rejeton,  supports 
de  nouveaux  animalcides.  La  bouche  de  chaque  polype  est  susceptible  d'un  al- 
longement considérable  ,  et  si  elle  est  entourée  de  tentacules ,  ils  sont  si  petits 
qu'on  ne  peut  les  compter.  Il  seroit  même  possible  que  ce  ne  fussent  que  des 
echancrures.  Cette  espèce  présente  des  caractères  .^i  singuli;-rs  ,  qu'elle  mériteroit 
peut  être  de  former  un  ^enre. 

Hydre  pélagienne  (  hydra  pelaglca)  ,  lig.   iï. 

Cette  hydre  se  rapprorhis  beaucoup  des  poh'pes  d'eau  douce  ;  sa  X\z.e  mince 
et  rampante  porte  des  rejeton,  nou.breux  tantèt  simp'es  et  taniôt  très- compo- 
sés. Lorsqu'ils  sont  simples,  les  polypes  altfriifnt  do  chaque  côié;  lorsqu'ils  sont 
composés,  les  pinnulcs  sont  altrrues,  et  les  polypes  placés  sur  un  seul  côté  de 
chaque  j)innule. 

Les  tentacules  au  nombre  de  24  à  3û  sont  de  la  longueur  de  la  tête  et  dispo- 
sés sur  fleux  rangs. 

Toutes  ces  espèces  ont  été  trouvées  sur  \e  fucus  natans  ,  entre  les  3o  et  40 
de;,rés  de  latitude. 

Nous  donnerons  dans  un  autre  numéro  ce  qui  est  relatif  aux  poissons  et  aux 
insectes.   A.  B. 

Olse.vaiiorif  sur  les  pierres  appelées  hyacinthe  et  jargon  de  Ceylan ,  par  le 

C.   Hauy. 

Soc.  PHiLoM.  Klaproth  vient  de  prouver  par  ses  savantes  analyses  l'identité  de  nature  qui 
existe  entre  le  jargon  et  l'hyacinte  de  Ceylan,  dans  lesquels  il  a  trouvé  une  pro- 
portion de  63  à  70  pour  cent ,  de  terre  zirconienne.  Le  C.  Guyton  a  démontré 


(  li  ) 

l'existence  de  cefte  nv'me  terre  clans  les  hyacinthes  c!e  Fr.ince.  Le  C.  Hauy  afonte 
à  ces  preuves  chimiques  celles  tirées  des  caractères  physiques  et  géométriques  , 
et  conclut  que  Ihyacinihe  et  le  j.irgon  ne  rloivent  plus  être  regardés  que  comme 
desimpies  variéiés  de  couleur  ou  de  forme  d'une  espèce  luiique  ,  qui  sera  aj^pelée 
zircoii ,  du  nom  de  la  terre  qui  y  domine.  Il  établit  quatre  termes  de  comparai- 
son eatre  ces  deux  pierres  pris  des  caractères  tirés  de  la  pesanteur  spécifique  , 
de  la  dureté  ,  de  la  réfraction  et  de  la  structnre  des  crystaux. 

\°.  La  pesanteur  spécifique  des  jargons  crystallisés  est  de4-4i^'^'  ^-^  celle  de 
l'hyacinihe  prise  avec  soin  par  les  (>().  Haiiy   tt  Guytou ,  est  de  4,3858. 

2,°.  Le  jargon  et  l'hyacintlie  rayent  l'une  et  l'autre  lo  quartz.  Les  jargons  blanc» 
se  polissent  facilement  ;  les  jargons  colorés  sont  ,  coamie  les  hyacinthes  ,  plus 
durs  au  poli. 

S"'.  L'une  et  l'autre  de  ces  pierres  a  une  double  réfraction  très -sensible  , 
même  lorsque  l'inclinaison  des  deux  faces  à  travers  lesquelles  on  l'observe  est  peu 
considérable. 

40.  Enfin  la  structure  des  crystaux  de  jaro;on  et  d'hyacinthe,  et  leurs  formes 
crystallines  confirment  entièrement  l'identité  de  ces  deux  pierres. 

La  forme  primitive  est  un  octaèdre  à  faces  triangulaires  isocèles  (fig.  12).  In- 
cidence des  faces  d'un  inême  sommet  sur  chaque  arête  oblique  B,  124^  12-,  va- 
leur de  l'ani^le  A,  yS''  44'- 

Cet  octaèdre  admet  outre  les  coupes  parallèles  aux  faces  qui  le  divisent  en  six 
octaèdres  et  huit  tétraèdres  ,  d'autres  coupes  suivant  les  lignes  A  I)  ,  a  D  prises  sur 
les  hauteurs  des  triangles  qui  composent  la  surface  de  cet  octaèdre  ;  ces  coupes 
divisent  chaque  octaèdre  partiel  en  2  solides  hexaèdres  très-irréguliers  ,  et  chaque 
tétraèdre  en  a  nouveaux  tétraèdres.  D'après  la  théorie  des  crystaux  à  forme  pri- 
mitive octaèdre  ,  on  sait  que  les  décroissemens  se  font  toujours  par  des  rangées 
de  parallellipipèdes. 

icre  variété*  Zircon  primitif.  P. 

Cette  variété  assez  rare  se  trouve  en  petits  crystaux  parmi  les  hyacinthes  du 
ruisseau  d'Expailly. 

I    1 

2.  Zircon  dodécaèdre  E  P. 

Douze  faces  ;  4  verticales  hexagonales  ;  8  rhombeales  culminantes. 
C'est   la   forme  la  plus  ordinaire  des  hyacinthes.  Lor-que  les  pans  hexagonaux 
deviennent  des  rhombes,  le  crystal  ressemble  au  grenat  primitif. 
1 

3.  Zircon  prisme  D  P. 

Douze  faces  ;  4  verticales  rectangulaires  ;  8  triangulaires  culminantes. 
C'est  la  forme  la  plus  ordinaire  du  jargon. 

1    1    I 
4-  Zircon  amphiocCaëdre   E   D  P. 

Huit  pans  sur  le  contour  du  prisme ,  et  huit  faces  pour  les  deux  sommets. 

3.  I       1.2 

5.  Zircon  zonaire      E      P. 

La  variété  deuxième  avec  des  facettes  marginales  entre  le  prisme  et  la  pjra- 
mide. 

I      2       2 

6.  Zircon  plagiedre  D   E   P. 

1 

Des  facettes  triangulaires  situées  de  biais  et  accolées  deux  à  detix  sur  les  fingles 
tolides  de  réunion  du  prisme  et  de  la  pyramide. 

A  2 


(    "12    ) 

2.   I        1.2    1 

r.  Zircon  quadruplé     E     D     P. 

I 
Trente-deux  faces ,  c'est  la  combinaison  des  variétés  4  et  5. 
Quant  à  la  couleur,  les  zircons  varient  entre  le  limpide,  le  rouge  aurore  ,  le 
rougeâtre ,  le  jaunâtre  et  le  verdàtre. 

Nota.  Nous  n'avons  pu  entrer  dans  les  détails  de  la  tliéorie  du  C.  Hauy,  sur  la  struc- 
ture des  crystaux.  Les  personnes  qui  voudroient  la  connoitie  ,  la  tioiiveront  dans  un  ou- 
vrage intitulé  :  Essai  d'une  tliéorie  sur  la  structure  des  crystaux,  Puris  1784.  — Mem. 
de  L'acad.  des  se  an.  lyyo.  —  Joiirn.  d'iiist  nat.  n»  5.  —  jinn.  de  chimie,  etc.  Elles 
trouveront  également  dans  le  n»  aS  du  journal  des  Mines ,  la  médiode  de  représenter  par 
des  signes  les  formes  des  crystaux.  A.  B. 

Histoire  du  leucite  ou  grenat  blanc  extraite  des  observations  de  Klaproth, 
Vauquelin  ,  DoLOMiEu  et  Hauy. 

On  a  pendant  long-tems  regardé  le  grenat  blanc,  nommé  leucite  par  plusieurs 
niinéralo,-ibtes  ,  comme  une  simple  \ariélé  du  grenat  rou^e  altéré,  décoloré,  di- 
soit-on,  par  l'action  du  feu  des  volcans  ou  de  l'acide  sulfureux.  Le  C.  Dolomieu 
avoit  soupçonné  entre  ces  deux  pierres  des  différences  plus  importantes  d'après 
1  observation  de  leur  situation  géologique. 

Les  leucites  se  trouvent,  il  est  vrai,  très-communément  parmi  les  produits  des 
volcans  ,  mais  ils  ne  se  rencontrent  pas  également  par-tout  ;  on  en  trouve  abon- 
damment près  de  JMaplcs  dans  les  états  du  pape.  Le  chemin  de  Rome  à  Frescati 
en  est  couvert  ;  près  d'Albano  ils  se  rencontrent  crystallisés  dans  une  roche  vol- 
canique uniquement  composée  de  mica  noir  :  on  les  retrouve  encore  en  Islande 
et  sur  les  bords  du  Khiri.  Ils  sont  beaucoup  plus  rares  dans  les  autres  volcans. 

Les  leucites  sont  ordinairement  dans  des  laves  noires  qui  auroient  dû  éprouver 
les  mêmes  altérations  de  l'action  du  feu  ,  s'il  étoit  vrai  qu'ils  dussent  leur  couleur 
blanche  à  cet  agent.  Ils  paroissent  avoir  été  formés  dans  la  pierre  qui  a  servi  de 
base  à  ces  laves  avant  qu'elles  eussent  été  Jetées  par  les  volcans ,  puisqu'on  trouve 
dans  1  intérieur  des  gros  crystaux  de  leucite  des  petites  portions  de  cette  même 
lave.  Souvent  ils  sont  mélangés  avec  des  grenats  noirs  qui  ont  conservé  leur  cou- 
leur quoique  jjlacés  dans  les  niêmes  circonstances  que  les  leucites.  Entin  les  leu- 
cites ne  se  sont  pas  rencontrés  exclusivement  dans  les  pays  volcaniques  ,  on  en 
cite  dans  une  gangue  de  mine  d'or  au  Mexique  ,  et  le  C.  Lelievre  les  a  trouvés 
dans  un  granité  près  de  Gavarnie,  dans  les  Pyrénées. 

Quoique  les  leucites  aient  absolument  la  même  forme  que  la  variété  de  grenat, 
à  24  faces  trapézoïdales,  cependant  le  C.  Hauy  a  remarqué  que  ces  faces  pres- 
que loiijours  siriées  dans  cette  forme  secondaires  du  grenat ,  étoient  assez  constam- 
ment lisses  dans  le  leucite.  Le  grenat  présente  dans  la  division  mécanique  des 
coupes  parallèll<.s  aux  faces  d'un  dodécaèdre  à  plans  rhombes.  Le  leucite  offre 
en  outre  des  lames  qui  paroissent  être  parallelles  aux  faces  d  un  cube.  Dans  cette 
hypothèse,  le  dodécaètlre  au  lieu  d'être  divisible  en  24  tétraèdres,  pourroit  se 
partager  en  48  tétraèdres,  moitié  des  précédens  ;  ce  qui  n'enqjêcheroit  pas  de  ra- 
mener toujours  la  forme  de  la  molécule  soustractive  au  parallèlipipède. 

Klaproth  et  Vauquelin  viennent  d'analyser  le  leucite  ;  ce  dernier  savoit  seule- 
ment que  Klaproth  y  avoit  trouvé  environ  un  cinquième  de  potasse;  mais  il  n'a- 
vo.t  pouit  connoissance  de  la  méthode  employée  par  le  chimiste  de  Berlin  ,  il 
est  cependant  parvenu  à  peu  de  chose  près  au  même  résultat  que  lui. 

La  méthode  d'analyser  les   pierres   étant  assez  connue  ,   nous  ne  l'indiquons 


(  i3  )  _ 

point  ordinairement,  mais  nous  croyons  devoir  faire  connoîrre  les  procéd(?s  sui- 
vis par  le  C.   Vauquelia  pour  trouver  la  potasse  dans  le   leucitc. 

(,'e  chimiste  a  mis  dans  uu  matras  à  étroite  ouverture  200  grains  de  leucite  en 
poudre  et  2  onces  d'acide  sulfuriquo  tiès-pur.  Il  a  fait  Imuillir  ce  mélange  pen- 
dant 24  heures  ;  et  l'ayant  iransvasé  dans  une  capsule  de  porcelaine,  il  l'a  éva- 
Î)oré  à  siccité,  il  s'est  assuré  (pie  le  mutras  n'avoit  point  été  attaqué.  —  11  h 
essivé  à  plusieurs  reprises  le  résidu  de  l'évaporalion  ,  et  ayant  fait  épavorer  de 
nouveau  à  siccité  la  lessive,  afin  de  lui  enlever  l'excès  d'acide  qu'elle  cnntenoif  , 
il  a  fait  rodissoudre  le  résidu,  évaporer  la  dissolution  et  crystalliser.  Il  a  obtenu 
60  grains  de  crystiiux  octaèdres  de  sulfate  d'alumine  ,  et  l'eau  mère  a  donné  sur 
les  bords  de  la  capside  des  houppes  salines  d'une  saveur  d'abord  acide  ,  ensuite 
amère.  Cette  eau-mère  ayant  été  saturée  par  l'ammoniaque  et  évaporée  à  siccité  , 
le  résidu  fut  fondu  dans  un  creuset  afin  de  séparer  le  sulfate  d'anmioniaque  ;  la 
niasse  fondue  a  été  dissoute  dans  l'eau  ;  la  dissolution  a  donné  par  évaporation 
des  crystaux  d'une  forme  indéterminable,  mais  qui  ont  été  reconnus  être  du  sid- 
fate  de  potasse  au  moyen  d'une  dissoluiion  de  baryte  qui,  en  s'emparant  de  l'a- 
cide sulfurique  ,  a  séparé  cet  alkali  ;  la  potasse  y  étoit  dans  les  proportions  de 
0,5  du  poids  des  leuciies  analysés  :  tandis  que  Klaproth  l'y  avoit  trouvé  dans  la 
proportion  de  0,20.  Mais  en  repassant  de  nouvel  acide  sulfurique  sur  le  premier 
résidu,  et  évaluant  la  quantité  de  potasse  qu'on  sait  être  toujours  renfermée  dans 
le  sulfate  d'alumine  crystalhsé ,  le  C.  Vauquelin  a  approché  de  très-près  le  ré- 
sultat de  Klaproth. 

Ayant  ensuite  analysé  des  leucites  par  la  voie  ordinaire  ,  il  y  a  trouvé  silice... 
56  —  alumine  .  .  20  —  chaux  .  .  2  —  oxide  do  fer,  une  quantité  incommen- 
sable.  Ces  quantités  additionnées  donnent  78  parties  ,  ce  qui  fait  un  déficit  de 
22.  En  supposant  a  de  perte  réelle,  la  quantité  de  potasse  seroit  de  20  ;  ce  qui 
coïncide  parfaitement  avec  le  résultat   de  Klaproth. 

Le  C.  Vauquelin  a  soumis  à  l'analyse  la  lave  dans  laquelle  les  leucites  sont  con- 
tenus ,   et  il  y  a   retrouvé  la  potasse  mais  en  plus  petite  quantité. 

La  présence  d'une  substance  qui  jusqu'ici  a  paru  assez  rare  dans  le  rAgne  mi- 
néral,  d'une  substance  sapide,  très-soluble ,  non-seulement  fusible,  mais  la  plus 
propre  à  faciliter  la  fusion  dts  pierres,  doit  paroître  singulière  dans  un  crystal 
qui ,  outre  les  propriétés  des  autres  substances  pierreuses  ,  jouit  d'un  grand  de- 
gré dinfusibilité. 

Enfin,  s'il  est  vrai,  comme  Schéelle  l'a  soupçonné,  que  le  stiifate  d'alumine 
crystallisé  contienne  toujours  de  la  potasse  ,  ti.utes  les  pierres  susceptibles  de 
donner  ce  sel  par  la  seule  action  de  l'acide  sulfurique  ,  doivent  contenir  égale- 
ment de  cet  alîtali,  ce  qui  le  rendroit  beaucoup  plus  commun  dans  le  règne  mi- 
néral qu'on  ne  l'a  pensé.   A.  B. 

Analyse  de  la  sommité,  par  le  C.  Vauqueun. 

La  sommité,   (  Lametherie ,  théor.   de  la  terre,  tom.   2  p.  63  )   ne  s'est  encore 
rencontrée  que  parmi  les  productions  volcaniques.  Elle  a  éié  ainsi  nommée  du  lieu 
OLi  elle  se  trouve;  elle  n'avoit  point  été  analysée. 
Le  C.  Vauquelin  a  trouvé  qu'elle  étoit  composée  , 

de  silice 0,46 

d  alumine  ....     0,49 

de  chaux  .    .   .   .'    0,0a 

d'oxide  de  fer.   .     0,01 

'  Perte    ....     0,02 


Tôt AT.     .     100 


(  i4) 

CHIMIE. 

Extrait  d'un  mémoire  intitulé  :  De  l'action  de  l'acide   siilfuriqne  concentré    sur 
les  substances  végétales  et  animales  ,  par  les  CC.  Fourcroy  et  Vauquelin. 

Société  des  Une  matière  végétale  sèche,  telle  que  de  la  paille,  de  la  gomme,  plongée  dans 
Pharmac.  de  l'acide  sulfurique  concentré  ,  prend  bientôt  une  couleur  noire  et  semble  se  dis- 
Paiiis.  soudre;  la  liqueur  devient  très-épaisse,  et  lorsqu'on  y  verse  de  l'eau  on  voituuô 

grande  quantité  de  charbon  se  déposer  au  fond  du  vase  ;  on  observe  encore  que 
pendant  ce  mélange  il  ne  se  dégage  pas  une  quantité  de  chaleur  aussi  considé- 
rable qu'avec  une  égale  quantité  d'acide  sulfurique  pur  et  d'eau. 

On  a  long  temps  attribué  cet  effet  à  la  décomposition  de  l'acide  sulfurique  , 
dont  on  croyoit  que  l'oxigène  s'unissoit  à  l'hydrogène  de  la  matière  végétale  pour 
former  de  l'tau,  et  précipitoit  ainsi  la  matière  charbonneuse.  Cette  explication 
est  inadmissible  puisqu'il  ne  se  dégage  pas  un  atome  d'acide  sulfureux  et  que  l'a- 
cide sulfurique  reste  tout  entier  et  sans  aucune  altération. 

Les  changemens  que  ces  substances  éprouvent  ne  peuvent  donc  être  attribués 
qu'à  une  réaciion  entre  leurs  propres  principes  ,  dont  l'acide  sulfurique  n'est 
que  la  cause  occasionnelle. 

En  examinant  avec  soin  ce  qui  se  passe  dans  cette  circonstance  ,  on  volt  que 
l'acide  sé])aré  <le  la  poudre  charbonneuse  est  singulièrement  affoibli  et  qu'il  con- 
tient de  l'acide  du  vinaigre  qu'on  peut  en  retirer  par  la  distillation.  Si  l'on  com- 
pare ensuite  les  quantités  d'acide  acéteux  et  de  charbon  obtenues  avec  la  quan- 
tité de  matière  végétale  employée,  on  trouve  une  perte  très-considérable.  Comme 
il  n'a  rien  pu  se  perdre  dans  l'expérience  ,  puisqu'il  ne  s'est  dégagé  aucun 
fluide  élastique  ,  comme  l'acide  sulfurique  s'est  beaucoup  affoibli ,  il  est  évident 
que  l'eau  qui  lui  est  unie  n'a  pu  se  former  qu'aux  dépends  de  la  substance  vé- 
gétale ,  dont  une  partie  de  l'hydrogène  s'est  unie  à  une  partie  de  l'oxigène,  tan- 
dis qu'une  autre  portion  de  ces  mêmes  principes  s'est  combinée  avec  une  certaine 
quantité  de  carbone  pour  former  de  l'acide  acéteux  ,  et  que  la  portion  de  car- 
bone excédente  s'est  précipitée. 

Le  changement  dans  les  substances  végétales  opéré  par  l'acide  sulfurique  con- 
centré est  donc  dû  à  sa  très -grande  affinité  pour  l'eau  ,  dont  il  détermine  la 
formation,  tandis  que  les  autres  principes  du  végétal  s'unissent  entr'eux  dans 
d'autre"  proportions  pour  former  de  1  acide  acéteux. 

Il  suit  delà  que  si  l'on  employoit  des  matières  humides  ou  qu'on  se  servit  d'a- 
cide étendu  de  suffisante  quantité  d'eau  ,  la  matière  végétale  n'éprouveroit  au- 
cune altération,  ce  qui  est  d'accord  avec  l'expérience. 

L'action  de  l'acide  sulfurique  concentré  sur  les  matières  végétales  ne  se  borne 
pas  toujours  à  la  formation  de  l'eau  et  de  l'acide  acéteux  et  à  une  précipitation 
plus  ou  moins  conslléralile  de  matière  charbonneuse  ;  souvent  il  se  forme  deux 
acides  végétaux  ,  et  même  un  peu  d'alkool  comme  avec  la  gomme  ,  le  papier 
non  colél,  etc.  quelquefois  aussi  il  se  dégav.e  du  gaz  hydrogène  carboné.  Ces  phé- 
rouiènes  ne  se  prf^sentent  pas  à  la  vérité  aussi  souvent  que  ceux  dont  il  a  d'abord 
été  question.  Ils  dé|>endent  des  proportions  des  principes  composans  et  sur-tout 
de  la  quantité  d  hydiogène. 

Quelquefois  aussi  les  matières  végétales  contenant  trop  peu  d'oxigène  ,  il  y  a 
une  pctiie  quantité  d'acide  sulfurique  décomposé  par  l'hydrogène  de  ces  subs- 
tances. Il  ie  dragage  de  l'acide  sidfureux-;  cet  effet  se  remarque  sur-tout  dans 
les  corps  huileux,  mais  il  n'a  lieu  que  jusqu'à  la  concurrence  de  la  quantité  d'eau 
nécosoane  à  la  saturation  de  l'ac.de. 


(  i5  ) 

L'action  de  l'acicle  sulfiirique  concentré  sur  les  matières  animales  est  encore 
plus  compliquée  parce  que  ces  msitières  telles-mêmes  sont  plus  composées.  11  se 
forme  outre  l'eau  et  l'acide  végétal  une  certaine  quantité  d'ammoniaque.  11  se 
précipite  aussi  une  grande  quantité  de  charbon.  Ici  l'acide  sidfur:que,  en  méme- 
tenujs  qu'il  force  une  certaine  poilion  d'hydri  gène  à  s'unira  l'oxigène  de  la  ma- 
tière animale  pour  former  de  leau  ,  détermine  une  autre  portion  de  ce  même 
principe  à  se  combiner  avec  l'azote  pour  donner  naissance  à  l'alkali. 

On  conçoit  d  après  cela  toute  1  énergie  désorganisatrice  de  cet  acide  concentré 
sur  les  parois  de  l'estomac  et  de  l'ésopliage  ,  et  l'utilité  qu  il  y  a  de  lui  présen- 
ter au  moment  même  où  il  vient  d'être  avalé  une  substance  muqueuse  liquide 
sur  laquelle  il  puisse  directement  et  promptement  l'exercer. 

Le  mémoire  suivant  présentera  une  application  de  cette  théorie  à  la  formation 
de  l'éther  sulfiirique  qui  jusqu'à  présent  avoit  été  fort  obscure. 

H.V.C.  D. 

De  l'action  de  l'acide  sulfiirique  sur  l'alkool ,  et  de  la  formation  de  l'éther , 
par  les  CC.  FouncnoY  et  Vauquelin. 

La  plupart  des  physiciens  modernes  qui  ont  voulu  expliquer  la  formation  de 
l'éther  se  sont  contentés  de  l'attribuer  à  la  décomposition  de  l'acide  sulfurique 
dont  l'oxigène  se  porte  sur  les  é'émens  de  l'alkool  ,  desorte  que  suivant  eux  il 
se  forme  on  même-temps  de  l'eau  ,  de  l'acide  sulfureux  ,  tt  de  l'acide  carbonique. 

En  examinant  plus  attentivement  ce  qui  se  passe  dans  cette  opérât. on,  et  en 
la  suivant  avec  soin  depuis  le  commencement  Jusqu'à  la  fin  ,  les  C(.L  Vauquelin 
et  Fonrcroy  se  sont  convaincus  que  cette  ihéorie  ne  cadroit  point  a\ec  les  faits. 
Avant  de  parler  de  l'explication  qu'ils  en  donnent,  nous  allons  citer  quelques-unes 
des  expériences  sur  lesquelles  ils  s'appuient. 

1°.  Un  iiiélan  e  de  deux  parties  d'acide  sulfurique  et  d'une  d'alkool,  prend  une 
température  de  yS" ,  devient  ronge  foncé  sur  le  rhamp,  passe  au  noir  quelques 
jours  après,  et  exh'le  une  odeur  sensiblement  éthérée. 

11°.  En  examinant  avec  soin  ce  qui  se  passe  dans  le  mélange  de  parties  égales 
d'alkool  et  d'acide  sulfurique  exposées  à  la  chaleur,  on  remarque  les  phénomènes 
Biiivan'î. 

1°.  A  780  (  ^/c.  en  80")  la  liqueur  entre  en  ébullition  et  il  se  dégage  de  l'éther. 
Si  l'on  conduit  bien  l'opération  ,  il  ne  se  dégage  aucun  gaz  permanent  jusqu'à  ce 
que  la  moitié  environ  de  l'alkool  soit  p.is  ée  en  éther.  Jusqnes-là  il  ne  passe  que 
de  l'éther  et  un  peu  d'eau  ,  sans  mélange  d'acide  sulfureux  ni  d  acide  carbo- 
nique. 

2°.  Si  dès  que  l'acide  sulfureux  se  manife-te  on  change  le  ré'.ipient  ,  on  ob- 
serve qu'il  ne  se  forme  plus  d'élher,  mais  de  l'huile  douce  du  vin  ,  de  l'eau  , 
de  l'acide  acéteux  ,  sans  qu'il  se  dégage  encore  d'acide  carbonique.  A  cette  époque 
la  température  de  la   matière  ronteiuie  dan'   la  cornue  est  éle\ée  à   88  ou  90°. 

Lorsque  l'acide  sulfurique  fait   environ  les  4  cinquièmes   de  la  n)asse  ,  il  se  dé- 

f;age  un  gaz  inflammable  perivanent ,    auquel  les  chimistes  hollandais  ont  donné 
e  nom  de  gaz  olefiant. 

30.  Lorsque  Ihuile  douce  du  vin  cesse  de  couler ,  si  on  change  de  nou- 
veau de  récipient  ,  on  voit  qu'il  ne  passe  plus  que  de  l'acide  sulfureux  ,  de 
l'eau  ,  et  du  gaz  acide  carbonique,  et  qu'il  ne  reste  dans  la  cornue  qu'une  ma- 
tière noire  dont  la  plus  grande  partie  est  de  l'acide  sulfurique  noirci  par  du 
carbone. 


(  i6  ) 

L'opf^ration  de  l'éiher  est  donc  divisée  en  trois  époques  qui  n'ont  de  Commun 
qu'une  formation   continuelle  d'eau. 

Les  auteurs  remarquent  ensuite  qu'on  ne  peut  expliquer  la  formation  de  léther 
à  froid  par  la  réaction  du  carbone  et  de  l'hydrogène  de  l'alkool  sur  l'acide  sul- 
furiqiie,  puisqu'il  clevroit  se  formf-r,  depuis  le  commencement  de  l'ojiération  , 
de  l'acide  sulfureux,  ce  qui  n'arrive  point,  et  que  d'ailleurs  l'acide  sulfuriqne  qui 
a  servi  à  l'éther  jusqu'à  l'époque  où  l'huile  douce  commence  à  paroître  ,  peut  sa- 
turer la  même  quantité  d'alkali  qu'avant  son  mélange  avec  l'alkool. 

11  faut  donc  avoir  recours  à  une  cause  d'une  autre  nature,  et  cette  cause,  les 
autours  la  trouvent  dans  l'affinité  prédisposante  de  l'acide  sulfur'que  pour  l'eau  , 
dont  il  détermine  la  formation;  d'où  il  suit  que  l'acide  sulfuriqne  exerce  sur  les 
oxides  végétaux  une  action  inverse  de  celle  qu'il  opère  sur  les  matières  métal- 
liques dont  il  détermine  l'oxidation  par  la  décomposition  de   l'eau. 

II  ne  faut  cependai-it  pas  conclure  de  ce  qui  précède  ,  que  l'éther  est  de  l'alkool 
moins  de  l'hydrogène  et  de  l'oxigène ,  car  il  se  sépare  en  même- temps  une  quan- 
tité da  carbone  proportionnellement  plus  grande  que  celle  de  l'hydrogène ,  prin- 
cipes qui  tous  deux  étoient  satuiés  d'oxigènc  dans  l'alkool.  On  doit  donc  au  con- 
traire regarder  l'éther  connue  de.  l'alkool  plus  de  l'oxigène  et  de  l'hydrogène. 

Ce  qui  arrive  lorsqu'on  expose  le  mélange  de  parties  égahs  d'acide  sulfurique 
et  d'alkool  à  l'action  du  calorique  ,  se  présente  avec  des  phénomènes  fort  fliffé- 
rens  ,  comme  nous  l'avons  vu  ,  quoique  quelques  -  uns  des  résultats  soient  les 
mêmes. 

Les  ce.  Fourcroy  et  Vauquelin  comparent  ce  qui  se  passe  alors  à  ce  qui  a 
lieu  dans  la  distillation  des  matières  végétales  ordinaires,  et  en  particulier  de  l'al- 
kool seul ,  et  trouvent  que  la  cause  des  différences  de  ces  deux  opérations  ,  est 
que  l'affinité  particulière  de  l'alkool  pour  l'acide  ,  fait  qu'il  lui  reste  uni  à  une 
température  bien  plus  forte  que  celle  à  laquelle  il  s'évaporeroit  s'il  étoit  seul  ;  et 
q\m  c'est  cette  température  plus  élevée  qui  le  décompose  et  fait  naître  ces  nou- 
veaux produits.  Dans  la  formation  de  l'éther,  l'alkool  se  décompose  à  la  manière 
des  matières  végétales  qui  donnent  à  la  distillation,  de  l'huile,  de  l'eau,  et  du 
charbon. 

On  conçoit  maintenant  que  les  résultats  doivent  être  différens  ,  selon  le  degré 
de  température.  Ainsi  à  la  hn  de  l'oiération  ,  lorsque  la  majeure  partie  de  l'alkool 
est  décomposée,  le  mélange  qui  reste  dans  la  cornue  est  plus  dense  et  par  con- 
séquent plus  susceptible  d  éprouver  un  grand  de;,ré  de  chaleur  ;  l'éther  qui  se  dé- 
gage alor>  devient  plus  susceptible  de  dissoudre  du  charbon  ,  et  il  se  forme  de 
l'huile  douce  du  vin,  qui  se  rapproche  davantage  de  la  naturede  l'alkool,  mais 
coatieat  cependant  encore  moins  de  carbone  que  ce  dernier. 

On  ne  peut  douter  que  la  concentration  de  I  acide  sulfurique  ne  .'oit  la  f-eulé 
cause  de  la  formation  de  l'huile  douce,  puisqu  il  ne  s'en  forme  point  quand  on 
met  de  l'eau  et  de  l'alkool  dans  la  cornue  dans  la  même  proportion  qu'il  s'en 
volatilise.  Tout  l'alkool  est  alors  converti  en  éther. 

Cette  théorie  de  la  formation  de  l'éther  est  encore  confirmée  par  l'espè  à'éthé- 
rificatioii ,  qu'éprouve  l'alkool  par  sa  distillation  avec  le»  alkalis  fixes  caustiques.  _^ 
Les  mêmes  phénomènes  ont  lieu  à-peu-près  ceiiiuie  dans  son  mélange  avec  l'aciida 
sulfurique.  H,  V-  C.  D. 


De   l'Imprimerie  de   Du   Pont,  rue    de  l'Oratoire. 


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""~~ ■        ■   ^A^   nu   Pont,  rue    de  l'Oratoire. 

De   riniprimerie  de   Du   rowi, 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ   P  H  I  L  O  M  A  ï  H  I  Q  U  E. 

PARIS.    Prairial,    an    5    de  la   république.    (Juin    1797.) 


Iso.  3. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  les  différentes  espèces  de  rhinocéros ,  par  le  C.  Cuvier. 

J_i  E  C.  Cuvier  a  lu  à  îa  séance  publique  de  l'instiriit,  du  i5  floréal,  l'extrait 
d'un  mémoire  sur  les  rhinocéros,  où  il  établit  que  les  deux  espèces  de  ces  ani- 
maux ont  l'une  et  l'autre  ,  tantôt  une  ,  tantôt  deux  ,  quelquefois  trois  cornes  , 
ainsi  qu'on  ne  peut  point  les  distinguer  par-là  ,  mais  seulement  par  le  nombro 
et  la  position  àa  leurs  dents.  Le  rhinocéros  d'Afrique  a  28  dents  toutes  molaires  , 
et  celui  d'Asie  34,  savoir  28  molaires  et  G  incisives.  Il  fait  voir  que  plusieurs  rai- 
sons portent  à  croire  qu'il  y  en  a  encore  au  moins  deux  espèces  ^ivanres,  diff^ 
rentes  des  deux  que  l'on  ne  connaît  bien  que  depuis  qu-lques  année'*  par  les 
travaux  de  Camper  et  de  Vicq-d'Azyr  :  enfin  il  moaire  que  les  rhinoce>ros  fossiles 
de  Sibérie  et  d'Allemagne  différaient  essentiellement  des  quatre  espèces  qui  vivent 
aujourd'hui  ;   ce  qui  le  conduit  à  différentes  considérations  géologiques.         G  V. 

Expériences  relatives  à  la   circulation   de  la    sève  dans  les  arbres ,   par  le 

C.  Coulomb. 

A  la  fin  de  germinal  de  l'an  4.  le  C.  Coulomb  fit  abatre  plusieurs  grands  peu- 
pliers. La  sève  aroit  déjà  commencé  à  monter,  et  les  arlires  étoient  couverts  de 
feuilles  naissantes.  En  suivant  les  ouvriers  ,  il  s'apperçut  qu'un  de  ces  arl  res  qui 
étoit  coupé  jusqu'à  quelques  lignes  de  distance  de  son  axe,  rendoit  à  la  coupure 
UQ  bruit  pareil  à  celui  que  produit  de  l'air  lorsqu'il  sort  en  abondance  et  par  pe- 
tits globules  de  la  surface  d'un  fluide.  En  continuant  à  fjire  abattre  j'iusieurs 
pieds  de  la  même  espèce,  il  observa  que  ce  bruit,  ainsi  que  l'écouLment  dune 
eau  très-limpide^  et  sans  saveur,  n'avoic  lieu  qne  lorsque  les  arbres  étoient  pres- 
qu'à  moitié  coupés.  Il  fit  ensuite  couper  quelques  arbres  circulairement ,  ensorte 
qu'ils  ne  tenoient  que  par  un  cylindre  d'un  ou  doux  pouces  ,  placé  à  l'axe  des 
arbres.  En  tombant  ils  restoient  souvent  attaché-;  à  cet  axe  par  des  fibres  en  par- 
tie rompues  ,  et  pour  lors  l'on  voyoit  sortir  en  crande  abo'idance  ces  bulles  d'air 
dont  le  volume  étoit ,  sans  nulle  proportion,  beaucoup  plus  considérable  que  celui 
de  l'écoulement  de  l'eau  sèveuse. 

D'après  cette  expérience  l'auteur  soupçonnoit  que  la  sève  dans  les  gros  arbres 
ne  montoit  que  vers  l'axe  qui  forme  le  canal  médullaire  des  Jeunes  branches. 

Pour  s'en  convaincre,  il  fit  tout  de  suite  percer  avec  une  t.rosse  tar. ère  quatre 
ou  cinq  peupliers  de  douze  à  quinze  poucf^s  de  diamètre.  Le  trou  fut  fait  à  trois 
pieds  au-dessus  du  sol  et  dirigé  hori^ontaleniens  vers  l'axe  de  1  arbre  ;  il  observa 
que  jusqu'à  quatre  ou  cinq  lignes  de  distance  du  centre  de  l'arbre  ,  la  mèche  de 
la  tarière  étoit  à  peine  humide;  mais  (jue  dès  qu'il  avoit  percé  l'axe  de  1  .irbre  , 
l'eau  sortoit  en  abondance,  et  que  l'on  entendoit  un  bruit  continu  de  bul!es  d'air 
qui  montoient  avec  la  sève  et  crévoient  dans   le  trou   formé  j_  ir  la  tariùre. 

Ce  bruit  a  coataïué  à  uvolr  lieu  dans  les  arbres  ainii  percés  ,  piuidant  tout 
l'été.  Cependant  il  a.  loujoura  été  eu  diminuant.  11  étoit,  comme  oii  p^'ut  le  pré- 

C 


I  If  ST  ITUT 
NATIONAL. 


Institwi* 
national. 


(  i8  ) 
▼oir  ,  d'autant  plus  grand  ,  que  l'ardeur  du  soleil  augmentoit  la  transpiration  de» 
feuilles.   H  étoit  presque  nul   pendant  la  nuit  et  les  jours  humides  et  froids. 

Peut-élre  peut-on  conjecturer,  d'après  cette  observation,  que  la  seule  circula- 
tion qui  ait  lieu  dans  les  arines  se  fait  par  les  parties  qui  avoisinent  le  canal 
central  de  l'arbre.,  et  par  cette  infinité  de  rayons  médullaires  horisontaux  à  l'ex- 
trémité desquels  on  voit  se  former  et  éclore  les  bourgeons  et  s'établir  successi- 
vement une  communication  avec  1  axe  de  larbre,  communication  dont  le  diamètre 
augmente  à  mesure  que  le  bourgeon  grossit  et  qu'il  passe  à  l'état  de  branche. 

Le  C.  Coulomb  soumet  au  surplus  cette  expérience  aux  botanistes.  Elle  lui  pa- 
roît  devoir  jeter  quelque  jour  sur  la  physique  végétale.  V. 

Nota.  Aujouid'hui  a8  germinal,  ces  expériences  viennent  d't^tre  répétées  par  le  citoyen 
Conloni!),  on  présence  tics  citoyexis  Faujas  et  Deslbnlaines  ,  elles  ont  présenté  le*  mêuies 
phénojiiènes.  Lorsqu'un  nuage  jettoit  de  l'ombre  sur  l'asbre  en  expéiience  ,  aussitôt  le 
dégagement  d'aii-  diininuoit  sensiblement. 

ANATOMIEETPHYSIOLOGIE. 

Expériences  sur  l' insufflation  d'un  fluide  dam  les  veines  d'un  animal  vivant: 

Soc.    MEDICALE        Si  après  avoir  ouvert  une  veine  à  un  animal  on    introduit  dans   sa  cavité  un 

D  Émulation,     tube,  au  moyen  duquel  on  puisse  y  insuffler  seulement  une  bulle  d'air;  aussitôt: 

que  ce  fluide  élastique  est  parvenu  au  cœur,  l'animal  jette  un  cri  de  douleur  et 

périt  subitement.    La  mort:  est  d'autant  plus  prompte  que  U  veine  ouverte  est 

plus  près  du  cœur. 

A  l'oLiverture  du  cadavre  on  trouve  l'oreillette  et  le  ventricule  droits  ,  et  les 
artires  pulmonaires  remplis  d'un  sang  écuir.eux  et  battu  avec  l'air  introduit  ; 
les  veines  pulmonaires,  l'oreillette  et  le  ventricule  gauches  sont  dans  leur  état  or- 
dinaire. 

Jl  s'est  ouvert  une  discussion  importante  à  la  société  d'émulation,  sur  la  cause 
immédiate  de  la  mort  de  l'animal. 

Quelques  membres  pensoient  que  l'air,  parvenu  dans  la  cavité  du  cœur,  pou- 
voit  y  agir  comme  poison  sédatif,  atonique,  etc.  ;  ils  se  fondoient  sur  les  proprié- 
tés ch  niiques  de  quelfjncs  substances  qui  agissent  diversement  selon  les  organes 
sur  lesquels  ou  les   applique. 

D'autres  n'ont  vu  dans  la  mort  de  l'animal  qu'une  cause  purement  physique. 
Us  ont  avancé  que  1  interposition  de  l'air,  dilaté  par  la  chaleur  animale,  suffisoiî 
po!  r  arrêter  toute  commuciration  entre  les  artères  et  les  veines  pulmonares. 
Ils  invoquoient  le  témoignage  de  l'observation  dans  l'ouverture  du  cadavre. 

La  société  ,  pour  éclairer  ses  doutes  ,  a  nommé  des  commissaires  pour  répeter 
les  expériences  ;  et  le  C.  Bichet  lui  a  rapporté  les  résultats  suivans. 

Le  gaz  athmosphérique  expiré  a  donné  la  mort.  Les  gaz  acide  carbonique,  azote, 
hy<lrogène  t-t  oxigène  ont  produit  le  nu'me  eff.  t. 

L'eau  froide  injectée  dans  la   veine   n'a  point  fait  périr  l'animal. 

Il  paroît  qu'on  peut  conclure  de  ces  expériences  ,  que  l'interposition  de  1  air 
entre  Us  colonnes  sanguines,  artérielle  et  veineuse,  ont  causé  la  mort,  objet  de 
1  expérience.  C.  D- 

PHYSIQUE. 

Prejet  d'une  machine  à  vapeur  ,  par  le  C.  DAoz.. 
Extrait  d'un  rapport  fait  par  les  CC.  Prony  et  Coulomb. 
Institut  Ce» te  machine  est  de  l'espèce  de  celles  qu'on  a  nommées  à  double  effet,  dans 

MATIOxN  AL. 


(  19  ) 
lesquelles  la  conf1enr.at!on  (\c  la  vnpeiir   ayant  lien  aUernaiiveinent  axi- dessus  et 
au-desious  du   pi-.toa  du  rylindre  à  Vdpeur,  ne  pision  f.iit  eflorl  soii  en  mo^iiHut 
soit  eu  desc.-nd  int.  Elle  en  dilWie  p.ir  les  particularités  suivantes    dans    la   dis- 
position de  la  (  lu  udière  et  la  transmission  du  mouvement. 

I".  L'eau  et  Ii  vapeur  qu'elle  piotluit  sont;  reuferirioes  dans  un  vaste  récipi'-nt 
en  bois  ,  que  l'auteur  se  propose  da  doubler  en  plomb  ,  si  cela  est  nécessaire  , 
formé  de  douelles  ou  planches  maintenues  par  des  cercles  de  fer  et  ayant  la 
forme  d'un  cAne  tronqué,  dont  la  hauteur  est  de  27  décim.  environ  ,  le  dia- 
mètre inf.  de  21  décim. ,  le  diamètre  sup.  de  17.  (  le  tout  pour  un  cylindr<;  à  va- 
peur de  4^  centim,  de  diamètre  ). 

Ce  réc'pient  renferme  deux  ch.mdières  de  ir.étal  placées  l'une  dans  l'antre,  de 
forme  cylindrique,  termia^^es  par  des  culs  de  four,  et  dont  les  sections  hori.son- 
tales  sOiit  concentriques.  Leurs  diamètres  respectifs  vers  In  base  sont  à-peu-près 
de  i5o  et  de  100  ceniim'. ,  ensorlo  qu'elles  sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  ua 
intervalle  d'environ  2.5   centinif 

La  chaudière  intérieure  a  deux  communications  avec  le  récipient  ;  l'une  ,  par 
un  trou  pratiqué  au  robinet  inférieur  d'écoulement  ,  au  moyen  duquel  l'eau  mise 
dans  le  récipient  pénétrera  dans  la  chaudière  intérieure;  lautie,  dans  la  parti© 
supérieure  du  récipient ,  par  une  ouverture  faite  aux  deux  chaudières  de  ma- 
nière que  la  vapeur  qui  se  forme  dans  la  chaudière  intérieure  communique  avec 
celle  qui  se  forme  dans  le  récipient ,  sans  communiquer  avec  l'espace  qui  les 
sépare. 

Cet  espace  est  en  communication  avec  le  fourneau  placé  au-dessous  et  où  est 
allumé  le  feu ,  et  avec  une  cheminée  qui  prend  naissance  au  haut  de  la  chau- 
dière extérieure,  et  dont  environ  12  décim'.  de  longueur  sont  reafermés  dans  le 
récipient  en  bois. 

On' conçoit  que  la  flamme  doit  circuler  dans  l'intervalle  qui  sépare  les  d<îux 
chaudières  et  échauffer  en  même-temps  l'eau  qui  occupe  le  fond  de  la  chaudière 
intérieure  et  du  récipient,  et  la  Aapeur  qui  est  au-dessus  de  l'eau. 

2f'.  Le  haut  de  la  tige  du  piston  du  cylindre  à  vapeur  tient  avec  articulation  à 
deux  verges  de  métal  dont  les  deux  autres  bouts  sont  attachés  aussi  avec  articu- 
lation aux  extrémités  de  deux  If^viers  mobiles  sur  des  axes  fixés  à  la  charpente 
de  la  machine.  Ces  leviers  sont  employés  à  faire  agir  la  bielle  du  régulateur  ,  la 
pompe  à  air,  sa  pompe  de  reprise  qui  élève  l'eau  de  condensation  et  celle  qui 
alimente  la  bâche. 

Pour  faire  mouvoir  le  volant  l'auteur  a  placé  au  haut  de  la  tige  du  piston  une 
traverse  horisontale  de  métal  dont  chaque  extrémité  supporte  une  bielle  pendante, 
et  ces  bielles  font  tourner  la  manivelle  excentrique  adaptée  à  l'axe  du  volant. 

Pour  modérer  le  mouvement,  le  C.  Droz  a  employé  le  moyen  connu,  mais  in- 
génieux, de  deux  globes  suspendus  à  des  verges  qui  en  vertu  de  la  force  cen- 
trifuge s'écartant  l'une  de  l'autre  à  mesure  que  le  mouvement  devient  i)!ns  ra- 
fide ,  diminuent  (  par  cet  écartement  combiné  avec  un  mécanisme  fort  siniple  ) 
ouverture  d'une  soupape  qui  communique  de  la  chaudière  au  cylindre  ,  et  ra- 
lentissent ainsi  la  vitesse  de  la  machine. 

Oij.  La  disposition  de  la  chaudière  est  favorable  à  k  vaporisation.  Mais  il  ne  faut: 
pas  se  dissimuler  que  la  dépense  en  sera  plus  considérable  que  celle  des  chaudières 
ordinaires  ,  d'autant  plus  qu'il  est  douteux  qu'on  puisse  faire  le  grand  récqiient 
en  bois,  même  avec  une  doublure  de  plomb,  sans  s'exposer  à  le  renouveler  fré- 
quemment. On  peut  même  craindre  que  la  partie  des  chaudières  qui  est  platée 
entre  la  flanmie  et  la  vapeur  ne  se  détruise  promprenient. 

La  suppression  du  balajicier  et  de  ses  attirails  p;iroît  offrir  de  l'avantag»-  par 
la  diminution  d«is  raassôs  à  mouvoli"  çt  par  ia  réduction  de  l'einplaceuieut  que  I4 
machine  occupe.  B> 


(    20    ) 

CHIMIE. 

extrait    d'un   mémoire  intitulé  :  Recherches    sur  le    bleu   de  Prusse  ,   par 

M.   Pkoust. 

Si  le  fer  éioit  susceptible  de  s'unir  à  toutes  les  proportions  d'oxigène  ,  ne  de- 
vroit-il  pas  donner  îivec  ua  même  acide  autant  de  sels  dilférens  qu'il  peut  four- 
nir d'oxidss  ?  un  grand  nombre  de  faits  prouve  au  contraire  que  le  fer  ne  s'arrête 
f)oint  indifl'érenuneut  à  tous  les  degrés  d  oxidatiou  intermédiaires  aux  ternies  ex- 
trèiHCs  c|ui  paroisseut  être  ij  et  48  cenlièmes. 

On  ne  connoit  par  exen}ple  qu^i  deux  sulfates  de  fer,  malgré  les  diverses  nuan- 
ces d'oxigénatiou  par  lesquels  on  croit  que  le  1er  peut  passer  quand  ces  sels  sont 
expcsôs  à  l'air. 

Le  premier  est  verd  et  crystallisable  :  Lavoisier  a  démontré  que  l'oxide  y  étoic 
«ni  à  27  centièmes  d'oxigène.  Ce  sel  est  insoluble  dans  l'esprit  de  vin  ;  sa  disso- 
lution dans  leau  est  d'un  verd  de  mer  beaucoup  moins  colorée  qu'on  ne  le  croit 
communéiiîent  ;  elle  ne  donne  point  de  bleu  aVL-c  les  prussiates  a.k.dins  et  n'est 
point  altérée  par  l'acide  gallique  ,  si  on  garantit  le  11  élauge  du  contact  de  l'air; 
nitiis  s'il  y  est  exposé,  il  ue  tarde  pas  à  prendre  à  sa  ,'Uperlicie  une  couleur  noire: 
quelques  iouttes  d  acide  murialique  ox  gêné  piO''uisent  le  môme  effet  instantané- 
ment dans  toute  la  liqueur.  Cette  couleur  noire  peut  s'iinéantir  par  le  mélange 
d'une  certaine  quantité  d'eau  hépaihupie  eu  r^nfi-rmant  le  tout  dans  un  flacon 
Lien  bouché. 

La  seconde  espèce  de  sulfate  de  fer  non  moins  constante  dans  ses  propriétés  est 
cette  combinaison  rouge,  (lél.quescenle,  non  crystallisable  et  scluble  dan-  l'alkool, 
qu'on  connoît  sous  le  nom  d  eau-ii.èiw  de  viirol;  ponr  éire  ])arfaite  e'ie  ne  doit 
point  altérer  l'acide  muriatique  oxigéné.  Son  oxidu  co  lieni  48  centièmes  d'oxi- 
gène. 0;i  obtient  aiénient  ce  sulfate  eu  saturant  le  f  r  d'oxgèise  à  l'aide  di;  l'a- 
cide nitrique  jusqu'à  ce  qu'il  ne  se  dégage  çlus  de  s^.z  nitreux.  C'est  à  ce  dernier 
snlfate  qu'appartient  exclusiveiiiei.t  la  projxiéié  de  noirtir  par  l'acide  gallique, 
et  de  doiimr  du  bleu  avec  les  prussiates  alk.lins. 

Entre  ces  deux  sulfates  il  n'est  point  de  terme  moyen  ;  on  peut  les  séparer  à 
l'aille  de  l'alkool,  Lesultate  v  ri  donnera  const.  i:  nu  nt  avt  c  les  alk.  i  m;  piec  pité 
vert  qui  p.issera  bientôt  au  noir  s  il  est  garde  sous  leau  et  défei.du  du  coaiact 
de  l'air,  parce  que  ses  molécules  se  rappiochant  sa  coukur  devient  plusinfei.se. 
Xe  sulfate  rouge  au  contraire  donnera  un  précipité  laune  o  rou{.'e  ]iar  les  mêmes 
réactif-.,  soit  caustiques,  soit  aérés,  l'exper  ence  ayaut  prouvé  qie  le  f  1  r  à  cet 
ërat  d'oxigénation  n'est  plus  susceptible  de  se  combiner  avec  l'acide  carbonique. 
Cet  o\ide  ne  }k'uI   plus  éprouver  d  altération  par  le  contact  de  1  air. 

De  ce  qui  précède  on  peut  conclure  par  analogie  qu'il  existe  deux  nniriates  de 
fer  ,  deux  ar  éniates  ,  deux  prussiates,  etc.  Ce  sont  ces  derniers  sels  que  M.  Proust 
«.xaiiiine  da::s   b;  reste  de  son  méiiio.re. 

Il  existe  deu.\  espèces  de  prussiates  de  fer  ;  l'un  produit  par  le  mélange  d'une 
dissolution  de  sulfate  ou  de  muriate  vert  de  fer  et  d'une  dissolution  de  prussiate  de 
pota  se  saturé,  tel  que  celui  dont  les  crystaux  d'un  jaune  citron  sont  dt;s  pyra- 
miiles  tétraèdres  tronquées  près  de  leur  base.  Le  mélange  fait,  on  bouche  aussitôt 
le  flacon  et  l'on  obtient  un  dépôt  blanc  qui  ne  tarde  pas  à  prendre  une  légère 
teinte  verie  occasionnée  ou  par  la  petite  quantité  d'air  contenue  dans  le  vase  ou 
par  loxide  ronge  qui  est  toujours  contenu  en  plus  ou  moins  grande  quantité  dans 
les  pru'siates  alkalins.  On  doit  donc  re^^arder  la  blancheur  comme  la  couleur 
Bat   relie  de  ce  prussiate. 

il  est  bon  de  verser  un  excès  de  prussiate  alkalin  sur  le  sulfate  métallique  afin 


(    2t    ) 

de  le  décomposer  entîèremenr.  Après  quelques  heures  de  repos  ,  ce  prussiaffi 
blanc  est  couvert  d'une  liqueur  jaune  qui  est  un  méliinge  de  prussiate  et  de  sul- 
fate à  base  d'alkali ,  et  qui  retient  en  dissolution  un  peu  de  prussiate  blanc  de 
fer.  En  omrant  le  flacon,  ce  dernier  absorbe  l'oxigène  de  l'ailiniosphère  se  co- 
lore en  bleu  ,  devient  insoluble  et  se  dépose  sur  le  prussiate  blanc  _,  qui  éprouvant 
à  son  tour  l'influence  de  l'air  athmosphérique  bleuit  peu-à-peu  depuis  la  surface  jus- 
qu'au fond  du  vase  ,  enfin  tout  est  converti  en  prussiate  bleu.  La  même  chose 
arrive  en  jettant  le  précipité  blanc  sur  un  filtre. 

Les  acides  sulfurique  et  muriatiqne  ordinaire  n'altèrent  poictle  prussiate  blanc. 
Les  acid's  nitrique  et  muriatique  oxigéné  le  font  passer  au  bleu.  Ce  dernier  perd 
en  inènie-tenips  son  odeur. 

Par  tout  ce  qui  précède  il  est  évident  que  le  fer  dans  le  sulfate  vert  et  dans 
le  j)russiate  blanc  est  au  niênie  point  d'oxidation,  et  les  alkalis  doivent  en  sé- 
parer l'oxide  métallique  sous  la  même  couleur.  t;'est  ce  qui  arrive  aussi,  mais  il 
est  bon  d'employer  des  liqueurs  un  peu  étendues  d'eau,  afin  de  pouvoir  juger 
plus  facilement  des  nuances. 

Le  sulfaie  roui;e  de  fer,  le  nitrate  et  enfin  toutes  les  dissolutions  oià  le  fer  est 
-porié  à  son  maximum  d  oxigénaiion,  donnent  du  prussiate  bleu  avec  les  prussin tes 
aikalins.  Il  n'y  a  aucun  intervalle  entre  la  précipitation  et  le  bleu  le  plus  vif.  11 
n  éprouve  aucun  changement  parles  acides.  L'acde  muriatique  oxiséné  le  verdit 
à  la  \ériié,  comme  l'a  observé  Berthollet  ;  mais  son  action  retombe  sur  l'acide 
prussique  et  non  sur  l'oxide,  puisque  tous  les  oxides  rouges  connus,  naturels  ou 
artificiels,  tels  que  le  colcothar ,  la  mine  de  fer  de  l'isle  d'Elbe  (  i  )  n'éprouvent 
aucune  action  de  la  part  de  ce  réactif,  tandis  qu'il  n'en  est  pas  de  même  des 
oxides  bruns  uatifs  qui  ne  sont  pour  la  plupart  que  des  mélanges  d'oxides  noirs 
et  rouge'i. 

Les  acides  qui  avivent  comme  on  le  sait  les  prussiates  récens  et  mal  colorés  , 
ne  servent  qu'à  redissoudre  la  grande  quantité  de  carbonate  de  fer  qu'ajouje  au 
précipité  la  potasse  non  saturée  d'acide  prussique,  et  qui  surabonde  dans  les  lessives 
mal  préparées.  S'il  se  trouvoit  du  j)rus'iate  Idanr  ,  les  acides  ne  lui  feroient  éprou- 
ver aucun  changement  ,  et  c'est  de  l'athmosphère  seule  qu'il  tireroit  loxigène 
nécessaire  pour  le  faire  passer  au  bleu, 

La  dissolution  de  gaz  hydrogène  sulfuré  gardée  avec  du  prussiate  bleu  dans  un 
flacon  bouché,  l'y  décompose  et  le  fait  passer  au  blaac.  Ce  prussiate  se  comporte 
ensuite  comme  celui  qui  est  formé  imniéd.atement  par  le  sulfate  vert.  Le  prussiate 
blanc  traité  de  la  mèine  manière  n'est  point  altéré. 

liCs  phénomènes  analogues  se  présentent  avec  les  dissolutions  routes  de  fer. 
Ce  dernier  passe  à  l'état  d'oxide  \ert,  loxigène  se  coiubine  avec  l'hydrogène  , 
le  soufre  se  dépose  et  la  liqueur  ne  donne  plus  qu'un  précipité  vert  avec  les  alkalis. 
Cela  fournit  un  moyen  de  purifier  les  sulfates  de  fer  du  commerce.  Quand  ils 
forment  des  dépôts  bruns,  c'est  un  signe  certain  qi.  ils  contiennent  du  cuivre. 

On  peut  encore  faire  pas-er  le  prussiate  bleu  à  l'état  de  prussiate  blanc  en  le 
conservant  dans  un  flacon  avec  de  l'eau  et  des  lames  de  fer  et  d'étaim.  Dans  ce 
cas  la  substance  métallique  ajoutée  désoxide  le  fer  et  le  fait  passer  à  l'état  d'oxide 
Vert. 

M.  Proust  conclud  de  tout  ce  qui  vient  d'être  dit ,  que  le  fer  peut  se  combi- 
ner dans  deux  t  t.its  difl"(''rens  d  oxldation  avec  le-,  acides,  er  que  les  résultats  de 
ces  unions  ont  ilfS  propriftés  différentes;  on  doit  donc  admettre  deux  sullales  , 
deux  arséniates  ,  etc.  il  se  réserve  de  faire  connoitre  trois  phosphates  de  fer  ar- 


(l)  La   mine  de  l'isle  dT.llie  coniiem  souvent  du  pViosphute  de  fer;  on  l'exfniit  avec  l'acide  Jiiiriciue  , 
puis  on  le  précipite  par  l'ammoniacjue  ou  par  Ja  potasse  pure.  iNote  de  l'autenr). 


(  22  ) 
tificiels  ;  l'un  gris  de  lin  ,  le  second  beu ,  le  troisième  enfin  de  couleur  blanche, 
selon  le  degré  d'oxidation  du  métal.  C'ejt  à  la  seconde  espèce  qu'appartient  la 
substance  minérale  qu'on  trouve  dans  les  cabinets  d'histoire  naturelle  sous  le  nom 
de  bleu  (le  Prusse  natif.  11  finit  en  annonçant  un  nouveau  travad  sur  une  espèce 
d'oxidequi  résulte  de  la  combinaison  de  l'oxigène  avec  le  carbone  dans  une  propor- 
tion moins  grande  que   celle  qui  constitue  l'acide  carbonique.         H.  V.C.  D. 

Mémoire  sur  la  couleur  tirée  d'un  champignon ,  par  le  C.  Charles  Lasteyri». 

Soc.   Philo.m.  Parmi  les  espèces  de  champignons  dont  on  peut   retirer  des    couleurs  plus  ou 

moins  vives  ou  tenaces  ,  on  doit  remarquer  le  boletus  hirsutus  de  Bulliard  ,  dont 
le  C.   Laste\'rie   a  extrait  une  couleur  Jaune,   éclatante  et  d'un  teint  très-solide. 

Ce  bolet  assez  gros  croît  communément  sur  les  noyers  et  les  pommiers.  Sa 
matière  colorante  se  trouve  non-seulement  en  abondance  dans  la  partie  tubulée 
mais  souvent  même  dans  le  parenchyme  du  corps  du  cham]iignon.  Pour  l'ex- 
traire, on  pile  ce  bolet  dans  un  mortier  et  on  en  fait  bouillir  la  pulpe  dans  l'eau 
pendant  un  quart-d'heure.  Il  faut  environ  une  once  de  pulpe  pour  color-r  suf- 
lîsamment  six  livres  d'eau.  Lorsque  la  liqueur  a  été  passée  on  y  plonge  les  ma- 
tières à  colorer  et  on  les  y  laisse  bouillir  un  quart  d  heure.  1  ou  tes  les  étoffes 
reçoivent  et  conservent  très-bien  la  couleur  jaune  qu'il  leur  communique  ,  mais 
l'éclat  en  est  moins  vif  sur  le  coton  et  le  iil.  Cette  couleur  peut  être  agréa- 
blement variée  par  les  mordans. 

La  soie  est  celle  qui  produit  le  plus  d'effet.  Lorsque  cette  substance  étant 
teinte  est  pissée  au  savon  noir,  elle  acquiert  une  couleur  d'un  Jaune  d'or  écla- 
tant ,  absolument  semblable  à  celle  de  la  soie  dont  on  se  sert  pour  imiter  l'or  ea 
broderie,  et  qui  est  teinte  par  une  méthode  inconnue  Jusqu'ici;  elle  est  tirée  de 
la  Chine  et  se  vend  très-cher.  Ce  bolet  offre  un  moyen  de  l'obtenir  à  peu  de  frais. 

La  couleur  Jaune  que  l'on  retire  de  ce  même  champignon  peut  être  encora 
employée  avantageusement  dans  la  peinture  au  lavis  et  même  dans  celle  à  l'huile. 

A.  B. 
ART       DE       GUERIR. 

Application  de  l'effet  du  suc  de  Belladone  sur  les  yeux  ,àV  opération  de  la  cataracte. 

Soc.  puiLOM.  Le  docteur  Reimarus,  correspondant  de  la  société  à  Hambourg,  ayant  apperçu 

que  quelques  gouttes  d'extrait  de  belladone  dissous  dans  l'eau  étant  jetées  dans 
l'œil,  il  en  résulte  une  paralysie  peu  durable,  mais  pendant  laquelle  la  pupille 
se  dilate  extraordinairement  ,  au  peint  que  l'iris  est  presque  réduit  à  rien  ,  a 
proposé  d'employer  ce  moyen  pour  préparer  les  yeux  à  l'opération  de  la  cata- 
racte ,  et  le  docteur  Grasmeyer ,  qui  pratique  avec  succès  celte  opération  à 
Hambourg,  s'en  est  servi  avec  avantage.  Ce  suc  produit  son  effet  en  une  demi- 
heure;  la  grande  dilatation  de  la  pupille  fait  que  l'opération  peut  entamer  la 
cornée  et  parvenir  jusqu'à  la  capsule  du  cristallin  ,  sans  craindre  de  blesser 
l'iris.  Enfin  ,  la  paralysie  produite  sur  la  rétine  prévient  les  effets  funestes  que 
pourroit  causer  l'aeeessiou  subite  de  la  lumière.  C.   V. 

MATHÉMATIQUES. 

Extrait  d'un  mémoire  du  C.   Laplace  ,  sur  le  mouvement  de  l'apogée  de  la  lune 
et  sur  celui  de  ses  nœuds. 

Institut  Les  équations  différentielles  du  problème  des  trois  corps  ne  s'intègrent,  comme 

l'on  sait,  que  par  approximation,  et  pour  cela  il  faut  classer  relativement  à  leur 
petitesse  les  quantités  qui  entrent  dans  le  calcul,  en  différens  ordres  auxquels 


(  23  ) 
en  a  successivement  égard  à  mesure  qu'on  veut  porter  plus  loin  le  degré  d'exac- 
titude. Cette  distribution  est  très  délicate  ;  curies  circonstances  de  riiilégration 
rendent  quelquefois  assez  considi^rable  un  terme  qu'on  a  cru  pouvoir  négliger.  Le 
C.  Laplace  lit  voir  dans  un  nuMuoire  imprimi^  parmi  ceux  de  l'Académie  des  sciences 
pour  l'année  1786,  qu'en  faisant  entrer  dans  le  calcul  de  l'orbite  lunaire  la  va- 
riation que  subit  l'excentricité  de  l'orbite  terrestre  en  venu  de  l'action  des  autres 
planètes,  et  dont  on  avoit  négligé  la  considération  ,  non-seulement  on  en  expli- 
quoit  très-bien  l'accélération  que  les  astronomes  avoient  remarqué  depuis  long- 
temps dans  le  moyen  mouvement  de  la  lune,  mais  encore  qu'il  en  résulte  aussi 
des  changeinens  dans  le  mouvement  de  1  apogée  de  ce  satellite  et  dans  celui  de  ses 
nœuds.  Le  C.  Lapl.ice  vient  de  pousser  plus  loin  les  calculs  approximatifs  relati- 
vement à  ces  derniers,  et  il  trouve  en  portant  la  précision  Jusqu'aux  quantités  du 
sei  ond  ordre  ,  que  les  variations  séculaii'es  du  mouvement  moyen  ,  du  mouvement 
de  l'apogée  et  du  mouvement  des  nœuds  sont  respectivement  comme  les  nombres  1 1 
36  et  i5  ,  que  les  deux  derniers  se  ralentissent  pendant  que  le  premier  s'accélère 
et  enfin  que  ces  inégalités  dont  la  période  peut  asteindre  à  des  millions  d'années 
feront  varier  le  mouvement  séculaire  de  la  lune  du  40'^  de  la  circonférence  ,  et 
le  mouvement  séculaire  de  son  apogée  ,  du  iS'".  D'a[irès  cette  théorie  et  sa  com- 
paraison avec  les  observations  des  plus  anciennes  éclipses ,  le  C.  Laplace  propose 
aux  astronomes  d'augmenter  de  8",  27  par  siècle  le  moyen  mouvement  synodique 
actuel  de  la  lune  ,  et  5'  48",  8  le  nio\en  mouvement  séculaire  ce  son  anomahe 
auquel  il  applique  d'ailleurs  une  équation  séculaire  additive  en  remontant  dans  le 
passé  et  é^ale  à  trois  fois  et  un  quart  celle  du  mouvement  moven. 

Le  C.  Laplace  donne  aussi  dans  le  mémo  re  dont  on  rend  compte  la  règle  suivante 
pour  déterminer  l'effet  de  l'excentricité  de  l'orbite  terrestre  dans  les  calculs  de  l'a- 
berration ,  circonstance  qiieli  préc'sion  d^s  observations  ne  permet  plus  de  ngc,diger. 

Calculez  par  les  tahU-s  ordinaires  C ahei ration  d une  étoile  ,  soit  en  longitude  ou  en 
latitude  .  soit  en  ascension  droite  su  en  déclinaison  ;  calculez  cette  même  aberration 
en  employant  la  longitude  du  soleil  augmentée  de  son  anomalie  moyenne  ;  cliani:,cz 
dans  cette  aberration  les  secondes  en  tierces  et  retranchez-là  de  la  première  :  ce  reste 
sera  l  aberration  cherchée.  L.  C. 

OUVRAGES    NOUVEAUX. 

Tableau  synoptique  des  muscles  de  l'homme,  d'après  une  classification  et  une 
notnenct attire  mclhodique ,  par  le  projesseur  Chaussier.  ,  1  l'o/.  de  112  pages. 
A  Paris,  chez  Théophile  Barrois  ,  le  jeune. 

Cet  ouvrage  offre,  sons  une  autre  méthode  d'exposition,  la  nomenclature 
inyologique.  que  le  citoyen  Chaussier  a  donné  au  public  dès  l'année  1789. 

Pour  taci'iter  l'étude  des  muscles,  saisir  leur  ensemble  et  leurs  rapports, 
l'auteur  le^  partage  en  deux  ordres:  muscles  du  tronc,  muscles  des  membres. 
Chaque  ordre  (:St  ensuite  divisé  en  sections  ,  d'après  les  régions  qu'occupent  les 
muscles  qu'il,  compienneiit ,  et  chaque  section  en  articles. 

La  déiidmiuation  est  tirée  des  deux  points  d'attache  principaux,  de  sorte  que, 
comme  le  dit  l'auteur,  elle  rappelle  en  même  temps  la  disposition  essentielle  du 
muscle,  sa  direction  pt  son  action  principale. 

Les  muscles  du  tronc  sont  divisés  en  8  sections.  Cenx  des  membres  sont 
d'abord  partagés  en  abdominaux  et  thoracique  ;  ils  sont  compris  aussi  sous  huit 
sections. 

A  la  suite  de  ce  tableau  on  trouve  nne  notice  des  principales  attaches  des 
muscles,  divisée  en  trois  colonnes:  la  première  indique  la  nouvelle  dénomination; 
la  seconde,  l'origine  ;  et  la  troisième,  l'iuseriion  de  chacun  des  muscleâ. 


(H) 

Dos  notes  étymologiques,  et  qui  toutes  ont  rapport  à  la  nomenclature,  enn- 
cliisseat  cette  seconde  partie  de  l'ouvrage  ,  qui  est  terminé  par  un  apperçu  des 
variétés  musculaires  dans  l'homme.  C.  D. 

Sjstémc  méthodique  de  nomenclature  et  de  classification  des  muscles  du  corps 
humain  ,  avec  des  tableaux  descriptijs  ,  etc.  et  un  Dictionnaire  cnntenant  toute 

-  lasjnonimie  des  muscles  ,  par  C.  Dumas,  professeur  d'anatomie  ,  de  physiologie 
et  de  bibliographie  a  l'école  de  Santé  de  Montpellier.  A  Montpellier,  chez  Donnariq 
et  Compagnie,  i  'vol.  in-4''. 

La  nomenclature  que  le  citoyen  Dumas  propose  dans  cet  ouvrage  diffère 
très-pou  de  celle  que  le  citoyen  Chaussier  a  présenté  dans  son  Exposition  des 
muscles.  L'auteur  s'est  attaché,  autant  qu'il  a  pu  le  faire  ,  à  présenter  dans  la 
dénominalion  nouvelle  les  différens  points  d'attache  de  la  partie  qu'elle  désigne,; 
c'est  une  espèce  de  description  abrégée  du  muscle,  qu'il  essaye  de  snbstituer  au 
nom  souvent  insignifiant  et  quelquefois  inexact  du  langage  myologique  actuel. 

Les  os  et  les  viscères  servent  de  base  au  système  de  sa  nomenclature.  La  déno- 
mination des  muscles  qui  n'ont  que  des  attaches  distinctes,  est  uniforme,  cons- 
tante et  facile  à  retenir  ;  mais  quand  il  y  a  plus  de  deux  attaches ,  le  nom  devient 
compliqué;  c'est  alors  une  phrase  spécifique  que  le  citoyen  Dumas  a  préféré, 
dans. la  crainte  de  manquer  le  but  qu'il  se  propose,  celui  d'indiquer  la  partie  par 
le  nom.  C'est  à  ce  motif  qu'on  doit  rapporter  ces  dénominations  ilio-pubi-costo- 
abdominal  :  —  Spi/ii-axoïdo-trachèli-atloidicn  ,  et  beaucoup  d'autres  qui  sont  de 
la  môme  longueur. 

Huit  chapitres,  traités  avec  beaucoup  de  clarté  et  de  précision,  servent  d'in- 
troduction à  cet  ouvrage.  —  L'un  rappelle  ou  fait  naître  des  réflexions  très-im- 
portantes sur  la  formation  des  langues.  Le  second  présente  le  tableau  progressif 
des  sciences  comparé  avec  celui  de  leur  langage.  Les  vices  du  langage  anatomiqua 
et  les  moyens  de  le  corriger  sont  présentés  dans  le  troisième.  Le  chapitre  suivant 
donne  l'appergu  historique  des  causes  qui  se  sont  opposé  dans  tous  les  temps  au 
perfectionnement  de  lanatomie  et  de  sa  nomenclature.  Le  cinquième  renferme 
des  observations  critiques  sur  la  nomenclature  propre  à  chaque  partie  de  l'ana- 
tomie  ,  et  spécialement  sur  celle  de  la  myologie.  L'auteur  expose  dans  le  cha- 
pitre qui  suit  ,  sur  quelles  parties  de  l'anatomie  il  fonde  Ja  nomenclature  des 
muscles.  Le  septième  et  le  huitième  traitent  des  muscles  qui  n'ont  que  deux 
attaches  distinctes,  et  de  ceux  qui  en  ont  d'avantage.  Le  neuvième  expose  la 
meilleure  méthode  de  classification  des  muscles.  Ces  diftérens  chapitres  renferment 
des  idées  philosophiques  infiniment  précieuses  pour  l'anatomie  ,  et  particulière- 
ment pour  les  personnes  qui  s'occupent  de  réformer  son  langagp. 

Vient  ensuite  une  dissertation  sur  une  nouvelle  manière  ih  décrire  les  muscles 
du  coips  humain,  pour  servir  d'explication  à  des  tableaux  dans  lesquels  l'auteur 
a  présenté  dans  différentes  coloanes  le  nom  ancien  ,  le  nom  nouveau  ,  la  situa- 
tion ,  les  attaches,  la  direction,  la  composition,  la  figure  ,  la  connection  et  les 
usages  des  muscles.  —  L'ouvrage  est  terminé  par  un  dictionnaire  contenant  le» 
^ynonimes  de  tous  les  muscles  du  corps  liuniain.  C.  D. 

ERRATA,    du    N\     I. 

Page  4  )  ligne  29 ,  Silice  5G  ;  lisez  5G. 
Ibid Fer      20;  lisez  28. 


De  riraprimerie  de  Du   Pont,  rue    de  l'Oratoire. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE. 

PARIS.    Messidor,    an    5    Je  la  république.    (Juillet  1797.) 


N«.  4., 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Extraie  d'un  mcmoire  sur  les  Orarig-Outangs  ,  par  le  C.  Geoffroy  ,  Professeur 
de  Zoologie  au  muséum  national  d'histoire  naturelle. 

jLj' AUTEUR,  après  diverses  considérations  sur  les  nombreuses  erreurs  qui  obs-  Soc.  nuLOXf^ 
curcissenc  l'histoire  de  ces  espèces  si  célèbres  parmi  les  naturalistes  et  les  philo- 
sophes,  au  moyen  desquelles  on  croit  descendre  par  nuances  presqu'insensibles  da 
ïa  nature  humaine  ,  à  celle  des  animaux  ,  établit  que  M.  Vurmbs  (  1  )  a  donné 
ainsi  que  plusieurs  observateurs  qui  l'ont  précédé,  pour  un  orang-outang,  un 
singe  qui  en  et  très-différent.  Le  C.  Geoffroy  a  vérifié  ce  fait ,  en  comparant 
avec  les  squelettes  de  divers  ourang-ontangs  celui  du  singe  que  Vurmbs  avoir  en- 
voyé au  statouder  de  Hollande,  et  qui  fait  actuellement  partie  de  la  riche  col- 
lection que  le  muséum  d'histoire  naturelle  possède  en  ce  genre. 

Ces  vrais  orang-outangs  ont  les  mâchoires  peu  avancées,  un  front  large  et; 
convexe  ,  la  boëte  osseuse  qui  renferme  le  cerveau  ,  grande  et  spacieuse ,  tandis 
que  le  Pongo  ,  ou  orang-outang  de  Vurmbs  ,  a  le  museau  très-proi'minent ,  le  front 
fort  déprimé,  le  cerveau  très  -  petit  ,  et  le  trou  occipital  beaucoup  plus  reculé 
en  arrière  ;  c'est  une  espèce  tout-à-fait  nouvelle  et  d'une  forme  si  particulière  ^ 
qu'il  est  assez  difficile  de  déterminer  la  place  qu'elle  doit  occuper  dans  l'échelle 
des  êtres. 

Elle  manque  de  queue  ,  et  a  des  bras  d'une  excessive  longueur ,  comme  l'o- 
rang-outHng  de  Camper  et  les  gibbons  ;  mais  si  ces  caractères  l'élèvent  vers  les 
singes  à  lace  humaine,  la  forme  de  sa  tête  lui  assigne  presque  le  dernier  ran" 
parmi  cette  nombreuse  famille  ;  cette  tête  ressemble  assez  à  une  moitié  de  pyra- 
mide, de  manière  que  les  trous  auriculaires  sont  placés  fort  au-dessus  des  os 
palatins. 

Lalouate  (  simia  seniculus  L.  )  est  le  seul  singe  dans  lequel  oh  retrouve  cette 
conformation  ;  le  prétendu  orang-outang  de  Vurn^bs  se  rapproche  aussi  du  man- 
dril  {simia  Tnormon  et  S.  maimoii  L,)  et  le  surpasse  même  par  la  grandeur  de 
ses  mâchoires,  le  volume  de  ses  dents,  et  l'extrême  longueur  des  canines;  ca- 
ractères qui  feroient  presque  confondre  sa  tête  avec  celle  des  espèces  les  plus 
carnacières  ,  d'autant  que  de  son  occiput  naissent,  comme  dans  les  lions  et  les 
tigres,  trois  crêtes  aussi  apparenles  et  aussi  solides,  dont  deux  se  rendent  laté- 
lalement  aux  trous  auriculaires  ,  et  la  troisième  se  porte  en  avant,  et  se  bifurque 
au-dessus  du  front. 

Le  C.  Geoffroy  examine  ensuite  toutes  les  autres  parties  du  squelette'et  îrouye, 

(1)  Voyci  la  dissertation  de  cet  auteur,  v.-l.  3,  des  actes  de  la  société  de  Batavia  ,  ou  la  traduclloi» 
far  le  C.  Jaasen,  W  yg  de  la  Décade  littéraire. 

D 


(^6) 
dans  la  considération  du  bassin  et  du  calcanéum  .  des  raisons  de  croire  que  ce 
singe  marche  assez  souvent  à  deux  pieds.  Cet  animal  est  de  plus  secondé  dans 
cette  action  par  ses  deux  grands  bras,  qui,  étendus  horizontalement  et  se  mou- 
vant à  propos,  lui  servent  de  balancier  pour  se  maintenir  eu  équilibre,  ou  bien 
s'il  l'a  perdu,  pour  s'y  rétablir;  chaque  chute  ne  l  obligeant  que  de  s'incliner  lé- 
gèrement. 

Sa  tète  semble  cependant  s'opposer  à  cette  marche ,  la  grandeur  de  ses  mâ- 
choires et  le  reculement  clu  trou  occipital  le  mettent  dans  le  cas  de  penciier  en 
avant  et  d'entraîner  le  corps  par  son  poids,  et  tels  seroicnt  aussi  sa  situation  et 
les  effets  qui  découleroient  do  sa  conformation  ,  si  ces  torts  pour  la  marche  bi- 
pède n'étoient  redressés  par  un  mécanisme  infiniment  admirable  :  le  singe  de 
Vurnibs  est  le  seul  animal  connu  qui  ait  les  apoph'ses  épineuses  des  vertèbres 
cervicales  ,  beaucoup  plus  longues  que  celles  des  v>jrtèbres  lombaires  et  dorsales. 
Celte  forme  des  apophises  des  vertèbres  du  cou  a  pour  objet ,  suivant  la  remarque 
du  C.  Cuvier ,  de  Fournir  de  très-grandes  et  de  très-nombreuses  attaches  aux  mus- 
elés du  cou,  lesquels  trouvant  d'aussi  fortes  attaches  aux  crêtes  occipitales,  re- 
tiennent facilement  la  tête  de  ce  singe ,  malgré  le  poids  considérable  de  ses  parties 
antérieures.  C  V. 


I  N  s  T  t  T  U1 
NATIONAL. 


Sur  le  Gastrobran  CHUS  ,    nouveau  genre  dâ  Poisson  ,  '^par  M.  Bloch. 

Le  myxine  ghicinosa ,  que  I.inneus  regardoit  comme  un  ver ,  se  troure  , 
d'nprès  les  observations  que  le  docteur  Bloch  ,  de  Berlin  ,  auteur  de  la  grande 
histoire  des  poissons,  vient  de  communiquer  à  l'institut  être  un  véritable  poisson  , 
très-voisin  du  genre  des  lampro\es  ,  par  toute  sa  forme  extérieure  ,  et  par  son 
organisation  interne  :  il  se  rapproche  même  an  petromyzon  brarichia/is ,    eu  lam- 

ftroie  parasite  ,  par  son  habitude  de  s'attacher  au  corps  des  autres  poissons  et  de 
es  snccer  ;  mais  il  diffère  de  ce  genre  ,  parce  qu'il  n'a  que  six  trous  de  chaque 
côté  pour  ses  branchies  .  et  parce  qu'il  n'a  point  du  tout  d'yeux  ;  aussi  M.  Bloch 
lui  donne -t-il  le  nom  spécifique  de  cœciis. 

C.   V. 
A   N    A    T   O   M   I   E. 


Institut 

WATION.iL. 


Sur  les  narines  des  cétacés  ,    par  G.   CuvieR. 

La  partie  osseuse  de  la  cavité  des  narines  ,  traverse  la  tête  presque  verttcal(°- 
ment ,  en  se  courbant  un  peu  e,i  arrière  ,  en  sorte  que  son  ouverture  supérieure 
dans  le  squelette  est  oblique  ,  et  que  son  bord  antérieur  est  plus  bas  que  le  pos- 
térieur. 

Elle  est  partag'e  en  deux  canaux  par  le  vomer  ;  la  cloison  postérieure  est 
faite  par  un  os  analogue  à  l'ethmoï  le  ,  mais  qui  n'a  ni  anfractuosité  ,  ni  même 
aucun  trou  pour  le  passa  ;e  du  neif  olfactif. 

Le  citoyen  C.  a  vu  ,  comme  M.  Hu:iter  ,  que  ce  nerf  n'existe  point  du  tout 
dans  le  dauphin  et  le  marsouin  ,  et  comme  les  crânes  de  cachalot  et  de  narwal 
qu'il  a  observés,  u'avoicnt  pas  non  plus  de  trous  à  leur  os  ethuioïde  ,  ii  ne  doute 
pas  que  ce  nerf  ne  leur  numque  aussi. 

D  ailleurs,  la  membrane  qui  tapisse  la  partie  osseuse  des  narines,  n'est  nulle- 
ment propre  à  exercer  le  sens  de  l'o  lorat.  Elle  est  sèche  ,  très-mince  ,  très-Usse  , 
noirâtre  ,    et  sans  nerfs  ni  vaisseaux  apparens. 

Il  faudra  donc  chercher  l'organe  de  ce  sens  ailleurs.  C'est  sur  quoi  nous 
reviendrons. 


(    27    ) 

Remarquons  îci  que  les  n.irïnfts  sont  le  seul  orifice  par  lerfuel  les  cétacés  res- 
pirent. Elles  ont  encore  un  autre  usage  ;  c'est  celui  de  rejettiir  avec  plus  ou 
moins  de  force  ,  l'eau  de  la  mer  en  manière  de  Jets  ;  cela  sert  à  les  déliarrasser 
de  la  trop  grande  quant  t4  d'eau  qui  entre  dans  leur  bouche  chaque  fois  qu'ils 
veulent  avaler  leur  proie.  Voiri  qiiels  sont  les  organes  qui  opèrent  ces  jets.  L'œso- 
phage ,  arrivé  à  la  hauteur  du  larvnx  ,  senible  se  partager  en  doux  conduits.  L'un 
se  contiuue  dans  la  jbouche  ;  l'autre  monte  vers  le  nez.  Le  premier  n'est  que 
membraneux  tapisse  le  palais  ,  les  mâcho  res  et  r^ivet  la  laague.  Le  second  est 
mem'iraueux  aussi  en  dedans  ,  mais  il  est  entouré  de  glandes  et  de  fibres  charnues 
qui  fornient  plusieurs  membres.  De  ces  fii>res  ,  les  unes  sont  iengitudinales ,  s'atta- 
chent à  tout  le  bord  de  Forifice  postérieur  des  narines  ,  et  descendent  le  long  du 
conduit  jusques  sur  le  pharynx  et  sur  ses  côtés.  Les  autres  sont  annulaires  ,  et 
semblent  une  continuation  du  muscle  propre  du  pharynx.  Il  y  a  un  anneau  plus 
épais  que  les  autres  qui  peut  serrer  le  larynx  pnr  ses  contractions  ,  car  le  larinx 
s'élève  en  manière  de  pyramide  dans  le  conduit  qui  mène  aux  narines.  Toute  cette 
partie  est  pourvue  «ie  follicules  muqaeux  ,  qui  versent  leur  liqueur  par  des  trous 
1res  visibles. 

Une  fois  arrivée  au  vomer  ,  la  membrane  interne  de  ce  conduit  s'amincit ,  et 
se  colle  intimement  aux  os  ,  et  il  est  divisé  en  doux  canaux,  dont  la  forme  est  la 
mârae  que  celles  des  narines  osseuses  dans  lesquelles  'ils  sont  contenus.  Il  n'y  a 
ni  glandes ,  ni  rides  ,  ni  sinus.  On  n'y  voit  qu'un  trou  ,  dont  nous  parlerons  plus 
bas. 

Si  on  remonte  au-dessus  du  canal  osseux  ,  on  trouve  dans  le  dauphin  un  sinus 
assez  profond  creusé  dans  l'épaisseur  de  la  masse  graisseuse  qui  recouvre  le 
nuiseau.  11  est  tapissé  d'une  membrane  noirâtre  sèche  ,  toute  semblable  à  celle 
des  narines  osseuses.  Le  sinus  manque  dans  le  marsouin. 

Un  peu  plus  haut,  les  dcîix  canaux  ,  à  l'endroit  même  où  ils  se  réunissent  da 
nouveau  ,  et  où  le  vomer  finit  ,  sont  fermés  par  une  valvule  horisontale  ,  dd 
forme  de  deux  demi-cercles  ,  fttachée  au  bord  antérieur  de  l'orifice  des  narines 
osseuses.  Sa  substance  est  charnue  ;  elle  ferme  l'orifice  en  s' abaissant  sur  lui ,  par 
le  moyen  d'un  muscle  très-fort  qui  est  couché  sur  les  os  intermaxillaires.  Pouf 
l'ouvrir  ,  il  faut  un  effort  étranger  de  bas  en  haut. 

Ci^ttt)  valvule  intercepte  toute  communication  entre  les  narines  et  les  cavités 
placées  au-dessus. 

Ces  cavités  sont  deux  grandes  poches  membraneuses  formées  d'une  peau  noi- 
râtre et  muqueuse  ,  très-ri.lées  quand  elles  sont  vides  ,  mais  qui  étant  goullées  par 
un  corps  quelconque  ,  prennent  une  f(^rme  ovale  ,  et  paroissent  avoir  dans  le 
marsouin  ,  chacune  la  capacité  d'un  bon  verre  à  boire.  Ces  deux  poches  sont 
couchées  sous  la  peau  en  avant  des  narines.  Elles  donnent  toutes  deux  dans  une 
cavité  iutcrmé'^iaire  placée  immédiatement  sur  les  narines  ,  et  qui  communique  au 
dehors  par  une  fente  étroite  en  forme  darc  de  cercle  ,  qui  a  au  plus  u n  pouca 
de  corde. 

Des  fibres  charnues  très-fortes  ,  forment  une  expansion  qui  recouvre  tout  le 
flessus  de  cet  apT'areil  ;  elles  viennent  en  rayonnant  de  tout  le  pourtour  du 
crâne  se  réunir  sur  les  deux  bourses  qu'on  vient  de  décrire,  et  peuvent  les 
comprimer  avec  violence. 

Ces  organes  étant  maintenant  bien  connus  ,  on  peut  expliquer  aisément  la 
formation  des  Jets  d'eau.  Le  cétacé  prend  dans  sa  bouche  une  certaine  quantité 
d'eau.  Il  meut  se';  mâchoires  et  sa  langue  comme  s'il  vouloit  l'avaler  ,  mais  en  fermant 
son  pharynx ,  il  la  force  à  reFnonter  dans  le  canal  des  narines ,  et  il  a  accélère 


(28    ) 

son  mOnvement  en  contractant  successivement  les  fibres  annullaires  de  ce  «anal , 
et  sur-tout  sou  sphincter  ,  dans  un  degré  suffisant  pour  qu'elle  puisse  soulever 
la  valvule  supérieure  ,  et  aller  distendre  les  poches  placées  au-dessus.  L'eau  peut 
y  rester  jusqu'au  moment  où  l'animal  veut  produire  un  jet.  Alors  il  comprime 
subitement  les  poches  par  le  moyen  des  muscles  qui  les  couvrent ,  et  il  n'y  a 
rien  d'étonnant  que  deux  grands  verres  d'eau  forcés  de  sortir  subitement  par 
une  ouverture  très-étroite ,  le  fassent  avec  assez  de  vitesse  pour  s'élever  à  8 
ponces  ou  même  un  pied  de  hauteur  ,  comme  les  voyageurs  l'assurent  du  dauphia 
et  du  marsouin. 

S'il  est  vrai,  comme  quelques  autres  le  disent,  que  les  baleines  élAvent  l'eau 
jusqu'à  3o  ou  40  pieds,  il  faudra  leur  supposer  d'autres  pioportions  entre  les 
l'orihce  et  des  muscles  constricteurs  plus  puissans  ;  mais  nous  devons  attendre 
que  lobservation  nous  ait  instruits. 

Nous  voyons  clairement  ,  d  après  ce  qui  précède  ,  pourquoi  le  caaal  des  narines 
n'a  pu  servir  à  l'odorat  ,  si  lu  membrane  qui  le  revêt  eût  été  aussi  tendre  et 
aussi  sensible  que  noire  membrane  pituitaire,  l'eau  les  traversant  avec  cette  vio- 
lence ,  eût  causé  à  l'animal  une  douleur  plus  forte  encore  que  celle  que  nous 
ressentons  ,  lorsqu'il  passe  dans  les  nôtres  quelques  gouttes  de  fluide. 

Reste  à  savoir  quels  peuvent  être  les  usages  de  ces  jets  ,  qui  se  sont  trouvés 
assez  importans  pour  entraîner  une  si  grande  exception  aux  loix  ordinaires  des- 
rapports naturelles  ,  exception  qui  va  jusqu'à  l'anéantissement  dune  des  paires 
de  nerfs  ,  qui  sont  au  nombre  des  choses  les  moins  vuriables  dans  toute  l'écononùe 
animale. 

Klein  a  prétendu  que  le  daupiiin  jouissoit  du  sens  do  l'odorat  .  par  le  moy?ii 
de  certaines  fossettes  nerveuses  creusées  sur  le  bout  du  nmseau.  Ce  seroifnt  d»  s. 
espèces  de  narines  semblables  à  cilks  des  poissons  qui  se  trouveroieut  ici  con- 
jointement avec  des  narines  ordinuires  de  uiaïuuiiFèies  ,  et  comme  leurs  suppléans» 
Cette  marche  n'est  guères  celle  d  la  nature  ,  et  effectivement  ,  le  C.  C.  n'a  rien, 
trouvé  de  semblable  dans  le  dauphin  ui  dans  le  nâkrsouin, 

Cependant ,  le  C.  (].  ne  coni  lut  pas  ,  comme  Huuter  ,  que  le  dauphin  et  le 
marsouin  n'outaiuliiint  pas  du  tout.  Ce  célèbre  anatomiste  anglais  prétend  n'avoir 
troivé  d'organe  de  1  odorat  que  din'-  deux  espèces  de  baleines  ^  encore,  dit-il  , 
il  réjide  dans  des  cavités  particulières  éc.irtées  du  canal  que  l'eau  suit. 

Ce  sont  précisément  de  semblaliles  cavités  que  le  C.  C.  a  découvertes  dans  Je 
marsouin.  Sous  l'orliiie,  entre  l'oreille  ,  l'ad  et  le  crâne,  est  une  espèce  de 
sac  très  irrégidier  ,  r'V'tu  en  dedans  d'une  membrane  noirâtre  ,  nmqueuse ,  trèsr- 
ten'lre.  Il  est  maintenu  par  une  ceilulosité  très-ferme  ,  et  se  prolonge  en  difierens 
sinus  éga  ement  meudiraneux  qui  se  collent  aux  os.  La  trompe  d'Eustache  et  le 
Beif  maxillHire  supérieur  iraveisent  ce  sac.  Lui  -  uiême  comnmnique  avec  les 
narines  [.ar  un  canal  qi.i  se  glisse  entre  les  deux  ailes  du  sphénoïde,  et  avec  les 
sinus  frontaux  pas  un  autre  qui  remonte  au-devant  de  l'orbite.  Le>  sinus  fron- 
taux n'ont  point  do  communication  immédiate  avec  la  cavité  nazaie.  Ccpeiidaut^ 
on  sait  qu'ils  soni  d'une  grande  importance  dans  l'organe  de  1  odorat  ,  ainsi  que  les 
sinus  maxilla  res  ,  et  que  l'étendue  des  uns  et  des  autres  augmente  daus  les  ani- 
maux en  raison  de  la  force  de  ce  sens. 

Le  sac  que  nous  venons  de  décrire  ,  et  qui  paraît  tapissé  d'une  sorte  de  mem- 
brane pituitiiire  ,  ne  rempaceroit  -  il  point  les  sinus  maxibaires  ,  it  n'auioii  -il 
point  ici  avec  les  sinu-.  frontaux  seulement  ,  la  faculté  qu'il  pi.rlage  dan-  les 
autres  quadrupèdes  ,  avec  uûe  muiiimde  de  lames  et  de  fosicltes  de  la  cavité 
nazale. 


(    29    ) 

11  est  vrai  qu'on  no  trouve  ici  que  des  nerfs  appartenans  h  la  cinquième  paire  ; 
mais  les  observations  de  Scarpa ,  lors  même  qu'elles  prouvercient  que  ce  nerf  ne 
sert  point  à  ce  sens  dans  les  animaux  qui  ont  la  première  paire  ,  prouveroient- 
elles  aussi  quil  n'y  peut  point  servir  dans  ceux  ou  la  première  manque  ?  Camper  , 
qui  no  connoisjoit  point  ce  sac,  et  qui  ne  trouvoit  aussi  dans  le  canal  ordinaire 
que  des  ramiiicatioi;s  de  la  cinquième  paire,  avoit  déjà  été  porté  a  croire  qu'elle 
y  remplaçoit  la  première  ,  mais  la  texture  de  la  membrane  ne  permet  pas  d'adopter 
son  opinion  quant  à  ce  lieu  là. 

I/ouverture  par  laquelle  ce  sac  communique  dans  les  narines,  est  garnie  d'une 
valvule  membraneuse  dnnC  le  bord  libre  est  dirigé  en  liant.  11  paroît  qu'elle 
empêche  l'eau  d'y  enirer  ,  mais  qu'elle  permet  l'accès  à  l'air.  L'animal  ne  seroit 
pas  privé  pour  cela  de  sentir  les  substances  odorantes  contenues  dans  l'eau  , 
parce  que  ce  fluide  ,  après  avoir  tra\ersé  les  narines  ,  y  doit  laisser  des  vapeurs 
chai'gées  de  ces  substances,  et  que  ces  vapeurs  psiivent  pénétrer  dans  ce  sac 
conmie  l'air  extérieur.  Cette  conjecture  est  de  Hunier. 

l^i'g.  1.  n  la  Ianf;ue  ,  b  les  narines  postérieures  ,  c  le  pliariax  ,  d  le  larynx,  e  une 
corne  de  l'os  hyoïde  ,/^  le  cérato-glosse. 

Fig.  2.  a  le  d  s  us  du  crâne  découvert;  b  l'ouverture  extérieure  des  jets;  c  les 
e.Npans  o  is  muscu  laires  qui  s'étendent  sur  les  poches  . 

Fig.  3.  La  cavité  commune  et  une  des  poches  ouvertes;  n  ouverture  supérieure 
des  nar  nés;  b  poche  droite  ouverte;  c  pocha  gauche  gonilée ;  cid  seconde  couche 
des  expeniions  niuscuiaires..  C.   V. 

ARTS    MÉCANIQUES. 

Extrait  d'un  Mémoire  sur  la  nature  des  pierres  à  fusil  ,  et  l'art  de  les  tailler , 
par  le  C.  Dolomieu. 

Lauteur   décrit  dans  ce  mémoire,  l'art  fort  simple,   mais   fort  peu  connu,  de      Instittit] 
tailler  les    pierres    à   fusil  ;    il    entre    awparjvant   dans  quelques    détails    sur   les       national- 
caractères  physiques  ,   la  nature  chimicjue  et  le  gissemeut  du  silex  dont  on  fait 
ces   pierres. 

Toutes  les  pierres  du  genre  silex  ,  telles  que  les  agates  ,  les  calcédoines  etc.  , 
ne  sont  pas  propres  à  doiiner  des  pierres  à  fusil  ,  et  même  parmi  les  variétés  des 
silex  communs  ,  auxquelles  on  donne  sou\ent  ce  nom  ,  toutes  ne  peuvent  pas 
également  recevoir  la  taille  ,  colles  qui  en  sont  susceptibles  paroissent  même  être 
assez  rares  ,  et  ne  se  rencontrer  que  dans  les  connnunes  de  Meni  ,  de  Coufi  et 
de  Ly  ,  département  du  Cher.  Les  silex  propres  à  donner  de  bonnes  pierres  à 
fusil,  doivent  être  demi  -  tr-insparens  ,  d'une  teinîe  uniforme,  janne  dti  miel  ou 
no  râtre  ,  d'une  forme  presque  globuleuse,  et  peser  depuis  une  jusqu'à  20  livres 
au  plus.  Leur  cassure  doit  être  lisse  ,  égale  ,  légèrement  concho'ide.  Ce  genre  du 
cassure  est  la  propriété  .  ssv-niiclle  du  cetle  variété,  c'est  à  elle  qu'elle  doit  la 
faculté  de  se  laisser  tailler. 

Les  cailloux  qui  remissent  ces  qualirés  sont  les  meilleurs  ;  les  ouvriers  les 
nomment  cailloux //flrtcj  ;  les  taoh.  s  ,  les  t'ntes,  lesgeod.s  mai;  nielonérs  ou 
crystallisées  qui  s  y  rencontrent  quelquefois,  sent  regardées  comme  des  imper- 
fections. 

La  dureté  du  silex  pjromaque  est  supérieure  à  celle  du  jaspe ,  et  inférieure  à 


(  3o  ) 
celle  fies  agates  et  des  calcédoines.   Ce  silex  est  le  plus  fragile  des  espèces  de  ca 
genre. 

Exposé  long-temps  aux  intempéries  de  l'air ,  il  perd  un  peu  de  son  poids  , 
et  n'est  plus  susceptible  d'être  taillé  ;  il  donne  à  la  (iisiillarioii  un  peu  d'acide 
carbonique  ,  et  environ  0,03  de  son  poids  d'eau.  Le  C.  Dolomieu  regarde  cette 
eau  comme  essentieille  à  la  composition  des  silex. 

Des  silex  de  la  Rocliegiiyon  ,  analysés  par  les  CG.  Vauquelin  et  Dolomieu  ,  ont 
donné  les  résultats  suivans  : 

cj  parties  blancIiAtres       parties         écorce  blanche 

"     '  qui  forment  tatlies.      opaques.  sur 8i  grains. 

Silice 97.     .      .      .       5)8.       .      .     .     97.      ...       jo 

Alumine  et    oxide  de  fer.    1....  i.        ...        i....  i 

Carbonate  de  chaux.    .     .     o.      .     .     .  3.        ...       5.      .     .     .         8 

Perte 2.     .     .     .  o.        ...       o.     .     .     .  o 

100  101  io3  79 

Les  silex  pyromaqiiei  se  trouvent,  comme  ou  le  sait,  en  couches  ,  et  quoiqiis 
disposés  en  rognons  isolés  ,  ds  figurent  des  bancs  horisontaux.  Ces  bancs  ne 
sont  pus  tous  d'une  nature  propre  à  donner  facilement  des  pierres  à  fusil  ,  et 
souvent  ,  dans  une  vingtaine  de  couchas  ,  il  ne  s'en  trouve  qu'une  qui  possède 
les  qualités  requ'S;  s  pour  cet  usage.  Ces  couches  sont  suivies  par  des  excava- 
tions souterraines. 

Les  procédés  de  la  taille  des  pierres  à  fusil ,  consistant  particulièrement  dans 
une    habitude  de  manipulation  ,  sont  assez  difficile  à  décrire  brièvement. 

Les  instrumens  de  l'ouvrier  sont,  ]°.  une  petite  masse  de  fer  et  non  d  acier, 
du  poids  de  deux  liv.  environ  ;  2".  un  petit  marteau  à  doux  pointes  (  fig.  7.); 
Z".    un  instrument  nommé  roulette    (  £g.  6.  )  ;   c'est  un  petit  cylindre  de  fer  de 

4  pouces  de  diamètre  ,  et  tle  4  à  5  lignes  d'épaisseur  ,  portant  dans  son  centre 
un  petit  manche  de  bois  ;  4"-  un  ciseau  de  menuisier  de  2  pouces  de  large  , 
implanté  dans  un  bloc  de  bois. 

Les  opérations  de  la  taille  consistent  ,  1".  k  rompre  le  bloc  avec  la  mas';e  en 
morceaux  d'une  liv.  et  demi  en",  iron  ,  et  à  surface  plane  ;  2".  à  fendre  ou  écail  er 
le  caillou  ;  c'est  la  principaie  opération  de  l'art.  Son  but  est  de  détacher  ,  par  la 
percussion  ,  des  écailles  longues  et  minces  ,  (  fig.  4-  )  présentant  une  face  plane  , 
et  une  autre  à  deux  ou  trois  plans  inclinés.  Cts  écailles  laissent  sur  la  pierre  ,  dans 
le  lieu  qu'elles  occupoient,  des  espaces  allongés  légèrement  concaves  ,  A,  fig.  5  , 
terminés  par  àiwa  lignes  un  peu  saillanr(s  B  H,  et  à  peu -près  droites.  Ce  sont 
ces  hgnes  que  l'on  cherche  à  placer  dans  le  milieu  des  écailles,  que  l'on  détache 
en  frappant  avec  le  marteau  sur  les  angles  C  ,  formés  par  les  arêtes  B.  La  troi- 
sième opération  est  celle  d«   faire  la   pi«ire.  On  distingue   dans   la  pierre  à   fusil 

5  parties  :  1  ,  la  nièclie  ,  piirtii;  ant'''7ieure  qui  se  termine  en  biseau  trancliant  ; 
2  ,  les  flancs  ou  bords  latéraux  irréguliers  ;  5  ,  le  talon  ,  partie  opposée  à  la  mèche; 
4  ,  le  dessous  de  l,i  pierre  uni  et  un  peu  convexe  :  5,  l'assis,  petite  face  supé- 
rieure placée  entre  le  talon  et  l'arrête  qui  termine  le  biseau.  Pour  donner  à  la 
pierre  la  forme  convenable  ,  on  appuyé  l'éoaille  sur  le  tranchant  du  ciseau  ,  et 
à  petits  coups  de  roulette  ,  on  la  cou[ie  avec  une  ass'  z  grande  précision.  Oa 
i'aic  ainsi  les  flancs  et  le  talon.  L'ojiération  de  faireune "pierre  ne  prend  pas  une 
minute.  Le  plus  gros  bloc  fournit  au  plus  5o  pierres  à  fusil:  il  y  a  en  générai 
beaucoup  de  déblais.  A.  B. 


NATIONAL. 


{  3i  ) 

CHIMIE. 

F.xtrait d'un  Mémoire  sur  la  nature  de  l'alun  du  commerce  ,  et  sir  l'existence 
de  la  potasse  dans  ce  sel ,  par  le   C.   Vauquelin. 

On  sait  depuis  long-temps  que  la  potasse  est  nécessaire  jiour  obtenir  l'alun  Iiien  Institut 
crystallisé  ,  sur-tout  dans  le  traitenuînt  des  eaux-mères.  On  fierisf^it  quo  l'effet 
de  l'alkali  se  bornoit  à  saturer  l'excès  d'acide  qui  met  toit  obstacle  à  la  crystallisa- 
tio.T  de  l'alun.  Cependant  ,  la  remarque  faite  par  Fergman  ,  que  la  soudi  <.t  la 
chaux  ,  cmp'oyées  au  lieu  de  potasse  ou  d'ammoniaque  ,  ne  favorisoieni  point  la 
crystallisatioa  de  ce  sel  ,  auroit  dû  faire  changer  d'opinion  sur  la  manière  d  agir 
de  ces  deux  derniers  alkalis. 

En  effet  ,  si  les  alkalis  n'avoient  pour  objet  que  d'en'ever  aux  lessives  alumi- 
neuses  l'excès  d'acide  que  l'on  sait  y  exister  ,  il  est  évident  que  toute  autre  niaîière 
qui  absorberoit  cet  acide  ,  pourroit  servir  au  même  usage. 

Le  C.  Vau(juelin  a  fait  dissoudre  de  l'alumine  pure  ,  dans  de  l'acide  sulfurique 
également  pur  ,  et  après  avoir  fait  évaporer  plusieurs  fois  de  suite  et  à  siccité  , 
pour  enlever  la  pins  grande  partie  de  l'acide  sulfurique  surabondant,  il  a  essayé 
de  faire  crystalliser  la  dissolution  ,  mais  il  n'a  pu  obtenir  qu'un  magma  rempli 
de  lames  crystaliines  ;  mais  par  l'addition  d'une  dose  convenable  de  potasse,  cette 
liqueur  a  donné  de  l'alun  crystallisé  ,  et  point  de  sulfate  de  potasse. 

La  soude  n'a  pas  donné  les  mêmes  résultats  ,  mais  l'ammoniaque  et  les  sulfiite* 
d'ammoniaque  et  de  potasse  ,  même  avec  un  excès  d'acide  ,  ont  déterminé  la  for- 
mation de  véritable  alun  dans  une  auîre  jiortion  de  la  môme  dissioîution  d'alumin» 
pure. 

Les  aîuns  du  commeree  ,  Siiumis  à  l'.malyse  ,  ont  tons  donné  de  la  potasse  oii 
de  l'ammoniaque  ,    et  s  lUveni   l'une  et  l'aurre. 

On  sait  depuis  long-temps  qu'eu  faisant  bouillir  de  l'alun  sur  de  l'alumine  pure,. 
on  obtie  :t  du  sulfate  d'alumine  saturé  de  sa  terr.'.  Le  citoyen  Viiuquelin  a  re- 
connu que  cet;e  co.ubinaison  n'avoit  lieu  qu'à  chaud.  Au  bout  d'un  certain  tenms 
tout  se  précipite  ,  et  la  liqueur  ne  donne  plus  de  traces  de  sel.  En  redis- olvant 
le  précipté  dans  l'acide  sulfurique,  on  obtient  des  crystaux  d'alun;  ce  qui  fait 
Voir  que  la  potasse  et  l'ammoniaque  s'étoieut  précipitées  avec  l'alumine  ,  etformoient 
avec  l'acide  sulfurique  un  sel  terreux  ,    insoluble  et  insipide. 

De  tout  ce  qui  précède  ,  le  citoyen  Vauquelin  conclud  ,  i».  que  ce  n'est  pas  , 
du  moins  dans  le  plus  grand  nombre  de  circonstances,  l'excès  d'acide  qui  empêche 
l'alua  de  crystalliser  ;  mais  ijien  le  défaut  de  la  potasse  ou  de  l'ammoniaque 
nécessaire  pour  constituer  avec  l'alumine  et  l'acide  sulfurique  uu  véritable  sel 
triple  ,   qui  est  l'alun  du  commerce. 

2.0.  Que  le  sulfate  de  potasse  peut  servir ,  comme  la  potasse  pure  ,  pour  faire 
crystaliser  l'alun  ,  et  qu'il  a  encore  l'avantage  ,  sur  cette  dernière  ,  de  ne  point 
précipiter  d'alumine  lorsque  les  lesssives  ne  contiennent  pas  réellement  un  excès 
d'acide  liîre  ;  mais  dans  ce  dernier  cas  ,  fauteur  conseille  l'usage  de  la  potasse  ordi- 
naire ,  ainsi  que  dans  celui  ou  les  eaux-mères  contiennent  de  l'oxide  rouge  de  fer 
en  dissolution. 

3".  Que  l'alumine  pure  ne  peut  être  employée  au  traitement  des  eaux-mères  > 
comme  Bergman  le  propose  ,  puisque  lom  d'aider  à  la  crystallisatioa  ,  elle  occa- 
sionneroit  la  décomposition  d'une  partie  de  l'alun  déjà  formé. 

40.  Que  beaucoup  de  mines  d'alun  doivent  contenir  de  la  potasse  ,  puisque 
l'on  obtient  souvent  de  l'alun  tout  formé  par  la  première  crystallisation  des  eaux- 
mères  ,  sans  additioa  d'alkali. 


soc.    PIIILOM. 


Soc.     MEDICALE 
B'iiiMULATION. 


(   32   )       _ 

r  5".  Que  toutes  les  pierres  qui  traitées  par  l'acide  fulfurîque  ;  donneront  de  l'alun 
parfait  sans  addition  de  potasse  ,  contiennent  cet  alkali ,  car  il  est  peu  vraisem- 
blable que  l'ammoniaque  qui  seul  pourroit  produire  le  même  effet ,  existe  dans 
les  pierres.  La  quantité  d'alun  indiquera  tout  de  suite  celle  de  la  potasse. 

H.  V.  C.  D. 

Analyse  de  la  cejlanite  ,    par  le  C.   H.   V.  Collet -Descotils. 

La  ceyianite  est  une  pierre  qui  crystallise  en  octaëdre  ,  dont  quelquefois  les 
arrêtes  sont  tronquées.  Sa  fi^rme  j^rimitive  est  l'octaèdre  régulier.  Sa  pesanteur 
spécifique  ,  d'après  le  C.  Hauy  ,  est  de  3,793 1.  Elle  raie  le  quartz  ,  sa  cassure 
est  vitreuse  ;  en  masse  elle  paroît  noire  ,  opuqne  ,  quelqiiefois  elle  est  demi-trans- 
parente et  d'un  blond  de  silox.  Ses  fragmens  minces  sont  demi  -  transparens  et 
d'un  vert- foncé;  en  poudre  fine,  sa  couleur  est  d'un  gris-verdâtre  ;  et'le  n'est 
point  électrique  par  la  chaleur  ;  elle  est  absolument  infusible  au  chalumeau  ,  et 
ne  paroît  pas  même  être  attaquée  par  le  borax. 

La  ceyianite  (  Lametherie  ,  Théorie  de  la  terre,  T.  1.  p.  Sgg)  se  trouve  parmi 
les  tourmalines  roulées  de  Ceylan. 

Il  résuite  des  expériences  du  C.  Descotils  ,  que  cette  piei-re  est  composée  sur 
cent  parties:  de  silice....  0,02  —  alumine....  o,G8  —  magnésie....  0,12 —  oxide  de 
f«r....  o,iG.  Total  98.  Il  y  a  donc  eu  0,02  de  perte.  On  peut  conclure  ,  d'après 
cette  analyse,  dit  l'auteur,  1° .  que  l'alumine,  la  magné.sie  et  l'oxide  de  fer, 
peuvent  se  combiner  assez  intimement  jiour  acquérir  une  dureté  plus  considérable 
qu«  celle  du  quartz  ;  2".  que  Cfs  trois  substances  ne  se  sprvent  pas  toujours  réci- 
proquement de  fondant  ,  puisque  la  ceyianite  est  parfaitement  infusible.     A,  B.  . 

ART     DE     GUÉRIR. 

Fait  de  mcdcclne  morale ,  par  Ze  C.  Moreau. 

Un  militaire  ayant  reçu  au  bras  un  coup  de  feu  qui  lui  en  avoit  fracturé  l'os,  n« 
fat  porté  dans  un  hospice  qu'au  quatrième  jour,  lorsque  Aé]a.  la  gangrène  exerçoit 
ses  ravages.  L'amputation  est  aussitôt  pratiquée.  L'état  du  malade  n'est  point 
alarmant  les  premiers  jours  ;  mais  au  sixième  ,  il  se  fait  un  changement  subit. 
Jusques-là  le  sentiment  de  ses  douleurs  avoit  occupé  uniquement  le  blessé  ;  alors 
des  idées  inquiétantes  et  cruelles  ponr  un  père,  viennent  se  présenter  à  son  ima- 
gination. 11  devient  sombre  ,  mélaHColique  ;  les  noms  de  sa  ftmme  ,  desesenfans, 
6ont  les  seuls  qui  lui  échappent  ;  il  les  prononce  avec  rexpr.ssion  d'une  sensibilité 
extrême.  La  lièvre  s'allume,  les  bords  de  la  plaie  se  renversent;  tous  les  symp- 
tômes prédisent  une  fin  prochaine. 

Un  citoyen  de  garde  à  l'hospice  est  frappé  ,  en  parcourant  les  salles,  de  l'état 
de  tristesse  peinte  sur  la  fig-nre  de  ce  malheureux;  il  s'approche,   interroge;   se» 

paroles  cnmpàtissantes  attirent   la   confiance  du   militaire.    Il  est  instruit il  a 

promis  d'avoir  soia  de  la  famille  du  blessé  ,  de  la  recueillir  chez  lui.  Dès  ce 
moment  le  plus  heureux  changement  se  manifesse  ;  le  poulx  se  développe  ;  l'apétit 
revient;  la  plaie  présente  toutes  ses  phases  ,  et  se  cicatrice  bientôt. 

Médecins  ,  vous  avez  vu  le  mal  ,  vous  connoissez  le  remède  :  sachez  l'employer 
au  besoin  !  C  D. 


De   l'Imprimerie  de   Du   Pont,  rue   de  l'Oratoire. 


/J////  ■  t/kr    Scie/ice^  .  N°  4 


/]y.^. 


Fu/.3 


Fu/.  S 


jr^.Û. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ   PHILOMATHIQUE. 

PARIS.     Thermidor,    an  5  de  la  république.    (Août  1797.) 


N».    5. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  les  salamandres  de  France,  par  le  C.  Latreille. 

X-J  AUTEUR,  après  avoir  observé  avec  soin  les  différentes  salamandres  de  ce  pays ,     Institut 
dans  les  chaneeniens  qu'elles  subissent  par  l'âge  ,  ou  dans  ceux  qu'elles  doivent  au 

»      '•►  ■    J       1-  '.    Ll?  ..       •  V  .  ^1       •  ■'   1  NATIONAl.4 

sexe,  et  s  être  appuyé  de  lanatomie^   établit  trois  espèces  et  plusieurs  yaneiés, 
savoir  : 

i**,  La  salamandre  terrestre  a  4  doigts  aux  pattes  antérieures  ,  5  aux  postérieures; 
à  queue  arrondie  courte  ,  à  corps  chagriné,  noir  en  dessus  avec  deux  bandes  jaunes 
dorsales,  longitudinales,  interrompues;  livide  et  tacheté  de  jaune  pâhî  en  des:?ous. 

La  queue  est  plus  courte  que  le  corps  ;  elle  peut  faire  jaillir  à  une  assez  grande 
distance  l'humeur  laiteuse  qui  transude  de  son  corps. 

2°.  La  salamandre  des  marais  (  Lac.  palustr's  Linn.  Sal.  à  queue  plate.  Lacep) 
à  4  doigts  aux  pattes  de  devant,  5  aux  postérieures,  à  queue  trè^-coinpriniée  , 
moyenne  ,  avec  une  raie  blanche  de  chaque  côté  ;  à  corps  chagriné,  maibré  de 
yerd  et  de  noir  en- dessus  ,  livide  et  pointillé  de  blanc  en  dessous. 

C'est  notre  plus  grande  espèce.  Sa  queue  est  presque  aussi  longue  que  le  corps 
membraneuse  et  tranchante  dessus  et  dessous  ;  une  crête  membraneuse  festonnée 
règne  le  long  du  dos  du  mâle. 

Le  C.  Latreille  n'a  jamais  trouvé  cette  espèce  dans  l'eau,  et  ne  lui  a  point v 
d'ouies  même  dans  sa  première  jeunesse;  elle  est  alors  d'un  gris  fauve  en  dessus 
et  sur  les  côtés  ,  avec  une  ligne  noire  ondée  à  chaque  côié  du  corj)s,  et  sa  queue 
n'a  point  de  tranchant  membraneux.  L'auteur  pense  que  c'est  ce  premier  état 
dont  Linné  a  fait  son  lacerta  vulgaris ,  du  moins  celui  de  la  i'"«.  édition  du  fauna 
suecica.  Cette  salamandre  se  répand  dans  les  chemins  et  dans  les  allé^-'s  lorsque  le 
temps  menace  de  pluie.  A  mesure  qu'elle  croît ,  ses  couleurs  se  rembrunissent  ; 
son  corps  a  déjà  celles  qu'il  doit  avoir  ;  le  bord  inférieur  de  sa  queue  et  son  épine 
du  dos  sont  d'un  rouge  d'orange.  Dans  ce  second  état  notre  salamandre  a  été 
considérée  comme  espèce  distincte  et  nommée  par  Gnielin,  lacerta  lacustris  ;  "par 
Laurent! ,  triton  carnifex  ;  et  par  Dufa'i ,  seconde  espèce  de  salamandre  aquatique. 
Quant  à  la  première  espèce  de  Dufaï ,  et  au  lac.  palustris  de  Linné,  c'est  cette 
espèce-ci  dans  son  dernier  état,  lorsqu'elle  est  propre  à  la  génération. 

3".  La  salamandre  palmipède  ;  à  4  doigts  aux  patte_^  antérieures .  5  aux  pos- 
térieurs; à  queue  longue  comprimée,  terminée  brusquement  en  pointe;  à  corps 
lisse  d'un  gris  verdàtre  en  de  sus  ,  marqueté  de  noirâtre,  blanc  en  dessous  avec 
une  ligne  au  milieu  jaunâtre.. 

La  carène  dorsale  du  mâle  est  courte ,  obtuse ,  et  accompagné  de  chaque  côté 
d'une  plus  petite.  Les  doigts  sont  réunis  par  un  membrane.  C  est  le  lacerta  aqiia- 
tica  de  Linné ,  et  la  troisième  espèce  de  Duf.iï.  Elle  subit  une  métamorphose  ana- 
logue à  celle  des  grenouilles,  et  a  dans  son  état  de  têtard  des  franges  ou  branchies 
aux  deux  côtés  du  cou  ;  elle  ne  sort  presque  jamais  de  l'eau.  C  V. 


(  34) 
Extrait  d'une  dissertation    sur  l'organe  de  l'odorat  dans  les  insectes  par  le 

Cit.    DUMER.IL. 

Soc.  piiiiOM.  ^^*  insectes  joiiiss^nt  du  sens  de  l'odorat.  Un  grand  nombre  de  faits  connus 
de  tous  les  naturuliste»  prouve  incoutestabienient  que  tous  possèdent  ce  sens  d'une 
manière  plus  ou  moins  exquise.  Nous  n'avons  pas  besoin  de  rappeler  que  de  la 
viande  qui  commence  à  pourrir  ,  enveloppée  et  cachée  ,  attire  les  mouches  qui 
ne  peuvent  la  voir  ,  que  ces  mêmes  insectes  pondent  leurs  œufs  sur  la  serpen- 
taire (  arum  dracunculus  L.  )  fronqîés  par  l'odeur  cadavéreuse  de  cetie  plaute  ; 
que  les  guèpe'>  volent  continuellement  autour  des  barils  qui  contiennent  le  miel, 
guidées  uniquement  par  l'odeur  fie  cette  matière  sucrée.  11  restoit  à  déterminer  le 
siè^e  de  ce  sens,  et  la  plupart  des  naturalistes  ou  s'étoient  trouipés  sur  la  place 
qu'ils  lui  assignaient,  ou  avouoient  leur  ignorance.  LeC.  Dumeril  va  chercher  les 
oritanes  de  l'odorat  ou  plutôt  le  siège  de  cette  sensation  d.ins  le  lieu  où  elle  s'est 
trouvée  jusqu'à  présent  chez  tous  les  animaux  qui  vivent  dans  l'air,  c'est-à-dire, 
à  l'entrée  des  organes  de  la  respiration.  L'air  chargé  des  particules  odoraritfs  en 
pénétrant  dans  les  trachées  dtis  insectes,  doit  faire  éprouver  aux  nerfs  multipliés 
qui  les  tapissent  les  différentes  sensations  que  sont  susceptibles  de  produire  les 
émanations  qu'il  contient ,  c'cst-à-dire,  attirer  ou  repousser  ces  animaux  selon  que 
les  odeurs  sont  pour  eux  ai^réables  ou  rebutantes.  11  n'est  pas  nécessaire  pour 
cela  d'un  appareil  ou  d'un  organe  particulier  ,  et  toutes  les  sensations  même  les 
plus  délicates  étant  l'effet  d'un  toucher  plus  ou  moins  perfectionné,  la  nature  n'a 
eu  qu'à  multiplier  les  nerfs  de  la  partie  qui  doit  le  recevoir.  C'est  ainsi  que  Ion 
trouve  à  l'enirée  de  l'organe  de  la  respiration  des  animaux  à  poumons  un  mem- 
brane tapissée  d'une  multitude  de  nerfs  destinés  à  percevoir  le  toucher  des  molé- 
cul«s  extrêmement  tenues  des  corps  odorans.  Or  la  membrane  qui  revêt  la  tra- 
chée des  insectes  et  la  t;rande  surface  que  présente  cette  membrane  floit  la  rendre 
susceplilile  d'un  sentiment  au  moins  aussi  délicat  que  celui  de  la  membrane  pi- 
tuitaire  des  autres  animaux. 

A.  B. 
PHYSIQUE. 

Observations  sur  les  aimans  naturels  ,  par  le  C.   Haut, 
o  „  „.  Les  minéralocistes  ont  regardé  comme  une  espèce  particulière  de  mine  de  fer, 

OOC.  PIULOM.  ,.,  ^,         .  ^      Il  ■         1         .  ^    .,     ' 

qu  ils  Ont  conimee  aimant,   celle  qui  a  les  deux  ]joles  magnétiques. 

Delarbre  annonça  en   17SG  que  les  fers  spéculaires  de  Valois  ,  du  Puy-de-Dôme 

et  du  Mont-d  Or  avoient  deux  pôles  bien  marqués  (1).  Une  observation  semblable 

fut  faite  sur  un  cristal  octaèdre  de  fer  de  Suède  ou  de  quelqu'autre  endroit  (2).  Mais 

il   restoit  un  sujet  de  surprise  à  la  vue  de  tant  d'autres  corps  qui  renfeimant  une 

certaine  quantité  de  fer  à  l'état  métallique,  avoient  séjourné  si  long  temps  dans 

le  srin  de  la  terre,  sans  paroilre  avo.r  participé  à  l'action  qui  avoit  converti  les 

autres  en  aimans. 

(1)  Jour,  de  Pliys.  même  année  ,  aort ,  page  i  iQ  et  sniv.  Rome  de  l'Isle  avoit  déjà  dit  la  mène  chose, 
par  rapport  à  une  niine  de  de  fer  spécul.iiie  de  rbiLdelphie.Crystall.  t.  3.  p.   187,  noie  35. 

(2)  Le  C.  GiFud  (^hantians  avoit  aussi  reconnu,  il  y  a  plusieurs  années  ,  la  vertu  magnétique  dans  des 
petits  fragmens  de  plusieuis  espères  de  m  nés  en  ^ains  de  li  ci-devant  province  de  Franrbe-Coralé,  dans 
la  mine  de  fer  oclaëdie  de  1  isie  de  (  orse,  et  d.ais  un  s.ible  feirugineux  qu'd  avoit  rapporté  de  fet.  iJo- 
mingue,  et  il  a  pensé  d'après  ces  obseivations,  qu'il  coinmuniqui.it  à  la  soriéié  daus  une  lettre,  que  la 
Tenu  niagnéiique  étcit  beaucoup  plus  répandue  qu'on  ne  le  croit  commuuéuicm.  L.   C. 


(  35  ) 

Le  C.  Haiiy  a  entrepris  tout  récemment  <Ie  faire  des  expériences  pour  éclaircir 
ce  point  (le  physique.  Mais  en  employant  un  barreau  d'une  certaine  force,  connue 
on  le  fair  comniunéntent ,  pour  éprouver  le  mugnf'tisnie  ries  mines  de  fer,  il  pourrait 
arriver  que  des  coips  qui  ne  seroient  que  de  faibles  aimans  attirassent  indiffé- 
remment l''s  deux  pôles  du  barreau,  parce  que  dans  le  cas  où  l'on  présenteroit , 
par  exemple,  le  pôle  boréal  du  corps  soumis  à  l'expérience,  au  pôle  boréal  du 
barreau,  la  force  de  celui-ci  pourroit  détruire  le  mHgnétisme  de  1  autre,  et  de 
plus  le  faire  passer  à  l'état  contraire  ,  ce  qui  changeroit  la  repulsion  en  attrac- 
tion. Il  prit  donc  une  aiguille  qui  n'aroit  qu'un  ass<z  léger  degré  de  vertu,  sem- 
blable à  celles  dont  on  garnit  les  petites  boussoles  à  cadrans.  Dès  cet  instant  tout 
devint  aimant  entre  ses  mains.  Les  cristaux  de  l'isle  d'Elbe,  ceux  du  Dauphiné  , 
de  Framont ,  de  l'isle  de  Corse  ,  etc.  repoussoient  un  des  pôles  de  la  petite  ai- 
guille par  le  même  point  qui  atliroit  le  pôle  opposé. 

Il  vint  à  l'idée  de  ce  physicien  qu'il  pourioit  se  faire  qu'un  crysfal  à  l'état 
d'aimant  parut,  en  conséquence  de  cet  état  même,  n'avoir  aucune  action  sur  un 
autre  aimant.  Pour  vérifier  cette  conjecture,  il  substitua  à  l'iiiguille  le  barreau 
dont  on  se  sert  ordinairement ,  et  présenta  à  l'un  des  pôles  de  ce  barreau  un 
Cîistal  de  l'isle  d'Elbe,  par  le  pôle  du  même  nom.  Le  barreau  n'ayant  à-peu  près 
que  la  force  nécessaire  pour  détruire  le  magnétisme  du  pôle  qu'on  lui  présentoit, 
il  n'y  eut  ni  attraction  ni  repulsion  sensible  de  ce  côté,  tandis  que  le  même  pôle 
du  cristal  présenté  à  l'autre  pôle  du  barreau  faisoit  mouvoir  celui  -  ci.  On  voit 
par- là  qu'en  se  bornant  à  une  seule  observation  on  pourroit  en  tirer  une  conclu- 
sion très-oppo'ée  à  la   vérité. 

Il  restoil  à  dissiper  une  petite  incertitude  relativement  aux  résultats  que  l'on  vient 
d'énoncer.  Lorsqu'on  présente  un  morceau  de  fer  non  aimanié,  p.ir  exemple  une 
clef,  dans  une  position  verticale  ou  à-peu-près  ,  au  pôle  austral  d'une  aiguille 
aimantée  ,  ce  pôle  est  toujours  repoussé  par  le  bout  i..férieur  de  la  cl.jf ,  tandis 
que  le  même  bout  attire  le  pôle  boréal  (i).  C'est  l'effet  du  ma.nétisme  que  l'ac- 
tion du  globe  teirestre  communique  à  la  clef,  et  qui  est  si  fugitif,  que  si  l'on 
ren\erse  la  position  de  la  clef,  à  l'instant  les  effets  contraires  auront  lieu.  Mais 
on  ne  pou  voit  pas  dire  que  les  cristaux  soumis  à  l'expérience  fussent  dans  la 
même  circonstance  que  cette  clef,  soit  parce  que  leur  action  étoit  constante, 
quelle  que  fut  la  position  qu'on  leur  donnoit ,  soit  parce  qu'il  s'en  trouvoit  dont 
l'extrémité  inférieure  repoussoit  le  pôle  boréal  de  l'aiguille  et  attiroit  son  pôle 
austral. 

Ces  observations  sont  si  simples  et  si  faciles  à  faire,  que  si  elles  peuvent  avoir 
quelqu'intérèt  ,  c'est  vmiquement  parce  qu'elles  servent  à  généraliser  un  fait  dont 
on  avoit  jusqu'ici  resserré  l'existence  dans  des  limites  trop  étroites.  Il  en  résulte 
que  tous  'es  morceaux  de  f  i  enfouis  dans  la  terre,  qui  n'abondent  pas  trop  en 
oxii;ène  ,  ou  du  moins  la  tràa-griuide  partie,  sont  des  aimans  naturels  qui  seule- 
ment varient  par  leur  degré  de  force.  En  conséquence,  l'aimant  ne  doit  pus  former 
une  classe  à  part  eu  minéralo_,ie  ;  mais  il  conviendra  d'indiquer,  par  voie  d'anno- 

(l)  Je  suppose  ici  q-ie  l'observaiion  se  Casse  dans  nos  contrées..  De  plus  j'appelle  pdlc  austml  ce]u\  qui 
regarile  Je  nord,  et  prile  hoiéut  celui  qui  regarde  le  raidi.  Ces  Hénoininaii  jus  sont  fondées  sur  ce  fjue  ]e 
piemier,  ptir  exemple  ,  de  ces  deux  pôles  est  dans  l'ét.it  conlraire  à  relui  du  pôle  de  notre  globe  situé  dans 
la  partie  du  nord  Or,  ce  pôle  étant  le  véritable  pôle  boréal-fLu  jlnbe  ,  il  en  résulte  que  le  pôle  de  l'aignille 
qui  est  tourné  vers  iui  est  réellement  le  pôle  austral  de  cette  aiguille,  le  même  raisonnement  s'applique  k 
l'autre  pôle  de  l'aiguille.  Vo)cz  les  lecuus  de  1  école  normale  ,  t.   VI ,  pag.  192  et  k^Z. 

{Nijte  de  l'auteur). 


Soc.    PHILO». 


Institut 
kational. 


(36) 
tation ,  les  variétés  dont  les  forces  aimantaires  agissent  avec  le  plus  d'énergie.  Il 
sera   bon    aussi  d'ajouter  ,   dans  le   nécessaire  du  naturaliste  ,  une  petite  aiguille 
d'une  faible  vertu  ,  au  barreau  ou  à  la  grande  aiguille  dont  on  fait  communément 
usage  pour   essayer  le  magnétisme  du  fer. 

Sur  un  aimant  sans  déclinaison  ni  variation. 

M.  Berlinghieri  ,  professeur  de  physique  àPise,  et  correspondant  de  la  société 
lui  comnuinique  la  note  suivante. 

Un  journal  de  IVajiles  annonça  il  y  a  quelques  mois  qu'on  avoit  trouvé  en  An- 
gleterre le  moyen  de  faire  des  aiguilles  aimantées  qui  n'avoient  point  de  déclinai- 
son ,  et  dont  l'inclinaison  étoit  si  régulière  qu'on  pouvoit  s'en  servir  pour  découvrir 
les  latitudes.  On  ne  donnoit  aucun  renseignement  sur  la  manière  de  construire 
ces  aiguilles.  M.  Vassali  vient  de  publier  dans  les  opuscules  de  Milan  une  méthode 
pour  avoir  des  aimans  artificiels  dont  les  pôles  se  tournent  constamment  et  in- 
variablement vers  les  pôles  du  globe.  Il  faut  pour  cola  que  le  fer  qu'on  veut  ai- 
manter au  lieu  d'avoir  la  forme  d'une  aiguille  ait  celle  d'une  ellipse.  Pour  suspendre 
convenablement  cette  ellipse  d'acier ,  on  fait  passer  par  son  plus  grand  diamètre 
une  lame  de  fer  au  milieu  de  laquelle  se  trouve  le  point  de  suspension  de  tout 
l'instrument.  Ou  aimante  les  deux  arcs  oppos.es  des  extrémités  de  ce  grand  diamètre 
à  la  manière  ordinaire,  et  on  place  cet  appareil  sur  une  méridienne.  Si  la  direc- 
tion de  ce  diamètre  est  la  même  que  celle  du  méridien  ,  il  n'y  a  plus  rien  à  faire; 
mais  si  elle  et  différente  on  ôte  par  les  méthodes  connues  assez  de  magnétiNme 
d'un  des  pôles  pour  que  la  direction  du  grand  diamèire  réponde  exactement  à 
celle  de  la  ligne  méridienne;  on  peut  ère  jùr  alors  que  les  deux  points  extrêmes 
du  grand  diamètre  de  l'ellipse  indiqueront  tonjours  les  pôles  sans  aucune  variation. 
M.  Vassali  a  observé  cet  aimant  pendant  onze  ans  sans  y  avoir  apperçu  la  u. oindre 
altération. 

Ces  expériences  intéressantes  méritent  d'être  répétées. 

Sur  une  nouvelle  manière  de  produire  un  froid    artificiel  considérable. 

M.  Ewerling-Sluuberg  annonce  au  C.  Guiton  qu'il  a  trouvé  un  moyen  simple 
de  produire  instantanément  et  sans  le  seroi  rs  d-  la  glaie,  un  froid  artificiel  con- 
sidérable. Ce  moyen  consiste  à  mêler  iasemble  l'étlier  mnriatique  et  l't  ther  sul- 
furique.  Ces  deux  liquides  se  lédiiisa.it  sur  ie-champ  en  ;  az  [lodu  sent  un  froid 
capabla  de  congeler  ie  mercure,  et  même  de  condens.  r  le  gaz  acide  nitreux  , 
réduit  déjà  à  un  p.  tit  vo.ume  par  une  compression  préalable,  et  à  l'amener  ainsi 
à  létat   liqui<le. 

On  trouve  diins  les  annales  de  chimie  (  n».  C6  ,  mes  idor  an  5  )  un  procédé  en- 
core plus  simple  ou  an  n  oins  plu"-  économique,  de  produire  sur -le  champ  et  à 
une  température  assez  éliiiért,  un  Iroi  I  ai  tificiel  considérable,  tantôt  en  employant 
de  la  glace  ou  de  la  neige  à  —  2".  taniôt  eu  eniplovant  de  l'eau  à  +  2".  Ce  proeédé 
est  dû  à  M  Lovvirs  ;  ce  chimisie  fmjîloie  à  cet  <  ffet  la  dissolution  de  potasse  crys- 
tallisée  ou  le  muriate  chaux.  Il  a  remarqué  que  .ousles  sels  déliquescents  a\  oient 
à  un  plus  ou  moins  haut  degïé  lu  piopt  été  de  produire  du  froid  par  leur  disso- 
lution dans  l'eiiu.  Nous  donnons  les  princip.ux  résultais  de  ses  expériences  ;  ils 
peuvent  eue  f  >rt  utiles  en  chimie  ,  en  pharuiHcic  et  dan-  les  usages  économiques. 

6  onces  de  crystaux  de  putasse  mè  es  avec  autant  de  neige  k  —  6°  produisi- 
rent uii  froid  de  —  340;  G  onces  de  mercure  versé  dans  ce  mélange  se  ct)nsoli- 
dèient  4  1  instant.  La  mèmi;  expérience  fut  répétée  plus  en  grand  dans  uu  local 


(37) 
où  la  température  ^toit  à  +  x&o  et  on  congela  12  livres  de  mercure.  12  onces  de 
muriate  de  chaux  produisirent  avec  six  onces  de  neige  à  une  température  de  —  2  {<> 
■un  froid  de  —  Sg",  «t  une  once  de  ce  sel  avec  la  luénie  quautité  de  neige  firent 
descendre  !«  tljermomètre  à  —  19».  i5  onces  ou  3  parties  de  muriate  dechiiux  sec 
mais  non  privé  de  son  eait  de  cryslallisation  ,  font  descendre  10  onces  ou  a  parties 
d'eau  de  la  température  de  -f-  2"  ^  ^  celle  de  —  i5°.  A.  li. 

CHIMIE. 

Extrait  d'un   mémoire  sur  le  camphre  et   l'acide  camphorique  ,  par  le  C. 

BoulLLOiN-LAGIVAIVGii. 

Les  alkalis  purs  (caustiques)  ne  paroissent  avoir  que  très-peu  d'action  sur  le     Institw 

«"î?'"'^-        ,,.•,-,•  1  V.  ^  ■  U  NATIONAL. 

L  action  de  1  acide  nitrique  sur  le  camphre  changeoit  cette  substance  en  un 
liquide  oleai;ineux  que  l'on  connoissoit  et  employoit  avec  beaucoup  d'inconvénienc 
en  médecine  sous  le  nom  d'huile  de  camphre.  Le  G.  Lagrange  propose  un  moyen 
d'obtenir  cette  huile  non  décompo.able  par  les  véhicules.  Il  mêle  le  camphre  pul- 
vérisé avec  six  parties  d'argile  en  poudre,  il  fait  du  tout  une  masse  avec  un  pou 
d'eau  ,  et  la  laisse  sécher  lentement.  En  la  distillant  à  un  feu  très-doux  ,  il  obtient  une 
huile  de  camphre  d'une  saveur  acre  et  d'un  odeur  aromatique,  volatile,  dis&o- 
luble  dans  l'alkool ,  devenant  dissoluble  dans  l'eau  et  savonneuse  avec  les  alkalis. 
11  reste  dans  la  cornue  du  carbone  et  de  l'alumine. 

Le  C.  Lagrange  a  répété  en  outre  l'expérience  ài=!  Kosegarten  ,  dans  laquelle 
ce  chmiste  a  obtenu  de  l'acide  camphorique  en  distillant  de  l'acide  nitriqu^i  plu- 
sieurs fois  sur  du  camphre.  L'acide  camphorique  cristalliss  très-bien  ,  il  s'efllt?urit 
à  l'air  ;  il  est  un  peu  dissoluble  dans  l'eau  ;  il  ne  décompose  que  les  niiiriates  et 
suUates  de  fer  et  ne  pr  cipiie  pas  l'eau  de  chaux.  Il  résulte  des  expériences  du 
C.  Bouillon-Lagrange,  la  coufiruiation  de  celles  de  Kosegarten  ,  des  connaissances 
plus  éteadue!.  sur  l'acide  caïuphoiique ,  et  la  preuve  que  le  camphre  est  une  huile 
volatile  rendui;  concrète  par  un  excès  de  carbone.  A.  15. 

JVite  sur  la  présence  de  la  strontiaiie  dans  le  sulfate  de  baryte. 

Le  C  Pelletier  a  découvert  dernièrement  dnns  le  sulfnte  de  baryte  (spath  pe- 
sant )  en  tables  opaques,  du  liartz ,  et  d^ns  ce'ni  de  i'njlngne  une  assez  grande 
quantité  de  strontiane.  En  les  iiailaat  a  la  manière  ordinaire,  i5  livres  du  premier 
lui  ont  fourni  5  onces  de  muriate  de  strontiane  ;  5  livres  du  second  lui  ont  donné 
deux  onces  de  muriate  de  strontiane.  11  cro  t  que  si  on  na  pas  rencontré  plus 
fréquemment  cette  terr"  dans  les  autres  sulfates  barytiques  c'est  qu'on  n'a  pas 
examiné  avec  assez  de  soin  I«s  dissolu'ions  muriatiques  que  Ion  obtient.  Comme 
le  muriate  de  strontiane  est  beaucoup  plus  soluble  que  ce  dernier,  il  reste  ea 
dissolution  daus  les  eaux-nières. 

H.  V.  C.  D. 
MÉDECINE. 

Jfutice  d'un  mémoire  du  C.   Sj\batier  ,  sur  des  morsures  Jaites  à  des  hommes  par 

des  chiens  enragés. 

On  ignore  encore  la  nature  de  la  rage  et  le  traitement  qui  convient  à  cette  ma- 
ladie ;  mais  comme  ses  symptômes  ne  se  manifestant  que  quelque  temps  après  la 
blessure  on  a  pensé  qr.'on  pourroit  s'opposer  aux  effts  funestes  qu'elle  produit, 
CD  détruisant  la  partie  qu'on  supposoit  imprégnée  du  virus. 


Soc.   PHILOM. 


Institut 

NATiONAL. 


(  58  ) 

Dès  1784  le  C.  Sabatier  avoit  communicjuë  à  Vacaâèmle  (7es  science";  un  exemple 
dn  succès  obtenu  par  ia  cautérisation.  Une  personne  mordue  par  un  chien  en  iS 
endroits,  et  la  plupart  des  plaies  Faites  à  nud  ,  fut  préservée  de  Ja  rage  p  r  ce  re- 
mède; tandis  qu'une  autre  personne,  à  laquelle  on  ne  l'avoit  pas  aj^pliqué  ,  périt 
de  cette  maladie,  quoiqu'elle  n'eut  été  mordue  qu'en  un  seul  endroit  et  par  le  même 
animal. 

Ce  mémoire,  que  nous  ne  voulons  qu'indiquer  ici ,  renferme  quatre  observations 
analogues  sur  l'efficaciié  du  proc-édé  curatif, 

Les  détails  de  ces  faits,  exposés  avec  méthode  et  décrits  avec  exactitude,  peuvent 
fixer  enfui  les  idées  sur  un  objet  aussi  important  ;  mais  il  est  impos-^^ible  de  les 
soumettre  à  l'analyse.  Le  meilleur  remède  à  employer  contre  la  rage  parolt  être, 
d'après  le  citoyen  Sabattier  ,  la  cautérisation  ou  le  retranchement  des  parties 
mordues, 

C.  D. 
C  O  IM  M  E  R  C  E. 

IÇote  sur  les  dents  d'éléplians  ,  par  le  C.  Swediaur. 

Soc.  PHiLOM.  Les  plus  grandes  dents  d'éléphans  qu'on  ait  vus  dans  le  commerce  depuis  plu- 
sieurs annéus  pesoient  172  livres  ;  en  général  elles  n'excèdent  guères  le  poids  de 
100  livres  ,  et  se  vendent  sur  le  j^ied  fie  26  à  28  livres  sterlings  le  quintal. 

On  distingue  dans  le  commerce  les  dents  en  dents  vivantes  et  en  dents  tombées, 
les  Anglais  croyant  généralement,  comme  on  le  croit  aussi  en  Afnqne  ,  que  les 
élé[>haîis  perd(;nt  leurs  dents  périodiquement  comme  plusieurs  espèces  de  cerfs 
perdent  leur  bois  :  néanmoins  il  n'y  a  poiut  de  preuves  de  cette  assertion.  A  An- 
^oie,  et  dans  d'autres  parties  da  l'Afrique,  ces  dents  se  trouvent  de  la  manière 
suivante  : 

Les  Naturels  du  pays  se  rendent  dans  certains  endroits  qu'ils  savent  ou  qu'ils 
présument  avoir  été  fréquentés  habituellement  par  les  éléphans  ,  et  dans  lesquels 
ils  espèrent  trouver  de  ces  dents  ,  qu'ils  pensent  s'être  détachées  spontanément, 
(jomme  l'herbe  ordinairement  fort  haute  dans  ces  endroits,  les  empécheroient  d'ap- 
perc'jvoir  les  dents  d'éléphans,  ils  y  mettent  le  feu.  Après  qu'elle  a  été  cou'-umée 
sur  un  espace  d'une  grande  étendue  ,  il  devient  facile  d'appercevoir  les  dents  parmi 
les  cendres.  Cette  manière  de  procéder  à  la  recherche  dt-s  dents  d'éli'phans  fait  que 
la  plupart  de  celles  qui  entrent  dans  le  commerce  portent  l'empreinte  du  ft*u ,  ou 
au  moins  celle  de  la  fumée.  Parmi  ces  dents  il  est  probable  que  quelques-unes  sont 
restées  sur  la  surface  de  la  terre  pendant  un  temps  considérable,  et  même  pen- 
dant plusieurs  siècles  ;  on  ne  met  cependant  point  de  différence  pour  la  valeur 
commercitile  entre  ces  dents  et  celles  qu'on  nomme  vivantes  ,  c  est-a-dire ,  qui  ont 
été  détachées  de  l'animal  par  les  chasseurs,  après  avoir  été  tué. 

Sur  la  véritable  contenance  des  mesures  de  capacité  en  usage  jusqu'à  présent  à 
Paris,  et  leur  rapport  exact  avec  les  noucclles  mesures,  par  le  C.  Charles 
Coquebert. 

S  -  PH  M  ^^^  mesures  qui  servent  à  Paris  pour  les  liquides  et  pour  les  grains  sont  si  usi- 
ÛOL.  iLO  •  ^^^^  ^^^^^  j^^  transactions  commerciales  ,  elles  ont  été  prises  si  souvent  i)ar  les  -avans 
pour  ba-îÊs  dos  opérations  dont  ils  ont  publiés  les  résultais  ,  qu'il  miporte  sans 
douie  de  bien  conuoître  leur  véritable  contenance.  Cependant  les  auteur-  qui  ont 
trailé  de  ces  mesures  ne  s'accordent  pouit  à  cet  égard,  soit  faute  d  avou'  été  à 
portée  de  véifier  directement  et  avec  les  précautions  convenables  les  étalons  dépo- 
sés h  rh'jtel  de  ville  ,  soit  par  le  dé  ir  qu'ils  avoient  de  trouver  un  rapjiort  en  nom- 
bres ronds  entre  ce  genre  de  mesures  et  uu  cerlaia  nombre  de  pouces  cubtis  , 


(39  ) 
rapport  qui  n'existe  pas  réelleinent ,  du  moins  dans  l'ôtat  actuel  clos  choses,  quoi- 
qu'on puisse  supposer  qu'il  est  entré  dans  les  intentions  des  premiers  qui  fire  it 
adopter  ces  mesures.  IjC  bureau  consultatif  des  poids  et  mesures,  aujourdluii  dé- 
positaire des  anciens  étalons  les  plus  authentiques ,  et  muni  de  tons  les  instruniens 
nécessaires  pour  une  vérification  scrupuleuse,  a  cru  devoir  procéder  avec  tout  le 
soin  possible  aux  expériences  convenables  pour  déterminer  le  rapport  exact  de  ces 
mesures  entr'elles.  avec  le  pouce  cube  et  avec  les  mesures  déduites  de  la  grandeur 
de  la  terre.  C'est  le  résultat  de  ce  travail  que  le  C.  Coquebert,  l'un  des  membres 
de  ce  bureau^  a  communiqué  à  la  société. 

Mesures  pour  les  liquides. 

Quelques  auteurs  ont  supposé  la  pinte  de  Paris  de  4^  pouces  cubes  ,  probable- 
ment ahn  de  la  rapporter  plus  exactement  au  pied  cube  dont  elle  seroit  dans  cette 
supposition  la  3G''  partie  ;  ceux  qui  lui  donnoient  la  capacité  la  moins  considérable 
la  faisoient  encore  de  47  pouces  3  septièmes.  La  vérification  faite  par  le  bureau  des 
poids  et  mesures  a  donné  pour  sa  véritable  capacité  46  pouces  cube<»  et  i5i  i  l'^nes 
cubes  ,  ce  qui  fait  46  pouces  874  millièmes  ,  et  en  nouvelles  mesures  929  centimètres 
cubes. 

Ce  qu'il  y  a  de  singulirr,  et  qui  paroît  ne  devoir  être  attribué  qu'à  un  défaut 
d'exactitude  dans  la  fabrication  des  étalons,  c'est  que  celui  de  la  chopine  qui  oe 
détroit  être  que  de  35  pou.  eu.  4^7  mil**,  puisque  cette  mesure  est  la  moitié  de  la 
pinte  ,   se  trouve  avo  r  33  po.  ou.  1327  lig.  cub.  c'est-à-dire  a3  pou.  cub.  77cent*'^. 

Le  denii-<;eptier  qui  étant  le  quart  de  la  pinte  ne  devrait  avoir  que  1 1  po.  eu.  7185 
dix  mil*,  s'est  trouvé  de  12  po.  cub.  489  lig.  cub. ,  c'est-à-dire  de  12  po.  cub.  a8  cenf'. 

Desorte  qu  il  y  a  la  différence  suivante  entre  la  pinte  mesurée  dans  l'étalon  qui 
lui  est  propre ,  et  dans  ceux  de  la  chopine  et  du  demi-septier  : 

po.  ciib. 

Mesurée  dans  l'étalon  de  la  pinte 46,     874. 

Mesurée  dans  l'étalon  de  la  chopine  ,  pris  2  fois.     47>     54o. 

Mesurée  dans  l'étalon  du  demi-septier  pris  4  fois.     49,     120. 
Mesures  pour  les  grains. 

On  sait  que  le  muid  de  grain  et  le  septier  sont  des  mesures  imaginaires,  et  que 
la  plus  grande  mesure  de  ce  genre  dont  il  existe  un  étalon,  est  le  minut  ,  de  trois 
boisseaux. 

Suivant  quelques  auteurs  respectables  ,  le  minot  étoit  originairement  é^al  à  un 
pied  cube  ;  mais  ce  fait  n'est  pas  démontré.  Les  anciens  étalons  de  mesures  de 
capacité  ont  été  détruits  en  1670,  en  vertu  d'une  ordonnance  de  iti'if),  portant 
que  les  nouwaux  étalons  seraient  de  telle  contenance  que  le  grain  qui  comiwsoie 
le  comble  suivant  l  usage  ci-devant  gardé,  y  soit  contenu.  On  a  donc  à  cette  époque 
augmenté  les  dimensions  des  mesures  pour  y  faire  tenir  ce  comble  .  afin  qu'a  l'a- 
venir les  grains  pussent  se  vendre  à  mesure  rase,  au  lieu  qu'ils  se  vendoient  aupara- 
vant mesure  comble. 

L'étalon  du  minot  ainsi  réformé  est  de  forme  cylindrique  : 

millimètres. 

Son  diamëtre  supérieur  déduit  de  plusieurs  est  de.   .     597,  4- 
Son  diamètre  inférieur  égcilemeat  déduit  de  plusieurs.     389,  4. 


po 

uc. 

"K- 

P- 

.   393, 

4- 

ou 

M- 

6. 

6. 

.     3i7, 

5. 

OU 

11. 

8. 

8. 

Le  diamètre  moyen  est  donc  de 

La  hauteur  moyenne  est   de 

La  capacité  du  minot  qui  résulte  de  ces  dimensions  est  donc  de  38692  centi- 
Tn!-\res  cubes  4  dixièmes.  Mais  sa  vraie  contenance  déterminée  par  la  quantiic  d'eau 
dont  ou  la  rempli,  en  la  transvasant  au  moyen  de  nouvelles  mesures  modèles  de 


■(  4o  ) 

capacité  exactament  vérifiées  s'est  trouvée  de  38740  centimètres  cubes ,  qui  font 
icj55  pouces  cubes. 

Le  boisseau  devant  être  le  tiers  du  minot ,  celui  qui  résulteroit  du  minot-étalon 
seroit  doue  de  1-2914  centimètre»  cubes  ou  G5i  pouces  cubes  67  centièmes. 

Mais  il  existe  aussi  un  étalon  du  boisseau  ,  que  l'on  a  véritié  comme  celui  du 
minot  l'avoit  éié. 

millimètres.  pouc.     lig,       p. 

iSon  diamètre  moyen  s'est  trouvé  de     271,   18     ou  10.     o.     3, 

Sa  hauteur  moyenne,   de 223,  85     ou     8.     3.     3. 

La  capacité  qui  résulte  de  ces  dimensions  est  donc  12929  centimètres  cubes  , 
mais  la  contenance  exacte  qui  est  résultée  par  le  transvasement  de  l'eau  contenue 
dans  cet  étalon  ,  selon  le  mode  indiqué  plus  haut ,  est  de  12950  centimàtres  cubes 
ou  653  pouces  cubes  48  centièmes. 

Il  résulte  de  ces  dill'érentes  vérifications  que  le  minot  contient  38  litres  74  cen- 
tièmes ,  et  le  boisseau  13  litres  914  miliiemes  ;  ou  autrement ,  que  l'hectolitre  est 
au  septier  de  P^ris  comme  loooo  :  1549(3,  ie  décalitre  au  boisseau  de  Paris  comme 
10000  :  12914.  le  litre  au  litron  comme  looo  :  807.  Et  enfin  ie  litre  à  la  piate, 
connue    1000  :  927. 

OUVRAGES    NOUVEAUX. 
Jchthiologi'e  par  M.  Bloch. 

]M.  Bloch  vient  de  nous  faire  connoître  les  six  derniers  volumes  nouvellement 
publiés  de  son  histoire  des  poissons.  Ils  contiennent,  comme  les  six  premiers  ,  216 
T)lanches  ,  dont  plusieurs  représentent  deux  ou  trois  poissons.  Ou  ne  trouve  dans  le 
&ysi(^me  de  Linné  qu'un  très-petit  nombre  des  espèces  contenues  dans  ces  volumes  : 
plusieurs  même  s'écartent  tellement  des  espèces  décrites  par  Linné,  que  l'auteur 
s'est  vu  oblii^é  de  faire  plusieurs  nouveaux  genres.  Ainsi  nous  trouvons  dans  le 
douzième  volume  les  sjnùranches  ,  qui  n'ont  qu'une  seule  ouverture  pour  les  ouies 
sur  le  cou  ;  ils  ont  la  forme  d'un  serpent.  ;  les  s phagebr anches  ont  deux  petites 
ou  vei  tores  sous  le  cou  ;  le  ^enre  gymnotrus  n'a  point  de  nageoire  de  l'anus  ;  et 
celui  que  l'auteur  nomme  gymnotliorax  n'a  point  de  nageoires  pectorales  ,  etc.  les 
genres  perche  ,  labre  ,  spare  ,  que  Linné  ,  Gronowius,  et  Forskael  assurent  ne  pou- 
voir pas  toujours  être  distingués  par  les  caractères  qu'ils  leur  assignent,  se  trouvent 
nettement  divisés  par  M.  Bloch  ,  en  10  genres  ,  d'après  les  caractères  pris  des  par- 
ties de  la  tête.  Cette  nouvelle  division  étoit  d'autant  plus  nécessaire ,  que  ces  trois 
genres  contiennent  plus  de  quatre  cents  espèces. 

L'iiuteur  prouve  aussi  que  le  genre  teuthis  doit  être  aboli,  parce  que  les  deux 
espèces  qu'on  y  comprenait  n'apjjartiennent  point  à  l'ordre  des  abdominaux  ,  mais 
bien  à  celui  des  tliorachiques  ,  et  doivent  être  rangées  dans  le  genre  de  chœtodons. 

C.  V. 


Ijes  amis  des  sciences  apprendront  avec  intérêt  que  le  C.  Riche  ,  l'un  des  plus 
anciens  membres  defla  société  philomatique  ,  qui  est  parti  avec  M.  d'Entrecasteau, 
en  qualité  de  naturaliste,  pour  aller  à  la  recherche  de  M.  de  la  Peyrouse  ,  est  de 
retour  en  France  depuis  plusieurs  jours. 

Errata  du  N".   4. 

Vd^.  28  W-^.  3i  ,  n'entendent  Uses  ne  sentent. 

De  l'Imprimerie  de   Du   Pont,  rue    de  l'Oratoire. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ   PHILOMAïHIQtJE. 

PARIS.    Fructidor,    an  5   de  la  république.    (Septembre  1797.) 


1^0.   G, 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  Z'Epigea   repens  ,    L. ,    et  sur  un   genre    nouveau    nommé   Gouckni.n  ,    par 
le  citofen  V  t  n  r  e  k  a  t. 

J_j'auteur,  après  avoir  dëniontrë  combien  les  jartiins  botanifjues  contribuent 
à  l'avancement  d(^  la  science  des  véf,étaux  ,  dofine  un  i^'^cr  appcn.u  des 
plantes  oui  sont  cii!tiv(^es  dans  le  riche  érub!i^sem«^,nt  dii  citoyi-n  Gels.  IScpign'a 
repens  ,  L...  (fig.  1.  )  ,  y  Jleiirit  depuis  quelques  années.  Quoique  [liusieiirs  bolani-tes 
eussent  parlé  de  cetie  plante  ,  néanmoins  se^  caractères  génériques  n'avoient  point 
été  décrits  avec  exactitude.  Il  suit  des  obieivaiions  du  citoyen  Ventenat  ,  con- 
llrmées  par  celles  du  C.  Micliaux  ,  qui  a  eu  occasion  d'étudiei'  cette  plante  dans 
son  lieu  natal,  1".  que  Yepigcea  repens  ne  se  trouve  pas  seulement  dans  la  A^ir- 
ginie  et  le  Canada  ,  mais  encore  qu'il  croît  dans  toute  la  chaîne  des  montagnes 
de  l'Amérique  septentrionale  ,  jusqu'en  Géorgie  ;  2".  que  les  feuilles  des  individus 
qui  croissent  l'ans  le  Canada  ,  «ont  ]>lus  petites  que  celles  qui  croissent  dans  les 
parties  méridionales  des  Etats-Unis  ;  3°.  que  le  calice  n'e-.t  point  caliculé  :  4°-  «^ne 
les  étamines  des  fleurs  sont  absolument  'tériles  dans  certains  individus  ;  5".  que 
le-i  loges  du  fruit  sont  formées  par  les  rebords  rentians  des  vahe-.  Le  citoyeji 
Ventenat  conclut  de  ces  observations  ,  a**,  que  l'épigaaa  appai tient  à  la  poly.aniie 
diœcie  du  sysiême  sexuel  ;  2°.  que  dans  la  méthode  naturelle  ,  ce  genre  doit 
être  repoité  de  la   famille  des  bruyères  à  celle  des  ro&ages. 

Le  citoyen  Ventenat  a  présenté  ensuite  la  description  d'una  p'ante  originaire 
de  Botany-Bay  ,  qui  a  fleuri  cette  année  dans  le  jardin  du  citoyen  Gel;.  Cette 
plante  ,  (fig.  2.  )  qui  constitue  un  genre  nouveau,  sous  le  nom  d<;  Gondenia  ,  a  été 
décrite  par  M.  <  lurlis  ;  mais  connue  les  ouvrages  de  ce  sax  ant  botaniste  re  sont  pas 
parvenus  en  France  depuis  que  ques  années  ,  le  citoyen  Ventenat  a  cru  devoir  faire 
connoitre  ce  végétal  intéres  aat  ,  noa-seulement  par  le  pays  dont  il  est  originaire  , 
mais  encore  par  l'élégance  de  son  port  et  par  la  structure  remarquable  de  ses  fleurs. 

Le  caractère  générique   peut-être  tracé  ainsi    qu'il  suit  : 

Calice  supérieur  ,  oblong  ,  légèrement  anguleux  ,  divisé  à  son  limbe  en  cinq 
découpures  très-ouvertes. 

CoroU»  nionopétalft  ,  insérée  au  sommet  du  calice,  marcescente  ,  irrégniière  et 
bilabiée  ;  lèvre  sup('rieure  rédénliit;  ,  à  deux  divisions  oblm  ues  ,  ondulées  sur 
leur  bords  et  un  peu  écartées  l'nue  de  l'autre  ;  lèvre  inférieure  ronvers/e  ,  à  trois 
découdures  ovales  ,  parfaitement  égales,  du  reste  conformes  aux  divisions  de  la 
lèvre  sup)érieuro. 

Etamiaes  5  ,  ayai\t  la  niêmf>  insertion  que  la  corolle  ;  fdaroens  '^u'iulés,  arqués, 
saitlatis  dans  l'espace  qui  se  trouve  entre  le's  deux  divisions  de  la  lèvre  supérieure; 

F 


Institut 

national* 


(   42    ) 

anthères  oblougues  ,    adnées  ou  sommet  des  filamens  ,    terminées  charAine  p»r   3 
ou  4  petits  poils  ,  biloculaires  et  s'ouvrant  sur  les  sillons  latéraux. 

Ovaire  inférieur  ,  oblong  ;  style  cylincirique  ,  pubescent  ,  saillant  comme  les 
étamines  dans  l'espace  qui  i,e  trouve  entre  les  deux  divisions  de  la  lè\re  supé- 
rieure; stigmate  dilaté  cupuliforme ,  hérissé  de  poils  blanchâtres  et  ciïié  à  son 
limbe. 

Le  fruit  qui  n'est  pas  p  rvenu  à  sa  maturité  paroît  devoir  être,  d'après  l'ins- 
pection de  l'ovaire  ,  une  capsule  qui  contient  plusieurs  semences  ovales  coniprimées, 
iJiun'  ^,s  d'un  large  rebord. 

Tiges  herbacées  ;  feuilles  a/femes  ,  pètioNes  ;  pétioles  munis  de  poils  à  leur 
hase  intérieure  ;  pedancules  axilliares  ,  tricholomes  ;  dii-isions  du  pédoncule  accom- 
pagnées chacune  de  deux  bractées  ;  fleur  moyenne  s  épanouissant  la  preniièrn. 

Le  G.  Ventenat  ,  après  avoir  donné  une  description  complette  de  cette  plante, 
conclut  qu'elle  appartient ,  dans  l'ordre  naturel  ,  à  la  famille  des  campanulacées. 
En  effet,  elle  réunit  tous  les  caractères  qui  sont  propies  à  cette  famille,  savoir: 
corolle  monopétaie  ,  périgyne ,  marcescente  ,  étamines  en  nombre  déterminé 
insérées  au  sommet  du  calice  et  non  à  la  corolle;  ovaire  inférieure,  etc.  De 
plus  ,  sa  corolle  irréguli^jre  ,  fendue  d'un  seul  côté  ,  la  rapproche  beaucoup  du 
lobelia  et  du  scœvola  ,  deux  genres  de  la  Famille  des  campanulacées  ,  dont  elle 
reproduit  non  seulement  un  grand  nombre  de  caractères  parfaitement  semblables, 
mais  encore  entre   lesquels  elle  sert  de  lien  et  de  passade. 

Observations    microscopiques   sur    les    plantes   cryptogames  ,    par   le   C.    GiRod- 
Chaktran  ,    correspondant  à  Besançon. 

Soc.  PHiLO.w.  Les  plantes  cryptogames  sont  celles  dont  les  botanistes  connoissent  le  moins 
l'organisation.  La  structure  du  plus  grand  nombre  et  le  mode  de  leur  reproduc- 
tion ,  ne  sont  point  encore  découvertes.  La  configuration  de  ces  êtres ,  leur 
décomposition  analogue  à  celle  des  animaux  ,  ont  laissé  beaucoup  de  naturalistes 
dans  lincertitude  sur  la  place  qu'ils  dévoient  assifrner  dans  l'échelle  graduée  des 
corps  vivans  ,   à  la  nombreuse   famille  des  cliajnpignons  et  des  algues. 

Le  C.  Girod-Chanlran  s'est  occupé  spécialement  de  cette  question  d'histoire 
naturelle  :  en  suivant  .  pour  ainsi  dire  ,  pas  à  pas  Id  production  et  l'accroisse- 
ment des  plus  petits  êtres  organisés.  L'œil  armé  du  nâcroscope  ,  il  a  observe  , 
dessiné  et  décrit  tous  les  phénomènes  dont  il  a  été  le  témoin.  Les  observations 
qu'il  a  adressées  successivement  à  la  société  ,  sont  le  résultat  de  cinq  années  de 
recherches,  et  font  l'objet  de  six  mémoires  accompagnées  de  ligures.  En  voici 
le  résultat  le  plus  précis. 

Le  hjsse  velouté  (Lin.)  a  été  le  premier  sujet  de  «^es  recherches.  L'individu 
qu'il  soumit  à  ses  expériences  s'était  développé  à  l'ombre  sur  un  vieux  nmr  en 
pierre.  Observé  au  microscope  do  Dellebare  et  au  phis  haut  di:gré  de  grossisse- 
ment ;  il  remarqua  trois  manières  d'être  différentes  ,  qiii'paroissoient  indiquer  des 
époques  diverses  dans  l'existence  de  ces  corps.  Une  portion  senibloit  être  com- 
posée de  tubes  entrelacés  ,  renfermant  de  petits  corj^js  opaques  ,  verdàtres  ,  à 
peu-près  de  calibre  et  empilés.  Une  autre  portion  offrait  les  mêmes  tubes  ,  laissant 
échapper  les  corpuscules  par  une  de  leurs  extrémités  ;  enfin  ,  le  troisième  échan- 
tillon les  présentoit  yuidss  ,  aff.iis»és  et  plus  ou  moins  déformés.  Ces  diverse» 
portions  sembloient  appliquées  les  unes  sur  les  autres  ,  et  paraissoient  former 
autant  de  couches  iuccessiyes. 


(43  ) 

L'analyse  chimique  et  les  réactifs  paroissoient  indiquer  par  leur  profluit  ,  un» 
suSsfance  animale.  D.ms  le  hjsse,  cjloralion  en  jaune  de  soie  par  les  acides; 
o'Ieur  animale  empyreumatique  ;  combustion  difficile  ;  cendres  égalant  le  tiers 
du   poids  total. 

La  coiiferve  huileuse  ,  (Lin.)  exposée  pendant  tout  un  été  au  soleil  et  à  l'air 
libre  ,  dans  un  vase  rempli  d'eau  ,  s'y  étoit  beaucoup  accrue  avant  l'hiver.  Elle 
se  dessécha  ensuite  ,  et  ne  ressembloit  plus  alors  qu'à  une  toile  d'araign('e. 
Humectée  au  printemps  suivant  ,  elle  reverdit  et  recrut  de  nouveau.  Cette  expé- 
rience a  eu  le  même  succès  pendant  trois  années   consécutives. 

Le  microscope  y  fait  appercevoir  constamment  des  tubes  à  articulations  et 
d'autres  simples  ,  auxquels  sont  adliérens  des  corpuscules  qui  paroissent  en  être 
sortis.  Ces  observations  répétées  font  présumer  à  l'auteur  que  les  petits  corps 
qu'il  décrit  ,  précédent  la  formation  des  tubes  ,  considérés  jusqu'ici  commo  una 
plante  ,  et  en  sont  peut-être  les  artisans. 

Viennent  ensuite  beaucoup  d'autres  recherches  sur  les  conferves.  L'observateur 
a  reconnu  dans  toutes  ,  des  tubes  de  forme  différentes  et  des  coi'puscules  dont 
la  couleur  seule  varie.  La  pluiiart  sont  doués  de  la  faculté  de  se  mouvoir.  C-es 
expérifinces  successives  ont  été  faites  avec  une  attention  sur  laquelle  la  lecture 
du  mémoire  ne  laisse  aucun  doute.  On  y  observe  particulièremeut  le  fait  qui  suit 
dans  ses  expériences  sgr  la  confer\e  ,  n®.  2,i53.  Haller;  qui  est  la  même  que 
celle  que  Dilleu  a  représentée  llg.  18.  Les  tubes  de  cette  espèce  sont  verdâtres  , 
remplis  de  corpuscules  plus  foncés.  Le  plus  grand  nombre  de  ceux  qu'il  a  observés 
au  dehors  des  tubes,  étoient  en  mouvement.  Paimi  ceux-ci  ,  il  a  eu  occasion  de. 
remarquer  un  animalcule  qui  hts  poursuis  oit  et  en  laisoit  sa  proie  ,  en  les  en- 
gloutissant avec  voracité.  On  trouve  un  fait  absolument  analogue  observé  par 
Blocli  ,   dans   son  ouvrage  sur  les  vers  intestins. 

Après  avoir  tenté  inutilement  divers  procédés  pour  suivre  la  reproduction  de 
Vuhe  intestinale  (Lin.)  L'auteur  s'est  vu  forcé  à  n'en  étudier  que  la  décompo- 
sition. Elle  lui  a  présenté  absolimient  celle  des  matières  animales.  Sa  combustion 
a  produit  o,5o  de  cendres  composées  ellei-mêmes  ,  de  0^70  de  chaux  et  o,5o  de 
silice. 

La  trémelle  verruqueuse  (Lin,)  observée  à  l'humidité  ,  a  laissé  remarqaer  au 
bout  de  quelques  jours  que  la  membrane  qui  lui  sert  d'enveloppe  s'étoit  déchirée , 
et  avait  laissé  échapper  une  substance  ^gélatineuse  ,  qui  ,  vue  au  microscope  dans 
le  premier  moment ,  n'a  pressente  que  des  lignes  courbes  ,  sans  disposition  sj'mé- 
trique  ;  mais  trois  jours  ,-iprès  ,  on  a  pu  y  appercevoir,  très  -  distinctement ,  des 
corpuscules  dans  un  mouvement  rapide.  Dès  le  lendemain  il  se  rallentit  ,  et  si 
la  reproduction  n'eut  pas  lieu,  l'auteur  présume  que  la  petite  quantité  d'eau  dans 
laquelle  la  matière  a  été  dépoiée  ,  ne  convenoit  pas  au  dévelojipement  cie  la 
trémelle. 

Tous  les  autres  mémoires  offrent  les  détails  intéressans  d'observations  analogues 
aux  précédentes,  sur  un  grand  nombre  d'e-pèces  de  conferves  .  de  bysses ,  de 
trémelles.  On  y  voit  que  la  conferve  décrite  par  flaller  sous  ie  n''.  2,109,  est 
un  7>oli>ox  non  décrit  ;  il  a  quelques  raj)ports  avec  le  glohator  (  Gmelin.  )  ;  mais  il 
en  diffère  beaucoup.  Sa  couleur  est  d'un  rouge  éclatant.  Il  vit  de  conferws  et 
de  hjsses.  Desséché  ,  il  donne  une  couleur  spmblable  à  celle  de  son  corps  dans 
l'éiat  frais  ;  elle  est  intermédiaire  entre  ]e  carmin  et  le  vermillon.  L'auteur  sec 
est  servi  pour  peindre  la  figure  qu'il  a  faite  de  ce  volcox  ;  pejit  -  être  pourroit- 
on  en  tirer  parti  pour  la  Icintura  ,  si  on  le  cultivoit  dans  des  étangs  qu'on 
pourroit  dcissécher  à  volonté.   Telle  est  son  opinion. 

F  a 


'(  44  ) 
De  ce  grand  nombre  d'observations ,    il  parsiic  naturel   i^o  conclure  ,   avec  le 
C.   Girod-GIiantran,    que  beaucoup  de  crjptOj,anies  regardées  jusqu'ici  coin  me  des 
plaales ,  sonc  des  e  pèces  de  polypiers. 

C.  D. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Sur  les  rates  du  marsouin  ,  par  le  C.  Cutier. 

Institut  Hunter  avoic  dit  que  la  rate   des  cétacées  étoit  ronde  et  peu  volumineuse,  eu 

NATIONAL.  égard  à  leur  grandeur  ;  mais  ce  qu'il  n'avoit  pas  remarqué  ,  c'est  que  ces  ani- 
maux en  ont  plusieurs.  Le  C.  Cuvier  en  a  trouvé  sept  dans  le  marsouin  ,  toutes 
de  dift'érentos  grandeurs,  depuis  celles  d'une  châtaigne  jusqu'à  celle  d'un  pois  ; 
mais  pré.-entant  toutes,  les  caractères  de  véritables  rares,  soit  dans  leur  texture 
intime,  soit  dans  leur  suspension  à  lu  base  de  T'^pijdoon  gastrique,  soit  par  leur 
position  entre  le  premier  estomac  et  les  côtes  du  côté  gauche  ,  soit  enfin  par  les 
vaisseaux  sanguius  qui  s'y  rendent  et  qui  en  sortent,  et  sur-tout  par  les  vaisseaux 
Courts. 

C'est  le  premier  exemple  que  les  animaux  nous  fournissent  d'une  rate  multiple. 

C.  V. 

PHYSIQUE. 

Ol'scri'alions   sur  les    aimons    elliptiques  ,   par  le  C.   TrejMery,    ingénieur  des 

mines. 

Soc.  PHiLOM.  L'aimant  proposé  par  M.   ^'^assali ,   er  dont  il  a  été   parlé  dans  le  n<^.  5  de  ce 

bnUetia,  doit  être  considéré  comme  composé  de  deux  autres  aimans  CGD  et 
(]HD  ,  (fig.  3.  )  dont  les  pôles  semblables seroient  tournés  du  même  côté  ;  cela  posé  ,  il 
suffira  d'examiaer  l'action  récipro(fue  de  deux  aiguilles  magnétiques  ,  dont  la  pre- 
mière pass'  roit  par  les  centres  d'action  a  et  Z>,  et  la  seconde  par  les  deux  autres 
centres  d'action   A  et  B. 

Soit  représentée  par  N  S  la  direction  du  méridien  magnétique  ,  il  est  évident 
qun  si  on  suppose  que  les  aiguilles  ont  reçu  le  même  degré  de  magnéff'.me  ,  elles 
tentiront  à  se  porter  aveo  des  forces  éL;ales  suivant  la  directiou  N,S  ,  d'où  il 
résidtt'ra  que  1  axe  Cl  D  devra  rester  dans  la  direction  du  méridien  magnét  que  , 
ensorte  que  l'angle  aOA  formé  par  les  aiguilles  sera  divisé  par  la  ligne  IN  S  en 
deux  angles  égaux  :  «ON  et  N  O  A. 

Si  maintenant  on  conçoit  que  le  méridien  magnétique  change  de  position  ,  il 
et  aisé  de  voir  que  les  aiguilles  ne  pourront  resttr  stationnaires  ,  et  ccmme  la 
ré.-ulîante  des  forces  qui  tendent  à  les  ramener  vers  leur  n;éridien ,  est  une  quan- 
tité constante  ,  elles  devront  se  placer  de  manière  que  l'angle  qu'elles  foi  ment  soi,t, 
dans  tous  les  cas,   divisé  en  deux  autres  angles  égaux  (i). 

(i)  La  ritoyen  Coulomb  a  rnnclii  de  ses  expériences  et  de  celles  de  plusieurs  auteurs;  que,  quelque 
Joit  l'angle  que  forme  une  aiguille  aimantée  avec  le  in<'iii!ien  magnétique  ,  elle  y  est  toujtiurs  ramenée 
p,)r  une  f-irre  constante.  Pans  un  do  ses  ni-'moires  imprimé  dans  le  volrmc  de  l'académie  des  sciences  en 
iy85  ,  il  a  confimé  le  même  résultat  au  mi'ven  de  sa  bidanre  de  toision  ,  il  a  tromé  «  que  la  force 
î>  de  torsion  nécessaire  pour  retenir  luie  aiguille  à  um-  distance  qneli'onque  de  son  niéiidien  ,  est 
»  très-exactement  proportionnelle  an  sinus  de  l'aniile  que  la  «Ifrecnon  de  l'aiouille  foi  me  avec  ce  tutii- 
»  dien  ;  d'où  il  résulte  évidemment  que  la  résultante  des  forces  qui  ramènent  1  aiguille  à  son  méridien  , 
»  est  une  (juantité  constaute,  parallèle  au méiidiea,  qui  passe  toujours  par  le  nièrac  point  de  l'aiguille.  »  . 


(  A'y  ) 

Ainsi  l'axe  CD  de  rinstruinent  ne  jiourra  indiquer  une  direction  constante, 
et  devra  suivre  'es   variations  du  méridien  magnétique. 

On  peut  aussi  supposer  que  les  aiguilles  <z  Z>  et  A  B  diffèrent  par  le  dérré  de 
magnétisme,  entorle  qiieK'  S'  représentant  la  direction  du  niéridien  magnétique  , 
l'axe  (^.  D  se  irouve  cependant  dans  la  direction  j\  S  delà  ligne  méridienne  ,  d'où  il 
résultera  que  l'instrument  n'aura  pas  de  déclinaison  ,  et  qu'il  indiquera  la  vraie 
direction  (seulement  pour  le  lieu  où  il  aura  été  construit),  tant  que  le  méri- 
dien magnétique  restera  invariable  ,  mais  ;aissi-t6r.  qu'il  viendra  à  ciiaupfr  ,  le 
rapport  dis  forces  qu'animent  les  aiguilles  étant  constant,  elles  seront  forcées, 
pour  eue  l'équilibre  ait  lieu,  de  se  placer  de  manière  que  les  angles  a  O  JN  '  et 
JN'OA  restent  constamment  les  mêmes  ,  et  dès-lors  l'axe  CD  ne  se  trou\era  plus 
daus  la  direction  de  la  ligne  méridienne  ,  et  formera  avec  elle  un  angle  plus  ou 
moins  grand  (:). 

La  tiiéorie  et  l'expérience  prouvent  qu'il  est  encore  possible  de  dispo'ier  en- 
sembla  deux  aiguilles  magnétiques  égales  ou  inégides  en  force,  de  manière  qu© 
l'une  d'elles  se  trouve  dans  la  direction  du  vrai  méridien  ;  mais  nous  observons 
qu'un  semblable  instrument  ne  pourroit  toujours  être  que  très-imparfait  ,  même 
en  supposant  constante  la  direction   du  lieu  où  il  seroit  iixé. 

En  effet  ,  les  pôle?  sembLbIes  des  aiguilles  devant  é.'re  tournés  du  même 
côté,  ils  exerceroi-nt  l'un  sur  l'antre  une  action  qui  t  endroit  f")  ditiiinuer  la  force 
de  chaque  aiguille  ;  si  elles  avoient  reçu  le  même  degré  de  magnétisme  ,  leurs 
forces  coërcitives  pouvant  différer  ,  elles  s'affoibliroicnt  inégalement  ,  si  ,  au 
contraire  ,  elles  avo;er,t  reçu  des  degrés  différens  de  nuignétisme  ,  celle  qui  auroit 
le  plus  de  force  tendroit  à  aimanter  l'autre  en  sens  inverse  ;  ainsi  ,  dans  ces 
deux  cas  ,  l'état  de  staUilité  ne  pourroit  exister,  et  par  conséquent ,  l'instrument 
indiqueroit  une  plus  ou  moins  grande  déclinaison  ,  malgré  que  le  méiidien  ma- 
gnétique auroit  pu  ne  pas  changer  de  position  ;  par  la  nién^e  rai.'on  il  pourroit 
se  faire  que  l'aimant  de  JM.  Vassali  ,  établi  dans  nn  lien  où  la  déclinaison  seroit 
invariable  ,  ne  donnât  pas  dans  tous  les   tems  des  résultats  e.xacts. 

D'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  il  est  évident  que  quelque  soit  la  forme  qu'on 
donne  aux  ainians  artificiels  ,  ils  seront  tous  sujets  à  des  variations.  I,e  savant  et 
laborieux  Mussembroek  fît  ,  avec  cette  précision  qui  lui  étoit  ordinaire  ,  plnsienrs 
expériences  ,  non  pas  sur  des  aimdns  elliptiques  ,  mais  ce  qui  ett  la  même  chose, 
sur  des  aimnns  circulaires,  et  il  reconnut  bientôt  qu'il  éioit  impossible,  en  em- 
ployant de  stmblables  moyens  ,  de  parvenir  à  construire  des  insirumens  qui  fussent 
sans  déclinaison  (2). 

(1)  On  peut  démontrer  la  même  chose  par  un  autre  rainonnemeiit  qui  est  fort  simple.  L'appareil  de 
M.  Vassnli  équivaut  à  un  assemblage  de  deux  aiguilles  aimantées  entre  Icyquelles  on  en  pîaceroit  une 
troisième  d'une^  matière  quelconque  ,  qui  passeroit  par  leur  point  de  junction  ,  et  feroit  Rvec  elles  des 
angles  égaux.  Si  Ion  suppcse  pour  un  initani  que  la  déclinaison  soit  nulle,  il  faudra  que  les  deux  aiguilles 
aimantées  soienr  égales  en  f..i(e  pour  que  l'aiguille  qui  seit  d'index  se  dirige  dii  nord  au  sud.  Si  nu  con- 
traire ,  il  y  a  déclinaison  ,  il  sera  néress.iire  que  les  aiguilles  ainiantées  aient  des  forces  inégales.  Les 
choses  érant  dans  ce  dernier  état,  si  l'on  suppose  que  la  déclinaison  diminue,  auquel  cas  elle  se  rappro- 
chera de  la  limite  où  elle  étoit  nulle,  il  faudra  que  l'état  des  deux  aiguilles  se  rapproche  aussi  de  l'égalité 
qui  a>oit  lieu  d:ins  le  c.is  de  la  limite.  Ce  sera  le  contraire  si  la  déclinaison  augmente  ;  mais  l'état  des 
aiguilles  n'est  pas  censé  .ivcir  varié  ;  car  si  l'on  disoit  qu'il  a  pu  changer  en  vertu  de  l'action  magnétique  du 
globe  ,  ce  changement  ponvuit  également  av,,ir  lieu  pendant  que  la  déclinaison  seroit  const.  nte  ,  il  en 
jésulierfit  qu'alors  les  positions  des  aiguilles  subiroient  elles-mêmes  une  variation  qui  metlri'it  Tih-ser- 
vateiir  sn  délant.  Ainsi  ,  tout  conspire  à  prouver  l'impossibilité  de  parvenir  au  but  que  s'est  proposé 
M.   Vassali.     (  Note   du   C.    Hahy.  ).  1  r     r 

(a)  Vojjez  Musschembrock.  Jbsiai  de  physique  ,  tome  l". 


(  4G  ) 

Quoique  nous  ayons  prorvé  que  les  aimans  elliptiques  dévoient  comme  le» 
auties  obéir,  à  ia  Ibrce  fie  déclinnison  ,  nous  ne  prétendons  pas  nier  absolr.ment 
le  fait  rapporté  par  M.  Vassali.  I/e\pé;  ieiice  condn  t  souvent  à  des  résultats  bien 
dift'érens  de  ceux  que  donne  ia  théorie  ,  nn  corji;  po.'.é  sur  un  plan  peu  incliné  , 
reste  immobile.  Sans  troubler  l'équilibre  d'une  (lalance  ,  ou  peut  augmenter  d'une 
petite  quantité  la  charge  d'ua  de  ses  bra-;  ;  par  la  même  raison  ,  il  seroit  possible 
que  l'instrument  observé  par  M.  Vassali  fût  re-.té  sensiblement  diins  la  même 
direction  ,  malgré  les  variations  du  méridif.n  mtignétique  du  lieu  fi)  ,  il  pourroic 
se  faire  que  le  mnmentum  magnétique  de  l'aimant  dont  il  lit  usnge  ,  fût  peu  consi- 
dérable ,  ensorte  que  la  résistance  apporlée  ,  .soit  par  l'inertie,  soit  par  les  frot- 
temens  ,  eût  forcé  l'instrument  à  ru;.ter  .stationnaire  ,  en  faisant  équilibre  à  la 
force  qui  eiit  dû  le  tirer  de  son  état  de  r^pos. 

L'inclinaison  de  l'aiguille  magnétique  étant  ,  comme  on  sait  ,  sujette  à  des 
variations  et  a  des  vicissitudes  contu-,ue!les  ,  il  est  impossible  de  s'en  ser\ir  pour 
découvrir  les  latilndes  ;  nous  pensons  qu'il  ne  sera  p;is  inutile  de  faire  ob^erve^ 
qu'un  aimant  artiiiciel  qui  seroit  sansd^  clinaison  ,  et  qui  ,  par  consi'qucnt ,  n'obéiroit 
qu'à  une  seule  force,  (^ celle  qui.  tend  à  le  laire  incliner)  no  j'ourroit  être  ii'au- 
-  cune  utilité  à  celui  qui  voudroit  détermi.nr  les  latitudes  de  différens  lieux.  Ea 
effet,  pour  que  l'inclinaison  d'un  semblable  instrument  fût  régulière,  et  dans  un 
certain  rapport  arec  les  latitudes  ,  il  faudroit  supposer  que  la  force  aimuntaire 
fût  iovarialde ,  et  de  plus  ,  que  l'action  magnétique  exercée  sur  tous  les  points 
du  globe  fût  constaute  ,    et  égale  pour  les  mêmes   latitudes. 

T. 

C  H  I  M  I  E. 

Sur  la  conservation  de  la  couleur  des  fleurs  desséchées ,  par  le  C.  Hauy. 

Soc.  PHiLOiT.  Le  citoyen  Haiiy  avoit  indiqué  ,  dans  les  mémoires  de  l'académie  des  sciences, 
année  1784  ,  un  moyen  d'appliquer  les  fleurs  suceptibles  de  perdre  leurs 
couleurs  dans  un  herbier  ,  de  manière  qu'elles  parussent  les  avoir  conservées.  Ce 
moyen  consistoit  à  jeter  les  pélaies  dans  l'alkohoi  ,  jusqu'à  ce  qu'elles  fussent 
entièremeut  dépouillées  de  leurs  couleurs,  et  à  les  coler  ensuite  sur  un  papier  qui  eût, 
autant  qu'il  étoit  possible  ,  la  même  teinte  qiie  la  fl(?ur.  Le  ciîojen  Haiiy  a  observé 
depuis  ,  que  quand  on  n'avoit  laiss'^  les  pétale.s  dans  l'alkohoi  qu'autant  de  tems 
qu'il  en  falloit  pour  que  leur  couleur  fut  seulement  trèi-affoibîie  ,  souvent  cette 
couleur  reparoissoit  d'elle-même  ,  lorsqu'ensuite  on  s'étoit  contenté  de  coller  les 
pétales  sur  du  papier  blanc.  Le  terns  nécessaire  pour  cette  espèce  de  reproduction 
de  la  couleur  ,  est  d'une  ou  plusieurs  heures  ,  suivant  les  espèces  ,  et  alors  la 
couleur  ne  s'efface  plus.  Le  citoyen  Haiiy  a  déjà  une  expérience  de  dix  années 
et  plus  faite  sur  les  Heurs  de  différentes  plantes  ,  entre  autres  ,  du  inola  odarata  , 
du  géranium  sanguincuui  ,  du  z'icia  dumetorum  ,  etc.  Il  y  a  cependant  un 
certain  nombre  de  fleurs  auxquelles  il  a  lente  inutUememt  d'appliquer  ce  moven. 

Le  C.  Duméril  a  vu  aussi  que  les  pétales  routes  de  quelques  plantes  ,  telles 
que  les  pavots ,  les  adonis  ,  repreno.ent  leur  couleur  rouge  très-vives  et  très- 
solide  ,    si  on  les  frottoit  d'un  acide  foible. 

(1)  Il  auroiî  été  inté'.ess.iiit  de  connoître  les  dilftientos  déclinai.'.ons  de  l'aiguille  airaautte ,  qv:» 
M.    Vassali  obseiTa  sans  doute  avec  suiu- ,    pendant  le  coius  de  ses  expéiieuce». 


(  47  ) 
MÉDECINE. 

Danger  de  lailnilnistration  de  Viméiique  en  hn'age  Ion  de  l'invasion  des  maladies  , 
par  le  C.   Desessarts. 

Des  observations  faites  depuis  3o  années,  sur  l'abus  de  donner  l'éniétique  en  lavage  ,  Soc.  de  med. 
dans  le  plus  grriiid  nombre  des  maladies  coniinençaiites,  ont  fait  pmiser  a  ce  praticien 
que  ce  médicament ,  qui  a  paru  d'abord  fort  commode  ,  parce  qu'il  n'a  point  de 
saveur  et  qu'il  est  d'un  très-petit  volume  ,  traverse  néanmoins  la  marche  des 
affections  morbifiques  ,  par  les  s^'mptômes  funestes  qu'il  excite  ,  et  qui  sont  même 
étrangers  au  caractère  propre  à  ces  affections  ;  il  croit  que  rien  n'est  {Avs  dan- 
gertjux  que  de  violenter  ainsi  les  effets  de  la  nature,  que  ce  n'est  pas  d'ailleurs 
la  quantité  des  évacuations  qui  guéiit ,  mais  leur  à-propos. 

Ce  mémoiie  a  paru  mériter  lattenliou  générale  de   la  tociété. 

C.  D. 

AGRICULTURE. 

Sur   une   charrue   dont   le   sep   est    bifurqué  et   armé  de  deux    socs,    par    le 
C.   Ch.  Coquebekt. 


La  charrue  représentée  dans  la  fig.  4  '^^-  '^  planche  ci -jointe  ,  est  en  usage 
dHDs  la  Prusse  ,  la  Livonie  ,  l'Eillionie  ,  la  Finlande.  On  la  nomme  en  Finlande 
Shara  ,   eu  Prusse  Stagoutt. 

Elle  paroît  être  originaire  de  l'intérieur  de  l'Asie  Septentrionale  ,  d'où  l'on 
croît  que  sont  sortis  aussi  ceux  des  peuples  de  l'Ecos  e  paimi  lesquels  on  la 
trouve  établie.  Une  charrue  analogue  s'est  trouvée  même  parmi  des  modèles 
dinsirumens  aratoires  »eniis  de  la  Chine,  l'e  n'est  pas  la  seule  occasion  dans 
laquelle  on  a  pu  remarquer  qu'une  ressemblance  dans  les  outils  qui  servent  à 
l'agriculture  ,  est  un  des  rapports  qui  indiquent  de  la  manière  la  moins  'équi- 
voque une  ori  ine  commune  entre  les  pexiples  qui  eu  font  usage.  Ce  trait  de 
ressemblance  se  conserve  même  pins  long-temps  que  le  rapport  des  langues  ,  des 
vétemens  et  des  mœurs.  Cest  que  de  toutes  les  classes  d'hommes  ,  les  cultivateurs 
sont  en  général  ceux  qui  renooceut  le  plus  difiicilement  et  le  plus  tard  à  leurs 
habitudes. 

Ce  qui  fait  le  caractère  vraiment  distinctif  de  la  charrue  qui  est  l'objet  de  cet 
article  ,  ce  n'est  pas  la  manière  dont  les  parties  en  sont  assemblées  ,  le  défaut 
de  roues  et  d'avant-irain  ,  la  forme  singulière  du  manch>-;.  Tout  cela  peut  vaiier 
sans  que  des  charrues  cessent  d'être  essentiellement  les  n.èmes,  et  s'il  est  poiniis  , 
en  parlant  des  ouvrages  des  hommes  ,  d'employer  les  méthodes  de  classiiication 
et  les  teimes  adoptés  par  les  naturalistes  ,  ce  ne  sont  là.  tout  au  plus  ,  que  des 
caractères  propres  à  établir  des  espèces.  Les  différences  gëaéiiques  doivent  être 
prises  datis  des  parties  plus  importantes  ,  dans  le  soc  ,  par  exemple  ,  près  duquel 
toutes  les  autres  parties  sont  d'une  Utilité  stjcondaire.  11  me  semble  donc  aue 
dans  im  arrangement  méthodique  de  toutes  les  charrues  connues  ,  il  conviendroit 
d'établir  d'abord  deux  grandes  divisions  ,  dont  la  preniière  renfermereit  toutes 
Celles  qui ,  comme  les  charrues  ordinaires  de  l'Europe  Méridionale  et  Occideiuale , 


Soc. 


(  48  ) 

ont  un  sep  simple,  un  scu!  soo  ,  et  ne  tirtcent  par  conséquent  qu'un  seul  sillon, 
et  dont  la  seconde  coniprendroit  touteii  les  charrues  ,  quelque  lût  d'ailleurs  la 
form-s  de  leurs  autres  parties  ,  dont  le  sep  A  est  bilurqué  ,  le  soc  H  douiiie  et  qui 
tracent  deux  sillons  à  la  lois.  Dans  ces  deux  diviiioas  ,  la  présence  ou  l'absence 
du  cou  Ire  ,  celle  dix  veisoir  ,  la  forme  du  soc  ,  écabliroient  de-,  espèces.  CIim- 
cune  de  ces  espèce-;  pouvant  être  portées  ou  non  sur  un  avant -irain,  sans 
cesser  d'être  les  ni('mes  ,.  cette  circonstance  donneroit  lieu  à  établir  des  sous- 
Cipèces.  Enfin  ,  la  forme  des  parties  aïoinj  essentielles  et  la  disiiosiiion  du  tout 
constitueroient  de  simples  variétés. 

La  charrue  à  sep  sini])le  est  à  la  charrue  à  sep  bifurqué  ,  ce  que  la  houe  à 
plein  fer  est  à  la  houe  à  dents.  Ce  qui  le  prouve  ,  sur-tout,  c'est  que  l'instru- 
ment dont  on  se  sert  en  Finlande,  en  Livonie ,  etc.  ,  ponr  cultiver  à  Iras  ,  a 
uu  rapport  niarqué  avec  la  forme  de  la  charrue  des  mêmes  pays.  Cet  inslrunient 
e>t  représenté  dans  la  plauche  ci-jointe,  lig.  ^.  Ou  seroit  tenté  de  crciro  que 
la  culture  k  bras  ay^int  Jii  précéder  par-tout  1  usage  de  la  charrue  ,  les  ho)nm.  s 
n'ont  fait  que  disposer  l  outil  le  plus  en  usage  parmi  eux  ,  de  manière  à  se  faire 
soulager  dans  leurs  travaux  par  les  animaux  qu'ils  ont  soumis.  La  charrue  bifur- 
quée  sera  doue  comme  la  her^e  à  fer  bifide  ,  le  meilleur  instrument  de  labourage 
pour  les  terreins  pierreu.'^  et  caillouteux  ,  auxquels  l'on  sait  que  ci.-lte  herse  est 
Parfaitement  appropriée.  Il  est  probable  qu'un  sol  de  cette  nature  a  donné  lieu 
originairement  à  adopter  ee  genre  de  charrue  ,  connne  nn  sol  compact  et 
tenace,  a  exigé  lusaHe  de  notre  charrue  à  contre  simple  ,  qui  semble  se  rapporter 
au  pic  ou  à  la  pioche.  De  part  et  d'autre  ,  la  force  de  l'habitude  a  pu  ensuite 
faire  conserver  l'une  et  l'autre  charrue  dans  des  terreins  pour  lesquels  elles  sont 
moins  coiiveuablos  ;  mais  ceux  qui  raisonnent  les  piafiques  de  i'airicultuie  , 
sentiront  que  la  foima  des  iusirumens  aratoires  de\ro;ent  eue  appropriée  à  la 
nature  du  lerrein.  Il  est  peut-être  des  part  es  de  la  France  oii  la  cliairue  de 
Finlande  et  de  Livonie  peuvent  être  introduite  avÉC  avantase,  non  pas  quant  à 
la  disposition  grossière  de  ses  parties  ,  que  nous  sommes  bien  éloiii'nés  de  pro- 
poser pour  modèles  ;  mais  relativement  au  sep  bifurqué  et  aux  deux  socs  qui  la 
distinguent  essentiellement  ,  et  qni  ])euvent  s'adapter  à  toutes  les  sortes  de 
charrues  usitées  dans  les  différens  cantons. 

En  terminant  cet  article  ,  nous  croyons  devoir  appeller  l'attention  du  gouver- 
nement sur  l'utilité  dont  il  seroit  de  rassembler  d«  toutes  les  parties  du  globe  , 
et  de  réunir  dans  un  même  local  ,  les  divers  instrumens  d  agriculture  ,  et  même, 
autant  qu'il  seroit  jKissible  ,  dans  les  dimension^  nécessaiies  pour  en  exciter 
l'usage.  Il  existe  dans  quelques  pays  de  l'Eurofie  des  collections  de  ce  genre  :  la 
société  d"  mulaiion  de  Dublin  en  possède,  enir'auiies  ,  une  fort  considi.'rahle. 
Il  seroit  digne  de  la  France,  où  les  bèa\jx  arts,  l'histoire  naturelle,  les  anti- 
quités ,  offrent  les  collections  les  plus  précieu-.e*  ,  de  rendre  le  même  homnjai'e 
au  premier  et  nu  plus  utile  de  tous  les  arts.  Le  iiép6t  que  nous  indiquons  ici 
seroit  propre  à  étendre  les  idées  des  cuhivaieurs.  li.'î  pui>eroi6nt  les  leçons  de 
l'expérience,  les  stuiles  en  géuer;il  d<nt  ils  fassent  cas,  pu.squ'iis  ny  verroi^nt 
rien  qui  ne  fût  aduplé  par  des  cidti\ateurs  comme  eux  ,  et  rét  Iknient  en 
usage. 

Cn.  C. 


De    i'imprijiierie  de    Du    P<int,   rue    de   l'Oratoiie. 


Buffy.  ae<r    tl'aenceiT  ]f".  /y 


■ 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA  SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE. 

PARIS,    vendémiaire ,    an  G  de  la  république.    (Octobre  1797-) 


N".  7< 


HISTOIRE     NATURELLE. 
Sur  une  nouvells  espèce  de  singe ,   par  le  C.   Dupresne. 

J_j'AuTETrn    nomme    et  détermine    cette  espèce  ainii  rpi'il  suit  :    Singe  Entellr.    Soc.  d'histoire 
Simia  KnteUus. 

naturelle; 
(^ueue   très-longue  ,    corps  H  un    hlsno  terne    ou  couleur  de  paille  salie  ,     les 
mains  et  les  pieds  noirs  ,   de  larges  callosités  sur  les  fesses. 

L'Entelle  habite  au  Bengale;  il  a  beaucoup  de  rapport,  par  sa  forme  et  sa  taille  , 
avec  le  Doue  ,  (  simia  nemeus.  )  Debout,  il  est  haut  de  3  pieds  et  demi  ,  et  mesuré 
du  bout  du  museau  à  l'oiigine  de  la  qiipue  ,  il  a  dpxix  pieds  six  pouces.  La  queue 
excède  la  longueur  du  corps  ;  elle  a  iin  peu  plus  de  trois  pieds  ;  elle  est  terHiinéa 
par  un  petit  floccon  de  poils  plus  longs  que  les  autres,  et  ^'une  teinte  tirant  da- 
vantage sur  le  blanc.  Ce  singe  doit  entrer  dans  la  division  générique  établie  pa;r 
les  ce.  Cuvier  et  Geoffvoy  ,  sous  le  nom  de  guenon. 

G. 

Mémoire  sur  le  pol y oclon  feuille  ,  par  le  C.    Lacépède. 

Ce  nouveau  genre   de  poiîson    avoit    été    regardé  comme    un  squale  et   décrit  Soc.  n'HiSToniE 
eonirae    tel   dans    l'encyclopédie    méthodique  ,     sous    le    nom  de  chien   de    mer     naturllli. 
feuille. 

Le  polyodon  est  en  effet  un  poisfon  cartilagineux  qui  a  des  rapports  nombreux 
avec  les  squales  ,  mais  il  en  diffère  en  ce  qu'il  n'a  qu'une  ouverture  branchiale 
de  chaque  côié  du  corps,  couvi-rte  d'un  très-grand  opercule  sans  membrane.  Il 
se  rapproche  il  est  vrai  ,  par  cette  organisation  ,  des  accipenser  ,  (esturr:eon  )  mais 
il  s'en  distingue  par  la  présence  des  dents  nombreuses  dans  le  polyodon  ,  et 
nulles  dans  les  accipenser. 

Le  polyodon  feuille  est  la  seule  espèce  connue  de  ce  genre  ;  elle  est  remar- 
quable par  l'excessive  longueur  de  son  museau  ,  qui  éi,ale  presque  celle  du  reste 
du  corps;  il  a  la  forme  d'un  aviron,  et  présente  à  sa  surface  les  anastomoses 
qu'offrent  les  nervures  des  feuilles.  Il  a  deux  rangées  de  dents  à  la  mâchoire 
supérieure  ,  et  une  seule  à  l'inférieure  ;  il  n'a  qu'une  nageoire  dorsale.  Oa 
voit  en  le  dis.séquant  une  vessie  aérienne  assez  grande  ;  nouveau  caractère  qui 
le  rapproche   des  accipenser  en  l'éloignant  des  squales. 

La  patrie  et  les  habitudes  de  ce  poisson  sont  encore  inconnues. 

A.  B. 
G 


Soc.  d'histoibe. 

KATUR£LLE. 


(50 

Note   sur  les  genres    psophia  et  palamedea  de    Linné 
C.     Geoffroy. 


par 


Les  genres  psophia  et  palaijiedea  sont  très -voisins  ;  leur  caractère,  dans- 
Linnée  ,  n'établit  entr'eux  aucune  différence.  Les  oiseaux  de  ces-  deux  petites 
familles  ont  également  un  bec  convexe  en  dessus  ,  comprimé  sur  les  côtés  ,  légè- 
renient  arqué  ,  les  narines  ovales ,  les  pieds  tetradactiles  :  je  n'en  conclus  pas 
cependant  qu'ils  doivent  être  réunis.  i°.  Le  palamedea  cornu  ta  ou  le  kaniiclii  ,. 
me  paraît  à  d'autres  égards  trop  différent  des  psophia  :  il  porte  sur  la  tête  une 
corne  très -longue  ,  grêle  et  pointue  ,  et  sur  chaque  aile  ,  deux  puissans  éperons  , 
qui  sont  deux  apophises  de  l'os  du  métacarpe  ;  ses  doigts  sont  gros  ,  robustes  , 
et  fort  allongés  :  ils  posent  tous  à  terre  dans  la  marche  ,  même  celui  de  derrière , 
doat  l'onole  est  droit  et  fort  long  ,  comme  dans  les  jacanas  et  les  alouettes.. 
Les  psophia  ou  les  agamis  n'ont  ni  corne  sur  la  tète,  ni  armature  à  l'aile.  Les 
quatre  doigts  sont  courts  et  assez  foibles  ;  celui  de  derrière  est  si  haut  placé  , 
qu'il  louche  à  peine  la  terre  du  bout  de  l'ongle.  2°.  Linné  a  rangé  avec  le 
jcamichi  ,  sous  le  nom  de  palamedea  cristata  ,  le  cariama  de  Marcgrave  ,  dont  le 
tec  est  conformé  comme  celui  du  kamichi  et  de  l'agami  ,  mais  qui  ressemble  à 
ce  dernier  par  ses  aîles  sans  ergots  ,  ses  doigts  courts  ,  et  sur-tout  par  son  pouce, 
placé  si  haut  qu'il  ne  peut  appuyer  à  terre  :  c'est  donc  le  cas  de  ramener  le 
cariama  de  Marcgrave  dans  le  genre  psophia.  3°.  Et  enlln  ,  je  trouve  rangé  parmi 
Ifs  jacanas  ;  sous'le  nom  de  parra  ciiwaria  ,  un  oiseau  qui  me  paroît  en  différer 
essentiellement.  On  sait  que  les  jacanas  ont  le  bec  droit  ,  long  ,  et  renflé  vers 
le  bout  ,  nn  seul  ergot  au  fouet  de  l'aile  ,  et  les  doigts  excessivement  allongés  , 
mais  foibles  et  très  -.grêles  ,  lorsqu'au  contraire  le  parra  chavaria  ,  d'après  la 
description  de  Jacquia  ,  le  seul  qui  ait  encore  vu  cet  oiseau  ,  a  le  bec  conique  ,. 
courbé ,  la  mandibule  supérieure  voûtée  sur  l'inférieure,  comme  dans  les  galli- 
nacées  ,  les  narines  ovales,  deux  longs  éperons  à  chaque  aile  ,  et  les  quatre  dogts 
^ros  et  si  longs  ,  qu'ils  paroissent  incommoder  l'oiseau  dans  sa  marche.  Connue 
itous  ces  caract^;res  sont  exactement  les  mêmes  que  ceux  du  kamichi  ,  je  pense 
qu'on  ne  doit  pas  h(;sirer  d'y  réunir  le  chavaiia  de  Jacquin. 

Les  genres  kamichi  et  agami  doivent  donc  être  déterminés  ainsi  qu'il  suit  : 

K  A  ai  I  c  H  I.      Palamedea. 

Bec  convexe  en  dessus,  comprimé  sur  les  côtés,  à  mandibule  supérieure  voiîtée 
sur  l'inférieure. 

Pieds  à  quatre  doigts  très-longs. 
Deux  éperons  à  chaque  aile. 

1.  Le  kamichi  cornu.   Palamedea  cornuta. 

Une  carne  très-longue  et  très-grêle  sur  le  sommet  de  la  tèta^ 

Palamedea  cornuta.    L  i  n  n. 
Habite  les  lieux  maritimes  de  l'Amérique  méridionale. 

2.  Le  kamichi  hvippé.  Pala.medea   chavaria. 
Occiput  huppé  ;  les  joues  nues  et  rouges. 

Parra   chavaria.    Linn. 

Hatite  les  lacs  yoisins  du  Jleuye  Cinu  ,  drus  l'Amérique  méridionale»- 


"      ■  (  5i  ) 

A  G  A  M  I.  PsopJiia. 

Eec  convexe  en  dessus  ,  comprimé  sur  les  côtés  ,  à  mandibule  supérieure  voûté© 
sur  l'inférieure. 

Pieds  à  niiatre  doigts  courts. 

A  AI  ^  '  ° 

Ailes  non  armées. 

j.   L'agami  trompette.  Psophia  crepitans. 

Tète  non  huppée. 

Psophia  crepitans.    Linn. 

Habite  les   parties    les    plus  couvertes  des  grandes   forêts  ,   dans    l'Amérin,, 
méridionale. 

2.  L'agami  cariama.  Psophia  cariama. 

Front  orné  d'une  Imppe  noire  variée  de  cendré. 

Palanieilea    cristaba.     L  i  N  n. 
Habite  au  Brésil. 

3.  L'wgami  d'Afrique.  Psophia   undulata. 

Occiput  orné  d'une  huppe  courte  ,  pendante  et  blanchâtre. 
Habite  en  Afrique. 

Description  cl' u?i  feldspath  rougeàtre  du  hartz  ,    ayant  les  proprictcs 
de  l'aimant ,  par  le  C.   Gillet  ,  membre  du  conseil  des  mines. 

M.  Inversen  ,  danois  ,  a  observé  au  Hartz  ,  en  lygS  ,  des  granits  qui  ont  la 
vertu  magnétique  ;  il  en  a  apporté  en  France  quelques  morceaux  qui  ont  dans 
plusieurs  parties  la  propriété  de  faire  mouvoir  une  aiguille  aimantée ,  et  l'on 
peut  en  détacher  quelques  parcelles  de  feld-spath  ,  qui  sont  de  véritables  aimans. 
Ces  granits  ont  un  aspect  terreux,  une  couleur  rougeàtre.  Ils  paroissent  en  grande 
partie  composés  de  feld-spath  et  de  quartz  ,  avec  des  points  bruns  ,  et  portent 
quelques  taches  de  rouille.  Rarement  le  feld-spath  y  a  une  cassure  lisse  et  bril- 
lante. 

Un  des  morceaux  vient  de  l'un  des  deux  rochers  de  granit  isolés  ,  élevés  d'environ 
•  6  toises  ,  nommés  les  schuarcher  ,  situés  sur  les  rives  du  Barenberg  ,  au  couchant 
de  Schirke  ,   village  du  canton  de  Wernigerode,    au  Harlz. 

Ces  deux  rochers  sont  représentés  dans  la  vignette  qui  précède  la  préface  de 
la  traduction  que  Diétrick  a  fait  des  observations  sur  l'intérieur  des  montagnes , 
par  Trebra. 

Le  rocher  représenté  à  gauche  est  le  seul  qui  ait  la  vertu  magnétique.  M.  In- 
versen a  remarqué  que  l'aiguille  de  la  boussole  en  étoit  troublée  à  deux  ou  trois 
pieds  de  distance  ;  un  des  cotés  du  rocher  attire  constamment  le  nord  de  l'ai- 
guille ,  et  le  côté  opposé  le  sud. 

L'autre  échantillon  vient  d'un  rocher  de  cranit  qui  a  la  même  propriété ,  et  est 
situé  à  Jesenburg.  M.  Inversen  en  connoît  uu  pareil  à  FèuerStcins  Klippe  ,  k  une 
lieue  de  Schirke. 

Pour  vérifier  facilement  cette  propriété  nouvelle  du  feld-spath  ,  M.  Inver':en  en 
fait  flotter  des  fragmens  sur  l'eau;  alors  ,  si  on  approche  du  périt  corps  flottant 
un  barreau  aimanté  il  se  dirige  vers  l'extrémité  de  ce  barreau  ,  qu'on  lui  jjrébonte  ; 
mais  dans  le  cas  où  le  pôle  du  barreau  aurait  le  même  nom  que  celui  le  plus  voisin 
du  petit  corps  ,  ce  dernier  se  retourne  ,  et  vient  s'approcher  par  le  pôle  de  nom 
différent  :  si  l'on  retourne  le  barreau  ,  le  petit  morceau  flottant  se  retourne  iiussi  , 
ce  qui  prouve  incontestablement  que  ce  fragment  est  un  aimant  lui-même. 

G  u 


(    52) 

La  force  magnétique  y  est  cependant  bien  foible  ,  car  un  âe  se<;  pôles  ne  parott 
pas  se  diriger  consiarnment  vers  le  méridien  magnétique  ,  et  l'expérience  réussit 
mal  avec  une  aiguille  ,  il  faut  se  servir  d'un  barreau  aimanté. 

Au  reste  ,  cette  propriété  paroît  purement  accidentelle  ,  car  il  y  a  des  parties 
du  même  feld-spath  ,  qui  non-seulement  n'ont  pas  les  propriétés  de  l'aimant  ,  mais 
ne  sont  pas  même  attirables  ;  j'ai  calciné  de  ces  mêmes  moK^eaux,  qui  ,  à  la  vérité  , 
avoient  le  rellet  ordinaire  au  feld-spath  ,  et  ils  n'ont  acquis  aucune  propriété;  j'ai 
essayé  ])lusieurs  feld-spath  de  France  et  des  pays  étrangers  ,  t-ls  que  ceux  mêmes 
de  Baveno  ,  et  je  n'en  ai  encore  trouvé  aucun  qui  eussent  cette  propriété  d'une 
niaaière  sensible.  La  pierre  de  Labrador  fait  liien  mouvoir  l'aiguille  aimantée  , 
mais  je  n'ai  pu  jusqu'ici  y  re^onnoître  les  propriétés  d'aimant;  je  suis  même  fort 
porté  à  en  douter,  y  ayant  découvert  des  portions  de  fer  très-aitirables. 

Nous  avions  déjà  plusieurs  exemples  de  cette  propriété  magnétique  dans  une 
grande  partie  des  mines  de  fer,  dans  la  chaux  carbonate.;  colorée  par  le  fer  , 
quj  le  citoynn  Lelièvre  a  rendu  aimant  en  la  chauffant;  mais  nous  ne  la  connois- 
sioiis  pas  dans  le  feld-spath  ,  et  nous  en  avons  l'obligation  à  M.  Inversen. 

CHIMIE. 

iSi/r  l'esprit  recteur  de  Boërrhave  ,     l'arôme    des  chimistes  inodernes , 
ou  le  principe  de  l'odeur  des  'végétaux,  par  le  C.  Fourcroy. 

Soc.  riiiLOJr.  Si  ce  que  l'on  appelle  l'arôme  ou  l'esprit  recteur  des  végétaux  ,  étoit  un  corps 
pariicidier  ayant  ses  propriétés  génériques  constantes  dins  tous  les  végétaux, 
comme  la  fécule  ,  le  muqiieux  et  les  autres  principes  immédiats ,  qui  se 
trouvent  toujours  les  mêmes  ,  de  quelque  plante  qu'on  les  obtienne  ,  on  devroit 
également  avoir  sur  ce  corps  des  connoissances  pi  écises  ,  et  les  nombreux  essais 
fjue  l'on  a  fait  sur  l'arouje  ,  auroient  du  y  faire  découvrir  quelques  propriétés 
générales  et  caractéristiipies.  Au  contraire,  plus  on  a  multiplié  les  expériences  , 
plus  on  a  trou\'é  de  différence  dans  la  nature  des  arômes  ;  on  a  cru  en  recon- 
noî're  d'acides  ,  d'alkaliiis  ,  d'iullammables.  Le  seul  caractère  commun  qu'on  puisse 
leur  assigner,  c'est  d'être  constanmient  à  l'état  d'un  fluide  sensible  seulement 
sur  l'organe  de  l'odsrat.  Eafin,  si  à  ces  premières  réflexions,  qui  tendent  déjà 
à  faire  retirer  l'arôme  de  la  classe  des  coips  particuliers  et  des  principes  immédiats 
des  végétaux,  on  joint  l'observation  de  ses  attractions  électives,  on  remarquera 
que  selon  les  plantes  dont  on  le  retire  ,  tantôt  il  est  miscible  à  l'eau  ou  à  l'alkool , 
d'autres  fois  il  refuse  de  s'unir  à  ces  corps  ,  et  ne  peut  être  enlevé  que  par  les 
huiles  fixes  ou  lessyrop;.  De  ces  principales  considérations  ,  le  C.  Fourcroy  conclut 
]**.  qu'il  n'y  a  point  de  principe  particulier  qu'on  puisse  regarder  comme 
arôme.  Tout  ce  qu'on  a  dit  jusqu'ici  sur  ce  principe,  tontes  les  expériences 
qu'on  a  présentées  sur  son  extraction  et  son  isolement  ,  n'offrent  que  des  illusions 
ou  des  hypothèses  ;  2°.  ce  qu'on  a  nommé  ainsi  est  un  liquide  aqueux  ou  alkoo- 
lique  ,  chargé  d'une  plus  ou  moins  grande  quantité  d'alun  ,  ou  de  plusieurs  prin- 
cipes immédiats  des  végétaux  qui  y  sont  dissouts  et  porté  par  l'air  sur  les  nsrfs 
olfatifà.  Ce  fait  est  prouvé  par  l'odeur  que  prend  tout-à-coup  ,  au  moment  de  sa 
disolution  ,  toute  substance  exiractive  ,  gonmieuse  ,  féculeuse  ou  huileuse  ,  au- 
paravant inodore  ;  S",  que  tout  corps  susceptible  d'être  dissout  dans  l'air  ,  devient 
Oiiorant  ,  par  suite  même  de  celte  dissolution  ,  en  quelque  petite  quantité  qu'elle 
se  fasse.  Les  corps  qui  paroissent  les  moins  susceptibles  de  cette  dissolution  ,  tels 
que  les  métaux  ,  l'éprouvent  cepeûdant  jusqu'à  un  certain  point.  L'auteur  regarde 


(  53  ) 
l'oclour  qxie  plusieurs  cVcntreiix  répanflent  lorsqu'ils  sont  frotl(5^  ,  comme  une  des 
preuies  les  plus  fortes  de  la  nou-exi^tence  de  l'arôme  ,  qu'on  ne  s'élint  point 
avisé  d'admettre  dans  ces  corps  ;  car,  dit  il ,  l'odeur  que  répand  le  cuivre  n'est 
point  due  à  un  princi[ie  particulier  qui  s'exhale  <le  ce  n)pial  ,  mais  bien  à  des 
molécules  mêmes  du  cuivre  ,  qui  sont  portées  par  l'air  d.ins  le  nez.  De  même 
l'odeur  des  végétaux  n'est  pas  produire  par  un  principe  spécial  exhalé  d'eux  , 
mais  par  une  matière  vénérale  toute  entière  qui  est  n'duiie  en  vapeurs  ;  et  ce 
sont  les  plantes  qui  r^orermont  le  jilus  de  principes  volatils  ,  telles  que  des  huiles 
volatiles  ou  des  résines  ,  qui  ont  été  regardées  ,  pour  cette  raison  ,  comme  ren- 
fermant une  plus  firande  quantité  d'esprit  recleur  ;  d'autant  ])ius  qu'il  ne  faut 
souvent  qu'une  quantité  d'une  petitesse  inappréciable  de  ces  principes  immédiats  , 
pour  donner  à  l'eau  ,  à  l'huile  ,  à  l'alkool ,  et  sur  tout  à  l'air  ,  \i  propriété  odorante. 
Ces  recherches,  dit  le  C  Fourcroy  ,  conduisent  h  reconnoilre  dans  les  Iniîles 
volatiles  des  propiiéiés  et  des  usages  qui  n'ont  jioint  éié  a.'<sez  utilement  appliqués 
jusqu'ici.  Elles  sont  complètement  dissoiubles  dans  l'eau  ,  quoique  dans  une  pro- 
portion très-petite.  Elles  le  sont  plus  à  chaud  qu'à  froid  ,  ensorte  qu'elles  sa 
séparent  de  l'eau  lorsque  celle-ci  se  réfroiiUt ,  et  la  rendent  trouble  et  laiteuse. 
L'eau  à  —  on'en  tient  pre^qtie  plus  en  dissolution.  Les  fabricaiisd'essi  nces  précieuses 
peuvent  tirer  parti  de  celte  observation  ,  en  mettant  de  l'eau  à  la  glace  dans  la 
vase  oiJ  ils  reçoivent  leurs  huiles  essentielles.  Elle  fournit  en  outre  un  procédé  très- 
simple  et  très  économique  pour  piéparer  les  eaux  dislillérs  arcnnatiques.  Il  ne 
s'agira  plus  de  longues  et  dispendieuses  distillations  ,  il  sullira  de  jetter  dans  de 
grandes  masses  d'eau  pure  ,  quelques  gouttes  d'Iuiilo  volatde  ,  d'agiter  quelques- 
temp'.  et  de  laisser  reposer  pour  éclaircir  la  liqueur  et  iéparer  la  portion  d'huile 
non  dissoute. 

Si  d'après  ces  raisonnemens  ,  ces  observations  ,  et  même  leurs  utiles  applications  , 
l'arôme  n'existe  pas  par  lui-même ,  mais  n'est  qu'une  pro])riéré  des  matières  vé.  é- 
tales  ,  il  sera  facile  d'arriver  à  une  classification  méthodique  ,  précise  et  ])lus 
exactement  caractérisée  que  par  leur  elfet  sur  le  sens  de  l'odorat  ,  des  odeurs 
végétales  ,  soit  en  examinant  les  propriétés  de  ces  corps  une  fois  préparés  ,  soit 
en  considérant  le  mode  même  de  leur  préparation  ,  soit  enfin  en  comparant  les 
difféiens  végétaux  d'où  chacun  sera   tiré. 

Le  G.  Fourcroi  propose  comme  essai  la  classification  suivante  : 
I'remier  genre.  Odeurs  on  esprits  7'ccteu7S  extractijs  ou  inuqueux. 
Caract.  On  ne  les  obtient  que  des  plantes  dites  inodores,  par  la  distillation 
de  ces  plantes  elles-mêmes  au  bain-marie  ,  sans  eau  étrangère.  Elles  sont  foibles  , 
herbacées  ,  peu  durables.  L'eau  qui  teint  cet  extrait  ou  ce  niélauge  odorant  en 
dissolution  ,  se  trouble  ,  se  remplit  de  floccons  niuqueux  ,  et  exhaie  l'odeur  de 
moisi  au  bout  de  quelque-temps. 

EspEChs.  Eau  esbcnfielle  de  bourrache  ,  de  laitue,  de  plantain^  etc. 
L^EUXiEME  GENRE.  O/leuis  OU  esviits  recteurs  huileux  fixes. 
Caract.  Ils  sont  indissolubles  dans  l'eau;  ils  ne  passent  point  à  la  distillation  ; 
ro\.igène  ,  de  quelque  part  qu'il  provienne,  les  détruit  très  -  vite.  On  ne  les 
obtient  que  par  les  huiles  fixes  qui  couvrent  les  plantes  où  ils  sont  conienus.  Un 
peu  oxigénés  ,  ils  deviennent  solubles  dans  l'alkool;  mais  cette  dissolution  ,  étendue 
dans  l'air  ,  perd  trèspiomptenicnt  son  arôme  en   s'oxigénant. 

Espèces.    Réséda,    tubéreuse  ,  jasmin  ,  narcisse,   jonquille,   héliotrope. 
Troisie!«e  genre.    Odeurs  ou  esprits  recteurs  huileux  fixes  ;    {aromates  propre- 
vient   dits.) 

Caract.  Ils  se  dissolvent  par  le  seul  contact  dans  l'eau  froide,  liien  plus  abon- 
dauijneut  ddai  l'eau  chaude  j    se  précipitent  en  partie   par  le  i'éfroidissemenC  » 


rendent  alors  l'eau  laiteuse  ;  ils  sont  pins  dissolubles  encore  dans  l'a^kool  qui  Tes 
enlèvo  à  l'eau.  Leur  diisolution  alcoolique  se  trouble  presque  toujours  avi.c  l'eau 
en  |ietite  quiiniilé. 

E^PECE^.  Ce  sont  les  plus  abondans  de  tous.  Eaux  aromatiques  des  labiées  , 
aM'"ol>  ainmariqufS  d.^s  mêmes  plantes. 

Qi.,  vii.ii  ME  G£NKE.   OdeuTS  OU  esprus  recteurs  aromatiques   et  acides. 

(  ARACT.  Avec  les  caractères  du  genre  précédent  ,  ils  rougi'sent  les  couleurs 
bll"ue^  vég'tal.^s  ;  souvent  ils  précipitent  dô,  aiguilles  d'acide  Itenzoïquo.  Lorsqu'ils 
sont  dépouillés  de  cet  acide  ,  ils  rei>assc!it  au  troisième  genre.  Il  peut  y  en  avoir 
et  il  y  en  a  sans  doute  qui   contiennent  d'auireb  acides  que   le  benzoïque. 

Espèces.  Eaux  et  alcools  aiomaliques  de  benjoin,  de  storax,  de  baume  du 
Pérou,    de  baume  de  Tolu  ,   de    \aniile  ,  de  canelle. 

Cinquième   genre.    Odeurs  ou  esprits  recteurs  hydrosulfureux-. 
■    Caract.  Ils  précipitent  les  dissolutions  niéialiques  en  brun  ou  en  noir;  ils  sont 
fétides;   ils  noiici^sent  l'argent;  ils  précipitent  du  soufre  à  l'air. 

Espèces.  Eaux  distillées  de  choux,  de  choux  -  fleurs ,  de  cochlearia  ,  de 
cresson  ,  etc.  A.  B. 

liec/ierc/ies  sur  la  matière  colorante  des  sacs  vcgétaax ,  heur  alté- 
ration par  l'étain  et  les  autres  substances  rnctalliqiies  ,  suivie  d'une 
nouvelle  méthode  de  former  des  laques  de  couleurs  plus  intenses 
et  plus  solides  ,  par  le  C.  Guyton. 

Institut  ^^  sr;voit  q\ie  le  syrop  de  violette  préparé  dans  des  vases  d'étain  ,  acquéroit 
une  couleur  bleus  plus  vive,  mais  on  igaoroit  et  la  cause  de  ce  changeu  ent  , 
que  Berthollet  avoit  attribué  à  la  combinaison  de  l'oxide  d'étain  avec  l'acide  con- 
tenu dans  le  suc,  et  jusqu'oii  pouvoit  s'étendre  l'action  de  ce  métal  sur  les  cou- 
leurs végétales.  Le  suc  rouge  de  cerise,  placé  sur  des  lames  détain  ,  de  cuivre 
et  de  métal  de  cloche  ,  est  devenu  violet  sur  l'étain  ,  est  resté  rouge  sur  le  cuivre, 
et  a  pris  une  couleur  intermédiaire  sur  le  métal  de  cloche. 

Le  suc  rou'^e  tiré  de  la  pelure  de  prune  de  monsieur,  a  pris  sur  l'étain  une 
couleur  vineuse  et  une  violette  sur  le  fer.  Elle  a  dissout  une  très-petite  quantité 
de  ce  métal.  (.îette  liqueur  a  également  dissout  un  peu  de  plomb  ;  elle  n'a  rien 
fait  sur  le  cuivre  ;  elle  a  pris  une  belle  couleur  vineuse  sur  l'antimoine  et  le 
bismuth.  L'hydrosulfure  n'a  point  indiqué  de  dissolution  de  ce  dernier  métal. 
Slise  long-temps  en  digestion  sur  le  zinc  ,  elle  a  acquis  une  nuance  bleue  foible. 

Le  même  suc  rouge  ,  tiré  des  pelures  de  prunes,  mis  sur  l'oxide  d'éiain  ,  n'a 
point  chaneé  de  couleur  ;  mais  l'oxide  est  devenu  rouge  ,  et  a  passé  au  gris  eu 
séchant  ,  tandis  que  l'oxide  de  plondj  blanc  fait  devenir  ce  même  suc  d'une  cou- 
leur vineu.se  ;  l'oxide  de  zinc  ne  l'a  point  fait  changer  de  couleur. 

Mais  l'oxide  de  tungstène  a  présenté  les  phénomènes  les  plus  iutéressans  et  les 
plus  importans  pour  les  arts.  Cet  oxide  blanc  a  fait  perdre  au  suc  de  prune 
presque  toute  sa  couleur,  et  est  devenu  d'un  rouge  violet  trè  -foncé.  Enfin,  de 
nouvel  oxide  de  tungstène  a  enlevé  à  cette  liqueur  toute  sa  couleur  ,  et  a  pris 
encore  une  couleur  au   moins  aussi  vive  que  le  premier. 

Cet  oxide  ainsi  coloré  ,  n'est  plus  décolorable  ,  ni  par  l'eau  bouillante  ,  qui  ne 
prend  quurie  légère  couleur  roiée  ,  ni  par  l'action  des  rayons  solaires  ,  ni  par 
cell'J  des  acides  acéieux,  ou  acétiques,  de  l'eau  de  chaux  ,  ni  de  la  dissolution 
d'alun  conccmtié.  Enfin  ,  l'hydrosulfure  et  l'acide  muriatique  oxigène  ,  ne  lui  ont 
fait  éprouver  aucune,  aliératiou  ;  la  potasse  y  a  fuit  une  tache  rougeàtre  ,  et  Is 
carbouate  de  potasse  la  fait  passer  au  jaune. 


KATIONAL. 


(  55    ) 

Les  dissolu tioniBte,  curcuma  et  de  tournesol  communiquent  leurs  couleurs  i 
l'oxide  do  tungstàne.  Cetto  couleur  y  prend  une  lixiié  dont  on  ne  Tauroit  pas 
crue  susceptilile. 

Le  C.  Guyton  conclu  principalement  de  ces  expériences  ;  i°.  que  la  couleur 
ronije  des  fruits  est  due  à  laiéaction  de  leur  acide  propre  sur  leur  n)atière  colo- 
rante; 2".  que  l'éiain  ,  le  fer,  le  plomb,  le  bismuth,  l'antimoine,  le  zinc,  en 
restituant  la  couleur  des  violettes  ,  et  faisant  passer  les  couleurs  rouges  au  violet  , 
ne  font  que  reprendre  par  affinité  l'acide  qui  les  faisoit  tourner  au  rouge  ;  3".  que 
la  partie  verte  et  acide  du  fruit  ne  contient  pas  le  principe  colorant  ,  tandis  que  la 
partie  colorante  tient  assez  d'acide  pour  être  rou^e  ;  4".  que  de  tous  les  oxides 
métalliques  qui  s'emparent  et  retiennent  ce  principe  colorant  ,  foxide  de  tungstène 
a  sur  les  autres  un  avantage  décidé  ,  et  peut  former  pour  la  peinture  des  laques 
précieuses  par  leur  inaltériibilité  à  l'air.  A.  B. 

MÉDECINE. 

Obsen'atioiis  sur  V usage  de  l'opium  comme  auxiliaire  de  luercure  dans 
le  traitement  des    maladies  vénériennes  ,   par  le   C.   Couecou. 
On   connoissoit  déjà  l'utilité  de  l'opium  dans  les  maladies  vénériennes  ,  et   des     ^qc.  de  mÉj». 
praticiens  célèbres  l'avoient  employé  avec  succès  ;    mais  on  n  avoit  point  encore 
déterminé  précisément  quel  rôle  il  joue  dans  ce  traitement,   et  par  conséquent  , 
dans  quelles  circonstances  il  doit  être  employé.  L'auteur  pense  que  ce  médicament 
ne  peut  ,   dans  aucun  cas  ,  être  re.^ardé   comme  spécifique  ,   mais  comme  un  cal- 
mant puissant    qui  adoucit  Fénert^ie  souvent    trop   active   du    mercure  ,    dimituie 
l'irritation    du    système   nerveux  ,    et  facilite  ainsi   l'emploi  des  mercuriaux.     On 
sait  les  difficultés  que  présente  dans  ces  sori:es  de  cas  la  constitution  sani;uine  eC 
irritable  de   certains  individus.    Les  précautions  que  l'on   emploie  ordinairement 
pour  l'administration  du   mercure  ,    doivent  être  à  peu-près   les  mêmes   lorsqu'on 
joint  l'opium  à  ce  médicament.    On  doit  sur-tout  tendre   à  amener  le  malade  à 
cet  état  de  relâchement  et  de  foiblesse   de  la  fibre  ,  qui  ,    d'après   l'observation  , 
est  propre  à   faciliter  les    effets    de    l'opium.     On    remarque   que   îles    vénériens 
peuvent  prendre  sans  danger  l'opium  à  une  dose  assez  haute.  Cependant  ,   l'au- 
teur conseille  de  ne  point  passer  5  à  6  ou  8  grains  par  jour.  L'emploi  de  ce  calmant 
permet  alors  de  faire  usage    des  frictions  assez  puissantes  saus  inconvéniens  ;    il 
cite  huit   observations  importantes  à  l'appui   de  son  opinion.    Six  sont   tirées    de 
sa  pratique,  et  il  conclut  que  l'on  peut,   d'après  cela  ,  regarder  l'opium  comme 
nécessaire^    1".  donné  conjointement  a\ec  le  mercure  ,    lorsque  les  malades  sont 
d'une  constitution  fort  irritable ,   et  qu'on  a  à  craindre  que  l'action  de  ce  minéral 
n'augmente    cette   disposition  ;    2°.  lorsque    les  malades   ayant    souffert  j>endant 
long-temps  ,    la  longueur  de  la  maladie  et   les   traitemens   qu'ils   ont   subi  ,    ont 
développé  chez  eux  l'irritaiiilité  à  un  tel  degré  ,  qu'ils  ne  peuvent  plus  supporter 
l'irritation  que  cause  le  mercure  ,    3°.  lorsque  la  disposition  particuiière  de  quelque 
organe  ,    par   exemple  des  intestins  ,  fait  craindre  que   le   mercure  ne    s'y  porta 
et    n'y  cause  des  accidens  ,  avant  qu'on    en    fcit  introduit  assez  pour    op('rer    lu 
guérison.  ou  lorsque  pendant  ce  traitement  ce  minéral  prend  cette  détermination  ; 
4°.   Eniin  ,    donné  seul  ,   lorsque  l'infection  générale  est  détruite  ,   qu'il  ne   reste 
plus  que  l'affection  locale  et  1  irritation  produites  par  les  ulcères  ou  par  l'action  dut 
mercure  que  les  malades  ont  pris. 

COMMERCE. 

Le  3  fructidor  ,   il  a  été  procédé  à  la  vérification  des  mesures  et  poids  apporté» 
de  Cgnstaaliuople  par  Maaolaki   Leoaardo  Papadopoulo,   s«coud  drogman  d© 


À 


(56) 
l'ambassad'^  Ottomane  à  Paris  ,   en  présence  du  C.  Reth  ,   à  qli   ce  d^ogman  les 
avi'it  confiés. 

Voici  les  ré  ultiits  de  cetre  vérification: 

La  même  rèi^lo-  de  fer  poi  toit  sur  ses  faces  supérieures  et  inférieure  ,  les  deux 
mesure^  linéaires  en  usagi-  à  (  .onsîaatinople. 

La  première,  nommée  pic  dans  le  pays,  est  divisée  en  roubs  ou  huitièmes  ,  et 
en  seizièmes.   On  ne  s'en  sert  que  pour  l'Hunage  des  étoffes  étrangères. 

La  seconde,  se  nomme  endaz-é  ;  t  lie  forme  les  sept  huitièmes  du  pic  ,  et  sert 
exclusivement  à  mesurer  les  étoffes  de  fabrique  nationale. 

Ces  détails  sur  l'usage  ,  le  nom  de  ces  deux  mesures  ,  et  leur  rapport  entre 
elles,  oni   été  donnés  au  C.  Relh  par  M.  Mauolaki. 

Le  pic  a  été  trouvé  de  677  millimèties  ,  six  dixièmes  ;  ôtant  un  huitième  ,  il 
pourl'endazé  692  millimètres  g  dix.  La  demie  aune  est;  de  594  millimètres.  L'endazé 
peut  donc  être  regardée  comme  équivalente  à  la  demie  aune  de  France  ,  avec  un 
degré  d'exactitude  plus  que  suffisant  pour  le  commerce. 

Le  C.  Heth  estime  que  l'endazé  de,  Constantinople  est  exactement  le  diipondiitnt 
des  romains  composée  de  deux  pieds  romains  antiques  ,  comme  l'aune  d«  Paris 
paroît  contenir  f[uatre  de  ces  mêmes  pieds. 

La  boéte  cjui  contenoic  les  poids  en  renfermoit  dix  ,  savoir  un  de  100  drachmes  , 
nue  l'on  nonjme  Cheki  ,  un  de  5o  ,  deux  de  20  ,  un  de  10  ,  un  de  5  ,  un  de  2, 
lin  d'une  drachme  ,  un  d'une  demie  drachme  ,  et  enfin  ,  un  d'un  quart  de  drachme; 
ils  sont  de  cuivre,  et  en  forme  de  p3ramide  tronquée  ,  ayant  à  la  base  un  petit 
anneau  ou  un  bouleau  servant  à  les  tirer  dos  cases  où  ils  sent  noyés  à  fleur  de   bois. 

11  est  remarquable  que  ces  divisions  du  Cheki  sont  rigoureusement  décimales, 
à  l'exception  des  subdivisions  de  la  drachme.  Le  poids  du  Cheki  s'est  Trouvé 
de  320  grammes  :  ce  qui  donne  la  drachme  de  5  grammes  2  dixièmes  ,  le  karat,  ou 
seizième  de  drachme  ,  de  2  deci  grammes  ,  et  le  grain  ,  qui  est  le  quart  du  karat 
de  5  centi-granmies.  Le  C.  Reth  conclut  de  cette  vérification  ,  que  le  cheki  de 
Constantinople  n'est  autre  chose  que  la  livre  romaine  ,  affoibhe  d'environ  un 
gramme. 

Donc  ,  ajoute-t-il  ,  les  poids  et  mesures  linéaires  de  Constantinople  ,  qui  sont 
légaux  dans  tous  les  éiats  du  Grand  -  Seigneur ,  nous  rendent,  à  très  -  peu  de 
chose  près,  les  poids  et  les  mesures  des  Romains.  Il  reste  à  examiner  si  le  même 
rapport  a  lieu  aussi  pour  les  mesures  de  Cfipacité. 

Au  surplus  ,  il  est  naturel  que  les  empereurs  ,  en  transportant  à  Constanti- 
nople le  siège  de  l'empire  Romain  ,  y  aient  introduit  les  mesures  de  l'ancienne 
capitale.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  non  plus  que  les  Turcs  ,  en  s'emparant 
de  la  Grèce  ,  aient  lais  é  subsister  les  mesures  et  les  poids  qu'ils  y  trouvoient 
en  usa£;e.  On  sait  que  les  conquérans  étaient  peu  nombreux  dans  l'origine  ,  en 
comparaison  des  peuples  qu'ils  avoient  soumis.  L'iiistoire  de  tous  les  temps  prouve 
d'ailleurs  que  lersqu  un  peuple  chez  lequel  la  civilisation  a  fait  peu  de  progrès  , 
soumet  une  nation  plus  civilisée  ,  c'est  presque  toujours  cette  dernière  qui  fait 
adopter  ses  iisa.c;ps  aux  couquérans  ,  ceux  au  moius  qui  n'intéressent  ni  le  gouver- 
nement ,  ni  la  religion. 

£bbata.    N".  4  ,  p:ig-  3i  ,  lig.  pcnulriîme  ,  eaux  mt^rts  ,  lisgi  ;  eaux  neuves. 
!N°.   6,  l'''g-   A7  '   ''g'    20,   Ecosse,  lisez:   tiiropc. 
Pag    Ati,   l'S-    '8,   hers?  ,    lisez  :   hoiip. 
ibiil ,  lig.   3G  ,  exciler  ,  lisez  :  pssa^er, 

AVIS. 

Oiiflfiiips  foiisf-ripteiirs  se  plaignent  âe  n'.ivwr  point  reçu  certains  numéros.  Cetre  ni^gligenre  ne  peut 
étie"'attril)iiée  qu'à  la  poste.  Cela  auxcjuels  il  majicjue  des  numéros  n'ont  (ju'à  les  léckimfï  ;  pn  lés  Uvx 
.•av»rra  «ur-lc-Lli>iiuii, 


No.  y. 


InstituI? 
k-vtional. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA  SOCIÉTÉ   P  H  I  L  O  M  AT  H  I  Q  U  E. 

PARIS,    brumaire,    an.  6  de  la  république.   (Novembre  1797,) 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Mémoire  sur  l'organe  de  la  vue  du  poisson  appelle  cobète  Anableps, 
par  le  C.  Lacépède. 

J_JE  but  de  ce  mpmoir«  est  de  faire  connoître  la  véritable  structure  de  l'œil  de 
l'Anableps,  dont  la  conformation  singuliùre  a  paru  au  C.  Lacépède  mériter  d'êîro 
examinée.  On  a  cru  que  l'Anableps  avoii;  quatre  yeux  ,  ce  qui  seroit  un  f^iit  très-extraor- 
dinaire ,  et  même  unique  ,  au  milieu  de  toutes  les  formes  que  présentent  les 
animaux  à  sang  rouge.  Un  examen  plus  attentif  des  yeux  de  en  poisson  ,  apprend 
au  C.  Lacépède  qu'il  y  a  eu  erreur  à  cet  égard.  L'oeil  de  lAnablep-,  est  placé  dans  ua 
orbite  dont  le  bord  supérieur  est  très-relevé  ,  mais  il  est  très-gros  et  très- saillant. 
Si  on  regarde  la  cornée  avec  attention  ,  on  voit  qu'elle  est  divisée  en  deux 
portions  très- distinctes  ,  à  peu-près  égales  en  surface,  faisant  partie  chacune 
d  une  sphère  particulière  ,  placées  l'une  en  haut  et  l'autre  en  bas  ,  et  réunies 
par  une  petite  bande  étroite,  membraneuse,  peu  transparent©,  et  qui  est  à 
peu  -  près  dans  un  plan  horizontal  ,  lorsque  ce  poisson  est  dans  ta  position 
naturelle.  Si  l'on  considère  ensuite  la  cornée  inférieure  ,  on  appercevra  aisément  au 
travers  de  cette  cornée  ,  un  iris  et  une  prunelle  assez  grande  ,  au-delà  de  laquelle 
on  voit  le  cristallin  ;  on  apperçoit  encore  sous  la  cornée  supérieure  ,  un  second 
iris  percé  d'une  seconde  prunelle.  Les  deux  iris  se  touchent  dans  plusieurs  points 
au-dessous  de  la  bandelette  courte  et  horizontale  qui  lie  les  deux  cornées.  Ces 
deux  iris  sont  les  deux  plans  qui  soutiennent  les  deux  -petites  calottes  formées  par 
les  deux  cornées  ,  et  sont  incluses  i'une  sur  l'autre  de  manière  à  produire  un  angle 
ouverr.  Mais  s'il  y  a  plusieurs  parties  principales  doubles  dans  l'œil  de  l'Anableps  , 
tfc-lles  qu'une  double  cornée,  une  double  cavité  pour  l'humeur  aqueuse  ,  un  double 
iris ,  une  double  prunelle ,  le  citoyen  Lacépède  se  croit  néanmoins  fondé  à 
regarder  l  Anableps  comme  n'ayant  qu'un  seul  œil  de  thaque  côté,  puisqu'il  n'a 
qu'un  cristallin  ,  qu'une  humeur  vitrée  et  qu'une  rétine. 

G. 

JS^ote  sur  une  nouvelle  espèce  de  guêpe  carbonnîère ,  par  le  C.  Cuvier. 

On  connoit   et  l'on  admire   depuis  long-temps  ,    les  nids  que  certaines   guc^pes  goc.  Philom.' 
d'Amérique  suspendent  aux  arbuste--.     Ils    sont  .construits   d'un  carton  très-fin  , 
très -solide  et  assez  bla;ic.    Leur  forme   est   celle  d'une  cloche  fermée  de  toutes 
parts,  excepté  par  le  bas,  oii  l'on  remarque  un  trou  étroit,  placé  à  la  pointe  de 
l'entonnoir  qui  remplace  l'ouverture  évasée  des  cloches  métalliques. 

Fubricius  a  décrit  l'in'ecte  qui  construit  cet  édifice  curieux  ,  sous  le  nom  de 
T' espa  nidulans.  Le  C.  Cuvier,  en  étudiant  la  di^p■ositioa  intérieure  de  ces  nids, 
a  eu  occasion  de  remarquer  un  grand  nombre  d'individus  de  cette  espèce.  Mais 
il  a  reconnu  ,  dans  ces  mêmes  guêpes  ,  quelques  dialcis  ,  qu'il  croit  appartenir 
à  l'espèce  désignée  sous  le  nom  d'Annulata  ,  par  f  abricius.  Il  est  probable  qu'il* 

H 


(  S8  )  _ 

ne  se  sont  trouvés  dans  ces  nids  que  comme  ennemis  destructeurs  ,  loin  d'en  être 
les   artisans,   comme  le  penboit  liéaumur  (i). 

Indépendamment  de  ces  guêpiers  de  carton  fin  et  blanc  ,  on  en  conserve  dans 
les  cabinets  une  autre  sorte  également  originaire  de  Cayenne.  Ils  ont  ordinaire- 
ment plus  (le  volume  ;  la  pâte  on  est  grise  ,  plus  grossièra  ,  moins  homogène  , 
moins  solide.  De  plus  ,  le  fond  ,  au  lieu  d'être  en  entonnoir  ,  est  aplati ,  et 
l'orifice  se  trouve  à  l'un   des  côtés  de  ce  fond  ,  e.t  non  pas  à  son  milieu,  fig.  i.  A, 

L'espèce  de  &\\ty%  fig.  i.  Jî  qui  construit  ce  carton  trossier  ,  est  nommée,  dans 
le  pays  ,  la  Mouche  tatou.  Elle  s'écarte  beaucoup,  parla  forme,  de  celle  qu'a 
décrite  Fabricius  ;  elle  et  toute  entière  d'un  noir  Lirillaut  ;  le  premier  article 
de  son  abdomen  est  étroit  et  en  forme  de  poire  ;  le  second  ,  plus  Iar,i;e  que  les^ 
autres,  a  la  forme  d'une  cloche;  les  ailes  sont  brunes.  Voici  le  caractère  que  lui 
assigne  le  C.  Cuvier. 

Vespa  tatua.  ISigra  ,  nuida  ,  alis  fuscis  ,   abdomine  pedicellato. 

JVote  extraite  d'un  ^'oyage  au  Mont  Perdu ,  par  le  C.  Ramond. 

fNSTiTUT    NAT.        Ce  naturaliste ,  dans  une  lettre  adressée  au  C.  Hauy,   lui  rend  un  compte  suc- 
cint  d'un  voyage  qu'il  vient  de  faire  au  mont  Perdu  ,   la  montagne  la  plus  élevée 

ièanceduaiVen-  delà  chaîne  des  Pyrénées.    (2)  ,         ,        , 

démiaire ,  aa  6.  Les  Pyrénées  sont  reniarquableé  ,    parce,  que  les  plus    hauts  pomts    de    cette 

chaîne  ,  au  lieu  d'être  granitiques  ,  comme  dans  la  plupart  des  autres  chaînes 
Alpines ,  sont  calcaires.  Le  C.  Ramond  soupçonnoit  le  mont  Perdu  ,  dont  on  ne 
connoissoii:  encore  que  les  bases,  d'être  de  cette  nature  ;  il  parvint,  avec  les 
plus  grandes  diflîcvdtés ,  au  sommet  de  cette  haute  montagne  calcaire  ,  presqu'inac- 
cessible  ,  et  la  reconnue  non-seulement  entièrement  composée  de  calcaire  com- 
pacte, mais  il  trouva  dans  ce  calcaire  un  grand  nombre  de  débris  bien  conservés 
de  corps  marins,  des  ammonites  ,  des  huilres  ,  des  astérites  et  des  madrépores. 
les  montagnes  qui  environnent  le  mont  perdu  sont  de  la  même  nature  telles  que 
le  port  Pinède  ,  Vignemale  qui  présentent  des  grès  ,  des  brèches  ,  et  des  coquilles 
fossiles. 

Nons  afouterons  à  ce  fait  intéressant,  un  autre  semblable  ,  qui  peut  servir  à 
la  géologie  des  Pyrénées.  Le  C  Gillet  ,  membre  du  conseil  de^  mines  ,  a  dé- 
taché ,  dans  la  houle  de  Marlioré  ,  des  blocs  de  calcaire  cori. pacte  qui  s'y 
trouvent  ,  et  qui  viennent  évideuuuent  des  tours' de  Marboré  ,  des  fVagmens  qui 
contiennent  de;,  coquilles  fossiles  ,  et  le  C.  Alex.  Brongniart  a  pris  en  place  cette 
même  pierre  calcaire  coqi.illière  ,  en  montant  vers  la  lirêche  de  holatid  ,  au 
niveau  des  glaciers  de  Marboré;  c'est-à-dire,  à  environ  1400  toi-es  d'élévation. 
Il  ne  paraît  pas  douteux  que  les  tours  de  Marboré  ,  qui  ont  1800  toises  ,  et  qui^ 
sont  évidemment  calcaires  ,  ne  soient  formées  de  ce  même  calcaire  coquillier. 

A.  B. 
PHYSIQUE. 

Sur    une   nouvelle   espèce   de  'nacJiirie    hydraulique  ,  par   les    CC. 

MONTGOLFIER      et    ArGANT. 

Soc.  PHiLOM.         Les  CC.  Montgolfier  et  Argant  ,    ont  imaginé  une   machine    1res  simple    pour 
élever  l'eau  dune  rivière  par  le  moyen  de  la  vitesse  du  courant.    Voici    la   des- 

(i)    ^  oyez  Ré.mmur  ,  toni.  VI  ,   /ig.  2  ,    3  pt  4  ,    plancli.   20  ,   et  fig.  3  ,    planrh.  2i. 
(2)  Le  m. 'lit  l'eidii  a  1765  toises  Hu-ciessiis  du  nive.iii  de  k  mer  ;   Vigi.einrfe  a  1722  toises.  Le  sommer 
c>liadri(]ue  le  plus  élevé  des  tours  de  Marbori,  a  1710  toiset. 


(  59  ) 
Ctîptîon  âo  cette  machine  ,  qu'ils  noinment  bélier  hydraulique,  a ghl.  Jig.  2,  A 
est  lin  tiivaii  paiallt'lipipède  siliié  dans  la  direction  du  lil  de  l'eau  ,  et  ddnt  les 
parois  doivent  être  très  -  forts  à  l'extrémité  h  ,  se  trouve  une  soupape  /  ,  qui 
se  ferme  dans  la  direction  Ii  g-  ,  inclinée  à  45"  ,  en  s  arrêtant  contre  le  nientonnet 
§■ ,  mais  qui,  par  son  poids,  retombe  d'elle-même  sur  le  fond  du  canal  l  h  , 
qu'elle  ne  touche  pourtant  pas  tout-à-f.iit  ,  à  cause  du  coin  i h.  cbde  est  un 
tuyau  vertical  fermé  par  la  soupape  bf  ,  que  son  poids  relient  naturellement 
dans  la  situation  b  e. 

Lorsqu'on  ouvre  l'orifice  a  l  ,  \e  courant  de  la  rivière  s'y  ëiahht  par  degrés  , 
et  relève  la  soupape  /  dès  qu'il  a  acquis  une  vitesse  snfiisaute  pour  détruire 
l'effort  de  la  pesanteur  sur  cette  soupape.  L'eau  contenue  dans  tout  l'espace 
a  ghl,  dont  le  cours  e;t  subitement  arrêté,  réagissant  contre  les  porois  du  ca- 
nal ,  ouvre  la  soupape  bf,  s'introduit  dans  le  tuyau  vertical  cbcd,  et  s'y  éleva 
à  une  hauteur  telle  ,  que  la  poids  de  la  masse  d  eau  bccd  dé:ruit  la  quantité  du 
mouvement  acquise  par  celle  du  canal  a  ghl,  et  lorsqu'elle  tend  à  retomber, 
la  soupape  hf  se  ferme  ;  il  en  arrive  autant  à  la  soupape  i ,  qui  se  trouve  aban- 
donnée à  son  poids  :  le  jeu  recommence.  Ceite  seconde  fois  ,  l'eau  du  canal  aghl 
partage  ,  lors  de  la  fermeture  de  la  soupape  i  ,  son  mouvement  acquis  avec  la 
masse  d'eau  cbed,  et  l'élève  encore  jusqu'à  ce  que  le  poids  de  la  nouvelle  co- 
lonne  verticale  ait  anéanti  ce  mouvement. 

Il  est  facile  d'appercevoir  que  l'effet  de  cette  machine  dépend  de  la  capacité 
du  canal  aghl,  et  de  la  vîtesse  du  courant  de  la  rivière.  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre cet  effet  avec  ce  qui  arrive  dans  le  tuyau  recourbé  de  Piiot ,  lorsqu'on 
en  présente  l'ouverture  horisontale  au  courant  d'une  ri.ière.  L'eau  s'y  élève  bien  , 
mais  quand  elle  a  atteint  une  certaine  hauteur  ,  elle  reste  en  équilibre,  parce 
qu'elle  ne  reçoit  que  des  impulsions  infiniment  petites  ,  ou  plutôt  ,  qn'ella 
n'éprouve  qu'une  simple  pression  de  la  part  de  l'eau  ,  qui  afflue  à  l'orifice  infé- 
rieure du  tuyau  ,  pression  qui  ne  peut  que  détruire  le  mouvement  naissant  qu'im- 
prime la  gravité  dans  un  instant  indivisible.  Mais  dans  la  machine  des  CC.  Ar- 
gant  et  Montgolfier  ,  l'eau  du  canal  horisontal  agit  avec  une  vitesse  finie  ,  à  la 
manière  des  corps  choquans ,  et  doit  toujuurs  imprimer  du  mouvement  à  la  massa 
de  fluide  contenue  dans  le  tuyau  vertical  ,  quelle  que  soit  sa  hauteur.  Le  prin- 
cipe de  cette  machine  est  donc  absolument  neuf.  Les  GG.  Argant  et  Montgol» 
fier  en  ont  exécuté  un  modèle  ,  dont  beaucoup  de  personnes  ont  vu  l'effet. 

Les  inventeurs  en  ont  déjà  varié  la  forme  de  plusieurs  manières  très  ingénieuses. 
Ils  en  ont  rendu  l'effet  continu  ,  en  plaçant  le  tuyau  vertical  hcde  ftg  3..  B  sur  le 
c6té  du  tu)au  horisontal  aehl,  et  en  interposant  entre  ces  deux  iu;yaux  un  ré- 
servoir contenant  une  certaine  quantilé  d'air,  que  comprime  fimpulsion  de  l'eau 
au  moment  oîi  la  soupape  i  se  ferme,  et  dont  le  ressort,  qui  se  restitue  ensuite, 
chasse  l'eau  dans  le  tuyau  vertical.  La  fif^ure  a  B  repré.sente  le  plan  horisontai  de 
la  machine  dans  cet  état,  h  h' est  la  charnière  inférieure  de  la  soupape  qui  retient 
l'eau  dans  le  tuyau  hori-ontal  ,  p  la  projection  du  réservoir  fermé  j)ar  en  haut  ,  y 
fielle  du  tuvau  V:  rtical.  Par  le  moven  de  deux  tuvaux  horisontaux  ouverts  dans  «les 
dit  eclions  opposées  ;  ils  peuvent  mettre  â  profit  le  courant  des  marées.  Par  ua 
mécanisme  a-peu-près  s«nd:)!ahle  ,  ils  tirent  de  l'eau  de  la  partie  supérieure  d  ua 
syphon  ,  tel  que  nhfe,  hg.  2.  G.  La  soupape  g^/  étant  ouvrrte  par  l'action  d'un 
contre-poids,  taudis  que  la  soupape  kl  est  fermée,  on  établira  par  la  succion  ou 
par  tm  moyen  analogue  ,  le  courant  dans  le  syphon  ,  lorsque  ce  courant  aura  ac- 
quis <;ssez  de  force  pour  fermer  la  première  soupape ,  l'eftort  de  l'eau  qm  se  'r^u- 
Viora  arrêtée  dans  l'espace  bf ,  ouvrira  la  seconde  ;  ce  fluide  s'écoulera  par  1  oru:co 
d.  La  ioupape  ^/^se  r'ouvrant  de  nouveau  cjuand  fécouleineut  cesss  ,  hiii  ictuui- 

H  a 


(Go) 
mencer   le  jeu  du  syplion  jusqu'à  ce  qu'elle  se  rererme.    Alors  ,   l'e'coiilement  a 
lieu  en  r/.    Ils    peuvent  éviter  rinterniitlence    de  ces  éconlemens ,    en  accolant  à 
la  partie   a  b/ da  premier  syphon  ,  un  autre  tuyau  semblable  qui  s'ouvre  dans  la 
branche  ty,   quand  la  soupape y'^o-  le  ferme  et  ■vice  versa.  L.   C. 

Extrait  d'un  mémobe  sjir  la  communication  latérale  du  viouvemertt 
dans  les  fluides  ,  appliqué  à  l'expUca'  ion  de  différeus  phénomènes 
Iiydraulii/ues  ,  par  le   C.  y£>TURi ,  professeur  de  physique  à  Modène. 

Institut  hat.        gon  travail  a  pour  base  l'expérience  sjiivante  : 

Si  par  un  canal  ^  e //£,<■.  3,  on  introduit  un  filçt  d'eau  dans  un  rase  ahcd  rempli 
du  même  fluide  stagnant  ,  et  que  la  vitesse  de  ce  iilet  à  l'orifice  e  soit  telle  , 
que  poussant  devaut  lui  la  partie  ef  d'eau  stagnante  ,  il  s'introduise  dans  le 
canal  /  /*  ,  et  sorte  par  l'orifice  h  ,  ouvert  à  l'extérieur  du  va.'.e  au  -  dfssus  de  la 
surface  a  b.  Le  mouvement  se  communiquera  à  la  masse  d'eau  comprise  entre 
les  plans  horizontaux  représentés  par  ab  et  par  ik,  qui  soriira  du  vase  par 
l'oriiice  Ji  ,  en  supposant  que  l'atHueuce  du  filet  ait  lieu  pendant  un  tems 
suffisant. 

Prenant  ensuite  pour  principe  cette  communication  latérale  dans  le  mouvement 
des  fluides  ,  qu'il  n'entreprend  point  d't;xpliquer  ,  le  C.  Veniuri  s'en  sert  pour 
rendre  raison  de  plusieurs  phénomènes  relatifs  à  l'écoulement  des  fluides  par  dif- 
férens  ajutages  ,  qui ,  suivant  leur  longueur  ,  le  rapport  de  leurs  sections  avec 
celle  de  la  veine  ,  à  l'endroit  de  la  plus  grande  contraction  ,  donnent  lieu  à  des 
dépenses  de  fluide  plus  ou  moins^randes.  Le  G.  Venturi  s'est  attaché  d'abord  à 
montrer  l'influence  du  poids  de  l'athmosphère  sur  ces  divers  phénomènes  ;  il 
explique  couiment  ce  poids  augmente  la  dépense  des  tuyaux  verticaux  descen- 
dans  ,  et  prouve  par  le  fait  ,  l'aspiration  qui  se  produit  dans  les  tuyaux  horizontaux 
et  dans  les  tuyaux  ascendans.  Si  ver»  la  contraction  de  la  veine  on  fait  la  plu» 
légère  ouverture,  l'augmentation  de  dépense  n'a  plus  lieu  ,  et  en  adoptant  au 
tuyau,  des  syphons  dont  les  brKnches  inférieures  trempent  dans  de  l'e^u  ou  du 
mercure  ,  il  y  a  djns  chaque  branche  inférieure  une  a  pira'ion  qui  diminue  à 
mesure  que  le  syphon  est  plus  éloigné  de  la  section  de  \Aa-,  grande  contraction. 
Enfin  ,  la  différence  eatre  la  dépense  par  un  orifice  percé  dans  un  mince  paroi 
et  par   un  tuyau  additionnel  ,  s  évanouit  dans  le  vide. 

Suivant  l'auteur  ,  ce  sont  les  effet.'  de  la  communication  latérale  du  mouvement 
dan-;  les  fluides  qui  mettent  en  jeu  le  poids  de  l'ui  rimos;)hère.  Ainsi,  dans  les 
tuyaux  coniques  ,  l'f^ffet  <îe  cette  communication  est  d'eniraîner  le  fluide  qui  de- 
meurerfiit  stagnant  dans  la  partie  évasée  du  côue  ,  si  le  jet  central  qui  a  pour 
base  la  section  confrctciér;  ,  ne  lui  imprimoit  pas  du  mouvement  fi'uue  manière 
qu'dcojique  ;  par  suite  de  ce  mouvement  ,  le  vide  tend  à  se  jroduire  ,  et  la  con- 
tininié  du  fluide  seroit  interrompue ,  si  la  vitesse  des  branches  postérieures  à 
l'étranglement  ne  .■>  accéifToit  pas.  La  prr^ssion  de  l'athmosphère  Sur  l'orifice  exté- 
rieure, détruiroir  à  la  vérité  cette  accélération  ;  mais  conune  le  fluide  se  répand 
alors  dans  un  esp:ice  ])lus  grand  ,  il  fiit  place  à  l'exi  édent  de  dépense  que  pro- 
duit l'augmeutalion  de  vite  se  des  tranches,  lie  C.  Veniuri  trouve  que  par  la 
forme  convenable  des  ajuta  es  ,  on  peut  augmenter  dans  le  rapport  de  lo  à  24 
la  d  'pense  d'un  tuyau  de  dimension  donnée  ;  il  parle  à  cette  occasion  de  la  dimi- 
nution dt  d'^pense  causée  par  les  coudes  ,  les  sinuosités  ,  b^sétranglemens  et  les  i^'n- 
ilemens  qui  se  trouvent  dans  les  tuyaux  ;  il  passe  ensuite  aux  soufflets  d'eau  , 
aux  tourbillons  qui  5.e  font  remarquer  dans  le  couraat  des  rivières.   Eufin  ,   il 


'(  5i  )    ^ 
fcoBsîdère  les  effets  de  la  communication  latérale  du   mouvement  dans  l'aîr  ,    et 
l'applique  à  quelques  queitions  x'elatives  aux  tuyaux  d'orgue. 

L.  C. 

Extrait  du  second  Mémoire  présenté  par  le  C.  Benedict  Prévost  ,  et 
faisant  suite  à  celui  du  même  auteur  ,  ayant  pour  objet  les  moyens 
de  rendre  sensibles  à  la  inie  les  émanations  des  corps  odorans. 

Le  C.  Benedict-Prevost  a  mis  en  mouvement ,  par  le  moyen  de  la  chaleur  et  Lnstitut  na:|,j 
par  celui  de  la  lumière  concentrée  au  foyer  d'un  verre  convexe  ,  des  corps 
légers  (  des  disques  d'étain  très-njinces  )  flottans  sur  l'eau.  Ces  corps  sont  re- 
pousses lor^qu'oa  Liu-  présente  ohliquemenr ,  à  quelque  distance  ,  un  cylindre 
de  fer  rouge  ,  ou  lorsqu'on  fait  tomber  de  même  sur  eux  les  rayons  du  soleil , 
réunis  au  foyer  d'une  lentille. 

L'auteur  recherche  la  cause  des  moujemens  des  disques.  Il  montre  d'abord 
qu'on  ne  peut  l'attribuer  ,  du  moins  en  entier  ,  à  l'effet  du  choc  immédiat  des 
particules  de  lumière  ;  mais  il  croit  que  «  la  lumière  ,  pénétrant  le  disque  ,  s'y 
«  combine  avec  une  matière  moins  tenue  ;  y  forme  encore  un  fluide  très-expan- 
»  sible  ,  mais  moins  subtil  qu'elle  ;  devient  susceptible  d'agir  par  impulsion  sur 
j)  d'assez  grandes  masses  ,  et  sortant  avec  impétuosité  du  disque  ,  mais  plus  rapi- 
sj  dément  du  côté  du  foyer  ,  le  pousse  en  arrière^  et  poursuit  sa  route  au  tra- 
»  vers  de  l'eau  ,  conducteur  de  ce  fluide.  » 

Les  mêmes  phénomènes  n'ont  pas  lieu  pour  les  corps  légers  suspendus  dans 
l'air  ,  et  l'auteur  n'a  pu  m.ettre  ces  corps  en  mouvement  que  lorsqu'ils  se  fon- 
doient  ou  se  brùloient  ,  ce  qui  changeoit  leur"  masse  et  leur  centre  de  gravité. 

Les  mouvemens  remarqués  par  le  C.  Prévost ,  n'ont  lieu  que  très-difFicilemenC 
sur  l'huile.  Ce  liquide  étant  peu  conducteur  de  la  chaleur  ,  elle  s'accumule  sur 
les  disques  ,  qui  se  fondent  bientôt.  Une  couche  d'huile  très-niince  ,  qaelques 
brins  de  poussière  ,  ou  seulement  l'immersion  des  doigts  chauds  ,  empêchent  les 
mouvemens  sur  leau. 

Le  C.  Prévost  fait  entrevoir  la  possibilité  de  déterminer  le  poids  de  la  lumière 
par  le  moyeu  d'expériences  analogues  aux  siennes  ;  n>-His  en  supposant  que  les 
mouvemens  qu'il  a  observés  soient  dus  à  l'impulsion  de  ce  fluide.  Ou  conçoit, 
en  effet ,  que  si  l'on  mijsuroit  la  vitesse  que  cette  impulsion  conmiuniquc  à  un 
corps  d'une  masse  donnée  ,  Oii  pourroit  assigner  la  densité  du  fluide  lumineux  , 
dont  la  vitesse  est  connue  depuis  Roëmer  (  i  ).  L'auteur  fait  à  ce  sujet  quelques 
calculs  ,  qu'il  ne  propose  que  cenmie  un  essai ,  et  desquels  il  résulte  que  le  poids 
de  la  lumière  ,  qui  tombe  sur  une  lieue  quarrée  de  2283  toises  de  côté  ,  pendant 
une  seconde  de  tems  ,  est  de  un  gros  et  \m  Quart  environ.. 

Le  C.  Prévost  reprend  ensuite  ses  recherches  sur  les  corps  odorans.  Parmi  plu- 
sieurs expériences  intéressantes  ,  doni  les  bornes  de  cet  extrait  ne  nous  permettent 
pas  de  rendre  compte  ,  nous  citerons  la  suivante  :  les  émanations  d'une  particule 
de  cnmphre  ,  presque  contigue  à  un  disque  d'étain  pesant  5  gros  ,  ont  suffi  pour 
mettre  en  mouvement  ce  disque  ,  qui  flottoit  sur  l'eau.  On  voit  par  là  que  les 
ëmauations  odorantes  ,  d'une  extrême  ténuité  ,  agissent  sur  les  corps  avec  une 
force  qui  suppose  une  vitesse  prodig'euse  dans  leur  dégagement. 

Explication  de^  figures.   4- 
Dans  les  figures  A  ,  B ,  C  ,   les  disques  p  sont  mus  par  l'action  d'un   cylindre 

(0  Cet  astronome  ,  en  expliquant  la  cause  d'une  inégalité  obserTee  dans  les  éclipses  des  satellites  de 
Jupiter,  fait  voii  queja  lu,;  ièie  pairourt  en  8  miauteâ  de  temps  ,  le  demi  diamètre  de  l'orbile  tenesiret 
<:'est-à-diie ,  euviioa  53  millions  de  lieues. 


(   62    ) 

de  fer  incan<3esçant'.  Quel  que  so!t  le  point  du  rlîsque  au-rlessus  duquel  réponde  l'ex' 
trémité  inférieure  du  cylindre  a  b ,  le  disque  se  meut  toujours  dans  le  niènie  sens  , 
par  rapport  à  la  direction  du  cylindre.  Si  elle  est  perpendiculaire  au  plan  du  disque, 
le  mouvement  se  fait  comme  il  est  marqué  dans  les  figures  D,  E  ,  F,  et  le  disque 
reste  en  repos  ,  quand  celte  direction  prolongée  passe  par  son  centre  ,  fig.  E. 

Les  ligures  G  ,  H  et  K  ,  représentent  ce  qui  ariive  lorsqu'on  fait  tomber  sur  le 
disque  p  le  foyery"  d'une  lentille  i'.  La  flèche  indique  le  sens  du  mouvement, 
qui  n'a  plus  lieu  lorsque  le  pointy^est  le  centre  du  disque,  fig.  H. 

Lia/iff.  4-  L.  représente  la  coupe  d'une  assiette  ,  contenant  de  l'eau  dont  le  niveau 
est  a  l>  ,  et  sur  laquelle  -flottent  deux  disques  ,  d  et  d'  ;  v  et  v'  sont  deux  len- 
tilles dont  les  foyers  tombent  en/  et  enj  '  sur  le  fond  de  l'assiette  ,  et  se  trouvent 
réfléchis  dans  les  directions  _f  r  et/'  r'.  Le  mouvement  des  disques  est  marqua 
ddns  l'un  et  l'autre  cas  ,  et  on  voit  qu'il  ne  peut  être  attribué  ,  ainsi  qu'on  seroic 
tenté  de  le  faire  ,  à  l'impulsion  des  bulles  d  air  que  la  chaleur  du  fond  élève 
et  qui  viennent  crever  à  la  surface;  car  ces  bulles  montent  dans  l'espace  de  d' b', 
relativement  au  disque  d' ,  qui  se  meut  par  conséquent  dans  une  direction  contraire 
à  leur  impulsion.  L.  C, 

C  H  I  M  ï  E. 

Sur  un  noui'el  acide  métallique    qui  existe  dans  le  plomb  rouge  de 
Sibérie  ,   par  le  C.   Vauquelin. 
Institut  nat.       En  examinant  de  nouveau  le  plomb  rouge  de  Sibérie  ,    le  C.  Vauquelin   s'est 
convaincu  que  ce  minerai  contient  un  acide  métallique  fort  différent  de  tous  ceux 
qui  sont  connus  jusqu'à  présent.  Voici  les  principaux  résultats  de  ses  expériences. 
Séance  du  21  A  en-       g^  faisant  bouillir  du  plomb  rouge  réduit  en  poudre  fine  avec  une  dissolution 
de  carbonate  de  potasse  sature  ,    il   se  produisit  une  eilervescence   assez  longue. 
La  poussière  fut  dissoute  ,   mais  il  se  forma  bientôt  un  précipité  d'un  blanc  jau- 
nâtre. La  liqueur  avoit  pris  une  belle  couleur  jaune  d'or. 

Le  précip.ité  fut  reconnu  pour  du  carbonate  de  plomb. 

On  versa  dans  la  liqueur  alkaline  de  l'acide  nitrique  ,  jusqu'à  ce  que  le  carbo- 
nate de  pi>tasse  excédent  fût  saturé.  La  liqueur  avoit  alors  une  couleur  rouge 
orangée.  Mêlée  avec  une  dissolution  d'étain  récemment  préparée  ,  elle  prit  d'abord 
une  couleur  brune  ,  qui  passa  ensuite  au  vercUtre.  Versée  dans  une  dissolutioa 
nitrique  de  plomb  ,  elle  ré.-énéroit  sur-le-champ  le  plomb  rouL-e.  Evaporée  spoa  i 
tanément  ,  elle  fournissoit  des  crystaux  d'un  rouge  orangé  fort  beau  ,  outre  ceux 
de  nitrate  de  potasse. 

L'acide  nitrique  versé  dans  la  dissolution  des  cristaux  rouges,  n'y  occasionnoic 
point  de  pi'écLpité  ,  mais  si  après  avoir  évaporé  jusqu'à  siccité  ,  on  lavoit  avec  de 
l'alkool  les  cristaux  de  nitrate  de  potas  e  qui  se  irouvoient  au  fond  de  la  cap- 
sule ,  on  avoit  une  liqueur  bleue  ,  qui,  après  son  évaporation  ,  laissoit  une  pous- 
sière d'un  blcu-vertlàtre  ,  dissoluble  dans  leau  ,  d'une  saveur  acide  ,  et  qui  rou- 
gissoit  la  teinture  de  tournesol. 

Le  plomb  rouge  peut  encore  être  décomposé  par  l'acide  muriatique.  Si  ce  der- 
nier est  étendu  d'eau  ,  l'acide  minéraliseur  est  précipité  sous  la  ferme  d'une 
poussière  rouge  ;  s'il  est  concentré  ,  il  réagit  sur  l'acide  mét.dlique  ,  lui  enlève 
une  partie  de  son  oxigène  ,  le  fait  passer  au  verd  foncé  ,  et  il  se  dégage  des 
vapeurs  d'acide  muriatique  oxigèné. 

Ces  expériences  suffisent  pour  prouver  que  l'acide  minéralisateur  du  plomb 
roufe  de  Sibérie,  est  une  substance  nouvelle  ;  mais  comme  il  a  quelque  ressem- 
blance avec  l'acide  molybiiiqiie  ,  le  C.  Vauquelin  a  fait  une  suite  d'expériences 
comparatives  sur  leurs  sels  alkalius.  Elles  ont  offert  des  différences  très-sensibles^ 
Voici  les  plus  saillantes. 


Uémiaire  au  6. 


(63) 

i».  L'acide  d»  plomb  de  Sibérie  colore  en  rouge  sa  combinaison  avec  la  potasse  ; 
le  molytidate  de  potasse  est  blanc. 

2°.  Le  niolybdate  de  potasse  donne  un  précipité  blanc  avec  le  nitrate  d© 
plomb  ,  tandis  que  le  plomb  rouge  régénéré  est  d'une  belle  couleur  orangée ,  comme 
le  natif,   quand  il  est  lédiiit  en  poudre. 

3°.  Le  niolybdate  de  potasse  donne,  avec  une  dissolution  nitrique  de  mercure, 
un  précipité  blanc  flocconneux.  Le  sel  ,  formé  par  le  même  alkali  et  l'ucide  du 
plomb  rouge  de  Sibérie  ,    donne  un  précipité  d'une  couleur  de  cinabre  foncée. 

4".  Le  premier  donne ,  avec  la  dissolution  d'argent  ,  un  précipité  blanc  ;  le 
second ,  un  précipité  du  plus  beau  rouge  de  carmin  ,  qui  devient  d'un  rouge 
pourpre  à  la  lumière. 

Les  expériences  précédentes  prouvent  suffisamment  que  ce  nouvel  acide  est 
métallique  ,  et  qu  il  diffère  beaucoup  de  l'acide  mojybdique.  Il  ne  diffère  pa& 
irio'ns  des  autres  métaux  nouvellement  découverts. 

L'uràne  ne  devient  point  acide,  et  ne  peut  se  combiner  avec  les  alcalis  caustiques^ 

Le  titane  je  dissout  dans  les  acides  ,  donne  des  sels  ciistallisablcs  ,  et  ne  se 
combine  point  avec  les  alcalis  caustiques. 

Le  tungsiéïie  devient  jaune  dans  les  acides  ,  sans  s'y  dissoudre  ,  et  donne  des 
sels    blancs  crisiallisabks  avec  les  alcalis. 

L'auteur  ne  poursuit  pas  plus  loin  cet  examen  ,  parce  que  les  propriétés  des 
autres  substances  métalliques  sont  assez  connues  ;  il  annonce  qu'il  continuera  son 
travail  quand  il  aura  pu  se  procurer  une  nouvelle  quantité  de  ce  minéral. 

P.  S.  Depuis  que  ce  mémoire  a  été  lu  à  l'institut  ,  le  G.  Vauquelin  a  réduit 
l'acide  minf-ralisateur  du  plomb  rouge.  Ce  métal  est  gris  ,  très-dur,  fragile  et 
cristallise  facilement  en  petites  aiguilles  ;  l'acide  nitrique  l'aciditie  assez  diffici- 
lement. H.  V.  G.  D, 

Sur  la  nature  de  l'acide  produit  par  les  poils  des  pois  chlciies ,  cicef 
arieliiium  L, ,  par  le  C.  Deyeux. 

Le  C.  Deyeux ,  en  observant  les  poils  qui  recouvrent  la  plante  qui  donne  le  Institut  wat« 
pois  chiche  ,  s'est  apperçu  qu'il  sorioit  de  leur  extrémité  une  liqueur  1res  acide. 
Elle  forme  bientôt  une  goutte  de  la  grosseur  de  la  tète  d'une  petite  épini,le.  L'au- 
teur a  recueilli  une  petite  quantité  de  ce  fluide  ,  en  lavant  les  tiges  et  la  gousse 
dans  de  l'eau  distillée.  Après  ce  lavage  la  plante  ne  présentait  plus  aucune  trace 
d'acidité.  Il  a  observé  qu'il  falloit  trois  heures  à-peu-près  dans  un  jour  où  le  ther- 
momètre éloit  à  270,  pour  qu'une  nouvelle  goutte  d'acide  eût  acquis  la  même 
grosseur.  Il  a  ensuite  coupé  quelques-uns  de  ces  poils  à  différentes  hauteurs  ,  et 
il  s'est  conv:iincu  que  le  liquide  étoit  formé  d'autant  plus  vite  ,  que  cet  organe 
avoit  plus  de  longueur. 

L'auteur  conclud  de  ces  observations  ,  que  l'acide  se  forme  uniquement  dans 
les  poils. 

L'acide  recueilli  rougissoit  fortement  la  teinture  de  tournesol  ;  il  précipitoit  les 
sels  calcaires  ,  et  dans  les  différens  essais  que  le  C.  Deyeux  a  fait  pour  connoître 
sa  nature  ,  il  se  comportoit  absolument  comme  une  égale  quantité  de  dissolution 
d'acide  oxalique  qu'il  avoit  amenée  au  même  degré  de  force.  H.  V.  C.  D. 

MÉDECINE, 

'Extrait  d'un  mémoire  sur  l'opium,  du  docteur  Chiarenti ,  de  Pise  ^ 
par  le  C.  Berlinghieki,    correspondant. 

ÎL'effet  de  l'opiuoi  est  très-coimu.    Cette  substance   calme  les  douleurs  ,  les  Soc,  philomî 


(64) 

spasmes ,   produit  rassonpîssement  et  même  le  sommeil  ;  mais  dans  Tieanooup  dé 
circoQstances  ,  ce  remède,  introduit  dans  l'estomac,    excite   des  nausées,  des  vo- 
missemens.  Le  docteur  Chiarenti  a  reconnu  ,  par  diverses  expérience^ ,  que  l'opium 
,  ne  produit  son  action  que  lorsqu'il  est   parvenu  dans  le  système  circulatoire,   eC 

qu'en  employant  ce  médicament  en  friction  ,  ses  effets  étoient  prompts  et  plus 
certains.  Voici  le  procédé  dont  il  s'est  servi.  On  fait  dissoudre  une  quautité 
donnée  d'opium  dans  du  suc  gastrique.  On  combine  ensuite  cette  dissolution  dans 
de  la  pommade  ordinaire,  et  l'on  s'en  sert  pour  frictionner  la  peau.  Trois  grains 
d'opium,  par  exemple,  dissous  dans  du  suc  gastriqne  de  corneille  (i),  et  unis 
ensuite  à  la  pommade ,  ont  produit  des  effets  très-sensibles  sur  une  femme  éprou- 
vant des  douleurs  arthritiques  ,   et  quatre  grains  des  effets  tr^s-forts. 

L'opium  pur,  uni  à  la  pommade,  et  appliqué  ensuite  en  friction  ,  n'a  eu  aucune 
action. 

D'après  ce  moyen,  imaginé  par  le  D.  Chiarenti ,  on  peut  administrer  l'opium,  non- 
seulement  aux  personnes  qui  ne  pourroient  en  faire  usage  à  cause  du  dérange- 
ment de  leur  estomac  ;  mais  encore  aux  enfuris  ,  auxquels  il  est  extrêmement; 
difficile  ,  et  quelquefois  même  impossible  de  le  faire  avaler. 

C.  D. 
COMMERCE. 

Note  sur  le  commerce  de  la  gomme  arabique  ,  par  le  C.  Swediauti. 

Soc    PHiiOJr.  Toute  la  gomme  arabique  qui  vient  par  la  voie  du  commerce  ,  n'est  pas  rarrasséô 

sur  les  arbres  ,  ainsi  qu'on  le  cr»it  communément.  La  grosseur  des  morceaux ,  eC 
les  matières  étrangères  dont  ils  sont  souvent  salis  ,  éleva  mes  doutes  à  cet  égard. 
J'ai  fait  long-temps  de  vaines  informations  auprès  des  commerçans  ;  mais  enfin  , 
un  homme  qui  a  vi'cu  long-temps  sur  la  côte  d'Angola  ,  désirant  obtenir  de  moi 
des  renseignemens  sur  divers  procédés  chimiques  ,  me  découvrit  que  la  manière 
la  plus  ordinaire  dont  on  obtient  la  plus  grande  quantité  de  gomme  arabique 
du  commerce  ,  est  en  creusant  au  pied  des  vieux  arbres  ,  particulièrement  des 
mimosa  nilotica  ,  et  Sénégal.  On  trouve  alors  de  grosses  masses  de  gomme  qui 
ont  suinté  des  racines  ,  peut-être  pendant  plusieurs  siècles  ,  et  qui  se  sont  déta- 
chées de  la  base  de  l'arbre.  Les  naturels  nettoyent  ces  morceaux  de  la  terre  qui 
les  salit,   soit  en  Its  lavant,  soit  en  les  fondant  ensemble. 

(i)  On  connoît  la  manière  d'obtenir  ce  suc  gastriijue  i  en  faisant  avaler  defoico  à  une  corneiUe» 
des  éponges  attachées  à  un  fil,  et  les  retirant  ensuite. 

Errata  du    N°.  7. 

Page  53 ,  ligne  48  ,  fixes  lisez  volatils. 

Page  55,  ligne  pénultième,  ajoutez  en  marge  Conseil  des  poids  et  mesures. 

Avrs.  A  compter  du  \"  vendémiaire  au  6  ,  le  prix  de  la  souscription  à  ce  Bulletin  sera  de  6  franc» 
pour   l'année. 

On  s'abonne  à  Paris  ,  chez  la  cit.  Alex.  ERONGNiAr(T  ,  professeur  d'histoire  naturelle  aux  école» 
cemr.iles  ,   rue  S.  Marc  ,  n".   14  ,  et  chez  Fuchs  ,  libraire  ,  rue  des  Mailiuiins ,   hôiel  de  cluny. 

On  ue  demande  aucun  supplément  d  abonnement  aux  soiisciipteurs  actuels.  Cette  augmentation  de 
prix  est  due  au  timbre  et  au  nombre  de  gravures  que  l'on  donne  ,  plus  considérable  que  celui  sur  lequel 
on  avait  compté. 


De  limprimerie  de  Du  Pomt  ,   rue  de   l'Oratoire, 


i 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUË. 

PARIS,  frimaire,    an  G  de  la  république.   (Décembre  1797O 


IS-. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  la  division  méthodique  des  oiseaux  de   proie  diurnes  ,  par  le 
C.    Geoffroy. 

X-/ E  C.  Geoffroy  voulant  mettre  quelqu'orcire  dans  le  genre  nombreux  des  oi-  c  PHitoKi 
seaux  de  proie  diurnes  { falco  Lirtn.)  a  clierclié  à  empicyer  d'une  manière  systé- 
matique les  caractères  trouvés  depuis  loag-teiiis  par  les  fauconniers  ,  et  indiqués 
par  Buffon.  Il  divise  donc  ces  oiseaux  en  nobles  ou  faucons  proprement  diis  , 
qui  ont  une  forte  dent  à  chaque  côté  du  bec  ,  et  dont  la  seconde  penne  des 
ailes  est  la  plus  longue  de  toutes.  Ils  sont  à  ijrandeur  égale,  infiniment  plus  cou- 
rageux que  les  autres  ,  et  ont  de  plus  l'avantage  de  la  doci'ité  ;  aussi  est-ce  parmi 
eux  que  sont  pris  tous  les  oiseaux  de  fauconnerie.  Et  en  ignobles,  qui  n'ont  au- 
cune dentelure  au  bec  ,  et  dont  la  trois'ème  ou  la  quatrième  penne  des  ailes  est 
la  plus  longue.  Ceux-ci  se  subdivisent  de  nouveau  en  plusieurs  familles,  savoir; 
1°.  les  griffons  (gypaètes  )  déjà  bien  caractérisés  par  Gnielin  ;  mais  où  il  ne  faut 
pas  conuïie  il  la  fait ,  ranger  le  grand  pygargue  ,  ou  aigle  à  qu(Hie  blanche  ,  et  oîi 
il  faut  au  contraire  ramener  le  vultnr  barbaCus ,  qui  est  la  même  chose  que  la 
Icemmer  geyer ,  falco  barhatus  Gin.  a**,  hes  aigles  {aquila)  qui  ont  le  bec  fort, 
alongé ,  crochu  seulement  au  bout,  et  parmi  lesquels  les  espèces  terrestres  ont 
les  tarses  entièrement  empennés  et  les  espèces  aquatiques  les  ont  à  moitié  nuds. 

30.  Les  sous  aigles  [hypaetos)  qui  ont  avec  la  tète  et  le  bec  des  aigles  ,  les  tarse» 
hauts  et  les  ailes  courtes  des  autours. 

4".   Les  autours  eux-mêmes  qui  diffèrent  des  précédens  par  leur  bec  courbé  de» 
la  base  ,  et  ont  les  ailes  bien  plus  courtes  que  la  queue. 

5".  Les  buses ,  qui  ont  aussi  le  bec  courbé  dès  la  base  ;   mais  les  ailes  autant 
et  plus  longues  que  la  queue ,  et  les  tarses  courts. 

6=".  Les  sous-buses ,  ou  buses  de  marais,  qui  diffèrent  des  buses  ordinaires  par 
leurs  tarses  élevés  comme  ceux  des  autres. 

7°.   Les  milans  à  bec  grêle  et  faible  ,  à  serres  très-courtes,  à  ongles  menvis  ,  qui 
«ont  les   plus  lâches  des  oiseaux  de  proie  ,  quoiqu'ils  aient  le  vol  le  plus  élendu. 

En  parcourant  et  rangeant  d'après  ces  considérations  toutes  les  espèces  de  la  • 
collection  nationale  ,  ou  celles  que  les  auteurs  ont  ligurées,  le  C.  Geoffroy  a  vu. 
que  leurs  habitudes  ,  leurs  formes  ,  souvent  mêmes  leurs  couleurs  ,  étoient  dans 
l'harmonie  la  plus  parfaite  avec  ces  caractères  ,  et  qu'à  ce  moyen  on  pouvoit  éclair- 
cir  le  genre  falco,  qui  ne  préseutoit  jusqu'ici  aux  ornilliologistes  qu'un  véritable 
cahos.  C.  V. 

Suite  des  observations  sur  les  Bysses  ,  Covfen-cs  ,  Trémelles  ,  etc.  ,  par 
le   C.   GmoD-CnANTF.AK  ,  de  Besançon. 

Le  C.   Chantran  continue  d'adresser  à  la  société  le  résultat  de  ses  recherches  S03.  PHiLoac« 
microscopiques  sur  la  famille   des  plantes  cry))togai!:e?.    Les  nouveaux   niétnoires 
qu'elle  a  reçus  de  cet  infatigable  correspondant  ,    sont  ,     comme  les  précédens  , 
accompagnés  de   figures  très-soignées  ,   qui  représentent  chacune  des  substance* 


(  66  ) 
qu'il  a  examîn<^es  ,  d'a'oord ,  telle  qu'elle  se  montre  à  la  vue  simple ,  et  en<;uite  , 
dans  ses  détails  microscopiques  les  plus  remarquables.  Nous  ne  ferons  connoître 
ici  que  les  trails  les  plus  saillans  de  ces  observations. 

Sous  le  n".  20  de  ces  m4moires  ,  on  trouve  une  particularité  sur  une  espèce 
de  bysse  non  décrite  ,  ou  qui  a  pu  être  confondue  avec  le  velouté  ou  le  botryoide  , 
Lin.  Les  tubes  qui  constituent  ce  bysse  ,  sont  le  résultat  de  l'aggrégation  d'ani- 
malcules ,  qui  ,  sous  les  yeux  mêmes  de  l'observateur  ,  se  sont  collés  les  uns  aux 
aiUres ,  et  ont  formé  bieutôc  après  des  faisceaux  rayonnans ,  en  se  fixant  sur  un 
même  point. 

On  observe  quelquefois  sur  les  fruits  des  taches  noirâtres.  C'est  une  maladie 
que  l'on  désigne  sous  le  nom  de  nielle.  Les  poires  y  sont  très-sujettes  dans  les 
années  pluvieuses.  Voici  ce  que  nous  apprennent  les  observations  microscopiques 
du  C.  (jirod-Chantran  sur  cette  production  ,  dont  la  nature  avoit  été  jusqu'ici 
ignorée. 

«  On  voit  alors  sur  ce  fruit  ime  croûte  blanche  qui  ressemble  à  une  légère  efflo- 
»  rescence,  et  recouvre  toujours  une  autre  couche  de  poudre  noire  ;  mais  celle-ci 
«  se  trouve  souvent  seule  sur  la  peau  des  fruits  ,  où  elle  forme  des  taches  ir- 
5)  régulières    plus  ou    moins  étendues. 

3)  La  plupart  des  molécules  de  la  poudre  blanche  humectée  ne  sont  que  comme 
y>  des  points.  Quelques-uns  ont  un  volume  beaucoup  plus  apparent,  et  toutes 
»  jouisssent  d'un  mouvement  sensible. 

»  L'on  retrouve  encore  les  mêmes  points  vivans  dans  la  poudre  noire.  L'en 
3)  y  distingue  aussi  plus  de  nuances  dans  la  grosseur  des  corpuscules.  Ceux-ci 
»  sont ,   pour  la   plupart  ,  ovales  ,  alongés  et  immobiles. 

11  paroît  que  ces  animalcules  doivent  aux  pluies  le  développement  de  leur  exis- 
tence ;  car  ceux  qui  ont  été  conservés  dans  l'eau  ,  ont  multiplié  très-sensiblemeut 
dans  l'espace  de  quelques  jours. 

L'aureur  a  donné  une  figure  et  la  description  des  animalcides  qui  produisent 
cette  maladie  du  seigle  appellée  aussi  la  nielle.  La  forme  et  les  propriétés  du  ces 
petits  êtres  ,  les  font  différer  beaucoup  des  précédens  ,  qui  retardent  le  grossisse- 
ment du  fruit  ;  tandis  que  ceux-là  font  enfler  la  graine  outre  mesure  ,  et  la  font 
détacher  de  son  réceptacle  ,  ce  qui  leur  donne  quelques  rapports  avec  les  insectes 
dont  on  se  sert  dans  les  isles  de  Malte  et  du  Levant  pour  accélérer  la  malurilé 
des  figues  (1),  procédé  connu  sous  le  nom  de  caprification. 

Les  grains  de  froment  attaqués  de  cette  maladie  ,  qu'on  nomme  charbon  ,  soumis 
au  microscope  ,  ont  présenté  des  myriades  de  corpuscules  ronds  ,  ressemblant  à  des 
vohox.  La  plupart  avoient  des  entrailles  noires  occupant  plus  de  la  moitié  de  leur 
disque  apparent.  Ils  se  léunissaient  et  se  pressoient  les  uns  contre  les  autres  ,  et 
plusieurs  en  laissoient  échapper  d'autres  plus  petits  de  leur  intérieur.  Le  vinaigre 
et  1  acide  nitrique  n'ont  point  fait  périr  ces  animaux  ;  ils  se  remuoient  et  tour- 
noient sur  leur  axe  dans  ces  liquides  ,  avec  plus  de  vivacité  que  dans  l'eau.  La 
chaux  vive  et  éteinte  les  a  privés  presque  subitement  de  la  faculté»  de  se  mouvoir  , 
en  les  décolorant  et  les  r(^duisant  à  moitié  de  leur  volume  ;  ce  qui  paraît  con- 
firmer l'efficacité  de  la  pratique  du  chaulage  ,  employé  lors  du  semis.  Ce  qu'il 
y  a  de  bien  remarquable  dans  cette  observation  ,  c'est  que  les  animalcules  des 
bysses  et  conf(;rves  ont  tons  péri  dans  les  acicles  ,  avec  diminution  de  volume  j 
tandis  que  ceux  observés  dans  le  charbon  du  froment  ,  n'ont  pas  paru  en  être 
incommodés. 

A  la  suite  d'un  très-grand  nombre  d'autres  faits  analogues  à  ceux  qiie  nous 
avons  rapporté;  le  G.  Girod-Chantran  offre  le  résultat  suivant:  on  peut  distinguer 


(0  C'isi  le  cynips  pseues  ,  Liu.  Amœu.  .icad.  i.  .•Ji. 


deux  ordres  de  polypiers  ;  savoir  :  i*.  un  sans  tubes  ;  2».  arec  tubes.  Dans  le  pre- 
mier ordre  seroient  rangés  les  animalcules  qui  vivent  en  société  ou  se  réunissnnt 
en  peuplades  ;  CHr  dès  l'instant  qu'ils  se  rencontrent  isolés  ,  ils  appartiennent 
aux  vers  in/usoires. 

Parmi  les  polypiers  à  tubes  ,  il  en  est  de  simple  et  de  rameux  ,  avec  ou  sans 
cloison  ,  vuides  ou  pleins  ;  les  corpuscules  y  sont  ,  ou  régulièrement  ou  confusé- 
ment disposés.  Les  tubes  sont  formés  d'animalcules  ,  qui  après  s'être  accolés  ,  ne 
grossissent  plus  ,  ou  bien  ils  naissent  de  l'extension  de  ces  mêmes  animalcules 
élémentaires ,  dont  chacun  peut  devenir  un  tube.  Le  mouvement  vital  n'est 
accordé  qu'aux  élemens  ou  aux  tubes  tous  formés ,  ou  bien  encore  tous  les 
deux  en  jouissent,  etc. 

"Voilà  certainement  des  conclusions  bien  propres  à  Jeter  quelque  Jour  sur  cette 
partie  de  la  cryptoganiie  ,  et  à  faire  connoître  combien  les  signes  caractéristiques 
tirés  de  la  simple  inspection ,  induisent  en  erreur. 

ExpUcation  des  Jig.  Fig.  5.  A.  Faisceaux  formés  par  la  réunion  des  animalrule»  d'un  bysse.  —  Fig.  5. 
B.  Tube»  de  la  con/m'a  iu//oja  L.  vus  au  microscope.  Chaque  cloison  renferme  deux  faisceaux  qui, 
après  en  être  sortis  ,  prennent  de  raccroissemenc  et  forment  les  filamens  articulés.  Fig.  6.  C.         C.  D. 

Notice  sur  un  sulfate  de  chaux  du  mont  Vulpino  ,  dans  le  Berganiasc ^ 
par  le  C.  Fleurieu  de  Bellevue. 

Celte  pierre  ,  dont  la  nature  vient  d'être  déterminée  par  l'analyse  du  C.  "Vau-  Cckfébenci 
quelin ,  est  employée  à  Milan  pour  faire  des  tables  et  des  revétemens  de  cheminée  ,  des  jMihbs. 
sous  le  nom  de  marbre  bardiglio  de  Bergame.  Sa  pesanteur  spécifique,  déterminée 
par  le  C.  Hauy  ,  est  de  2,8787,  sa  couleur  varie  du  blanc  nacré  grisâtre  ,  au 
blanc  nacré  ,  veiué  d'un  gris  bleuâtre  ;  sa  cassure,  à  facettes  brillantes  ,  lui  donna 
l'aspect  d'un  marbre  salin.  «  Si  on  isole  une  des  petites  lames  dont  elle  est  l'as»- 
3)  semblage ,  on  observe  que  les  bords  de  cette  lame  ont  un  aspect  plus  terne 
«  que  ses  grandes  faces,  comme  dans  la  chaux  sulfatée  {llauy)n.  Sa  dureté 
appreche  de  celle  du  sulfate  de  baryte  elle  ne  raie  pas  même  le  maibre,  mai» 
elle  est  susceptible  d'un  beau  poli.  Elle  n'est  point  phosphorescente  par  frotte- 
ment ,  mais  donne  une  légère  odeur  quartzeuse  ;  elle  est  phosphorescente  lors- 
qu'on la  Jette  en  poudre  sur  un  fer  rouge  ;  elle  se  fond  facilement  au  chalumeau , 
et  ne  fait  aucune  effervescence  avec  l'acide  nitrique.  «  aS  parties  de  cette  pierre 
j>  réduite  en  poudre  fine,  ayant  bouilli,  avec  2000  parties  d'eau,  se  sont  pres- 
■>■>  qu'entièrement  dissoutes  ;  il  est  resté  deux  à  trois  parties  d'une  substance  inso- 
"  lubie.  La  dissolution  a  été  reconnue  j)our  être  celle  d'une  sulfate  de  chaux  , 
"  et  la  substance  non  dissoute  pour  être  de  la  silice.  D'après  cette  expérience  , 
«)  et  une  autre  analyse  de  cette  pierre  ,  faite  au  moyen  du  carbonate  de  potasse. 
5>  on  peut  la  re::;arder  comme  composée  de  0,92  de  sulfate  de  chaux  ,  et  0,08  d© 
"  silice.  »  (  Vauquelin,  ) 

Le  C.  Fleuriau  de  Bellevue  n'a  point  été  sur  les  lieux  où  se  trouve  ce  sulfat» 
de  chaux  ;   mais  on  sait  qu'il  y  existe  en  masse  considérable. 

JNTe  seroit-ce  pas  la  gypse  primitif  de  quelques  géolo^istes  ?  A.   B. 

CHIMIE. 

"^Analyse  du   séné  de  la  palthe  (  cassia  senna  L.  )  par  le  C.  Bouillon- 

Lagrange. 

L'eau  à  la  température  de  +  lo"  enlève  au  séné  par  la  simple  infusion  les  trois  Soc.    philom^' 
huitièmes  de  son  poids  tandis  que  plusieurs  décoctions  lui   enlèvent  les  cinq  hui7 
tiomes  de  ce  même  poids.  Dans  le  premier  cas  ,  l'eau  est  chargée,  outre  les  sels  qui 
sont  ceux  que  l'on  trouve  ordinairement  dans  les   végétaux  y  d'une  matière  ex- 

I  â 


(  68  )  _ 
tractiva,  savonneuse,  soluble  en  partie  dans  l'alcool,  mais  très-soluble  dans  l'eaTi; 
la  (lëcoctioQ  au  contraire  contient  une  substance  acre,  amère  ,  un  peu  grasse  ^ 
insoluble  dans  l'eau ,  mais  soluble  dans  l'alcool ,  qui  a  le  même  caractère  et  la 
même  action  que  les  résines  sur  l'économie  animale.  Elle  paroît  être  coniposée 
des  mêmes  principes  ,  niais  dans  d'autres  proportions.  Cette  substance  n'existe 
pas  sous  cet  état  dans  le  séné  ;  elle  paroît  avoir  été  formée  par  le  combinaison 
de  l'oxigène  avec  la  substance  savonneuse  dont  nous  venons  de  parler  ,  combi- 
naison qui  a  été  favorisée  par  l'action  de  l'ébullition.  La  preuve  qu'en  donne 
l'a  iteur  de  l'analyse,  c'est  qu'en  laissant  l'infusion  quelque-tems  exposée  à  l'air  , 
ou  bien  en  y  faisant  passer  de  l'oxigène  par  l'insufflation  ,  ou  du  gaz  muriatique 
oxigéné  ,  on   produit  à  volonté  cette  même  subsiance. 

Les  feuilles  de  séné  privées  par  la  décoction  de  tout  ce  qu'elles  peuvent  con- 
ten'r  de  sulublo  dans  l'eau,  et  traitées  ensuite  par  les  alcalis  j)résentent  un  phé- 
nomène assez  remarquable  :  l'alcali  dissout  cette  matière  analo:;iie  aux  résines  ob- 
tenue déjà  par  la  décoction  ou  l'action  de  l'oxigène  sur  l'infusion  ,  mais  les  feuilles 
acquièrent  par  l'action  de  l'alcali  une  belle  couleur  verte  inattaquable  par  ces 
mêmes  alcalis,  mais  très-dissoliible  sans  altération  dans  l'alcool.  Cette  substance 
verte  s'obtient  isolée  par  l'évaporation  de  l'alcool  ;  elle  diffère  de  la  substance 
résineuse  mentionnée  ci-dessus  ,  en  ce  que  les  alcalis  n'agissent  point  sur  elle, 
mais  l'acide   muriatique  oxii^éué  la  décolore. 

Le  C.    Lagrange  a  voulu   connoître    également  la  nature  des   petites  branches 

appellées   bûchettes  ,   que    l'on    trouve  dans    le   séné  non  mondé.    Il  s'est  assuré 

par  une  analyse  comparée  qu'elles  étaient  absolument  de  la  même  nature  que  les 

•  leuillcs ,  et  qu'il  n'y  avoit  aucun  inconvénient  de  se  servir  du  séné  tel  qu'on  le 

reçoit  du  commerce. 

Des  expériences  renfermées  dans  son  mémoire,  l'auteur  conclut  que  le  séné 
contient  à-peu-près  comme  le  quinquina,  dont  l'analyse  a  été  publiée  par  le  C. 
Foiircroy  ,  une  substance  savoneuse  qui ,  retirée  par  infusion  sans  le  contact  trop 
multiplié  de  l'oxigène  ,  n'a  sur  l'économie  animale  que  l'action  légèrement  pur- 
gative qu'on  lui  di'sire.  Tandis  que  cette  même  substance  retirée  par  la  décoction 
chan^^e  de  nature  en  se  combinant  avec  l'oxigène  ,  acquiert  toutes  les  propriétés 
acres  des  résines  et  cause  les  coliques  que  l'on  reproche  souvent  au  séné.  On 
évitera  toujours  ces  accidens  dans  la  médecine  en  n'employant  jamais  que  des 
iûfusions  faitts  à  froid  pendant  la  à  i5  heures  au  plus,  A.  E. 

Sur  le  principe  tannant ,  par  M.  Proust, 

IwSTrruT  NAT.  Une  drcoction  de  noix  de  galle  versée  dans  une  dissolution  de  muriate  d'é- 
tain,  y  oc  asionne  nn  précipité  jaunâtre  et  abondant,  quelque  soit  le  degré  d'oxi- 
dation  du  métal.  Ce  précipité  est  la  coiiibinnison  du  principe  tannant  et  de  ''oxid® 
d'étain.  La  liqueur  surnageante  comient  l'exrès  de  la  dissolution  d'étain  ,  l'acide 
muriatique  libre  et  l'acide  galliquc  qui  n'est  point  précipité  por  les  sels  d'étain. 
On  peut  obtenir  ce  dernier  acide  par  l'évaporation  après  avoir  précipité  l'étaia 
à   l'aide  de  l'hydrogène  sulfuré. 

Pour  décomposer  la  combinaison  de  l'oxide  d'étain  et  du  tannin  ,  on  l'e'teud 
d'une  grande  quantité  d'eau  et  on  y  fuit  passer  du  gaz  liydro  ène  sulfuré.  Le 
tannin  à  mesure  qu'il  est  dégagé  se  dissout  dans  l'eau,  et  le  sulfure  d'étain  rtste 
au   fond  de  la  liqueur. 

Les  dissolutions  de  plomb  ne  produisent  pas  les  mêmes  effets  ,  parce  qu'elles 
précipitent  en  mêiiie-temps  le  taniiiii  et  l'ucide  galliiiue. 

La  dissolution  de  tannin  a  la  couleur  foncée  et  l'odeur  pariiculière  d'une  dé- 
coction de  noix  de  galle.  Elle  <  st  fortement  acerbe  et  amère.  Elle  se  trouble 
par  le  refroidissement,  et  dépose  une  poussière  d'un  brun  clair  qui  se  redissouE 


(  G9  ) 
J)ar  la  chaleur.  La  mati^Te  qu'elle  laisse  après  son  évaporation  est  brune,  frîable 
vitreuse  comme  l'aloès  et  n'attire  point  l'iuimidité  de  l'air.  Elle  se  dissout  dans 
l'eau  chaude  et  dans  ralcool.  Tous  les  acides  précipitent  le  tannin  de  sa  disso- 
lution aqueuse  en  s'unissant  à  lui.  La  dissolution  aqueuse  du  tannin  versée  dans 
une  dissolution  de  colle  y  forme  un  précipité  abondant  qui  se  prend  en  magtna 
et  acquiert  par  son  rapprochement  une  élasticité  beaucoup  plus  grande  qiie  celle  J 

du  gluten  de  la  farine.  En  se  desséchant,  cette  matière  devient  friable  j   elle  re- 
prend   si's  propriétés   élastiques  en  la  ramollissant  dans  l'eau  chaude. 

Les  li^iueurs  aibnmieuses  sont  aussi  précipitées  par  la  liqueur  tannante,  mais 
il  n'en   résulte  pas  un  magma  susceptible  du  même  rapprochement. 

Le  sulfate  rouge  de  fer  est  précipité  en  bleu  un  peu  sale,  par  la  dissolution 
'de  tannin.  Le  sulfate  verd  de  fer  n'en  éprouve  aucune  altération. 

Le  tannite  de  fer  est  décomposé  par  les  acides  ,  bien  différent  en  cela  du  gal- 
late  de  fer  qui  est  dissout  sans  être  altéré. 

Si ,  dans  lu  dissolution  du  j^rincipe  tannant ,  on  verse  une  quantité  trop  con- 
sidérable de -sulfate  rouge,  l'acide  sidfurique  redissout  le  précipité,  et  donne 
une  couleur  noire  ou  bleue  à  la  liqueur,  selon  qu'elle  est  plus  ou  moins  étendue 
d'eau.  Pour  faire  reparoître  le  précipité  sans  lui  enlever  le  principe  tannant ,  il 
faut  saturer  peu  à  jieu  l'excès  d'acide  avec  de  la  potasse.  Avec  un  peu  d'atten- 
tion on  parvient  à  décolorer  entièrement  la  liqueur  sans  toucher  au  sulfate  de 
fer.  On  observe  alors  que  tout  le  sulfate  de  fer  restant  dans  la  hqueiir  qui,  d'a- 
t)ord  étoit  rouge,  a  été  ramené  à  l'état  de  sulfate  vert;  une  portion  du  tannin 
a  absorbé  l'oxigène  qui  fait  la  différence  de  ces  deux  états  ,  et  étant  devenu 
par-là  incapable  de  précipiter  le  fer  ,  il  reste  en  dissolution  dans  la  liqueur. 

L'acide  muriatique  o.\igéné  produit  beaucoup  plus  promptement  l'oxidation  du 
principe  tannant. 

L'acide  gallique  éprouve  les  mêmes  altérations. 

L'auteur  a  encore  observé  qu'un  bain  de  teinture  en  noir  fait  arec  le  sumac  et 
le  sulfate  rouge  ne  coloroit  plus  les  étoffes  au  bout  d'un  certain  tems.  Ce  bain 
étoit  verdâtre  et  devenoit  noir  en  y  versant  du  sulfate  rouge  ou  de  l'acide  mu- 
riatique oxi  éné.  M.  Proust  en  a  conclu  que  le  principe  noircissant  existoit  en- 
core dans  le  bain  avec  du  sulfate  de  fer  ramené  au  vert.  Le  sulfate  rouge  donne 
du  noir  eu  s'unissant  au  principe  noire  ssant.  L'acide  nuiriatique  produit  le 
même  effet  en  portant  au  ronge  le  sidfate  vert  ,  et  en  le  rendant  capable  par 
cette  addition  d'oxigène,   de  précipiter  le  principe  noircissant. 

Il  conclut  de  toutes  ces  observations  ,  i°.  que  datis  la  teinture  en  noir  les  ingré- 
diens  ne  peuvent  plus  donner  de  couleur  au  bout  d'un  certain  temps  (  quand 
tout  le  sulfate  de  fer  est  passé  au  verd  )  à  moins  que  par  l'aërage  on  ne  rende 
au  fer  la  quantité  d'oxigène  qui  le  constitue  oxide  rouge. 

2°.   Qu'une  portion  du  principe  noircissant  se  détruit  par  l'oxidation. 

3°.  Enfin,  que  les  teinturiers  accéléreroient  considérablement  leur  travail  en 
employant  le  sulfate  rouge  au  lieu  de  sulfate  vert.  H.  V.  C.  D. 

Note  sur  la  composition  de  la  chrysolite ,  par  le  C.  Vauquélin. 

Le  C  Vauqurlin  a  soumis  dernièrement  à  l'analyse  la  chrysolite  (i)  des  Joailliers  iNSTrruT  Nat, 
qu'on  avoit  placée  jusqu'à  présent  parmi  les  pierr^^s  précieuses  du  second  ordre. 
11  a  trouvé  que  cette  prétendue  pierre  étoit  un  véritable  sel  calcaire  composé  de 
54,28  de  chaux,  et  de  45)72  d'acide  phosphorique.  En  traitant  par  l'acide  sul- 
furique  ,  cette  substance  réduite  en  poudre  ,  il  a  obtenu  du  sulfate  de  chaux  ; 
ayant  décomposé  le  phosphate  acidulé  de  chaux  surnageant  à  l'aide  du  carbonate 


^_ ^ , . . — 

(i)  Chrysolitus.  VAttEB.  t.  I.  p.  343  sp.  log.   Acmè  bb  1,'iSiE,  tom.  3.  p.a/'-  ^^P-  7r 


Î7o5 
d'ammonîaqiië,  il  s'est  Formé  un  précipité  de  carbonate  de  chaux  ,  et  le  pHos-? 
phate  d'ammoniaque  traité  avec  le  charbon  lui  a  donné  du   phosphore. 

Le  résultat  de  l'analyse  de  la  chrysolite  se  ra])procho  beaucoup  de  celui  que 
M.  Klaproth  a  obtenu  de  l'apathite.  Ce  savant  y  a  trouvé  55  rie  chaux,  et  45 
d'acide  phosphorique.  D'après  le  citoyen  Ilaûy  ,  les  molécules  de  oes  deux  subs- 
tances ne  diffèrent  pas  entr'elles  de  la  moindre  quantité  appréciable  ,  comme  oa 
peut  le  voir  dans  l'extrait  de  son  ouvrage,  publié  depuis  quelque-temps  dans  la 
Journal  des  mines,  n".  28.  H.  V.  C.  D. 

MÉDECINE. 

Sur  les  causes  qui  s  opposent   à  la  guérisoii  des  fractures    dans    les 
grands  animaux  y  par  le  C.  Huzard. 

INSTITUT  NAT.  La  moélle  des  grands  animaux  est  plus  ou  moins  solide.  On  a  pensé  long-temps,' 
et  beaucoup  de  vétérinaires  sont  encore  dans  l'erreur  à  cet  égard,  que  la  moélla 
étoit  trop  liquide ,  qu'elle  s'epanchoic  après  la  fracture  ,  et  s'opposoit  ainsi  à  la 
guérison. 

L'auteur  développe  les  véritables  causes  qui  rendent  la  cure  difficile.  Elles  dé-: 

Fendent  de  la  nature  même  de  la  fracture.  Les  os  de  la  cuisse,  de  la  jambe,  de 
épaule  et  du  bras  étant  situés  obliquement  et  entourés  de  muscles  forts  ,  ne 
peuvent  être  facilement  réduits  lorsqu'ils  sont  fracturés.  Il  est  également  très-dif-, 
£cile  d'y  faire  l'application  d'un  bandage  propre  à  les  maintenir  en  situation. 

Les  mouveniens  du  membre  ne  peuvent  être  réprimés  comdie  dans  l'homme , 
ce  qui  donne  lieu  à  des  déchiremens  ,  hémorragies,  inflamm.ations  ,  etc.  Les  moyens 
qu'on  met  en  usage  pour  tenir  la  partie  fracturée  de  l'animal  dans  l'immobilité  , 
le  fatiguent  ,  le  gênent,  le  forcent  à  des  actions  violentes,  et  font  naître  d'autres 
maladies  graves,  comme  l'inflammation  de  la  poitrine,  du  bas-ventre,  la  réten- 
tion d'urine ,  etc.  Lorsque  les  animaux  qui  servent  à  la  nourriture  de  l'homme 
ont  un  membre  fracturé  ,  on  les  livre  au  boucher  et  ils  ne  perdent  que  très-peu 
de  leur  valeur.  Quant  aux  chevaux ,  comme  leur  guérison  seroit  longue ,  et  très- 
dispendieuse  dans  les  villes,  le  propriétaire  préfère  acquérir  iin  autre  cheval  aveo 
l'argent  qu'il  emploieroit  à  la  guérison  du  premier  ,  et  sa  jouissance  n'est  point 
interrompue.  Ce  n'est  donc  qu'à  la  campagne,  pour  des  poulains  d'espérance,  des 
chevaux  entiers  ou  des  jumens  qu'on  destine  à  la  propagation ,  qu'on  peut  ea^ 
treprendre  la  guérison  des  fractures. 

Beaucoup  de  fractures  permettent  la  réduction  et  le  bandage ,  comme  celles  du 
coude,  des  avant-bras,  des  jambes  de  derrière,  du  canon,  et  des  os  inférieurs. 
Celles  des  côtes  et  du  péroné  guérissent  souvent  seules  et  sans  qu'on  s'en  apper- 
çoive.  Dans  toutes  ces  circonstances  ,  après  un  bandage  méthodique  ,  il  faut  aban- 
donner ces  animaux  à  eux-mêmes  daus  une  écurie  libre  avec  un  peu  de  litière  ou 
dans  ime  prairie. 

Le  C.  Huzard  cite  un  grand  nombre  de  cures  de  ce  genre  dans  lesquelles  on 
a  obtenu  la  guérison  des  fractures  des  os  de  la  cuisse,  du  bras,  de  l'avant-bras , 
du  paturon ,  du  canon ,  de  l'olécrane ,  du  coude ,  de  l'os  de  la  couronne  et  même 
de  ceux  du  bassin. 

Il  résulte  de  ces  observations ,  que  les  fractures  des  grands  animaux  peuvent 
être  plus  ou  moins  facilement  guéries  ;  que  les  moyens  simples  sont  préférables  ; 
que  la  nature  et  le  temps  suffisent  le  plus  souvent;  qu'enfin  les  causes  qui  s'op- 
posent ordinairement  à  ces  guérisons  sont  idéales ,  accessoires  et  subordonnées  4 
l'intelligeace  de  l'artiste,  aux  facultés  ou  à  la  yoloBté  du  propriétaire. 

C.  D. 


(  70 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

"Extrait  d'un    mcmoire   sur  les  fougères  ,    de  M.    Smith  ,   par  le  C. 

Ventenat. 
Parmi  les  ordres  mie  renferme  la  cryptogamie ,  celui  des  fou£:;ères  étoic  le  seul       Mém.    e.  cad. 

,,  ,  ,  .1,  ,  _^iD  /i-'i'  T  1  royale   de    iurin, 

dont  les   observations  des  modernes  n eussent   pas    éclaire  la  nature.    L,a    valeur   ^^^j  g^       5_ 
des  caractères  qui  doivent  être  préférés  dans  l'établissement  des  genres  de  cette  fa- 
mille n'avoit  point  encore  été  assignée.    A  la  vérité  ,  la  découverte  de   quelques 
nouvelles   plantes   avoit   nécessité   l'introduction    de   quelques  genres   nouveaux  , 
mais  ceux  que  Linnasus  avoit  établis  subsistoient  toujours  dans  leur  entier. 

M.  Sniith  ne  s'est  pas  borné  ,  à  l'exemple  du  botaniste  suédois,  au  seul  carac- 
tère fourni  par  la  disposition  de  la  fructification  ,  il  en  a  ajouté  de  nouveaux  , 
qui,  loin  de  détruire,  comme  il  l'observe  lui-même  ,  les  genres  de  Linnaîus,  leur 
donnent  au  contraire  plus  de  consistance.  Ces  caractères  sont  ,  i»,  la  présence 
ou  l'absence  du  tégument  {involucnim)  (i)  ,  espèce  de  membrane  qui  recouvre 
ordinairement  la  fruciilication  des  fougères  quand  elle  n'est  pas  parvenue  à  sa  ma- 
turité (2)  ;  2°.  le  lieu  d'où  le  tégument  tire  son  origine  ,  savoir  :  tantôt  du  bord 
du  feuillage,  tantôt  de  sa  nervure  ou  côte  moyenne,  tantôt  des  veines  ou  rami- 
licalions  qu'on  y  observe  ;  3°.  la  position  de  la  fructification  qui  est  terminale  ou 
latérale  ;  4°.  la  manière  dont  s'ouvre  le  tégument ,  tantôt  extérieurement  (  c'est- 
à-dire ,  sur  le  bord  du  feuillage)  tantôt  intérieurement,  (c'est-à-dire,  du  côté  qui 
regarde  la  nervure  ou  côte  moyenne  du  feuillage  );  5".  les  capsules  ou  follicules 
ordinairement  entourées  d'un  anneau  articulé  ou  élastique  ,  et  quelquefois  nues. 

Tels  sont  les  principes  sur  lesquels  est  fondée  la  nouvelle  distribution  des  genres 

établis  par  M.  Smith  dans  les  fougères  dorsiféres ,  ou  fougères   proprement  dites. 

Le  lecteur  jugera  de  l'application  heureuse  qui  en  a  été  faite  par  le  tableau  suivant. 

Fougères  dorsiféres,  ou  fougères  proprement  dites. 

Cab.  esseut.  Fructifications  situées  sur  la  surface  iriKrieure  du  feuillage  et  quelquefois  sur  ses  bords. 
5.  I.   Fructijicaciont  riunies.   Car.  essfnt.  Ciijiswles  stipitées  ,  2  valves ,    i- loculaires,   entourées   d'un 
anneau  anicuié  et  élastique.  Fructifications  presque  toujours  recouvertes  par  im  tégument  membraneux. 

1.  AcBosTicHCM.  Linu.  FructiJicatiQiis  formant  une  tache  ou  plaque  irréguliére  ,  continue,  et  re- 
couvrant presque  tout  le  disque.  —  Ti'gumcrtt  o.  (à  moins  qu'on  ne  donne  ce  nom  à  de  petites  écaille» 
ou  à  des  poils  situés  entre  les  capsules.  )  Exemp.  du  genre,  Acrostichum  aureum  Liun.  latifolium  , 
villosum  Sw.   osmunda  peltata  Sw. 

2.  PoLYFûDiuM.  Linu.  Fructifications  en  points  .nirondis  ,  épars  ,  situés  sur  le  disque  du  feuillage. 
—  Téginncnt  ombiliqué  ,  s'ouvrant  presque  de  tous  cotés.  —  Obs.  On  ne  trouve  aucune  apparence  de 
tégument  dans  le  P.  vulgare  qui  est  la  principale  espèce  du  genre.  Ex.  d.  g.  (  tégument  nul  )  Polypodiuni 
viilgaie,  (  té.^umeiit  ombiliqué  )  P.  trifoliatum  ;(  tégument  presque  rénilbrme  )  P.  filix  mas  ;  (tégument 
en  forme  de  croissant  )  P.  filix  fœmina  Linn.  Cette  espèce  ne  seroit-elle  pas  congénère  du  Darka  ? 

3.  AsPLENiUM.  Fructif.  en  petites  lignes  éparses.  Tégument  naissait  latéralement  »ur  les  veines  et 
s'ouvrant  iuiérieurement.  Ex.  d.  g.   Asplenium  hemionitis,  raonanthemum  ,   Linn. 

J\.  Dabea  Jufs.  JJiffère  du  genre  précédent  par  le  tégument  qui  s'ouvre  extérieuremenl.  Ex.  d.  g. 
Cœnopteris  furcata  etc.   Berg.  act.  pelrop.    1782,  Asplenium  cicutarium  Sw.  F.  (laccidum  Forst. 

5-  Hemionitis  Linn.  Fructif.  en  petites  lignes  éparses  ,  croiséss  et  rappiocliées  des  veinss.  Tègtt- 
Ttiens  tirant  leur  origine  des  veines  et  s'entrouvrant  extérieurement  de  chaque  côté.  —  Ex.  d.  g.  fie- 
niionitis  lanceolala  L.  ;   Asplenium  plantagineum  L.  ,  grandifolium  Sw.  Mf.niscium  Schreh.  gen. 

6.  8coLOPENDRiuM.  /■'/■«m'/!  en  petites  Hgnes  éparses,  presque  parallèles,  situées  entre  les  veines.  — 
Tégumens  superficiaires  (5)'ppnchés  longitudinalcment  les  uns  sur  les  autres  et  s'ouvrant  par  une  su- 
ture longitudinale.  Ex.  d.  g.  Asplenium  scolopenJrlum   Linn. 

(1  )  Nous  avons  cru  devoir  ainsi  traduire  ini'olucrum  parce  mie  le  mot  involucre  semble  consacré 
pour  désigner  les  folioles   situées   sous  la    fructification  des  ombelliltres. 

(2)  Adanson  (fam.  des  plantes,  Paris  1763,  vol.  2  p.  20  )  et  Gleditsh  (syst.  plant.  Berolin  1764), 
ont  emplojé  la  présence  ou  l'absence  du  tégument  pour  caractériser  (|n-ilques-uns  de  leurs  genres ,  mais 
îls  n'uul  p.is  envisagé  cet  organe  u'après  toutes  les  considérations  qu'il  présente  et  qui  ont  été  développées 
par  M.  Sniith.  •  •         1     1  r  j 

(5)  Tégiimens  superficiaires  invohicra  snperjicitiria  ,  ceux  qui  tirent  leur  origine  ue  I3  sutJace  ou  du 
disque  du  Icuill.ige  et  agn  de  ses  bords  ou  de  sa  netvure. 


7.  Blechnttm  Lmn.  FructlF.  en  Hgnet  longitudinales,  continues  ,  adj.iccnt es  à  la  côté.  —  Tr'gument 
superficiaire  ,  continu  ,  «'ouvrant  intérieurement.  —  Kxemp.  du  g.  Bleclinum  occidentale  ;  Osmunda 
Spicant  Linn. 

8.  WooDwARDiA  Fructif.  en  points  oblongs ,  distincts  ,  disposés  par  séries  ,  et  adjacens  à  la  côte.  — 
l'cgumens  superficiaires ,  en  voûte  ,  s'ouvraut  intérieurement.  ■ —  Ex.  d,  g-  Wuodwardia  angustifolia5/7i. 
Blechriiim  virginicum  L.  etc. 

9.  Pteris  Linn.  FnictiJ.  disposée  en  une  ligne  marginale,  continue.  —  Tégument  formé  par  le  bord 
du  feuilLige  courbé  en  dedans,  continu,  s'ouvrant  intérieurement.  —  Ex.  d.  g.  Pteris  grandifulia , 
vittata,   rrelica  i.  ;  Arrostiiluim  spptentiionale  Linn.   etc. 

10.  LiKusAFA  Drynndti  (  infedit  ).  FructiJ.  disposée  en  une  ligne  continue,  peu  écartée  du  bord  du 
feuillage.  —  Tégument  superficiaire,  continu,  s'ouvrant  extérieurement.  — Ex.  d.  g,  Adiantum  guia- 
nense  ^u//.  ;    strictiim  Sw. 

11.  ViTTABiA.  Fiuciif.  disposée  en  une  ligne  marginale,  continue.  7V^«ine«f  double ,  continu  ;  l'un 
SHpeificiaire  s'ouvrant  extérieurement;  l'autre  formé  par  le  bord  de  la  feuille  qui  est  courbé  en  dedans 
s'ouvrant  intérieurement.  —  Fx.  d.  g.  Pieris  lineata  Linn. 

12.  LoKCHiTis  Linn.  Fmctif.  disnostes  en  petites  lignes  lunulées  ,  situées  dans  les  sinus  du  feuillage.' 
~  Tégumens  formés  par  le  bord  ne  la  feuille  qui  est  courbé  en  dedans,  s'ouvrant  intérieurement.  — 
Ohs.  Ce  genre  a  de  l'affinité  avec  le  pteiis  par  «on  port,  et  il  se  rapproche  de  l'adianthum  par  son 
caractère.  —  Les  Lonchiiis  pedata  et  adcensionis  de  Forster  appartiennent  au  genre  Pteris.  —  Ex.d.  g. 
Lonchiils   hirsuia  Litin, 

i3.  Adiantum  Linn.  Fructif.  en  points  arrondis,  marginaux  ,  distincts.  —  Tégumens  scjuami» 
formes  ,  Ibrmés  par  le  bord  du  feuillage  ciurbé  en  dedans  ,  distincts  et  s'ouvrant  intérieurement.  — 
Ex.  d.  g.  Adiamura  capilius  veneiis  i.i««. 

14.  Davallia.  Fructif.  en  poinis  arrondis,  presque  marginaux,  distincts.  —  Tégumens  =,!\nand- 
formes ,  superficiaires,  distincts,  s'ouvrant  extérieurement.  —  Obs.  Le  feuillage  des  espèces  de  ce 
genre  est  ferme,  luisant  ;  il  n'est  point  tendre  ,  membraneux  ,  djlaté  comme  dau&les  Tiirhomanes  et 
Adiantum.  —  Les  IruclificruiouS  terminent  toujours  les  veines  dans  ce  genre  ,  et  elle»  ne  sont  jamais  la- 
térales. —  Ex.  d.  g.  Tri,?honiane8  canariense  ;    Adi.intum  clavatimi  Linn.  ;  Davallia  falcata  Snàtlt. 

1  5.  DicKsoNtA  fHérir.  Fruticf.  en  points  arrondis  ,  marginaux,  saiilans.  —  Tégument  double;  l'nn 
superficiaire  s'ouvrant  extérieurement  ,  l'autre  formé  par  le  bord  de  la  feuille  plié  en  dedans  ,  recou- 
vrant le  premier  et  s'ouvrant  intéiieuremenr.  —  Olis.  Le  port  de  ce  genre  ressemble  à  celui  du  davallia. 
—  Ex.  d.  g.  Dicksonia  arborescens  Ait.  Hort.  Kew.  -v.  5.  4C9. 

16.  CvATHEA.  FructiJ.  éparses ,  anondies,  portées  sur  un  calice  hémisphérique  qui  s'ouvre  au  som» 
mot  sans  ■  percule.  —  Ex.  d.g.  Pol)  podium  liorridum  .  arboieum,  fragile,  capause /./««. 

17.  Tkichomanes  Linn.  Fructif.  insérées  sur  le  bord  du  feuillage,  distinctes.  Tégumens  nrcéolés  , 
I-ph)lles  ,  s'entrouvrant  extérieurement ,  columelles  saillantes,  pistillilormes.  Obs.  Port  membraneux  , 
demi  transparent.  —  Ex.  d.  g.  Trichomanes  crispun,  ,  scandcns  Linn.  etc. 

!  8.  HïMENopHYLLuia.  Fnictif.  insérées  sur  le  boir!  du  feuillage  ,  dist.nctes.  —  Tégumens  bivalves  , 
légèrement  comprimée,  droits,  s'entiouvrant  extérieurement,  columelles  non  saillantes.  —  Obs.  Le  porc 
de  ce  genre  ressemble  k  celui  du  trichomanes.  —  Ex.  d.  g.  Trichomanes  tunbridgense  L.  ;  aspLnoides, 
fucoides  ,  ciliaium  Sw.  etc. 

19.  ^icHiZAEA.  Fructif.  sur  les  appendices  du  feuillage  ,  et  recouvrant  leur  surface  posiérieurc.  —  Té- 
g^Hmenj  formés  par  les  Dords  des  appendices  courbés  en  dedans,  continus.  —  Obs.  Les  espèces  de  ca 
genre  ont  un  port   qui  leur  est  propre.  —  Ex,  d.  g.  Acrosticbum  pectinatum ,  dichotommn  L.  etc. 

5.  II.   Fructifications  distinctes.  —  Car.  essent.   Capsules  sessiles  ,  dépourvues  d'anneau  ou  nues. 

20.  Gleichenia.  Capsides  triloculaires  ,  trivalves;  cloisons  sur  le  miheu  des  valves.  — Ex.d.  g.  Ono- 
clea  polypodioidcs  Linn.  Mant.  5o6. 

21.  Mabattia  Swartz.  M\riotheca  Juss.  Capsuhs  ovales  ,  s'ouvrant  longitudinalement  par  leur  10m- 
niet  ;   chaque  valve  muliiloculaire.  —  Ex.  d.  g.   Maratiia  ulaia  Sw.  ;  Isevis  ,   IVaxinca  Smiih. 

22.  Danaea.  Capsuler  uniloculaires  ,  s'ouvrant  exiérieutement  par  un  poie  ,  disposées  sur  deux  rang» 
et  très-rapprochées.  —  Obs.  Les  capsules  sont  portées  sur  les  veines.  . —  Lx.  d.  g.  Aspleninm  nodosum 
Linn.  ;  Danœa  alaîa   Smith. 

Le  tabirau  que  nous  venons  d'exposer  suffit  pour  faire  apprécier  l'impcrtance  du  mémoire  piésenio 
par  M.  Smith,  à  l'académie  royale  de  Turin.  Il  n'est  point  de  botaniste  qui  ne  soit  liajipé  de  la 
consistance  que  donnent  à  la  plupart  des  genres  de  la  famille  des  fougères  ,  les  caractères  iburnis  par 
les  différentes  considérations  que  présente  la  membrane  qui  recouvre  la  fructification.  Ces  caractère» 
ont  encore  l'avantage  de  rapprocher  les  espèces  qui  se  ressemblent  le  plus  dans  leur  port.  I  innaeus 
en  négligeant  les  caractères  introduits  par  le  botaniste  anglais  ,  avait  souvent  réuni  des  espèces  qui  no 
sont  point  congénères,  comme  on  le  voit  dansl'ûsmunda  ,  le  polypodium  ,  l'achroslichum  ,  l'adiantum  , 
le  trichomanes,  etc. 

Errata  du  N"  8.  Pag.  5q.  Par-tout  où  il  y  a  j,  ajoutes  /;.  —  Lig.  16  ,  elfacei  :  il  en  arrive  autant  à  ^ 
et  ajoutez  lign.  1  7  ,  après  le  mot  poids  :  se  r'out>re.  —  Lig.  36 ,  ciïacezjrg.  4.  S, 

De   l'Imprimerie  de  De  Pobt  ,   rue  de   l'Oratoire. 


^^«'•^-■^'  lia// .  J<\>'   Jcic/icaf  S'!'S  c{  0 


Ze.^  /içz/retf  S avnar/ie/i/uYj/ au  yî/z/Zc/ui  .V!' (^  . 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

TAR    LA  SOCIÉTÉ   PHILOMATIIIQUE, 

PARIS.    Nivose,  ati  6   de  la   rèpiLhlique.    (  Janviur  1798.) 

HISTOIRE     NATURELLE. 
î^ote  sur  l'analyse  de  l'émeraude  du  Pérou ,  par  le  C.  Vauqueliiï. 


1^0. 


J— /E  citoven  Vauquelin  en  analysant  rémeraurle  du  Pérou  vient  de  retrouver  Institut  NATlf 
la  nouvelle  substance  métallique  découverte  par  lui,  da.js  le  plomb  rouge  de 
Siliéne.  C'est  à  ce  métal  que  cette  gemme  doit  sa  couleur  verte.  Le  C.  Vau- 
quelin  se  proposant  de  répéter  cette  analyse  pour  déterJ7iiner  plus  exactement 
les  propanious  des  parties  constituantes  de  cette  pierre,  nous  donnerons  le  ré- 
sultat de  ses  expériences  aussitôt  qu'il  les  aura  fait  coxinultre. 

Observations    extraites    d'un    voyasjfe    dans    la    ci-devant    Auvei'gne , 
par  le  C.  Dolomieu. 

D'après  les  observations  de  ce  géologiste ,  la  presque  totalité  de  la  ci-devant  pro-  Institut  nat». 
vince  d'Auvergne  est  un  vaste  plateau  i;raiaitique  sillonné  par  des  vallées  et  re- 
couvert dans  un  grand  nombre  de  ses  points  de  montagnes  et  collines  volca- 
niques qui  prés.mtent  les  mêmes  produits  à  peu  de  chose  près  que  ceux  d'Italia 
et  de  Sicile ,  mais  qui  en  diCfèrent  par  leur  situation.  Elles  sont  presque  toutes 
isolées,  et  reposi^nt  immédiatement  sur  le  granit,  tanrlis  que  dai:s  les  volcans 
d'Italie,  les  cendres,  les  scories  placées  sous  bs  laves  cachent  les  terreins  qu'elles 
ont  recouverts.  Ces  laves  d'Auvergne  diffèrent  beaucoup  par  leur  nature  et  du 
granit  et  de  toutes  les  substances  qui  entrent  dans  sa  composition  ;  elles  ren- 
ferment ,  comme  les  autres  ,  des  pierres  que  l'on  ne  trouve  point  ailleurs  ,  telles  que 
les  el'vincs  et  les  pyroxènes  ;  cependant  elles  sortent  du  sein  de  ces  montagnes, 
elles  se  sont  fait  jour  à  travers  cette  roche  regardée  par  tous  les  géologistes 
comme  la  pins  ancienne  de  celles  que  nous  connoissons.  Un  agent  quelconque 
de  fermentation  volcanique ,  agent  qui  ne  peut  exister  dans  le  ^  ranit ,  les  a  îaic 
sortir  de  dessous  cette  roche  pour  le-s  placer  au-dessus.  Cette  observation  ,  dit  le 
C.  Dolomieu  ,  prouve  évidemment  que  des  matières  in^érieu^es  au  granit,  et  par 
cela  même  antéii«ures  ,  renfeiiuent  les  agens  volcaniques  et  fournissent  la  basa 
des  laves  ,  et  que  les  foyers  volcaniques  ne  sont  point  placés  dans  les  couche» 
secondaires,  comme  on  l'a  supposé. 

L'auteur  distingue,  avec  plusieurs  géologistes,  bs  rolcans  d'Auvergne  en  an- 
ciens et  en  modernes.  Il  pense  que  b  s  éruptions  des  volcans  modernes  sont  pos- 
térieures à  la  dernière  crise  qni  a  laissé  nos  continens  à  peu-près  comme  nous 
les  voyons.  Les  autres  sont  ai.  lérieurts  à  cette  crise  ,  car  ce  ne  sont  pas  les  moyens 
actuels  de  la  nature  qui  ont  pu  excaver  dans  des  masses  de  granit  des  vallées  de  deux 
cents  mètres  (100  toises)  de  profondeur,  sur  une  largeur  d'une  demie  lieue, 
pour  laisser  des  escarpemens  latéraux  presque  send)lables  à  des  murs,  sur  le  som- 
met desquels  on  voit  des  masses  de  laves  prismatiques  qui  se  concspondent. 
L  étendue  de  certains  courans  de  lav?s  fait  croire  au  C.  Dolomieu  que  ces  vol- 
omis  n'étoieut  pas  souamrius  ;  et  les  laves  alternant  avec  ia  pierre  calcaire  co- 

K 


t  74  î 
quillièra  que  l'on  trouve  à  une  certaine  hauteur ,  lui  font  penser  que  la  mer  y 
esc  venue  déposer  des  bancs  calcaires  dans  ceriaines  circonstances.  Tout  prouve 
daiUeurs  que  cet  agent  qui  a  creusé  les  grandes  vallées  a  passé  à  plusieurs  re- 
prises sur  ce  j^avs,  et  a  même  iiniené  de  très- loin  des  maticres  élrangèrcs  aux 
volcans  ,  qui  ne  se  sont  point  méléos  avec  leurs  produits  ;  tels  sont ,  par  exemple, 
les  bancs  d'un  grès  à  gros  grains  déposé  ëvidemuient  après  les  premières  déjec- 
tions volcaniques ,  et  ne  contenant  pas  les  moindres  grains  qui  puissent  appar- 
tenir aux  volcans. 

Les  pierres  de  différente  nature  ,  que  des  couches  immenses  de  laves  ont  re- 
couvertes ,  n'ont  subi  qu'une  très-légère  altération  ;  ce  qui  est  une  previve  de 
plus  ,  que  la  chaleur  des  laves  n'est  pas  très-considérable. 

Ces  laves,  en  se  répandant  sur  le  plateau  granitique,  y  ont  trouvé  des  fentes 
qu'elles  ont  r.  rnpli  à  la  manière  des  liions.  L'une  d'elles  a  présenté  au  C.  Do- 
lomieu  une  preuve  convaincante  de  son  opinion  sur  la  formation  des  colonnes 
basaltiques.  Ce  naturaliste  l'a  toujours  attribuée  à  un  retrait  produit  par  un  re- 
froidissement subit.  Parmi  ces  fontes  ainsi  remplies  ,  on  en  lemarque  une  très- 
grande  près  le  Mout-d'Or,  dans  laquelle  les  parties  de  la  lave  qui  touchent  à  la 
masse  de  la  montagne  ont  subi  le  retrait  causé  par  la  propriété  réfrigérante  de 
cette  masse  due  à  sa  densité  ;  le  milieu  de  ce  iilon  n'avoit  éprouvé  aucun  retrait 
semblable ,  ses  fissures  étoient  au  contraire  daus  une  direction  oppesée» 

A.  B. 
PHYSIOLOGIE. 

Siij'   la  manière  dont  se  fait  la  nutrition  dans  les  insectes ,  par  le 

C.    CuVIER. 

Institut  NAt.  L'auteur  commence  par  établir  par  les  témoignages  de  S^vammerdam,  de  Mal- 
plghi ,  et  de  Lyonnet ,  et  par  ses  propres  expériences,  que  le  vaisseau  dorsal  ou 
le  prétendu  cœur  des  insectes,  n'a  aucune  branche,  et  ne  peut  être  un  organe  cir- 
culatoire. Il  montre  ensuite,  par  l'examen  microscopique  des  diverses  parties  de 
ces  animaux  ,  qu'il  n'est  pas  possible  d'y  découvrir  d'autre  centre  de  circulation 
ïii  même  d'autres  vaisseaux  que  les  trachées ,  ou  vaisseaux  aériens  ;  d'oii  il  se  croit 
en  droit  de  conclure  que  le  fluide  nourricier  des  insectes  traverse  simplement  les 
pores  de  leur  canal  intestinal ,  et  qu'il  baigne  toutes  leurs  parties  ,  qu'il  nourrit 
par  voie  de  simple  succion  ou  d'imbibition ,  comme  cela  arrive  dans  les  polj^pes. 
Il  observe  que  la  manière  dont  les  insectes  respirent  est  très-favorable  à  cette 
opinion  ,  puisque  les  trachées  ne  paroissent  aller  distribuer  l'air  à  tous  les  points 
du  corps  ,  que  parce  que  le  fluide  nourricier  n'étant  point  cantenu  dans  un  système 
Vascnlaire  ,  ne  pouvoit  être  exposé  à  l'action  de  cet  air  dans  iin  organe  particulier. 
Mais  c'est  sur-tout  dans  la  structure  des  organes  secrétoires  des  insectes  qu'il 
puise  son  principal  argument.  Il  établit  par  un  très-grand  nombre  d'observations 
détaillées  que  ces  organes  ne  cons'stent  jamais  en  glandes  solides  ,  mais  seule- 
ment en  tubes  spongieux  flottans  dans  le  corps  ;  cela  devoit  être  puisqu'aucun 
vaisseau  sanguin  ne  lie  ces  vaisseaux  propres  dans  un  tissu  commun  ,  comme  il 
arrive  dans  nos  glandes  conglomérées,  et  que  d'ailleurs  ces  vaisseaux  n'agissant 
ici  que  par  la  succion  de  leur  surface  ,  il  fallait  qu'elle  fût  aussi  multipliée  que 
possible.  Parmi  le  grand  nombre  de  faits  et  de  détails  particuliers  que  ce  mémoire 
contient,  nous  ne  citerons  que  les  suivans. 

Iips  vaisseaux  hépatiques  sont  toujours  de  longs  fils  souvent  très -tortillés  et 
repliés.  On  n'en  trouve  que  deux  dans  les  coléoptères  ,  quatre  dans  les  chenilles. 
Il  y  en  a  un  grand  nombre  dans  les  ndi'roptcrcs ,  les  hyménoptères  ,  et  les  orthoptères  ; 
friais  ils^yjsonr  plus  courts.  Le  gryllo  tulpa  (  Fig.  I.  )  les  a  tous  attachés  à^l'extremité 
ç/ 'un  canal  déférent  commun,  qui  verse  dans  l'intestin  lu  bile  qu'ils  ont  produite^ 


(  75  ) 
Les  larves  des  demoïsc^lles  {Ubalhiîa)  respirent  comme  on  sait  par  l'anus ,  elles 
^  inspirent  et  en  chassent  alternativement  l'eavi  dans  laquelle  elles  vivent.  Le  C 
Olivier  décrit  l'organe  de  cette  respiration  (Fig.  II.  )  qui  est  situé  dans  le  rectum' 
et  qui  consiste  en  beaucoup  de  i;rouppes  de  trachées  coniques,  qui  sont  les  raci' 
nés  des  six  grands  troncs  longitudinaux  qui  régnent  dans   tout  le  corps.       C.   V. 

n^.  I.  A,   canal  aliment.Tire  du  taupe-grillon.  B,  estotri.?c   isolé. 

Fig.  II.  A  ,  larves  de  libellule  ouverte  iesaut  voir  le  rectum  et  les  six  grands  troncs  de  tracliécs  qui  en 
partent.  B  ,  intérieur  du  rectum  considcrableaient  grossi.  C ,  face  cxterno  du  reciuja  i'esant  voir  I<i  manièro 
dont  les  trachco*  en  partent. 

PHYSIQUE. 
Sur  le  nouveau  gazomètre   du  C.  Séguin'. 

Le  cit03''en  Séguin  a  imaginé  un  gazomètre ,  ou  instrument  propre  à  mesurer  Institut  natiî 
lesgiiz,  qu'il  propose  de  substituer  au  gazomètre  de  Lacoisie/-,  et  dont  le  but  est 
de  dispenser  des  corrections  qu'exigeoient  pendant  le  cours  des  expériences  les 
variations  bai'oméiriques,  au  moyen  du  gazomètre  du  cit.  Seguin  on  maintient  les 
gaz  dans  un  état  de  densité  constant,  par  mie  compression  artificielle  et  gradtiée 
substituée  à  la  compression  variable  de  l'atmosjjhère.  La  compression  s'opère  an 
moyen  d'une  qau-âté  d'eau  qu'on  introduit  à  volonté  dans  les  réservoirs  destinés 
à  contenir  ces  gaz. 

L'instrument  est  composé  de  quatre  réservoirs. 

Le  premier  fait,  à  l'égard  du  second,  l'office  des  réservoirs  renversés  de  nos 
lampes,  et  évite  le  soin  de  remplir  trop  so:n'ent  l'espace  abandonné  par  l'eau  dans 
le  second  réservoir.  —  Le  second  transmet  l'eau  dans  le  troisième,  pour  opérer 
le  degré  de  compression  qu'on  désire.  —  Le  troisième  reçoit  l'un  des  gaz  et  com- 
munique dans  le  quatrième  où  se  fait  le  mélange  des  gaz  réunis  et  soumis  en-  .» 
semble  au  même  degré  de  compression.  —  Chaque  réservoir  a  des  espèces  dé- 
prouvettes  ou  de  niveaux,  qui  mettent  à  portée  de  n^esurer  les  rapports  d'éten- 
due de  l'eau  et  des  gaz  dans  leur  intérieur.  — Le  j^remier  réservoir  communique 
avec  un  flacon  qui  fait  ainsi  l'ofiice  d'indicateur  à  son  égard.  —  Un  tube  ou  ni- 
■\'eau  ,  ouvert  par  le  haut,  et  dont  la  partie  inférieure  communique  avec  le  bas 
du  second  réservoir ,  annonce  la  hauteur  de  l'eau  dans  sa  capacité.  — Un  niveau 
comnmniquant  avec  le  3"". ,  tant  par  le  haut  que  par  le  bas  ,  c'est-à-dire ,  dans  la 
partie  remplie  de  gaz  et  dans  Ctille  qui  est  remplie  d'eau  ,  indique  également  les' 
proportions  respectives  de  l'étendue  occupée  par  le  gaz  et  l'eau  dans  cette  capa- 
cité. Un  robinet,  dont  le  tuyau  est  en  partie  comnmn  au  tube  du  niveau,  serC 
à  vrii<ler  ce  même  vase,  en  donnant  issue  à  l'eau  lorsqu'on  veut  introduire  le  gaz 
dans  ce  3«.  réservoir.  —  Trois  tubes  ou  niveaux  sont  adaptés  au  4''.  L'un,  placé 
au  milieu,  comnuuùque  à  la  foib  avec  la  partie  de  ce  réservoir  qui  est  remplie  de 
gaz  et  avec  celle  qui  est  remplie  deau.  Il  présente  les  proportions  respectives  de 
l'eau  et  des  gaz  telles  qu'elles  sont  dans  le  réservoir.  Un  autre,  communiquant 
par  en  haut  avec  le  tuyau  de  comnuinication  du  3'^.  réservoir,  et  par  en  bas  avec 
la  punie  occup(^e  par  l'eau  dans  le  4^-  »  indique  le  degré  de  pression  exercée  par 
le  gaz  condensé  sur  l'eau  des  réservoirs,  et  se  tient  plus  bas  que  le  premier  ni- 
veau. —  Le  3"".  tube  communique  par  bas  avec  le  4".  réservoir ,  et  est  ouvert  et 
libre  par  le  haut.  Il  indique  lélévation  à  laquelle  l'eau  peut  ètte  portée  par  la 
compression  qu'exerce  sur  elle  le  gaz  cond>;nsé  dans  ce  4*^.  vase.  Il  se  tient  par 
conséquent  au-dessus  du  premier  niveau  de  la  même  ciuanlité  dont  celui-ci  se 
trouve  supérieur  au  second.  L'auteur  dé  igné  ces  éprouveltes  sous  les  noms  da 
niveau  réel,   niveau  de  pression  ,  niveau  de  réaction. 

Ce  4^»  réservoir  reyoit  aussi  l'eau  qu'il  contient ,  du  second  vaisseau ,  par  ua 

K   2 


tuvau  particulier.  11  reçoit  le  gaz  du  5".  par  un  tube  coudé  qui  plonge  dans  son 

inréricur  au-dessous  de  l'eau  ,  et  verse  le  gaz  par  une  espèce  de  tête  d'arrosoir. 

Des  derBi-c;ncles  ,  dont  uous  ne  donneioiis  p;is  ici  la  description  ,  sont  destinés 
à  donner,  à  l'aide  d'unu  graduation,  la  coniioisoance  précise  de  l'état  des  fluides 
conteuus. 

Ç    t.      i".  résenoir.  il,  tiiyan  de  communication  du  flacon  au  premier 

p.        jjj    *    2.     2'.   réservoir.  réservoir. 

■^  'o'  -'-'•'•   "^    5.      3'.    réservoir.  e,    tuyau  recourbé  qui  plonge  dans  l'eau  du  secoaiï 

l_   /|.      4'.  réservoir.  réserv\^ir. 

^— _—  /,    syphon  de  décLarge  du  flacon  dans  nn  peiit  go- 

A  ,  tuvau  par  lequel  l'un  des  gaz  est  porté  dans  le 3%  ^^  *""'^""  ^"  ™"  ''"  f"*^?"-  ^«  l^''''"  '"i-méme 

.  •       r          1                       °            '  suspendu  au  haut  du  premier  réservoir. 

B  B  fiTtuyau  coudé  par  lequel  le   même  ^az    est  ë  ,    tuyau   par  lequel  feau  est  versée  du  second  rd- 

porié  du  iroisiéme  réserv.  dans  le  q,iu:iéme.  ,   ««"«'^  dans  le  troisième. 

C  ;    tête  d'arrosoir  qui   termine  le   tuyau   B   et  qui  '''  -   'l'^'^"  P-Y  '^a"^!/""  P'^^  du  troisième  reser- 

plonge  dans  l'eau  du  quatrième  réservoir.  voir  dans  le  quatrième.          ,.          .          .       , 

H,   tr.yau  par   lequel  l'autre  gaz   est  porté  dans  le  *  '  ^«b'""  de  décharge  pour  1  eau   du  trois,  reser». 

quatrième  réservoir  et  mêlé  au  premier.  '  '   '">•-"»  de  n.ve.iu  pour  le  second  réservoir. 

'                                                  .  .    '  jn,    luy.iu  de  nive.iu   pour  le  troisième  réservoir. 

*                      .       ■        j     1»         j               ■        »  /?  ,   tuvau  du  nîv^ai  réel  du  quatrième  réserv. 

c,  tuyau  de  communication  de  1  eau  du  premier  re-  '      -'       .        .           ,            .^     , 

'      •'     .                      1                                          '^  o  ,   tuyau  du  /iifeau  de  pre^tion  dit  iiuatneme  i 


,  J  •       ■         J     1»  ■  .•   '  1  y,    tuyau  du  rin'eau  de  rcUt^^on  du  quafr.  réserv. 

b,  tuyau  de  communication  de  1  air  extérieur    du  r  >       ;•        .  i. 

'■',..  .  I  „■  Q.n,    demi    cercli-s   gradues    pour   laue  coiinoitr 

second  réservoir  au  sommet  du  premier.  "\,'        i      n      i  ' 

(!,...„    „,..•  ...rr.^,,„\„„r.    ,  „».  \l  r.,»,„;„r   ri.^r.  ^  CUt   dtS    fluideS    COUtCnUi. 


uatrieme  res. 
quair.  réserv. 
aire  coiinoîtro 


S  ,  flacon  qui  communique  avec  le  premier  réserv 


H  A  L  L  É.. 

CHIMIE. 

Extrait  d'un   mémoire  sur  le  principe   extractif  des  'végétaux ,  par 
le   C.  Vauquelin. 

Société  des  Aucune  substance  végétale  n'a  autant  occupé  l'esprit  des  chimistes ,  et  aucune 
Pharmaciens  n'est  encore  moins  connue  que  l'extrait.  Les  premiers  qui  se  sont  occupf's  des 
DE  Paris,,  substances  extractives  les  ont  divisés  on  extruiis  niuqueu.t  ,  savoneux  et  r  sineiix» 

Cette  division,  toute  claire  qu'elle  parole  au  premier  coup-d'œil ,  est  très-mau- 
vaise puisqu'elle  tend  à  faire  croire  que  la  même  matière  jouit  de  propriéiés  très- 
différentes,  tandis  que  ces  propriétés  caractérisent  des  corps  réelleuient  distincts 
et  qui  doivent  être  réunis  aux  substances  qui  leur  sont  analogues.  Le  nom  d'ex- 
tra ts  savoneux  avoit  même  fait  penser  qu'ils  dévoient  être  composés  d  huile  et 
d'alcali. 

Le  C.  Fourcroy  est  le  premier  qui,  dans  un  mémoire  sur  le  quinquina  de  St, 
Domingne,  ait  jeté  un  peu  de  jour  sur  la  nature  de  l'extrait.  Il  regarde  l'exlractif 
comme  une  sulstance  différente  de  tous  les  autres  produits  des  vé^-étaux  ,  toujours 
colorée,  attirant  fortement  l'o.xigène  et  de\'enant  par  cette  aildition  plus  ou  moins 
insoluble  dans  l'eau  ,  mais  devenant  soluble  dans  les  alcalis  qui  en  foncent  la 
couleur. 

Une  suite  d'expériences  a  présenté  au  citoyen  "Vauquelin  les  phénoroones 
suivans  : 

1°.   Tous  les  extraits  sont  acides  ; 

2°.  La  chaux  vive  mêlée  avec  un  extrait  a  dégagé  de  l'ammoniaque; 

3".  En  distillant  de  l'acide  sulfurique  uffoibli  sur  un  extrait  on  obtient  une 
grande  quantité  d'acide  acéteux.  Le  résidu  contient  du  sulfine  de  potasse,  d  am- 
moniaque ,  et  quelquefois  de  chaux  ;  d'oij  on  peut  conclure  que  c'est  à  ces  irois 
bases  que  l'acide  acéteux  étoit  roitibit  é.  11  est  \r.ii  qu'il  existe  naturellement 
dans  les  plantes  du  sulfate  et  du  miiriate  de  potasse,  et  qiieiqiicfois  du  sulfate 
de  chaux  ;  mais  si  l'on  détermine  la  quantité  de  ces  sels  contenue  dans  un   es- 


(77) 
traif;  on   se  convaincra  qu'ils  y  sont  en  moindre  proportion  qu'après  l'arWilion 
de  l'acide  snlfmique. 

Le  nitrate  de  potusse  se  rencontre  aussi  très-fréquemment  dans  les  végétaux. 
Ce  si4  est  probablenieui  emporté  avec  l'humidité  absorbée  par  les  racines  des 
plantes  ,  car  il  n'est  presque  pas  de  terre  végétale  qui  ne  contienne  du  nitre  ea 
plus  ou  n  oins  if,rande  quantiti^ 

4".  Les  sèves  et  les  sucs  de  plantes,  d'wbord  sans  couleur,  prennent  par  leur 
exposition  ;\  l'air  et  à  la  lumière  une  forte  teinte  brime  ou  fauvo.  La  même  chose 
arrive  daus  U-s  vaisseaux  fermés  par  lu  chaleur  de  l'ébiiUition. 

5'^.  Par  l'évaporation  à  l'air  libre  il  se  forme  à  la  surface  une  pe'licule  qui  se 
précipite  au  fond  de  la  liqueur  ,  et  l'on  pourroic  convertir  ainsi  la  plus  grande 
p  irtie  de  l'extrait  en  une  matière  insoluble,  si  l'on  renouvelloic  assez  les  points 
de  contact  avec  l'air  aimosphérique. 

6°.  Si  l'on  verse  de  l'alcali  volatil  dans  une  dissolution  d'extrait  préparée  avec 
du  suc  de  plantes,  il  se  forme  un  précipité  composé  de  chaux  combinée  à  la 
rnatièie  extractive  devenue  insoluble. 

7°.  Si  l'on  fait  bouillir  une  dissolution  d'extrait  avec  de  l'alun  ,  il  se  forme  ua 
précipité  brun  formé  par  la  matière  végétale  unie  à  ralumiae.  Lu  liqueur  est; 
décolorée  en  rason  de  la  quantité  d'alun. 

Les  dissolutions  métalliques  produisent  le  même  effet. 

8".  L'acide  muriatique  oxigéné  y  forme  un  précipité  Jaune  foncé,  très-abon- 
dant. La  liqueur  ne  conserve  souvent  qu'une  légère  nuance  ciirine. 

9".  De  la  laine  ,  du  coton  ou  du  fil  alunés  ou  trempés  dans  l'acide  muriatique 
oxigéné,  et  mis  ensuite  à  bouillir  avec  une  dissolution  d'extrait,  se  colorent  ea 
brun  fauve ,  et  la  liqueur  reste  presque  sans  couleur  si  on  a  employé  assez  de 
matière  à  teindre. 

10°.  Les  extraits  distillés  à  feu  nud  donnent  un  produit  acide  qui  contient 
beaucoup  plus  d'ammoniaque  que  celui  qu  ils  fournissent  quand  on  les  distille 
avec  de  la  chaux  ou  de  la  j^otasse  caustique  par  la  voie  humide. 

11°.  Les  extraits  dissouts  dans  l'eau  et  abandonnés  à  eux-mêmes  se  détruisent 
par  la  puiiéfaction  ;  on  ne  trouve  plus  dans  la  lifjueur  que  des  carbonates  de 
potasse ,  d'ammoniaque ,  et  quelques  autres  sels  minéraux  qui  existoient  aupara- 
vant  dans  l'extrait. 

Le  C.   Vauquelin  conclut  de  ces  expériences  ; 

lo.  Que  les  extraits  pharmaceutiques  sont  des  substances  très  complexes. 

2".  Que  jiarmi  les  matières  salines  qui  accompagnent  l'extrait  proprement  dit, 
celles  qui  s'y  trouvent  constamment  sont  l'acide  acéteux  libre,  les  acétites  de 
poii-sse,  de  chaux  et  d'ammoniaque;  les  autres   ne  sont  qu'accidentelks. 

3".  Que  l'extractif  considéré  isolément  est  une  matière  particulière  composée 
de  quatre  principes,  savoir;  le  carbone,  l'hydrogène,  l'oxigène  et  l'azote,  et 
qu'il  a  beaucoup  d'analogie  avec  ce  qu'on  appelle  dans  l'art  du  teinturier,  partie 
coK  rante    dis  végétaux. 

4°.  Q  je  la  propriiîté  des  extraits  d'attirer  l'humidité  de  l'air  est  due  principa- 
leiijent  à  la  prestance  de  lacétite  de  potasse  ainsi  que  la  plupart  de  leurs  pro- 
priétés fondâmes,  diurr't'qucs ,   laxatives,   purgatives  même. 

Quant  aux  propriétés  de  certains  extraits,  tels  que  celui  d'opium,  de  quin- 
quina ,  etc.  l'auteur  soupçonne  qu'elles  sont  dues  à  quelque  substance  parti- 
culière. 

Il  ne  peut  encore  prononc^^r  sur  la  question  de  savoir  si  les  sels  sont  formés 
dans  la  plante  ou  s'iis  s»n  iseulement  absorbés  par  les  racines.  Lis  expériences 
q'.  il  a  entreprises  sur  cet  iojet  ne  lui  ont  encore  offeit  aucune  preuve  décisive, 
cependant  il  imuonce  qj.'        t.'ou^é  presque  tous  les  sels  végétaux  dans  le  terreau, 

H.  Y.  G.  D. 


Nouvelles    expériences    sur    quelques    mèdlcamens  purgatifs  ,    diuré- 
tiques  et  fébrifuges   appliqués  à  l'extérieur ,  par  les   CC.    Alibert 

et  DUMÉRIL. 

Soc.  PHiLOM.  Les  découvertes  des  anatomistes  modernes  sur  le  système  des  vaisseaux  absor- 
bans  ne  servent  pas  seulement  à  nous  éclairer  sur  la  manière  d'agir  de  certains 
remèdes  ;  elles  nous  aident  encore  à  en  diriger  l'application  avec  plus  d'avan- 
tage et  plus  d'efficacité.  Les  succès  que  plusieurs  praticiens  ont  obtenus  de  l'ad- 
ministration de  diverses  substances  médicamenteuses  à  l'extérieur  par  le  moyen 
des  frictions,  en  sont  une  preuve  bien  évidente.  Aussitôt  que  la  société  philo- 
matique  a  eu  connoissance  des  faits  publiés  sur  ce  point  important  de  l'art  da 
puérir  ,  elle  a  chargé  deux  de  ses  membres  ,  les  CC.  Albert  et  Duméril  ,  de 
s'assurer  de  leur  véracité  ,  en  se  conformant  exactement  aux  procédés  qui  avoient 
été  suivis  jusqu'à  ce  jour.  Ceux-ci  ont  en  conséquence  répété  les  expériences 
déjà  faites  en  Italie  ,  à  l'hospice  de  la  salpétrière  de  Paris  ,  conjointement  avec 
le  citoyen  Pinel ,  médecia  de  cet  établissement.  Ils  ont  même  cherché  à  les  va- 
rier et  à  les  étendi  e  ,  en  employant  quelques  médicanieus  qui  n'avoient  pas  en- 
core été  mis  en  usage;  et  le  succès  le  plus  complet  a  presque  toujours  surpassé 
leur  attente. 

11  résulte  de  leurs  observations,  que  trois  enfans  dont  le  plus  ■'\gé  n'a  pas  cinq 
ans,  chez  lesquels  les  viscères  du  bas-ventre  étoient  considérableiuent  engorgés 
et  paroissoient  avoir  delà  tendance  à  l'affeciion  dési.née  communément  sous  le 
nom  de  carreau  ,  ont  été  copieusement  purgés  par  la  rhubarbe  et  la  scammonés 
unies  au  suc  gastrique  de  chouette,  et  administrées  par  la  >oie  des  fiictions,  quoi- 
qu'ils fussent  atteints  depuis  long-temps  d'une  constipation  très-rébelle.  Un  auire 
enfant  âgé  de  trois  ans  éroit  jjrodig  eusement  enfié ,  et  éprouvoit  des  symptômes 
qui  faisoit  craindre  jiour  lui  l'hydropisie  de  poitrine.  Il  a  renJu  une  quantité 
excessive  d'urine  par  l'usage  des  frictions  faites  a\ec  la  si.ilb;  eu  poudre  suspen- 
due dans  du  suc  gastrique  de  chien,  et  incorporée  dans  de  l'axoni^e  de  porc  ; 
d'après  l'état  oîi  on  l'a  vu  précédemment,  on  peut  attester  qu'il  doit  sa  guérison 
aux  heureux  effets  de  ce  médicament.  Un  cinquième  enfant  qui  n'étoit  guères 
plus  âgé  que  le  précédent,  étoit  affecté  d'ascite.  Trois  frictions  opérées  de  jour 
avec  ces  mêmes  substances  ,  ont  suffi  pour  le  rendre  à  la  santé.  Il  est  néanmoins 
à  remarquer  que  l'emploi  de  ce  moyen  a  été  infructueux  chez  deux  femmes 
avancées  en  âge  dont  les  extrsmilés  inférieures  étoient  édématiées ,  malgré 
le  soin  que  Ton  avoit  pris  de  frictionner  les  parties  qui  abondent  le  plus  en  vais- 
seaux limphatiques. 

Mais  les  expériences  des  commissaires  A^  la  société  n'ont  pas  été  seulement 
dirigées  vers  l'application  des  purgatifs  et  des  diurétiques  Dans  ce  moment  les 
lièvres  quaites  sont  très-multipliées  à  l'hospice  de  la  salpétrière.  Ils  ont  admi- 
nistré !o  quiu(]uina  en  frictions  ,  et  cette  substance  a  prévenu  l'accès  comme 
])ar  enchantement  dens  un  enfant  de  cinq  ans.  Chez  deux  filles  dont  l'une  est 
âgée  de  quatorze  ans,  et  l'autre  de  seize,  les  paroxysmes  ont  diminué  successi- 
vement et  par  degrés  ,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  parvenus  à  leur  entière  exiinrtion. 
Chez  quelques  autres  ,  la  fièvre  a  perdu  son  type  ordinaire  ;  ses  symptôuies 
sont  devenues  moindres  ,  et  les  malades  paroissent  être  actuellement  eu  voie 
de  guérison. 

On  peut  joindre  aux  observations  que  nous  venons  de  rapporter  ,  celles  que 
le  C.  Alibert  a  consignées  dans  un  mémoire  qu'il  a  lu  sur  cet  objat  à  la  socif  té 
philoniathique.  Elles  ont  été  faites  stir  une  femme  âgée  de  vingt  a;is,  qui  nour- 
rissoit  lin  enfant,  et  qui  étoit  atteinte  depuis  long-temps  de  la  constiputioa  la 
plus  opiniâtre  ;  elles  ont  offert  des   résultats  à  peu -près  analogues.  Dans   une 


_       (  70  \ 
eirconsfance  seulement,  les  frictions  opérées  sur  la  mère  n'ont  eu  d'action  que 
sur  l'enfant,  qui  a  mèiri'i  eu  une  superpiirgation. 

Au  surplus  ,  en  appelant  l'atreniion  des,  gens  «le  l'art  sur  un  moyen  curatif 
qui  sera  sans  doute  d'une  grande  utilité  ,  nous  observerons  qu'on  a  peut  -  être 
«ionné  trop  d'importance  à  la  propriété  du  suc  gastrique.  Le  C.  Alibert  s'est 
assuré  par  des  expériences  ultérieures  de  la  nullité  de  cette  substance,  et  les 
niédicanicus  qu'il  a  donnés  en  frictions  sans  avoir  recours  à  ce  véhicule,  ont  été 
suivis  des  mêmes  succès. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Tahlenu  élémentaire  de  l'histoire  naturelle  des  animaux,  parle  C. 
G.  CuviER  ,  de  l'institut  national,  etc.  i  vol.  iTi-8\  de  710  pages, 
et  i4  planches.  A  Paris  ,  chez  Baudouin,  place  du  Carrousel,  n^.  662. 

Cet  ouvrage  est  destiné  à  servir  de  base  aux  leçons  des  professeurs  dans  les 
écoles  centrais*  ,  et  à  aider  aux  élèves  à  se  les  rai>peller.  Il  peut  aussi  servir  à 
toutes  les  personnes  qui  veuleut  faire  de  l'histoire  naturelle  un  objet  d'étude  ou 
de  délassement. 

Il  est  précédé  d'une  introduction,  oh.  l'auteur  traite  des  principes  généraux  de 
cette  science.  Il  en  explique  la  nature  et  l'objet;  il  y  expose  les  propriétés  com- 
numes  aux  corps  organisés  ;  il  y  développe  les  notions  d'espèce  et  de  variété,  et 
celles  des  rapports  naturels  des  êtres  organisés  ,  d'où  il  déduit  les  principes  qui 
doivent  p^é^ide^  à  la  formation  des  jnétliodes. 

Le  premier  livre  traite  de  Vliomme.  On  y  trouve  dans  les  six  premiers  chapitrés 
un  précis  do  son  anatomie  et  de  sa  physiologie  ;  dans  le  septième ,  une  descrip- 
tion abrégée  des  différentes  races  d hommes;  et  dans  le  huitième,  l'exposUion  des 
habitudes  propres  à  l'espèce  humaine ,  et  qui  dérivent  nécessairement  de  l'orga- 
nisation physique  de  cett»  espèce.  —  Le  deuxième  livre  traite  des  mammifères  , 
ou  quadrupèdes  vii'ipares  ,  divisés  en  dix  ordres  ,  selon  une  méthode  en  partie 
nouvelle.  A  la  tète  de  chacun  de  ces  ordres  ,  sont  exposés  les  caractères  qui  les 
distinguent  et  les  qualités  communes  à  tous  les  animaux  qu'ils  contiennent.  11  en 
est  de  même  pour  les  genres  sous  chacun  desquels  se  trouvent  quelques-unes  de 
leurs  espèces  les  plus  remarquables  par  leur  conformation  ,  leurs  habitudes  ou 
leur  utilité.  L'auttsur  ne  s'est  point  borné  à  adopter  les  genres  établis  par  ses 
prédécesseurs  ;  il  en  fait  plusieurs  nouveaux  ;  il  corrige  souvent  les  caractères 
assignés  aux  anciens,  et  il  les  divise  presque  tciis  en  tribus  plus  petites,  ce  qui 
facilite  beaucoup  la  connoissance  des  espèces. 

Il  suit  la  même  marche  dans  les  sept  autres  livre?  qui  traitent  des  oiseaux , 
des  reptiles,   def,  poissons ,  des  mollusques  ,   des  insi-ctes,   et  des  zoophytes. 

Nous  allons  iadiquer  une  partie  de  ce  que  cet  ouvrage  contient  de  nouveau  , 
soit  dans  les  faits  eux-mêmes,  soit  dans  leur  disposition  systématique.  Parmi  les 
mammifères  quadrumanes  ,  les  singes  et  les  makis  sont  divisés  en  plusieurs  tribus 
îrès-natureiles  ,  fondées  d.^.ns  le  premier  de  ces  genres  sur  la  fornie  de  la  tête  ^ 
et  dans  le  second  sur  le  nombre  et  la  proportion  des  dents.  Les  c/iauve-  souris 
Sont  placées  en  tète  de  l'ordre  des  carnassiers  ,  comme  tenant  de  près  aux  qua- 
drumanes ;  et  les  didelphes  sont  à  la  queue  du  nnénie  ordre  ,  comme  menant  aux 
rongeurs  par  le  kariguroo  ,  qui  vit  d'herbes  ,  et  manque  de  dents  incisives.  La  di- 
vision des  chauv?-'>ouris  en  tribus  est  neuve  ;  le  genre  galeopitlièque  de  PaîliiS 
(  lemur  -volans  Lin.  )  est  séparé  des  makis  et  rangé  à  la  suite  des  chauve-souris. 
Les  hérissons,  les  musaraignes ,  les  taupes  et  les  ours  sont  rassemblés,  d'après 
Storr,  en  une  fannlle  ,  sout  le  nom  do  plantigrades.  Des  espèces  mal  rangées 
jusqu'ici ,  telles  que  le  soiex  cristatus ,  et  le  talpa  asiatica  Lin.  sont  remises  à  leur 
vraie  place.  Les  didetpjies ,  que  les  différeaces  de  leurs  dents  et  de  leurs  doigts 


rcndoient  si  clîfficïles  à  bien  ranger,  sont  distribués  en  quatre  tribus  distinctes 
€t  naturelles.  —  Dans  l'ordre  des  rongeurs  on  observe  une  division  du  genre  da 
rais,  fondée  sur  des  caractères  pris  de  la  forme  des  dents  molaires,  et  qui  sont 
trèî-précis.  —  Ou  trouve  dans  le  sixième  chapitre  une  description  abrégée  des 
espèces  tant  vivantes  que  perdues  d'éiéphans.  Le  septième  présente  les  belluoe  , 
ou  les  pachydermes  ;  il  y  a  plusieurs  rectifications  dans  leurs  descriptions,  ei  uo- 
taiTimeut  dans  celles  des  dénis  du  cochon  à' Ethiopie  et  du  tapir. 

Dans  le  livre  III^.  qui  traite  des  oiseaux ,  le  genre  des  pies  grièches  a  été  sé- 
paré de  l'ordre  des  oiseaux  de  proie ,  pour  être  joint  à  celui  de.s  passeres  ,  auquel 
se  trouvent  aussi  réunies  toutes  les  picœ  de  Linnasus ,  qui  n'ont  pas  deux  doigt» 
en  arrière,  telles  que  les  loriots,  les  corbeaux ,  'etc.  les  autres  pic(e  forment  un 
ordre  à  part  sons  le  nom  de  grimpeurs.  Les  espèces  décrites  sous  cliaque  genra 
sont  assez  nombreuses. 

Le  livre  lY  traite  des  quadrupèdes  ovipares  et  des  serpens  ,  sans  s'écarter  des 
genres  reçus. 

Le  V^.  contient  l'histoire  des  poissons.  Les  seuls  poissons  à  branchies  fixes  ^ 
c'est-à-dire,  qui  ont  plusieurs  ouvertures  de  chaque  côié  peur  la  respiration,  res-. 
tent  dans  Torilre  des  cliondroptérigiens.  Chaque  ordre  e.st  subdivisé  en  familles  , 
d'après  la  conformation  générale  des  genres  qu'on  y  répartit.  —  La  div-ision  des 
animaux  à  sang  blanc  en  trois  classes  est  propre  à  l'auteur,  et  repose  en  grande 
partie  sur  ses  observations.  11  nomme  mollusques ,  tous  ceux  des  vers  de  Linnœus 
qui  ont  un  cœur,  des  vaisseaux,  des  brancines  ou  poumons,  et  un  cerveau  et 
des  nerfs  \  isibles.  Le  livre  VI  en  expose  l'Iiistoire.  D  abord  ,  viennent  sous  \& 
non»  de  céphalopodes ,  les  seiches  et  leurs  analogues  ,  que  leur  structure  tr -s- 
compliquée  rapproche  en  effet  des  poissons.  Elles  sont  suivies  des  limaçons  tant 
nuds  que  revêtus  de  coquilles,  et  par  conséquent  de  presque  tous  les  coquillages 
uni  valves,  sous  le  nom  de  gastéropodes.  Cette  classe  est  terminée  par  les  coquil- 
lages bivalves ,  et  leur^  analogues  nuds  ,  sous  le  nom  d'acéphales.  Ces  troib  ordres 
sont  divisées  en  plusieur,»  familles  distinguées  par  des  caractères  correspondans 
pris   en  même-temps  du  corps  même  de  l'animal  et  de  sa  coqu.lL'. 

Les  insectes  sont  arrangés  de  manière  que  les  ordres  de  Linné  sont  di\isées  en 
familles  qui  correspondent  aux  ordres  de  Fabricius,  et  les  genres  en  tribus  anu- 
loguts  aux  genres  du  même  ,  l'on  a  par  conséquent  les  deux  systèmes  à  la 
fois.  Cela  a  exi^é  beaucoup  de  reçtiticatisns  dans  les  caractères  des  uns  et  dts 
autres;  et  l'auteur  a  présenté  plusieurs  subdivisions  nouvelles  ,  et  inséré  beaucoup 
d  observations  neuves  sur  les  mœurs  des  espèces  ou  sur  leur  organisatiou.  L'ordre 
des  coléoptères  ,  qui  n'en  fait  qu'un  dans  ces  deux  auteurs  originaux ,  est  divisé 
en  i3  familles  naturelles.  A  latin  de  ce  livre  sont  les  vers  appelés  intestins,  par 
Bruguières  ,  que  l'auteur  regarde  coniuie  plus  analogues  aux  insectes  et  sur-tout 
à  leurs  larves ,  qu'à  toute  autre  classe. 

Le  dernier  livre  traite  des  zoophytes ,  c'est-à-cire ,  selon  l'auteur,  de  tous  les 
vers  de  Linnaeus  qui  n'ont  ni  cœur,  ni  système  nerveux  ;  il  y  place  non-seule- 
ment les  animaux  infusoires,  les  polypes  nuds,  et  ceux  qui  construisent  les  co- 
raux ,  mais  encore  les,  étoiles  de  mer,  les  oursins,  et  les  holothuries  ,  qui!  réunit 
en  un  seul  ordre;  et  les  méduses  et  actinies ,  qu'il  regarde  comme  fort  semblables 
aux  polypes. 

Connaissance  des  temps  ,  à  l'usage  des  astronomes   et  des  navigateurs  ,  pour 
l'année  7  (  1797),  chez  Dupont,  rue  de  la  Loi,  n°.  14. 

Ce  livre  contient  tout  ce  qui  s'est  fait  de  nouveau  en  astronomie  depiii»  qnelfjtics  années  ,  un  cat.'ï- 
lorue  àe  3ooo  étoiles  inconnues  jiisi|u'a  présent  ;  extrait  des  42  mille  que  les  CC.  Lalande  oncle  et- 
■9V«u  ont  diteriuiuées  ;  des  observations  des  preinieLS  astronomas  français  ou  étrangers. 


Brt/l .  t/e.,'    i  iWe/we.f .  JV". 


J^r^/.j.A 


-Î'S' 


BULLETIN  DES  SCilENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ   PHILOMATIIIQUE, 

PARIS.    Pluviôse,  an  G  de  la  république.   (Février  lygS.  ) 


No.  11. 


L, 


H  I  S  T  O  IRE     NATURELLE. 
Note  sur  les  Manchots  ,  par  le  C.  Geoffroy, 


iES  manchots  ont  avec  les  phoques  et  les  céteTcées  quelques  rapports  qui  ont 
jusqu'à  présent  échapp.'s.  Nulle  forme  qui  rappelle  leurs  analojjues  :  on  diroil  qu'ils 
sont  enfermés  dans  une  peau  de  poisson.  Des  bras  di^proportionnelleraent  rape- 
tisses ,  leur  donnent  un  air  gauche  et  embarrassé  ;  plus  d'organes'  propres  au 
vol  et  à  ia  préhension.  Au  lieu  d'ailes  dans  les  manchots ,  on  n'apperçoit  qu'un 
moignon  fort  court  ,  dont  toutes  les  pièces  osseuses  tont  non-seulenitnt  racourcies  , 
mais  articulé-s  et  aussi  comprimées  que  dans  les  cétact'es  ;  cet  aileron  des  man- 
chots est  plurôt  une  vé-ritable  nageoire  :  on  est  tenté  de  prendre  pour  des 
écailles  les  rudimens  de  plumes  qui  la  revinrent  ,  tant  ils  sont  petits  ,  roides  et 
jpressés.  Ces  petites  plumes  deviennent  plus  longues  ,  à  mesure  qu'elk^s  ga;:,nent  le 
bord  inf<^ii.  ur  de  l'aileron  ;  elles  se  prolongent  même  au-delà,  et  sont  recouvertes 
par  la  ])eau  dans  les  deux  tiers  de  leur  lon^^ueur  ,  de  manière  à  donner  assez  da 
lari^eur  à  l'aile  pour  en  faire  une  nageoire  commode.  Ainsi  ,  au  lieu  de  pennes  , 
so  it  si-ulenieat  deux  rangées  de  ces  petites  plumes  qui  proviennent  des  deux 
côtés  de  l'aileron  ,  et  qui  s'accolent  Êns.3:;^ble  par  leurs  faces  internes  ;  mais  c'est 
sur-tout  dans  la  cunformarion  dss  pieds  de  derrière  ,  que  les  manrliots  ont  avec 
les  phoques  les  plus  grands  traits  de  ressemblance.  Ces  pieds  sont  de  même  situés 
à  la  pariie  la  plus  postérieure  du  corps  et  presque  d'une  structure  pareille  ;  car 
ce  n'est  plus  comme  dans  les  autres  oiseaux,  un  os  imique  ,  allongé  ,  relevé  et 
faisant  partie  de  la  Jambe  ,  qui  tient  lieu  des  os  du  tarse  :  les  manchots  ,  formant 
une  exception  à  cette  loi  générale  ,  ont  le  tarse  court  ,  composé  de  trois  pièces 
dont  les  deux  externes  sont  presque  totalement  soudées  par  leurs  bords  contigus , 
et  L'S  deux  pièces  extérieures  sont  disjointes  vers  le  milieu  et  à  leur  extrémité 
inférieure.  Aussi  ,  il  ré-ulte  de  celte  conformation  ,  que  les  manchots  njarchent 
autant  sur  le  tar^e  que  sur  le  reste  du  pied,  tandis  que  tous  les  autres  oiseaux 
ne  s'appuient  que  sur  les  doigts.  G. 

Sur   les  plantes   qui   servoient   aux    anciens    peuples    de    l' Europe    à 
empoisonner  leurs  flèches  ;  par  le  C.  Ch.   Coquebert. 

Tous  les  peuples  qui  vivent  de  chasse  ont  cherché  dans  le  règne  végétal  de» 
poisons  actits  dans  lesquels  ils  pussent  tremper  leurs  flèches  pour  donner  la  mort 
avec  plus  de  siireté  aux  animaux  dont  ils  se  nourrissent. 

La  pUip;n-t  des  historiens  ont  négligé  de  nous  faire  connoître  les  plantes  qu'em- 
ploy  oient  pour  cet  usage  nos  anctkres  ,  les  habitaiis  à  demi  sauvages  de  lEurope  , 
da.is  le;>  temps  les  plus  reiulés.  Le  hazard  m'a  fait  rencontrer  dans  deux  ouvrages 
espagnols  des  passa^zes  qui  répandent  beaucoup  de  jour  sur  ce  sujet  intéressant. 

L.?  premi'-.r  de  ces  ouvrages  est  intitulé  synopsis  stirpium  indigertarum  Arra- 
goiiiao  ,  imprimé  en  1779  '  ®'  tlout  l'auteur  se  désigne  seulement  par  les  lettres 
initiales  C.  A.  R.  ,  natif  de  S.irragosse.  Cet  auteur  cite  un  manuscrit  de  Cieufuegos  , 
sou  compatriote,  qui  écrivoit  en  ibi8  sur  la  botanique  de  l'Arragon  ,  et  dans 
lequel  il  rapporte  que  de  son  temp^  les  chasseurs  espagnols  étoient  encore 
d^as  1  usage  d'empoisonner  leurs  flèches  ,  que  le  poison  dans  lequel  ils  les  trem- 
poient  étoit  si  4CtU',  qu'il,  suXtlsoit  qu'un  aaimal  eût  été  touché  pour  que  le  chasseur. 


Soc.    PHILOÎÏi 


Soc.  Philom. 


(    S2    ) 

Fût  sûr  d'en  faire  sa  proie.  Le  végétal- avec  lequel  on  le  préparoit  ,[étoit  ]e  veratriim 
alhiiin  (ellébore  bl.inc  ) ,  plante  extrêmement  coriiniune  sur  les  pâiur.ges  ries 
iBontignes  Alpines.  Il  y  avoit  au  suryilus  quelque  habileté  à  préparer  la  conFec- 
tion  du  ver.itrum  pour  cet  usage  ,  car  Ci''ufuej;os  ajniue  que  le  roi  d'Espagne  avoit 
de    son  temps  uu  piqueiT  qui  sy  eniendoit   merveilleusement. 

Le  second  ouvrai:,e  duquel  j  ai  tiré  des  renseigtierr.ens  ,  est  l'hisloire  àe  la  guerre 
lie  Grenade,  sous  Philippe  II,  par  Mendoza.  Cet  auteur,  dont  les  espaarnois  font 
grand  cas  pour  la  pureté  de  sa  diction  ,  l'iriipartialité  qui  le  distin.jue  et  pour  l'é- 
tendue de  ses  connoissances  ,  dit  que  le  poison  dont  les  chasseurs  de  son  pays, 
fuisoient  encore  vjsage  de  son  temps  (au  commencement  du  dix-septième  sièrle  ), 
se  préparoit  dans  les  niontagiios  de  Bejar  et  de  Guadorrama  ,  a\ec  l'ellébore 
noir  ,  nommé  dans  cette  partie  de  l'Esprigne  el  zumo  de  ^-adegambre.  On  en  fai- 
soit  un  extrait  qui  étoit  d'un  roug;^  brun.  On  employoit  au  ni'-nie  usage  dans  les 
Lautcs  montagnes  du  royaume  de  Grenade ,  une  autre  plante  vénéneuse  indigène, 
cfue  les  hubitans  nomment  simplement  yeri'a,  e est-à-dire,  l'herbe  p-r  excellence. 
C'est  Vaconiium  Ijcactoraim  ou  tue-loup  ,  qui  croit  comme  le  veratrum  dans  les 
montagnes  é!evée.s.  Les  accidens  qu'éprouvent  les  animaux  lorsqu'ils  ont  été  blessés 
par  les  flèches  empoisonnées  ,  sont  les  mêmes  ,  suivant  Mendoza  ,  soit  qu'on  ait 
employé  l'ellehore  ou  l'aconit.  Ils  consistent  éga'^ment  en  un  affoiblissement  su- 
bit et  excessif,  froid,  em  ourdissement  ,  cécité;  la  bouche  est  écumante ,  l'estomac 
est  dans  un  étot  convulsif.  Mendoza  dit  qu'on  emploie  avec  succès  pour  contre- 
poison deux  ]>lantes  qu'ils  désignent  seulement  par  les  noms  espagnols  de  mem- 
brillo  et  de  rétama  ,  dont  je  ne  connois  pas  la  signification. 

Après  avoir  vu  ces  deux  passages  ,  j'ai  voulu  lire  ce  qua  Haller  dit  des  plantes 
qui  y  sont  mentionnées  ,  dans  son  Historia  stirpium  indigenariim  Helvetiœ  ,  ou 
plutôt  dans  la  traduction  française  qu'a  donné  Vicat ,  de  la  partie  de  cet  ouvrage 
■qui  concerna  les  propriétés  des  plantes. 

S'il  arrive  ,  dit  il  ,  que  le  veuin  du  veratrum  pénètre  Jusqu'au  sang  sans  avoir 
rien  p^■rdu  de  sa  force  ,  la  mort  s'en  suit  incontinent  ,  Icrs  même  qu'il  ne  s'y 
est  introduit  que  par  une  légère  blessure.  fTest  ce  qu'on  a  eu  occas  on  d'observer 
dans  le  temps  que  les  anciens  Portugais  étoient  dans  l'usage  d'empoisonner  leurs 
flèches  avec  le  suc  de  celte  plante.  Mathiole  a  confirmé  cette  observation  par  ses 
expériences.  Lorsque  la  mort  arrive  de  cette  manière  ,  la  putréfaction  a  une 
mari  he  si  rapide  ,  que  les  chairs  de  laniuial  sont  molles  aussl-lôt  qu'il  a  cess^de 
res[)irer.  Guilandinus  a  parlé  aussi  du  poison  que  les  espagnols  préparoient  avec 
cette  plante. 

Deux  drachmes  de  racine  de  verairum  en  décoction  ,  injectées  dans  les  veines 
d'un  animal ,  lui  ont  sur-le-champ  causé  d^s  convulsions  et  des  vomissemens  qui 
ont  été  suivis  de  la  mort,   et  presque  auss:-tùt  d'un  état  de  flaccidité. 

L'infusion  spiriîueu^e,  suivant  Haller,  a  plus  de  force  que  l'infusion  aqueuse, 
et  Celle-ci  ,  plus  que  la  décoction  et  l'extrait.  I!  faut  croire  que  l'activité  de 
cette  plante  réside  dans  des  parties  volatiles  que  la  cuisson  fait  ex'naK-r. 

A  l'article  de  l'ellébore  noir  {hcLleborus  viridis  ,  de  L.  ),  Haller  dit  aussi  que 
cette  plante  sert  à  empoisonner  lt;s  fllches  ;  il  cite  Monardus  ,  qui  rapporte  qu'une 
poule  périt  après  qu  on  lui  eut  passé  par  la  ciète  une  libre  d'ellébore  noir.  Il 
est  cependant  difficile  d'accorJer  une  action  aussi  délétère  à  cet  ellébore  ,  puisque 
depuis  le  temps  de  Columelle  on  en  emploie  la  racine  à  faire  des  setons  pour 
les  bestiaux,  qu'on  leur  passe  dans  la  peau  particulièrement  au  col  et  qui  excite 
la  suppurjtion. 

Quant  à  aux  aconits,  ^  oici  ce  que  je  trouve  dans  l'ouvrage  de  Haller,  rela- 
tivement à  l'espèce  que  Liar.é  nomme  acotiitum  camniarum  :  le  suc  de  cette  plante 
s'étoit  introduit  par  hasard  ,  en  très  petite  quantité,  dans  une  blessure  ;  il  en  ré- 
sulta la  oardial^ie  ,   l'évanouissement  ,  l'enflure  et  enfin  la  gangrène  du  bras. 

il  parole ,  d'après  ces  faits ,  que  les  trois  plantes  que  j'ai  indiquées ,  mais  pria- 


(85) 
cipalement  le  veratfnm  ,  étoîent  celles  dont  se  servoîent  les  anciens  liabîtans  d# 
l'Europe  pour  empoisonner  leurs  llôches  ,    et  que  l'usage  des  armes  à  feu  a  seul 
fait  perdre  peu  à  peu  celui  de  ce  poison  ,  dont  les  espagnols  se  servoient  encore  !• 
siècle  dernier. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 
Nouvelles  recherches  sur  les  Coquillages  hivahes  ,  varie  C.  Cuvier. 

_  Ces  recherches  ont  pour  objet  le  système  nerveux  des  bivalves,    leur  circula-    Institut  kat. 
tion  ,  leur  respiration  et  leur  génération. 

Le  système  nerveux  ne  se  voit  bien  que  dans  les  individus  qui  ont  séjourné 
long-temps  dans  l'esprit  de  vin.  Leur  cerveau  est  placé  sar  la  bouclie  :  un  anneau 
médullaire  entoure  l'ésophage  ;  de  chacun  de  ses  côtés  naît  un  cordon  nerveux 
qui  règne  le  long  du  corps  ,  et  va  derrière  les  branchies  ,  et  près  de  l'anus  ,  se 
réunir  à  son  correspondant  pour  former  un  ganglion  plus  considérable  que  le 
cerveau  ,   duquel  partent  plusieurs  jiaires  de  nerfs. 

La  circulation  s'opère  par  un  cœur  et  des  vaisseaux  ;  ceux-ci  ont  été  injecté» 
avec  du  mercure  ,  et  ont  paru  former  trois  couches  disiinctes.  La  plus  superfi- 
cielle est  un  rézeau  très  lin  et  très-serré  qui  occupe  toute  l'éteadue  du  manteau. 
La  deuxième  est  formée  de  vaisseaux  plus  gros  et  moins  nombreux. qui  rampent 
sur  le  foie.  La  plus  profonde  consiste  dans  les  s.rauds  troncs  qui  se  rendent  au 
cœur.   Le  système  artériel  n'a  pu  encore  être  injecté. 

La  reSj.iration  se  fait  par  quatre  feuillets  disposés  parallèlement  entre  les  deux 
lobes  du  manteau  et  les  deux  valves  de  la  coquille.  Chacun  de  ces  feuillets  est 
composé  de  deux  lames  qui  contiennent  une  niuliitude  de  petits  vai.  seaux.  Ceux-ci 
aboutissent  tous  à  un  grand  tronc  qui  règne  le  long  du  bord  interne  du  feuillet, 
et  qui  se  rend  dans  l'oreillette  du  cœur.  L'auteur  croit  que  ces  petits  vaisseaux 
sont  ouverts  par  le  bout  opposé  au  grand  tronc  ,  et  qu'ils  absorbent  du  dehors 
Une  porrion  quelconque  du  fluide  ambiant. 

^  Ces  mêmes  f  uillets  servent  aussi  à  la  génération  ,  au  moins  dans  la  moule 
d'étang,  (mjti/ns  anatiiiits  Lin  )  car  l'auteur  a  trouvé  l'intervalle  des  lames  qui 
les  composent  rempli  d'une  multitude  innombrable  de  petites  moules  vivantes  , 
dont  on  distinguoit  au  microscope  les  valves  et  leur  mouvement. 

C.  V. 
CHIMIE. 

NoLe  sur  le  sulfate  de  strontiane  découvert  eu  France  ,    par  le    C. 

liE  LIEVRE. 

Le  C.  Leliêvre  a  fait  part  à  l'institut  de  la  découverte  récente  en  France  du  Institut  SA'rt 
sidfate  de  strontiane.  Ce  minéral  a  été  trouvé  dans  la  glaizière  de  Bouvron  ,  près 
Toul  ,  département  de  la  Meurthe  ,  par  le  citoyen  Mathieu,  habitant  de  Nanci , 
qui  l'avoit  pris  pour  du  sulfate  de  baryte  ,  la  flamme  pur2iurine  qu'il  donne  au 
chalumeau  avoit  fait  penser  au  citoyen  Leliêvre  que  c  éloit  du  sulfate  de  stron- 
tiane. 11  en  remit  en  consf-qience  un  échantillsn  au  C,  Vauquelin  ,  qui  a  vérifié 
sa  conjecture  et  qui  a  profi'é  de  celte  circonstance  pour  déterminer  plus  exac- 
tement qu'on  n'avoit  pu  le  faire  jusqu'ici  ,  les  propriétés  de  cette  terre  et  de  ses 
dnerses  combinaisons. 

Le  C.  Gillet -l'Aumont  avoit  rapporti'  en  91  du  département  delà  Meurtho  , 
des  cristaux  encjagés  dans  une  masse  argilleuse,  qu'il  avoit  trouvés  dans  une  carrière 
de  gyspe  située  sur  la  rive  droite  de  la  rivière  de  Vie  ,  à  25  kilomètres  de  Nanci. 
Depuis  la  découverte  du  sulfate  de  strontiane  ,  il  a  examiné  ces  cristaux  qui  lui 
aboient  paru,  dès  le  premier  moment,  différer  beaucoup  du  sulfate  de  baryte;. 

L  2 


(  S4  ) 
il  a  reconnu  qu'ils  étoient  de  la  miniti   nature  que  le  minéral  trouvé  par  le  C. 
Mathieu.  H.  V.  C.  D. 

T^ote  sur  le  sulfate  de  strontiaue  et  les  combinaisons  de  cette  nouvelle 
terre  ,  par  le  C.  Vauquelin. 

IiNSTiTtTT  NAT.  ^lent  parties  de  sulfate  fie  strontiane  ont  produit  une  vive  effervescence^  avec 
l'acide  nitrique.  Cependant  la  totalité  ne  s'est  point  dissoute  ,  quoique  l'acide 
fut  au  e.xc's.  Le  dépôt  lavé  et  séché  ne  pesoit  plus  que  83,5.  La  liqueur  conte- 
noit  une  quantité  de  chaux  correspondante  à  lo  parties  de  carbonate  calcaire  , 
et  quelques  vesnges  de  fer  et  de  cuivre. 

Le  dépôt  fut  traité  avec  25o  parties  de  carbonate  de  potasse  saturé  et  4'''oo 
parties  d'eau  à  la  chaleur  de  1  ébullition  p  aidant  deux  heun-s  ,  au  bour  desquelles 
on  fdtra  et  on  lava  la  matière  qui  se  trouvoit  au  fond  du  vase.  La  liqueur  .liltréa 
formoit  avec  les  sels  barytiques  un  précipté  abondant  qui  n'étoit  point  soluble 
dans  l'acirle  muriarique.  Le  dépôt  resté  sur  le  hiire  pesoit  64,5  parties  ,  et  se 
dissolvoit  dans  l'acide  muriatique  avec  effervescence.  Cette  dissolution ,  d'une 
saveur  piquante  .  saus  mélan:;e  d'amertume  ,  donna  par  l'évaporation  de  très-beaux 
cristmx  en  aii^uilles  ;  d:ssouts  dans  l'alkool  ,  ils  donnoient  à  sa  flamme  une  belle  cou- 
leur pourpre.Dissouts  dans  l'eau  ,  l'acide  sulfurique  y  formoit  un  précipité  floc- 
conneux  abondant.  Le  minéral  de  Bouvron  est  donc  composé  de  carbonate  de 
chaux,  0,10,  eau,  o,5  ,  sulfate  de  strontiane  ,  o,83.  Ce  dernier  est  lui-même 
composé  sur  100  parties  de:  srroniiane,  o,54  ,  acide  sulfurique,  0,46  ;  car  on  sait 
parles  expériences  de  Klaproth  et  de  plusieurs  autres  chimistes,  que  100  parties 
de  carbonate  de  strontiane  contiânnent  3o  parties  d'acide  carbonique  et  70  de 
strontiane. 

Pour  fornipr  les  combinaisons  salines  de  cette  terre  ,  le  citoyen  Vauquelin  a 
converti  le  sulfate  de  strontiane  en  sulfure  ,  à  laide  du  charbon  ,  après  avoir 
prealauleme.it  enlevé  par  un  acide  le  carbonate  de  chaux  qui  y  et  mélangé. 

Il  a  ensuite  formé  du  nitrate  en  décomposant  le  sulfure  par  l'acide  nitrique. 
Ce  sel,  cristallisé  en  octiiëfire  ,  est  dissoluble  dans  une  partie  et  demie  d'eau;  il 
contient  :  strontiane,  47.6,  acide  nitrique  ,  48,4  ,  eau  ,  4.  Un  mélange  de  nitrate 
de  strontiane  ,  de  soufre  et  de  charbon  ,  dans  les  mêmes  proportions  oîi  sont  Cts 
deux  derniers  corps  dans  la  poudre  à  canon  ,  quoiqu'exact  et  sec  ,  a  brûlé  très- 
lente.meqt  en  lançant  des  étincellrs  purpurines,  et  en  produisant  une  flamme  d'un 
beau  verd  qui  léchoit  la  suiface  de  la  matière  en  combustion. 

Ce  sel  est  décomposé  par  la  baryte  ,  la  potasse  et  la  soude.  La  chaux  ,  l'am- 
moniaque ,  la  magnésie  ,  l'alumine  et  la  zircône  ne  lui  font  éprouver  aucun 
changement  ,   soit  à  froid  ,   soit   par  la  chaleur. 

Le  nitrate  de  strontiane,  chauffé  dans  un  creuset ,  s'y  décompose  entièrement 
€t  îa  terre  reste  pure  au  fond  du  vase.  Elle  est  dissoluble  dans  1  eau  et  cristallise 
■car  refroidissement.  En  mettant  un  peu  de  nitrate  de  strontiane  dans  la  mèche 
d'une  bougie  ,   il  connnunique  à  la  flamme  une  couleur  purpurine  très-belle. 

Le  muriate  de  strnnriane  cristallise  en  Ion. s  prismes  trop  fins  poi^r  en  d<^ter- 
miuer  la  forme;  il  se  dissout  dans  0,75  d'eau  ,  il  contient:  strontiane,  36,4» 
acide  muriatique,  23,G  ,  eau  de  cristallisation,  40,0. 

On  [leut  former  le  phosphate  de  .strontiane  en  combinant  directement  l'acide 
phosphorique  avec  la  strontiane  pure,  ou  en  déconqiosant  quelques]- nns  de  ses 
sels  par  le  phoSj)hate  de  soude. 

Le  phos])hate  de  strontiane  est  indissoluble  et  contient  :  strontiane  ,  58,76, 
acide  phos[)horique  ,  41,24.  11  est  décomposé  par  l'acide  sulfurique  ,  et  mis  à  l'ciac 
de  phosphate  aci^Jute  ,  dissoluble  dans  l'eau  par  les  acides  muriatique  et  nitrique. 
Chauffé  au  cha'uin?au  ,  il  se  fond  eu  un  émail  blanc  ,  et  répand  une  lueur 
pho&phorjque. 


(  85  ) 

L'oxalate  de  Sfrontiane  formé  par  l'o.xalate  cle  pota.'.se  ,  Vrsé  dans  une  disso- 
lution de  niiiriate  de  stioniianc  ,  est  insohiWe  et  est  composa  de  slrcuitiane  , 
69.50  ,  acide  oxalique  ,  40, 5o.  Lh  baryte  et  l'acide  sidfurique  sont  les  seuls  réactifs 
qui  le  déconijiosent. 

Le  tartrite  de  srrontiane  formé  par  un  procédé  semblable  ,  est  soluble  et  cris- 
tallise par  la  clialeur  de  l'é'iuUirion  ,  ce  qui  paroît  assez  remarquable.  Ses  pro- 
portions sont  de  srrontiane  ,  52  88  ,  ai'ide  tartareux  ,  47>i2.  Le  citrate  de  strontiane 
est  soluble.  L'acéiite  i^e  strontiane  est  très  soluble  ,  et  a  une  saveur  douce  ;  à  une 
chaleur  forte  il  se  décompose  facilement ,  comme  tous  les  sels  formés  avec  des 
acides  \égéraux. 

La  strontiane  qu'on  obtient  par  la  décomposition  du  nitrate,  se  combine  très- 
bien  avec  quelques  corps  combustibles  ,  tels  que  le  phosphore,  le  soufre  et  1  hy- 
drogène sulfuré.  On  obtient  ces  diffrens  composés  coiimie  ceux  de  la  baryte, 
et  ils  jouissent  de  propriétés  analogues  à  celles  des  combinaisons  de  cette  der- 
nière substance.  H.   V.  C.  D. 

I^ouvelles   expériences  sur  Je   chrome  ou   métal  trouvé  clans    le  plomb 
rouge  cle  Sibérie  ,    par  le    C,    Vauquelin. 

Dans  ce  mémoire  ,  le  C.  Vauquelin  décrit  les  phénomènes  que  lu!  a  présentés 
la  suite  de  S' s  expériences  sur  le  plomb  rouge;  il  a  vu  que  le  nouvel  acide  mé- 
tallique avoit  la  faculté  de  colorer  en  rouge  orangé  ,  non-seulement  sa  combi- 
naison avec  la  potasse  ,  mais  encore  tous  ses  sels  alcalins  et  terreux.  Cette  pro- 
priété et  celle  de  donner  avec  les  métaux  les  couleurs  les  plus  belles  et  les  plus 
variées  ,  lui  ont  fourni  le  nom  qu'il  a  donné  à  cette  substance  métallique  qu'il 
appelle  chrome,  de  (_  Kfi>t:a  )  couleur. 

Ce  métal  .  soit  libre  ,  soit  en  combinaison  ,  traité  au  chalumeau  ,  donne  au 
borax  une  superbe  couleur  verte  d'éa^éraude.  L'acide  muriaiique  ,  quand  il  a  dé- 
composé entièrement  le  plomb  rouge  ,  retient  en  dissolution  l'acide  chromique. 
Evaporé  i'i  sicciié  ,  il  se  dégage  des  vapeurs  d'acide  inuriatique  oxigèné  ,  l'acide 
métallique  prend  une  couleur  ileur  de  pécher,  qui  devient  verte  par  le  contact 
de  la  lumière  et  de   l'humidité. 

Les  alcalis  caustiques  dissolvent  en  entier  le  plomb  rouge  ,  et  forment  avec  lui 
une  espèce  de  combinaison   triple. 

L'acide  chromique  dis  out  dans  l'acide  muriatique  ,  favorise  l'action  de  ce  dernier 
sur  l'or  ;  il  afflt  alors  comme  l'acide  nitrique  dans  l'eau  régale  ,  en  fournissant  da 
1  oxigene  a  1  or. 

La  réduction  du  chrome  s'est  opérée  par  le  charbon  seul  ,  à  un  feu  violent. 
En  le  traitant  avec  l'acide  nitrique  à  plusieurs  reprises  ,  le  citoyen  Vauquelia 
est  parvenu  à  reformer  l'acide  chromique.  Cet  acide  est  soluble  dans  l'eau  ,  rougit 
les  couleurs  bleues  végétales  ,  et  décompose  les  carbonates  alcalins.  Le  chrome 
absorbe  ,  pour  devenir  acide  ,  les  deux  tiers  de  sou  poids  d'oxigène.  Au  chalu- 
meau ,  il  se  recouvre  d'un  oxide  lilas  qui  devient  vert  en  refroidissant. 

L'infusibilité  et  la  fragilité  de  ce  métal  n'en  promettent  pas  d'usages  directs  bien 
nombreux  ni  bien  utiles  ;  mais  son  acide  pourroit  fournir  des  couleurs  belles  et 
solides  aux  peintres  en  émail ,  s'il  se  trouvoit  plus  fréquemment.  Des  recherches 
attentives  le  feront  sans  doute  appercevoir  où  on  ne  l'avoit  pas  soupçonné  jus- 
qu'ici. Le  C.  Vauquelin  annonce  favoir  reconnu  dans  une  espèce  de  plomb  vert 
qui  se  trouve  sur  la  gangue  du  plomb  rouge  ;  il  y  existe  à  l'état  d'oxide  vert 
combiné  avec  le  plornb.  Il  a  encore  retrouvé  ce  métal  dans  le  rubis. 

H.  Y.  C.  D, 


Institut  nat^ 


(85) 
MATHEMATIQUES. 

Supplément  à  la  théorie  des  solutions  particulières  des  équations 
différentielles  ,  par  le  C.  Lacroix. 
Soc.  piiiLOM.  Je  suppose  dans  ce  qui  suit  que  l'on  connaisse  la  marche  et  les  résultats  du 
mémoire  que  le  G.  Lagrarige  a  fait  insérer  parmi  ceu.\  de  l'académie  de  Berlin 
(année  1774).  J'appolle  ,  avec  les  CC.  Laplace  etMorige,  solution  particulière  ca 
que  le  C.  Lagrange  nomme  intégrale  particulière ,  parce  qu'il  m'a  paru  que  cette 
dernière  dénomination  ne  convenoit  qu'aux  différens  cas  que  fournit  l'intégrale 
complète,  lorsqu'on  assigne  diverses  valeurs  aux  constantes  arbitraires.  Cela  posé  , 
soient  t^  :=  o  et  (''  —  o ,  deux  équations  entre  les  trois  varia!)les  x  ,  y ,  z  ;  il  résulte 
de  ce  système  d'équations ,  que  deux  quelconques  des  variables  sont  des  fonctions 
de  la  troisième  ,  et  des  constantes  qui  peuvent  se  trouver  dans  les  équations  pro- 
posées :  si  donc  l'on  différentie  ces  équations  et  que  l'on  y  tasse  ensuit» 
dz=:pdx,  dy—qdx,  on  aura 

d^  d  V  d  V  dv'  d  v'  d  v' 

-uTP-^-dji^-d^^'''  -7i-^+-<r7+-rf7-  =  °- 

Maintenant  on  peut  entre  les  équations  v  :^  o ,  v'  —  o,  et  leurs  différentielles," 
éliminer  trois  des  constantes  qu'elles  contiennent  ;  le  résultat  sera  une  équation 
différentielle  du  premier  ordre,  que  nous  représenterons  par  d7,=  o,  dans  la- 
quelle les  différentielles  se  trouveront  élevées  à  des  puissances  supérieures  à  la 
première  ,  et  qui  ,  ne  satisfaisant  pas  aux  équations  de  condition  d'où  dépend 
l'intégrabilité  dans  le  cas  de  3  variables  ,  ont  été  désignées  fort  improprement , 
sous  le  nom  d'équations  absurdes.  Le  citoyen  Monge  a  fait  voir  le  premier  qu'elles 
expriment  toujours  une  infinité  de  courbes,  douées  souvent  de  propriétés  miéres» 
santés,  et  que  leur  intégrale  comporte  nécessairement  deux  éijuaiions,  ainsi  que 
nous  venons  de  le  prouver  par  leur  formation.  11  e^t  facile  de  voir  qu'une  équa- 
tion de  cette  nature  peut  dériver  d'un  nombre  infini  de  systèmes  d  équation .  es- 
sentiellement différens;  mais  ce  qui  mérite  attention,  c'est  que  souvent  on  peuï 
parvenir  à  un  système  d'équations  qui,  renfermant  une  fonction  arbitraire,  com- 
prenne lui-même  toutes  les  intégrales  où  il  n'entre  que  des  constantes.  Celte  vé- 
rité ,  que  le  citoyen  Monge  avait  prouTee  par  des  considérations  géométriques  , 
très-élégantes,  est,  ainsi  qu'on  va  le  voir,  une  conséquence  immédiate  de  I4 
théorie  des  solutions  particulières. 
En  effet  les  équations  différentielles 

dv  d^  dv  di,'  d,'  dv' 

-dTP-^-dyi  +  -dT^'''  -iii-P  +  -dyi  +  -Tr=''' 

n'ont  pas  seulement  lieu  dans  la  suppoiition  que  les  quantités  éliminées,  que 
nous  désignerons  par  a ,  h ,  et  c ,  soient  des  constantes  ;  mais  elles  sont  encore 
vraies,   lorsque  ces  quantités  varieront,  pourvu  qu'on  ait 

— — ^a  +  — TT-fl^ -t--j — dc  —  0,    —, — ■  da  -\.     , ,     db  -t---. —  dc^O. 

da  ^^    d  l  ^^    d  c  '       d  a  '      d  b  'de 

On  peut  satisfaire  à  ces  équations  de  aS  manières  différentes ,  «en  regardant  les 
quantités  a,  b ,  c ,  comme  variables  ;  nous  n'en  rapporterons  ici  que  deux  :  la 
première  a  lieu  lorsqu'on  suppose 

d  V  dv     _  d  y 

da  '      d  b        '       '      de  ' 

la  seconde  en  considérant  les  équations 

du,  d  V     j  7  d  "     j  at'j  "*'j7  "'         7      » 

— — da  ^ __do_l ; — dc  —  o,    —, —  d  a  + —rr- d  b  + -:} — ac  —  ^t 

(la  ^^    d  b  de  da  ^^    d  b  ^^    A  ^ 

somme  devant  servir  à  déterminer  o,  b,  c,  eax,j^,  z,\ 


d  v' 
da 

d  (.'                      d  v' 

-■=0 ,  ■  ,  ,-  =  0,  -3— 
'     d  b                   de 

di' 

da 

-da+  ^^^    db+  ^^ 

(  Sy  ) 
Lorsque  les  C  premières  équat'ons  pouvent  s'accorder  enfr'elles ,  et  quecleplu» 
leur  co-existence  réiUiit  les  deux  é:[uarioiis  i>  =  o,  ei  i''  =  o,  à  une  seule  ,  on  a  alors 
une  soin  tioiipartioiilièredel  équar.ion  r/Z=o,  très-remarqnalile  puisqu'elle  appartient 
à  uae  surface  courbe.  Dans  le  second  cas,  on  peut  envisager  deux  des  quantités 
a,  b  ,  et  c ,  comme  une  fonction  de  Li  Z'^. ,  et  si  sous  ce  point  de  vue  on  sup» 
pose  b  =  <p  faj  ,  c  =  \\r  (aj  ,  on  tx ,  au  lieu  de  l'équalion  JZ  =  o  ,  un  système  d'équa- 
tions composé  des  quatre  suivantes 

,  el  f  d  i>       ,  ri  V      ,  ,  d  %''  d  v'  d  c'      ,  , 

''  =  °'  ^  =  °'  -7^+-wï- *  ("^  +  -d—  -^^'^ ^°^  inr-^-dir  ^^"^ + "tt" ^^"^  =  ° ' 

dans  lesquelles  (p' (n)  =. — ^  '      ,  et    ainsi  des  autres.  Toutes  les  fois    que  de  ces 

quatre  équations  il  sr-ra  po,!,ible  d  éliminer  la  fonction  -^  (a)  et  ses  différentielles, 
en  n'employant  qu'une  seule  t'qjation  ,  on  parviendra  à  un  système  de  trois  équa- 
tions contenant  une  fonction  arbrtraire  (^  (a) ,  et  donnant  autant  d'intégrales  par- 
ticulières de  la  proposée  qu'on  asrignera  de  formes  diverses  à  cette  fonction. 
L'exemple  suivant  éciaircira  ce  qui  précède.    Soit  l'équation 

(jdx  —  3^dj)-  -f-  (zdx  —xdz)-  -{-(jd  z  ~  zdj)-  —  m-  (d  z-  -\-  d  x-  -\-  d  y'^) 

déjà  traitée  par  le  citoyen  Monge  (  Mém.  acad.  1784  Paris  )  ;  on  trouve  d'abord 
qu'elle  peut  dériver  du  système  déquation 

ax  -\-  b  y  +  z  \/(m-  —  a-  —  b-)  rr  ;n-  ,   x  —  a  rr  c  (y  —  b)  , 

dans  lequel  les  constantes  a,b  ,  et  c,  sont  introduites  par  l'intégration. 

En  traitant  ces  quantités  comme  des  variables ,  on  aura  les  équations  suivantej 

z(ada  +  bdb)  ,  ,, 

xda  +Ydb — H-  =0,  —da  —  (Y  —  b)dc  —  c  db; 

^•^  y'(m-  —a-  —  h-)  -^ 

ces  deux  dernières ,  jointes  à  celles  dont  elles  sont  tirées  ,  représentent  le  sys- 
tème des  4  équations  désigné  ci-dessus.  Si  on  égale  séparément  à  zéro  les  coéf» 
Eciens  de  ida  et  de  db  dans  la  première,  on  trouvera 

«j b_z 

^(„r-  -.  u-  —  t-)    '^~      ^(,ni  —a-  —  b-)   '' 

Substituant  cette  valeur  dans  la  première  des  intégrales  ,  il  viendra 

;:  r=  s/(m^  —  a-  —  b-)  , 

d'où  c  —  x,  b=y,  valeurs  qui  rendent  la  seconde  intégrale  identique,  et  qui 
satisfont  encore  à  — da—(j—b)dc — cdb,  puisque  cette  équation  se  réduit  à 
d  a  ^=  cdb ,  ou  à  dx  =  cdy  et  rentre  par  conséquent  dans  ^  —  a  =  cCjy  —  bj.  Il 
est  donc  évident  que  lorsrpi'on  prend  a  =x,  b  =y  ,  les  équations  v  =^  o , 
tj'=o,   et  leurs  diftérentielies  se  réduisent  à  une  seule:  savoir, 

X-  -{-  J-  ■+■  z  \^(in-  —  X-  — J-)  =:m-  ,    ou    z  =  y/Cm-  —  x-  —  y-). 

Cette  équation,  qui  appartient  à  la  sphère,  ne  renferme  aucune  constante  arbi- 
traire, et  offre  une  solution  particulière  de  la  proposée,  qu'il  était  d'ailleurs  fa- 
cile de  déduire  des  considéialions  :  éoraétriques. 

Si  dans  le  système  des  quatre  éqsations  que  nous  avons  donné  plus  haut, 
coiume  équivfdent  à  la  proposée,  on  fait  b  =  (p(a)^  cz=^('aj,  il  ne  paraîtra  pas 
possible  de  réduire  ces  4  équations  à  5  ;  mais  on  y  parviendra  en  changeant  la 
forme  des  constantes   arbitraires  ,  en  faisant 

c  =  a'  \/(m^  —  a-  —  b'-)  ,    b  =  b'  s/Cm-  —  a-  —  b-J , 
d'où   il   suit       \/Cm-  —  a-  —  b-J 


v/ri  +  «'-  -t-  i'-;' 
On  aura  alors  les  équations 

, ,  ,  ,  , ,  ®'  "^  ^  b'  m  y^ 


et  leurs  différentielles  prises,  en  regardant  a,  b ,  et  c  comme  Variables;  posant 
ensuite   t'^^ct>(a'j,  cz=^(a'j,  il  viendia 

/"           ,      ,           ,1                   I       ,               m  fn'  —  -h  fû')  d)  (a')) 
a'  x+y  (p(a')-\-z  —  m^{i  -\- a"-  -f  ÇCa'y-J  ,    pc  — -^  (n')y  =z- — T i-X — ÙC— 

\/l  1  4-  a'-  4-  41  faOV 

,,  ,  ,           ni  (a' -i- (p  rajé'fa'ij        ,   /■           ,    ,  ,       1              ,           «'  —  ■J' ('«'j  <>  ('<ïO 
x:  ■{■  y  tp'  Ca')  — !--I__^-I ^_  ,  t/.  (  X  —  ■>)/  fa;j>y  =  m  d.  ZJl^/  ^'    ^ 

Il  est  facile  de  faire  rentrer  la  a"",  équation  dans  la  S"".  :  il  suffit  pour  cela  de 
prendre  y  r«v  —  —  4>'(«'y;  par  ce  moyen  ii  ne  reste  plus  que  la  i''^.  ,  la  3<".  et  la 
4*.  équation  ,  et  qui  seront  telles  qu'en  faisant 

a'  X  +j  ip  (a')  ^  z~m   ^(i  -f-  a'2  4-  ç  (a',-)  =  U  , 

elles  deviendront 

U:=0      i^=o       '^'^   =0 

'      cl  a'  *      d  a'~  ' 

résultat   conforme  à  celui  qu'a  trouvé  le  C.  Monge. 

En  généralisant  ainsi  la  théorie  des  équations  à  trois  variables,  il  se  présente 
un  grand  nombre  de  remarques  importantes,  qui  ne  sauraient  entrer  dans  cet 
article;  on  trouvera  plus  de  détail  dans  le  traité  du  calcul  différentiel  et  du  calcul 
intégral  dont  le  second  volume  paraitra  sous  peu  chez  le  C.  Duprat ,  libraire, 
quai  des  Augustins  ,  n".  z5. 

2dèinoire  sur  la  manie  périodique  et  intermittente ,  par  le  C.  Pinel, 
Professeur  à  l'école  de  mtdecine. 

Soc.  MÉd,  d'é-       L'exercice    de  la    médecine    dans  l'hospice  de  Bicôtre  ,   pendant  les   deuxl''me 
MULATiON.       ^^   troisième  années  de  la  république  ,  a  ouvert  un  vaste  champ  k  l'auteur  de  ce 
mémoire  pour  faii'e  des  recherches  sur  les  insensés. 

Il  distingue  plusieurs  sortes  de  manies  périodiques.  L'une  se  déclare  dans  la 
saison  des  chaleurs  ;  elle  est  subordonnée  à  la  température ,  et  n'a  pas  de  loi 
constante  :  une  seconde  sorte,  beaucoup  plus  rare,  manifeste  ses  accès  à  des 
ëpoques  invariables  ;  mais  elle  diffère  beaucoup  selon  les  su;ets.  Tantôt  elle  n'a 
qu'un  jour  d'accès  tous  les  trois  mois;  elle  lai.se  à  quelques  individus  un  jour  de 
calme  alternatif.  Quelquefois  elle  ne  se  renouvelle  que  tous  les  ii  mois  et  demi, 
et  existe  pendant  un  demi  mois;  enfin  elle  dure  six  moi>  consécutifs,  et  le  ma- 
lade reprend  pour  18  mois   sa  raison. 

La  nature  de  la  manie  parolt  dépendre  en  grande  partie  du  tempérament  du 
sujet  qu'elle  attaque.  Les  personnes  qui  ont  la  che\elure  blonde  ont  une  manie 
douce  ,  qui  tient  de  l'inibécillité.  La  folie  est  le  plus  souvent  violente  et  agitée 
chez  celles  qui  l'ont  brune. 

Lorsqu  il  y  a  rechute  ,  la  cause  en  est  ordinairement  dans  une  sensibilité  trop 
profonde  chez  la  personne  affectée.  C'est  principalement  en  diiigeant  le  moral 
des  insensés  et  en  les  traitant  avec  humanité,  que  le  Cit.  Pinel  a  obtenu  des  gué- 
risons  bien  remarquables;  car  sur  Sa  cas  particuliers  de  manie  périodiqut- ,  ag 
ont  été  guéris  par  une  diminution  progressive  des  accès  ;  en  se  bornant  seule- 
ment à  une   surveillance   sévère   pour  l'ordre  et  la  régularité   du  service. 

^  ^  CD. 

L'abcnnenient  expire  à  l:i  fin  de  ventôse.  Les  souscripteurs  qui  ne  voudront  éprouver  aucun  retard  dan» 
l'envoi  sont  invités  à  le  renouvcller  chi-z  le  C.  Alexxakppe  Ijri'NONIart  ,  trésorier  de  la  soriclé  j  rua 
St. -Marc  ,  n".  1/1 ,  ou  chea  Fucus  ,  libraire  ,  rue  des  Maihurius  ,  hôtel  de  Cluuy.  Le  prii  est  de  6i 
^uucs  pour  UQ  au. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE. 

PARIS.     Ventôse,  an  6  de  la  république.   (Mars  1798.) 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Considérations  physiologiques  sur  le  fruit  du  coignassier  ,  par  la 

C.  Aube  ET. 


J_j'oBjET  principal  de  ce  mëmoire  est  de  rechercher  les  causes  qui  font  cons-  Soc.  ïHlLOir* 
tamment  prédominer  le  principe  acerbe  et  astringent  dans  l'intérieur  de  la  subs- 
tance du  coing.  Il  semble  en  effet  que  les  phénomènes  du  la  maturité  ne  s'ac- 
complissent pas  en  lui  comme  dans  les  fruits  poaimacés  ordinaires.  Il  est  en  outre 
bien  remarquable  que  la  culture  qui  modifie  si  puissamment  les  arbres  les  plus 
agrestes  et  les  plus  sauvages  ,  n'a  qu'une  influence  très-foible  sur  le  coignassier. 
Aussi  les  jardiniers  ne  l'ont-iis  apprécié  de  tout  temps  que  pour  le  faire  st rrir  da 
sujet  à  la  greffe.  Et  s'ils  parviennent  à  triompher  de  sa  nature  ,  ce  n'est  qu'en 
lui  imprimant  par  cette  sorte  de  transfusion  végétale  la  vie  ,  les  mœurs  et  les 
penchans  du  poirier.  Quoiqu'il  en  soit  ,  la  saveur  parliculière  de  son  fruit  telle 
qu'elle  se  manifeste  à  nous  lorsqu'il  est  dans  l'état  de  crudité,  paroissant  êire 
essentiellement  liée  au  systi'nne  de  ses  sécrétions,  le  C.  Alibert  a  cru  pouvoir 
trouver  la  solution  du  problème  qu'il  s'étoit  proposé  dans  une  étude  approfondie 
des  organes  qui  les  exécutent.  Il  en  a  fait  l'examen  anatomique.  Les  divers  organes 
du  coing  vus  au  foyer  dune  loupe  très -fine  comparativement  avec  celle  de  la 
poire  n'ont  pas  présenté  d'abord  des  différences  bien  essentielles.  Le  canal^^/e/rez/a: 
que  le  C.  Alibert  préfère  désigner  sous  le  nom  de  conduit  médian  ,  la  cajisule  dite 
pierreuse,  et  qu  il  appelle  capsule  centrale,  les  concrétions  lapidiformes  qu'il  regarde 
comme  des  glandes,  les  filamens  vasculaires  qui  les  traversent,  etc.  avoient  une 
disposition  analogue  dans  les  deux  espèces  de  fioiit.  Mais  il  n'en  c'toit  pas  de 
même  des  semences  qui  étoient  au  nombre  de  huit  ,  dispersées  sur  une  double 
rangée  dans  le  coing.  Cette  énorme  quantité  de  pépins,  qxii  mérite  toute  l'at- 
tention des  physiologistes  ,  concourt  en  grande  partie  ,  comme  oa  le  verra 
bientôt,  à  expliquer  le  phénomène  qui  fait  le   sujet  de  ce  mémoire. 

Avant  d'établir  néanmoins  aucune  théorie  sur  l'économie  particulière  du  coing, 
l'auteur  pose  d'abord  en  principe  général  que  les  sucs  sécrétés  dans  l'intérieur 
des  fruits  pommacés  sont  •■pocialenient  destinés  à  la  nutrition  des  semences.  Les 
crains  jdanduleux  ,  ainsi  que  Its  va'ss' aux  dont  nous  avons  déjà  pai!é,  n'ont 
d'autre  fonction  que  d'élaborer  la  lymphe  nourricière  ,  et  de  faire  sul  ir  aux  ma- 
tériaux qui  la  constituent  différentes  combinaisons  en  les  frappant  à  chaque  ins- 
tant d'un  nouveau  caractère.  C'est  par  ce  mécanisme  que  le  fruit  passe  succes- 
sivement de  l'état  acerbe  à  1  état  acide  ,  de  l'état  acide  à  l'état  sucré.  II  est  ce- 
pendant utile  d'observer  que  la  culture  en  donnant  à  l'aibreim  aliment  superflu, 
n'occasionne  pas  seulement  une  sécrétion  plus  abondante  des  sucs  nutritifs  ,  mais 
qu'elle  les  détourne  en  même-temps  de  leur  fonction  spéciale  et  priniil  ve  :  ils 
se  répandent  alors  avec  plus  de  piofusion  dans  la  substance  parent  hymateuse  du 
fiuit,  la  rendent  plus  molle  et  plus  succulente,  tandis  que  les  j  épins  qui  ne 
reçoivent  pas  toute  la  nourriture  dont  ils  ont  besoin  pour  parvenir  à  leur  entier 

M 


^  (  ÇO  ) 
développement,  languissent  ou  s'atrophient  dans  les  loçes  qui  les  contiennent. 
Le  C.  Alihert  a  eu  occasion  de  stii\re  avec  soin  ce  phénomène  dans  l'examen 
comparatif  qu'il  a  fait  des  pommes  domestiques  avec  les  pommes  sauvages  Dan* 
ces  dernières  ,  les  loges  de  la  capsule  étoient  plus  profondément  excavéet.  La 
membrane  coriacée  qui  les  forme  était  plus  épaisse  et  occupoit  un  plus  grand 
espace.  Les  pépins  y  étoient  plus  forts,  et  presque  toujours  plus  nombreux  ;  et 
il  n'en  a  pas  trouvé  un  seul  qui  fût  avorté  ,  quoiqu'il  ait  ouvert  une  quuntilé 
considérable  de  pommes,  et  qu'elles  appariinssent  à  des  espèces  rlifféientes. 

Ces  faits  une  fois  bien  ri^connus  et  bien  constatés,  le  C.  Alibert  donne  une 
première  raison  de  l'état  acerbe  dans  lequel  reste  contamment  le  fruit  du  coi- 
gnassier ,  en  remarquant  qu'il  contient  trois  fois  plus  de  pépins  que  la  poire,  et 
qu'il  est  à  présumer  que  le  suc  de  la  végétation  est  employé  en  totalité  à  la  nu- 
trition de  ces  pépins,  il  observe  que  l'analyse  chimique  vient  à  l'appui  de  cette 
assertion,  puisqu'elle  démontre  que  le  mucilage,  y  esc  pour  ainsi  dire,  à  nud  , 
et  qu'on  l'exprime  en  très-abondante  quantité.  D  un  autre  côté  ,  le  coignassier 
ne  .se  plait  que  dans  des  terreins  andes  et  sablonneux  ,  où  il  est  d'expérience  que 
les  poires,  p;;r  exemfile,  offrent  des  concrétions  plus  dures  et  plus  coxisisiantes 
que  celles  qui  viennent  sur  un  sol  gras  et  copieusemtnt  alimenté.  Les  j'ardiaiers 
ont  fréqueuiUient  occasion  de  s'en  convaincre,  et  le  coing  même  augmente  de 
volunie  et  devient  moins  graveleux  lorsqu'il  reçoit  d'un  sol  fertile  une  nourriture 
supérieure  à  ses  forces  et  à  ses  besons.  L'auteur  ajoute  enfin  que  le  fiuit  ('ont  il 
s'agit  est  tardif  de  sa  nature,  et  qu  il  est  par  conséquent  pri\é  de  la  quantité  de 
calorique  et  des  autres  influences  atmosphér.ques  propres  à  opérer  tous  les  phé- 
nomènes par  lesquels  se  manifeste  communément  la  maturité. 

E.  P.  V. 
CHIMIE. 

I^ote  sur  la  strontiane  sulfatée ,  de  Sicile ,  par  le  C,  F.  P.  N.  Gillet- 

L  AU  M  ONT. 

Soc.    d'Hist.  Depuis  long-temps  le  C.  Haiiy  avoit  annoncé  que  plusieurs  crystaux  (  particn- 

KAT(;flELLE.  lïèrement  ceux  apportés  de  Sicile)  avoient  l'angle  obtu*.  de  leur  forme  pr'mliive 
plus  ouvert  d'environ  trois  dcgrcs  et  demi ,  que  celui  des  crystaux  p.ppor"  <  de 
Roia  et  du  Derbishire  (i)  reconnus  pour  être  vérilablement  de  la  baryte  suif'aiée 
(spath  pes.int)  :  cette  différen-e  dans  la  viileur  d'un  angle  de  !a  forme  primi- 
tive la  gënoit  beaucoup  pour  la  clussificatioo  de  ces  divers  crystaux  regardés 
jusqu  ici  comme  une  variété  de  la  même  substance. 

Le  C.  Dolomieii ,  de  son  côté  avoit  rapporté  de  Sicile,  sous  le  nom  de  baryte 
sulfatée,  de  beaux  échantillons  accompagnés  de  soufre  natif  et  sauvent  revêtus  de 
gros  crysta'ix  disposés  par  faisceaux  rayonnes,  présentant  des  prismes  iexaédres 
terminés  par  des  sommets  tétraèdres  (2);  il  vient  d'en  donner  au  conseil  des 
mines,  qui  les  a  renus  au  C.  Vauquelin  pour  en  faire  l'analyse.  Ce  chimiste  a 
trou.é  que  ces  crystaux  étoient  entièrement  composés  de  strontiane  sulfatée, 
ainsi  que  la  masse  à  laquelle  il',  adhèrent. 

Cette  substance  que  l'on  n'avoit  encore  vu,  sous  forme  régulière,  qu'en  petits 
crystaux  engagés  dans  une  argille  duroie,  apportée  par  le  C.Gillet,  du  départe- 

(i)  Les  premiers  trouvés  en  Fiance,   département  du  Puy-de-Dôme  ;  les  seconds  en  Angleterre. 
(2)  Si  ret  crystaux  étoient  isolés  et  complets  ,   ils   pr^senteroient  des  octaèdres  eunéifonn«s  ,  dont  l«ï 
Sngles  droits  des  bases  des  pyramides  seioicnt  remplacés  par  des  f'aceues. 


(9t  ) 

ment  de  la  Meurthe  ,  ëtoit  d'autant  plus  facile  à  confondre  avec  la  baryte  sulfatée, 
dont  elle  a  à-pcu-près  l'aspect,  la  durelé,  la  cassure  el  la  pesanteur,  qu'elle  imiie 
une  partie  de  ses  formes  sccoiulairos  ;  mais  elle  peui   en  être  distinguée  , 

1".  Lorsqu'elle  est  crystalli-ée  ,  par  l'angle  primitif  d'environ  io5  degrés  ,  que 
forment  entr'elles  les  deux  plus  f;randes  faces  du  soiiuuet  tétr;iéilre  de  ces  crys- 
taux  ,  tandis  que  cet  angle  dans  la  baryte  sulfatée  n'est  que  d'environ  ici  ae- 
grés  et  demi  ; 

2".  Par  une  pesanteur  spécifique  moins  grande  dans  le  rapport  de  8  à  9; 

3°.  Par  la  propriété  de  colorer  légèrement  en  rouge  la  flamme  bleue  Ojtenu© 
d'une  luDiière  à  l'aide  du  chalumeau  ; 

40.  Enfin,  par  une  sensation  légèrement  acide  qu'elle  imprime  sur  la  langue  , 
après  avoir  été  calcinée  et  refroidie  ;  tandis  que  la  baryte  sulfatée  ,  dans  le  mêm» 
cas,  la  pique  fortement  et  y  répand  un  goût  d'oeufs  pourris,  très-désagréable. 

Note  sur   une  nouvelle   substance    métallique  découverte  par  M, 

Klaproth. 

Klaproth  ,  en  soumettant  à  l'analyse  la  mine  aurifère  connue  sous  le  nom  de  Acad.  bes  S©. 
mine  d'or  blanche  (  weiss-gûiden-ertz)  auriim  paradoxum,  metaUinn  vd  aurianpro-      de  Berlin. 
bltmaticum  (1),   a  trouvé  dans  ce  minéral  un  métal  absolument  difléreat  de  tous 
ceux  connus  jusqu'ici.  Il  lui  a  donné  le  nom  de  Tdlutiiim.  Dès   1782,  M.  Muller  séance  d^u  ^5  janT.- 
âe  Heichenstein  avoit    soupçonné    une  substance  métallique  pnrticuli're  dans  ce  '-"^ 

minerai,  et  Bergmann  partîigea  ce  soupçon  sans  oser  décider  si  c'étoit  un  métal 
nouveau  ou  si  ce  n'étoit  simplement  que  de  l'aiitimoine  ,  à  cause  de  la  petite 
quantité  sur  laquelle  ilavoit  opéré.  Les  nouvelles  expériences  auxquelles  Klaproth 
a  soumis  une  quantité  plus  considérable  de  cette  mine  ,  qui  lui  avoil;  été  envoyée 
par  M.  de  Reiclienstein  ,  ne  lais  ent  plus  de  doutes  à  cet  é^ard.  Voici  le  procédé 
qu'il  emploie  pour  extraire  le  Tellurium  de  son  minerai. 

Après  avoir  fait  chauffer  légèrement  une  partie  de  la  mine  avec  ?ix  parties 
d'acide  muriatique  ,  il  ajoute  trois  parties  dacide  nitrique  ;  il  se  fait  une  efferves- 
cence considérable,  et  il  obtient  une  dissolution  complet  te  ;  il  précipite  ensuite 
cette  dissolution  avec  la  potasse  caustique,  et  en  ajoute  un  excès  pour  redissoudre 
le  précipité  blanc  qu'elle  avoit  formé.  Il  reste  un  dépôt  brun  et  floconneux,  qui 
est  un  mélange  d'oxides  d'or  et  de  fer  qu'on  sépare  par  les  procédés  ordinaires. 
On  fait  reparoître  le  précipité  blanc  par  l'acide  nuiriatique  •  on  le  lave  et  on  le 
fait  bien  sécher  ;  puis  on  en  fait  une  pâte  avec  une  huile  gras>.e  quelconque  ,  et 
l'on  introduit  celte  mine  dans  une  petite  cornue  de  verre  à  laquelle  on  adapte 
un  récipient.  Oa  chauffe  par  degrés  jusqu'au  rouge  ,  et  l'on  apperçoit  des  gouttes 
métalliques  brillantes  qui  viennent  se  fixer  à  la  partie  supérieure  de  la  cornue 
à  mesure  que  l'huile  se  décompose.  Après  le  refroidissement,  on  trouve  au  fond 
du  vase  le  reste  du  i.;étid  réduit  et  fondu  avec  une  surface  brillante  et  presque 
toujours  crystalline. 

Sa  couleur  est  lii  blanc  d'étain,  approchant  du  gris  de  plomb.  Son  éclat  est 
très-conùdérable  ;  sa  cassure  est  lamelleuae  :  il  est  très-aigre  et  très- friaMe.  Sa 
pesanteur  spécifique  e-t  de  G,ii5  ;  il  est  très-fusible.  Chauffé  au  chalumeau  sur 
un  charbon  ,  il  brûle  auec  une  flamme  assez  vive,  d'une  couleur  bleue ,  qui  sur 
les  bords  passe  au  verdâire;  il  se  volatilise  entièrement  en  une  fumée  grise  blan- 
châtre,  et  répand  une  odeur  désagréable  qui  approche   de   celle  des  raves.    Ce 

(1)  Co  minéral  se  trouve  dans  la  mire  dire  Murialnlf ,  dans  les  moilts  Fotzbaj ,  près  Zalethna  ,  f» 
Ttan^jUanie.  Voyez  Emmerling  ,  Elén.ens  de  Minéralogie ,   tome  II,  paje  124  et  suivantes. 


(92   ) 

iri^tal  s'unit  facilement  facilement  an  mercure  ;  il  forme  avec  le  soufre  un  sulfure 
£;ris  de  plomb  d'une  structure  radiée.  H  est  solnble  dans  V acide  nitrique ,  et  il 
Je  forme  à  la  longue  de  petits  crystaux  blancs  dans  la  dissolution.  11  est  de  niAme 
solnble  dans  l'acide  nitro-iiniriatique  et  en  est  précipité  par  l'eau  à  l'état  d'oxide 
blanc  dissoluble  dans  l'acide  muriaiique.  En  mêlant  loo  parties  d'acide  sulfurique 
concentré  avec  une  partie  de  ce  métal,  l'acide  prend  peu  i  peu  une  couleur 
rouge  cramoisie.  L'eau  et  la  chaleur  décolorent  la  dissolution  et  en  séparent  le 
métal.    La  première  a  l'état  d'oxide  brun  ,  la  seconde  a   l'état  d'oxide  blanc. 

Les  dissolutions  acides  de  ce  métal  sont  décomposées  par  tous  les  alcalis  caus- 
tiques qui  redissolvent  entièreiuont  le  précipité.  Avec  les  carbonates  le  précipité 
n'est  redissout  qu'en  partie. 

Le  prussiate  de  potasse  très-pur  n'occasionne  aucun  précipité  dans  les  dissolu- 
tions acides  de  Tel.unum. 

Les  sulfures  alcalins  y  forment  un  précipité  brun  ou  noirâtre.  Il  arrive  quel- 
quefois qu'il  ressemble  parfaitement  au  kermès  minéral.  Si  l'on  jette  cetie  com- 
binaison  sur  un  chdrbon  ardent,   le  métal  biûle  en  même-temps  que  le  soufre. 

L'infusion  de  noix  de  galles  forme  dans  les  mêmes  dissolutions  un  précipité 
couleur  Isabelle. 

Le  f ^r  .  1'?  zinc,  l'étaim  et  Vantimoine  précipitent  le  Tellurium  de  ses  disso- 
lutions sous  la  forme  de  flocous  noirs  qui  prennent  bientôt  1  éclat  mérallique  par 
le  frottement  ,  et  qui  sur  un  charbon  allumé  se  fondent  en  un  bouton  métal- 
lique. La  dissolution  muriatique  d'étaim  veisée  dans  une  dissolution  de  ïelluriuai 
par  le  même  acide  ,  y  occasionne  un  précipité  de  la  même  nature. 

L'oxide  de  Tellurium  se  r/uluit  avec  une  rapidité  semblable  à  la  détonnation  , 
Icrsqu'oii  l'expose  à  la  ch;dt^ur  sur  un  charbon. 

En  chauffant  pendant  queli]ue-temps  dans  une  cornue  cet  oxide  de  tel'urium 
il  se  fond.  Après  le  refroidissement,  il  est  d'une  couleur  jaune  de  paille,  et  il  a 
une  texture  radiée. 

La  miae  d'or  blanche  de  Fazezbay  aurum  vel  metallum  prohleirtaticu?n. ,  cona 
tient  :  Ttdluriiim  ,  g-.!5,5  ;  fer,  72,0;  or,  2,5;  total  io(>o,o.  —  L'or  £;iapliique 
d'Offenbauya  contient  :  Tell.  60;  or,  3o  ;  argent,  10  ;  total  100.  —  Le  minéral 
connu  sons  le  nom  de  mine  jauae  de  Nagiag  contient  :  Tell.  /(S  ;  or,  «y  ;  plomb, 
19,5  ;  argent,  8,5;  soufre,  un  aiôme  ,  100.  —  La  mine  d'or  feuilletée  grise  do 
Nagiag  contient  ;  plomb  ,  5o  ;  Teli.  53;  or,  8,5;  soufre,  7,5  ;  argent  et  cuivre,  i. 
Total  110. 

Hecht  ,  fils. 

analyse  du  rubis,    par  le  C.   Va  u  quel  in. 

Soc.  fBitOM.  Le  rubis,  comme  on  sait,  est  une  gemme  dont  la  forme  primitive  est  un 
octaèdre  régulier,  Les  formes  secondaires  sont  1  octaèdre  ,  dont  les  arètts  sont 
remplacées  par  des  facettes  ,  et  qu'on  nomme  rubis  émarginé  ,  et  la  macle  ,  ou 
les  deux  moitiés  d'octaèdre  retournées  que  l'on  nomme  rubis  hémitrope.  La  couleur 
la  plus  ordinaire  est  le  rouge  foncé  ,  et  il  se  nomme  alors  dans  le  commerce  , 
rubis  spinelle  ,  ou  le  rouge  foible  ,  et  il  prend  le  nom  de  rubis  balais.  11  est  asseï 
dur  pour  enlever  4  grains  sur   100  au  mortier  de  silex. 

Klaproth  avoit  déjà  donné  l'analyse  de  cette  pierre  ,  et  il  y  avoit  trouvé  , 
alumine,  76,  silice,    i5  ,   magnésie,   8,   oxide  de  fer,    i,5.   total  100, 5. 

Les  phénomènes  que  lui  avoit  présentés  ce  prétendu  oxide  de  fer  et  la  couh  ur 
du  rubis  ,  avoient  fait  pensfir  au  citoyen  Vauquelin  que  la  partie  colorante  de 
cette  gemme  pourroit  bien  être  le  nouveau  métal  découvert  par  lui  dans  le  plomb 


(93) 
rouge  Je  Sibérie  ,  et  que  si  le  célèbre  chimiste  de  Berlin  n'en  avoit  pas  déterminé 
la  véritable  nature  ,   c'est  que  ce  principe  s'y  trouvoit  en  trop  petite  quantité  ,  et 
qu'il  présente   d'ailleurs  quelque  ressemblance  par  la  couleur  avec  loxide  de  fer 
rouge  ,   quand  il  a  été  bouilli  long-temps  avec  la  potnsse. 

Le  citoyen  Vauquelin  a  ,  en  conséquence  ,  soumis  de  nouveau  cette  pierre  & 
l'analyse  ;  les  ('clianiillons  qu'il  a  employés  étoient  tous  bien  déterminés  ,  et  de 
la  variété  appellée  rubis  spinelle  ,  il  l'a  trouvé  composée  d'alumine  94,8,  acide 
chromique  ,  4.7;  totnl  99,5. 

L'analyse  faite  par  Klaproth  lui  ayant  présenté  de  la  silice  et  de  la  magnésie  ,  le 
citoyen  Vauquelin  a  répété  plusieurs  fois  ses  opérations  sans  trouver  d'autre 
silice  que  celle  enle\ée  au  moi tier  d'agathe  ,  et  sans  appercevoir  aucime  trace 
de  magnésie.  Il  a  aussi  attaqué  cette  pierre  par  l'acide  sulfurique  et  par  l'acide 
muiiatiqiie.  Le  premier  a  fourni  fusquà  la  lin  avec  une  quantité  suflisante  de  sulfate 
de  potasse  ,  de  beaux  cristaux  d'alun.  Les  derniers  étoient  verdis  par  le  sulfate 
de  <hrome.  L'acide  muriafique  n'attaque  cette  pierre  que  difficilement  ,  mais  il 
dissout  la  terre  et  l'acide  dans  la  même  proportion ,  que  ces  deux  principes  se 
trouvent  dans  le  rubis. 

De  ces  expériences  ;  le  C.  Vauquelin  conclud  que  le  rubis  est  une  espèce  de 
combinaison  saline  d'acide  chromique  et  d'alumine  ,  dans  laquelle  la  base  sura- 
bonde beaucoup. 

Il  pense  que  si  Klaproth  n'a  pas  obtenu  les  mêmes  résultats  que  lui  ,  c'est  que  les 
échantillons  sur  lesquels  il  a  opéré  n'étoient  pas  aussi  purs  que  les  siens.  Il  engage 
les  chimistes  à  répéter  cette  analyse,  et  si  les  résultats  qu'ils  obtiendront  ,  dit-il  , 
sont  semblables  à  ceux  que  j'ai  eu  ,  cela  engagera  Klaproth  à  recommencer  lui- 
même  son  travail  ,  et  à  examiner  scrupuleusement  les  rubis  qu'il  emploiera. 

H.  V.  C.  D. 

TTo  te  sur  une  nouvelle  substance  terreuse ,  découver tepar  le  C.  V.iUQtJELTN'. 

Le  C.  Vauquelin  vient  de  découvrir  dans  le  béril  une  terre  nouvelle.  Ses  pro-  Institut  nat.' 
priétés  la  rapprochent  de  falumine  ;  elle  est  blanc  he  ,  légère  ,  dissoluble  comme 
cette  dernière  dans  la  potasse  caustique.  Mais  elle  eu  diffère  1».  en  ce  qu'elle  donne  séance  du  26  pluv. 
des  crystau.x  avec  l'acide  sulfurique  sans  addition  de  j  oiasse  ,  et  que  ce  sel  n'a 
point  les  caractères  de  l'ahm  ;  2°.  en  ce  que  les  dissolutions  acides  de  cette  terre 
sont  très-sucrées,  et  qu'elles  ne  sont  pas  précipitées  par  l'oxalate  de  potasse^  le 
îartrite  de  pota.'se  ,  et  le  prussiate  de  potasse  ,  comme  les  sels  alumineux  ;  3°. 
que  cette  terre  préc'pilée  par  le  carbonate  d'an.moniaque  est  dissoluble  dans  ua 
excès  de  ce  réactif;  qu'elle  ne  laisse  point  dégager  d'acide  carbonique  lorsqu'oa 
la  pr^'cipite  avec  le  caibonate  de  potasse  saturé  ;  5».  enfin  ,  qu'elle  précipite  l'a- 
luuiine  de  l'acide  nitrique.  H.  V-  G.  D. 

MÉDECINE. 

Extrait  d'expériences  et  d'observations  sur  l'emploi  du  phosphore  à 
l' intérieur  par  le  C.  Alphonse  Leroi  ,  professeurà  l'école  de  médecine 
de  Paris. 

1°.    L'administration  intérieure  du  phosphore  dans  les  maladies  d'épuisement ,  Soc.  mÉd.  d'k-i 
paroît  doniier  un  certain  degré  d'activité  à  la  vie  ,   et  semhle  ranimer  les  malades  ,        mcjlation. 
sans  élever  leur  pouls  da.iS  la  proportion.    L'auteur  rapporte  plusieurs  faits   tirés 
de  sa  pratique.  Entr'autres  celui-ci  :  appelle  aujjrès  d'une  fenime  agonisante  ,  qui 
s  éteignoit  d'épuisement  après  trois  années  de  maladie  ,   il  céda  aux  vives  instances 
du  niciri,  qui  soilicitoit  ua  médicameatj    il  eu  composa  ua  avec  une  portion  de 


f94> 
syrop  ,  étendu  dans  de  l'eau  où  avoient  séjourné  des  bâtons  de   phosphore.    Le 
lendemain  ,    la  femme  se  trouva  beaucoup    mieux.   Elle  se  ranima  pour  quelques 
jours  ,   et  elle  ne  mourut  que  i5  à   17  jours  apri^s. 

2°.  Lui-même  eut  ,  comme  il  l'avoue  ,  ['imprudence  de  prendre  deux  à  trois 
grains  de  phosphore  solide  ,  unis  seulement  à  de  la  thériaque  ;  il  éprouva  des  ac- 
cidéns  terribles.  D'abord  il  ressentit  une  chaleur  brûlante  dans  la  région  de  l'es- 
tomach»  (^et  or.'^ane  lui  semMo  t  rempli  de  gaz  ,  qui  même  s'échappoieut  par  la 
bouche.  Horriblement  tourmenté  ,  il  es  sya  ,  mais  en  vain  ,  de  se  faire  vomir.  Il 
ne  trouva  de  soulagement  qu'en  buvant  de  l'eau  froide  de  temps  à  autre.  Enfin  , 
les  douleurs  se  calmèrent  ;  mais  le  lendemain  il  se  développa  par  toute  l'habitude 
du  cor|.s  ,  une  force  musculaire  étonnante,  et  un  besoin  presque  irrésistible  d'en 
essaver  l'énergie.  Enfin  ,  l'effot  de  ce  médicament  ce.'Sa  à  la  suite  d'un  priapisme 
violent. 

3».  Dans  beaucoup  de  circonstances  ,  l'auteur  a  employé  et  employé  avec  le 
plus  grand  avantage  le  phosphore  à  l'intérieur  pour  rétablir  et  rani.-ner  des  jeunes 
eens  épuisés  par  un  usage  trop  fréquent  des  plaisirs  de  Vénus.  11  ind.que  le 
procédé  au  moyen  duquel  il  divise  le  phosphore  en  très-petites  molécules  ;  il 
floite  du  phosphore  dans  une  bouteille  remjilie  d'eau  bouillante  ,  il  le  divise  ainsi 
en  globules.  Puis  il  continue  d'agiter  sa  bouteille  en  la  plongeant  dans  de  l'eau 
froide  ;  il  obtient  ainsi  une  espèce  de  précipité  de  phosphore  très-iln  ,  qu'il  broie 
lentement  avec  un  peu  d'huile  et  de  sucre,  et  qu'il  emploie  ensuite  comme  looclc, 
en  délayant  le  tout  dans  un  jaune  d'oeuf;  il  a  o[)éré  à  l'aide  de  ce  médicament, 
des  cures  étonnantes  par  la  promptitude  du  rétablissement  des  forces  du  malade. 

40.  Dans  les  fièvres  mîli^nes  ,  l'emploi  du  phosphore  à  l'intérieur  ,  pour  arrê- 
ter les  progrès  de  la  gangrène  ,  a  réussi  afl-delà  de  tout;e  espérance.  L'auteur  ea 
rapporte  plus curs  exemples. 

5°.  Le  C  Pelleiier  lui  a  raconté  qu'ayant  négligé  du  phosphore  dans  une  bas- 
sine de  cuivre.  Ce  métal  s'oxida  et  resta  suspendu  dans  l'eau  :  qu'ayant  jette 
négli"einnient  celte  eau  dans  une  petite  cour  oij  on  nourrissoit  des  canards;  ces 
oiseaux  en  burent  et  périrent  tous  ;  mais  que  le  mâle  couvrit  toutes  ses  femelles 
jusqu'au  dernier  instant  da  sa  vie.  Observation  qui  s'accorde  avec  le  priapisma 
qu'éprouva  l'auteur. 

6°.  L'auteur  rapporte  un  fait  qui  démontre  l'étonnante  divisibilité  du  phos- 
phore ayant  employé,  dans  le  traitement  d'une  malade,  des  pilules  dans  la  compo- 
sition desquelles  eutroit  au  plus  un  quart  de  grain  de  phosphore  ,  et  ayant  eu 
occasion  d'ouvrir  \i  cadavre,  il  trouva  toutes  les  parties  intérieures  lumineuses  et 
les  miiins  mêmes  de  celui  qui  l'avoient  ouvert  ,  quoique  lavées  et  bien  essuvées  , 
conservèrent  PS'  ez  loig-temps  l'éclat  phosphorique. 

7".  L'acide  phosphorique  employé  connue  limonarle  a  été  très  -  avantageux  à 
l'auteur  dans  la   cure  d  un  grand  nombre  de  maladies.  ■ 

»  8°.  Le  C.  Lero'  assure  avoir  oxidé  le  fer  avec  le  phosphore ,  et  en  avoir  obtenu] 
wiin  oxide  blauc  presque  irréductible  par  les  moyens  ordinaires  ,  qu'il  croit  propre 
uà  pouvoir  remplacer  avantageusement  l'oxide  blanc  de  plomb  dans  les  arts  et  prin- 
M  cipalement  dans  les  peintures  à  1  huile  et  en  émail.  Ce  fer  oxidé  ainsi  en  blanc, 
«donna  de  très-fortes  nausées  à  l'auteur,  qui  hasarda  d'en  placer  un  atAme  sur  sa 
«langue.  Il  n'hésite  pas  à  regarder  cet  oxide  connue  un  poison  terrible;  il  n'a  pu 
>>  le  réduire  que  par  l'alk-ali  fixe  et  le  verre  de  phosphore. 

»  90.  L'auteur  avance  qu'à  l'aide  du  phosphore  ,  il  a  décomposé  et  séparé  de 
»  leur  I)ase  les  acides  sulfurique,  muriatique  et  niiriqu.e  ,  qu'à  l'aide  de  l'acide 
»  phosphorique  il  transauic  les  terres;  qu'ainsi  avec  de  la  terre  calcaire,  il  fait  à  son 
»  gré  des  quantités  considérables  de  magnésie  ;   il  déclare  que  ce  sont  à  des  travaux 


(95) 
»  sur  le  phosphore  qu'il  doit  les  procédés  au  moyen  desquels  il  opère  la  frîtc  des 
»  rubis  ,    la  fonte  des  éaieraudci  et  la  vitrification   du  mercure  ». 

C.  D. 

Relation   d'une   conception    extra  -utérine ,    jnihlice    à    Londres    par 
i^T^illiani  TunihulL  ,  cominiiniijuée  en  extrait  par  le  C  Swldiaur. 

AVilliam  Tunibull  ,  chirur;^ien  et  habile  anatomiste  ,  a  publié  à  liOndres  ,  en  goc 
1791  ,  in-folio  Tivec  des  plaaches  ,  une  relation  fidèle  et  circonstanciée  d'une  cou- 
oeption  extra-utérine.  Ces  cas  ne  sont  pus  très -rares  ;■  l'auteur  adonné  un  cata- 
logue des  ouvrages  dans  lesquels  ils  se  trouvent  consignés  ;  mais  dans  la  plupart 
des  exemples  cités  ,  le  développement  du  fœtus  s'est  opéré  dans  les  ovaires  ou 
dans  les  trompes  de  fallope  ,  qui  en  crevant  ou  en  formant  des  abcès ,  ont 
permis  au  fœtus  de  tom'jer  dans  la  cavité  du  ventre.  On  ne  connoît  pas  d'exemple 
bien  authentique  dans  lequel  Voi>uin  i<nprégné  soit  tombé  dans  l'abdomen  aussi-tôt 
après  sa  séparation  ,  et  y  ait  pris  son  accroissement  naturel  ,  sans  s'être  attaché 
en  aucune  partie  de  la  matrice  ou  de  ses  appendices  :  et  c'est  cette  particularité 
qui  caructéribC  le  cas  dont  il  est  ici  question, 

La  fr'mme  qui  fait  le  sujet  de  l'observation  avoit  à-peu-près  Zj  ans  ;  elle  avoit 
eu  auparavant  quatre  enfans  dont  elle  étoit  accouchée  très-régulièrement  ;  elle 
est  morte  dans  le  iS*".  mois  de  la  gestation.  Dès  le  commencement  de  cette  gros- 
sesse ,  elle  avoit  ressenti  de  fréquentes  coliques  ,  et  ensuite  des  douleurs  d'estomach. 
Comme  dans  ses  précédentes  grossesses  ,  la  menstruation  s'étoit  arrêtée.  Dans  le 
8".  mois  ,  elle  éprouva  des  douleurs  violentes  ,  accompagnée  d'une  évacuation  san- 
guine de  la  mairice  ,  et  de  la  sortie  d'une  substance  que  la  sage -femme  qui  fut 
appelée  regarda  comme  le  placenta;  mais  qui  paroit  n'avoir  été,  comme  on  sera 
porté  à  le  ju;;er  par  la  suite,  que  du  sang  coagulé.  Avant  cet  accident,  elle 
aVoit  manifesieuieut  ressenti  les  mouvemens  de  l'enfant  ;  elle  ne  les  avoit  plus 
reconnu  évidemment  depuis  ;  l'hémorrhagie  de  la  matrice  fut  peu  considérable 
mais  elle  dura  quatre  semaines  ,  ce  qui  fit  beaucoup  maigrir  la  femme.  L'accou- 
cheur qui  fi!t  appelé  alors  ,  c'étoit  à  la  fin  du  g"",  mois  ,  trouva  l'orifice  de  la 
mairice  très-dilaté  ,  il  pouvoit  aisément  y  introduire  trois  doigts  ;  il  reconnut  que 
l'intérieur  de  la  matrice  étoii  très-inégal. 

La  femme  se  porta  mieux  pendant  quatre  mois  ,  mais  elle  fut  prise  subitement 
de  la  coliiiue  appelée  miserere  ,  avec  un  vomissement  de  matières  stercorales 
qui  ne  céda  à  aucun  des  médicamens  employés;  elle  mourut  à  la  fin  de  ce  qua- 
îrièuie  mois. 

Ou  o  ivrit  le  cadavre  ,  et  l'on  trouva  dans  l'abdomen  un  foetus  femelle  ,  parfai- 
tement bien  formé  ;  .sa  position  étoit  dans  le  sens  de  la  colonne  verrébrale  ,  il 
étoi!  enveloppé  par  les  intestins  de  sa  mère  ,  qui  paroissoient  dans  leur  volume 
et  prop.irrioi  naïuielie  ;  mais  l'observation  la  plus  remarquable  ,  c'est  que  le 
place'ita  étoit  tellement  mince  et  délicat  ,  qu  on  l'auroit  pris  pour  une  membrane  ; 
ses  vaiss<;aux  étoient  si  petits  ,  qu'il  étoit  très  diflicile  d'en  suivre  la  trace  avec  le 
scalpel,  ils  adhéroieut  ,  avec  leurs  ramifications  ,  au  péritoine ,  à  l'estomacli  ,  au 
foie,  aux  intestins  ,  au  mésenière  ,  au  mésocoLon  ;  enfin,  à  toutes  les  pariùs  de 
l'abdomen.  A  la  partie  inférieure  du  placenta  ,  se  trouvoent  deux  poches  qui 
avoient  une  connexion  avec  une  tumeur  d  une  substance  cellulaire  ,  située  immé- 
diatement derrière  la  vessie  ,  occupant  la  place  de  la  ii.atrice  ,  et  couvrant  cette 
partie.  Ce;te  tumeur  éioit  composée  de  cellules  innombrables  ,  depuis  la  grosseur 
d'un  pois  ,  jusqu'à  celle  d'une  uoisette.  Elle  étoit  attachée  au  ligament  large  de 
\uterus  du  côté  gauche. 


(96) 

Le  cordon  ombilical  étoït  de  sa  grandeur  naturelle  Jusqu'à  peu-près  deux  pouce» 
de  son  insertion  au  placenta  ,  où  il  décr^issoit  tout-à-coup  ;  ayant  à  peine  le  dia- 
mètre d'une  plume  de  corbeau.  Le  placenta  s'inséroit  principalement  dans  le 
mésocolon  y 

La  matrice  parois^oit  de  son  volume  ordinaire  ,  lorsqu'elle  n'est  point  imprégnée  ; 
mais  elle  étoit  un  peu  déjetée  sur  le  côté  gauche.  Les  ovaires  n'offioient  rien 
que  de  naiurd.    Le  corps  jaune  se  trouvoit  dans  l'ovaire  gauche. 

Il  y  a  dans  ce  cas  particulier  de  conception  extra-utérine  ,  trois  observations 
très-remarquables  ;   ce  sont  : 

1".  La  cessation  des  règles  depuis  le  commencement  de  cette  grossesse  jusqu'au 
commencemeut  du  g"",   mois. 

3°.  Les  douleurs  de  l'enfantement  à  la  fin  du  8*.  mois  ,  et  l'élargissement  coa- 
sidérable  de  l' orifice  de  la  matrice  à  cette  époque  ,  quoiqu'elle  ne  contint  aucua 
fœtus. 

5".  La  peiitesse  et  ténuité  du  placenta  et  des  Taisseaux  ombilicaux  dans  leur 
insertion  s.ir  cette  substance  ,  et  la  grandeur  et  forme  saine  du  fœtus. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Elementi  d' Algehra  di  Pietro  Paoli  ,  P.  S.  délie  Tnathematiche  su- 
periori ,  iieH'uni\'ersil:a  di  Pisa  ,  uno  de  quarauta  délia  societa 
Italiana.  Pisa  1794  >  pressa  Gaetano  Mugnani ,  et  à  Paris  ,  chez 
Duprat ,  quai  des  Augustin ,  N^'.   ii5. 

Cet  ouvrage  présente  d^s  .élémens  d'Analyse  trèsrclairs  et  três-étendus.  Le  pre- 
mier volume  comprend  l'Algèbre,  et  son  application  à  la  Géométrie  ;  le  second 
traite  du"  calcul  différentiel  et  intégral,  et  du  calcul  aux  différences  finies.  L'au- 
teur s'est  attaché  spéciidement  à  faire  connoître  les  sources  où  ceux  qui  veulent 
approfondir  l'analyse  trouveront  les  détails  que  son  plan  ne  comportoit  pas  ;  et 
par-tout  il  donne  les  méthodes  les  plus  nouvelles  et  les  plus  élégantes. 


AVIS.  Ce  numéro  est  le  dernier  de  la  première  année.  Les  souscripteurs  sont 
invités  à  renouveler  leur  abonnement  chez  le  Cit.  Alexandre  Bronsniai\t  ,  tréso- 
lier  de  la  Société,  rue  St.  Marc  ,  n".  14  >  "u  chez  Fuchs,  libraire,  rue  des 
Mathurins ,  hôtel  de  Cluny.  Le  prix  est  de  &■  francs  pour  un  an. 

La  so-iété  ,  dans  le  prospectus  de  ce  journal  ,  annonçoit  qu'elle  feroit  réimprimer  les  premiers  numéros 
de  son  bulletin,  envoyés  gratuilement  à  ses  correspondans  pendant  plusieurs  années,  le  nouibre  des  sous- 
cripteurs la  met  dans  le  cas  de  remplir  ce  projet  ,  s'il  se  présente  parmi  eux  un  assez  grand  nombre 
d'ac<juérenrs. 

Cette  réimpression  formera  12  feuilles  in-quarlo ,  même  papier  et  format  que  le  bulletin  ,  accompagnées 
de  plauches.  Le  prix  sera  de  5  francs  ,   franc  de  port. 

Les  personnes  qui  voudront  acquérir  cette  collection  ,  sont  priés  de  le  faire  savoir  aux  adresse»  ci- 
dessus  ;    elles  n'enverront  l'argent  que  quand  on  leur  annoncera  que  l'ouvrage  est  imprimé. 

Erratum,  du  n".   11.—  Page  87  ,  lig.   25  ,  ajoute!  au  commencement   x  ::: 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 


PAR    LA   SOCIETE   PHILOMATHIQUE.  /•^%^' 

PARIS.    Germinal,  du  6  de  la  République.   (Mars  1798.)  \k^^'^^ 


itBBBBBt 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  une  nouvelle  espèce  fie  Phœntcoptère  ou  Flammant  ^ 
par  /e  C    Geoffroy. 

Jl-j  E  phœnicoptère  fut  long-temps  au   nombre  de  cfis  espèces  isolées,   regarfTs?es  Socikté  d*hist< 

par  quelques  naluralistes  comme  des  productions  négligées  et  liisarres,  éclufipées    naturelle. 
presqu'infornies ,  au  criivon  de  la  nature.  Déjà  de»  obaervatiotis  j>his  oxactCi  ont 
établi  que  la  plupart  de  ces  prétendues  espèces  isolées  avoient  de  pioches  parens 
comme  presque  tous  les  autres  animaux  ;  je  vais  donner  la  même  praiive  à  l'égard. 
du   phœnicoptère. 

C'est  un  oiseau  auquel  un  cou  grêle  et  très-long  ,  une  tête  courte  mais  assez 
grosse  ,  et  un  bec  grand  et  sur-tout  très-large  ,  donnent  un  air  tout  extraordinaire. 
Ce  bec  ,  quant  à  ses  proportions  et  à  sa  forme  ,  est  dans  un  ordre  renversé.  Il 
se  fléchit  tout  d'un  coup  vers  son  milieu  presqu'en  un  angle  droit ,  et  la  mau- 
dibule  supérieure  qjt  de  beaucoup  plus  petite  que  l'autre;  ce  qui  a  donné  lieu  à 
ci'tte  erreur  ,  toujours  accréditée  ,  qu'elle  est  seule  mobile  sur  la  mandibule  in- 
férieure :  on  a  répuqné  à  croire  au  mouvement  de  la  plus  volumineuse,  et  oa 
a  mieux  aimé  imagiacr  que  la  nature  avoit ,  dans  cette  circonstance  ,  tout-à-fait 
interverti  sa  marche  ordinaire. 

Le  phaenicoptère  ,  dans  la  considération  de  ses  pattes  ,  n'offre  pas  des  carac- 
tèrcis  moins  sin;;u!iers.  Les  oiseaux  aquatiques  se  divisent  naturellement  en  deux 
or  Ires  assez  bien  tranch(^s  :  les  uns  entrent  dans  les  eaux  liasses  et  s'en  vont 
çhi^rcher  dans  la  vase  la  [làiure  qui  leur  est  propre  ;  les  autres  nagent  à  la  surface 
des  eaux  avec  autant  de  grâce  que  de  f<ici!ité  :  le  phajnicoptère  tient  également 
des  uns  et  des  antres  ;  car  il  a  des  doigts  compris  entre  des  menibranes  comme 
les  oiseaux  nageurs,  et  ainsi  que  les  oiseaux  de  rivage,  il  et  monté  sur  des 
jambes  si  hautes  ,  qu'il  ny  a  guères  que  léchasse  qui  le  surpassa  à  cet  égariL 
Ivl.us  ce  n'est  point  ici  le  lieu  de  s'occup;=r  des  rapports  naturels  du  phrcnicop- 
tère  ;  je  passe  à  la  description  de  l'espèce  nouvelle  que  j'ai  aimoncéo  :  elle  diffère 
du  pha)aicopière  connu  des  anciens  ,  sur-tout  par  la  considér<!tion  du  bec.  Je 
lui  doane  le  nom  de  petit  phamicoptère  ,  parce  qti'il  est  en  effet  d'un  tiers  moins 
grand. 

Son  bec  est  proportionnellement  plus  éprùs  et  plus  fléchi.  —  I^a  première  man- 
d  b'ile  e^t  encaflrée  par  un  cordonnet  oréne'é  :  clie  est  ypplalie  l'n-dessiis  et  le- 
levée  à  son  milieu  ,  mais  seulement  dans  sa  moitié  autérienre  ,  par  une  petite 
saillie  lon'4itn<!inale.  La  mênif;  mandibule,  dans  le  phxnicopîère  de.  anciens  est 
d'abord  convjïxe  ,  pnis  devient  en  avant  et  après  sa  courbure  ,  une  liinie  plate 
et  sillonnée  loni,it'.K!inalement  dans  son  milieu:  le  cordonnet  qui  la  borde  n'est 
crénelé  qu'en-dessous.  —  La  surface  interne  du  demi-bec  -supérifur  nous  pré- 
sente  de  plus  grandes  différences.  Celte  face,  dans  la  grande  espèce,  e!t  partagée 
en  deux,  vers  son  milieu,  par  une  arête  étroite  et  hautn  de  3  millimètres  ,  au  lieu 
que,  dans  la  petite  espèce,   c'est  une  lama  verticale  ,  haute  de   i5  millimètres^ 

3^   Année.  N».  I.  N 


(  98  )^ 
aussi  large  à  sa  base  que  le  demi-bec  lui-même,  et  dont  le  bord  libre  se  termine 
eu  ui\  tranchant  trèsitcéré  :  Citte  lame  descend  profondément,  et  est  reçue  dans 
le  demi  -bec  iuférieur  di5posé  pour  cette  iin  :  car  les  prolongenieus  rentrans  qui, 
duns  le  phicenicoptire  des  anc.eus  ,  dëpasseiU  pre-qu'en  angles  droits  ,  et  de  3 
niillimètre^  au  plu«.  ,  les  bords  de  la  niiiadibub;  inférieure,  sont  remplacés  dans 
la  nouvelle  espèce  par  une  lame  de  i5  mil'iimèires  qui  forme,  avec  Pes  bords  d« 
la  mandibule  un  an  le  aigu.  —  Cfs  différentes  formes  doivent  singidièreiuent  in- 
Ihier  iur  le  mode  de  la  nonrr:tiire  de  ces  espèces  ,  dès  que  la  langue  qui  remplit 
ordinaiienieiit  tor.t  le  deiîii-bec  inférieur  ne  peut  éire  semblable  dans  l'une  et 
l'autre.  Nous  ne  connoisions  que  celle  du  grand  pha3nicoptère  ,  si  vantée  des 
anciens  pour  la  délicatesçe  et  le  .£!OÙt  e.xq'iis  <!e  sa  chiiir.  —  Pour  terminer  cette 
description  co.Tiparative ,  J'ajoute  que  le  bec  du  petit  phœnicoptère  est  entièrement 
noir  ,  et  que  celui  du  grand  n'a  que  sa  nioiué  terminale  ainsi  colorée  ,  tandis  que 
l'autre  est  d'un  jaune  vif. 

Les  jiroportioas  et  les  couleurs  paroissent  les  mêmes  dans  les  deux  espèces. 
I.e  petit  pha;uicoptiJre  de  !a  collectiou  nationale  ,  est  jaune  ,  son  plumage  est 
blanc  :  quelques  piuiiics  scajjulaires  grises  ,  les"  grandes  pennes  des  ailes  noires, 
les  petites  couvertures  cendrées,  les  moyennes  roses  :  tout  le  dos  commençoit  à 
se  teindre  de  cette  couleur  :  mais  quand  ce  phrenicoplère  a  entièrement  revêtu 
sa  robe  d'adulte  ,  il  est ,  comme  l'autre  ,  d'un  beau  rouge  très- agréable. 

Aux  deux  phieuicoptères  dont  je  viens  de  parler  ,  il  faut  ajouter  celui  du 
Chili  décrit  par  Molina  :  les  caractères  spécifiques  de  ces  trois  espèces  seront 
exprimés  par  lus  phrases  suivantes. 

1.  Le  PHAENicoiTÈnË  D£s  ANCIENS ,  Phœiiicopcerus  ruber.  Pennes  des  ailes  noires  y 
hec  en  partie  jaune. 

z.   Le    petit  rH.^ENicDPTÈRï:.    Phœ.  minor.  Pennes  des  ailffi  et  hec  noirs. 

3,  Le   PHiiENicoprÈivE  du  Chili  ,  Phœn.   Chilensis.  Pennes  des  ailes  blanches. 

Explication  des  figures. 
Fig.  1.  Le  bec  du  petit  phœnicoptère  vu  de  profil.   Fig.  z  ,  le  même  vu  de  face, 
Fig.   3,  sa   coupe  transversale.  Fig.  4;  1*^  bec  du  pha;nicoptère  des   anciens  vu 
de  profil.  Fig.  5 ,  Le  même  vu  de  face.  Fig.  6 ,  sa  couj>e  transversale. 

Sur  un  nouveau  genre  de  2^crs  intestins ,  par  M.  Fjschek. 

Sac.  PHiLOM.  Le  vers  qui  a  donné  sujet  à  l'établissement  de  ce  genre,  a  été  trouvé  dans  la 
vessie  nataroire  de  la  truite. 

IL  est  de  grandeur  médiocre;  son  corps  est  rond  et  transparent;  sa  tête  fendue^ 
sa  queue  pointue.  On  voit  sur  le  dos  deux  lignes  courbes  ,  qui  forment  presque 
un  cercle,  et  qui  ressumbieat  un  peu  à  des  yeux.  La  fissure  de  la  tète  se  pro- 
longe en  dessous,  jusqu'à  la  bouche,  qui  est  une  ouverture  orbiculaire  ,  divisée 
en  deux  par  lies,  par  une  cloison  lamellcuse.  Un  peu  en  avant  de  la  queue,  il  y 
a  un  élargissement  dont  les  côtés  sont  dentelés.  On  distingue  au  ira\ers  de  la 
peau  les  intescias  ,  et  sui-tout  l'ovaire  qui  est  noir  et  tordu.  M.  Fischer  établit 
ainsi  les  cardCtères  du   genre  et  de  l'espèce  : 

Cystidicola.  J  cniiis  teres  inariiciilauts  capite  longitudinaliter  dissecto. 

C.  t  AnioNi^'..  Orti  orhiculari  ,  ditatato ,  septo  divisa  ;  corpore pellttcido  ,  superiiis  ver- 
.nis  capiit  lineis  ciLn>is  aculeorum  ad  instar  obsito  ,  cauda  subulata ,  paulo  retror- 
sum  laciori  ,  depressa  ,  crenaca  utrinqiie. 

Explica.ÏQ  1  des  fi;^ures  y  —  a  le  ver  de  grandeur  naturelle  ;  b  le  ver  augmenté  ;  c  la 
tête  plus  augmentée  :  on  y  voit  des  lignes  courbes  en  forme  d  yeux  ;  d  partie  in- 
férieure de  la  lèle  ,  avec  la  bouche  orbiculaire;  e  la  paiîie  ])lus  large  vers  la 
queue  :  les  deux  côtés  sont  deuteiés ,  l'ovaire  se  préseute  tordu  ;  /  les  intestins 
assez  ugraudis.  La  partie  tordue  est  l'oviiire. 


(99) 
PHYSIQUE. 

Mémoire  sur  les  équatious  séculaires  iln  mouvement  de  la  lune ,  de 
son  apogée  et  de  ses  nœuds  ,  pur  le  C.  La  place. 

Le  C.  Laplace  avoit  lu  à  sa  classe  ,  pendant  L;  second  trimestre  de  l'an  5,  un    IrjsTiTrr  wAfs, 
mf^moire  contenant  les  rc^sultats  auxquels   il  etoit  parvenu  sur   les  équations   se-  séamedun  ui\o*! 
cul. lires  du  mouvement  de  la  lune  p.ir  rapport  aux  étoiles,  à  ses  noeuds  tt  à  son 
8pogée.  La  notice  de  ce  mémoire  se  trouve  dans  le  compte  rendu  au  corps  législatif 
des  travaux  de  l'Institut  pour  l'an  5  (  pag(^  112),  et  les  résultats  ont  été  publiés 
dans  le  volume  de  la  Counvissance  dus  Temps  de  l'an  8  de  la  république. 

L'objet  du  mémoire  dont  il  est  ici  question  ,  est  de  donner  les  preuves  des 
assertions  que  l'autour  n'avoit  fait  qu'énoncer  ,  et  de  faire  voir  comment  on  peut^ 
par  le  calcul  ,  déduire  ces  assertions  du  princioe  de  la  pesanteur  universelle.  Les 
tables  de  la  lune  laissent  très  peu  de  chose  à  dcsiier  ,  flu  côté  de  la  précision, 
et  les  inégalités  périodiqni^s  sont  bien  déti^rminées  ,  mais  on  voit  avec  £>eine  que 
si  la  théorie  de  la  pesanteur  a  fait  connoître  !a  loi  de  ces  inép,a]ités,  elle  n'a  pas 
suffi  seule  à  fi.Ker  leur  valeur.  Cette  déternïination  dépend  d'approNÏmalion  ex- 
trêmement compliquées  ,  dans  lesquelles  on  n'est  jamais  >ûr  qne  les  quantiîés  ué- 
gligées  soient  très  petites  ,  niiàs  le  C.  Laplace  a  pensé  qu'on  pourroit  cbviir  à  cet 
inconvénient  ,  en  discutant  avec  une  attention  scrupuleuse  l'iulluence  des  inté- 
grations successives  sur  les  quantités  qu'on  néglige,  et  eu  ^'attachant  à  suivre  la, 
même  méthode  dans  leurs  recherches  ,  au  moyen  de  quoi  les  calculs  déjà  faits 
pourroient  encore  être  utiles  à  ceux  qui  cherchant  à  perfectionner  la  théorie  dei 
la  lune  ,   ajouteroient  ainsi  leurs  travaux  à  ceux  de  leurs  prédécesseurs. 

Le  C.  Laplace  pense  que  de  toutes  les  méthodes  proposées  jufqu  à  ce  jour  pour 
la  solution  des  problêmes  de  ce  t;enre  ,  celle  de  d'Alembert ,  présentée  avec  la 
chirîé  dont  elle  est  susceptible  ,  doit  conduire  aux  résultats  les  plus  exacts;  d'après 
cette  opinion  ,  il  a  traité  la  question  en  suivant  une  marche  analogue  à  celle  qua 
pt  escrii  la  méthode  de  d'Alembirrt ,  dont  il  a  tiré  des  conséquences  aussi  nouvelles 
qu'importantes  pour  la  navigation  ,  la  géographie  ,  et  pour  le  progrès  de  lasiro- 
nomio  eu  générril. 

Après  avoir  posé  les  équations  différentielles  du  mouvement  rapportées  à  des 
coordonnées  dout  le  centre  de  gravité  de  la  terre  est  l'origine  ,  il  subititue  à  ces 
coordonnées,  coi.forménient  au  plan  qu'il  a  adopté,  des  quantités  angulaires  ou 
trigonométriques'pli'';  commodes  pour  les  u.ages  asirononiiques.  Il  traite  les  équa- 
tions ainsi  transformées  avec  sa  sagacité  et  sa  [irofondeur  ordinaire  ,  et  à  la  suite 
d'une  belle  et  savante  analyse,   il  parvient  aux  résultats  suivans  ,  savoir  : 

i".  Le  moyen  mouvement  de  la  lune  est  assujetti  à  une  équation  séculaire, 
ad.iitive  à   sa  longitude   moyenne;  on  désignera  cette  équation  par  la  leitrûiE. 

2".  Le  mcuvement  de  son  apogée  est  assujetti  à  une  équation  séculaire  sous* 
tractive  de  sa  lon^^itude  moyenne,  et  égale  à  3,3  E;  ainsi  l'équation  séculaire  de 
ranomaiie  de  la  lune  est  égale  à  4)3^  ^^  additive, 

3".  Le  mouvement  des  nœuds  de  l'orbite  lunaire  est  assujetti  à  une  équation 
séiiulaiie  addilive  à  leur  longitude  jnoyonne  et  égale  à  0.7 E,  et  ainsi  la  dist;^nce 
moyenne  de  la  lune  ,  à  son  nœud  ascendant  ,  est  assujettie  à  uue  équation  sécu- 
laire additive  et  égale  à   o,3E. 

4".  La  parallaxe  movenne  de  la  lune  est  soumise  à  une  vaiiation  séculaire  ,  mai» 
si  petite  ,  que  cette  parallaxe  et  la  distance  moyenne  à  la  terre  ,  peuvent  être 
regardées  conmie  des  quantités  constaates. 

5°.  L'excentricité  de  l'orbe  Iimaire  et  son  inclinaison  à  l'éclijitique  vr.ùe  sont 
as  ujettis  à  des  variations  sisfculaires  proportionnelles  à  celles  de  la  parallaxe,  eî 
qui  par  conséquent  seront  toujours  iosensibles. 


(  loo  ) 

La  valeur  de  E  avoit  été  donnée  par  l'auteur  ,  dans  Tes  mémoires  de  l'académie 
des  Sciences  1786;  et  on  voit  dans  la  Connoissance  des  temps  de  l'an  9,  que 
cette  valeur  satisfait  avec  une  très-grande  précision  aux  obbervations.  La  voici 
ordonnée  suiviint  les  puissances  d'une  «fiiautté  / ,  qui  désifjne  le  nombre  de* 
siècles  écoules  depuis  le  cnu.mencement  de  1700,  et  qui  doit  être  prise  négative- 
ment ou  positivement  ,  selon  qu'elle  représente  des  temps  antérieurs  ou  posté- 
rieurs à  cett.i  éj)Oque  :  E=  11",  i35.  i^  +0",  o.'}3^j8.  /5  -+-  etc.  Les  denx  pre- 
miers termes  suffisent  pour  les  plus  anciennes  observations  ,  et  l'auteur  ne  voiB 
jusqu'à  pré'-ent  aucun  changement  à  fiiiire  à  celte  équation. 

Lorsque  l'équation  séculaire  de  la  lune  étoic  inconnue,  on  avoit  imaginé ,  pour 
l'expliquer»,  diverses  hypothèses  ,  telles  que  la  résistance  de  l'éther  et  la  trans- 
mission successive  de  la  gravité.  Le  citoy-'n  Laplace  termine  son  mémoire  par 
l'examen  de  l'influence  de  ces  causes  sur  les  mouvemens  de  la  lune,  et  fait  voir 
qu'en  accélérant  le  m.oyen  mouvement  elles  ne  produisent  aucune  altératioa 
s  nsible  dans  les  mouveinens  des  nœuds  et  de  l'apogée,  ce  qui  suffit  pour  les 
exclure,  puisque  le  ralentissement  de  cfs  mouvemens  est  bien  constaté  par  les 
obser\ations.  C'e>t  ainsi ,  ajoute-t-il  ,  que  les  phénomènes,  en  se  développant, 
nous  éclairent  sur  leurs  véritables  causes.  L^s  siècles  à  venir  feront  voir  avec 
plus  d'évidence  encore  les  inégalités  précédentes  et  leurs  rapports  avec  la  loi  de 
la  pesanteur. 

L'auteur  annonce  pour  un  mémoire  suivant  la  discussion  d'un  grand  nombre 
d'observations  anciennes  et  modernes  ,  qui  confirment  les  conséquences  utiles  et 
curieuses  qu'il  a  tirées  de  l'application  du  principe  de  la  pesanteur  universelle 
aux  mouvemens  des  planètes  ,  et  qui  doivent  introduire  des  corrections  impor- 
tantes dans  les  t£;bles.  Les  savantes  recherches  de  ce.  grand  géomètre  semblent 
enfin  avoir  établi  démonstraîivement  celte  vérité  ,  que  l'attraction  seule  est  suf- 
fisante pour  donner  .l'explication  et  la  mesure  de  tous  les  phénomènes  célestes, 
et  qu'ainsi  la  formule  générale  du  mouvement  renferme  réellement  toute  l'astro- 
nomie physique.  Newton  et  ses  premiers  successer.rs  ne  pouvoient  regarder 
cette  assertion  que  comme  très-probable  ,  et  le  citoyen  Laplace,  en  lui  donnant 
le  caractère  de  la  ccrtitudo,  s'ist  acquis  un  droit  immortel  au  souvenir  et  à  la 
reconnoifsance  de  la  pi  siérité. 

P.  S,  Le  citoyen  Laplace  a  publié  dans  le  volume  de  la  Connoissance  des 
temps  de  l'an  8 ,  qui  paroît  en  ce  moment  ,  le  mémoire  cité  au  commencement 
de  cette  notice,  avec  des  additions 'importantes.  11  y  a  klor.né  le  tableau  des 
éclipses  anciifnnes ,  calculées  par  le  citoA'cn  Eouvard,  astronome  de  l'observa- 
toire national,  qui  prouvent  incontestablement  l'existence  des  équations  séculaires 
du  mouvîrnient  <'e  la  lune  et  de  son  anom;die,  Li  nécessité  d'y  avoir  égard  et 
celle  d'accélérer  le  mouvement  de  l'anomalie  donnée  par  nos  tables.  Il  ne  ba- 
lance point  ù  proposer  aux  astronomes,  i".  d'accroître  d'environ  8'  et  demie  par 
siècle  le  moiuement  de  cette  anomalie  ,  qui  paroît  aro  r  été  bien  déterminée 
pour  le  commencement  de  1760  ,  par  les  observations  de  Bradley.  1°.  D  appli- 
quer à  ce  miuvement  une  équation  additive  égale  à  4^  dixièmes  de  celle  du 
mouveme-it  moyen. 

L'auteur  discute  ensuite  les  observations  d'Albatenius  ,  le  plus  célèbre  des  as- 
tronomes Arabes,  qui  corrigea  les  élémeas  des  tables  lunaires  de  Prtletuée.  Il 
y  trouve  une  nouvelle  coniirmaiion  de  la  valeur  qu'il  a  assignée  à  l'équation 
sécubiire  de  la  lune,  qui  se  trouve  ainsi  confirmée  par  les  époques  des  tables  de 
Piolouu^e  et  par  les  observations  d'Albatenius.  D'après  Ptolemée  ,  le  mouvement 
sérulaire  du  nœud  des  tables  actuelles  est  trop  tirand  d'environ  2'  2";  d'après 
Albatenius  l'excès  seroit  de  3'  20".  La  valeur  moyenne  entre  ces  deux  résultats 
est  d^  2'  5o" ,  dont  le  C.  Laplace  propose  de  diminuer  le  mouvement  séculaire  du 
nœud  de  nos  tables  lunaires. 


j 


(    101    ) 

L'examen  des  moiivemens  séculaires  des  tables  indiennrs  ,  rapporté  par  Le- 
gentil  i) ,  fait  penser  à  l'auteur  que  ces  tables  sont  n-.oins  anciennes  que  celles 
de  Ptoleniée  ,  ou  du  moins  qu'elles  ont  été  rectifiées  postérieurement,  au  siècle 
de  cet  astronome.  PR. 

CHIMIE    MINÉRALOGIQUE. 

Sur  la   dioptase ,  par    le  C.    Hauy. 

La  dioptase  regardée  par  Lametherie  comme  une  variété  de  l'émeraude ,  a  Soc.  Philom» 
présenté  au  citoyen  Haiiy  des  liii'férences  très-marquées  avec  celte  snljstance  , 
relativement  à  ses  caractères  physiques  et  géométriques.  La  pesanteur  spécilique 
est  3,3  autant  qu'il  a  pu  en  jut;er  d'après  la  petite  quantité  qu'il  a  soumise  à 
l'expérience.  Elle  a  la  propriété  conductrice  de  l'électricité  ,  et  ce  qui  est  remar- 
quable, elle  en  acquiert  une  résineuse  par  le  frottement,  mênie  sur  ses  faces 
f>ylies  ,  lorsqu'elle  est  isolée.  La  forme  primitive  est  un  rhomboïde  obtus  dans 
equel  le  rapport  entre  les  deux  diagonales  est  celui  de  v/jb  à  VTj ,  ce  qui  donne 
m''  pour  l'angle  placé  au  sommet  du  rhomboïde.  La  seule  forme  secondaire  que 
Ton  counoisse  est  un  doclécaëdre  que  l'on  peut  considérer  comme  un  prisme 
hexaèdre  régulier,  terminé  de  pnrt  et  d'autre  par  trois  rhombes ,  dont  l'angle 
au  sommet  est  de  gS**  22'.  Ce  dodécaèdre  résulte  de  deux  décroissemens  par  une 
rangée ,  l'un  sur  les  bords  inférieurs  du  noyau ,  l'autre  sur  ses  angles  latéraux. 
Le  aon)  de  dioptase  a  été  tiré  de  ce  que  les  joints  naturels  sont  visibles  à  tra- 
vers le  crystal ,  par  des  refleis  très-vifs  parallèles  aux  ai'êtes  du  sommet ,  lors- 
qu'on fait  mouvoir  ce  crystal  à  la  lumière.  H. 

Essai  sur  la  dioptase ,  par  le  C.  Vauquelin. 

1».  "Lfn  fragment  de  cette  pierre  exposé  au  feu  du  chalumeau  ,  prend  un© 
couleur  brune  marron ,  mais  donne  à  la  flamme  de  la  bougie  une  couleur  verte 
jaunîifre   comme  du  cuivre,   et  ne  su   fond  point. 

2".  Fondue  avec  du  borax  avec  la  partie  extérieure  de  la  flamme  dvi  chalu- 
meau, elle  lui  communique  une  couleur  verte;  avec  la  flamme  intérieure  le  glo- 
bule prend  une  couleur  brune  marron,  et  si  l'on  continue  long-temps  ,  la  perle  vi- 
tr,  use  perd  sa  couleur,  et  l'on  appereoit  un  bouton  métallique  d'un  rouge  de 
cuivre  se  précipiter  au   fond. 

3".  3  grains  et  demi  de  cette  pierre  réduite  etf  poudte  fine  se  sont  dissous 
avec  effervescence  dans  l'acide  nitrique ,  et  la  dissolution  a  pris  une  couleur 
bleue  assez  belle.  Pendant  l'évaporalion  de  cette  dissolution  il  s'est  précipité  une 
matière  blanche  ,  gélatineuse  ,  insoluble  dans  l'eau  ,  et  qui  lavée  et  séchée  pe- 
soit  •lin  grain.  Cette  matière  sèche,  étoit  rvide  sous  les  doigts  ,  se  dissolvoit  dans 
le  borax  sans  lui  commimiquer  de  couleur,  enfin  elle  présentoit  toutes  les  pro- 
priétés de  la   silice. 

40.  Une  lamo  de  fer  décapée  mise  dans  la  liqueur  de  laquelle  cette  silice  avoit 
été  séparée  ,  s'est  recouverte  en  peu  de  temps  d'une  follicule  de  cuivre  qui  pe- 
soit  environ  un  grain. 

5°.  On  a  précipité  le  fer  introduit  dans  la  liqueur  par  l'ammoniaque  ;  la  liqueur 
ainsi  dépouiiée  du  fer  a  été  mêlée  avec  du  carbonate  de  potasse,  et  on  a  ob- 
tenu à-peu  près  un  grain  et  quelque  chose  de  carbonate  de  chaux. 

D'après  Cvla ,  la  dioptase  seroit  composée,  1".  de  silice,  28,57;  2°.  de  cuivre 
exidé  ,  aS.Sy  ;   o'\   de    carbonate  de  chaux,  42,85;   — total,  97,99. 

Mais  il  faudroit  avoir  une  plus  grande  quantité  de  dioptase  pour  pouvoir  dé- 
terminer plus   exactement  les  rapports  de  ses  principes. 

(>)  Mémoires  Ue  l'Académie  des  Sciences ,   1792, 


(    102    ) 

[Analyse  de  ilt'vejscs  pierres   confondues  sous  le  nom  de  Zéolithe  , 
par  le  citoyen  Vauquelin. 

Soc.  PHiLOM.  Le  citoyen  Vauquelin  a  fait  l'analyse  comparative  de  deux  pierres  connues 
d  abord  sous  le  nom  oointiiun  d^j  Zcolitlies  ,  et  que  le  citoyen  Hauy  a  séparées  de- 
puis d'aprè>  leurs  caractères  physiques  et  kur  structure.  D'après  les  observations 
de  co  dernier ,  insérées  dans  le  a°.  14  du  journal  des  Mines,  page  86,  Tune  de 
ces  deux  substances,  que  Cronstedt  a  fait  connoitre  le  premier  sous  le  nom  da 
zéolithe,  et  à  laquelle  le  citoyen  Hauy  conserve  ce  nom  ,  cxistallise  ordinairemeut 
en  longs  pnsnies  quadrangulaires ,  terminés  par  des  j)yraniides  surbaissées  à  qualrij 
faces  ,  elle  a  pour  forme  primitive  un  prisme  droit ,  ('ont  la  base  est  un  quarré  ,  eC 
devient  électrique  par  la  chaleur.  L'eluctricilé  vitrée  ou  positive  est  à  lendroit 
du  sommet  pyramidal,  et  l'électricité  réineuse  ou  négative  est  à  l'extrémité 
opposée  du  piisine.  L'autre  substance,  que  le  citoyen  Hauy  désigne  sous  le  non» 
de  sùlbite .  a  un  certain  luisant  qui  tire  sur  celui  de  la  craie,  elle  cristallise  tantôt 
en  dodécaé(!ri;s  à  quatre  pans  ex.igones  avec  des  stimmots  à  quatre  parallélogrammes 
obliquangles,  tantôt  en  prismes  liexjëdres ,  dont  quatre  angles  solides  sont  rem- 
placés par  des  facettes  triangulaires  avec  des  hauteurs  Jifierentes.  La  forme  pri- 
mitive est  aussi  un  prisuie  droit  ;  mais  les  bases  sont  des  rectangles.  Cette  der- 
nière substance  ne  joiliit  pas  de  la  |>roi)riéié  de  devenir  électrique  par  la  chaleur 
seule.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  2,5oo. 

L'analyse  a  donné  au  citoyen  Vauquelin   le  résultat  suivant  : 
Zéolithe  ,  silice,  5o,24  ;  alumiue  ,  29,30;  chaux,  9  /^Çi;eei.\i,  10.  Total,  99.  Perte,  i.' 
Stilbite,  silice,  62  ;   alumine ,  17,6  ;  chaux,  7,0;  eau,    18.  Total,   97.  Perte,  3. 
La  suite  des  recherches  que.  le  citoyen  Vauquelin  a  faites  pour  déterminer  la 
nature  des  principes  constiuan-   de  ces  deux  pierres  ,  lui    a  jjrésenté    un  phéno- 
mène dont  il  ne  peut,  dit-il,  donner  encore  l'explication.   C'est   la  propriété  de 
verdir  le  syrop  de   violette    qu'ont  différentes  pierres  léduites   en  poudre  ,    soiC 
qu'elles  contiennent  ou  non  de  la  potasse.   Telles  sont  la  stilbite,   la  leucite,  la 
lopaze  de  Saxe  et  celle  du  Brésil ,  et  même  le  quartz  cristallisé. 

L'analyse  de  la  chiorite  verte  pulvérulente  lui  a  donné  pour  résultat  :  Silice  ,  26; 
alumiue,  18, 5o;  magnésie,  8;  o:iide  de  fer,  43;  muriatc  de  soude  ou  dépotasse  , 
2  ;  eau  ,  2.  —  Total ,  99, 5o. 

Ce  résultat  diffère  de  tous  ceux  qu'a  donné  jusqu'ici  l'analyse  des  chlorites  : 
le  citoyen  Vauquelin  pense  que  cette  différence  doit  [)lutùt  cire  attribuée  à  la 
nature  même  de  cette  terre  ï[ui  paroit  n'être  qu'un  mélange,  qu'aux  inexacti- 
tudes des  opéiations. 

Note  sur  la   terre  du  Bcril. 

Sac.  pniLOM.  Ii'identité  des  formes  et  des  autres  propriétés  physiques  du  béril  et  de  l'éme- 
raudo ,  a  fait  conjecturer  au  G.  Vauquelin  que  ces  deux  pierres  renfermoient  la 
nièuie  terre,  et  que  si  dans  l'analyse  de  l'émeraude  il  ne  l'avoit  pas  trouvée, 
c'est  qu'il  s'ottiit  contenté  d'obtenir  un  assez  grand  nombre  de  crist.iux  d'alua 
sans  eifamiuer  plus  soigneusement  l'eau-mère.  11  a  en  conséquence  repris  ce  tra- 
vail ,  et  il  s'est  convaincu  que  l'émeraude  contenoit  la  nouvelle  terre  qu'il  avoit 
décou'vei  te  dans  le  béril.  Une  analj'se  exacte  lui  prouvera  peut-être  que  ces  deux 
pierres  sont  de  même  nature  ,  et  que  la  partie  colorante  seulement  est  différente. 

ARTS     CHIMIQUES. 

Lloyen  de  fabriquer  une  corne  artificielle ,  par  le  C.  Rochon, 

Imstitut  nat.         ^-®  défaut  de  cornes,  pour  en  faire  les  fanaux  des  vaisseaux  ,   a  porté  le  C.  Ro- 
chon a  imaginer  lu  uioyca  suiraxit  qui  doQue  uue  âubstauce  peut-être  supérieurs 


(  io3  )  _ 
i  la  corne,  par  la  grandeur  des  pièces  que  Ion  peut  faire,  et  par  son  Incom- 
bustilité.  Oii  plonge  des  pièces  plus  ou  moins  grandes  et  bien  tonrlues  ,  de  gazes 
métalliques,  formées  de  ril  de  laiton,  dans  une  décoction  de  colle  de  poisson,  qui 
en  remplit  toutes  les  mailles  ,  et  qui  s'y  coagule  par  le  rélVoidissemenf.  On  les  y 
replonge  autant  de  fois  quM  le  'faut  pour  donner  à  la  lame  de  corne  l'épaisseur 
nécessaire  :  puis  on  la  vernit  ,  pour  empêcher  l'action  de  l'humidité.  La  trans- 
parence des  lames  que  l'on  obtient  par  ce  procédé  égale  celle  de  la  plus  belle 
corne  ,  et  on  n'en  eniploye  presque  plus  d'autre  dans  nos  arsenaux  maritimes. 
On  peut  suppléer  à  la  colle  de  poisso.i  du  commerce  ,  par  des  décoctions  d© 
toutes  les  membranes  du  corps  des  poissons.  C.  V. 

Manière  de  fabriquer  les  alcarrazas  ,  par  le   C.   L astérie. 

On  appelle  ainsi  en  Espagne  des  vases  de  terre  très-poreux,  destinés  à  faire  ra-  Soc.  Philom, 
fraîchir  l'eau  que  l'on  veut  boire  au  moyen  de  l'évaporation  continuelle  qui  a 
lieu  sur  toute  leur  surface.  Tous  les  ménages  de  Madrid  ont  de  ces  vases  qui 
portent  les  dilTérens  noms  de  jarras  ,  hodsas  et  cantaros  ,  selon  leur  grandeur. 
On  sait  qu'ils  ont  éié  introduit  dans  ce  pays  par  les  arabes,  et  qu'ils  sont  égale- 
ment en  usage  en  Syrie  ,  en  Perse  ,  à  la  Chine ,  en  Eaypte ,  etc.  Ceux  de  Madrid 
sont  f^iits  avec  une  terre  marneuse  prise  sur  les  bords  du  ruisseau  Tanusoro  , 
à  un  quart  de  lieue  de  la  ville  d Auduxar ,  dans  l'Andalousie.  Elle  contient ,  d'après 
une  analyse  que  le  C.  D,;rcet  vient  d'en  faire  ,  un  tiers  environ  de  terre  calcaire , 
un  d'alumine  ,  un  tiers  de  silex  ,  et  une  très-petite  portion  de  fer. 

Pour  faire  les  alcarrazas  ,  après  avoir  fait  sécher  la  terre  ,  on  la  divise  en  petits 
morceaux  de  la  grosseur  d'une  noix  qu'on  répand  dans  un  bassin  ou  envier;  on 
la  recouvre  d'eau  ,  et  oq  la  laisse  détremper  pendant  douze  heures  :  on  la  pétrit 
ensuite.  Lorsqu'elle  a  été  bien  divisée  ,  on  l'étalé  en  couche  de  l'épaisseur  de  six 
doigts  sur  un  emplacement  uni  recouvert  en  brique  sur  lequel  on  a  répandu  ua 
peu  de  cendre  tamisée.  On  la  laisse  dans  ce  lieu  jusqu'à  ce  qu'il  se  soit  formé 
des  retraits  ;  on  en  détache  la  cendre  et  la  transportant  dans  un  lieu  carrelé  et 
propre,  on  mêle  à  cette  terre  à  peu-près  la  vingtième  partie  de  son  poids  de  sel 
marin,  si  on  doit  en  faire  des  jarres,  et  la  quarantième  seulement  lorsqu'elle  est 
destinée  pour  des  vases  d'une  plus  petite  capacité.  On  pétrit  de  nouveau  ce  mé- 
lange avec  les  pieds  ,  et  on  la  met  sur  le  tour  après  avoir  eu  soin  d'ôter  toutes 
les  pailles  ou  petites  pierres  qui  pourroient  y  rester.  Ces  vases  sont  mis  alors  dans 
des  fours  de  potier  ,  mais  on  ne  leur  donne  qu'une  demi  cuisson.  C'est  à  cela  et 
au  sel  marin  qn'on  y  ajoute,  qu'ils  doivent  leur  porosité;  car  on  fait  avec  cetto 
même  terre  des  poteries  ordinaires  ,  en  n'y  ajoutant  point  de  sel ,  et  la  faisant 
cuire  davantage. 

On  fait,  dans  lEstramadure  ,  a  un  lieu  nommé  Salvatierra ,  des  vases  rouges 
appelés  hacnros  ,  qui  servent  aussi  à  rafraîchir  l'eau  ,  à  laquelle  ils  coriimutiijnent 
un  goût  argilleux  désagréable,  mais  cependant  recherché  des  femmes  de  Madrid. 
Les  filles  ont  un  goût  particulier  [)nur  cette  espèce  ne  poterie,  et  en  mangent 
lorsqu'elles  ont  l,:s  pâles  couleurs.  Des  vases  à  peu-près  semblables  servent  dans 
le  Portugal  à  humecter  le  tabac.  On  les  plonge  pour  cela  dans  l'eau  ,  après  les 
avoir  rt;mpii  de  cette  poudre.  A.  B. 

AGRICULTURE. 

Nofe  .sur  une  nouvelle  méthode  de  culture  en  usage  dans  le  Hohtei'n  , 
le  Mecklenihoui ii,  ,  le  Laueniourg^,  etc.  par  le  citoyen  C.  Cocql'ebert. 

Cette  méthode  de  culture  est  connue  sous  le  nom  générique  de  ciiUiire  par 
enclos.  L'auteur  l'a.  vu  pratiquer  avec  succès  dans  le   Holstein  ,  près  du  lac  de 


(  ïo4  ) 

Plaen  ,  dans  un  terrein  de  1700  tonnes  (1)  de  superficie  ;  savoir  i3o5  en  terrei 
labourables,  204  en  prairies,  145  en  bois.  Les  fermiers  de  ce  pays  ne  paient 
leurs  pro]3riéraii'es  que  par  leur  travail  et  non  en  argent.  La  partie  de  terre  coa« 
cédée}  our  que  le  reste  soit  cultivé  et  qui  représente  les  frais  de  culture,  s'élève 
presque  lu  ni<jiiié  du  tout.  La  portiou  cultivée  pour  le  compte  du  propriétaire, 
est  divisée  en  onze  parties  égales,  entourrées  chacune  dune  haie  vive  de  noise- 
tiers ,  et  d'un  fossé  qu'on  récure  tous  les  onze  ans,  en  même-temps  qu'on  récèpa 
les  haies.  Le  système  de  culture  que  nous  faisons  connoître ,  a  pris  son  nom  de 
ce  ger.re  de  clôtures. 

De  ces  onz«  enclos,  cinq  sont  toujours  cultivés  en  céréales  ;  cinq  autres  abaa> 
donnés  aux  plantes  spontanées  qui  les  couvrent  et  servent  du  pâtures  ;  enfin  , 
lin  autre  reçoit  les  préparations  nécessaires  pour  être  mis  en  culture.  Chacua 
des  enclos  passe  successivement  par  ces  difff'rons  états.  Celui  dont  les  jachère* 
ont  été  levées,  porte  l'année  suivante  du  sarrazin,  sans  aucun  engrais.  Ou  le  fume 
ensuite  et  on  y  sème  du  seigle,  qui  se  recueille  la  seconde  annf^e.  La  troisième ,  il 
donne  de  l'avoine;  la  quatiiènie,  encore  du  seigle;  et  la  cinquième,  une  seconda 
récolte  d'avoine  :  le  tout  sans  nouvel  engrais.  Ces  cinq  années  expirées  ,  on 
laisse  veuir  les  herbes  spontanées. 

La  terre  cultivée  d'après  ce  procédé  nourrit  i3o  vaches,  et  le  beurre  est  à- 
peu-près  la  moitié  de  son  produit.  Quelques  propriétaires  louent,  moyennant 
une  rétri'iution  annuelle  ,  les  vaches  et  les  pâturages  à  des  fermiers  qui  se  livrent 
particulièrement  à  c  eîte  industrie. 

Ce  système  de  culture  ne  peut  convenir ,  sans  doute ,  que  dans  un  pays  cii 
la  population  est  peu  nombreuse,  où  le  climat  favorise  la  production  spontanés 
des  graminées;  enfin  où  le  beurre  trouve  un  débit  facile,  et  forme  un  des  objets 
principaux  de  l'économie  rurale.  Il  jouit  en  Allemagne  d'une  certaine  réputation. 

Le  citoyen  Coquebert  ne  rapporte  cet  exemple  que  pour  contribuer  à  una 
coll(!ction  de  descriptions  de  cultures  locales  ,  qu'il  croit  fort  utile  de  former, 
et  à  laquelle  il  invite  les  amateurs  de  l'agriculture  à  concourir.  Il  pense  qu9 
cette  collection  auroit  entr'autreS  utilités,  celle  de  conduire  à  une  bonne  clas- 
sification des  différentes  méthodes  de  culture  ,  ce  qui  procureroit  l'avantage  de 
les  dési"ner  par  un  nom  propre,  simple  et  concis,  au  lieu  que  les  voyageurs, 
au  défaut  d'une  classification  semblable,  sont  obligés,  pour  donner  liJée  des 
pratiques  locales,  de  recourir  à  de  langues  définitions. 

OUVRAGES      NOUVEAUX. 
Mémoires  de  la  Société  Médicale  d' Emulation ,  séante  à  l'Ecole  de 

Médecine  de  Paris;  un  gros  vol.   i/i-8".  à  Paris  ,  chez  Maïadan,   rue 

du  Cimetière  Si-André-des-Arts. 

Les  Méirioires  publiés  dans  cette  collection  sont  rangés  sous  cinq  sections  prinr 
cipales.  Ils  ont  pour  objet  la  n)ér:lecine  théorique  et  pr.itique  ,  la  chirurgie  ,  la 
thérapeiitiîiqu'î  et  la  matière  médicale  ,  la  physiologie  ,  etc.  Leur  en^enlble  offre 
l'exposé  des  progrès  qu'ont  faits  depuis  quelques  annf  es  les  diflérentes  branches 
de  l'art  de  guérir.  La  société  médicale  dénnilation  se  propose  de  publier  chaqua 
annt^e  le  résultat  de  ses  travaux  et  de  ses  recherches.  Le  volume  que  nous  un- 
nonr.ons  auî-oit  paru  dans  les  prenu'ers  jours  de  vendémiaire  dernier,  si  des 
ciroiistances  parricidières  n'en  avoient  ratardé  fimpreision. 

(1)  La  lonne  est  une  surface  de  5ao  vprj;fs  qiisnùes ,  la  veige  Je  itJ  pieds  de  Hambourg ,  ce  (jui  cor- 
respond à   environ  76   ares  de  noue  îiouvoile  mesure. 

Errata  du  ]S^.°  12. 
Png<i  90,   lî^ne  is  ,  suc  de  la  végétation  ,  lisez  sucre. 
l'aQû  94,  Ujie  41 ,  ayec  le  phosphore,  Usez  avec  l'acide  phosphorique. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA  SOCIÉTÉ   PHILOMATHIQUE. 

PARIS.    Floréal,  an  G  de  la  Républltjuc. 


1^0.    i4. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Notice  sur  la   Rcticulan'a  Rosea  ,  par  le  C.  Decandolle. 

V_jETTE  plante  croît  au  mois  de  prairial  sur  les  vieux  troncs  coupés  et  humides ,    g^^    PHitOM.- 

sur-tout  après  les  pluie  .    Elle  est  d'un   rose   vif,   d'une  forme  arrondie  un  peu 

irrégulière  ,  comme  on  pt-ut  le  voir  dans  la/îg.  8  ,  A.  Dans  les  jir.niiers  tenis,  elle 

présente  de  petits  niammelons  irréguliers  {/ig.  C)  qui  se  réimissimt  peu  à  peu  en 

un  seul  massif  d'une  pulpe  rougeâtre  enveloj  pée  dans  un  filet  blanc  dont  les  fils 

sont  visibles  à  l'œil  niid;  ce  filet  se  rasseuible  en-dessous  ,  et  ses  lambeaux  réunis 

forment  le  pédicule  qui  s'insère  dans  les  fentes  du  bois  {J:g.  B  ).   Je  ne  pourrois 

pas  donner  une  i<iée  [)lus  juste  de  l'ajjparence  et  de  la  consistance  de  cette  plante  , 

dit  l'Auteur,  qu'en  la  comparant  à  un  morceau  de  gla'ce    aux   fraiics ,  enveloppé 

dans  de  la  dentelle.   La  pulpe  suinte  au  travers  du   réseau. 

On  reconnoît  facilement  à  cette  description  succinte  que  cette  plante  est  une 
Reticularia  de  Bulli.ird  ,  et  on  peut  la  nommer,  d'après  sa  couleur,  Bcticiilaria 
rosca  ;  elle  diffère  des  six.  autres  espèces  connues  par  la  couleur  et  la  saison  oiî 
on  la  trouve. 

Le  C.  Decandolle  ajoute  à  cette  description  quelques  observations  qu'il  a  faites 
sur  une  excroissance  qui  sort  dts  bûches  de  hêtre  coupées  et  entassées  à  l'air  ,  mais 
à  l'abri  de  la  pluie.  On  voit  sortir  de  l'écorne  à  divers  is  places  ,  et  quelquefois  dans  la 
longueur  entière  de  la  bûche,  des  productions  de  couleur  orangée  ,  sèches, floxibles  , 
et  qui  ressemblent  à  de  la  gomme,  qui  croissent  «t  s'amincissent  en  se  recour- 
bant. Le  citoyen  Decandolle  prouve  que  cette  matière  n'est  pont  u:ie  plante  cryp- 
togame par  les  expériences  suivantes,  .'^ous  l'eau  ,  elle  no  donne  aucunes  bulles 
d'air  ,  mais  se  fond  en  mucilage  :  elle  n'augmente  que  dans  une  seule  dimension  ; 
elle  est  un  peu  amère  ;  sa  partie  cokyar.te  e>t  dissoluble  dans  l'alcool.  Les  bûches 
qui  laissent  suinter  cette  substance,  en  donnent  beaucoup  plus  dans  un  lieu  humide 
que  dans  un  lieu  sec.  D'après  ces  expériences  ,  l'auteur  regarde  cette  .substance 
comme  une  gonnne  colorée  par  une  matière  résineuse,  et  que  l'humidiié  fait  sortir 
du  bois  par  pression  ,  en  dilatant  ses  fibres.  Le  G.  Fourcroy  a  fait  sur  cette  nièi.-ie 
substance  quelques  expériences  qu'il  n'a  pas  publiées  ,  mais  qui  lui  avoient  fait 
prendre  sur  elle  une  opinion  semblable. 

A.  B. 

Extrait  d'un  Mémoire  sur  les  Tourmalines  Manches  du  SùGothard  ^ 
par  le  C.    Dolomieu. 

Ces  tourmalines  ont  d'abord  été  données  sous  le  nom  de  bériî;  mais  leur  forme    Ihstitut  haI* 
et  leur   électricité  ont  prouvé  au   C.    Dolon)ieu  que  cétoient  di^  lérirabîes    lour- 
malines  ;  il  en  a\  oit  déjà  trouvé  do  moit  é  noires  ,  et  moitié  incclores  dans  les  mêmes 
granits  de  l'iJe  dEUie  ,  on  il  nvoit  aussi  rencontré  dts  l'mcraudes  incolores. 

Les  tourmalines  du  St  Githa^d  sont  ou  incoiores  et  Iran  ])arentes  ,  ou  blanches 
et  opaques.  Quelques-unes  oiit  nue  légère  ttiuie  verdâlre.  Elles  sont  sous  la  forme 
2^  Année.  N».  II.  O 


(  io6  ) 
d'nn  prisme  ennéarlre  terminé  d'un  cûté  par  une  pyramide  triëdre  ,  et  de  l'autre  par 
'  une  pyramide  liéxitdre.  C'est  la  variété  nommée  isogone  par  le  C.  Hai'iy.  Ces  prisaies 

ont  depuis  3  jusqu'à  i3  millimètres  (  i  ligne  à  6  lignes  ).  On  les  trouve  dans  la  roche 
caicaire  dite  Dolomic ,  avec  du  mica  blanc-jaundre.  Le  sommet  hexaèdre  est 
ordinairement  peu  prononcé.  Ce  même  naturaliste  cite  dans  ce  mémoire  un  py- 
roxène  verd-OLScur  qu'd  a  rencontré  dans  une  rfiche  iaternié'iia;re  entre  le  petit 
silex  et  le  trapp  de  la  vallée  de  Batège,  au  dessus  de  Gèdre  ,  dans  les  Pyrénées.  Ce 
qui  prouve  que  cette  pierre  n'appartient  pas  exclusivement  aux  volcans  comme 
on  lavoit  cru.  A.  B. 

Mémoire  sur  un  nouveau  Baromètre  au  moyen  duquel  on  mesure 
l'niniàdlatement  les  cliangeinens  de  densité  do  l'air  par,  le  poids  du. 
mercure  ,  par  le  citoyen  Conté. 

Institut  nat.  Le  C.  Conté  ,  directeur  de  l'école  aérostatique  établie  à  Meudon  ,  s'est  occupé 
depuis  long-temps  di"s  moyens  de  construire  un  baromètre  plus  portatif  et  plus 
sensible  que  ceux  dont  on  a  fait  usage  jusqu'à  ce  jour.  Il  décrit  dans  son  mé- 
moireles  divers  iustriimens  qu'il  a  conçus  et  exécutés  successivement,  avant  d'arriver 
à  celui  qu'il  présente  à  l'Institut.  La  forme  du  premier  de  ces  inslrumens  est  i 
peu-près  celle  d'une  montre  ;  on  en  voit  le  dessin  dans  la  ligure  g''.  ABC  est 
une  calotte  très-solide,  de  fer  ou  de  cuivre,  sur  les  bords  de  laquelle  s'appliquent 
exactement  ceux  d'une  autre  calotte  d'acier  A  F  C,  mince  et  flexible.  Celle-ci  s'appuie 
contre  le  fonds  de  la  première,  au  moyen  de  ressorts  R  .  R.  La  queue  CD  ren- 
ferme un  canal  qui  fait  communiquer  la  capacité  ABC  F  avec  l'air  extérieur, 
et  qui  peut  être  fermé  hermétiquement  par  un  bouchon. 

Au-dessous  delà  calotte  AFC  est  placé  un  cadran  ,  percé  dans  son  milieu  par 
un  canon  HI  portant  une  aiguille  HG  :  le  tout  est  recouvert  d'un  verre  concave. 

On  conçoit  que  si  l'on  fait  le  vide  dans  l'espace  ABCF,  la  calotte  AFC  se 
trouvant  chargée  de  tout  le  poids  de  latmosphere  ,  rentrera  sur  elle-même  ,  et 
comprimera  les  ressorts  R  ,  qui  la  soutiennent,  et  elle  se  relèvera  lorsque  la  pression 
diminuera.  Par  un  mécanisme  très-simple  placé  dans  le  canon  HI,  le  mouvement 
de  la  plaque  AFC  se  communique  à  l'aiguille  HG,  qui  indique,  par  les  arcs  qu'elle 
parcourt,  les  variations  de  la  pesanteur  de  l'air. 

Cet  instrument ,  que  l'on  pourroit  porter  dans  la  poche  ,  ne  satisfit  point  le 
C.  Conté ,  qui  le  trouvant  trop  sensible  au  changement  de  température ,  imagina 
d'appliquer  à  son  objet  le  ralleutissement  qu'éprouve  l'écoulement  des  fluides  par 
un  orifice  ouvert  dans  le  vide  ,  lorsque  le  poids  de  l'air  qui  presse  leur  sur- 
face supérieure  vient  à  diminuer.  Pour  cela  il  prit  un  tube  assez  large  ,  commu- 
niquant avec  l'air  extérieur  en  N  {t'ig-  lo)  par  un  robinet.  Il  plaça  dans  l'in- 
térieur un  second  robinet  GF  engagé  dans  un  cylindre  massif  PKLQ,  contre 
la  surface  inférieure  duqel  s'appliquait  exactement  le  piston  I  K.  Lorsqu'en  abais- 
sant ce  piston,  il  s'étoit  procuré  un  espace  vide  ICLIH,  il  tournait  le  robinet 
F  G,  de  manière  à  ouvrir  la  communication  entre  cet  espace  et  la  partie  supérieure 
du  tube  ,  et  il  mesuroit  ensuite  la  durée  de  l'écoult  nient  du  liquide.  En  faisant 
cette  expérience,  au  niveau  de  la  Seine,  et  sur  la  terrasse  du  château  de  Meudon, 
il  obtint  une  différence  de  g  secondes  de  temps  dans  la  durée  des  deux  écouleniens  , 
pour  un  changement  de  hauteur  qui  ne  faisoit  descendre  le  baromètre  que  de 
5  lignes. 

Ce  second  instrument  fut  encore  rejette  par  le  C.  Conté,  comme  trop  sensible 
aux  varia,tions  de  la  chaleur;  mais  néanmoins  il  pense  avec  rai-on  que  les  expé- 
riences auxquelles  il  est  propre  soroient  tiès  utiles  au  piO;  rès  de  la  physique.  La 
figure  1  1  représente  un  coupe  longitudinale,  du  dernier  instrument  auquel  le  C. 
Conté  s'est  arrêté ,  qu'il  a  exécuté  iui-im'me  conmie  les  prérédens  :  mais  qu'il  n'a 
point  dessiné.  Elle  a  été  gravée  d'après  un  croquis  fait  de  mémoire ,  et  sur  lequel 


(  107  ) 
îl  n'a  pas  été  possible  fîe  marquer  tons  les  détails  de  construction   qui  facilitent 
l'usage  de    ce  nouveau  baroniètre  ,    et  assurent  l'exaciitudo  de  si;s  nisultats;  mais 
qui  suffira  pour  en  dire  conaoître  le  principe,  et  mettre  un  artiste  iutellig  nt  en 
état  de  le  construire. 

Le  corps  de  cet  instrument  est  un  tube  de  fer  très -exactement  calibré,  dans 
un  espace  A  B  C  D  suffisant  pour  répondre  aux  plus  £;randes  différences  de  ni- 
veau que  l'on  se  propose  de  niesurir.  Dans  le  molèle  préseiité  à  l'Institut,  A  D 
est  de  8  pouces;  la  largeur  A  B  de  18  lignes  intérieurement.  Au-dessous  de 
C  D  le  tube  se  rétrécit,  entre  en  E  F  dans  un  autre  tube  terminé  par  une 
boîte  E  F  (j  H  ,  et  en  I  K  dans  une  seconde  boîte  intérieure  à  la  première  ,  percée 
cylindriquement  jusqu'en  P  L  ,  et  formant  un  cône  tronqué  depuis  PL  [usqu'à  sa 
base  MN.  Elle  reçoit  dans  cet  espace  un  bouchon  LMNP  de  nirme  forme,  et 
creusé  aussi  en  cône  dans  sa  partie  supérieure  ,  pour  emboîter  exactement  la 
partie  inférieure  du  tube  A  B  C  D.  Une  vis  latérale  X  ,  dont  le  bout  est  conique  , 
s'introduit  dans  une  gorge  ,  et  poussant  le  bouchon  comme  le  feroit  un  coin  , 
l'approche  par  degrés  insensibles  de  l'orifice  du  tube  intérieur.  On  voit  en  O 
un  canal  percé  dans  l'épaisseur  du  bouchon  L  INI  N  P ,  et  qui,  faisant  commu- 
niquer le  tube  ABCD  avec  un  caual  recourbé  Q,  percé  dans  le  parois  de  lit 
boîte  K  M  N  I  ,  forme  un  syphon  ouvert  dans  la  capacité  de  la  boîte  exté- 
rieure; celle-ci  communique  avec  l'air  atmosphérique,  au  moyen  d'un  canal  pra- 
tiqué dans  le  bouchon  V,  canal  qui  se  trouve  fermé  lorsqu'on  enfonce  toutà-faic 
le  bouchon  dans  la  paroi  (*). 

Pour  remplir  l'instrument ,  on  le  renverse  ,  on  ferme  le  bouchon  V ,  et  on  ôfe 
le  bouchon  LMNP;  on  verse  ensuite  du  mercure,  de  manière  que  le  tube 
ABCD,  la  cavité  LMNP,  et  celle  de  la  boîte  extérieure,  en  soient  remplis 
jusqu'au  niveau  de  M  N.  Pour  faciliter  la  sortie  de  l'air  contenu  dans  ce  fluide, 
on  fait  le  vide  au-dessus  de  M  N  par  le  moyen  du  piston  T  U  ,  qui  ferme  exac- 
tement la  boîte  EFGH;  on  introduit  ensuite  le  bouchon  LMNP,  on  remeC 
l'instrument  dans  sa  première  situation  ,  et  dès  qu'on  rouvre  la  communication 
avec  l'air  extérieur  ,  par  le  bouchon  V,  le  mercure  descend  dans  le  tube  ABCD 
et  se  répand  dans  la  boîte  EFGH,  Jusqu'à  ce  qu'il  ait  atteint  le  niveau  où  il 
doit  se  soutenir.  On  peut  arrêter  l'expérience  h  ce  point,  en  tournant  le  bouchon 
LMNP,  pour  que  le  canal  O  ne  réponde  plus  au  canal  Q ,  ce  qui  ferme  le  tube 
ABCD.  Pour  exécuter  ce  mouvement ,  on  se  sert  de  la  tige  R  S  ,  qui  se  dé.  aga 
du  piston  TU,  et  porte  à  son  extrémité  R  un  tourne-vis  qui  s'introduit  dans  la 
fente  qu'on  voit  à  la  base  du  bouchon  LMNP.  Cela  fait,  on  peut  détacher  la 
boîte  EFGH  de  liusiruiuent ,  et  la  peser  pour  constater  la  quantité  de  mercure 
qu'elle  contient. 

Maintenant  il  est  facile  de  voir  que  si  l'on  porte  l'instrument  que  nous  venons 
de  décrire  ,  dans  un  lieu  plus  élevé  que  celui  où  il  a  été  rempli  ,  l'abaiss^-iuent 
du  niveau  du  mercure  dans  le  tul;e  ABC  D  ,  fera  sortir  de  l'oritice  O  une 
quantité  de  ce  fluide  d'utant  plus  jurande  que  la  .«eclion  AB  est  ]>lus  birr^e ,  et 
que  cette  quantité  se  connaîtra  en  ptsantde  nou\eau  la  boîte  E  F  (j  H.  La  sen- 
sibilité de  cet  instrument  est  telle  ,  que  lorsqu'après  l'avoir  rempli  sur  la  jilace 
de  la  ci-devant  église  Notre-Dame,  on  l'a  porté  sur  l'une  des  tours,  élevée 
de  204  pieds,  il  en  est  sorti  1877  grains  de  mercure,  ce  qui  répond  à  environ 
g  pouces  par  pied. 

Le  C.  Conté  avoit  donné  d'abord  à  son  instrument  une  forme,  au  moyen  do 
laquelle  il  ser\oit  lui-même  de  balance;  mais  comme  elle  auroit  exigé  dans  1<î 
calcul  des  observations  ,  des  réductions  assez  délicates  ,  il  a  Jugé  à  propos  de 
l'abandonner.  L.  C. 

(*)  On  voit  aisénirnt  ijuc  la  boîie  EFGH  doii  être  fermée  d.ins  su  p.-iriie  inlérieure  [  ar  uup  virole  destinée 
i  leienir  le  piston  T  U  ,  qui  forme  à  cette  boite  un  fond  mobile  1  et  qu'il  faut  supposer  enlevé  dans  l'ope- 
ïaiion  qu'oa  va  décrire. 


(  io8  ) 

MÉCANIQUE. 

Sur  le  nouveau  Balancier  du  citoyen  MoNTtJ. 

Institut  nat.  ^^  cîloyen  Montu  s'est  proposé  de  doubler  les  effets  du  balancier  ordinaire  et 
de  couper,  frapper  et  cordoaner  la  moiinoie  par  une  seule  opération.  —  i°.  Sa 
machine  offre  deux  équipages  qui  sont  soumis  à  un  Hiême  moteur,  et  dont  toutes 
les  parties  qui  opèrent  sont  dans  une  situation  horizontale  ,  ainsi  la  vis  qui  est 
double  est  dans  cette  position;  elle  porte  à  sa  tête  les  deux  bras  du  balancier, 
mus  chacun  par  4  hommes;  et  comme  les  pas  des  deux  portions  de  cette  vis 
sont  dans  le  mèine  sens ,  lorsqu'un  des  bra^  s'abaisse  et  qu'une  portion  de  vis 
s'avance,  l'autre  portion  qui  correspond  à  l'équipage  oppo  é,  se  retire  et  réci- 
proquement. —  2°.  Pour  frapper  les  pièces  ,  le  citoyen  Montu  emploie  deux  coins 
comme  dans  le  balancier  ordinaire.  L'un  immobile  ,  est  placé  au  milieu  d'une 
boîte,  et  maintenu  par  des  vis  dans  nne  situation  constante  ;  l'autre  se  nreut  sous 
les  vis  de  pression  par  l'effet  du  balancier,  mais  il  est  totalement  détaché  de  cette  vis  , 
et  fait  partie  d'un  cylindre  ou  régulateur  renfermé  dans  une  boîte  quarrée  fixée 
au  châssis  de  la  machine  ,  et  qui  a  ses  faces  supérieures  et  inférieures  fermées 
chacune  par  deux  lames  de  cuivre,  laisant  entr  elles  un  intervalle  pour  le  pas- 
sage des  ailes  du  régulateur ,  et  pouvant  se  rapprocher  à  l'aide  de  deux  goupilles 
en  forme  de  coins  ,  autant  qu'il  est  nécessaire  et  à  mesure  qu'elles  s'usent.  Par 
ces  moyens  ,  le  coin  mobile  et  le  régulateur  se  meuvent  horizontalement  avec 
la  plus  grande  précision  ,  sans  tourner  et  sans  varier.  —  3°.  Pour  opérer  le  cor- 
donnage  tur  la  tranche  des  pièces  ,  l'auteur  a  placé  autour  du  coin  mobile  un 
assemblage  de  4  pièces  circulaires  ,  et  une  boîte  ronde  garnie  de  8  vis.  Les  4 
pièces  circulaire'.,  gravées  en  creux,  se  tiennent  écartées  par  autant  de  ressorts, 
et  offrent  à  lextérieur  des  plans  inclinés.  —  La  boîte  au  8  vis  correspond  ,  au 
moyen  de  4  colonnes,  à  une  rondelle  fixée  à  la  vis  (de  pression)  par  un  collier. 
—  Lorsque  cette  vis  joue  et  s'avance  pour  frapper  la  pièce,  elle  pousse  la  boîte 
aux  8  vis  sur  les  plahs  inclinés  des  4  portions  circulaires,  ce  qui  .les  comprime, 
et  la  pièce  est  ainsi  cordonnée  avec  régularité  en  même-temps  qu'elle  est  frappée. 
4"-  \jC  découpage  doit  précéder  les  deux  opérations  du  cordonnage  et  au  Jiapper, 
Le  découpoir  du  citoyen  Montu  est  attaché  au  -  devant  de  la  boîte  du  cordon- 
nage.  Il  est  composé  de  a  lames  découpées  de  manière  à  admettre  les  a.  coins, 
et  dont  l'une  est  disposée  pour  couper.  Entre  ces  deux  lames  est  une  coidisse 
par  laquelle  on  peut  introduire  la  lame  qui  a  passé  au  laminoir.  Le  coin  qui 
est  fi\e  ,  sert  d'aboid  de  point  d'appui  latéral  à  cette  lame  placée  dans  le  décou- 
poir :  puis  le  coin  mobile  qui  s'avance  contre  elle  ,  lorsqu'il  reçoit  le  coup  de  la 
vis  (de  pression),  fait  qu'elle  est  tout  à-la-fois  découpée,  frappée  et  cordonnée  ; 
car  le  découpoir  rentrant  dans  la  tête  du  coin  fixe  ,  la  pièce  découpée  se  trouve 
aussitôt  entre  les  deux  coins  et  au  milieu  des  4  portions  circulaires  du  cordon- 
nage.  —  5".  Le  citoyen  Montu  Siichant  qu'il  ne  pourra  conserver  l'opération  du 
découpage,  lorsqu'il  fabriquera  des  pièces  d'or  et  d'argent ,  qu'il  faut  peser  après 
le  découpage  ,  est  disposé  à  consacrer  des  équipages  entiers  au  découpage.  Dans 
ce  cas,  l'auteiir  place  au-descus  des  coins,  au  lieu  du  découpoir  qu'il  supprime, 
une  coulisse  inclinée  ,  par  laquelle  un  ouvrier  fait  glisser  les  pièces  découpées  et 
pesées.  Celles-ci  parvenues  à  l'extrémité  de  la  coulisse  ,  se  redressent  au  moyen 
d'une  valvule  mobile  ,  et  descendent  successivement  dans  une  trémie  qui  est 
attachée  à  la  boîte  du  cordonnage  ,  et  peut  embrasser  le  coin  immobile.  La  pièce 
la  plus  avancée  dans  la  trémie  ,  est  soutenue  d'abord  sur  la  tête  du  coin  immo- 
bile ,  mais  lors  de  la  retraite  de  !a  vis  à  laquelle  tient  la  boîte  du  cordonnage  et 
la  trémie,  elle  tombe  dans  la  partie  inférieure  ,  et  sitôt  que  la  vis  revient  ,  la 
trémie  rentrant  dans  la  tête  du  coin  immobile ,  abandonne  la  pièce  entre  les  deux 
coins.  —  Avaniages  principaux.  Ls  balancitr  placé  au  milieu  de  la  longueur  de 


(  ï09  ) 
la  double  vîs ,  n'essuyera  aucun  balotiage.  — La  vis  se^parée  des  coins,  donne  plu4 
de  netteré  dans  le  frapper.  —  Les  pièces  sont  découpées  sans  être  déformées.  — 
La  coulisse  et  la  trémie  ne  laissent  courir  aucun  danger  à  celui  pose  les  pièces. 
—  Le  cordon  ne  peut  plus  se  contrefaire  (à  l'aide  d'une  roulette)  sur  des  pièces 
rognées.  —  On  peut  enfin  avec  la  nouvelle  niaciiinc  d(;couper  ,  frapper  et  cor- 
donner  plus  de  pièces  qu'on  ne  peut  en  frapper  avec  le  balancier  ordmaire.        B. 

CHIMIE. 

Notice  sur  un  acide  retire  des  suhstajices  animales ,  et  nommé  acide 
zoonicjue ,    par  le  C.    Berthollet. 

On  a  cru  jusqu'à  présent  que  le  liquide  produit  dans  la  distillation  des  substances  t 
animales  ne  contenoit  que  du  carbonate  d'ammoniaque  et  une  huile.  Le  C.  Ber- 
thollet y  a  découvert  un  acide  nouveau  auquel  il  donne  le  nom  d'acide  zoonique. 

Pour  se  le  pi'ocurer  ,  il  sépare  d'abord  l'huile  qui  se  trouve  avec  le  liquide 
aqueux.  Il  fuit  bouillir  ce  dernier  pour  dégager  le  carbonate  d'ammoniaque.  Il 
ajoute  ensuite  un  peu  de  chaux  ,  et  il  chauffe  de  nouveau  pour  se  débarrasser  en- 
tièrement de  l'ammoniaque  ;  il  fdtre  alors  ,  et  la  liqueur  contient  le  zoonate  de 
chaux  ,  avec  un  peu  de  chaux  qu'il  précipite  par  l'acide  carbonique.  11  met  ensuite 
la  dissolution  de  zoonate  calcaire  bien  rapprochée  dans  une  cornue  tubulée  ,  et 
il  verse  par-desfus  de  l'acide  phosphorique.  Par  la  chaleur  de  l'ébullition,  l'acide 
zoonique  se  dégage,  et  on  le  recueille  tout  entier  dans  le  premier  flacon,  h  l'excep- 
tion d'une  portion  qui  se  décompose.  Le  mélange  devient  brun  sur  la  fin  de  l'opé- 
ration ,  et  l'auteur  en  conclud  que  cet  acide  contient  du  carbone. 

L'acide  zoonique  a  une  odeur  assez  semblable  à  celle  de  la  chair  fortement  ris* 
solée  ;  sa  saveur  est  austère.  Il  rougit  le  papier  teint  avec  le  tournesol.  11  fait 
effervescence  avec  les  carbonates.  Il  ne  paroît  pas  former  avec  les  bases  terreuses 
et  alkalines  de  sels  cristallisables.  Il  donne  un  précipité  blanc  dans  la  dissolution 
d'acétite  de  mercure  et  de  nitrate  de  plomb.  Il  n'agit  sur  le  nitrate  d'argent  que 
par  affi' ité  complexe;  le  précipité  brunit  avec  le  temps,  d'oii  le  C.  Berthollet 
conrlud  que  facide  zoonique  contient  de  l'hydrogène  qui  réagit  à  la  longue  sur 
l'oxigèci;  de  l'oxide   d'argent. 

Le  zoonate  de  potasse  calciné  n'a  point  formé  de  prussiate  de  fer  avec  une 
dissolution  de  ce  métal. 

Dé  la  chair  que  le  C.  Berthollet  tenoit  depuis  quinze  ans  en  pjitréfaction  ,  lui 
a  fourni  un  liquide  acide  qui  contenoit  un  sel  ammoniacal  avec  excès  d'acide.  Cet 
acide  coiii.iné  avec  la  chaux  lui  a  paru  semblable  au  zoonate  calcaire  ,  mais  la 
petite  quantité  sur  laquelle  il  a  opéré,  ne  lui  permet  pas  de  prononcer  sur  la 
parfaite  identité  de  cet  acide  avec  l'acide  zoonique.  H.  V.  C.  D. 

Nouvelle  méthode   défaire  l'acier  fondu  ,  parle  C.   Clouet. 

Cette  méthode  consiste  à  mettre  dans  un  creuset ,  et  couche  par  couche ,  des  Jj^ctitut  nat. 
petits  morceau.x  de  fer  avec  un  mélange  de  carbonate  de  ehaux  et  d'argile  dans 
les  proportions  de  6  onces  de  carbonate  de  chaux,  G  onces  d'argile  tirée  des  creusets 
de  Hesse  pilé  ,  et  ao  onces  de  fer,  de  manière  qu'après  la  fusion  du  mélange,  le 
for  en  soit  entièrement  enveloppé  et  abrité  du  contact  do  l'air  ;  ce  mélange  se 
chauffe  peu  a  peu,  et  enfin  augmentant  le  feu  ,  on  parvient  à  donner  une  chaleur 
capable  de  foudre  le  fer.  Il  faut  ordinairement  une  heure  de  feu  ainsi  soutenu 
pour  réduire  a  livres  de  fer  en  un  acier  très-bon,  très-dur,  et  susceptible  d'être 
travaillé  à  forge  ,  avantage  que  n'a  point  l'acier  fondu  fait  par  la  méthode  ordinaire. 

Le  C.  Clouet  n'ose  encore  donner  aucune  théorie  de  ce  fait  assez  singulier.  Il 
se  peut  ,  dit-il ,  que  le  fer  décompose  l'acide  carbonique  par  la  double  affinité  du 
fer  pour  le  carbone;  et  du  verre  argiUeu.x  qui  se  forme  pour  l'oxide  de  fer.      A.  B. 


(    110    ) 

AGRICULTURE. 

Desaiplloii  eVune  Machine  pour  réduire  les  os  en  poudre ,  et  les  faire 
servir  à  l'engrais  des  terres  ,  par  le  C.   Lastérie. 

Sec.  Philom.  Cette  macliine  est  mise  en  action  par  le  moyen  de  l'eau  qui  fait  tourner  une 
roue  fixée  sur  son  arbre.  Un  anneau  de  fer  est  attaché  sur  cet  arbre.  Celui-ci 
est  surmonté  d'une  traverse  de  bois  qui  le  coupe  à  angle  droit ,  et  qui  est  sou- 
tenue par  deux  poteaux.  La  traverse  est  percée  d'une  trémie  qui  s'ouvre  sur 
l'anneau.  C'est  dans  cette  trémie ,  revêtue  de.  plaques  de  tôle  ,  qu'on  met  les  os 
pour  les  réduire  en  poudre. 

Lorsque  l'arbre  est  en  mouvement ,  un  homme  exerce  une  pression  sur  les  os 
par  le  moyen  d'un  levier,  qui  s'adapte  avec  son  crochet  au  piton  fixé  à  l'une  des 
extrémités  de  la  traverse.  Vers  les  deux  tiers  du  levier  est  attaché  un  tampon 
de  bois  qui  entre  dans  la  trémie ,  et  contient  les  os  lorsque  l'ouvrier  agit  sur  la 
levier.    Les  os  sont  réduits  en  poudre  à  peu-près  comme  de, la  grosse  sciure  de  bois. 

A  [fig.  12  )  indique  la  roue.  B,  l'arbre  dont  le  diamètre  est  d'environ  3  décimètres 
3  centimètres.  C,  l'anneau  de  fer  ayant  i  décimètre  4  centimètres  de  largeur,  est 
assiijéti  sur  l'arbre  par  des  coins  de  bois.  D  est  la  traverse  qui  porte  2  décimètres 
et  3  centimètres  d'écarrissage.  E ,  le  piton  dans  lequel  entre  le  crochet  du  levier. 
F,  la  trémie  dont  la  largeur  est  un  peu  moindre  que  celle  de  l'anneau.  G,  le 
levier  armé  de  son  tampon. 

L'auteur  a  dessiné  cette  machine  à  Thiers  ,  dans  le  département  du  Puy-de-Dôme , 
où  il  en  existe  plusieurs  de  ce  genre.  Il  se  fabrique  dans  cette  ville  une  prodigieuse 
quantité  de  couteaux,  et  l'on  emploie  principalement  des  os  pour  faire  les  manches. 
Les  habitans  s'étant  apperçu  que  les  rogniîres  de  ces  os  répandues  sur  la  terra 
donnoient  plus  d'activité  à  la  végétation  que  toute  autre  espèce  d'engrais  ,  imagi- 
nèrent d'utiliser  les  extrêmitcs  des  os  qui  restent  après  qu'on  a  pris  la  partie  du 
milieu  ,  la  seule  employée  pour  faire  les  manches  de  couteau.  C'est  ce  qui  fit  sans 
doute  imaginer  le  moulin  dont  nous  venons  de  donner   la  descriptiou. 

Cet  engrais  est  très-recherché  dans  le  pays  ,  et  renchérit  tous  les  jours.  Les  os 
entiers  se  vendent  7  francs  le  quintal  ,  et  9  fr.  lorsqu  ils  sont  réduits  en  poudre  ,  on 
les  a  quelquefois  payés  jusqu'à  11  francs.  Aussi  dans  chaque  ménage,  les  cuisinières 
ont  soin  de  ramasser  tous  les  os  ,  et  leur  peine  trouve  son  salaire  dans  les  petits 
profits  qu'elles  en  retirent  annuellement. 

Les  os  qui  n'ont  pas  subi  l'ébuUition  donnent,  comme  on  conçoit,  un  engrais 
plus  actif,  aussi  se  vendent-ils  plus  cher. 

Cet  engrais  réussit  principalement  sur  les  torres  qui  ne  sont  ni  trop  sabloQ- 
neuses  ,  ni  trop  dépourvues  d'humidité. 

Il  seroit  utile  d'établir  dans  différentes  parties  de  la  France  ,  des  moulins  de 
cette  espèce.  Celui-ci,  quoique  .fort  simple,  est  susceptible  d'être  perfectionné  ;  on 
pourroit  même  obtenir  des  résultats  plus  avantageux  ,  en  employant  un  méca- 
nisme différent.  En  effet,  si  on  se  servoit  de  grosses  meules  de  pierre  de  3  mètres 
de  diamètre  qui  tourneroii^nt  verticalement  dans  une  auge  ,  à  la  manière  des  moulins 
à  cidre,  on  réduiroit  en  poudre  une  bien  plus  grande  quantité  d'os,  dans  un  même 
e'.pace  de  tems  ,  et  avec  des  torces  égales. 

Il  se  perd  chaque  Jour  à  Paris  ,  et  sur  tout  dans  les  autres  grandes  communes 
de  la  république,  une  prodigieuse  quantité  d'os  qui  pourroient  être  employés  à 
féconder  les  champs  ,  et  à  augmenter  la  masse  de  nos  pro  luctions  territoriales. 
Celui  qui  construiroit  des  moulins  pour  réduire  les  os  en  poudre  ,  rendroit  un 
service  à  l'agriculture  ,  et  trourei'OiC  certainement  dans  ce  genre  de  spéculation 
un  bén(ilic3  uès-lucralif. 


C  "ï  ) 

MEDECINE. 

Observations  sur  mie  Hernie  complète  on  Oscliéocôle  ,  pnr  le  citoyen 

Langlois  ,   Chirurgien  à  Beauvtiis  ,  département  de  l'Oise. 

Une  feamie  de  moyen  âge,  détenue  dans  \cs  prisons  ,  fut  apportée  à  l'hôpital  SocrÈTÉ  de 
civil  pour  y  être  traité  d'une  hernie  extraordinaire,  arrivée  par  le  vagin. —  Une  Médecine. 
anse  d'intestîo»  grêles  paroissoit  au-dessous  di»s  grandes  lèvres,  llsn'étoient  ijoint 
enveloyp  's.  Il  y  avoit  plus  de  huit  heures  que  ces  parties  éloient  exposées  au 
contao^  de  l'air.  Elles  étoient  desséchées,  et  crépifoicnt  sous  les  doirgs. — Ci'pen- 
dant  les  intestins  eux-mêmes  ne  paroissoient  pas  très-sensibles,  et  l.i  malade  n'é- 
prouvoic  point  d'accidens  graves.  Avant  de  demander  des  secours  ,  elle  avoit 
essayé  de  la  faire  rentrer  elle-niènie.  —  Le  chirur-iin  ne  fut  pas  plus  heureux. 
La  malade  lui  dit  alors  que  pareil  accident  lui  étant  arrivé  plusieurs  années  au- 
paravant,  le  chirurgien  ne  pouvant  aussi  opérer  la  réduction,  avoit  repoussé  les 
parties  dans  le  va^in  ,  et  qu'elles  étoieut  rentrées  d'elles-mêmes  quelque  temps 
après. — Le  citoyen  Langlois  se  détermina  d'autant  plus  facilement  à  suivre  cet 
avis,  que  la  malade  souffroit  peu  et  qu'elle  n'étoit  alïectée  d'aucun  des  accidens 
que  produi'^ent  les  hernies  étranglées.  D'ailleurs  cojnme  les  intestins  étoient  restés 
exposés  à  l'air  pendant  long-temps  et  s'étoient  desséchées ,  on  devoit  craindre 
qu'ils  ne  s'altérassent,  tandis  que  la  chaleur  et  l'humidité  du  vagin  pouvoient  y 
rappeler  le  sentiment  et  la  vie.  Ayant  en  effet  repoussé  et  maintenu  les  parties  dans 
le  vagin  ,  elles  rentrèrent  d'elles-isèmes  sept  à  huit  heures  après.  Oa  découvrit 
alors  dans  la  partie  postérieure  et  près  du  col  de  la  matrice  ,  luie  ouverture  ronde; 
et  pour  prévenir  de  pareils   accidens  ,  on    fit   porter  à  U  malade  un  pessaire. 

Ily  a  peu  d exemples  de  hernies  vaginales,  dans  lesquelles  les  intestins  n'aient 
été  renfermés  dans  un  sac  herniaire.  1\.  et  D. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 
Sur  V organe  de  l'Ame,  par  S.  T.  Sœnimerng ,  i  vol.  m-40,  de  86  pages.  Konisberg , 
1796.  (en  allemand.) 

Cette  dissertation,  dédiée  au  célèbre  métaphysicien  Kant ,  est  écrite  selon 
les  principes  de  la  philosophie.  Elle  a  pour  objet  de  déterminer  quelle  est  la 
partie  du  cerveau  qui  forme  essentiellement  le  sensorlum  cotnmune.  L'auteur 
prouve  par  ses  recherches ,  et  par  les  observations  de  plusieurs  autres  anato- 
mistes  ,  que  les  ventricules  du  cerveau  ne  sont  pas  seulement  des  cavités  pos- 
sibles ,  dont  les  parois  se  toucheroient  ;  mais  que  ces  parois  sont  réellement 
écartés,  et  que  leur  intervalle  est  toujours  rempli,  dans  l'état  de  santé,  d'une 
humeur  qui  leur  est  propre.  Il  montre  de  plus  ,  en  détail ,  que  tous  les  nerfs 
du  cerveau  peuvent  être  suivis  jusques  à  quelque  point  des  parois  de  ces  ven- 
tricules ;  et  que  la  moelle  allongée  n'étant  que  le  faisceau  commun  de  tous  les 
nerfs  de  l'épine  ,  on  peut  mettre  en  fait  que  tous  les  nerfs  ont  leur  extrémité 
cérébrale  eu  contact  avec  l'humeur  qui  remplit  les  ventricules  du  cerveau.  Par- 
courant ensuite  les  opinions  des  écrivains  qui  l'ont  précédé,  sur  le  lieu  du  Jera-j, 
sorium  commune,  il  établit,  non  -  seulement  que  toutes  ces  opinions  sont  dé- 
nuées de  fond(3ment ,  mais  même  qu'il  n'est  pas  probable  qu'aucune  partie  solide 
puisse  en  remplir  les  fonctions,  tandis  qu'un  fluide,  par  la  quantité  de  mouve- 
niens  divers,  soit  physiques  ,  soit  chimiques  ,  qu'il  peut  admettre  ou  transmettre, 
parolt  beaucoup  pins  propre  à  cela.  Il  en  conclut  que  l'humeur  des  ventricides 
est  véritablement  le  sensoritint  commune ,  c'est-à-dire  que  nos  sensations  sont 
liées,  d'une  manière  intime,  aux  divers  mouvemens  chimiques  ou  physiques, 
que  les  nerfs  produisent  dans  cette  humeur  ,  lorsqu'ils  sont  eux-mêmes  affectés 
par  les  corps  extérieurs  ,  ou  bien  aux  mouvemens  qui  s'y  exercent  spontané- 
ment,  soit  par  l'effet  de  l'imagination,  soit  par  celui  des  songes;  et  que  d'ua 
autre  c6té  ,  les  mouvemens  volontaires  sont  produits  par  les  changemens  qu'opère 
dans  le  fluide  nerveux  la  réaction  de  cet  humeur. 


(    H2    ) 

Cette  brocluire  est  terminée  par  3  planches ,  dont  deux  représentent  une  courbs 
verticale  longitudinale  du  cerveau,  plus  exacte  qu'on  ne  l'a  eue  jusqu'ici.     G  V. 
Histoire  Naturelle  des  Poissons ,  par  le  C.  Lacépède  ,tome  I ,  Paris,  Plassan  ,  an  G. 

1   vol.  //i-S".  de  53a  pages. 

L'auteur  suit  à  peu-près ,  dans  cet  ouvrage ,  la  même  marche  que  dans  son  His- 
toire des  Quadrupèdes  ovipares  et  des  Serpens.  Son  discours  préhminaire  présente 
le  vaste  tableau  de  la  classe  des  poissons,  expose  la  etructiire  de  leurs  différentes 
parties  ,  et  les  rapports  de  leurs  genres  et  de  leurs  (•■pèces  ;  le  reste  du  volume  com- 
prend l'hi'.toire  de  la  plus  grande  partie  de  la  première  sous-classe  qui  est  celle  des 
poissons  cartilagineux.  Elle  e:.t  précédée  du  tableau  synoptique  des  genres  qui  la 
composent ,  et  chaque  genre  l'est  de  celui  des  espèces  qu'il  comprend. 

Cette  sous-classe  se  partage  en  quatre  divisions,  savoir,  1°.  des  poissons  sans 
opercule  ni  membrane  des  ouïes;  2°.  de  ceux  avec  membrane  sans  opercule,  ou 
5'\  avec  opercule  sans  membrane  ,  ou  enfin  4°-  '^^  ceux  qui  ont  l'une  et  l'autre. 
Chaque  division  comprend  ejuatre  oi'dres  caractérisés  à  la  manière  de  Linnaeus,  par 
l'absence  ou  la  position  des  nageoires  ventrales. 

L'auteur  étaMit  ou  arlmet  sept  genres  nouveaux.  i°.  Les  gastrohranches  ,  dé- 
terminés p^r  Bloch  ,  et  qui  comprennent  le  myxine  ghitmosa  de  Linné  ,  et  une  es- 
pèce nouvelle.  Ils  sont  vois  ns  des  îamproyes  dont  ils  diffèrent ,  sur-tout  par  la  posi- 
tion de  leurs  trous  des  branchies  sous  le  ventre.  2°.  Les  aodons  qui  se  distinguent 
des  squales  par  l'absence  des  dents.  3°.  Les  poljodons ,  voisins  des  esturgeons  ,  mais 
dont  les  mâchoires  sont  armées  de  dents.  4".  Les  ovoïdes,  qui  ont  les  mâchoires 
disposées  comme  les  tétrodons  ,  mais  qui  m.anquent  de  nageoires  dorsales  ,  anales  , 
et  caudales,  et  même  d'une  queue  apparente.  5'\  Les  sphéroïdes,  qui  manquent 
également  de  ces  sortes  de  nageoires,  mais  qui  ont  au  moins  quatre  dents  à  la  mandi- 
bule supérieure.  G'\  Les  làpadogastères ,  que  l'on  connoît  d'après  Gouan;  et  7°.  les 
macrarhyiiqiies.  Ces  trois  derniers  genres  ne  sont  qu'indiqués  dans  le  tableau  ,  et 
leur  histoire  est  ré-.ervée  au  volume  suivant,  ainsi  que  celle  des  syngnathes  ,  des 
crcloptères  ,  des  pégases  et  des  cetitrisques.  L'espace  ne  nous  permet  pas  d'indiquer 
toutes  les  espèces  nouvelles  ,  dont  le  nombre.  Obt  très-considérable.  Plusieurs  d'entre 
elles  sont  représentées  sur  les  aS  planches  en  taille-  douce  qui  ornent  ce  volume.   G  V. 

Traité  analytique  de  la  résistance  des  Solides,  et  des  Solides  d'égale  résistance  , 
auquel  on  a  joint  une  suite  de  nouvelles  expériences  sur  la  force  et  l'élasticité 
spéii/îques  des  bois  de  chêne  et  de  sapin  :  par  P.  Pi.  Girard  ,  Ingénieur  des  Ponts 
et  Chaussées.  A  Paris  ,  chez  Didot,  rue  Thionville,  et  Du  Pont,  rue  de  la  Loi. 

Cet  ouvrase,  outre  une  introduction  destinée  à  faire  connoitre  les  travaux 
des  "éométres  et  des  physiciens  qui  ont  précédé  l'auteur  dans  la  carrière  qu'il 
a  pf.rcourue  ,  renferme  quatre  sections.  On  trouve  dans  la  première  les  formules 
générales  de  la  résistance  des  solides  ,  et  l'application  de  ces  formules  aux  hypo- 
thèses (fue  Galilée  ,  Léibniiz  et  Mariette  ont  faites  sur  cette  résistance.  La  deuxième 
traite  des  solides  d'égale  résistance,  c'est-ii-dire  de  ceux  dont  la  forme  est  telle 
que  le  rapport  entre  la  résistance  qu'ils  opposent  à  leur  rupture ,  et  l'effort  qui 
l'opère,  est  constant  pour  tous  les  points.  Dans  la  troisième  section  ,  l'auteur  rap- 
porte les  expériences  nombreuses  qu'il  a  faites  pour  déteriuiner  l'élasticité  des 
bois  de  chêne  et  de  sapin.  La  quatrième  section  enfin  ,  est  consacrée  à  des  re- 
ch  'rches  sur  les  circonstances  do  l'inflexion  des  corps  parfaitement  et  imparfai- 
tement élnsiiques.  Onze  tables  contenant  les  résultats  des  expériences  de  l'auteur 
terminent  cet  ouvrage ,  dans  lequel  la  théorie  est  présentée  avec  clarté  et  précision , 
et  discutée  avec  étendue.  L.   C. 

Errata  du  jV".   ]3. 
Poge  98  ,  ligne  i6  ,  est  Jaune  lisez  est  jeune  , 

Page  io3 ,  l'S"^o  46  effacez  nouvelle 


^'19- »■ 


J^Ï^.S. 


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J^iç.y. 


77.  y. 


J^.^. 


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Xàf  J^zy7^e<f  S  ccppcvrïienfvent  aU'JSf?:!^. 


£u//eù/i  (^e,r    t  fc/iy/rej-    A^" j^  . 


(  "4  ) 

Le  second  paragraphe  est  consacré  à  l'examen  des  organes  sexuels  des  Fau- 
cheurs, point  ou  peu  connus  jusqu'à  ce  moment,  très-singuliers  par  leur  posi- 
tion et  par  leur  forme.  En  pressant  fortement  sur  une  pièce,  qu'on  avoic  prise 
pour  la  lèvre  inférieure  ,  située  entre  les  pattes  ,  imniédiatenient  au-dessous  de 
la  bouche,  on  fait  saillir  en  avant  ,  dans  les  mâles,  un  ccrps  assez  dur,  presque 
conique;  et  dans  les  femelles  un  tuyau  comprimé,  long  et  membraneux.  L'accou- 
plement de  ces  insectes  est  extraordinaire  et  vraiment  unique  :  ils  sont  bouche 
contre  bouche.  Lister  avoit  déjà  fait  cette  observation.  Le  Faucheur  cornu  de 
Linné  n'est ,  suivant  le  C.  Latreille  ,  que  le  mâle  de  celui  des  murailles:  P.  Opilio. 

Il  considère  dans  le  troisième  article  :  i".  les  trachées  de  ces  insRctes ,  qui  ont 
quatre  ouvertures  principales,  deux  sur  le  dessus  du  corps  ,  près  de  la  naissance 
des  deux  pattes  antérieures,  et  deux  autres  plus  grandes,  cachées  par  les  hanches 
des  pattes  postérieures.  2°.  L'organisation  des  yeux,  la  disposition  de  l'ovaire  , 
rempli  d'oeufs  blancs  ,  lenticulaires  et  très-nombreux  ;  celle  de  la  croûte  qui  sert 
d'enveloppe  au  corps ,  la  structure  des  pattes.  Elles  forment  un  tuyau  creux  , 
dont  la  longueur  est  occupée  par  un  fil  tendineux,  sur  lequel  l'air  exerce  son 
action  dès  que  la  patte  est  arrachée,  ce  qui  la  met  en  mouvement.  L'auteur 
ne  croit  pas  à  la  reproduction  des  pattes;  ces  animaux  vivant  très-peu  de  temps, 
la  nature  ne  doit  pas  s'écarter  ici  de  ses  loix  comme  dans  les  crustacées  qui 
vivent  plusieurs  années.  La  longueur  démesurée  des  pattes  est  pour  les  Fau- 
cheurs un  grand  moyen  de  conservation.  Dans  leur  marche ,  ils  parcourent  un 
espace  plus  considérable  ;  dans  le  repos  ,  ces  pattes  ,  étendues  d'une  manière 
circulaire,  sont  pour  eux  autant  de  vedettes  qui,  placées  à  une  grande  distance , 
les  avertissent  au  moindre  contact  du  danger  qui  les  menacent. 

Les  Faucheurs  sont  des  brigands  qui  vivent  de  rapines  et  s'entredévorent  les 
uns  les  autres  Ils  ont  pour  ennemis  une  espèce  de  mitte  qui  se  tient  iîxée  à  leur 
corps  par  le  bec  seulement,  étant  suspendue  en  l'air,  et  une  espèce  de  gordius 
ou  de  lllaire  ,  mais  rarement.  Le  C.  Latreille  en  a  tiré  du  ventre  du  Faucheur 
eornu  ,  qui  avoit  près  de  deux  décimètres  de  longueur. 

Espèces. 
1  Faucheur  à  bec.  Rostratum. 

F.  déprimé ,  cendré  ;  un  avancement  antérieur  recevant  la  bouche. 
a  Faucheur  à  crête.  Cristatum.  Oliv. 

F.  obscur  en  dessus;  tuberciUe  oculifèrs ,  épineux,   reçu  dans  un    avance- 
ment antérieur. 
5  Faucheur  épineux.  Spinosum. 

F.  déprimé;  dos  tubercule;  quatre  pointes  à  l'extrémité  postérieure. 
Rem.  Le  G.  Cuvier  a  décrit  cet  insecte  dans  le  Magaz.  encyclop. 

4  Faucheur  porc-épi.  Histrix. 

F.  ovale;  un  avancement  antérieur  de  plusieurs  pointes. 

5  Faucheur  bimaculé.  Bimaculatum.  Fab. 

F.  presque  globuleux  ,   noir;  deux  taches  blanches  dorsales. 

6  Faucheur  des  nmrailles.   Opilio.  L.  (femelle.)  Cornu tiim ,  ejusd.  (mâle.  )| 

F.  ovale  testacé  ou  cendré  en  dessus  ,  blanc  en  dessous;  palpes  longs  ;  man- 
dibules cornues  dans  les  mâles;  cuisses  armées  de  piquans  ;  tarses  pres- 
que glabres  ;  bande  noirâtre  et  dorsale  dans  la  femelle. 

7  Faucheur  des  mousses.   Muscoriim. 

F.  ovale,  cendré,  jaunâtre  en  dessous;  grande  tache  dorsale;  pattes  anne- 
lées;  tarses  à  poils  verticillés. 

8  Faucheur  mantel*.  Palliatum. 


(xi5) 
F.  ovale,   trun   blanc  Jaunâtre;  palpes   pâles;  dos   d'un    noir    mat;  pattes 

noirâtres. 
Sur  les   rnontognes. 
g  Faucheur  annelé.  Annulatiim .  Oliv. 

F.    arrondi ,    noir  en  dessus  ,   pâle  en  dessous  ;  pattes  très  -  longues  et  très- 
déliées  ,  noires  à   deux  anneaux  blancs. 
Sur  les  montagnes. 
lO  Faucheur  rond.  Rotunduin. 

F.  rond  ,  festacé  en  dessus ,  avec  une  tache  noire  qnarrée  ou  triangulaire 
sur  le  dos,  dans  la  femelle;  pattes  très-longues  et  très  -  menues  ,  anneléea 
de   blanc. 

ANATOMIE    ET    PHYSIOLOGIE. 

Sur  les  organes  de  la  voix  dans  les  Oiseaux,  par  le  Cit.   Cuvier.     Institut   k*t. 

L'Auteur  recherche  d'abord  quelle  est  la  condition  nécessaire  pour  qu'il  se 
forme  ua  son  dans  un  tuyau  ;  il  établit  par  l'expérience  et  par  la  considération  des 
divers  instrumens  à  vent ,  qu'il  faut  pour  cela  qu'il  y  ait  à  l'origine  de  ce  tuyau 
un  corps  mince  ou  anguleux,  susceptible  de  vibrer  ou  de  briser  l'air  et  de  le  mettre 
en  vibration  ;  partant  de  ce  principe  ,  il  prouve  qu'il  ne  peut  se  former  de  son 
dans  la  trachée-arrère  des  manmiifères ,  et  que  ce  n'est  qu'à  leur  glotte  que  se 
trouvent  les  conditions  nécessaires  ;  mais  dans  les  oiseaux  ,  il  y  a  à  la  réunion 
des  bronches  deux  lames  membraneuses  ,  qui  font  saillie  en  dedans  du  tuyau,  et  qui 
forment  une  véritable  glotte.  Aussi  ayant  coupé  la  trachée-artère  à  différens  oiseaux, 
de  manière  que  l'aime  pouvait  plus  parvenir  à  leur  larynx  supérieur  ,  ces  oiseaux 
n'en  ont  pas  moins  continué  de  crier  ,  par  le  moyen  de  leur  glotte  inférieure. 
•  Ce  point  bien  établi  ,  l'Auteur  rappelle  les  taits  connus  sur  la  variation  des 
tons  dans  les  tuyaux,  et  en  fait  l'application  aux  oiseaux,  dont  il  explique  com- 
plettement  l'intonation  ,  par  les  cinq  principes   suivans, 

i".  En  tenant  sa  trachée  dans  son  plus  grand  allongement,  et  sa  glotte  inférieure 
dans  son  plus  grand  relâchement,  l'oiseau  produira  le  son  le  plus  grave. 

20.  En  resserrant  et  tendant  par  degrés  sa  glotte  inférieure  sans  changer  la 
longueur  de  sa  trachée  ,  il  produira  les  harmoniques  de  ce  son  le  plus  grave  , 
c'est-à-dire  ,  son  octave  ,  sa  douzième  ou  double  quinte  ,  sa  double  octave  ,  sa 
dix-septième  majeure  ou  triple  tierce,  sa  triple  quinte,  sa  triple  octave,  etc. 
aussi  haut  que  sa  voi.^  pourra  monter. 

30.  En  raccourcissant  sa  trachée  ,  et  laissant  sa  glotte  dans  le  plus  grand  re- 
lâchement ,  il  produira  des  tons  d'autant  plus  hauts  ,  que  la  trachée  sera  plus 
courte  ,  mais  qui  resteront  tous  dans  la  première  octave  ,  et  il  pourroit  ainsi  monter 
jusqu'au  si,  s'il  pouvoit  raccourcir  sa  trachée  de  moitié. 

40.  En  restant  dans  chaque  degré  de  raccourcissement ,  et  en  tendant  de  nou- 
veau sa  f;lotte  inférieure  ,  il  produira  encore  tous  les  harmoniques  du  ton  qui 
correspond  à  ce  degré  de  raccourcissement. 

5°.  Enfin  l'oiseau  pourra  faire  baisser  de  près  d'un  octave  chacun  des  tons  qu  il 
aura  produit  par  les  moyens  précédens  ,  en  rétrécissant  l'ouverture  de  son  larinx 
supérieur  ,  qui  ne  paroit  pas  avoir  d'autre  usage.  Ce  dernier  point  a  eie  prouve 
par  des  expériences  que  l'auteur  a  faites  sur  des  instrumens  ,  dont  il  rétrécissait 
par  degrés  l'ouverture  opposée  à  l'embouchure.  Il  en  résulte  que  la  limite  de  la 
voix  des  oiseaux  daus  le  bas  ,  est  le  ton  qui  serait  produit  par  un  tuyau  d'une 
longueur  double  de  celle  de  leur  trachée. 

Pa 


Après  cefta  phj'siologie  générale  de  l'intonation  ,  l'Auteur  montre  par  l'anatoim'e 
particulière  ,d  un  grand  nombre  d'oiseaux,  qu  ils  ont  en  effet  d'autant  plus  de 
îaciliié  à  varier  leurs  tons,  qu'ils  peuvent  plus  aisément  changer  l'état  de  leur 
glotte  inférieure  ,Ialongueur  de  leur  trachée,  et  l'ouverture  de  leur  larynx  supérieur. 

Il  examine  ensuite  s'il  ne  seroit  pas  possible  d'expliquer  divers  phénomènes 
relatifs  au  timbre  de  la  voix  ,  et  il  réussit  à  établir  plusieurs  comparaisons  avec 
ce  que  l'on  connaît  sur  If  s  tuyaux  ;  ainsi  tous  les  oiseaux  qui  ont  la  voix  flutéa 
comme  le  rossignol  et  les  autre;,  chanteurs  ont  la  irHthée  cylindrique;  tous  ceux 
qui  oat  la  trachée  conique  .  comme  le  butor  ,  l'oiseau  royal  ,  ont  un  son  de 
voix  éclatant  ,  plus  ou  moins  analogue  à  celui  des  trompettes.  Ceux  qui  onC 
la.  trachée  rétrécie,  et  élargie  en  divers  endroits,  ont  un  son  de  voix  très-désa- 
gréable, et  composé  de  divers  tons  di>cordans  ;  toutes. ces  choses  sont  d'accord 
avec  ce  que  la  théorie  et  l'expérience   nous  apprennent  à  cet  égard. 

Les  canards  mâk-s  ont  à  leur  glotte  inférieure  une  très-grosse  dilatation  ;  c'est! 
elle  qui  rend  leur  voix  sourde  et  grave  ,  et  si  différente  de  celle  de  leurs  fem.elles  , 
car  l'Auteur  a  produit  un  effet  semblable  sur  des  instrumens  ,  en  substituant 
aux  corps  de  rechange,  d'autres  corps  en  forme  d'ellipsoïdes  d'un  diamètre  plus 
grand  que  le   leur. 

Indépendamment  de  la  théorie  ,  ce  mémoire  contient  la  description  anatomique 
des  organes  de  la  voix,  dans  un  i;rand  nombre  d'oiseaux.  Nous  allons  en  extraire 
quelques  remarques  les  plus  générales. 

1°.  Le  Roi  des  Vautours  (  Fultur  papa)  est  le  seul  oiseau  dans  lequel  l'Auteur 
n'ait  point  trouvé  de  glotte  inférieurs  sur  i5o  espèces  qu'il  a  disséquées. 

-2'>,  Les  oiseaux  chanteurs  ont  cinq  paires  de  muscles  propres  ,  à  leur  larinx 
inférieur;  les  perroquets  trois;  les  canards  et  les  gallinacés,  aucune;  la  plupart 
des  autres   n'en  ont  qu'une  soûle. 

3".   Le  genre  des  corbeaux  en  a  autant  que  les  oiseaux  chanteurs. 

4°.  Les  canards  et  les  harles  mâles  sont  les  seules  qui  ayent  de  grosses  dila- 
tations au  iaryrix  inférieur.  La  macreuse  en  a  une  au  milieu  de  la  trachée.  Les 
harles  ont  la  trachée  dilatée  deux  fois  ei  ellipso'ide. 

5"  Les  mâles  seuls,  dans  les  genres  ardea  ,  crax  et penelops ,  et  dans  les  espèces 
du  cigne  et  du  coq  de  bruyère,  ont  des  trachées  beaucoup  plus  longues  que  leurs 
femelles  ,  et  rcplovées  ou  contournées  de  différentes  manières,  etc. 

^  C    V.  _ 

P  H  I  S  I  Q  U  E. 

I.fSTiTTJT  N.1T.   De  l'inflnence.  de  la  Lime  sur  l'asmosphère  terrestre ,  par  le  C  Lamark. 

La  lune  a  sans  doute  une  grande  influence  sur  l'état  de  l'atmosphère  terrestre; 
car  si  la  grav:ta:iou  universelle  qui  produit  une  attraction  de  la  lune  vers  la 
terre,  et  de  la  terre  vers  la  lune,  peut  causer  le  llux  et  le  reflux  de  la  mer, 
comme  on  no»  sauroit  le  nier  avec  foiidement  ,  poiinpioi  la  même  cause  nocca- 
sionnoroit-elle  pas  une  espèce  de  flux  et  de  reflux  continuel  de  l'air  atmosjjJié- 
rique  déplacé  sans  cesse  par  les  suites  des  changemens  dans  les  distances  et  les 
positioiis  de  Cf  s  corps  qui  gravitent  l'un  vers  l'autre?  On  n'a  Jamais  douté  de  cette 
influence  de  la  lune  sur  l'atmosphère  terrestre  ;  néanmoins  personne  ,  à  ce  que 
je  crois  ,  n'en  a  encore;  désigné  la  nature  d'une  manière  assez  précise  pour  ea 
faire  connf)î're  les  véritid)les  effets.  On  s'est  trop  attaché  à  vouloir  trouver  dans 
certains  asp.^cls  de  la  luae,  )'<;  veux  dire  dans  ses  svgisies  et  ses  quadratures  ,  les 
points  indicatifs  dt s  changemens  qu'elle  opère  sans  cesse  dans  Fatuiosphère 
terrestre. 


(  "7  ) 

M'étant  appliqué  pendant  vin  fjrand  non'ibre  d'années  â  l'examen  des  variations 
dans  l'état  de  l'atriiosplière  ,  alin  d'en  dt^couvrir  s'il  étoit  poisiMc  lus  causes  piin- 
cipales  ,  et  sur-tout  celles  qui  «gissont  d'une  luaiiière  moins  iriogulière  ,  je  suis 
eniia   parvenu  à  découvrir  les  principes  suivans. 

i".  C'est  dans  l'élévation  et  rabaissement  de  la  lune  au  dessus  ou  au-dessous 
de  l'équateur,  qu'il  faut  ciiercher  les  causes  des  efl'ets  régulièrement  variées  qu'elle 
produit  sur  notre  atmosj)hère.  • 

3°.  Les  circonstances  détermiualjles  qui  concourent  à  augmenter  ou  diminuer 
l'inlluenee  de  la  lune  dans  ses  diiférentes  déclitiai^ons  ,  sont  les  apogées  et  les 
périgées  de  cette  planette  ,  ses  oppusuions  et  ses  conjonctions  avec  le  soloii  ,  enfin 
les  solstices  et  les  équinuxcs. 

On  sait  que  toutes  les  t'ois  que  la  lune  traverse  léquateur,  elle  reste  rrîsuite 
pendant  environ  quatorze  jours  dans  l'hémisphère  soii  aubiral,  soit  boréal.  Chaque 
mois  lunaire  présente  donc  une  révolution  de  la  lune  dans  le  zodiiique,  que  1  on 
peut  partager  en  deux  durées  distinctes,  et  qui  donnent  li,;u  à  deux  constitutions 
atmosphériques  particulières.  J"ap[>ello  l'une  cvnsu'tutio/i  boréale  ,  c'est  celle  pen- 
dant laquelle  la  lune  parcourt  Vis,  six  sgnes  septentrionaux  du  zodi:iqiie;  et  je 
donne  à  l'autre  le  nojn  de  constitution  australe,  parce  que,  pendant  sa  durée, 
la  lune  parcourt  les  six  signes  niéridionaux. 

L'observation  m'a  convaincue  que,  dans  ce  climat  ,  pendant  uns  constitution 
boréale  ,  les  vents  qui  régnent  principalement  sont  des  vents  de  sud ,  de  sud-ouest , 
et  d'ouest.  Quelquefois  dans  l'été  les  vents  passent  au  sud-est.  En  ;  év.éral ,  pen- 
«lant  cette  con-,iitution  ,  le  baroniètre  n'offre  que  de  médiocres  élévations  dans 
la  colonne  de  mercure.  Le  plus  ordinairement  le  temps  est  pknieux  ou  humide, 
et  l'air  est  chargé  de  beaucoup  de  nuages.  Enfin  c'est  particulièrement  dans  cette 
constitution  qu  on  voit  naître  les  tempêtes,  les  oragiis ,  lorsque  les  causes  qui 
peuvent  y  donner  lieu  ,  viennexit  à  agir. 

Au  contraire,  pendant  une  constitution  australe  ,  les  vents  qui  régnent  prin- 
cipalement sont  des  vents  de  nord,  de  nord-ouest  ,  et  dans  l'été  des  vents  de  nord~ 
est  et  même  des  vents  d'est.  En  général  ,  pendant  cette  constitution  ,  le  baromètre 
présente  d'assez  grandes  élévations  dans  la  colonne  de  mercure,  à  moins  que  le 
vent  ne  soit  très-fort;  le  temps  alors  est  communément  clair,  froid  et  sec;  et 
l'été,  c'est  rarement  (peut-être  pourrois-je  dire  jamais)  pendant  cette  constitution 
que  se  forment  les  orages. 

Cependant,  ces  deux  constitutions  atmosphériques  ne  sont  pas  toujours  telle- 
ment caractérisées  qu'il  soit  en  tout  temps  facile  de  les  distinguer  par  l'état  de 
l'atmosphère  ,  et  de  les  trouver  telles  qu'elles  doivent  être.  L'air  atmosphérique 
est  un  fluide  si  mobile  ,  si  facile  à  déplacer,  qu'il  n'est  pas  étonnant  que  dans 
les  zones  tempérées  où  l'influence  des  astres  agit  moins  fortement  qu'entre  les 
tropiques  ,  des  causes  diverses  et  très-variables  ,  contrarient  fort  souvent  l'influence 
régulière  de  la  lune,  et  tendent  à  en  masquer  ,  et  même  à  en  altérirr  les  effets  (i). 

Les  perturbations  que  ces  causes  variaMes  produisent  sur  les  effets  réguliers  de 
l'influence  de  la  lune  sur  l'atmosphère  ,  occasionnent  en  effet  beaucoup  de  varia- 
tions dans  les  deux  constitutions  atmosphériques  que  je  viens  de  désigner  ,  ce  qui 
sans  doute  est  cause  qu'on  les  a  méconnues  jusqu  à  présent.  Mais  je  puis  assurer 
que  ces  perturbations  ,  quoique  fréquentes  et  cpielquefois  très-grandes  ,  n'empêchent 
pas  de  reconnoître  le  caractère  de  chacune  de  ces  constitutions  dans  le  plus  grand 
nombre  des  cas. 

<i)  Pour  ne  pas  allonger  cet  extrait,  je  passe  sous  silence  l'énaméiaiion  et  ie  dévclojipcment  de  cille» 
de  ces  causes  variables  (jue  j'ai  su  conuoitre. 


(  ii8  ) 

La  probabilité  que  J'ai  trouvé  est,  suivant  mes  observations,  estimée  à  5  sur 

8,   c'est-à-dire,  que  sur  48  consticutioas  atmosphériques  comprises  dans  l'année 

lunaire  ,  j'estime  qu'il  s'en  trouve  au  moins  3o  d'accord  avec  les  principes  indiqués 

dans  ce  méaioire  ;    et  j'ajoute   que  parmi  les  causes  perturbatrices  qui  modifient 

•    les  effets  annoncés  ,  plusieurs  pouvant  être  prévut  s  ,  et  peut-être  même  appréciées. 

Ce  n'est  pas  une  opinion  que  je  présente  ici,  c'est  un  Lit  que  j'annonce,  c'est 
un  ord{8  de  chose  que  l'iiulique  ,  et  que  chacun  peut  vérifier  par  l'observation. 
Exposer  ici  tout  ce  qui  peut  faire  sentir  la  grande  utilité  de  cette  connoissance, 
me  parolt  un  objet  absolument  superilu.  Lamauck. 

CHIMIE. 

Institut   nat.  Hccherches  sur  l'ètain  et  le  murlabc  blanc  de  cuivre ,  par  M.  Proust. 

De  l'acide  nitrique  à  iS»,  mis  sur  de  l'étain  éX  réduit  en  poudre  noire  dU\- 
dissout  cette  poudre  avec  chtdeur.  Il  faut  avoir  soin  de  refroidir  continuellement 
cette  dissolution.  Elle  se  fait  sans  dégagement  de  gaz  ;  elle  est  jaune,  se  trouble 
du  jour  au  lendemain,  sans  qu'on  puisse  attribuer  l'oxide  qui  se  dépose  à  la  réac- 
tion de  l'acide  nitrique,  puisqu'il  n'y  a  point  de  gaz  nitreux  dégagé.  Elle  contient 
de  l'ammoniaque  que  la  potasse  caustique  y  démontre  ,  enfin  l'oxide  d'étain  qui  se 
dépose  ,  paroît  absolument  le  même  que  celai  tenu  en  dissolution  ,  quant  aux  doses 
d'oxigène  qu'il  contient.  Si  on  fait  chauffer  la  dissolution  ,  il  y  a  dégagement  de 
gaz  nitreux  ,  sur-oxidation  de  l'étain  et  précipitation  de  l'oxide.  De  l'acide  nitrique 
de  25  à  3o°  produit  le  iuême  phénomène. 

L'eau  qui  a  servi  à  laver  les  oxides  d'étain  très-oxigénés  ,  donne  par  l'évapo- 
ration  du  nitrate  d'ammoniaque  ,  et  non  du  nitrate  d'étain  comme  on  l'avoit  cru. 

Si  dans  une  dissolution  d'étain  ou  de  zinc  par  l'acide  muriatique  ,  on  ajoute  de 
l'arsenic,  on  a  du  gaz  hydrogène  arsénié  qui  conserve  )onc;-temps  son  arsenic, 
et  qui  brûle  lorsqu'il  est  mis  en  contact  avec  l'acide  muriatique  oxigéné.  L'étain 
contenant  souvent  un  peu  d'arsenic,  il  faut  chauffer  le  muriate  d'étain  pour  dé- 
gager le  gaz  hydrogène  arsénié  qui  nuit  à  la  couleur  des  précipités  pourpres. 

Le  muriate  d'étain  s'emparant  d'une  partie  de  l'oxigène  du  fer  ,  décolore  plus 
ou  moins  toutes  les  dissolutions  jaunes  ou  rouges  des    oxides  de  ce  métal. 

Une  dissolution  muriatique  d'étain  contenant  de  l'acide  sulfurique  ,  évaporée  à 
siccité  ,  se  change  en  une  niasse  brune  rougeàtre  qui  est  un  mélange  d'oxide 
d  étain  et  de  soufre  ,  résultant  de  la  décomposition  de  l'acide  sulfurique  par  l'oxide 
d'étain  d'abord  peu  oxidé. 

Le  muriate  d'étain  se  sublime  en  entier,  mais  il  lui  faut  un  degré  de  chaleur 
beaucoup  plus  considérable  que  pour  le  muriate  oxigèné  du  même  métal. 

En  dissolvant  dans  de  la  potasse  caustique  de  l'oxide  simple  d'étain,  la  moitié 
de  cet  oxide  se  suroxi^ène  jiour  s'unir  plus  intimement  à  la  potasse  ,  et  l'iiutre 
moitié  déxoxigèné  se  précipite  au  bout  de  quelques  jours  à  l'état  métallique.  L'oxide 
simple  d'étain  enlève  aussi  l'oxigène  au  carbonate  de  cuivre  ,  et  revivifie  ce  métal  ; 
enfin  il  fait  passer   l'indigo  au  vert. 

Si  l'on  ajoute  du  muriate  d'étain  à  des  dissolutions  de  cuivre  dans  les  acides, 
ou  même  aux  oxydes  rouges  ,  noirs ,  bleux  et  verds  de  ce  métal  ;  on  obtient  une 
poudre  blanche  qui  est  du  muriate  de  cuivre  où  l'oxide  de  ce  métal  est  très-peu 
chargé  d'oxigène,  puisqu'il  n'en  contient  que  0,18  tandis  que  ses  autres  oxides 
colorés  en  co.itiennent  au  moins  o,25.  Ce  muriate  blanc  de  cuivre  prend  faci- 
lement l'oxigène  dans  l'air.  On  le  lui  enlève  de  nouveau  par  le  muriate  détain. 
Il  est  insolublâ  ditas  l'acide  sulfurique  ,  soluble  avec  dégagement  de  gaz  nitreux , 


(  ii9  ) 
et  par  cons('qrent  f^écomposition  de  l'acide  dans  l'acide  nitrique.  Il  se  dis- 
sout dans  l'acidi'  muriatique  ;  cette  dissolution  est  blanche  mais  verdit  au  contact 
de  l'air.  11  se  dissout  aussi  en  bianc  dans  l'animoniaque.  Cette  dissolution  exposée 
à  l'air  devient  bleue  à  sa  surface,  et  celte  partie  bleue  devenue  plus  pesante, 
en  raison   de  l'oxii^ène  qu'elle  a  aijsorbé,  se  précipite  au   fond  du  vase. 

L'eau  bouillante  versée  en  grande  quantité  sur  ce  muriate  ,  le  décompose  en 
partie,  elle  acqui- rt  un  coup-d'œil  jaune  opalin,  et  la  poudre  jaune  qui  se  pré- 
cipite contient  toujours  un  peu  d'acide  muriatique  ,  quoique  lavée  avec  soin. 

Ce  muriate  de  cuivre  est  composé  d'acide  muriatique  24  j,  d'oxide  d'étain  1  , 
de  cuivre  G3,  d'oxigène   11   7. 

Le  muriate  verd  de  cuivre  saturé ,  évaporé  à  siccité  et  distillé  ,  donne  un  peu 
d'acide  muriatique  oxigèné ,  et  il  reste  une  masse  grise  qui  est  du  muriate  blanc 
de  cuivre  contenant  le  cuivre  oxidé  au  minimum.  Pour  obtenir  cet  oxide  de 
cuivre  isolé  ,  il  faut  chauftej-  ce  muriate  de  cuivre  avec  de  la  potasse  caustique, 
et  on  a  un  oxide  jaune  sale  qui  se  comporte  avec  les  acides  nitrique  au-dessus  do 
i5°,  et  muriatique  comme  le  muriate  bianc  de  cuivre,  mais  l'acide  sulfiirique  et 
l'acide  nitrique  au-dessous  de  i5",  font  séparer  cette  oxide  en  deux  parties  qui 
réagissent  l'une  sur  l'autre.  La  première  s'oxide  davantage  au  dépend  de  la  seconde 
qui  passe  à  l'état  de  cuivre  métallique  ,  tandis  que  cette  première  purtie  plus  oxidée 
se  dissout  en  bleu  dans  l'acide. 

Pelletier,  comme  l'observe  M.  Proust,  avoit  déjà  reconnu  la  propriété  qu'a  voit 
le  muriate  d'étain  de  désoxider  plusieurs  oxides  ,  mais  il  n'étoit  entré  dans  aucuns^ 
détails  sur  le  muriate  blanc  de  cuivre.  A.  B. 

OUVRAGES      NOUVEAUX. 

Ohsen-ation  sur  une  difficulté  périodicjue  de  respirer ,  qui  prouve  Vin- 
fiuence  de  la  lune  sur  le  corps  humain.  Extrait  de  la  traduction  qu'en 
a  faite  le  citoyen  Halle,  d'après  le  1=^  tome  de  l'académie  de  Madrid. 
Au  mois    de  septembre    lyyS,  une  dame  de  4^  ans,  d'une   santé  foible,   d'un 
tempérament  sec,  bilieux  et  très-nerveux,  ayant  toujours  eu  des  menstrues  abon- 
dantes ,  éprouva   pendant  deux   jours    une  grande  difficulté   de  respirer.   Peu  de 
temps  après ,   l'accident  se    renouvella    pendant   deux   autres    jours.  Une  grande 
frayeur  fut  la  seule  cause  apparente  à  laquelle   on  crût  pouvoir  attribuer  cette 
affection. 

Des   attaques  successives  se  manifestèrent  :  voici  les  symptômes  que  présenta 

la   quatrième La  malade  ne  pouvoit  avaler  .  et  si ,  pour  humecter  sa  gorge  , 

elle  essayoit  d'y  faire  passer  une  goutte  d'eau  ,  aussitôt  elle  suffoquoit,  La  sueur 
du  front ,  de  la  poitrine  ,  la  douleur  de  dos ,  les  cris  douloureux  en  étoient  la 
suite.  La  respiration  avoit  acquis  un  tel  degré  d'accélération  qu'elle  ne  pouvoit 
aller  au-delà  ;  heureusement  une  défaillance  la  suspendit ,  ainsi  que  l'usage  des 
sens  ;  et  ce  qu'il  y  eut  de  très  -  singulier  ,  c'est  que  le  pouls  se  maintint  dans 
Vétat  naturel.  Si,  par  des  aspersions  d'eau  froide,  on  tiroit  la  malade  de  cette 
apparence  de  mort ,  lorsqu'elle  étoit  revenue  à  elle  -  même  ,  la  suffocation  et  les 
symptômes  se  renouvelloient.  L'accès  duroit  environ  deux  heures ,  à  la  En  duquel 
la  respiration  restoit  telle  que  dans  un  asthme  ordinaire;  mais  cet  accès  se  ré- 
pétoit  plusieurs  fois  dans  l'espace  de  deux  jours.  Ce  temps  passé,  la  malade 
n'éprouvoit  aucune  incommodité.  L'état  de  santé  parfaite  duroit  pendant  dix  à 
douze  jours,  au  bout  desquels,  sans  cause  apparente ,  la  difficulté  de  respirer  se 
faisoit  ressentir  avec  les  symptômes  que  nous  venons  de  décrire  ,  pour  reyeniç 
et  disparoitre  easuite  périodiquement  tous  les  dix  à  douze  jours. 


(    120    ) 

Don  Antonio  Franseri  ,  médecin  de  la  Famille  royale  ,  qui  visitoit  la  malade,' 
et  qui  a  écrit  cette  observation,  soupçonna  que  le  reioiir  des  paroxysmes,  avec 
cette  régularité  périodique  ,  devoit  être  l'effet  de  l'influence  de  la  lune.  P.ir  un 
examen  attentif,  il  reconnut  que  tous  les  accès  antérieurs  avoient  précédé  la 
nouvelle,  et  la  pleine  lune  :  il  vérifia  cette  oiservation  pendant  quatre  années 
consécutives.  Les  règles  arrivoient  en  leur  temps  et  duroient  sept  à  huit  jouis. 
Si  elles  se  reacontroient  avec  l'affection  périodique  et  lunaire,  elles  s'arrètoient 
le  jour  mémo  pour  ne  reparoîlre  qu'à  la  fin  du  paroxysme  ;  alors  l'évacuation  se 
complétoit  p-jndant  le  nombre  de  jours  accoutumés. 

Dans  la  cinquième  année  de  la  maladie  ,  le  ilux  m.enstruel  éprouva  quelques 
irrégularités  qui  paroissoieut  dépendre  de  l'âge  de  la  dt-me.  Les  accès  furent 
alors  plus  douloureux,  et  tant  qu'ils  duroient  on -observa  une  hydroplio!  ie  très- 
niprquéc  ;  tandis  que,  Iiors  de  l'accès,  la  malade  éprouvoit  un  très  grand  plaisir 
à  boire  de  l'eau.  A  cetle  époque  ,  les  accès  reparoissoient  quelquefois  dans  l'in- 
tcjrmédiaire  des  périodes.  Toutes  les  affections  déiagré;;hles ,  conune  la  vue  d'un 
rfit,  un  léj^er  d(  goût  ,  un  changement  dans  l'atmosj  hère ,  et  principalement  le 
son  des  cloches,  exritoienr  la  difficulié  de  respinr  ;  dans  les  Jours  d'inturmission  ,  on 
prévenoit  l'accès  quand ,  par  le  sou  d'une  mandoline ,  on  rendoit  insensible  celui 
des  cloches. 

Une  fièvre  nocturne  s'étant  déclarée  au  mois  de  janvier  1786,  la  malade 
éprouva  un  grand  relâche  dans  ses  souffrances;  alors  le  paroxysme  ,  qui  auparavant 
se  manife.stoit  constaniment  à  la  fin  du  jour  ,  la  surveille  de  la  pleine  et  de  la 
nouvelle  lune  ,  se  déclara  à  l'aurore  du  troisième  jour  avant  les  lunaisons  :  il 
anticipa  même  encore  d'un  jour  dans  l'espace  d'un  an,  en  sorte  que  sa  durée 
fut  de  quatre  jours. 

Sur  la  fin  de  1788  ,  les  accès  d'orthopnée  cessèrent  entièrement  ;  ils  ne  se  re- 
nouviloient  seulemeat  quand,  dans  le  commencement  du  paroxysmi,  la  malade 
éprojvoic  du  dégoût,  de  la  pesanteur  ,  de  la  mélancolie,  de  l'horreur  pour  l'eau, 
et  principalement  et  constamment  quand  il  y   avo  t  éclipse  de  lune  ou  de  soleil. 

Cette  dame  avoit  G4  ans  au  moment  où  cette  observation  fût  communiquée  à 
l'académie  de  Madrid;  elle  jouissoit  d'une  santé  et  d'un  ombonp.oint  qu'il  n'étoit 
p;is  naturel  d  espérer  après  des  souffrances  aussi  lom^ues  et  aussi  violentes. 

On  ne  doit  pas  oublier  de  consigner  un  phénomène  qui  a  été  observé  depuis 
ciaq  ans  et  qui  dure  encore.  Le  jour  qui  prt'cède  l'accès,  on  remarque  une  petite 
pustule  sur  les  bords  de  la  narine,  dont  l'inflammation  et  la  supuration  se  ter- 
minent dans  l'espace  des  quatre  jours  que  dure  le  paroxysme;  passé  ce  temps 
elle  se  ièche.  C.  D. 

La  Géomérrie  du  Compas ,  par  L.  Maschersni  ;  ouvrage  traduit  de  ritalien  ,  par 
A.  M.  Curette,  ofjiclerdu  Génie.  Paris  ;  chez  Duprat  ,  quai  des  Augustins. 

Cet  ouvra;:;e  a  le  mérite  piquant  d'offrir  un  ensemble  très -étendu  de  choses 
nouvelles  sur  un  sujet  que  f  on  regardoit  comme  épuisé.  L'auteur  résout  les  problèmes 
de  Géoméii-ie  élémentaire  par  le  moyen  du  compas,  sans  faire  usage  de  la  règle  ,  et  ' 
donne  pour  diviser  le  cercle  ,  plusieurs  moyens  qui  peuvent  être  très-utiles  pour  la 
çohstrucrion  et  la  vérification  das  instrumens  propres  à  mesurer  les  angles.  C'est 
en  considérant  que  le  compas  est  susceptible  par  sa  forme  d'une  plus  grande  exac- 
titude que  la  règle  ,  sujette  à  beaucoup  de  défauts  dans  sa  construction  ,  et  de  grands 
incotivi-niens  dans  son  usage  ,  que  le  C.  Mascheroni  a  été  conduit  à  chercher  des 
constructions  g.^ométriques  qui  pussent  s'exécuter  par  le  seul  moyen  du  compas,  et 
il  en  a  tiouvé  d'assez  simples  pour  toutes  les  questions  qui  se  présentent  fréquem- 
jiient.  L.  G. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA  SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE, 

PARIS.    Messidor,  an  6  de  la  République. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Description  du   Villarsia  ,  par  le  C.  Bosc  ,  Membre   correspondant  de 
la  Société  à  Charles-tow n. 

Pentandria  dyginia. 

Car.  e-sent.  Corolla  monopetala;  nectaria  decem  ;  stylus  nullus;  capsula  ovata 
unilocularis. 

V.  aquatica,  yî^.   4- 

V.  Foliis  peltdto -reniformibus  ,  coriacels  ,  glabris  ,  subtus  racemoso-reticulatis 
petiolis  floriferis. 

Walter  fl.  Carol.  n".  196.  Gmel.  Sjst.  nat.  3.  pag.  447- 

Racine 

Tige  petioliforme  haute  de  quatre  décimètres  /cylindrique  ,  verte,  parsemée  de 
glandes  brunes,  spongieuses  ,  portant  une  seule  feuille  à  son  sommet,  et  un  peu 
au-dessous  un  appendice  florifère. 

Feuille  renifornie ,  entière,  coriace,  glabre,  d'un  vert  pâle,  de  six  à  sept  cen- 
timètres de  diamètre;  totalement  parsemée  en  dessus  de  points  larges  enFoncés,  ou 
de  lacunes  irrégulières  de  couleur  rouge  pâle  ,  avec  des  veines  élevées  moins 
colorées. 

Fructification  composée  de  plusieurs  aggrégations  de  fleurs  qui  sortent  à  la 
partie  supérieure  de  la  tige  ou  pétiole  à  deux  centimètres  au-dessous  de  la  feuille, 
d'une  protubérance  glanduleuse  qui  saille  quelquefois  de  4  à  5  mil  limé  1res. 

Fleur  à  pédoncule  solitaire  ,  long  de  quinze  millimètres  ,  conforme  à  la  tige. 

Calice  dune  seule  pièce  divisé  en  cinq  parties;  divisions  ovales-aigiies  ,  droites, 
persistantes ,   vertes  ,   ponctuées  de  brun  ,   longues  de  3  millimètres. 

Corolle  d'une  seule  p;èce  ,  blanche  ,  presque  campanulée  ,  à  cinq  divisions  pro- 
fondes, ovales,  lancéolées,  accompagnées  latéralement  d'un  appendice  moins 
épais  ,   toujours  plissé ,  qui  leur  donne  une  forme  ovule  et  même  un  peu  en  cœur. 

Étamines  au  nombre  de  cinq;  filamens  fusiformes  attachés  dans  toute  leur  lon- 
gueur à  la  corolle ,  anthères  droites  aigiies  ,  de  couleur  jaune. 

Nectaires  au  nombre  de  dix;  cinq  attachés  à  la  corolle  et  cinq  au  réceptacle. 
Les  premiers  placés  au  milieu  des  divisions,  sphériques  ,  velus,  slipités  ,  plus 
courts  que  les  étamines  et  de  même  couleur.  Les  seconds  attachés  à  la  base  du 
germe,  sessiles  ,  ovales  ,  un  peu  reniformes,  glabres,  de  couleur  jaune. 

Pistil  à  germe  ovale  alongé  ,  sans  style  ,  avec  deux  et  quelqueiois  trois  styg- 
mates   membraneux,   très-peu  saillans  et  toujours  appliqués  lun  contre  1  autre. 

Capsule  presque  tetragone  glabre  uniloculaire,  s'ouvrant  en  deux  parties  ,  haute 
de  G  millimètres  et  large  de  4* 

Semences  nombreuses  ,  rondes  ,  applaties  ,  brunes  ,  attachées  à  deux  placentas 
opposés  et  situés  sur  les  bords  des  valves. 

Cette  plante  croit  dans  les  eaux  peu  profondes  ,    et    dont  le  fond  est  vaseux. 
Elle  conuuenceà  pousser  dès  le  mois  de  floréal,  et  à  fleurir  dès  le  mois  de  pairial. 
Ses  fleurs  s'épanouissent  succebsivement  pendant   tout  l'été,  une  ou  ceux  fois 
2^  Année.  N°.    IV.  •  .Q 


Soc,    pHlLOMr 


(  123  5 
par  Jour.  AiissitAt  que  leur  fécondatioa  est  opérée  ,  le  peduncule  quî  s'étoiS 
relevé  po>ir  ga£;ner  la  surface  de  l'eau,  se  recourbe  de  nouveau,  de  sorte  que 
la  capsule  se  dévt^loppe  et  mûrit  sous  l'eau.  Ce  n'est  qu'en  vendémiaire  que  l'oa 
commence  à  trouver  de  ces  capsules  parfaitement  mûres,  et  on  en  peut  cueillir 
jîliisieurs  tous  les  deux  ou  trois  jours  jusqu'aux  premières  gelées.  Souvent  la  fé- 
condation n'a  point  lieu  ,  et  alors  les  peduncules  se  gonflent  ,  se  racourcissent 
et  deviennent  le  germe  des  racines  dune  nouvelle  plante ,  qui  se  fixe  lorsque  le 
pétiole  se  sépare  de  la  mère-racine. 

Le  Villarsia  ,  dont  la  corolle  est  régulière  pentandre  ,  dont  le  fruit  est  une 
capsule  loculaire  ,  et  dont  les  semences  sont  attachées  aux  bords  des  cloisons  , 
doit  appartenir  à  la  famille  des  Gentianées.  Il  est  extrêmement  voisin  du  Mé- 
nyanthes,  selon  l'observation  du  C.  Bosc ,  qui  ajoute  qu'il  seroit  même  possible 
à  la  rigueur  de  le  faire  entrer  dans  ce  genre  ,  dont  il  ne  paroît  différer  que  par 
le  nombre  des  nectaires,  dont  le  second  rang  est  si  peu  apparent,  que  Walter 
ne  l'a  pas  remarqué.  Quoiqu'il  en  soit,  Gmelin  ayant  consacré  cette  plante, 
comme  genre ,  sous  un  nom  cher  à  la  science  ,  celui  de  Villars  ,  professeur  de 
botanique  à  Grenoble,  auteur  de  la  Flore  du  Dauphiné  ,  il  paroitra  peut-être 
bon  aux  amis  de  l'histoire  naturelle  de  la  faire  graver,  et  d'en  publier  la  des-, 
cription  complette  sans  changer  le  nom. 

Le  Villarsia  est  attaqué  par  une  chenille  applatie ,  à  seize  pattes ,  jaune  ,  ayant 
deux  tentacules  de  chaque  côté  des  anneaux.  Elle  a  environ  8  millimètres  de  long 
sur  3  de  large.  Ses  mœurs  sont  positivement  les  mêmes  que  celles  de  la  che- 
nille du  Phalena  potaniogata,  c'est-à-dire  qu'elle  coupe  un  morceau  de  feuille  et 
l'attache  à  un  autre  pour  s'y  mettre  à  l'abri  de  l'eau  et  de  ses  ennemis  ,  et 
manger  tranquiUement  le  parenchyme  environnant.  Peu  de  feuilles  sont  exemptes 
de  ses  ravages ,  au  grand  mécontentement  des  botanistes  :  l'insecte  parfait  n'est 
pas  connu. 

Explication  de  la  figure  5. 

A  le  calice  ;  B  la  corolle,  vue  de  face  ;  C  la  même ,  vue  de  côté;  DIa  même  ,■ 
ouverte  et  grossie  avec  les  étamines  et  les  nectaires  ;  E  une  étamine  grossie  ; 
F  un  nectaire  grossi;  G  le  germe  soutenu  par  le  peduncule;  H  la  capsule;  lia 
môme,  coupée  transversalement;  K  une  semence  grossie. 

P.  V. 

PHYSIQUE. 

Institut  nat.  Résultats  de  plusieurs  expériences  destinées  à  déterminer  la  quantité 
d'action  que  les  hommes  peuvent  fournir  par  leur  travail  journalier , 
suivant  les  différentes  manières  dont  ils  employant  leurs  forces  ; 
par  le  C.   Coulomb. 

Pour  rendre  compte  avec  claiîé  et  précision  de  cet  intéressant  mémoire,  il 
faut  d'abord  fixer  le  sens  de  ces  mots  :  quantité  d'action. 

L'effet  qui  résulte  du  travail  mécanique  des  hommes  peut  toujours  se  réduire 
au  mouvement  d'ascens:on  d'un  corps  pesant;  la  vîiesse  avec  laquelle  ce  mouve- 
ment a  lieu  s'éteindroit  bientôt  ,  si  la  cause  qui  l'a  produire  cessoit  d'agir,  et  il 
est  nécessaire  que  l'homme  fasse  un  effort  continuel  sur  le  corps  pour  entre- 
tenir cette  vîtcssf'.  Voilà  donc  deux  quantités  susceptibles  d'une  énonciation  nu- 
mérique :  la  vitesse  ,  qui  est  le  nombre  de  mètres  ,  ou  d'unités  d'espace  par- 
courues uniforméuient  pendant  l'unité  de  temps;  et  \ effort ,(\vi\.  a  pour  expression 
et  pour  mesure  \\n  certain  nombre  de  kilogrammes  ou  d  unités  de  poids.  Le 
produit  de   ces    deux   nombres  représente    et  mesure   l  action  ;  et  ce  produit  , 


(    123    ) 

tnultiplié  par  nn  troisième  nombre  ,  qui  est  le  temps  de  la  durée  de  l'action  ,■ 
donne  la  quantité  cV action  ou  l'effet  total  résultant  du  travail,  qui  se  rapporte 
ainsi  à  des  choses  mesurables  et  susceptibles  d'entrer  dans  le  calcul. 

Ces  notions  établies,  l'objet  fondamental  de  recherches  est  la  comparaison  du 
travail  avtc  la  Jatigue  qui  en  est  la  suite  nécessaire;  une  même  quantité  d'ac- 
tion (  ou  le  nombre  qui  la  représente)  peut  résulter  d'une  infinité  de  combinai- 
sons différentes  des  valeurs  des  nombres  ,  dont  le  produit  lui  sert  de  mesure  ; 
combinaisons  qui  dépendent  des  différentes  manières  d'employer  la  force  de 
l'homme.  lia  fatigue  est-elle  égale  ,  dans  tous  les  cas,  pour  des  quantités  d'ac- 
tions égales,  ou  bien  varie-t-elle  lorsque  ,  dans  différentes  circonstances  ,  ou  fait 
varier  les  nombres  qui  représentent  la  vitesse,  l'effort  et  le  temps,  de  manière, 
cependant,  à  avoir  toujours  le  même  produit?  Daniel  Bernouilli  ,  et  d'autres  au- 
teurs célèbres,  ont  adopté  la  première  opinion;  mais  le  C.  Coulomb  fait  voir 
qu'ils  se  sont  trompés,  et  en  détruisant  par  des  preuves  tirées  du  raisonnement 
et  de  l'expérience ,  une  erreur  appuyée  d'autorités  aussi  respectables  ,  il  a  renJu 
un  grand  service  ii  la  mécanique  appliquée. 

Cependant ,  quoique  la  fatigue  no  soit  pas  simplement  proportionnelle  à  la 
quantité  d'action,  elle  en  est  una  fonction ,  c'est-à-dire  que  la  formule  qui  la 
représente  doit  renfermer  ,  d'une  manière  quelconque  ,  la  vitesse  ,  l'effort  et  le 
temps.  On  sait  par  la  théorie  de  l'analyse  matliématique  ,  qu'il  doit  dès  -  lors 
exister  une  certaine  relation  entre  ces  trois  choses  ,  telle  qu'un  effet  donné  soit 
produit  avec  la  moindre  fatigue  ,  ou ,  ce  qui  atteint  le  même  but,  telle  qu'à  fa- 
tigue égale  la  quantité  d'action  ou  l'effet  total  soit  un  maximum.  C'est -là  le 
problème  que  l'auteur  s'est  proposé  de  résoudre  ,  et  qu'il  a  considéré  dans  les 
diverses  manières  d'employer  les  forces  de  l'homme. 

11  examine  d  abord  la  quantité  d'action  que  les  hommes  peuvent  fournir  lors- 
qu'ils montent,  pendant  une  Journée  de  travail,  une  rampe  ou  xm  escalier  , 
avec  un  fardeau  ou  sans  fardeau.  Les  expériences  qu'il  cite  sur  cet  objet , 
prouvent  dès  l'abord  la  fausseté  de  l'opinion  de  Bernouilli  ;  il  a  trouvé  que  la 
quantité  d'action  d'un  homme  qui  monte  sans  fardeau,  ou  qui  n'a  que  son  corps 
à  élever  ,  est  double  de  celle  d'un  homme  chargé  de  G8  kilogrammes  (  l'un  et 
l'autre  agissant  pendant  un  jour)  en  ajoutant  à  ce  poids  celui  de  son  corps. 
On  voit  donc  d'une  manière  frappante  ,  comment ,  à  fatigue  égale  et  pendant 
un  temps  donné,  l'effet  total  ou  absolu  obtient  des  valeurs  différentes  par  di- 
verses combinaisons  de  l'effort  et   de  la  vitesse. 

Mais  le  mot  effet  désigne  ici  la  quantité  totale  de  travail  enqiloyé  à  élever  , 
tant  le  fardeau  que  le  poids  de  l'homme  ;  et  ce  qu'il  importe  de  considérer,  est 
l'effet;  mile ,  c'est-à-dire  l'effet  total ,  déduction  faite  de  la  valeur  qui  représente 
le  transport  du  poids  du  corps  de  l'homme.  Cet  effet  total  est  le  plus  grand  [los- 
sible  ,  lorsque  l'homme  monte  sans  fardeau  ,  mais  alors  Veffec  utile  est  nul;  il  est 
nid  aussi  si  on  charge  l'homme  d'un  fardeau  si  considérable  qu'il  puisse  à  peine 
se  mouvoir:  il  existe  donc,  entre  ces  deux  limites,  une  valeur  du  fardeau  telle 
que  Veffet.  utile  est  le  plus  grand  possible.  Le  C.  Coulomb  suppose  que  la  perte 
de  quantité  d'action-  est  proportionnelle  au  fardeau  (hypothèse  que  l'expérience 
confirme),  ce  qui  fournit  une  équation  qui ,  traitée  selon  les  règles  de,->  TOfla:(Wrt 
et  miniina  ,  donne  53  kilogrammes  pour  le  fardeau  dont  l'homme  doit  être  chargé  , 
pour  produire  pendant  un  jour  ,  eu  montant  un  escalier ,  le  plus  grand  èjfet 
utile ,  et  la  quantité  d'action  qui  résulte  de  cette  détermination ,  et  qui  a  pour 
valeur  5C  kilogrames  élevés  à  un  kilomètre,  est  sensiblement  la  même  que  celle 
donnée  par  l'expérience.  Mais  ce  genre  de  travail  fait  consommer  en  pure  perte 
presque  les  trois  quarts  de  l'action  totale  des  hommes  ,  et  coûte  par  conséquent 
quatre  fois  plus  qu'un  travail,  où  après  avoir  monté  un  escalier  sans  aucune 
f  harge  ,  ils  se  laisseraient  retomber   par  un   moyen   quelconque  ,  en  entraînanj; 

<2   2 


(    124  ) 

et  élevant  un  pokls  d'une  pesanteur  à  peu-prés  égale  au  poids  de  leur  corps. 

L'auteur  examine  ensuite  le  travail  des  honriines  marchant  sur  un  chemin  ho- 
risontal  ,  avec  un  fardeau  ou  sans  fardeau.  Il  employé  une  méthode  semblable  à 
la  précédente ,  et  trouve  des  résultats  analogies.  La  plus  grande  quantité  d  ac- 
tion a  lieu  lorsque  les  hommes  marchent  sans  fardeau  ;  elle  est  à  celle  des  hommes 
marchant  chargés  de  58  kilogrammes,  à  peu- près  comme  7  à  4-  Le  fardeau 
que  doit  porter  un  homme  pour  produire  le  plus  grand  effet  utile  (  celui  dans 
lequel  on  déduit  de  l'effet  total  la  quantité  d'action  relative  au  transport  de  son 
propre  poids),  est  de  5o,4  i<Jlogrammes. 

Il  est  un  cas  particulier  qui  a  toujours  lieu  dans  les  transports  qui  se  font  dans 
les  villes,  c'est  celui  où  les  hommes,  api  es  avoir  porté  le  fardeau,  reviennent: 
à  vide  pour  chercher  une  nouvelle  chargi^  ;  le  poids  dont  il  faut  alors  les  charger 
pour  obtenir  le  plus  grand  effet,  est  61, 25  kilogrammes.  La  quantité  d'action 
utile  dans  ce  cas ,  est  à  celle  que  fournit  un  homme  marchant  librement  et 
sans  fardeau  ,  à  peu-près  comme  1  est  à  5  j  il  emploie  en  pure  perte  les  quatre 
cinquièmes  de  sa  force. 

L'auteur  parcourt  ensuite  successivement  les  cas  de  l'homme  employé  à  trans- 
porter des  fardeaux  sur  une  brouette  ,  à  élever  un  mouton  pour  battre  et  enfon- 
cer des  pilotis,  à  touruer  une  manivelle;  il  donne  à  chaque  article  des  résultats 
absolus  et  des  résultats  comparatifs  ,  en  rapprochant  chaque  espèce  de  travail 
dont  il  s'occupe  de  diverses  autres  manières  fl'employer  les  forces  de  l'homme. 
Il  trouve  qu'en  lui  triisant  monter  un  escalier  librement  et  sans  fardeau  ,  sa  quan- 
tisé  d'action  est  au  moins  double  de  celle  qu'il  fournit  dans  toutes  ces  autres 
manières  d'appliquer  ses  forces.  Les  bornes  de  cette  feuille  ne  nous  permettent 
pas  de  le  suivre  dans  un  plus  grand  nombre  de  détails  ,  et  nous  nous  contente- 
rons ,  pour  donner  une  idée  de  sa  méthode  ,  de  ce  que  nous  avons  dit  sur  l'homme, 
marchant  sur  un  plan  incliné  ou  horizontal. 

lie  C.  Coulomb  termine  son  mémoire  par  la  considération  du  travail  de  l'homme 
emjiloyé  à  labourer  la  terre.  11  a  trouvé,  par  l'expérience,  que  la  quantité 
totale  d'action  ainsi  fournie  pendant  une  Journée  ,  équivaut  à  très-peu  près  à 
100  kilogrames  élevés  A  un  kilomèire.  Comparant  ensuite  ce  travail  à  celui  des 
hommes  employés  à  monter  des  fardeaux  sur  une  rampe  ou  un  escalier,  et  ap- 
pliqués à  la  sonnette,  il  trouve  dans  le  labour  un  déchet  d'environ  un  vingtième 
seulement  de  la  quantité  d'action ,  ce  qui  peut  être  négligé  dans  des  recherches 
de  cette  nature. 

L'auteur  a  grand  soin  de  prémunir  les  observateurs  contre  les  expériences  de 
trop  courte  durée  ,  et  parle  plusieurs  fois  des  erreurs  auxquelles  on  s'expose  en 
les  faisant  avec  des  hommes  d'une  force  au-dessus  de  la  force  ordinaire.  Les  lé- 
sultals  moyens  ont  aussi  une  relation  avec  les  climats.  «  J'ai  fait,  dit  l'auteur, 
«  exécuter  de  grands  travaux  à  la  Martinique  par  les  troupes;  le  thermomètre" 
»  y  est  rarement  au-dessous  de  20  degrés:  j'ai  fait  exécuter  en  France  le  même 
»  genre  de  travaux  par  les  troupes  ,  et  je  puis  assurer  que  sous  le  14"  degré  de 
«  latitude,  où  les  hommes  sont  presque  toujours  trompés  de  leur  transpiration  , 
»  ils  ne  sont  pas  capables  de  la  moitié  de  la  quantité  d'action  qu'ils  peuvent 
>;  fournir  dans  jios  climats.  » 

Prony. 

Extrait  d'une  notice  sur  le    Tclègraplic  ,    adressée  à  la   Société  par 

C.   C  H  A  p  r  E. 

Soc.  Philoji.        Le  C.    Chappe,  qui  a  le  premier  fiiit  exécuter  en  France  des  Télégraphes  ,  n'a 
cessé  de  s'occuper  de  leur  pcrfuetionnemeut.  La  figure  i'^'^'  représente  le  dernier 


(  «25  ) 
modèle  auquel  il  s'est  arrêté.  La  partie  supérieure  de  ce  Téléi;r,'ip]ie  est  compou'o 
de  trois  pièces,  dont  chacune  se  meut  séparément,  et  se  place  dans  la  siuialion 
que  Ion  donne  à  la  branciie  qui  lui  correspond  sur  la  parlie  inférieure  corstniite 
en  forme  de  niani\ello.  La  plus  grande  de  ces  pièces  ,  aux  exti-êmités  de  laquelle 
sont  ajustées  les  deux  autres,  peut  prendre  quatre  positions:  devenir  hoiizonialo  , 
Veriicale,  inclinée  à  gauche  ou  à  droite,  sur  un  angle  de  45".  Les  pièces  qui  se 
meuvent  sur  ses  extrémités,  et  qu'on  ziomme  les  ailes,  sont  disposées  de  nuinière 
que  chacune  peut  prendre,  par  rapport  à  la  pièce  principale,  sept  positions, 
savoir  :  en  formant,  soit  au-dessus,  soit  au-dessous  d'elle,  un  angle  de  45",  un 
angle  droit,  un  angle  obtus  de  155°,  et  enfin  en  coïncidant  avec  elle,  l'ar  la 
combinaison  de  toutes  ces  positions ,  ce  Télégraphe  forme  196  ligures  différentes, 
qui  doivent  être  regardées  comme  autant  désignes  simples,  à  chacun  desquels  on 
peut  attacher  une  valeur  de  convention.  On  conçoit  sans  peine  qu'en  jilaçant 
ainsi,  dans  une  direction  quelconque,  une  suite  de  l'élégraphes  ,  dont  chacun 
répète  les  mouvcànens  produits  par  celui  qui  le  précède  ,  on  transmet  au  bout  de 
cette  ligne  les  ligures  faites  dans  son  premier  point  ;  et  par  conséquent  les  idées 
qu'on  y  attache  sont  transmisses  elles-mêmes  sans  qu'aucun  des  agens  intermé- 
diaires en  ait  pîi  prendre  connoissance.  Le  dernier  Télégraphe  du  C.  Chappe 
a,  sur  le  premier  ,  l'avantage  de  faire  in;niédiaiement  sur  la  manivelle  inférieuie, 
la  ligure  que  l'on  veut  donner  à  la  partie  supérieure,  ce  qui  produit  à  la-fois  plus 
de  sûreté  et  plus  de  célérité  dans  les  opérations,  parce  qu'on  peut  exécuter 
presque  simultanément  tous  les  mouvemens  nécessaires  pour  produire  une  Rgure 
quelconque  ,  et  suivre  plus  facilement  le  dessin  sur  lequel  sont  tracés  les  signaux 
à  transmettre  successivement. 

L.  C. 
'Nouveau  Têlégti^phe  présenté  par  les  CC.  Bréguet  et  Betakcourt. 

La  figure  2'î™e  représente  ce  Télégraphe,  qui  n'est  composé  que  d'une  seule  Institut  nat, 
pièce  ,  que  les  auteurs  nomment  flèche ,  et  dont  une  des  extrémités  est  terminée 
en  T  ,  pour  la  distinguer  de  l'autre.  Cette  flèche  se  meut  par  îe  moyen  de  deux 
chaînes  réunies  en  une  seule  ,  par  des  vis  qui  permettent  de  la  tendre  lorsqu'elle 
se  relâche.  Cette  espèce  de  chaîne  sans  lin  ,  qui  nasse  sur  deux  poulies  A  et  B  d'égal 
diamètre ,  dont  l'inférieure  B  reçoit  son  mouvenrcnt  d'un  treuil  placé  sous  la  main 
de  l'observateur,  en  communique  un  semblable  à  deux  autres  ,  qui  font  tourner 
les  tuyaux  portant  les  oculaires  de  deux  lunettes  ,  au  foyer  desquels  se  trouvent 
deux  fils  qui  se  coupent  à  angles  droits,  et  dont  l'un  prend  par  le  mouvement 
du  tuyau  des  inclinaisons  égales  à  celles  qu'on  donne  à  la  flèche. 

En  ne  considérant  ,  pour  plus  de  simj)licifé  ,  que  ce  qui  se  pa-se  dans  une 
seule  lunette  L  ,  on  voit  que  si  un  second  Télégraphe  ,  placé  parallèlemment  au 
premier,  en  répète  les  mouvemens,  la  flèche  vue  dans  la  lunette  doit  coïncider 
avec  l'un  des  fils  dont  on  vient  de  parler  ,  ou  lui  être  parallèle  ,  circonstances 
que  l'œil  juge  avec  autant  de  facilité  que  de  précision  (*). 

La  circoutérence  de  la  poulie  inférieure  qui  fait  mouvoir  la  flèche,  est  divisée 
en  trente-six  parties,  sur  chacune  desquelles  olle  peut  s'arrêter,  ce  qui  fait  que 
cette  flèche,  et  en  même-temps  les  fils  de  la  lunette,  peuvent  prendre  un  pareil 
nombre  de  positions;  on  a  donc  dans  ce  nouveau  Télégraphe  trente-six  signes  sim- 
ples, qui  se  transmettent  avec  la  plus  grande  piomptiiude  ,  jiuisqne  l'observateur 
du  second  Télégraphe  peut  le  mettre  en  mouvement,  sans  attendre  que  celui  du 
premier  ait  fini  le  signal  commencé.  Celui-ci ,  en  mettant  l'œil  à  la  lunette  ,  vérifie 

(*)  I)  f.uit  bien  se  garder  de  confondre  res  fils  avec  le  micromètre.  Dans  le  Télc'griiplie  des  CC.  Brégnet 
eiBctaccourt  ,  on  ne  mesure  ni  ou  n'estime  aucun  angle;,  on  jie  fait  que  s'assuici  du  parallélisme  ou  de 
la  coïncidence  de  deui  lignes. 


(    126    ) 

par  la  coïncidence  on  le  parallélisme  du  fil  avec  la  flèche  du  second  Télégraphe, 
si  ce  signal  a  été  iidèleiiient  copié.  En  passant  ainsi  de  Télégraphe  en  Télé- 
graphe ,  le  signal  arrive  promptement   et  sûrement  au  bout  do  la   ligne. 

Les  divisions  de  la  poulie  étant  marquées  soit  d'une  lettre  ,  soit  d'un  chiffre , 
rien  n'est  plus  aisé  que  de  reconnoître  celui  qui  répond  à  la  position  prise.  L'obser- 
vateur du  premier  Télégraphe  n'a  besoin .  pour  l'aire  les  signaux\,  que  d'avoir  la 
suite  des  lettres  ou  des  nombres  qui  répondent  à  chacun  de  ceux  que  l'on  doit 
exécuter  ,  et  l'observateur  du  dernier  Télégraphe  trouve  les  mêmes  le!  très  ou 
les  mêmes  chiffres,  en  prenant  sur  la  circonférence  de  la  poulie  A  ,  ceux  qui  ré- 
pondent à  chaque  signal  qu'il  reçoit.  La  valeur  de  ces  lettres  ou  de  ces  chiffres  est 
absolument  indép'-ndante  des  opérations  télégraphiques,  et  peut  tenir  à  telle  langue 
ou  à  tel  système  d'idées  qu'on  voudra.  L'homme  le  moins  instruit  sera  mis  presque 
sur  le  champ  en  état  de  faire  le  signal  dont  il  aura  le  cliiffre  sous  les  yeux,  quelle 
que  soit  la  signification  de  ce  chiffre  qu'on  aura  pu  former  dans  le  cabinet,  d'après 
une  intention  et  une  méthode  quelconque  ,  et  qui  ,  lorsqu'il  aura  été  reçu  à  l'autre 
extrémité  de  la  ligne,  sera  traduit  suivant  les  instructions  données  d'avance. 

Les  commissaires  de  l'Institut  et  toutes  les  personnes  qui  ont  vu  opérer  le 
nouveau  Télégraphe  ,  ont  reconnu  qu'il  n'y  avoit  aucune  équivoque  à  craindre 
dans  son  usage,  et  que  quoique  deux  positions  consécutives  de  la  flèche  ne  for- 
massent entre  elle  qu'un  angle  de  lo"  de  la  division  en  36o ,  il  n'est  pas  à  craindre 
qu'on  prenne  l'une  pour  l'autre  ;  car  les  moindres  oscillations  de  la  flèche  du 
second  Télégraphe  s'apperroivent  par  le  moyen  du  fil  de  la  limelte  du  premier. 
La  vérification  est  facile  ,  puisqu'il  suffit  de  mettre  la  poulie  A  dans  la  situation  qui 
doit  rendre  la  flèche  verticale  ;  si  l'instrument  est  en  bon  état,  la  flèche  du 
premier  Télégraphe  se  trouve  alors  couchée  le  long  du  màt,  et  le  lil  de  la  lunette 
doit  être  parallèle  ou  co'incident  avec  le  mât  du  second  Télégraphe  ;  d'ailleurs 
les  chaînes  ont  par  leur  construction  une  élasticité  capable  de  compenser  les 
très-petites  variations  qu'elles  éprouvent  dans  leur  longueur,  par  les  changemens 
de  température  ,  ensorte  que  les  corrections  à  faire  ne  peuyent  être  que  très-rares 
et  très-légères. 

Lorsque  les  flèches  du  premier  et  du  second  Télégraphe  ne  se  meuvent  pas 
dans  deux  plans  parallèles  ,  le  fil ,  en  décrivant  les  mêmes  angles  que  la  première 
ne  se  trouverait  pas  parallèle  à  la  seconde  ;  pour  corriger  cette  erreur  les  CC. 
Bréguet  et  Betancourt  divisent  dans  ce  cas  la  poulie  fixée  au  treuil ,  de  manière 
que  la  flèche  ,  quoique  vue  obliquement  ,  paroisse  parcourir  dans  sa  révolutioa 
56  espaces  égaux  ;  et  comme  l'axe  du  treuil  ne  se  trouve  pas  parallèle  à  celui 
de  la  lunette  ,  pour  faire  tourner  celle-ci ,  ils  ont  appliqué  à  leur  machine  l'espèce 
de  genouil  représenté  dacs  la  figure  3. 

Le  mémoire  des  CG.  Bréguet  et  Betancourt  est  terminé  par  des  observations 
sur  la  langue  télégraphique  ,  dans  lesquelles  ils  remarquent  avec  raison  qu'il  y 
a  dans  la  Télégraphie  deux  problèmes  trc  s -distincts  à  résoudre,  et  dont  l'un 
est  absolument  indépendant  de  la  machine  à  transmettre  les  signes.  Il  est 
d'ailleurs  évident  qu'il  faut  que  cette  machine  soit  très-simple  ,  et  que  les  signes 
qu'elle  transmet,  soient  aussi,  comme  les  caractères  de  l'écriture  ,  très-simples, 
et  en  assez  petit  nombre.  Les  trente-six  signes  ."^impies  du  nouveau  Télégraphe  , 
combinés  seulement  trois  à  trois,  donneront  41)840  arrangemens. 

Voilà  (le  quoi  fournir  au  vocabulaire  le  plus  complet,  soit  de  mots,  soit  de 
phrases.  La  composition  de  ce  vocabulaire  est  l'objet  du  second  problème  ,  et 
tient  à  des  recherches  sur  la  métaphisique  des  langues,  et  sur  le  nombre  d'idées 
qu'on  peut  avoir  besoin  d'exprimer  dans  une  correspondance  relative  à  un  objet 
particulier;  ce  qui  n'a,  comme  on  voit,  aucun  rapport  avec  la  construction  de, 
|a  machine  qui  sert  à  la  transmission  des  signes.^  L.  C. 


(    127   )       ' 

•JSfote  sur  la  double  réfraction  du  Soh'f?-e  ,  par  le  C.  Hauy. 

Le  C.  Haiiy  étant  parvenu  à  polir  un  morceau  de  soufre  natif  transparent ,  a  Soc.  Philom^ 
trouvé  qii'il  avoit  une  double  réfraction  très-forte.  Les  deux  faces  ,  à  travers 
lesquelles  on  regarde  les  objets  à  l'aide  de  ce  morceau,  sont  inclinées  entr'elles 
d'environ  12'',  et  leur  plus  grande  distance  est  de  14  millimètres,  ou  un  peu 
plus  de  six  lignes.  Si  l'on  place  le  morceau  sur  un  papier  où  l'on  ait  traco  une 
ligne  ,  ont  voit  deux  images  très  -distinctes  de  cette  ligne.  De  plus,  en  observant 
les  objets  un  peu  éloignés,  à  travers  les  mêmes  traces,  on  juge,  par  le  déplace- 
ment des  images  ,  que  la  réfraction  du  soufre  en  elle-même  doit  être  considérable  , 
eu  égard  à  la  densité  de  cette  substance  ,  donc  la  pesanteur  spécifique  n'est 
guères  que  le  double  de  celle  de  l'eau  ,  ce  qui  s'accorde  avec  les  résultats  de 
Newton  sur  les  puissances  réfractives  des  corps  inflammables.  Le  C.  Haiiv  se 
propose  de  faire  des  expériences  pour  déterminer  la  quantité  de  cette  réfrac- 
tion ,  qui  n'a  pas  même  été  mesurée,  et  de  la  comparer  ensuite  a\ec  le  résultat 
du  calcul,  d'après  le  rapport  entre  les  puissances  réfractives  des  substances  in- 
flammables et  leurs  densités. 


CHIMIE. 

Considération  chimique  sur  l'effet  du  mordant  dans  la  teinture  rou"e 

du  Coton;  par  le  C.   Chaptal. 

TJn  mois  suffit  à  peine  pour  terminer  toutes  les  opérations  qu'on  a  jugées  in- 
dispensables pour  obtenir  un  beau  rouge  dit  àAndrinople.  On  y  emploie  suc- 
cessivement la  soude,  l'huile,  la  noix  de  galle,  le  sulfate  d'alumine,  le  sumac, 
le  sang,  la  liqueur  gastrique,   la  garance,  le  savon,  le   nitro-muriate   d'étain. 

La  chimie  est  aujoard'liui  assez  avancée  pour  sinipliiier  toutes  ces  recettes 
nombreuses,  dont  fourmille  nos  arts.  Par  son  secours  on  peut  ramener  toutes 
les  opérations  à  des  principes  simples,  et  avoir  des  points  fixes  d'où  l'on  part 
et  vers  lesquels  on  rapporte  tous  les  résultats  de  ses  travaux.  C'est  dans  cette 
vue  que  le  C.  Chaptal  soumet  aux  principes  chimiques  l'action  des  trois  mor- 
dans  employés  à  la  teinture  en  rouge  du  coton  :  l'huile,  le  coton  ,  la  noix  de  galle. 

De  l'huile.  —  L'huile  la  plus  propre  aux  usages  de  la  teinture  n'est  point  1  huile 
fine,  c'est  celle  au  contraire  qui  contient  une  forte  portion  de  principe  extraciif. 
L'huile  fine  ne  conserve  pas  son  état  de  combinaison  avec  la  lessive  de  soude- 
elle  demande  même  plus  de  force  dans  la  lessive  ,  ce  qui  ne  permet  plus  au 
teinturier  de  graduer  les  opérations  subséquentes ,  tandis  que  l'autre  fait  luie 
combinaison  plus  épaisse,  plus  durable,  et  n'exige  qu'une  foible  lessive  à  un  ou 
deux  degrés. 

La  lessive  de  soude  n'est  employée  que  pour  diviser,  délayer,  et  porter  l'huile 
d'une  manière  égaie  dans  toutes  les  parties  du  coton,  ce  qui  démontre  la  néce.s- 
sité  d'opérer  une  intime  et  forte  combinaison  d  huile  et  de  soude. 

L'huile  doit  être  en  excès  et  non  dans  un  état  de  saturation  absolue  ,  car  dans 
ce  dr^rnier  cas  elle  abandonneroit  l'étoffe  par  le  lavage  ,  et  la  couleur  resteroic 
sèche. 

La  noix  de  galle  —  Lorsque  le  coton  est  convenablement  impréqné  d'huile  , 
on  lui  fait  subir  1  opération  de  l'engalage.  Ici  la  noix  de  galle  a  plusieurs  avantage. 

i^.  L'acide  qu'elle  contient  décompose  la  liqueur  savonneuse  dont  le  coton  est 
imprégné  ,  et  fixe  l'huile  sur  l'étoffe.  2".  Le  caractère  d'aninialisation  qu'a  la  galle 
prédispose  le  coton  à  recevoir  le  principe  colorant.  3°.  Ce  principe  astringent 
s'unit  avec  l'huile,  et  forme  avec  elle  ua  composé  qui  noircie  en  se  desséchant;, 


(    128   ) 

esr  peu  soliible  dans  l'eau  et  a  la  plus  graade  affinité  avec  le  principe  colorant 
de  la  garance. 

D'après  ces  priacipes,  i".  la  galle  ne  sauroit  être  remplacée  parles  autres 
astringens  à  quelque  dose  que  ce  soit.  2».  La  galle  doit  être  passée  la  plus  chaude 
possible,  pour  que  la  décomposiiion  soit  prompte  et  parfaite.  3".  Le  coton  en- 
ga'.é  doit  être  sénhé  promptement  pour  éviter  sa  coloration  en  noir,  ce  qui  nui- 
roit  à  la  vivacité  du  rouge.  4".  Il  convient  de  choisir  un  temps  sec  pour  procéder 
à  l'etigalage.  S".  Le  coton  doit  être  foulé  avec  le  plus  grand  soin  ,  pour  que  la 
déromposition  qui  doit  s'opérer  s'effectue  d'une  manière  égala  sur  tous  les  points 
de  la  surface.  6°.  11  doit  y  avoir  un  rapport  établi  entre  les  proportions  de  la 
noix  de  galle  et  du  sivoa  ;  si  la  première  prédomine,  la  couleur  est  noire;  si 
c'est  la  dc:ux!ème  ,  la  portion  d  huile  qui  n'est  pas  conibinée  avec  le  j  rincipe 
astringent ,  s  échappe  en  pure  perte  par  le  lavage  ,  et  la  couleur  reste  maigre. 

Du  sulfate  d'alumine.  —  Le  troisième  mordant  employé  dans  la  teinture  rouge 
sur  le  coton,  est  le  sulfate  d'alumine,  (alun.)  Non-seulement  il  avive  le  rouge 
de  la  garance,  mais  encore  il  sert  à  donner  de  la  solidité  à  la  couleur,  par  sa 
décomposition  et  sa  fixation  dans  le  tissu  de  l'éloffe  ;  car  le  précipité  qui  se 
produit  alors,  est  insoluble  dans  l'eau  et  les  alkalis.  Il  faut  avoir  attention  de  ne 
pas  passor  le  coton  engalé  dans  une  dissolution  d'alun  trop  chaude  ,  parce  que 
une  portion  de  galle  s'échappe  du  tissu  de  l'étoffe,  et  alors  la  décomposition  de 
l'alun  se  fait  dans  le  bain,  ce  qui  diminue  la  proportion  du  mordant  et  appau- 
vrit la  couleur.  L'huile,  le  principe  asiringent,  l'alumine,  qui  servent  de  mor- 
dant au  rouge  de  garance  ,  offrent  à  la  chimie  une  combinaison  bien  intéressante 
à  étudier.  Chacun  de  ces  principes  employés  séparément ,  ne  produit  ni  la  même 
fixité  ,  ni  le   même  éclat  dans  la  couleur. 

On  voit  par  ce  court  exposé,  que  c'est  en  raisonnant  les  opérations  ,  en  cal- 
culant le  résultat  et  le  principe  de  chacune  d'elles,  qti'on  peut  parvenir  à  maî- 
triser les  procédés,  à  corriger  les  erreurs,  et  à  obtenir  des  produits  constans  : 
sans  cette  marche ,  la  pratique  de  l'homme  le  plus  exercé  ne  présente  ,  dans 
ses  mains,   qu'une  décourageante  alternative  de  succès  et  de  revers. 

L.  L. 

OUVRAGES      NOUVEAUX. 

Rapport  général  des  travaux  de  la  Société  Pliiloinatliique  de  Paris  , 
depuis  le  ].«'■  janvier  1792  jusqu'au  lù  frimaire  de  l'an  6  de  la 
République ,  parle  C.  Si  lvestre,  secrétaire  de  Cette  Socicté  ;  suivi 
de  l'éloge  du  C.  Riche  ,  par  le  C.  Cuvier. 

Cet  ouvrage  ,  format  1/2-8°  ,  de  16  feuilles  d'impression,  contient  un  extrait  de 
tous  les  Mémoires  lus  ou  communit[U(';s  à  la  Société.  Il  présente  un  tableau  rapide 
et  méthoilique  de  la  marche  des  sciences  pendant  ces  momens  critiques  de  la 
révolution  ,  où  cette  Société  restée  presque  la  sfule  des  Sociétés  savantes  ,  recevoit 
en  dépôt  les  découvertes  et  les  résultats  des  travaux  des  membres  ,  qui ,  lors  de 
la  destruction  des  Académies  ,  s'étoi^nt  réunis  à  el'e.  L'éloge  du  C.  Riche  ,  ea 
rappelant  les  droits  de  ce  savant  estimable  à  l'estime  publique  ,  jiarticulièrcment 
pai'  ses  tn.vaux  pendant  l'expédition  destinée  i\  la  reclierche  du  C.  Lapejrouse, 
et  dont  il  a  fait  partie,  fait  connoitre  aussi  les  stations  de  l'escadre ,  les  princi- 
paux événemens  et  les  découvertes  de  géographie  et  d'histoire  naturelle  ,  aux- 
quelles ce  voyage  i:jtéressant  a  donné  lieu.  Cet  ouvrage  se  trouve  chez  le  C.  Fuchs , 
Libraire ,  rue  des  Mathurins.  Prix  ,  2  francs  5o  centimes. 


/if///.  </e^  Scte/icej'  N?j(j. 


BULLETIN  DES  SCIENCES,      ^T^ 

PARLASOCIÉTÉPHILOMATHIQUE. 

PARIS.     Thermidor,  an  G  de  la  Bépubliquc. 


m 


HISTOIRE     NATURELLE. 
Sur  l'Agyneja,    L    jyar  le  C.   Vknienaï. 


I 


L  n'est  point  de  hofaniste  qui  en  réfléchissant  sur  le  caractère  généiique  assigné      Soc.    d'Hist, 
par  Linneiis  à  \ Agynvja  ,  n'ait  dû  être  surpris  de  i'except'on  frapi.aiite  que  pré-  naturelle. 
sentoit ,   dans  ce  i^enre  ,  lovairo  absolument  dépourvu  de  style  et  de  stigmate.  Le 
C.   Ventenat  avant  eu  occasion  d  observer  jdgyneja  impubes  ,  L.  dans  le  jurditi 
du  C.  Cels,  a  lu  à  la  Société  d'Hisroire  Naturelle  une  description  coniplette  de 
cette  espèce  ,  dont  nons  allons  extraire   le  caractère  générique. 

yigyneja.  Monoïque.  FL.  "NI.  Calice  à  six  folioles  ouvertes  ,  muni  intérieure- 
ment d  un  disque  di\i>>é  en  six  lobes.  ET.  Siipes  central  ,  obtus,  plus  court  que 
le  calice  ;  anthères  3,  arrondies  ,  didymes ,  adnées  à  la  faces  intérieure  du  stipes 
et  au-dessous  de  son  sommet.  FL.  FEM.  calice  à  six  folioles  ouvertes  ,  dont  trois 
inlér'eures  ,  persistant.  Ovaire  déprimé;  styles  3,  apjilatis  .  sillonnés  longitudi- 
nalement ,  rélléchis  ,  trrniinés  ciiacun  par  deux  siigmates  roulés  en-dehors.  Cap- 
sule [>resque  ovoïde  ,  tronquée  ,  triloculaire  ou  formée  de  trois  coques  ;  coques 
s'ouvrant  avec  élasticité  en  tiewK  valves,  septifères  dans  leur  partie  moyenne, 
dispernies  ;  cloison  membraneuse  ;  axe  central  en  forme  de  massue ,  faisant  les 
fonctions  de  placenta. 

Extrait  d'un   Mcmoire  sur  le  genre  de  la  Sèche  ,   dit.  Calmar  et  du 
Poulpe,  vulgairement  nommés ,  Polîtes  de  mer  ,  par  le  C.  Lamakck. 

Le  C.  Lamarck.  a  eu  pour  objet  dans  ce  mémoire  ,  d'établir  parmi  les  Sepîa    Institut  kat, 
de  Linné  ,  trois  genres  particuliers,  qui  sont  les  sèches,  les  calmars  et  les  poulpes; 
gecres  qui  lui  ont  paru  essentiellement  distingués  les  uns  des  autres  ,  et  faciles 
à   déteroiiner. 

Il  a  aussi  eu  pour  objet  non- seulement  de  fi.Ker  les  caractères  génériques  de 
ces  trois  genres,  mais  encore  de  présenter  une  nouvelle  rédaction  des  différences 
qui  distinguent  les  espèces  connues  de  ces  genres,  de  fixer  leur  synonymie  ,  enfin 
de  faire  connotfre  plusieurs  espèces  nouvelles  qui  appartiennent  à  chacun  de  ces 
gRnrtis  ,  et  que  la  riche  collection  du  Muséum  d'Histoire  Naturelle  l'a  mis  à  portée 
d'observer. 

Voici  l'exposé  de  ce.s  genres  ,  ainsi  que  celui  des  espèces  maintenant  connues 
qui  se  rapportent  à  chacun  d'eux.  Ils  appartiennent  à  la  classe  des  mollusques. 

L''   Genre.    Sèche ,  Sepia. 

Caractère.  Corps  charnu,  déprimé  ,  contenu  dans  un  sac  aîlé  de  chaque  cAté 
dans  toute  sa  longueur,  et  renfermant  vers  le  dos,  un  os  spongieux  presque 
friable  et   opaque. 

Bouche  terminale,  entourée  de  lo  bras  qui  couronnent  la  tête,  sont  garnis 
de  vcntoues  verruciformes ,  et  dont  deux  sont  pédoncules  et  plus  longs  que  les 
autres, 

■2^.   Année.  N".    V.  .         R 


(   iSo  ) 

OlscTVCtîon.  Co  caractère  réduit  consiJérablement  le  genre  sepla  cîe  Linné  f 
p.uce  qu  il  exclut  les  espèces  qui ,  au  lieu  de  cet  os  ép:;is ,  friable  et  opaque  <1ks, 
sèches,  n'ont  clans  le  dos  qu'un  corps  mince,  transparmjt  fit  cerné  ,  et  qu'il  eiv 
exclut  encore  les  espèces  qui  n'o.it  que  huit  bras  autonr  de  la  boiiche  ,  et  douS 
le   corps,    sans  os  ni  cartilage  dorsal,   est   contenu  dans  un  sac  non  ailé. 

Espèces.    1.  Sèche  coninuiue»    Scj/ia  ofjicinalis.   Lin. 

Sepin  corpore  uirrnque  levi  ,  o,se  dor^ali  dliiptico. 

(«)  Cotyledonibus  brachioruni  eonicorunj  quadri  seri.jlibiis.- 

(/3)  Cotyledonibus  brachiorum  conicorum  biserialibus. 

3.   Sèche  tuberculeuse^   .Sepia  tuberculata.  Larn. 

Sepia  dorso  capiteque  ti;berculalis  ,    osse  dorsaii  spathukiCo^ 

II.    GiNRE,  Calmai',  hol'igo. 

Caractère.  Corps  cliarnu  ,  allongé,  contenu  dans  un  sac  aîlé  inférieurement ,■ 
et  renfi-rmant  vers  le  dos  un   corps  mince,  transparent,  corné. 

Bouche  terminale  ,  entourée  de  dix  bras  qui  couronnent  la  tête ,  sont  garnis 
de  ventouse  verruciformes ,  et  dont  deux  sont  plus  longs  que  les  autres-. 

Observation.  Les  calmars  sont  distini;ués  des  sèches,  i°.  en  ce  que  leur  sac 
est  garni  seulement  dans  sa  partie  inléiieure  ou  à  sa  base  de  deux  ailes  ou  na- 
geoires plus  larges  et  plus  courtes  que  celles  des  sèches  ;  2°.  en  ce  qu'ils  con" 
tiennent  tous  vers  le  dos,  un  corps  mince  ,  transparent,  corné,  fait  en  forma 
V.  epee  ou  de  lames  pennuormes. 

Les  venlouses  ou  verrues  coiicaves  des  bras  soit  des  sèches,  soit  des  calmars , 
sont  toutes  aruiées  d'un  anneau  cerné,  dentolé  en  son  bord  extérieur,  et  qui 
servent  à  cts  ventouses  comme  d'espèces  de  griffes  pour  se  maintenir  lorsqu'elles 
sont  appliquées. 

Jispécfs.    1.  Calmar  commun.  Loligo  vulgaris. 

lioligo  alis  semirhombeià  ,  limbo  sacci  trilobo  ,  lamina  dorsaii  antice  angustatar 

2.  Calmai;  sagitté.  Loiigo  saguiuta. 

Loligo  alis  triangular,bus  eaudœ  adnatis ,  limbo  sacci  integerrimo  lamina  dorsaii^ 
anticè  diiaiata. 

3.  Calmar  subulé,   Loligo  snhiûata. 

Loli-o  alis  augustis  caudai  iubuiata;  adnatis  ,  lamina  dorsaii  trinervi  utrinquc 
subacuta. 

4-  Calmar  sepiole.  Loligo  scpiola. 

Loi. go  corpore  basiobtuso  ,  alis  subrotundis  ,  lamina  dorsal!  lineari  minutissima=- 

Ill«.    Genre.    Poulpe.    Octopiis. 

Caractère.  Corps  Cliarnu  ,  obtus  inferieurement ,  contenu  dans  un  sac  dépourvu 
d'aîles,   et  n'ayant  dans  son  intérieur  ni  os  spongieux  ,  ni  lame  cornée. 

Louche  lermii.ale  ,  entouiée  de  huit  bras  égaux  ,  ayant  des  ventouses  sans  griffes.1 

Observation.  Tous  les  poulpes  n'ayant  que  huit  bras  ,  leiu'  sac  n'étant  nullement 
aîlé,  et  leur  corps  ne  conteniint  ni  os  spongieux,  ni  lame  cornée,  sont  fortement: 
distingués  des  sèches  et  des  calmars  ,  quoiqu'ils  aient  d'ailleurs  avec  ces  deux^ 
genres  les  plus  grands  rapports. 

Espèces.    1.   Poulpe  commun.    Octopiis  t'iiigaris. 

Octopus  corpore  lœvi  ,  cotyledonibus   biserialibus  dîstantibus. 

2.  l'oulpe  granuleux.   Octopus  granulatur. 

Ociopus  corpore  tiiberculis  sparsis  granulato,  cotyledonibus  crebris  biserialibus,: 

3.  Poulpe  ciirlieux.    Octopus  cirrhosus. 

Octopus  corpore  subrotundo  lœviusculo ,  brachiis  compressis  spiraliter  conyo- 
lutis  ,  cotyledonibus  uniserialibus. 

4.  Poulpe  musqué.  Octopus  inoschatus. 


(  i3i  )       _ 

Octopns  corpore  elllplïco  lœvî ,  brachiis  loreîs  praîlongls ,  colyledonibus  "uni- 
seriiilibus. 

Nota.  Le  G.  Lamarck  essaye  de  prouver  que  cette  dcrni(^re  espèce  ,  à  laquelle 
les  anciens  Naturali-tes  ,  qui  l'ont  assez  bien  connue,  donuciient  différens  noms, 
tels  que  eledona  ,  holitœna ,  ozolls  ,  ozœna ,  osmylus ,  et  qu'on  appelcut  en  Italie 
muscardino  et  muscarolo  ,  à  cause  de  sa  forte  odeur  de  iimsc  ,  est  le  mollusque 
qu'on  trouve  souvent  dans  l'argonaute  ou  nauliie  papiracé  ( argouauta  argo )  ; 
mais  que  ce  nVst  pas  l'animal  même  qui  a  formé  cette  coquille.  Ce  poulpe  se 
lo2;e  dans  l'urgonauie  ,  comme  les  cancer  Bcrnardus  se  logent  dans  d'autres  co- 
quilles. 

PHYSIOLOGIE. 

Puipport  au  nom  de  la  Commission  novnnce  pour  répcLer  les  expériences 
sur  le   GaU'cinisme ,  par  le  C.  Halle. 

Cette  Commission  ne  s'est  pas  contentée   de  répéter   luie  grnnde  partie  des  Lvstitut    kat» 
expériences  déjà  faites  ;   elle  les  a  classées  ,   et  en  a  compietté   l  ensemble  ,   par 
d'autres  expériences  qui  lui  sont  propres. 

I.  Le  phénomène  du  Galvanisme,  dans  toute  sa  !2;énéralité  ,  consiste  en  ce  qui 
suit  :  on  établit  entre  deux  points  d'iine  suite  d'o;s;anes  nerveux  ou  nuiscu.- 
Isires  ,  une  communication  ,  au  moyen  de  certa'nes  substances  déterminées, 
A  l'instant  où  cette  communication  a  lieu  ,  il  arrive  dans  l'état  de  ces  organes 
des  c'uangemens  dont  la  nature  est  encore  inconnue,  mais  qr.i  _S9  manifestent  prfi' 
des  sensations  plus  ou  moins  vives,  ou  des  contractions  plus  ou  moins  fortes. 
Ces  contractions  musculaires  ont  lieu  mêmes  dans  des  parties  séparées  du  corps, 
fît  s'opèrent  avec  autant  de  force  que  par  les  moyens  irritans  les  plus  efficaces. 
la  suite  d'organes  nerveux  ou  musculaires  porte  le  nom  d'arc  animal.  Les  autres 
substances  forment  Xarc  excitateur.  On  peut  varier  la  composition  de  l'un  et  d<s 
l'autre  de  plusieurs  manières. 

II.  Parmi  les  effets  qui  résultent  des  différentes  compositions  de  l'arc  animal, 
on  remarquera  les  suivans.  Une  ligature  faite  sur  le  nerf  ,  n'intercepte  point 
le  galvanisme  ,  à  moins  qu'elle  ne  soit  faite  dans  la  partie  entourée  de  chair.  Si 
le  n3rf  est  coupé  ,  et  que  s.e5  deux  bouts  soient  eu  contact  ,  le  galvanisme  a  lieu  ; 
mais  s'il  n'y  a  que  simple  rapprochement  sans  contact,   il  esc  intercepté. 

III.  Parmi  les  effets  qui  résultent  des  différentes  compositions  de  l'arc  excita- 
teur, nous  remarquerons  ceux-ci.  Sa  comoosition  la  plus  favorable  est  lorsqu'il 
est  de  trois  pièces,  dont  chacune  d'un  n.étal  différent;  l'une  touche  le  nerf, 
l'autre  le  muscle.  Elles  se  nomment  supports  ou  armatures.  La  troisième  les  fait 
communiquer.  C'est  le  coininuidcateur.  Mais  on  peut  en  supprimer  une  ou  deux. 
On  peut  leur  interposer  des  matières  animales ,  de  l'eau  ;  ou  L^ur  substituer  d'autres 
subtauces  ,  soit  combinaisons  métalliques  ,  soit  tous  autres  minéraujf  ^  etc.  Oa 
n'a  pu  encore  déterniiner  exactement  quelles  sont  les  combinaisons  ineflicaces  , 
mais  on  les  a  déjà  classées  jusqu'à  un  certain  point  selon  le  degré  de  leur  effi- 
cacité. L'or,  l'argent,  le  zinc  et  l'étaim  ,  sont  les  métaux  dont  l'introductioa 
dans  l'arc  excitateur  est  la  plus  favorable. 

En  général  ,  un  métal  unique  n'agit  que  lorsque  toutes  les  autres  circonstances 
sont  très-favorables;  mais  alors  aussi  on  l'a  souvent  vu  a^ir.  Au  reste,  il  peut 
aisément  y  avoir  erreur  ,  car  pour  peu  que  l'un  dp,s  boiil.s  àe  i'arc  soit  àiUé  dans 
une  proportion  différente  ,  l'arc  agit  comme  s'il  y  avoit  dfiu;;  jpét^i'jx.  En  frottapC 
un  bout  avec  un  métal  différent ,  quelquefois  même  aveG.ieydoi.,ts  ,  ou  en  soufflant 
dessus  ,  on  lui  donne  de  l'efficacité  dans  des  circonstances  où  il  n'en  auroit  pas  eu 
*ans  cela. 

Les  o.xides  agissent  moins  efficaceoienr ,  cœteris  paribus  ,  que  leurs  mé;aux.  Le 

H   2 


(    «33    ) 

chartôn  sec  agit  comme  im  métal  identique.  L'eau  et  lf;s  subsrances  hnmecifï'e* 
n'interceptent  point;  les  doigts  humides  non  plus,  mais  bien  les  doigts  sec;.  Les 
morC(?anx  de  cluir  sans  vie  n'int.:rceptent  ni  no  diminuent  l'énergie  du  (jalva- 
niiHie.  L'épi  lerme  en  arrête  sensiblenient  les  effets,  et  ils  sont  incomparaulement 
plus  considérables  sur  les  animaux  éeorchés ,  ou  sur  les  parties  du  corps  humain 
tlout  on  a  ô(é  l'épiderme. 

On  no  peut  point  dire  que  tous  les  corps  idiolectriques  interceptent  le  Galva- 
nisme. Il  y  a  de  grandt^s  exceptions.  D'un  autre  côté  ,  des  substances  éminem- 
ment conductrices  de  I  électricité  l'iatercepteut.  Telles  sont  la  flamme  ,  un  os 
d'animal  fort  sec,  le  vuidj  ,  la  vapeur  de  l'eau  ,  le  verre  é  ;hautlé  jusqu'à  rougir,  etc. 

IV.  Le  Galvanisme  est  aussi  influencé  par  plusieurs  circou'tances  éiran^ères  à 
la  composition  des  deux  arcs.  Teiies  sont  ,  i*^.  l'état  des  parties  sur  lesquelles  en 
opère  ;  plus  elles  sont  récentes  ,  plus  les  effets  sont  forts.  2fi.  L'exercice  plus  ou 
moins  long  du  Gahanisrne.  En  général  la  susceptibilité  pour  le  Galvanisme  , 
est  exciiée  par  l'exercice,  s'épuise  par  la  continuité,  se  renouvelle  par  le  repos. 
3".  La  succession  des  dicerscs  expériences.  Une  disposition  de  métaux  qui  avoit 
été  inefllcace  d'abord,  est  deienue  efricace  après  une  disposition  différente.  Deux 
expériences  incertaines  se  nu  sent  et  le  deviennent  encore  davantage  en  se  suc- 
cédant. 4"-  L'état  de  t'atmns'dière.  L'atmosphèr(;  électrique  ;  l'animal  sur  lequel 
on  opère  cliargé  et  isolé  ,  l'effet  reste  le  même.  Tout  l'appareil  placé  sous  l'eau , 
l'effet  reste  le  même. 

V.  11  y  a  divers  moyens  artificiels  d'énerver  ou  de  ranimer  la  susceptibilité  pour 
le  Gah  anisme  ;  ainsi  .me  grenouille  épuisée  et  approchée  d'un  électropliore  chargé  , 
a  repris  de  la  susceptibilité.  L'alcohol  au  contraire  l'affaiblit  et  l'éteint  même  sans 
Tetour.  La  potasse  ne  le  fait  qu'avec  lenteur.  Le  gaz  acide  nuiriatique  oxigéné 
rétablit  dans  beauco'ip  de  cas  cette  susceptibilité  selon  M.  de  Humboldt.  Les 
rommissaires  n'ont  point  vu  la  clio.se  ainsi  ,  mais  ils  se  proposent  de  reprendre 
ce  sujet  ,  ainsi  que  plusieurs  autres  des  expériences  de  ce  savant  physicien. 

Ils  ont  déjà  rép.'ic  celles  qu'il  a  fa'tes  sur  l'action  des  moyens  Galvaniques  sur 
le  cœur  ,  et  ont  vu  comme  lui  que  leur  aciion  y  est  la  même  que  sur  les  muscles 
vo'ontaires  ,   et  qu'il  en  accélère  le  mouvement. 

G.  V. 

CHIMIE. 

Mémoire  sur  le  gaz  nitreiix   et  ses  comhhiaisans  avec  Vox.igcne  ,  par 
M.  Humboldt  ,  Oonseillcr  de  l'Agence  des  Mines  du  Roi  de  Prusse. 

JiVsTîT.  WAT-  Les  expériences  de  ce  chimiste  ont  éié  dirigées  pour  perfectionner  Yaiialyse 
exacte  de  l'atmos'hère.  Elles  prouvent,  i".  que  ni  \e  phospliore ,  ni  le  sulfure  de 
potasse  (  s€'C  ou  dissous  dans  l'eau  )  n'absorbent  ne'tansrit  l'oxigène  ,  mais  que  le 
gaz  niirenx  sert  à  découvrir  constamment  jusqu'à  5  centièmes  d'oxi:  ène  dans 
le  résidu  des  gaz  analysés;  2°.  que  pendant  la  combustion  du  phosphore  dans 
l'air  atmosphérique,  il  se  forme  une  azoture  de  phosphore  bxidée  ,  c'est-à-dire, 
une  combinaison  triple  d'azote,  de  pliosjihore  et  d'oxigène,  mélange  nouveau  qui 
ne  p'iut  ]ias  èire  décomposé  par  une  affinité  simple  et  dans  lequel  le  phosphore 
ne  répand  aucune  lueur  ;  3°.  que  le  gaz  nitreux  est  absorbé  totalement  par  lasolutitin 
du  sulfate  de  fer.  On  ignore  si  cette  absorption  (  découverte  par  le  proK'ssenr 
Gtittling  de  Jena  )  se  fait  par  une  désoxidalion  du  fer,  ou  si  elle  est  acrompai^née 
dune  décom[iosilion  d'eau,  ce  problême  va  être  résolu  par  un  travail  que  les 
ce.  Vauquelia  et  Humboldt  ont  entrepris  au  laboratoire  tle  l'Ecole  des  Mines  ; 
4".  que  versant  de  l'acide  nitrique  sur  le  lil  de  cuivre  ,  il  y  a  une  partie  de  l'acide 
qui  Je  décompose  totalement,  et  que  par  cette?  raison  le  giz  nitreux  se  trouvo 
Piùlaa<;é  d'azote  ;  5".  que  les  yaiiatioûs  et  erreurs  de  l'eudiomètre  de  Fonlana  (  dont 


(  i33  ) 
Ii'S  Physiciens  îe  font  plfiint  Jusqu'il  oe  jour,  et  qu'oii  a  attribué  vaguement  à  un 
gaz  niireux,  tanlAt  trop  fort  ,  tantôt  trop  t'oibie)  ne.  proviennent  que  de  la  quan- 
tùé  d'.izote  contenue  dans  le  gaz  nitreux  ;  6°.  que  la  .'•olution  du  sulfate  de  ft^r 
sert  à  évaluer  celle  quantité  d'azote  qui  monte  de  0,07  jusqu'à  o  Gy ,  et  même 
an-dclà  ;  7°.  que  nommant  ?n  la  quantité  de  gaz  nilrciix  requise  pour  saiurer 
une  partie  d'oxigène  n  ;  cette  proportion  tn  :  n  n'est  pas  (comme  l'immortel  La- 
voisier  l'annonce  ,  et  comme  on  le  répète  dans  les  Manuels  de  Chimie  )  é"alc  à 
1.7  :  1  ,  mais  qu'elle  varie  de  5, a  jusqu'à  o,5  selon  le  degré  d'azoïation  du  gaz; 
nitreux  ;  8°.  qu'en  prenant  les  volumes  d'azote  contenu  dans  le  gaz  nitieux  pour 
abscisses  ,  et  la  valeur  de  n  jiour  oidonnées  ,  les  combinaisons  avec  l'oxigèue  se 
présentent  sous  la  liguie  d'une  courbe  qui  daboid  reste  dans  un  éloignenseuC 
presqu  égal  des  absci.'sts,  et  puis  s'en  rapproche  avec  une  vitesse  très-grande  ; 
g",  que  la  forme  des  vaisseaux  dans  lesquels  le  mélange  du  gaz  nitreux  et  atnios- 
ph  rique  se  fait  ,  influe  beaucoup  sur  les  degrés  d  absorptions.  De  5oo  parties 
de  gaz  nitreux,  et  de  100  parties  de  gaz  oxigène  ,  Lavoisier  vit  absorber  dans 
le  tube  eudiométrique  74  parties.  M.  Iltimboldt ,  en  répétant  sept  fois  la  même  ex- 
périence dans  un  cylindre  de  11  centimètres  en  diamètre,  observa  une  absorptiou 
de  147  parties  ,  10°.  l'azote  mêlé  au  gaz  nitreux  paraissant  par  un  peu  d'afiînité 
favoiiser  la  combiniison  de  l'oxvgène  avic  le  gaz  nitreux,  l'Auteur  préjjara  du 
gaz  azote  très-pur,  dans  lequel  le  phosphore  ne  répandoit  aucune  lueur.  Cet 
azote,  mêlé  à  un  gaz  nitreux  très-pur,  en  changea  tellement  la  nature,  que 
dès-lors  ,  au  lieu  de  3,6  il  ne  fallut  que  1,4  ou  0,8  du  gaz  nitreux  pour  saturer 
ime  partie  de  1  oxigène.  11  se  forme  par  conséquent  dans  les  deux  cas  un  acide 
nitrique  très-différent ,  un  acide  qui  contieac  plus,  et  un  autre  qui  contient  moins 
d'oxigène.  Toutes  ces  expériences  (dont  l'auteur  a  présenté  au-delà  de  iGo  en 
forme  de  tableau)  facilitent  le  calcul  eudiométrique.  Quelqu'impur  que  sera  le 
fjaz  nitreux  qu'on  prépare,  on  poiura  cependant  s'en  servir  pour  l'analyse  de 
l'air  atmosphérique  ,  pourvu  qu'on  recherche  par  le  moyen  du  sulfate  de'  fer  le 
degré  de  son  azotation.  Diviser  une  somme  donnée  en  deux  parties  d'après  la  pro- 
portion m:n;  voilà  à  quoi  revient  la  solution  des  problèmes  eudioméirijues. 
La  somme  ou  quantité  des  gaz  anéantis  dans  le  tube  ,  est  donnée.  Elle  contient 
a;=:au  gaz  nitieux,  et^'=:;à  l'oxygène  absorbé  par  x.  Alors  m:  h  =:  a;  :jr  ,  ou 
en  mettant  «n^  1  ,  on  aura  r  :z^  — ^ . 


L'Autenr  ,  par  exemple  ,  mêla  loo  parties  d'air  atmosphérique  à  100  parties 
de  g-.z  nitreux.  H  y  eut  un  résidu  de  iu5.  Ce  résidu  perdit ,  en  le  s  couant  avec  la 
solution  du  f'T  0,19  de  son  volume,  mais  0,03  sortant  dos  interstices  de  l'eau 
(connue  d'autres  expériences  le  prouvent),  il  faut  compter  pour  résidu  io3  — 
21  =  82.  Or  le  giZ  nitreux  employé  contenait  (aussi  à  l'épreuve  du  sulfate  de 
fer)  0,09  d'azote  ;  il  y  eut  donc  o  82  —  o  09  ou  0,73  d'azote  atmosphériqje  el; 
0,37  d'oxiaène.  Ce  même  gaz  fut  analysé  par  un  gaz  nitreux  très-imitur  qui  con- 
Icnoit  0,62  dazote.  Le  résida  dans  le  tube  eudiométrique,  fut  de  i33  parties, 
qui  laV'^es  avec  le  sulfate  de  fer,  ne  donnèrent  que  127  ou  (en  décomptant  les 
cSa  d'azote  préexistant  dans  le  gaz  nitreux  enqiloyé)  0,70  d'azote.  Dans  la  pre- 
mière expérience  ,  m:  n  fut  =3,5  :  r  ;  dans  la  seconde  =  1,4:  1.  Le  gaz  nitreux 
dont  Ingenhou  s,  Jacquin  ,  Scherer ,  Landriani,  Volta  et  tous  les  autres  Physi- 
ci''ns  se  servent  ,  ne  contenant  constamment  que  de  0,07  jasqu  à  0,09  il'azote. 
M.  Humboidi  a  calculé  un  tableau  qui  sertà  réduire  les  degrés  de  l'eudiomètre  de 
Fontana  en  millièmes.  Les  nouvelles  expériences  qu'il  vient  de  faire  sous  les  yeux 
du  C.  Vauqnelin  servent  à  constater  ce  calcul.  C  est  d'après  ces  données,  qu'on 
peut  évaluer  en  millièmes  le  degré  moyen  de  la  pureté  de  l'atmosplière  ,  ces  plus 
grandes  et  plus  petites  variations;  objets  que  l'Auteur  a  traiié  dans  un  autre 
mémoire  sur  l'analyse  de  1  uir  et  les  phéuûmèoiis  oiétcorologiquds  de  l'an  5  et  6. 


(  1Ô4  ) 

II  est  démontré  par  ce  travail  que  l'air  atmosphérique,  loin  d'être  toujours  à  0,27 
ou  0,28  halince  entre  zo  et  29  centièmes  d'oxigèue.  Le  voyage  aux  Indes  auquel 
M.  Humboldt  se  jirépare  en  ce  moment,  va  décider  si  l'analyse  de  l'atmobpiièrô 
dans  la  zone  torride  présente  la  même  proportion  de  1  oxigèue. 

Considérations  cli'imiqiies  sur  l'usage  des  oxidcs  de  fer  dans  la  teintnre 
du   Coton  ,    j)ai-  le    C.    Ciiattal. 

IxsTiT.    NAT.  L'oxidô  de  fer  a  la  plus  grande  affinité  avec  le  fd  de  coton,  ce  qui  le  rend  très- 

précieux  dans  la  teintnre.  Pour  l'obtenir,  on  dissout  le,  fer  dans  un  acide.  Cliaque 
teinturier  fait  un  uiystère  de  celui  qu'd  employé;  mais  en  général  on  donne  la 
préférence  à  l'acide  nitreux  ;  cette  préférence  est  érablie  bien  moins  sur  la  dif- 
férence de  coulej.T  que  peut  donner  tel  ou  tel  acide  ,  que  s;ir  la  vtrtu  plus  oa 
moins  corroùve  qu'ils  exercent  sur  les  étoffes  ;  elle  ee.t  telle  pour  les  sulfates  et 
rnuriatcs  ,  que  si  oa  ne  lave  pas  l'étolfe  en  sortant  du  bain,  elle  sera  à  coup  sûr 
brûlée,  tandis  que  l'iicide  acétoux;,  ou  tout  autre  acide  végétal,  n'entraîne  pas 
cet  inconvénient. 

Dans  ce  mémoire  ,  le  citoyen  Chaptal  se  borne  à  fiire  connoirre  la  couleur 
qu'on  peut  o'itenir  de  l'oxide  de  fer  :  1".  employé  seul  sur  une  étofté  qui  n'a  reçu 
pucune    préparation  préliminaire. 

2".  Employé  communément  avec  le  rouge  de  garance,  ou  le  principe  astiingent. 

Si  l'on  dissout  du  sulfate  de  fer  ou  tout  autre  sel  martial  dans  l'eau  ,  et  qu'on 
y  plonge  du  coton  ,  cette  matière  végétale  y  prendra  une  teinte  chamois  plus  ou 
moins  foncée,  selon  que  la  dissolution  est  plus  ou  moins  chargée.  L'afliaité  du 
coton  est  telle  qu'il  soutire  ce  métal,  et  l'enlève  on  grande  pariie  à  l'acide  qui 
l'a   dissout. 

Si  l'on  précipite  le  fer  d'une  di:.soIutiou  un  peu  forte  par  une  liqueur  alkalina 
marquant  5  àG  degrés  (  aréom.  de  Beaumé  ) ,  il  en  résidie  un  mélange  d'un  bleu 
verdàtre.  Le  coton  mmié  dans  ce  précipité  prend  d'aliord  une  teinte  d'un  vert 
Éal  et  mal  tmi ,  mais  la  seule  exposition  à  l'air  la  fait  tourner  au  jaune  en  très- 
peu  de  tems  ,  et  la  nuance  en  est  alors  plus  foncée  ,  c'est  la  couleur  à'ocre  on 
<!e  rouille.  Ces  couleurs  présentent  des  inconvéniens  :  les  principaux  sont  quo 
les  nuances  fortes  brûlent  et  fatiguent  les  étoffes  ,  que  ces  couleurs  sont  rudes 
et  désagréables  à  l'œil ,  et  ne  peuvent  que  difficilement  se  marier  avec  les  couleurs 
douces  fournies  par  les  végétaux.  Chaptal  est  parvenu  à  éviter  ces  divers  incon- 
niens  par  la  méihode  suivante.  Il  soûle  le  coton  à  froid  dans  une  dissolution  de 
sulfate  de  fer  marquant  3  degrés,  il  1  exprime  avec  soin  à  la  cheville,  et  le  plonge 
de  suite  dans  une  lessive  de  potasse  à  2  degrés,  sur  laquelle  oa  a  versé  de  la 
dissolution  de  sulfate  d'alumine  jusqu'à  saturation.  La  couleur  s'avive  dans  le  bain 
en  même-tems  qu'elle  se  fonce  et  devient  plus  moelleuse.  0=i  laisse  reposer  le 
coton  dans  cette  liqueur  pendant  ^kG  heures,  e'nsuiie  on  le  lave  et  on  le  fait 
sécher.  Ce  procédé  a  1  avantage  de  garantir  le  tiàsu  de  l'étoffe  et  en  graduant 
la  force  dés  dissolutions  en  obtient  toutes  les  nuances  que  l'on  peut  desirtr.  Cette 
couleur  est  très- agréable  ,  trè^-solide  ,  et  sur-tout  tris-économique;  c'est  pitr  ce 
moven  qu'il  fabrique  des  nankins  dont  la  couleur  a  plus  detixité  (|ne  colle  des  nankins 
anglais.  Cette  coidour  n'siste  aux  le-^sives  ,  mais  les  astringcns  la  font  tourner 
au  brun.  Ce  jaune  ,  combiné  avec  l'indigo,  ne  donne  point  uu  beau  Vert  connue 
on   l'a  voit   espéré, 

L'oxide  de  fer  se  combine  au  contraire  très-bien  avec  le  rouge  de  la  garance  , 
et  produit  une  couleur  d'un  violet  clair  ou  pruneau,  et  d'un  très-bon  usage  dans 
la  teinture  en  coton.  Si  01I  se  boruoit  à  appliquer  ces  deux  couleurs  sur  le  coton 
sans  avoir  employé  un  mordant  capable  de  lixer  la  dernière  ,  non-bculement  la 
couîçiir  restcroic  sombre  et  dt;sa2î.'éable  par  l'impossibilité  di?  l'aviver ,  mais  eilià 


(  1^5  ) 
ftiiroît:  encore  le  très-grand  inconvénient  à  résisler  aux  lessives.  Il  Tant  donc  com- 
mencer pur  préjiarer  le  coton  comme  pour  le  disposer  à  recevoir  le  rouge  d'An- 
drinoplc  ,  et  lorsqu'on  l'a  conduit  iusf[ii'à  l'opération  de  Tengalage  ,  «ilors  on  le 
passe  dans  une  di  solution  de  ftr  plus  ou  moins  ch£irgt;e  selon  la  nuance  de  violet 
que  l'on  désire.  On  lave  le  coton  avec  soiu  ,  on  le  garance  à  deux  repriâc-s  ,  et 
oa  l'avive  dans  un  bain  ds  savon.  Lorsqu'on  désire  un  véritable  violet ,  velouté 
et  bien  nourri  ,  on  ne  le  passe  à  la  dissolution  do  fer  qu'après  l'avoir  pnjaiablc- 
nient  engalë.  Le  fer  est  alors  précipité  en  un  acide  bleuâtre  qui  ,  combiné  avec 
le  ronge  de  la  garance,  fournit  iiu  violet  superbe  plus  ou  moins  foncé  selon  la 
force  de  l'enguiage  et  la  dissolution  martiale.  Il  est  très~dillîc;le  d'obtenir  une 
couleur  unie,  ce  qui  provient  de  ce  que  le  fer  déposé  sur  la  coton  reçoit  un» 
suroxitiation  par  la  siniple  exposition  à  l'air  qui  varie  dans  les  diverses  parties  du 
coton.  Les  lils  qui  sont  à  l'extérieur  du  mateau  ,  s'oxident  fortement  ,  tandis 
que  ceux  de  l'intérieur  soustraits  h  l'action  de  l'air  n'éprouvent  aucun  change- 
ment :  d'où  il  suit  que  l'intérieur  du  mateau  présente  une  foible  nuance,  taudis 
que  l'extérieur  offie  un  violet  presque  noir.  Pour  remédier  à  cet  inconvénient  , 
il  faut  Liver  le  coton  en  le  sortant  de  la  dissolution  de  fer  ,  et  le  garancer  mouillé  ; 
la  couleur  en  est  plus  unie  et  plus  veloutée. 

Le  rouge  de  la  garance  et  l'oxide  de  fer  déposés  sur  l'étoffe  ,  y  déterminent; 
la  couleur  violette,  cette  couleur  tourne  au  rouge  ou  au  bleu  selon  que  l'un  ou 
l'autre  de  ces  principes  prédomine  ;  il  est  très-difucile  d'obtenir  une  combinaison 
qui  produise  le  ton  de  couleur  désiré  ,  sur-tout  lorsqu'on  le  veut  bien  nourri  , 
très-vif  et  très-foncé:  on  peut  y  parvenir  non  seulement  en  vaiiaut  les  propor- 
tions des  deux  principes  colorans  ,  mais  encore  en  varianf  le  procédé  d'avivage 
basé  sur  les  deux  faits  suivaus  ;  savoir,  que  la  soude  dissout  l'oxide  de  fer  ;  tandis 
que  le  savon  dévore  de  préférence,  par  une  forte  ébulition,  le  rouge  de  garance, 
de  nuTuière  que  l'on  peut  faire  tourner  au  rouge  ou  au  bleu  selon  que  l'on  aviva 
avec  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  uiordaus. 

L'oxide  de  fer,  précipité  sur  une  étoffe,  se  marie  avec  avantage  avec  la  cou- 
leur  fauve  que  fournissent  les  astringens  ,  et  en  variant  la  qualité  et  la  quantité 
de  ces  principes  asirigens,  il  en  résulte  des  nuances  à  l'infini,  mais  c'est  moins 
une  combinaiion  ou  une  dissolution  de  principes  que  le  simple  mélange  ou  la 
juxta  }0:ition  des  corps  colorans  sur  l'étoffe. 

Oa  peut ,  par  le  moyen  de  la  chaleur  d'une  ébulition  ,  combiner  plus  intime- 
ment l'oxide  de  fer  avec  le  principe  astringent,  et  alors  on  le  ramène  à  l'état 
d'un  oxide  plus  ou  moins  noir,  ainsi  que  l'a  observé  Berlholet. 

Il  est  possible  de  rembrunir  ces  mêmes  couleurs,  et  de  leur  donner  une  va- 
riété de  teinte  depuis  le  gris  clair  jusqu'au  noir  foncé ,  en  passant  les  cotons  im- 
prégnés d'ua  principe  astringent  dans  une  dissolution  de  1er  ,  alors  l'oxide  est 
précipité  par  te  principe  déjà  fixé  sur  l'étoffe. 

Les  végétaux  astringens  les  plus  utiles  eu  teinture  fournissent  une  couleur  iauno 
qui  n'a  pas  beaucoup  de  brillant,  mais  'qui  préjente  assez  de  fixité  pour  être 
employé  avec  avantage. 

En  suivant  la  théorie  des  végétaux  qui  fournissent  le  jaune,  on  voit  cette  couleur 
s'aviver  dans  la  même  proportion  que  le  principe  astringent  diminue ,  mais  elle 
perd  sa  fixité  en  prenant  de  l'éclat  ,  ce  qui  fait  qu'il  est  difficile  d'obtenir  des 
couleurs  jaunes  à-!a-fois  solides  et  brillantes. 

L'écorce  de  chêne  s'allie  parfaitement  à  la  gaude  ,  le  sumacJc  au  qnercitron  ,  eC 
à  l'aide  de  ces  combinaisons  et  du  mordant  d'acétite  d'alumine^  Chaptal  a  obtenu 
des  couleurs  aussi  solides  que   brillantes. 

On  a  prétendu  qu'en  forçant  les  proportions  du  sumack  ;  de  l'écorce  d'aulne, - 
"OU  du  chêne  verd  ,  on  pouvoit  remplacer  la  noix  de  galle  dans  la  teinture  de 
peton  en  rouge.  Chaptal  a  reconuu  que  ce  remplacement  est  impossiUe,  à  quel-. 


(  i36  ) 
que  dose  que  l'on  emploie  ces  astringens.  La  couleur  en  est  constamment  pIiiS 
sèche  ,  plus  luaii^re  et  moins  solide  ,  tandis  que  dans  la  teinture  sur  la  laine  et 
la  soie  ,  ils  sont  employés  avec  succès.  Cluiptal  croit  trouver  la  raison  de  oetta 
différence  daa^,  la  nature  même  de  la  noix  dt;  galle  ;  1°.  parce  que  1  acide  qu'elle 
contient  exclusivement  aux  autres  astringcns,  facilite  la  décomposion  du  savon  dont 
on  a  imprégné  les  cotons  ;  alors  l'hiiile  reste  lixée  dans  le  tissu  en  bien  plus  grande 
quantiié  et  dans  une  combinaison  plus  intime.  2".  La  noix  de  galle  qui  doit  son 
développement  à  des  corps  animaux  ,  conserve  un  léger  caractère  d'animalisa- 
tion  qu'elle  transmet  à  l'étoffe  végétale,  et  augmente  par- là  les  affinités  avec  le 
principe  colorant  de  la  garance  ;  ce  caractère  d'animalisatioa  devient  inutile 
lorsqu'il  est  question  de  l'emploi  d'un  astringent  sur  la  laiue  ou  sur  la  soie, 

L,  L. 

OUVRAGES      NOUVEAUX. 

JVo'wclle  Mécanique  des  mouvemens  de  lllomme  et  d<,-s  Aiiimmix ,  par  P.  T. 
Bahth;  z  ,  D.  M.  membre  de  V académie  des  Sciences  de  Berlin  ,  de  Stockolm  et 
de  Lausanne ,  etc.  1  vol.  in  4"-  A  Carcassonne  ,  de  limprimerie  do  Pierre  Polère. 
Se  vend  à  Paris ,  chez  Méquignon  l'aliié ,  rue  de  l'Ecole  de  Médecine. 

Cet  ouvrage  est  partagé  en  six  seciioiis  ;  les  bornes  de  cette  annonce  ne  nous  permettent  que  d'in- 
diquer quelques  uns  des  |jriiKi|.aux  pliénoniènes  que  l'Auteur  présenie  sous  un  point  de  vue  absolument 
nouveau.  Dans  Li  p-eiuière  seciion,  il  s'occupe  surcessivnmenl  de  la  ni.inière  dont  la  colonne  vertébrale  , 
les  a))0  ibvses  des  diverses  veuébres ,  les  os  du  bassin,  ceux  des  cxirêmilcs  intérieures  ,  concourent  par 
leur  forme  et  loui  slvucture  au  mécanisme  de  la  station.  11  s'auaclie  h  résoudre  plus  exactement  la 
prolilème  q::e  Parent  s'étoii  proposé,  de  fixer  l'ouverture  que  doivent  avoir  les  pieds  de  1  homme  puur  lui 
doiinei  la  base  du  sustciitcHion  lu  plus  avantageuse.  Les  usi^ges  des  mouvemens  de  la  queue  dans  \a. 
station  de  différens  quadrupèdes,  les  m  yens  nombreux  qui  assurent  la  station  des  oiseaux,  y  sont 
également  déterminés. 

La  deuxième  section  a  deux  parties  :  la  première  a  pour  objet  d'expliquer  comment  le  transport  du 
corps  est  produit  par  l'action  unique  des  musiles  de  la  jambe,  et  n'est  point  l'effet  d  un  mouvement 
jréiiécbi  comme  plusieurs  physiciens  l'ont  prétendu.  La  seconde  paitie  est  consacrée  au  mécanisme  du 
saut  dans  toutes  les  classes  d  animaux  ,  et  à  la  réfutation  des  théories  émises  jusqu'à  ce  jour  sur  ce 
mode  de   progression  ,  notamment   de  celles    de  Borelli  et   de  Mayow. 

Latioisième  section  contient  les  phénomènes  relatifs  aux  mouvemens  progressifs  du  clieval  ,  et  à 
ceux   qui   se   remarquent   dans   dillérens   genres    de  quadrupèdes, 

•La  quaiiième  seciion  traite  du  ramper;  mais  avant  d'en  suivre  la  théorie  dans  les  chenilles  et  les 
autres  reptiles  mous,  .".insi  que  dans  les  scrpens  ,  l'auteur  fait  mention  des  mouvemens  progressifs  de 
cetrains  amphibies  sur  la  terre  ,  qui  paroissent  être  intermédiaires  entre  Ceux  des  quadrupèdes  et  ceux 
des  re|>tiles.  il  ciie  en  exemple  la  progression  du  phoque,  imparfaitement  dccrile  jusqu'à  ce  jour.  11 
ajoute  des  considérations  sur  celle  des  ch.ilcidos  )  qui  tient  le  milieu  entre  celle  des  setpens  et  des 
lézards  ,  clc. 

Trois  chapitres  composent  la  cinquième  section.  L'auteur  développe  et  apprécie  avec  beaucoup 
d'étendue,  l'action  des  organes  du  poisson,  tels  que  la  queue,  les  nageoires  ,  la  vessie  aérienne,  etc. 
dans  l'exécution  du  nager  ;  ii  suit  le  mécanisme  de  la  natation  dans  les  quadrupèdes  et  dans 
l'homme  même. 

La  sixième  et  dernière  section,  traite  du  vol  di,-s  oiseaux.  Apiès  une  exposition  détaillée  des  prin- 
cipes généraux  qu'il  éiablit  ,  le  C.  Barthcz  insiste  sur  Icô  phéiiomènns  particuliers  les  plus  propres  à 
jiiqiier  la  cruiosité  des  observateurs.  11  explique  ,  par  exemple  ,  les  mouvetr.ens  observés  d.ms  les 
oiseaux  rameurs,  et  désignés  par  les  noms  de  ressource  el  de  fiointe ,  les  cercles  que  décrit  le  milau 
en  planant  dans  les  airs  ,  les  mouvemens  en  irocittt  des  bécasses  et  des  bécassines,  etc.  11  ar.beve  la 
théorie  du'vol,  en  recheri  bajit  qu'elle  est  l'utilité  de  l'air  reCjU  par  la  respiration,  et  qui  pénètre 
cl  JUS  les  os  des  oiseaux  ,  et  en  rcfuiant  les  diverses  conjectures  de  IJunter  ,  de  Camper  et  de  6ilbers- 
chl.ig  sur  le  même   objet.  J.  L.  A. 

E  Fx  R  A  T  A. 

Page  1 27  ,   ligne  8  ,  les  mêmes  traces  ,   lisez  les    mêmes   faces. 

idÉm.  lig.  14 ,  qui  u'a  pas  même  été  mesurée,  lisez  qui  n'a  pas  encore  été  mesurée* 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA  SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE. 

PARIS.    Fructidor,  an  6  de  la  République. 


HISTOIRENATURELLE. 

Extrait  d'un  Mémoire  sur  les  Ossemens  fossiles  de  quadrupèdes  , 
par  le  C.    C  u  v  i  e  k. 

J_j AUTEUR  s'est  propose  dans  ce  mémoire  de  rassembler   autant  qu'il   lui  a  été     Soc.    D'HrsTjf 
possible,  tous  les   os  fossiles  qui    ont  appartenu   à  chaque  espèce,  soit  qu'il  les  naturelle. 
uit  vus  par  lui-même  ,  ou    qu'il  ea   ait  seulement  trouvé  la  description  dans  les 
auteurs  ;  d'en  reformer  les  squelettes  de  ces  espèces  ,    et   de  les   comparer  avec 
celles  qui  existent  à  la  surface  du  globe  ,    pour   en   déterminer    les    rapports  et 
les  différences.    Voici  la  série  des  espèces  sur  le.squelles  il  a  travaillé. 

i.  L'animal  dont  viennent  les  os  et  les  défenses  ,  nommés  os  ,  et  cornes  de 
riamniouth  par  les  Russes  et  les  habitans  de  la  Sibérie  ;  ou  en  trouve  aussi  des 
dépouilles  fossiles  dans  plusieurs  parties  de  l'Europe.  C'est  une  espèce  d'éléphant, 
voisine  de  rélé[)hatit  d'Asie;  mais  qui  en  diffère  parce  que  les  alvéoles  de  ses 
«éfenses  sont  plus  longues  ,  que  l'angle  que  forme  sa  niàchoire  inférieure  est  plus 
obtus  ,  et  que  les  lames  dont  ses  molaires  sont  composées ,  sont  plus  minces.  Soa 
véritable  analogue  vivant  n'est  pas  connu,  quoiqu'on  l'ait  regardé  jusqu'ici  comme 
un  éléphant  ordinaire. 

2.  L'animal  dont  on  trouve  les  dépouilles  sur  les  bords  de  l'Ohio  ,  dans  l'Amé- 
rique septentrionale  ,  et  que  les  ^Américains  et  les  Anglais  ont  aubsi  nommé 
viammouih  ,  quoiqu'il  diffère  beaucoup  du  précédent.  On  en  trou\  e  aussi  des 
resti  s  en  Europe  et  en  Asie.  Il  devoit  être  à-peu-près  de  la  taille  de  l  éléphant, 
mais  plus  massif.  Ses  défenses  sont  plus  petites  ,  ses  dents  molaires  sont  armées 
de  grosses  pointes  tranchantes,  dont  la  coupe  présente  ,  lorsqu'elles  sont  usées, 
des  doubles  losanges  transversales.  Il  y  a  de  chaque  côté  trois  dents  molaires  ; 
une  à  4,  une  à  6  et  une  à  8  pointes. 

3.  L'animal  dont  les  dents,  teintes  par  le  cuivre,  fournissent  les  turquoises, 
dont  il  y  avoit  une  mine  à  Simore  en  Languedoc.  On  trouve  des  dépouilles  de 
cette  même  espèce  dans  le  département  de  l'Ain  ,  au  Pérou  et  ailleurs.  Elle  a  dvi 
être  assez  semblable  à  la  précédente,  mais  les  pointes  de  ses  molaires  soat  co- 
niques, et,  lorsqu'elles  s'usenr,  leur  tranche  pré>,eiito  d'abord  un  cercle  ,  puis  xxn 
demi-ovale,  puis  une  figure  de  trèfle,  ce  qui  les  a  fait  confondre  avec  des  denîs 
d'hippopotame.  II  y  a  de  ces  dents  à  la  pointes  ,  d'autres  à  six  et  d'autres  k  4- 

4.  \J hippopotame.  On  trouve  en  France  et  ailleurs  des  dents  et  des  fragntens  do- 
.mâchoires  ,  dans  lesqueh  l'auteur  n'a  trouvé  jusqu'ici  rien  qui  diffère  des  hippo-» 

potames  urdiuaires.    Comme  il  n'a  cependant  vu  encore   aucun  o^  entier,  il  aa 
peut  affirmer  l'identité, 

5.  L'espèce  d-  rhinocéros  à  crânes  allongés ,  que  l'on  trouve  en  Sibérie  ,  en  Allô» 
luagne  et   dans  d'autres  pays.  L'auteur  a  vu  dos  deiîis   et  des  porhoas  de^TO^^ 

'a«,  Aawi,  N".    VI.  S 


(:S8  ) 
ehoires  trouvées  en  France,  qui  lui  paroissent  aussi   en  provenir.  Le  principal 
caractère  de  cette  espèce,  consiste  dans  la  cloison  osseuse  du  n<z;  son  analogue 
vivant  est  inconnu. 

6.  Une  dent  molaire,  à  deux  éminences  transversales,  que  possède  le  citoyen 
Gillet,  et  dont  le  Muséum  national  possède  un  germe,  ne  r,  ssi  mble  ni  aux 
dents  ,  ni  aux  germes  de  dents  daucun  animal  connu  vivaxU  ni  fossile.  La  seule  dent 
dont  celle-là  se  rapproche  un  peu,  c'est  la  dernière  molaire  d''=n  bas  du  rhino- 
céros. Cette  dent  indique  donc  l'existence  d'une  sixième  espèce  fossile  ,  dont 
l'analoi^ue  vivant  est  inconnu. 

7.  L'animal,  de  12  pierls  de  longueur  sur  6  de  hauteur,  dont  le  squelette 
trouvé  sous  terre  au  Paraguay ,  se  conserve  dans  le  cabinet  du  roi  d'Eipagne  à 
Maàrid.  L'auteur  prouve ,  par  une  comparaison  <létaillée  fie  ses  os  avec  ceux  de 
tous  les  quadrupèdes  connus,  que  c'est  une  espèce  propre  et  distincte,  plus 
voisine  des  paresseux  que  d  ua  autre  genre,  et  qu'on  pourroit  nommer  paresseux 
géant.  Le  C.  CuVier  consigne  ici  en  passant  la  découverte  iniéreNsante  qu'il  a 
faite,  que  l'aï,  ou  paresseux  à  trois  doigts  (hradypus  tridactylus  Lin.J,  a  na- 
tureilemeut  et  constamment  neuf  vertèbres  cervicales.  C'est  la  première  excep- 
tion connue  à  la  règle  établie  par  le  C.  Daubenton  ,  que  tous  les  quadrupède» 
vivipares  n'ont  ni  plus  ni  moins  de  sept  vertèbres  cervicales. 

8.  L'animal  dont  on  trouve  les  dépouilles  dans  des  cavernes  près  de  Gaylen- 
reuth  et  de  Muggendo;f ,  dans  le  niargravia  de  Bareuîh  en  Franconie.  Plusieurs 
l'ont  regardé  comme  un  ours  marin  ,  mais  il  en  diffère,  ainsi  que  tous  les  ourS 
connus,  par  la  forme  de  sa  tête,  caractéri.^ée  sur-tout  par  la  saillie  du  front, 
par  l'absence  de  Iti  petite  dent  que  les  ours  connus  ont  tous  derrière  chaque 
canine  ;  par  le  canal  osseux  de  l'humérus  ,  dans  lequel  passe  l'artère  brachiale  , 
et  par  plusieurs  autres  points  dans  la  figure  et  la  proportion  des  os  :  cependant 
c'est  des  ours  que  cet  animal  se  rapprochoit  le  plus. 

9.  L'animal  carnassier  dont  on  trouve  des  os  dans  la  pierre  à  plâtre  de  Mont' 
marri'?.  La  forme  de  ses  mâchoires,  le  nombre  de  ses  dents  molaires,  les  pointes 
dont  elles  sont  armées,  indiquent  que  cette  espèce  devoit  se  rapporter  au 
genre  canis;  cependant  elle  ne  ressemble  complètement  à  aucune  espèce  de  c« 
genre.  La  murque  distinctive  la  plus  frappiinie.  c'est  que  c'est  la  septième  mo- 
laire d'en  bas  qui  est  la  plus  grande  dais  l'ctniuial  de  Montmartre  ,  taudis  que  c'est 
le  cinquièiie  dans  les  chiens,  les  loups,   hs  rpn.irds  ,  etc. 

10.  L'animal  dont  la  mâchoire  inférieure  tron\pe  près  de  A'^éronne ,  a  été 
reç-ardée ,  par  Joseph  Monti,  comme  une  poriion  du  crâne  de  la  va<  he  marine; 
idée  que  tou:>  les  gëologistes  ont  ado)~^tée  ,  quoiqu'elle  soit  contraire  aux  notions 
les  plus  simples  de  l'anatoniie  comparée.  Celte  niâchoire  ,  selon  le  C.  Cuvier  , 
a  appartenu  à  un  animal  voisin  ,  quoique  différent  spécifiquement,  du  mammouth  , 
de  l'animal  de  1  Ohio  et  de  celui  de  Simore.  Son  caractère  le  plus  particulier 
consiste  dans  le  bec  que  forme  sa  s3-niphyse. 

11.  L'animal  du  genre  du  cerf,  dont  on  trouve  les  os  et  les  bois  en  Irlande, 
en  Angleterre,  à  Maesiricht,  etc.  Il  est  suffisamment  distinct  de  toiis  les  cerfs, 
et  même  de  l'élan  ,  auquel  on  l'a  rapporié  ,  par  la  grandeur  énorme  de  son  bois , 
par  l'applatissement  de  sa  j;artie  supérieure  ,  et  par  les  branches  qui  naissent 
de  sa  base.  On  en  voit  plusieurs  lîgures  dans  les  transactions  philosophiques. 

12.  Le  genre  des  boeufs  fournit  à  lui  seul  plusieurs  espèces  fossiles.  On  en 
trouve  en  Sibérie  les  crânes  de  deux  ,  qui  ont  été  décrits  par  Pallas.  11  avoit 
ra|iporlé  les  uns  au  Buffle  ordinaire;  mais  depuis  ,  il  les  a  attribués  à  une  espèce 
particulière,  originaire  du  Thibet;;  Dommée  Arai.  Le  C.  (Juvier  prouve,  par  la 


(  1%  ) 

comparaison  ostéologique ,  que  ces  crâaes  ne  proviennent  point  du  BufHe.  Les 
autres  ont  puni  à  l'allas  venir  du  Biiflle  du  (^ap  ,  ou  du  bœuf  musqué  du  Ca- 
nada. Le  C.  Guvier  montre  qu'ils  ne  peuvent  pas  venir  du  prsmier  ;  mais  n'ayant 
point  de  cràuo  d'Arni ,  ni  do  bœuf  mu'qué,  il  ne  porte  aucune  décison  sur  leur 
idenriré  ou  leur  non-identité   avec   les  ciànes  fossile?. 

L'auteur  dt-cric  aussi  deux  sories  de  crâucs  ,  qui  ont  été  trouvés  dans  les 
tourbières  du  dt'partemeiit  de  la  Somme,  et  qui  ressemblent  beaucoup  à  ceux 
de  notre  bœuf  comumn  ,  et  à  ceux  de  l'Aurochs  ,  mais  qui  les  surpassent  ea 
grandeur  de  plus  d  un  quart. 

Le  C.  Cuvier  conclut  de  ses  recherches  :  i°.  Qu'il  n'est  pas  vrai  de  dire  que 
que  les  animaux  du  midi  ont  autre  fois  vécu  dans  le  nord  ,  leurs  espèces  n'étant 
pas  parfaitement  identiques.  3.°.  Qu'il  a  vécu  dans  toutes  sortes  de  pays  ,  da$ 
aniiiiHux  qui  n'y  vivent  [lus  aujourd  hiii ,  et  qui  ne  se  retrouvent  même  nulle 
part  dans  les  pays  coanus.  Il  laisse  d'après  cela  aux  géologistes  à  faire  à  leui-s 
systèmes,  les  changemens  ou  les  additions  qu'ils  croiront  convenables  pour  ex- 
pliquer les  faits  qu'il  a  ainsi   constatés. 

C  V. 

Mémoire  sur  la  cmnparaison  des  Crystaux  de  Strontîane  sulfatée  (*), 
avec  ceiLc  de  Baryte  sulfatée ,  par  le    C.  H  a  u  y. 

Pendant  long-tems,  plusieurs  variétés  de  ces  deux  sels  pierreux  avoient  été  Soc.  d'HiST| 
confondues  sous  le  nom  de  spath  pesant  ,  mais  la  découverte  de  la  stroutiane  naturelle. 
.carbonaiée  ou  strontiauite  ayant  fait  rechercher  avec  plus  de  soin  les  combinaisons 
de  cette  terre  si  semblable  à  la  baryte;  on  a  trouvé,  outre  plusieurs  variétés 
non  encore  connues  ,  que  la  prétendue  baryte  sulfatée  de  Sicile  étoit  de  la  stron- 
tiane  sulfatée,  Ces  deux  sels  présentent  les  différences  dans  leur  densité  ,  leur 
^dureté  ,    leur  réfraction  et  leur  crystallisation. 

La  densiié  de  la  baryte  sulfatée  est  à  celle  de  la  strontiane  sulfîitée  comme  10 
à  9  ,  la  dureté  est  à  peu  près  la  même  ;  mais  la  strontiane  sulfatée  un  peu  plus 
tendre  reçoit  difticilement  le  poli.  Elles  se  ressemblent  d'adleurs  eatièrement  pat 
la  double  réfraction   qu'elles  produisent. 

La  forme  primitive  des  crystaux  des  deux  espèces  est  colle  d'un  prisme  droit 
à  bases  rhombes  ;  les  face<  latérales  présentent  une  coupe  moins  nette  dans  la 
çtrontiane  que  dans  la  baryte:  les  angles  de  la  base  sont  de  lOi"  5a'  et  76»  aS' 
pour   la   baryte  sulfutée ,  ils  sont  de  104»  48%   et  de  ya»   12'  pour  la  strontiane, 

La  divisio'i  du  prisme  à  base  rhombe  de  la  baryte  sulfatée  par  des  plans  pa- 
rallèles aux  diafjonales  ,  se  retrouve  également  dans  la  strontiane  et  le  rapport  entre 
le^  faces  des  prismes  triangulures  qui  en  résultent,  et  leur  base  qui  est  de  2a  à 
25  dans   la   baryte,  est  de  i8  à   19  dans  la  strontiane  sulfatée. 

Le  C.  Hauy  a  retrouvé  dans  c(!tte  substance  k  peu  près  les  mêmes  formes  se- 
condaires que  dans  la  baryte  sulfatée.  Mais  elles  en  différent  toutes  non-stule- 
ment  par  la  valeur  de  leurs  angles  ,  ce  qui  est  une  suite  de  la  différence  qui  extita 
entre  les  deux  noyaux  ,  mais  encore  assez  souvent  par  la  position  de  novaux 
situés  dans  les  formes  secondaires  dune  manière  souvent  opiosée  dans  les  deux 
sels  ,  ainsi  qu'on  l'observe  d.  ns  la  baryte  et  la  strontiane  sulfatée  anamorphiqisô 
dont  les  valeurs  des  angles  sont  d'ailleurs  les  mêmes. 


(*>  Voyei  Bullet.  des  Se.  o".  1 1  ,  pag.  83  et  84  ,  et  n",  la  .  pag.  gg, 

S  a 


(  140  ) 

i.  Strontîane  sulfatée  similaire.  M  E.  Octaèdre  cunéiforme  dans  lequel  les  faces 
produites  par  le  décroissenient ,  ont  les  mêmes  inclinaisous  à  peu  de  chose  près 
que  les  faces  primitives. 

2.  Strondane  sulfatée  émoussée.  ME  P.  La  forme  primitive  dont  les  quatre 
angles  solides  sont  interceptés  par  des  trapèzes, 

3.  Strontiane  sulfatée  anamorphiquc.  'H'EP.  Prisme  hexaèdre  ordinairement 
très-court  dont  les  bases  répondent  aux  arêtes  latérales  du  noyau. 

4-  Strontiane  sulfatée  dodécaèdre.  ME  A.  La  var.  V  augmentée  de  quatre  fa- 
cettes rhomboïdales. 

5.  Strontiane  sulfatée  épointée  M.F.AP.  La  forme  primitive  dont  tous  les  angles 
solides  sont   interceptés  par  des  faces  secondaires. 

G.  Strontiane  sulfatée  entourée  MBEA.P.  Des  décrolssemens  sur  tous  les  angles 
et  toutes  les  arrêtes  du  contour  de  la  base. 

A.  B. 

CHIMIE. 

Notice  sur  un  sulfate  de  Strontiane  ,    trouvé  à  Meyiil-AIontant ,  près 
Paris  ,  par  le  C.  Vauquelin. 

JN.STITUT  NAT.  Ce  sel  pierreux  étoit  connu  depuis  plusieurs  années  dans  les  carrières  de  Mé- 
nil-Montant  ,  on  l'avait  regardé  successivement  comme  du  sulfate  de  baryte,  ou 
du  sulfate  de  chaux. 

Cette  pierre  a  une  couleur  blanche-grisâtre  ,  son  tissu  est  serré  et  formé  de 
parties  fines  ,  sa  pesanteur  spécifique  d'après  le  C".  Hauy  est  de  3,6oo  ;  elle  s© 
trouve  en  couche  de  4  à  5  centimètres  d'épaisseur  dans  des  bancs  d'argile  grise 
ou  de  marne  calcaire. 

Cette  pierre  traitée  par  les  moyens  chimiques  connus  a  donné  pour  parties 
com[)Osantos.  ..  .  Sidfate  de  strontiane  0,90  et  carbonate  de  chaux  0,10,  ce  sul- 
fate de  strontiane  est  composé  comme  celui  crystalisé  de  srroatiane  0,64  et  d'a- 
cide sulfurique  o,^G.  Le  même  chimiste  vient  d'analyser  des  masses  élypsoïdes 
connues  des  ouvriers  sons  le  nom  de  miche;  il  a  trouvé  qu'elles  étoient  com- 
posées de  sulfate  de  strontiane  plus  pure  que  celui  en  couche  et  prcsqu'exempC 
de  chaux  caibonatée. 

Le  C,  Vauquelin  confirme  à  cette  occasion  l'observation  faite  il  y  plusieurs 
années,  d'eflorescences  salines  fort-abondantes  qui  recouvnnt  les  bancs  déplâtre 
et  les  masses  qui  les  séparent  et  qu'il  a  reconnues  pour  être  du  sulfate  de 
magnésie. 

A.  B. 

Sur  la  comhinaison  ternaire  du  PhospJ-ore ,  de  ï azote  et  de  l'oxiqène  ou 
sur  l'existence  des  Phosphures  d'azote  oxidés ,  par  AI.  Humboldt. 


Institut   mat. 


L'auteur  a  prouvé  par  un  grand  nombre  d'expériences,  1".  que  le  phosphore, 
soit  qu'on  le  brûle  ou  qu'on  le  fasse  luire  simplement  en  contact  avec  l'air  atmos- 
•r^v.^».;ri„a    ^ci-  ^06  substaucB  eudiométrique  infinimeni  incertaine  ,  vu  qi'-" — '-^ 
vent  que  0;i5  —  o,ao  d'oxigène  au  lieu  de  0,27  et  ^u'un 


,  q 

phénque ,  est 

sorbe  très-souvent  que 


elle  n'ab- 
méme  gm 


(  14'  ) 

essayé  en  différens  tubes ,  présente  des  résultats  différens  entr'eux.  s".  Que  la 
gaz  nitreux  découvre  presque  constamment  quelques  centièmes  d'oxigène  con- 
tenus dans  le  résidu  de  l'eudiomèlre  à  phosphore  ,  5".  que  tous  les  gaz  azotes 
dans  lesquels  le  phosphore  ne  répand  aucune  lueur  et  qui  ne  diiuiuuent  pas 
en  volume  avec  le  gaz  nitreux  ne  ]>euvent  pas  être  considérés  connue  dépourvus 
d'oxigèue.  Il  y  a  des  cas  ou  o,i5  d'oxigène  restent  cachés  dans  un  gaz  dans  lequel 
le  j)hosphore  à  une  température  de  So".  se  fond  sans  lu<nir  et  que  le  gaz  nitreux 
n'altère  aucunement ,  4°.  que  le  phophore  se  dissout  également  dans  les  gaz  azoté 
et  oxigène  et  qu'il  se  forme  des  oxides  à  doubles  bases  de  pliospliore  el: 
d'azote  ,  des  phosphures  d'azote  cxidés  ,  que  le  gaz  nitreux  ne  décompose  qu'en 
partie. 

Mémoire  sur  V acide  acétique  ,   par  P.    A.   Adet. 

On  sait  que  pour  obtenir  cet  acide  ,  on  distille  du  verdet  ou  acétite  de  cuivre.  Soc.  PHILOm.; 
Ce  sel  est  décomposé.  Il  reste  dans  la  cornue  une  masse  brune  qui  est  du  cuivre 
presqu'à  l'étal  métallique.  On  obtient  dans  le  récipient  un  liquide  tiès-acide  ,  dune 
odeur  piquante,  et  qu'on  a  nommé  acide  acétique,  jjarce  qu'on  pensoit  que  dans 
cette  opération  l'aride  acéteux  ayant  enlevé  l'oxi;  ène  de  l'oxide  de  cuivre  passoit 
à  l'état  d'acide  acétique.  Lassonne  avoit  déjà  remarqué  que  dans  cette  distillation 
la  somme  des  poids  de  ce  qui  restoit  dans  la  cornue  et  de  l'acide  obtenu  étoit 
beaucoup  au-dessous  de  celle  de  l'acétite  de  cuivre  que  l'on  avoit  employé.  Il  y 
avoit  donc  eu  perte  de  quelque  substance  ,  parce  que  cette  opération  se  faiioit 
dans  des  vaisseaux  ouverts. 

Le  citoyen  Adet  ayant  fait  cette  opération  à  l'appareil  hydrargyro-pneumatique 
obtint  les  mêmes  résultais  ;  mais  la  perte  qu'avaient  éprouvée  les  produits  solides  eC 
liquides  se  retrouva  dans  ^  de  gaz  qu'il  recueillit.  Ayant  ensuite  examiné  sé- 
parément et  attentivement  chacun  dus  produits ,  il  vit  que  la  masse  brune  qui 
restoit  dans  la  cornue  étoit  un  mélange  de  carbone  et  d'oxide  brun  de  cuivre 
contenant  8  pour  cent  d'oxigène.  Comme  d'après  les  expériences  de  Proust  et 
celles  du  C.  Adet,  l'oxide  vert  de  l'acétite  de  cuivre  en  contenoit  environ  2/)  pour 
cent  ;  il  y  avoit  donc  un  peu  plus  de  dix-sept  parties  d'oxigène  d'enlevées  à  cet 
oxide  ,  qui  dévoient  se  retrouver  dans  les  produits  liquides  ou  gazeux. 

Les  fluides  élastiques  recueillis  étoient  composées  de  io,8o5  parties  de  gaz  hyJ 
drogène  ,  et  22,686  parties  d'acide  carbonique  qui  renfermoit  16,297  parties  d'oxi- 
gène ,  et  6,539  de  carbone;  l'oxigène  enlevé  à  l'oxide  vert  de  cuivre  se  retrouva 
donc  à  1,048  près  dans  ce  gaz  acide.  Il  ne  s'est  donc  point  ajouté  à  l'acide  acéteux 
pour  le  transformer  en  acide  acétique  comme  on  1  avoit  cru. 

Si  l'acide  connu  sous  le  nom  de  vinai.;re  radical,  et  obtenu  par  la  disiiilatîon 
du  verdet,  contient  réellement  plus  d'oxigène  que  d'acide  acéteux,  il  ne  peut 
donc  l'avoir  pris  à  l'oxide  de  cuivre  désoxidé  ,  puisqu'à  un  centième  près  cet  oxi- 
gène est  enjployé  à  faire  de  l'acide  carbonique  ,  et  ce  centième  ne  pourroit  suffire 
pour  changer  aussi  aisément  ses  propriétés.  Enfin  on  ne  peut  pas  dire  non  plus 
qu'il  auroit  pris  la  quantité  d'oxigène  nécessaire  dans  une  partie  de  lui-même  dé- 
conipo'é,  puisque,  comme  le  fait  reujarquer  le  C.  Adet,  il  est  plus  probable  que 
loxigène  auroit  plus  d'affinité  pour  le  carbone  et  l'hydroi^ène  mis  à  nud  et  isolés 

Î)ar  cette  décomposition  que  pour  ces  corps  qui  ont  déjà  satisfait  en  p.irtie  à 
eur  tendance  à  la  combinaison  par  leur  réunion  en  acide  acéteux.  Ce  chimiste 
pense  donc  que  l'acide  acétique  ne  diffère  point  de  l'acide  acéteux  par  les  pro- 
portions  de  l'oxigène.  Mais  uniquement  par  un  degré  plus  gr^nd  de  concentra' 


(    l42  ) 

tion ,  (^ù  à  la  perte  qu'il  a  faîte  de  l'eau  en  se  combinant  avec  les  oxîdes'  métal- 

li(jiies  ou  les  alkaiis. 

Il  le  prouve  d'ailleurs  par  l'expérience  suivante.  Ayant  décomposé  de  l'acétite 
de  potaise  par  l'acide  suU'uriqiie,  et  ayant  obtenu  par  une  distillation  iDéna.i;ëa 
l'acide  acéteux  séparée  ,  il  rclrouva  dans  cet  acide  toutes  les  propriétés  de  l'acida 
acétique.  On  ne  pouvoit  cependant  le  soupçonner  d'avoir  pris  de  l'oxi^ène  quel- 
que  part. 

Il  est  donc  clair  qne  dans  la  distillation  de  l'acétite  de  enivre  une  partie  da 
l'acide  acéteux  est  décomposé  par  l'action  du  calorique  que  le  carbone  et  l'hydro- 
gène qui  s  en  dégagent,  servent  en  partie  à  reyivlReF  presqu'entièrement  i'oxide 
de  cuivre,  que  l'auira  partie  passw  sans  décomposition,  mais  seulement  très-con- 
centré; et  que  par  conséquent  ce  prétendu  acide  acétiquts  n'est  que  de  lacide 
acéteux  iiioias  de  l'eau. 

Etant  parvenu  à  prouver  cette  première  assertion,  il  voulut  voir  si  on  pourroit 
réelleinenc  suroxigéner  l'acide  acéteux.  Il  a  distillé  ,  par  les  moyens  chimiques 
coanui  de  l'acide  acéteux  sur  de  l'oxide  de  manganèse,  de  mercure  et  de  cuivre; 
tantôt  l'acide  acéteux  a  été  eatièrement  décomposée,  tantôt  il  a  obtenu  des  acétites 
métalliques.  jMais  jamais  lacide  acéteux  n'a  paru  suroxigèné.  Enfin  il  a  même 
disiillé  de  l'acide  prétendu  acétique  sur  de  l'oxide  de  cuivre,  sans  que  cet  acida 
ait  éprouvé  le  moindre  changement,  ce  qui  a  été  «Jémontré  autant  par  ses  pro- 
priétés extérieures  que  par  les  sels  qu'il   a  formés. 

Les  acides  acéteux  et  acétiques  combinés  avec  les  terres  et  les  métaux  n'ont 
présenté  aucune  différence  dans  les  sels  qu'ils  ont  produit.  Le  G.  Adet  n'en  a  vu 
que  dans  la  combinaison  de  ces  acides  avec  la  soude  et  la  potasse.  Quoiqu'il  n'ait 
pas  encore  rechercho  à  quelle  cause  on  pourroit  précisément  attribuer  ces  diffé- 
rences. Il  croit  que  la  présence  ou  l'absence  de  l'eau  y  entre  pour  beaucoup  ;  et 
il  cit«  en  preuve  une  dissolution  de  cuivre  par  l'acide  acétique  très-concentré  qui 
n'a   pu  cnssalliser  que  par   une  addition  d'eau. 

Un  doute  restoit  au  C.  Adet.  Le  C.  Berthollet  dit  qu'ayant  distillé  de  l'acida 
acétique  mêlé  d'eau  sur  de  l'acétite  de  potasse,  il  obtint  un  acétate  de  potasse. 
Cttte  expérience  fut  répétée  par  l'auteur  du  mémoire  ,  préciséinent  comme  elle 
est  décrite  par  le  C.  Berthollet ,  et  le  sel  qui  lui  restoit  après  la  distillation  ,  ne  lui 
parut  ditféier  en  rien  de  l'acétite  de  potasse.  Ce  prétendu  acide  acéteux  qui  avoit 
passé,  étoit  de  l'acide  acétique  mêlé  d  eau.  Il  parvint  même  à  le  faire  directement, 
en  mêlant  dans  des  proportions  convenables  de  l'eau  avec  de  l'acide  acétique. 

Le  C.  Adet  conclu  des  nombreuses  expériences  renfermées  dans  son  mémoire, 
1°.  Que  l'acide  du  vinaigre  n'absorbant  pas  doxigène  dans  ses  combinaisons 
successives  avec  les  oxides  métalliques  ,  ne  se  présente  point  dans  des  états  dif- 
férents. "  2°.  Qu'il  se  présente  constamment  au  degré  le  plus  élevé  d'oxigéna- 
tion  oî)  il  puisse  arriver  ,  et  qu'il  est  par  conséquent  dans  l'étai  d'acide  acétique.  -— 
3".  Qu'il  n'existe  point  d'acide  acéteux  ,  à  moins  qu  on  ne  comprenne  sous  co 
nom  les  acides  tartarinix,  oxaliques  et  niuliques  qui,  en  absorbant  de  l'oxigèna 
passent  à  l'état  d  acide  acétique.  —  4°*  Que  la  différence  qui  existe  entre  l'acida 
acétique  retiré  de  l'acétate  de  cuivre  et  celui  retiré  du  vinaigre,  dépend  de  1% 
Jnomdre  quantité  deau  que  contient  le  premier. 

A.  B. 


(  143  ) 

Si/r  les   causes  de   îa  fixité   de   certaines  couleurs  jaunes, 
par  le  C.  J  -A.    Chaptal. 

Le  C.  Chaptal  observe  que  la  solidité  de  la  couleur  jaune  extraire  des  vëi^ëtaux,     Instit.  NAt.- 
est  en  f.ënér^il  ea  r;iison  inverse  de  son  éclat.  Il  a  recherclié  qut-lle  était  la  cause 
qui  fdisoir  que  le  jaune  {).Ue  étoit   plus  solide,  et  il  l'a  trouvée  dan-,  l'existence  du 

Criacipc  linaant  qui  se  trouve  utii  au  principe  jaune  dans  la  pluj)art  des  végétaux, 
'analyse  du  bois  jaune  (munis  tinctoria)  lui  a  fourni  i».  un  principe  qui  tient 
<le  la  nature  des  résines  et  dos  gommes,  et  qui  peut  donner  une  b^  Ile  couleur 
jaune;  3".  un  principe  extractif  qui  est  pareillement  jaune  et  fournit  une  belle 
couleur  ;  3'-\  un  priucijie  tannant  qui  est  dun  jauDe  pâle,  noircit  à  l'air  et  par 
l'ébullitioii;  il  salli  la  coideur  des  deux  autres  princi[)es. 

Il  s'agissoit  de  séparer  le  principe  tannant ,  pour  laisser  aux  deux  autres  toute 
leur  vivacité  do  couleur,  et  c'est  ce  qu'a  exécuté  le  G.  Cliaptal ,  par  ua  mojea 
simple  et  peu  coûteux;  il  se  borne  à  Jaire  bouillir  avec  les  bois  qui-Unu'  matière 
animale  ,  contenant  de  la  gélatine  ,  ii-lle  que  de*  morceaux  de  peaux ,  de  la 
CoUi-forte  ,  etc.  alors  le  principe  tannant  se  précipite  avec  la  gélatine,  et  le  baia 
ne  tient  plus  en  dissolution  que  les  principes  qui  donnent  un  jaune  vif  i^t  intense. 

A  l'aide  de  ce  procédé  on  obtient  de  plusieurs  végétaux  des  couleurs  aussi 
vives  que  celle  que  fournissent  la  gaude  et  le  quercitron. 

Mémoire  sur  les  anomalies  dans  le  jeu  des  ojfinitès;  par  le  citoyen 

GuïTON. 

L'auteur,  après  avoir  remarqué  et  montré  par  plusieurs  exemples,  que  ce  sont  Instit.  sat.- 
les  anomalies  ou  les  phénomènes  qui  s'écartent  des  ioix  connues  ,  qui  ontconrîuit 
les  chimistes  aux  découvertes  les  plus  importantes  ,  en  les  forçant  d'en  chercher 
les  causes  hors  des  aualogie^^  communes  ,  s'attache  spécialement  dans  ce  pre- 
mier mémoire  À  considérer  l'anomalie  si  fréquente  de  la  non  -  combinaison  de 
l'oxigène  et  de  l'azote  ,  qui  co-exisent  si  abondamment  dans  l'atmosphère  et  dans 
la  coiidifion  d'expansion  ou  de  désagrégation  par  le  calorique,  que  l'on  est  fondé 
à  regarder  comme  le  plus  favorable  à  l'union.  Il  a  chtr:hé  la  solution  de  ce  pro- 
blème dans  les  faits  qui  démontrent  la  possibilité  de  la  combinaison  par  i'ex- 
pressioa  du  calorique;  et  pour  l'opérer,  il  suffit  de  tenir  ce  gaz  dans  un  appa- 
reil capa'ble  de  soutenir  neuf  à  dix  fois  le  poids  de  l'atmosphère.  A  ce  mémoire 
est  joint  le  dessin  ^\m&  machine  propre  à  at,teindre  ce  but  ,  et  dont  la  cons- 
truction fut  ordonnée  par  le  comité  de  salut  public  le  aa  nivôse  an  3.  Il  est  fâ- 
cheux que  différentes  rirconsia-ices  ,  et  peut-être  aussi  l'émulation  des  artistes 
four  lia  donner  une  exécution  trop  recherchée,  aient  différé  les  résultats  que 
on  en  attendo>,  pour  confirmer  un^  théorie  dont  l'application  laisse  entrevoir 
les  plus  grands  avantages,  et  particulièrement  le  moyen  de  produire  à  volonté 
l'acide  du  salpêtre. 

Ddns  un  second  mémoire  Mir  le  même  sujet,  lu  à  la  séance  du  i»"'  prairial  , 
le  citoyen  Cuyton  s'ocupe  de  la  décomposition  réciproque  des  sels  à  une  tempé- 
rature au-dessons  de  la  glace.  Ce  phénomène,  dont  le  citoyen  Green  a  fait  sentir 
toute  l'inipoïtaoce  dans  1  a'Iministration  des  salines,  forme  une  des  plus  gran  les 
aiom«lies  dais  !e  jeu  des  affinités:  le  citoyen  Guyton  a  conmiencé  par  le  réduire 
à  ses  vraies  circonstances,  d'i:près  des  expériences  directes.  11  en  recherche  en- 
suite la  cause  ;  il  discute  toutes  celles  qui  se  préseotent  avec  quelque  probalùé , 


_       ^     (  '44  ) 

et  conclut  qu'il  n'y  en  a  point  d'autre  que  le  déplacement  m^me  du  calorique  ; 
q'-ii  devient  puissance  désagrégative.  Il  fait  voir  que  cette  idée  ,  si  opposée  à  celle 
que  l'on  a  communément  de  l'effet  du  refroidissement  ,  ne  répugne  à  aucune 
lui  physique,  et  que  la  permanence  des  sels  une  fois  formés  s'explique  tout  na- 
turellement par  l'égalité  ou  l'inOniinent  petite  différence  des  forces  ti'aflînité  des 
substances  qii  les  composent.  Il  ne  s'agissoit  plus  que  de  nietire  ces  nouveaux 
rapports  d'aliiuité  en  harmonie  avec  tous  les  faits  correspondans;  c'est  ce  que 
l'uuteur  a  fait  ,  en  les  plaçant  en  valeurs  numériques  dans  sa  nouvelle  table  des 
affinités  calculées  de  ciuq  acides  et  de  sept  bases. 

MEDECINE. 

Observations  sur  une  Esquinancie  membraneuse  ou  Angine  polypeuse  , 
guérie  ii  l'aide  de  la  i^ipeur  de  l'Echer ,  par  le  C.  Pxnel  ,  médeciit 
(le   l'hospice  de  la   Salpctrière. 

$oc.  DE  Méd.  Les  médecins  de  Paris  ,  ont  eu  occasion  d'observer  cette  année  quatre  enfans 
attaqués  de  la  maladie  appelée  Angine  polypeuse.  Les  deux  premiers  ont  été  traités 
dans  des  maisons  particulières,  à  peu  do  jours  d'espace  l'un  de  l'autre.  Chez  l'ua 
il  s'éioit  manifesté  le  symptôme  particulier  d'une  suppression  presque  totale  des 
urines  avec  de  vives  douleurs  dans  leurs  conduits,  celui-là  mourut;  l'autre  fut 
sauvé  ,  ils  avoient  cependant  été  traités  tous  deux  avec  l'émétique  et  les  cantha- 
rides  ;  les  deux  autres  petits  malades  se  sont  montrés  à  l'hospice  de  la  Salpêtrière  , 
quinze  jours  après  l'invasion  do  l'angine  chez  les  premiers  et  à  vingt  quatre  heures 
l'un  de  l'autre.  Le  premier  est  mort,  il  avoit  été  traité  comme  les  précédens  , 
mais  les  urines  avoient  été  rares.  Par  l'ouverture  du  cadavre  on  ne  reconnut 
aucune  trace  d'affection  dans  les  voies  urinaires  ,  on  trouva  dans  le  larinx  la 
fausse  membrane  ou  la  concrétion  albumineuse  décrite  par  les  auteurs  ,  cepen- 
dant on  ne  put  observer  aucune  marque  d'inflammation;  le  quatrième  enfant, 
celui  qui  est  l'objet  de  cette  observation  ,  avoit  éprouvé  les  mêmes  symptômes  , 
il  urinoit  mieux  à  la  vérité  et  l'émétique  l'avoit  d'abord  b  -aucoup  soulagé  ;  mais 
ce  remède  n'excitant  plus  le  vomissement  à  la  seconde  période  de  la  maladie  , 
le  C.  Pinel  a  fait  respirer  à  l'enfant  la  vapeur  de  l'éther  qui,  en  déterminant 
l'expectoration  des  matières  gluantes  ,  a  dissipé  la  suffocation  et  l'a  sauvé 
du  danger  le  plus  imminent.  La  poitrine  continuant  de  s'embarasser  pendant 
quelques  jours  ,  la  vapeur  de  l'éther  a  été  administrée  avec  le  môme  succès  et 
l'enfant  est  parfaitement  guéri.  C.  D. 

^  r  I  S. 

Ce  Journal  paroît  une  fois  par  mois.  L'abonnement  est  de  6  francs 
pour  un  an. 

On  sabonne  à  Paris,  chez  le  citoyen  Alex.  Brongniart,  Profes- 
S'^ur  d'Histoire  Naturelle  au-v  Ecoles  centrales,  et  Trésorier  de  la  Société, 
rue  S.-Marc,  no.  14  ;  et  chez  le  citoyen  Fucus,  Libraire,  rue  des 
Ma  !  burins. 

On  trouve  aux  mômes  adresses  la  Collection  de  la  première  année. 


BULLETIN  DES  SCIENCES,     "Tït:; 


PAK   LA   SOCIÉTÉ   PHILOMATIIIQUE. 

PARIS.     Vendémiaire,  an  7  de  la  Ri^puhlicjuc. 


HISTOIRE     NATURELLE, 

Sur  une  nouvelle  espèce  de  Moiiclie ,  pai-  le  C.  An  t.   Coquebert. 

J>loDCJiEs   à   huit  points.   Musca   octopiinctata.  Soc.  PhilOM» 

j\l.  auttiinis  secariis  ,  subpilosa  thorace  macula  dorsali  gfisea  quadrata  ,  punctis 
octo  nigris. 

Desc.  Parva  ,  grîsea  nigro  maciilata  ,  siihpilosa.  Caput  oculis  J'usco-ruhris  , 
palpis  clavacpie  antc.nuarum  J errugiiwis.  Thorax  andce  liiiea  recta  utrinque  hrevi , 
iiigra  ;  macula  gris  a  quadrata  in  area  nigra  ,  punctis  octo  nigris  in  liiieas  duas 
transversas  ,  parallclas  disposiiis  Scutellum  iiigrum  iiitidum  prominulum  rolun- 
datum.  Pectus  pluinheutn.  Alae  niognœ  hjaliuœ  Jasciis  tribus  transvtrsis  lutes- 
centibus  fusio  niarginatis  .  puiicto  jnargiiiali  apiceque  fiiscis.  Abdomen  brève  basi  , 
fascia  média  anoque  nigris.  V£.dzs  pallide  testaceis  ,  jetnoribus  supra  nigris  injrk 
citiereis  genictilis  pallidis. 

Le  G.  Ant.  'coquebert  a  trouvé  cette  jolie  mouche  aux  environs  de  Rheims,! 
sur  le  tronc  d'un  arbie  mort.  Elle  vit  en  société.  Elle  lient  étendues  ses  grandes 
ailes  à  bandes  roussàtres,  et  leur  donne  un  mouvement  de  vibration;  taotiit  elle 
les  place  à  recouvrement  l'une  sur  l'autre  ,  et  en  cache  t,on  abdomen.  Elles  marchenC 
de  côté  avec  assez  de  léijèreté. 

Expitcaiiun  de  la  Jîgiire  5.   —  a ,  grandeur  naiurelle  ;  4  ,  la  mouche  grossie  ,  c  ,  antemie  séparée. 

Description   de  l'H  eritieriA,  parle  C.   Bosc. 

Heritieria.    Triandria  monogjnia.  Soc.  PhilOM^ 

CoROLLA    sexfida  ,   ventricosa  ,  persistons,  scaminibus  brevior ,    stylo  declinato  , 
calyce  nullo.  Capsula  3 —  loculuris  ,  calyce  corotiata  ;  loculis  2 — ■ù^-sperniis. 

Heritieria   tinccoriim. 

H.  foliis  ensiformibus  ,  scapo  supcrnè  vilioso.   Floribus  spicatis  ,  secundis ,    brac- 

teatis  ;  spicis  aggregato-coryinbosis. 
JValter  y?,   caiol.  pag.  67.    Anonymos  21  ,  Gmel.    syst.  nalur  1  ,  pag.  ii3. 

Racines   fibreuses,   vivaces ,    d'un  rouge  de  vermillon. 

Tige  solide  ,  siiiiple  ,  cylindrique  ,  fouillée  glabre  dans  sa  partie  inférieure  , 
velue  d'ms  sa  partie  supérieure,  3  à  G  décimètres  de  haut  sur  une  à  deu\  lignes 
de  diamètre  ,  F"ui"les  larlicales  ,  environ  7 —  8  ,  angainantes  .  distiques  ,  enslformes  , 
"légèrement  slriées  .  presque  glabres,  un  peu  plus  larges  dans  leur  partie  supi'rijure  , 
s'élevant  à  la  hauteur  de  la  tige,  et  larges  environ  de  i3  à  16  millimètres  ;  fuiidies 
caulinaires  2  —  5,  conformes  aux  feuilles  radicales,  mais  pins  petites  et  altf^rnes. 

Fleurs  en  épis  ou  grappes  simples  dont  l'ensemble  forme  un  corymbe  ,  dispoS'^es 
sur  deux  rangs  ,  détournées  d'un  seul  et  même  côié  ,  presque  droites  ,  munies 
chacune  d'une  bractée  ,   Ioniques  de  6  à  9  iniliim.  et  larges  environ  de  deux. 

Corolle  monopetale  .  ventrue  à  sa  base,  resserrée  dans  son,  milieu,  divisée  Jl 
a^'  Années  N°.  VII.  T. 


(  i46  ) 
son  limbe  en  sîx  parties  inégales ,  lanugineuse  dans  toute  sa  surface.  Trois  divi- 
sions extérieures  plus  courtes  ,  subulées  ,  se  desséchant  avant  la  floraison  ;  trois 
intérieures  plus  grandes,  lancéolées,  divariquées ,  persistantes. 

Etamines  3.  Filamens  capillaire'^  plus  lon.ti,s  que  la  corolle,  insérés  à  sa  base; 
anthères  oblonues,    subulées ,  .vacillantes  ,   de   couleur  jaune. 

Pistil,  germe  inférieur  presque  rond;  style  simple,  décliné  de  manière  à  former 
un  angle  d'environ  loo  degrés  avec  le  germe,  aussi  long  que  les  etamines  ;  stigmate 
simple,  capsule  triangulaire  ,  trilocuhiire  ,  couronné  ptir  la  corolle  qui  persiste; 
loges  contenant  chacune  deux  à  trois  semences  arrondies,  applaties ,  preque 
memliraneuses  et  de  couleur  rouge. 

L lleriùeia  linctoriiin  (jmel.  croît  en  Caroline,  dan^  les  lieu.x  toujours  humides 
Sans  être  cepi^ndant  marécageux.  Ses  ileurs  comme  icent  à  s'ëpauouir  en  messidor, 
et  ses  graines  ,  qui  sont  mûres  en  vendémiaire ,  avortent  très-souvent.  Ses  racines 
peu  nombreuses,  donnent  ainsi  que  les  semences,  par  la  simple  infusion,  une 
teinture  rouge  fort  seffiblable  à  celle  de  la  i;arance.  Cette  teinture  est  très-peu 
solide  ,  et  même  fugace.  Il  est  possible  qu'où  l'employé  pour  colorer  les  étoffes 
dans  l  intérieur  du  pays,  mais  on  n'en  fait,  et  avec  raison,  aucun  usage  aux 
environs  de  Charles-Town  ou  elle  n'est  piis  fort  commune. 

Cette  plante  app;irtient  évidemment  à  la  famille  des  Iridées.  Elle  a  beaucoup  d'af- 
finité avec  r  Argo'osia  Juss.  ,  mais  elle  seniblesen  éloigner  par  !e  nombre  des  eta- 
mines. Si  cette  différence  suftlt  pour  en  taire  un  genre  ,  il  faudra  nécessairement 
changer  lu  nom  qui  lui  a  été  donné  par  Gmelin  ,  attendu  qu'Alton  a  consacré 
depuis  long-tems  un  genre  à  la  mémoire  de  l'auteur  des  Stirpes,  du  Sertutn  angli- 
cinn  ,  etc.   Voy.   Ait.  Hort  Kew.  i'ol.  III ,  paj^.   646. 

Expl.  de.  la  fi  g.  1.  A  ,  un  pédicule  comnmn  portant  deux  rangs  de  fleurs  fécondes 
de  grandeur  naturelle.  —  B,  une  fleur  grossie  vue  de  face.  —  C ,  la  même  vue 
de  côté.  —  D,  une  division  extérieure  de  la  corolle.  —  E,  une  division  intérieure 
avec  une  étamine.  — F,  le  pistil.  —  G,  une  capsule  ca  maturité.  —H,  la  même 
coupée  transversalement.   —  I ,  une  semence. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Sur  les  vaisseaux  sanguins  ries  Sangsues ,  et  sur  la  couleur  rouge  du, 
fluide  qui  y  est  contenu  ;  par  le  6\   C  u  v  i  ek. 

Soc.  d'Hist.  En  continuant  ses  recherches  sur  l'anatomie  des  animaux  à  sang  blanc,  qu'e 
jÇATUftELLE.  l'auteur  se  propose  de  publier  bientôt  ,  il  a  trouvé  une  espèce  qui    le  force  d'en 

changer  la  dénomination  générale  :  c'est  la  sangsu(;.  Cet  animal  a  du  sang  rouge; 
non  celui  qu'elle  a  sucé,  et  qui  seroit  contenu  dans  le  canal  intestinal;  il  y  est 
altéré  sur-le-champ;  mais  un  véritable  fluide  nourricier,  contenu  dans  des  vais- 
seaux, y  circulant  au  moyen  d'un  mouvement  alternatif  de  systole  et  de  dias- 
tole très  sensible. 

Ces  vaisseaux  (fig-  ù,)  forment  quatre  troncs  principaux  ,  dont  deux  latéraux,  un 
dorsal  et  un  ventral  :  les  deux  premiers  sont  d'un  ordre  différent  de  celui  des  deux 
derniers;  mais  l'auteur  n'a  encore  pu  déterminer  les  quels  sont  artériels,  les  quels 
sont  V'  ineux. 

Ces  deux  vaisseaux  iaa)  latéraux  vont  d'un  bout  du  corps  à  l'autre,  et  se  joignent 
par  des  branches  qui  forment  un  réseau  irès-agréable  .i  voir  lorsqu'il  est  injecté. 

Le  vaisseau  c'orsal  et  le  ventral  ne  forment  point  un  réseau  pareil;  ils  donnent 
seulement  des  branches  disposées  alternativement  et  dirigées  obliquement  ,  qui 
se  subdivisent  à  l'ordinaire.  Le  second  est  placé  précisément  sous  le  cordon  nié- 
didlaire  ,  des  ganglions  duquel  partent  tous  les  nerfs. 

Ou  ne  peut  ouvrir  une  sangsue,  saus  produire  une  grande  effusio»  de  ce  sang 


I 


(  i47  ) 

rouge;    cependant    il    en  reste   asspz  dans  Ips   vaisseaux  pour  qu'on  puisse  très- 
bien  l'y  diituigiier.  5a  couleur  est  à-peu-près  celie  du  saug  artériel  de  la  grenouille, 

P  H  Y  S  I  Q  U  E. 

Extrait  d'un  mémoire  sur  les  éinissiuns  du  fluide  électrique  ,  par  Je 
C.   Tue  m  er  y. 

Suivant  Priesilny  ,  les  subttanccs  conductrices  de  l'électricité  «  coulicnnent  le  Soc.  ruti-OM;} 
»  phiogistique  intimeuieiu  uni  avec  quelque  baie»  ,  et  les  siil/ stances  non-conduc- 
trices,  <.<■  si  tant  Bit  qu  elles  contiunnejit  du  phlooisticjue  ,  le  retiennent  plus  ibiMe- 
ji  nient  (i)».  Priostley  r.ipporte,  comme  favoiabli^.  à  celte  hypothèse  ,  une  expé- 
rience de  M.  Wulsh  «  qui,  étant  assisté  par  M,  Deluc  ,  pour  faire  un  vide  jjIus 
j)  parfait  dans  le  baromètre  double  ou  arche  ,  en  faisant  bouillir  le  mercure  dans  le 
"  tube ,  trouva  que  létincelle  ou  le  choc  életrique  n'y  passoit  pas  plus  qu'à  travers 
"  un  cylindre  de  verre  solide  d.  Priestley  ajoute  qu'eu  su|iposant  que  ce  vide  fùi  par- 
fait, il  ne  voit  pas  comment  ou  pourroit  «  évit^:;r  d'iuférir  de  ce  fuit,  qu'il  faut 
»  nécessairemeiit  quelque  substance  pour  conduire  réiectiicité  ,  et  qu'elle  n'est 
»  pas  capab'e  ,  par  sou  propre  pouvoir  expansif,  de  s'étendre  dans  des  esjtaces 
M  vides  di:  toute  matière  ,  etc.  (2).  » 

L'objet  principal  du  mémoire  doat  il  est  ici  qu'^stion  ,  est  de  prouver  que  les 
émissions  du  fluide  électrique  ne  peuvent  cesser  d'avoir  lieu  dans  des  espaces 
vi  les  (le  toute  m  itière.  Avant  d  exposer  les  raisons  et  les  expériences  qu'on  peut 
opioser  à  l'expi-rience  citée  par  Priestley  ,  l'auteur  conunence  par  examiner  ca 
qui  arrive  lorsque  le  fluide  électrique  tend  à  traverser  des  milieux  qui  pressentent 
à  son  mouvenit-nt  une  plus  ou  moins  grande  résistance  ,  et  rapporte  après  des 
expériences  qui  prouvent  que  c'est  au  simple  écartement  des  molécules  du  fluide 
électrique  ,  qu'on  doit  attribuer  les  différences  que  les  étincelles  électriques 
présentent  en  traversant  des  couches  d'air  de  densités  inégales  ,  ensorte  que  si 
par  un  moyen  quelconque,  on  empêche  l'écartement  des  élérnens  du  fluido 
électrique  d'avoir  lieu  ,  les  étincelles  qu'on  excitera  au  milieu  de  couches  d  air 
d'une  densité  inliniment  petite,  pourront  toujours  paroître  aussi  vives  et  aussi 
brillantes  que  celles  qui  traverseront  des  couches  d  air  dune  grande  densité. 

Le  C.  Tremery  examine  ensuite  ce  qui  arriveroit  dans  le  cas  où  le  fluide 
électrique  devroit  se  répandre  dans  des  espaces  vides  de  toute  matière. 

Il  suppose  un  corjis  À  de  la  classe  de^  a^rps  conducteurs ,  c'est-à-dire  un  corps 
qui  soit  tel  jiar  sa  nature,  que  le  fluide  «  lectrique  puisse  s'y  mouvoir  lilirement. 
Cela  posé  ,  il  fait  voir  que  si  l'on  charge  le  corps  A  d  électricité  le  fluide  élec- 
trique, à  cause  de  sa  manière  d'agir  dans  toutes  ses  parties  élémentaires,  ne 
pourra  rester  dans  l'intérieur  de  ce  corps,  et  qu'il  devra  se  porter  à  sa  surface. 
Les  choses  étant  dans  cet  état ,  il  imagine  d'abord  le  corps  A  placé  au  milieu 
d'une  substance  non-conductrice  de  l'électricité  ,  et  il  le  suppose  ensuite  exister 
au  milieu  d'un  e>pace  vide  de  toute  matière,  il  résulte  de  tout  ce  qu'il  dit: 

!<>.  Que  si  chaque  point  de  la  surf^^ce  du  corps  A  se  trouve  en  contact  avec 
une  substance  non  conductrice  de  lélectricilé  ,  tel  que  l'air  ,  le  fluide  électrique 
en  excès  dans  le  corps  A,  s'airètera  nécessairement  à  la  suiface  de  ce  corps,  à 
cause  de  la  résistance  que  lenveioppe  idio-ëlectrii/ue  présentera  au  mouvement 
du  fluide. 

a".  Que  si  le  corps  A  est  supposé  exister  dans  un  espace  vile  de   toute  ma- 

(1)  Expùr'ences  et  observodons  sur  diiïérentes  espères  d'iiir  par  Prielley,  luiue  1,  page  369,  de  5a 
traduction  française  par   Gibelin. 

(2)  Le  docteur  Watson  et  M.  Canton  ,  en  faisant  usage  du  bavomctre  recouibû  inventé  par  Charles 
/CaveudisU  .  uouvèreui  <jue  l'tlecuicilé  passoit  uès-bjeu  daûs  le  vide  de  Toricelli.  (Ilist.  de  1  Electricitâ. ) 


(  148  ) 
tière ,  l'action  des  élc'mens  du  fluide  électrique  devant,  dans  ce  cas  .  avoir  égale- 
ment lieu,  le  fluide  électrique    devra    sortir   du    corps    A    et    se   répandre    dans 
l'espace  vide. 

L'auteur  observe  que  dans  cette  dernière  circonstance  il  fHudroit,  pour  que 
Ife  fluide  électrique  ne  se  répandit  pas  dans  l'espace  vide,  ne  plus  avoir  égard  à 
la  force  répulsive  des  molécules  électricjues  ,  et  dire  alors  que  le  fluide  électrique 
n'a  pas  la  propriété  de  de  se  répandre  dans  les  corps  en  vertu  de  l'action  ré- 
pulsive de  ses  élémens  (5). 

Après  avoir  ainsi  prouvé  que  le  fluide  électrique  ,  par  sa  manière  d'agir  dans 
toutes  ses  parties  élémentaires  ,  peut  se  répandre  dans  des  espaces  supposées 
vides.  Le  C.  Treniery  termine  son  mémoire  par  le  dérail  de  quelques  expériences, 
qui  l'ont  voir  que  les  émissions  du  fluideélecirique  ont  lieii  dans  le  vide  de  Toricelli. 

Pi\'/nière  expérience.  11  prit  un  baromètre  A  li  C ,  fi  4.  5.i  ,  pariaitement  bien 
purgé  d'air,  et  au  moyen  d'un  excitateur,  il  lit  communiquer  la  tige  métallique  eg 
fixée  dans  la  cuvette  c,  avec  un  corps  co,diicCeiir  chuTij^é  d'' leciricité  ;  à  l'instant 
une  partie  du  fluide  du  corps  conducteur  se  répandit  dans  1  espace  h.  h  r ,  et  toute 
la  partie  vide  dn  baromètre   devint  lumineuse  (4) 

IJeiixièrne  expérience.  Il  entoura  la  partie  A  d  f  an  même  baromètre  d'une 
petite  lame  d'étain  ,  et  il  attacha  à  la  ti^e  e  g  un  conducteur  qui  tombait  à  terre  ; 
ensuite  il  Ht  communiquer  la  lama  d'étain  avec  un  00/7;^  cort(^^/cfe;/r  chargé  d'élec- 
tricité, et  à  l'instant  la  partie  vide  du  baromètre  devint  lumineuse.  Après  avoir 
ainsi  excité  quelques  étincelles  du  conducteur  ,  il  porta  une  main  sur  la  tigee^, 
et  l'autre  main  sur  la  lame  d'étain;  aussilùt  la  partie  vide  devint  lumineuse,  et 
lespèce  de  bouteille  de  Lejde  qui  s'étoit  formée  pendant  l'électrisation  ,  se  dé- 
chargea en  faisant   sentir  une  cojinnotion. 

Troisième  expérience.  Pour  cette  dernière  expérience  il  employa  un  baromètre 
double  D  E  F ,  flg.  5.2,  semblable  par  sa  construction  à  celui  dont  Wals  et  Deluo 
Brent  usage.  Après  avoir  fixé  dans  chaque  cuvette  une  tige  métallique  ;  il  attacha 
à  l'une  de  ces  tiges  un  conducteur  qui  répondoit  à  terre  ,  et  il  Ht  communiquer 
l'autre  tige  avec  \in  corps  conducteur  char '^é  d'éleotricilé;  aussitôt  le  fluideélec- 
irique se  répandit  dans  l'espace  comj)ris  entre  les  deux  colonnes  de  mercure,  et 
toute  la  partie  vide  du  baromètre  devint  alors  très-lumineuse. 

CHIMIE. 

Extrait  d'un  Mémoire  relatif  à  un  nouveau  tra^-ail  de  M.  PÉAnsow  , 
chimiste  anglais ,  sur  les  calculs  de  la  vessie  humaine,  inséré  dans 
la  première  partie  des  Transactions  Philo'iopliitjues  de  1798  ,  par 
le  C.  FouRCROY,  suivi  d'ini  a^is  adresse  aux  hommes  de  l'ait 
pour  le  complément  de  ce  travail. 

Institut  n.\t.  Parmi  les  découvertes  qui  intéressent  particulièrement  la  physique  animale  , 
on  a  déjà  <!istingué  celle  qui  est  relative  à  la  nature  du  calcul  urinaire  humain. 
Cette  concrétion  ,  qu'on  avoit  jusque-là  r.'gardée  comme  une  matière  calcaire  , 
ou  qu'on  avoit  comparée  au  tartre  ,   tandis  qu'elle  ne  ressembloic  réellement  pas 

(3)  I-e  C  Coulomb  ,  dans  ses  mémoirps  sur  l'élcctririté  ,  a  fait  voir  que  «  le  fluide  électrique  ne  se 
»  rqi.ind  dans  aurun  corps  par  une  affinité  cliimique,  ou  par  une  attraction  élective  ;  mais  qn'il  se  par- 
»    tagc  entie  plusieurs  corps  mis  en  contact  uniquement  par  son  actiou  répulsive  ». 

(4)  D'après  ce  qui  a  été  dit,  la  théorie  de  cette  expérience  est  facile  à  concevoir.  Dans  ce  cas,  la  surface 
h  r  du  mercure  ,  faisant  partie  de  la  surface  totale  du  (  orps  élecirisé  ,  et  les  points  de  cette  surface  ne  se 
trouvant  pas  en  contact  avec  une  substance  non  conductrice  ,  uni;  paitie  dn  fluide  dn  corps  conducteur  a 
pu  se  répandre  dans  la  partie  vide  A  A  r ,  et  mt me  le  cQvps   conducteur  eût  pù   petilie  tout   60U  fluide  e^^ 

excès  si  la  partie  vjde  hhr  eût  été  itdiwpiect  grande. 


plus  à  l'une  qu  k  l'auti'e  de  ces  substances  ,  a  été  reconnue  par  lo  cliimisto  suédois , 
conjiiie  un  acide  particulier.  Uergiuan  avoit  coiifinuô  celte  découv»Tie  et  obtenu 
les  niènx's  résultats  de  son  exaineu.  Le  C.  Fourcroy  en  reprenant  ce  travail  en 
1786,  et  le  poursuivant  jusqu'en  1793,  a\ oit  trouvé  les  niéuies  ph:''iiO!!ièues  et 
en  avoit  tiré  les  mêmes  conclus  ons  ;  c'est  d'après  les  faits  qoe  dans  leur  iiouien- 
clatLire  méthodique  ,  les  chimistes  français  avoient  nommé  la  matière  particulière 
des  calculs  urinaires  acide  li//iif/iie. 

M.  Péarson  ,  eu  examinant  de  nouveau  cette  matière  ,  a  cru  n'y  pas  reconnoîlra 
les  caractères  acides.  Il  dit  n'y  avoir  point  irouvé  la  propriété  du  rougir  le  tour- 
nesol ,  et ,  en  observant  la  manière  duiU  les  lessives  d  alcalis  caustiques  agissent  ^u^ 
cette  matière  ,  action  qui  lui  a  paru  foinier  une  es[)èoe  de  savon,  il  en  a  conclu 
que  céioit  un  oxide  particulier  qu  il  a  nommé  oxide  oiirique.  Lo  C.  Fourcroy  a 
discuté  avec  beaucoup  de  soin  et  de  détail  les  expéricjnces  citées  par  le  chimiste 
aUj^lais ,  et  en  les  con)parant  l'une  après  l'autre  à  cell^is  dd  Schèele ,  de  Bert'iuan 
et  aux  siennes  propres  ,  il  en  a  conclu  qu'elles  ne  pré.-entoient  rien  de  nouveau 
ni  de  difféient  de  ce  qui  étoit  déjà  connu  avant  le  chuniste  anglais,  rien  qui  put 
l'autoriser  à  res^arder  la  matière  calculeuse  comme  un  oxide  ,  à  l'ùùer  de  la  classe 
des  acides,  et  conséquennnent  rien  qui  puisse  faire  changer  l'opinion  des  chi- 
mistes français  sur  la  concvérion  arinaire  hiuuaine.  M.  Péarson  n'a  ajouté  à  ce  qu'on 
savoit  sur  la  pierre  ,  que  quelques  nolioiis  bur  la  diversité  des  concrétions  vési- 
cales  ,    diversité  que  Schèeie  ii'adiuettoit  [ms  ,  puisqu'il  a\  oit  positivement  annoncé 

3UU  tous  les  calculs   humains  étoient  de  la  nuînie  nature.   M.  Péarson  y  a  trouvé 
es  proportions  trèf-variables  de   phosphate  de   chaux. 

Le  G.  Fourcroy  ,  après  avoir  fait  conuoître  avec  la  plus  fidèle  exactitude  la 
travail  du  chimiste  anglais,  annonce  les  recherches  qu'il  a  déjà  faites  et  qu'il  con^ 
linue  de  faire  sur  le  même  objet.  La  lin  de  sou  méuioire  ,  entièrement  relative 
au  plan  et  à  fexécution  de  ces  recherches,  a  trop  d'importance  pour  les  progrès 
de  la  physique  animale  et  de  l'art  de  guérir  ,  pour  qu  oa  n'ait  pas  le  plus  \if  inté- 
rêt à  la  trouver  ici,  Voici  couuneut  le  chuniste  français  s'exprime  en  terminani: 
sa  disseriation  :  «  Les  médecins,  dit-il,  à  qui  s'adressent  si  naturellenu3nt  cette 
«  discussion  ,  voudront  bien  ne  la  regaider  que  comme  un  foible  préliminaire  des 
5)  recherches  sur  les  calculs  uriuKires  auxquelles  je  me  suis  livré  depuis  louT-tems , 
«  et  dont  je  m'occupe  sans  relâche  avec  le  C.  Vaoquelin.  Ils  apprendront  aveo 
«  intérêt  que  nous  espérons  remplir  le  double  vœu  que  l'illustre  Bergman  forujoiC 
j>  il  y  a  vingt-deux  ans,  à  l'époque  de  la  première  découverte  de  Schèele,  celui 
3)  de  déterminer  les  différences  qui  existent  entre  les  différens  calculs  urinaires 
3)  humains  ,  et  celui  bien  plus  important  encore,  mais  qui  suivra  nécessairement 
«  le  succès  du  premier  ,  de  parvenir  à  résoudre  autant  qu'il  est  permis  à  la 
j)  science   médicale  ,  le  grand  problême  des  lithontriptiquos.  jj 

»  Espérer  dans  ce  genre  de  recherches,  est  dé  à  beaucoup,  mais  dans  une 
))  entreprise  de  cette  nature  ,  les  eflortb  de  deux  individus  isoléi  ne  sufJisent  point. 
■»  Les  matériaux  même  nous  manquent  encore  pour  achever  nos  expériences.  C'est: 
«  parce  qu(^  Schèele ,  d'ailleurs  si  habile  et  si  exact ,  n'a  examiné  que  quelques  calculs 
»  de  la  vessie  humaine  ,  semblables  les  uns  aux  autres  ,  qu'il  a  cru  pouvoir  an- 
»  noncer  qu'ils  étaient  tous 'de  la  même  nature.  Ûe[)uis  lui,  jNlM.  Hustenkeil 
»  Liuk,  Walter  le  lils,  et  sur  tout  M.  Péarson,  ont  trouvé  quelques  dihférences 
j)  dans  ces  concrétions,  et  ce  que  nous  avons  fait  depuis,  le  ''.  Vauqiielin  et 
»  moi ,  ce  que  nous  faisons  en  ce  momeat  même  ,  nous  en  a  M\l\  présenté  j)lus 
«  que  ce  que  ces  savans  n'en  ont  encore  indiquées.  Les  résultats  inattendus  se 
5)  sont  offerts  à  nous  ,  des  idées  nouvelles  sur  la  formation  des  calculs  ,  ainsi 
5)  que  quelques  espérances  sur  la  dissolubilité  de  quelques-uns  dans  la  vessie,  en 
M  ont  été  la  suite.  Pour  le-,  vérifier,  pour  les  étendre,  pour  leur  donner  toute  la 
«  stabilité  et  la  force  que  l'art  de  guérir  doit  trouver  en  elles,  il  fuit  pousser 
«  ao5  expérieoces  beaucoup  plus  loin.  î<ous  ne  devons  ni  ne  pouvons  nous  coa- 


(  i5o  ) 
5)  tenter  de  l'examen  de  quelques  calculs  seulement.  Nons  ne  voulons  pas  recom- 
»  niencer  la  f.iute  commise  ju!<(}u'ici.  M.  Péar-.oa  dit  avoir  exjiniiné  plus  de  trois 
«  cents  calculs  ;  nos  vj'js  se  portent  plus  loin  encore,  et  quoique  beaucoup  moins 
«  de  ces  con^-rétions  analysées  jusqu'à  présent  nous  ayeat  déjà  donné  quelque 
»  chose  de  plus,  il  est  de  notre  devo:r  d'éviter  le  re[)roche  d'afuir  ui'uii  é  ou  laissé 
«  imparfait  notre  plan  de  travail.  Mais  nous  ne  croirons  avoir  rempli  notre  tâcha 
»  que  lorsque  nous  lie  trouverons  plus  que  des  individus  sei-ibliiôles  à  ceux  qui 
«  auront  été  exafninés  jusque-là.  Pour  arr.ver  à  ce  terme  qui  seul  f«ra  disparoître 
»  tout  ce  qu'il  y  a  d'incertain  et  d'incomplet  dans  Thistoire  des  calculs  uruiaircs  , 
«  distingués  seuleineut  jusqu'ici  par  quelques-unes  au  le  ui  s  propriété  5  physiques, 
)j  nous  demandons  à  nos  associés  de  vouloir  bien  nous  donner  les  calculs  des  reins 
«  et  de  la  vessie  dont  ils  peuvent  disposer  » 

Il  est  à  désirer  ,  pour  le  complément  t-t  l'utilité  de  ce  travail ,  que  les  physiciens 
qui  voudront  bien  leur  adresser  des  calculs  ,  y  joignent ,  autant  que  cela  sera 
possible  ,  une  courte  notice  sur  l'âge  des  sujets  ,  le  poids  des  concrétions  au  moment 
où  elles  auront  été  extraites,  l'état  des  malades  ,  etc. 

Les  ce.  Fourcroy  et  Vauquelin  désirent  sur-iout  un  tableau  de  sa  rareté  ou  da 
sa  fréquence  dans  des  pays  différens,  une  description  de  l'urine  rendut-  p«jr  ceux 
qui  en  sont  attaqués  ,  relativement  à  son  acidité  ou  à  son  alcaliscence  ,  à  ses  dépôts 
spontanés ,  à  sa  précipitation  par  l'eau  de  chaux  ,  par  l'ammoniaque  et  par  les 
alcalis  purs. 

On  voudra  bien  adresser  les  échantillons  de  calculs  et  les  observations  ou  à 
l'Institut  national  au  Palais  des  Sciences  et  des  Arts  ,  ou  au  Directoire  de  l'Ecole  de 
Médecine  à  Paris,  en  mettant  les  noms  des  CG.  Fourcroy  et  Vauquelin  sous 
la  première  enveloppe   des  paquets. 

Ohserf,-ations  sur  les  différences  qni  existent  entre  l'acide  acéteiix  et 
l'acide  acétique ,  par  le  C.    Ciiaptal. 

5oc,  PHiLOM.  Ge  cliimiste  ne  révoque  point  en  doute  les  expériences  faites  sur  ces  acides 
par  le  C  Adet  ,  et  raj'portées  dans  notre  numéro  précédent;  mais  il  n'en  tife  pas 
tout-à-i\'.it  les  mêmes  conclusions.  11  pense  avec  lui  que  les  acides  acéttux  al 
acétiqui\>  ne  différent  point  par  les  proportions  d'oxigèut; ,  qu'ils  forment  les  mêmes 
combinaisons  salines  ,  mais  il  n'adopte  pas  la  conclusion  suivant  laquelle  le 
C.  Adet  le>  regarde  comme  absolument  les  mêmes  par 'leur  composition,  et  dif- 
férens seulement  par  la  proportion  de  leau.  Ayant  ramené  ces  deuxacid.'s  au  même 
degré  de  concentration  par  une  addition  d'eau  à  l'acide  acétique  ;  il  trouwi  tou- 
jours à  ce  dernier  une  saveur  et  une  odeur  plus  piquante  .  une  action  di-sol- 
vante  des  terres  et  des  oxides  métalliques  beaucoup  plus  puissante.  1 1  parties  d'acide 
acéteiix  ont  été  saturées  par  S.yS  de  potasse  pure,  tandis  que  l'acide  acétique 
en  a  exigé  6  f)8.  La  différence  de  ces  deux  acides  ne  lui  paroissanl  pas  douteuse  , 
le  C.  Chaptal  a  cherché  en  quoi  elle  pouvoit  consister. 

Si  on  mélange  chacun  de  ces  acidj's  avec  une  égale  portion  d'acide  sulfiirique, 
et  qu'on  procède  à  leur  distillation,  on  obtient  dans  les  récipiens  ,  après  dfférens 
phénomènes  dues  au  dégagement  d  acide  sulfureux  ,  etc.  deux  liqueurs  semblables 
qui  sont  de  l'acide  acétique  :  l'auteur  du  mémoire  pien  e  que  l'acidr;  acétenx 
a  été  amené  à  l'ikat  d'acide  acétique  par  sa  décarbouisation  partielle  à  l'aide  <le 
de   l'aciile  sulfurique. 

Il  satura  de  potasse  pure  cent  parties  de  chacun  de  ces  deux  acides  ,  et  ayant 
décomposé  par  le  feu  ces  sels  ,  l'acétite  de  potasse  a  donné  le  iS"  de  son  po;ds 
de  c.irljone,  tandis  que  l'acétate  n'en-  a  donné  que  le  di.\-septième.  I!  y  donc  une 
différence  entre  les  acides'acéteux  et  acétique,  qui  consiste  dans  la  moindre  quauttté 
de  carbone  que  contient  ce  dernier. 


(  ,';i  ) 

La  C.  Cliaptal  pense  qu'une  décarlionisalion  semblable  de  l'acide  acéteux  a  lieu 
dans  la  dtslillation  du  vcrdeC,  improprement  appelle  acétate  de  cuivre,  mais  qu'il 
regarde  coninie  un  acétile.  L'oxigèae  de  l'oxidi;  de  cuivre  s'empare  d'une  portion 
du  carbone  de  cet  acide  ,  et  t'iorjue  avec  lui  l'acide  carbonique  qui  se  dé>>age. 

Il   conclut  des  faits  précédens  , 

1".  Que  la  différence  qui  existe  entre  l'acide  acéteux  et  l'acide  acétique  vient 
d'une  moindre  quantité  de  carbone  dans  ce  dernier.  2,°  Que  l'acide  est  à  l'état 
d'acido  acéteux  dans  les  sels  méialliqu.'s.  3°.  Que  la  différence  qui  existe  entre 
cet  acide  et  ceux  qui  sont  susceptibles  d'éjirouver  des  cliangemens  dans  leur  prin- 
ci|)e  constituant,  c'est  que  dans  celui-ci  l'oxi.ène  ne  paroît  susceptible  ni  d'addi- 
tioa  ni  de  soustraction  ,  et  que  le  seul  carbone  éprouve  ces  chan.;emens  (1). 

A.  B. 
MEDECINE. 

ExtT-ait   d'une   ohseivntioji.   xnr    l'accroissement  singulier  des  os  d'un 
honinie  ,  par  le  C.  Sauce  rote,    Chirurgien  à  Luné'.'ille. 

Un  habitant  de  la  commune  de  Maneonville  ,  près  Lunéville ,  âgé  de  33  ans,  j  ,  ^j  „^  j^,^^ 
d'une  stature  grêle  et  mince,  d'une  tiille  petite  (environ  16  décmiétres  )  est  le 
sujet  de  cette  observation  qni  date  de  l'année  1766.  Il  pesoit  alors  iiy  livres.  A 
cette  époque  il  s'apperçut  que  tous  Itis  os  de  son  corps  grossissoient  peu  à  peu. 
Cet  accroissement  devint  si  remarquable  que  six  années  après  il  estimoit  ,  ainsi 
que  les  personnes  qui  avoient  suivi  cette  maladie  .  que  ses  os  avoient  acquis  le 
double  de  leur  grosseur.  Pendant  cet  accroissement ,  les  urines  varièrent  en  cou- 
leur et  en  densité.  Tantôt  elles  étoient  comme  du  petit  lait  ,  tantôt  blanchâtres 
et  glaireuses  ;  quelquefois  même  elles  prenoieut  la  consistance  huileuse  de  la  thé- 
rébentine. 

Cet  accroissement  prodigieux  avoit  entièrement  déformé  cet  homme.  Sa  figure 
ëtoit  devenue  hideuse,  car  les  yeux  sortoienl  de  l'orbiie  ;  la  niâchoire  inférieure 
avançoit  au-delà  de  la  supérieure  de  plus  d'un  travers  de  doigt  ,  et  la  circonfé- 
rence de  la  tête  étoit  de  la  racine  du  nez  à  la  nuque  o.Sy  ;  d'un  trou  auditif  à  l'autre 
0,46,  et  la  plus  grande  0,71;  tous  les  autres  os  étoient  augmentés  en  proportion. 
Les  côtes  pouvoient  avoir  0,04   de  largeur. 

Les  membres  étoient  difformes  par  leur  grosseur.  Le  jeu  des  petites  articuh- 
tions  étoit  lent  et  pénible  ,  les  jambes  paroissoient  grêles  ,  mais  cela  dépendoit 
de  la  ténuité  des  muscles  ,  car  elles  sembloient  au  toucher  entièrement  osseuses. 
^  Ce  malade  mourut  en  1775.  Un  an  auparavant  il  pesoit  178  livres.  Les  parens 
s'opposèrent  à  l'ouverture  du  corps.  Dins  l  état  de  santé  ,  cet  homme  avoit  fait 
beaucoup  d'exercice.  Pendant  sa  maladie  ,  il  mangeoit  beaucoup  et  étoit  presque 
continuellement  assoupi.  Son  pouls  étoit  lent  et  petit,  l'expectoration  fréquente 
et  la   matière  tenace. 

Nota.  La  tète  humaine  excessivement  grosse ,  du  cabinet  du  C.  Jussieu  ,  dont 
Guettard  et  d'Argenville  ont  Aé)k.  parlé  ,  vient  d'être  décrite  par  le  C.  Jadelot 


(1)  Si  l'acide  acéteux  n'avoit  pour  base  que  le  carbone,  que  ce  soit  ce  principe  qui  diminue  ou  l'oxi- 
gèae qui  augmente  ,  les  moyens  rie  cliangenient  seroient  dilt'érens ,  mais  l'acide  résultant  seroit  toujours 
le  rapme,  et  pourroit  toujours  porter  avec  raison  le  nom  d'acide  acétique.  Mais  comme  la  base  des 
acides  végétaux  est  composée  de  carbone  et  d'hydrogène,  si  le  carbone  leiil  diminue,  alors  la  bnse 
change  de  nature,  et  l'acide  qui  en  résulte  n'est  plus  le  même.  Si  au  coniraire  l'hydrogène  de  la  base 
duuinue  dans  la  même  proportion  que  le  carbone,  on  jjeut  dire  que  la  base  entière  est  combinée  avec 
une  plus  ou  m'.ins  gninde  proportion  d'ojiigène  ,  et  que  1  on  a  réellement  taiiiot  de  l'acide  acétique  ,  taniôt 
de  1  acide  acéteux.  11  reste  donc  à  savoir  si  l'hydrogène  est  aussi  en  moindre  quaniiié  dans  l'acide  acétique, 
comme  le  C.  Chaptal  paroit  l'avoir  prouvé  pour  le  (  arbone.  Noie  des  Rédacteurs  d'après  la  disaission 
oui  s'est  élevée  à  la  Sotiécé  à  ce  sujet  entre  les  ÇC.  Foiircroj ,  Fauijuelin ,  Chaplal     etc. 


(    l52    ) 

dans  lin  mémoire  lu  par  lui  à  rinstirut.  II  pense  que  cette  tête,  dont  les  os  ont 
acquis  une  épaisseur  considérabie  ,  est  la  produit  d'une  maladie  qui  en  obstruant 
les  passages  d'une  grande  partie  des  nerfs,  avoit  prive  le  sujet  auquel  elle  apjiar- 
tenoit  de  l'exercice  de  pkisieur*  de  ses  sens.  Cette  maladie  parou  avoir  de  1  ana- 
logie avec   celle  qui  fait  le  sujet  de  l'observation  du   C   Saucerotte. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Compte  rendu  à  la  Classe  des  sciences  mathématiques  et  physiques  des  premières 
expériences  J^tites  en  floréal  et  prairial,  de  ï an  5  ,  par  la  Cornmi<:s'.Kjn  nommée 
pour  examiner  et  vérifier  les  phénomènes  du  gah'anisme ,  i  vol.  //i-4-'.  de  107 
pages.  Paris ,   Beaudouin. 

Nous  avons  donné  flans  le  dninier  N".  un  extrait  de  ce  mémoire  tel  qu'il  fut  In  dans  le  tems  â 
l'Institut.  Nous  allons  donner  celui  des  expériemes  faites  à  l'tcole  de  ]\If=derine  <\m  y  ont  éié  aj  miées.  Elles 
concernent  l'effe;  qne  les  dilférentes  causes  qui  produisent  les  asphyxies  ,  exercent  sur  la  susceptibilité  pour 
le  galvanisme  des  animaux  asphyxiés. 

Le  gaz  h) droj,èue  sulfuré ,  la  vapeur  de  charbon,  la  submersion  de  l'animal  suspendu  par  les  pieds 
de  derrière,  ont  anéanti  cette  susceptibilité.  Elle  n'a  été  qne  suspendue  par  l'asphyxie  dans  l'acide  car- 
bonique pur,  sous  l'appareil  au  mercure.  Elle  n'a  été  qu'alToiblie  par  le  gaz  hydrogène  sulfuré  qui  avoit 
perdu  ime  partie  de  son  soufi-e  ,  par  le  eaz  ammoniaque  .  le  gaz  azote  ,  les  gaz  épuisés  par  la  respiration 
et  par  les  submersions  simples.  Enfin  elle  n'a  point  été  altérée  par  la  submersion  dans  le  mercure  ,  par  la 
gaz  hvdro^ène  pur  ,  hydrot;èue  carboné  ,  l'acide  muriaiique  oxigèue  ,  l'acide  sulfureux  ,  la  strangulation  , 
le    Tuide  et  les  décharges  électriques. 

C.  V. 

T^osographie  philnsophique  ,  ou  Méthode  de  l'analyse  appliquée  à  la  Médecine  , 
par  Pli.  Pinel  ,  Médecin  de  l'Hospice  national  de  la  Salpétiièrj^  ,  Professeur  de 
l'Ecole  de  Médecine  de  Paris.  Paris  ,  chez  Maradan  ,  rue  du  Gimetière-André- 
des-Arts,  2  vol.  //z-S". 

Ls  C.  Pinel,  dans  sa  classification  des  maladies,  a  suivi  la  marche  des  h'tlinlogistcs  et  des  clnmisfee 
jnodernes  Cette  heureuse  imitation  détermine  la  supériorité  de  sa  nosographie  sur  toutes  les  nosologies  qui 
l'ont  préi  édé  Cet  ouvrage  est  divisé  en  six  parties  <|u'on  peut  regarder  comiue  amant  de  traités  particu- 
liers sur  les  brandies  de  la  médecine-pratique  qu'elles  ont  pour  objet. 

La  première  partie  forme  la  classe  des  fièvres.  L'ans  lerr  division,  le  C.  Pinel  repousse,  comme  con- 
traires à  la  médecine  philosophique  ,  la  doctrine  des  humeurs.  Il  les  partage  ,  en  prenant  po  ir  base  de 
sa  distribution  les  dilférentes  lésions  de  la  sensibilité  dans  les  artèies,  les  membranes  de  l'estomach  , 
«es  glandes  et  dans  tout  le  système  en  général ,  suivant  la  diminution  ou  1'  rrégularijé  des  forces  vitales. 
D'après  ces  vues,  l'auteur  foi  me  cinq  ordres  de  fièvres  sous  les  deaomiuatious  suivantes. 

les  angio-téniques  ,  les  méaingo-gaslriques  ,  les  adéno -méningées,  les  adynamiques  ,  les  ataxiques. 
Le  C.  Pinel  ,  dans  la  description  des  fièvres  ,  préfère  pour  1  exposé  des  carac;ères  qu'il  leur  assi;:ne  les 
ouvrages  originaux  et  principalement  ceux  des  praticiens  qui .  par  des  observations  d'épidémie  et  de 
constitutions  raéiiicales  ont  pu  voir  ces  maladies  sou  s  toutes  les  formes  et  sous  tous  les  aspects. 

La  deuxième   cl  la  troisième   panie  oui  pour  objet  les  pJile^masiies  ei  les  hémorrliagies. 

Dans  la  quatrième  sont  décrites  les  affections  du  système  nerveux  ,  les  névroses.  Le  C.  Pinel  peint, 
avec  l'intérêt  le  pins  vif,  tous  les  désordres  qu'elles  présentent,  et  qr.e  des  causes  si  nombreuses  tendent 
sans  cesse  à  produire  dans  les  cité;  opulentes  et  arrivées  au  plus  haut  degré  de  civilisation.  Le  parallèle  de 
Louis  XI  et  de  Tibère  ;  la  description  de  la  manie  périodi.pie  ,  mériten.  sur-tout  de  fixer  même  1  attentioa 
des  personnes  auxquelles  les  coniioissances  physiques  ou  mèilii  Liles  seroient  étrangères. 

La  cinquième  partie  embrasse  toutes  les  maladies  ly  mpliaibiques  ,  et  la  sixième  se  compose  de  la  réunioa 
de  toutes  celles  qui  ne  sont  point  encore  assez  connues  pour  qu'on  puisse  les  placer  dans  uu  cadre  noso- 
logique 

L'introduction  que  le  C.  Pinel  a  placée  à  la  tète  de  son  ouvrage,  et  les  observations  qui  le  terminent, 
peuvent,  si  on  les  rapproche,  être  considérées  comme  une  inirod'ciion  à  lè.nde  de  ia  médecine  ,  un 
lliiiéraire  médical  d'autant  plus  utile  que  les  rayons  de  nos  b:blioiljèipies  de  m  dei.iue  sont  surchtirgc* 
d'ouvrages  sur  ie  choix  desquels  l'esprit  demeure  iuteitain  et  s'expose  a  être  étoiiflé  par  une  éiuditio» 
indigeste  et  sans  critique. 

J.  L.   M. 


Jiu/{e/tny  (/es    Je  .  J\":  jg 


^{y^-  ^  e^  â'  o^parâe/me/it  au  J/y^o  . 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 


iN°.    20. 


PAR    LA   SOCIÉTÉ   P  H  I  L  O  M  A  T  H  I  Q  U  E. 

PARIS.    Brumaire ,   an  7  de  la  Pu'jjublique. 

■    .   iiMiiinnumfffyui   I  

HISTOIRE     NATURELLE. 


Obser\'at!ons  sur  la  Raphidie   Ophiopsis  ,  par  le  C.  La 


TREILLE. 


l^iNNÉ  publia  dans  les  Actes  d'Upsal  ,  année  1736,  la  description  de  cet  insecte, 
dont  il  lit  un  genre  sous  le  nom  de  Raphidia.  Les  Névroptères  de  cet  auteur 
n'en  présentent  guùres  ,  en  effet ,  dont  les  caractères  soient  plus  tranciians  et 
plus  faciles  à  saisir.  De  Géer  a  donné  sur  cet  insecte  un  mémoire  très-étendu. 
âîais  il  piiroit  que  Linné  est  le  seul  qui  ait  vu  sa  nymphe,  de  laquelle  même  il 
dit  simpl^^iuent  qu'elle  tst  très-semblable  à  l'insecte  ptirlait  ,  marchant  ,  agissant 
comme  lui  ,  et  n'en  différant  que  par  le  défaut  d'aîles  ,  dont  on  ne  voit  encore 
que  les  rudiniens.  Sa  larve  lui  a  été  inconnue,  ainsi  qu'aux  autres  Natumlistes 
qui  ont  parhî  après  lui  de  cet  insecte.  Ayant  eu  occa^ion  d'observer  ct:tte  hure 
ces  joins  derniers,  je  vais  communiquer  à  la  Société  le  fruit  de  ums  rcchtrcb.és 
sur  elle  ,  et  quelques  remarques  que  j'ai  faites  sur  les  caractères  du  G  RtipIiUlie  , 
et  sur  les  organes  sexuels  du  mâle  de  la  Raphidie  o/Jiio/jsis. 

En  commençant  p.;r  les  caractères  génériques^  j"o'bserve,  1°.  que  la  lèvre  su- 
périeure est  assez  grande  saillante  ,  demi-coriace,  arrondie  anlérieurenu.nt  e 
demi-cercie.  2°.  Que  les  mandibules  sont  très-fortes,  écaitleuscs ,  terminées  en 
pointe  crochue  ,  et  dentées  au  côté  iniériour.  3".  Que  les  quatre  palpes  sont 
oyliadriqnes  ,  courtes;  les  antérieurs  un  peu  plus  longs,  de  cinq  articles  ,  non  de 
quatre  comme  on  l'avoit  dit ,  le^  labiaux  de  trois.  Je  ferai  encore  rrmarqu(?r  que  les 
jnftchoires  ne  sont  pas  entières  ,  ainsi  qu'où  l'avoit  avancé  ,  mais  terminées  par  deux 
divisions  courtes,  l'ettrieure  cylindrique  compiimée  ,  obtuse;  l'intérieure  triangu- 
laire ,  forteai3nt  ciliée  au  côtf^  qui  regarde  lalèvre.  Elle  puroîl ,  ainsi  qiie  la  mâchoire , 
annelée  ,  c'est-à-dire  ,  composée  de  petites  parties  trauiVjersales  ,  les  unes  plus 
molles,  blanchâtres,  les  autres  noiràires  ou  brunes;  Cette  dernière  couleur  en 
a  imposé  au  célèhre  Fabricius  ,  et  il  a  cru  que  la  mâch(  ire  éloit  d'iine  substance 
cornée  ;  il  scroit  même  à  désirer  que  l'on  fixât  d'une  manière  plus  «certaine  le  sens 
de  ce  mot  corne  que  je  vois  souvent    mal  appliqué  en   entomologie. 

L'espèce  de  tarière  dont  la  femelle  est  pourvue  à  l'extrémité  du  corps  ,  a  été 
décrite  fort  au  long  par  de  Géer.  L'abdomen  ,  dans  les  deux  sexes,  est  terminé 
par  une  piartie  molle  ,  formant  un  avancement  presque  conique  ,  obtus  et  tnbulé. 
C'est  sous  cette  pièce  que  j'ai  apperçu  dans  le  mâle  deux  crochets  très- forts, 
écailleux  ,  recourbés ,  et  c'est  entreux  qu'est  placé  l'organe  fécondateur  ,  dont 
je  n'ai  pu  bien   démêler   la  structure  ,  l'insecte  n'aj'ai.t  p,:is  été  examiné  vivant. 

Cet  alongement  singulier,  cette  forme  de  corcelel  des  R;q)hid:es  est  très-ap- 
proprié à  leurs  habitudes  et  à  leurs  manières  de  vivre.  Ces  insectes  vivent  de 
rapine.  Ils  courent  sur  les  troncs  lU  différent,  arbres  ;  et  pour  pouvoir  saisir 
leur  proie  avec  plus  de  facilité  et  de  promptiuide,  ils  ont:  en  jKirtage  une  erarde 
flexibilité  de  corps.  Il  paroic  souvent  brisé  ,  à  la  jonction  du  corcelct  ,  et  de 
l'abdomen. 

La  larve,  plus  alonrée  que  l'insecte  parfait,  est  presque  yermifornie.  Son  corps 
?«!  yliinde.  N°.  YII.  y, 


50C.  rniLOM. 


,  ,    ,  ..  (  1^4  ) 

est  compose  de  douze  anneaux  outre  la  tête,  plissés  latéralement,  recouverts  en- 
dessus  d'une  petite  plaqne  colorée  quairée  ,  celle  du  premier  sur-tout.  La  tête 
est  grande  ,  très-applatie  ,  quarrée  ,  pourvue  de  deux  antennes  trùs-conrtes  ,  co- 
niques ,  de  trois  pièces  ,  pâles.  J'ai  cru  apperçevoir  à  la  place  des  yeux  un  ou 
deux  petits  grains.  Les  trois  premiers  anneaux  sont  de  la  môme  grandeur,  et  à 
chacun  est  attachée  une  paire  de  pfttes  courtes  ,  pâles,  terminées  par  deux  forts 
crochets.  La  plaque  du  premier  anneaii  est  noire  en-dessus.  Les  anneaux  suivans 
s  aggrandissant  jusque  vers  le  milieu  du  corps,  et  diminuent  ensuite  pour  se  ter- 
niincr  en  poiaie  obtuse.  Le  corps  est  brun  ,  parsemé  de  petiis  traits  lon- 
gitudinaux pâles,  un  peu  velu.  En  comparant  celte  larve  avec  l'insecte  parfait , 
on    apperçoit  sans  peine  leur  degré  de  rapprocliement. 

C'est  flans  les  crevasses  .  les  rides  des  arbres  ,  sous  leur  écorce  qu'habite  cette 
larve.  Elle  b^s  parcourt  avec  beaucoup  de  lapidité  ,  donnant  à  son  corps  encore 
plus  de  liexibilité  que  l'insecte  parfait.  File  porto  en  marchant  sa  tête  de  côté 
et  d'autre,  s'msinue  dans  les  petites  cavités.  Au  moinHre  dancer ,  elle  se  retire 
avec  la  plus  grande  célérité,  allant  mémo  à  reculons.  Si  son  asyle  n'tst  pas  assez 
grand  pour  la  contenir,  env;iin  tenteriez- vous  do  saisir  la  parnio  qui  n'est  pns  cachée; 
vous  la  tout menterez  ,  vous  la  niulilorez,  et  elle  refu  era  avec  opiniâtreté  de 
sojtir  de  sa  retraite. 

PL  n".    19,    rigitre  ?. 

fj.   tube  mon  situé  à  l'extréniilé  de  l'.ibfl   mcn  dans     les  deux  sexes. 

ili.    crocliets  des  organes    sexuels  du  mAle. 

cr.   mandibules. 

cid.    palpes  maxillaires. 

ec.   palpes  labiaux. 

pg.  division  imerne  des  mâchoires. 

//.  lèvre   inférieure.  (  Il  y   a    un   ^    sur   la   planche  ;    c'est    une    faute.  ) 

».    larve. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

'Sur  les  osseniens  qui  se  trouvent  dans  le  gypse  de   Montmartre  , 
3oc.  d'IÎist.  parle    C.    Cuvier. 

L'auteur  qui,  d'après  quelques  fragmens  trop  peu  nombreux,  avait  cru,  ainsi 
que  nous  l'avons  dit  dans  notre  avaut-dernier  Bulletin,  que  ces  ossemens  prove- 
noient  d'un  animal  du  genre  du  chien  ,  ayant  eu  occasion  depuis  d'en  examiner 
un  nombre  très -considérable  ,  a  reconnu  qu'ils  proviennent  de  trois  espèces 
différentes  par  la  grandeur  et  par  quelques  autres  circonstances  de  peu  d'impor- 
tance ,  mais  qui  doivent  cependant  être  rapportées  à  un  seul  et  même  genre ,  lequel 
est  nouveau  ,  et  se  place  dans  l'ordre  des  pachydermes  ,  presqu'également  rap- 
proché du  rhinocéros  ,   du   tapir  et  du  cochon. 

Voi(-i  ce  que  ces  trois  esjjèces  ont  de  commun.  Leurs  dents  mâchelières  sont 
au  nombre  de  vin^t-huit;  sept  a  chaque  mâchoire  de  chaque  côté  :  leurs  couronnes 
sont  plates  ,  et  lorsqu'elles  sont  usées  ^  on  y  voit  des  compartimens  de  substances 
•osseuses  séparés  par  des  lignes  plus  saillantes  de  substance  émailleuse  ,  comme 
■dans  tous  les  herbivores.  Les  dents  supérieures  sont  presque  quarrées  ;  les  infé- 
xieures  sont  formées  de  dei;x  croissans  ,  excepié  la  première  qui  a  son  tranchant 
droit,  et  la  dernière  qui  a  trois  croissans  en  arcs -de- cercle.  Cette  disposition 
€st  très-analogue  à  celle  du  rhinocéros;  mais  les  incisives  et  les  canines  sont 
très-diff'rentes  ,  et  ressemblent  à  ce  qu'on  voit  dans  le  tapir  ;  car  il  y  a  tant  en 
haut  qu'en  bas  six  incisives  trancliantes  et  deux  canines,  et  derrière  celles-ci  un 
espace  vuide  jusqu'à  la  première  molaire.  Cependant  cet  espace»  est  plus  court 
à  proporiion  que  dans  le  tapir. 

La  forme  générale  de  la  mâchoire  inférieure  ressemble  aussi  beaucoup  à  celle 
du  ta  ir  ,  sur-tout  sa  courbure  postérieure  11  en  est  de  meRie  du  ciâne  ,  et  sur- 
tout des  os  du  nez ,  qui  sont  également  très-courts ,  et  qui  paroisseot  par-là  ^Yoif. 
autsi  porté  une  tronipe, 


HAT. 


_  (  i55  ) 

Ces  frois  espèces  différent,  indt'pcnilaninieat  de  la  grandeur,  priiicipalfmenC 
par  leur»  p  eds  de  derrière,  di)tif  le  C  (îuvier  a  éié  assea  heureux  pour  rdS- 
seiiiiiler  tous  ]et.  os,  de  uiauière  à  le^  uionter  en  squélf-tre. 

La  plus  grande  a  deux  doigrb  presqn'éi;aux  ;  savoir,  le  moyen  et  l'externe  ,  et 
un  troisième  interne  beaucoup  plus  petit;  elle  se  rapprocht;  par  là  des  animaux 
à  pied  fourchu  ;  aussi  son  calcanéum  a-c-il  une  facette  pour  l'cirticuler  aiec  l'os 
qui  tient  lieu  du  pnronné  ,  ce  qui  est  un  caractère  particulier  aux  aniuiaux  à 
pied  fourchu.    La   cuboïde  e.<t  très  l.irge  pour  poîfer  le  doigt  externe. 

Dans  les  deux  autres,  le  calcanéiun  ne  s'artio  ih;  poiut  avec  le  p^/joané,  et  il 
est  en  général  fait  à  peu-près  conuno  dans  le  tapir.  Il  y  a  trois  doigts  ,  doiit  les 
deux  latéraux  sont  plus  niioces  que  l'intermédiaire;  ausSi  le  cuboïdt-  est-il  com- 
primé; il  l'ejt  cependant  moins  dans  la  trè.s-peiile  espèce  que  diuis  celle  qui  est 
d'une  grandeur  moyenne.  i(]e!le-|ci  a  en  outre  un  caractf  re  pdriicuiier  daiis  an. 
os  hurnun:éraire  ,  situé  à  l'endroit  où  devrait  être  le  cunéiforme  du  (.oiice  ,  mais 
qui  ne  porte  ni  un  pouce  ,  ni  même  son  os  du  métatarse.  Il  s'arlicule  à  une 
des  facettes  du  scaplioïde  ,  qui  se  trouve  en  avoir  trois  ,  taudis  qu'il  n'y  en  a  que 
deux  dans  la  très-gran-le  et  dans  la  très-petite  espèce. 

Le  C.  Cuvier  n'a  pu  encore  refoiiiicr  le  pied  de  devant  que  dans  l'espèce 
moyenne.  Le  cubitus  et  le  radius  sont  ariiculés  entr'eux  et  avec  l'huméius  ,  de 
manière  que  cet  animal  ne  pouvait  touriier  la  main  ,  et  qu'il  lu  tenoit  toujours 
dans  un  état  de  prona'ion  ,  ce  qui  est  conimun  à  tous  les  pachydermes.  Son 
carpe  est  absolumeut  semblable  à  celui  du  rhinocéros.  Il  y  a  trois  doi;r.ts  pie^que 
ér;aux  ,    et  un  petit  os  -ur numéraire  à  la  place  du  pouce. 

La  grande  espèce  égalait  au  moins  le  che^  al  ;  la  petite  approcl.ait  du  cochon  , 
et  la  troisième  n'éioit  guères  au-dessus  du  lièvre. 

Leuis  Oisemens  sont  tous  plus  ou  nioins  friables  et  incrustés  dans  le  cypse  ; 
ils  sent  éj)ars  ,  et  ce  n'est  que  rarement  qu'on  trouve  ensemble  les  pièces  qui  ont 
appartenu  au   même  poignet  et  au  mémo   cou-de-picd. 

Les  os  sont  généralement  enduits  d'une  espèce  de  marne  blanchâtre  ,  d'environ 
deux  millimètres ••  d'épaisseur ,  interposée  entr'eux  et  le  gypse. 

É  C  O  N  O  M  I  L. 

Mémoire  sur  les  (jualités  du  lait  d'une  même  traite  ,  divisée  en  trois 
parties  ,  par  le    C.  Parmektier. 

On  avoit  déjà  remarqué,  dit  l'auteur,  que  quand  les  nourrices  veulent  donner  iKst.  nat, 
leur  lait  à  examiner  à  un  médecin  ,  elles  rejettent  celui  qui  s'écoule  le  premïpr, 
et  ne  présentent  que  le  second.  Il  étoit  intéressant  de  voir  s'il  exisioit  réelle- 
ment (le  grandes  différences  dans  ce  lait  de  deux  momens  différens  ;  c'est  ce 
que  l'auteur  a  fait  sur  le  lait  de  vache  divisé  en  trois  parties  ,  mais  dont  nous 
u'exaniinerofis  que  les  deux  portions  extrêmes, 

La  première  partie  d'une  même  traite  ,  comparée  avec  la  troisième  ,  a  peu 
de  saveur,  peu  de  dciisité  ,  donne  environ  deux  tiers  nioini  de  cr  jme  ,  et  trois 
quatts  moins  de  beurre  que  la  troisième  partie,  qui  est  plus  grasse,  donne  na 
beuire  pilus  abondant,  et  d'inie  qualité  beaucoup  supérieure,  se  coagule  p!us 
promptement  ,  fournit  moins  de  serurn  ,  mais  plus  de  fromage  et  dune  meilleure 
qualité. 

Poi;p  constater  des  différences  qui  ne  sont  souvent  que  relatives  ,  le  C,  Par- 
mentier  n'a  pas  cru  di-voir  s'en  rapporter  à  lui  seul  ;  il  a  voulu  se  trouver  tou- 
jours d'accord  avec  une  personne  qui  ,  sans  connritre  ses  expériences,  porLoit 
son  jugement  sur  les  sortes  de  lait  et  leurs  produits. 

Des  expériences  et  des  observations  nombreuses  renfermées  dans  ce  mémoire, 
et  dont  nous  ne  rapportons  que  les  principales ,  le  C.  Parmentier  tire  les  iaduc- 
Jioua  suivantes. 

N  a 


(  i5G  )  ,  _ 

*  1°.  11  ne  paroh  pas  Indifférent  de  donner  dans  les  maladie»  où  l'on  présent  le 
lait,  la  première  ou  la  dernière  partie  de  la  traite  des  animaux^  puisque  les 
différences  très-considérables  qui  existent  enir'eux  ,  peuvent  très- bien  changer 
leur  action  sur  des  estom«cs  délicats. 

2°.  On  peut  tirer  parti  de  cette  observation  pour  fabriquer  des  beurres  et  des 
fromages  de  qualités  très-différentes  ,  et  sur-tout  leur  donner  un  degré  de  finesse 
qui  les  fasse  rechercher  et  en  rende  le  commerce  plus  ilorissant  dans  certains 
endroits.  C'est  peut-être  à  des  manipulations  analogues  que  les  beurres  et  les 
fromages  de  plusieurs  pays  doivent  leur  réputation. 

3°.  Il  doit  être  avantageux  de  suivre  la  méthode  qui  se  pratique  on  Ecosse, 
lorsqu'on  ne  laisse  pas  prendre  au  veau  tout  le  lait  qui  est  dans  les  mammelles 
de  la  mère;  il  consiste  à  faire  letler  le  veau  d'abord  ,  et  à  traire  la  ^ache  ensuite; 
on  a  de  cette  manière  le  meilleur  lait. 

4".  On  sent  qu'il  est  important  de  traire  totalement  les  bestiaux  ,  puisque  les 
parties  de  lait  que  l'on  laisseroit  dans  leurs  mamelles ,  St  roieni  les  plus  abon- 
dantes en  principes  bulireux   et  ca'.éeux. 

Le  C.  Parmentier  a  fait  ces  mêmes  expériences  en  différentes  saisons  .  sur  les 
traites  du  matin  et  du  soir;  il  les  a  faites  sur  le  lait  de  brebis  et  de  chèvre,  et 
il  a  toujours  obtenu  les  mêmes  résultats.  A.  R. 

PHYSIQUE. 
Balance  Lnromctriqiie  ,  par   Pi.    Prony. 

(  Voyez  pi.    n".    i  q  fig.   G.   ) 

Inst.  nat.  Cet  instrument  est  composé  d'une  balance  ordinaire  à  laquelle  on  adapte  uii 

tube  barométrique. 

Pour  pouvoir  ,  à  chaque  observation  ,  donner  à  toutes  les  parties  de  l'appareil 
une  position  constante  par  rapport  à  l'horison  ,  on  a  adapté  au  support  de  la 
balance  des  microscopes  à  fil  ^,  g ,  g,  qui  doivent  répondre,  en  niême-tems, 
aux  zéros  de  trois  arcs  divisés  /■,/,/,  lorsqu'au  moyen  d'un  niveau  à  bulle  d'air 
et  des  vis  à  caler  adaptées  au  pied  du  support ,  la  tige  de  ce  support  aura  été 
mise  dans  une  situation   verticale. 

dette  correspondance  doit  avoir  lieu,  sans  mettre  aucun  poid  dans  les  bassins- 
dé  la  balance  ,  pour  un  état  initial  correspondant  à  une  différence  de  niveau  dé- 
lerniinée  avec  précision ,  et  une  fois  pour  toutes  ,  entre  les  surfaces  supérieure  et 
inférieure  du  mercure  d  et  a.  Cet  état  initial  sert  de  terme  de  comparaison  pour 
toutes  les  conséquences  à  déduire  des  observations^ 

ahcd  est  le  tube  barométrique  iixé  au  fléau  de  la  balance  au  moyen  de  deur 
règles  miiiCes ,  de  fer  ou  d'acier  ,  attachées  chacune  par  un  bout  près  du  point 
de  suspension  d'un  des  bassins  ;  les  extrémités  de  ce  tube  sont  calibrées  et  d'un 
diamètre  beaucoup  plus  grand  que  celui  de  la  partie  intermédiaire.  On  peut  con- 
iioître  aisémeut  ,  et  avec  beaucoup  de  précision  ,  ce  que  pèse  un  cylindre  de 
mercure  d'une  hauteur  donnée  ,  et  d'une  base  égale  à  la  section  horisontale  iuf 
lérieure  des  extrémités  du  tube  barométrique  ,  et  faire  une  table  de  correspon- 
dance  pour  différentes  hauteurs. 

Tout  cela  conçu  ,  supposons  d'abord  le  baromètre  dans  son  état  initial,  le  pied 
tétant  calé  et  les  microscopes  répondans  aux  zéros  des  arcs.  S'il  survient  une  di- 
minution dans  le  poids  de  l'atniosphère  ,  le  mercure  baissera  en  d  et  s'élïvera 
en  a,  et  il  faudra,  pour  conserver  la  collimation  entre  les  fils  des  microscopes 
et  les  zéros  dos  arcs,  mettre  dans  le  bassin  placé  du  côté  où  le  mercure  a  baissé  un 
poid  double  de  celui  qui  correspond  à  l'absence  de  ce  mercure,  vu  qu'en  quittant 
une  des  extrémités  de  la  balance  ,  il  est  passé  à  l'autre  extrémité  ;  si  le  poids  de  Y^r 
suo'-phère  augmenloit  ^  on  fciott  l'opération  inverie. 


Les  diff(?rpnfes  quantités  de  ces  poids  remplacent  les  mesures  linéaires  qu'on 
employé  onlinairenient  clans  les  observations  barométriques  ,  et  il  est  évident  qu'elles 
donnent  beaucoup  plus  de  précision.  On  trouvera  aisément  vuie  foruiule  pour  éva- 
luer les  différences  de  hauteurs  dans  laquelle  les  nombres  à  calculer  seront  im- 
médiatement donnés  par  les  pesées. 

On  trouve  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de  Pétersbourg  pour  l'année  1749, 
la  description  de  quelques  inslruniens  pour  peser  le  mercure  dans  les  observations 
barométiiques  ;  celui  du  C.  Prony  ,  tel  qu'il  l'a  présenté  à  l'Institut ,  a  l'avantage 
de  détails  de  construction  qui  donnent  plus  de  précision  à  l'observation. 

CHIMIE. 
Mémoire  sur-  l'analyse  des  calrnls  de  la  vessie,  par  le  C.  Founcr(OY. 

Jusqu'à  présent  on  n'avoit  reconnu  dans  les  calculs  humains  qu'un  acide  près.      Inst.    Nat, 
qu'indissoluble  et  qui  avoit  été  appel!''  assez  improprement  acide  lithique.  M.  Péar- 
soîi  y  a  découvert  depuis  des  proportions  assez  variables  de  phosphate  cslcaire. 

Les  ce.  Fourcroy  et  Vauquelin  viennent  d'y  démontrer  quatre  substances  de 
plus  qui  n'y  avoient  point  été  soupçonnées  et  qui  se  trouvent  tantôt  réunies  ph:sieurs 
dans  un  même  calcul  ,  etqui  tanlôt  en  forment  d'isolés  ,  et  d'une  nature  liomogènp. 
Ces  découvertes  portent  donc  à  6  les  substances  qui  entrent  dans  la  composi- 
tion des  calculs  humains  ,  ce   sont  : 

i".  L'acide  urique  ,  c'est  le  nouveau  nom  que  les  chimi'.tes  conviennent  da 
donner  à  l'acide  lithique.  Les  calculs  formés  uniquement  de  cetLe  substance  , 
sont  les  plus  abondans ,  c'est  pourquoi  Sclièelle  et  quelques  autres  chimistes 
avoient  pensé  après  avoir  analysé  plusieurs  calculs  ,  que  c'étoit  la  seule  subs- 
tance qui  se  trouvât  en  concrétions  dans  la  vessie. 

Les  calculs  composés  uniquement  d'acide  urique  ,  sont  d'un  jaune  de  bois  ; 
lorsque  cet  acide  entre  comme  partie  dans  la  composition  des  autres  calculs  il 
sert  souvent  de  noyau;  outre  les  caractères  reconnus  déjà  à  cet  acide  celui  qui 
le  distingue  particulièrement  ,  c'est  d'être  entièrement  soluble  dans  les  alkalis 
fixes  purs. 

2°.  Le  phosphate  de  chaux.  M.  Péarson  a  découvert  ce  sel  dans  les  calculs  uri- 
naircs  ;  comme  un  de  ses  principau.x  caractère  est  d'être  absolument  inaltérable 
par  les  alkalis  j)urs ,  on  a  regardé  comme  phosphate  de  chaux  tout  ce  qui  rc- 
»istoit  à  l'action  de   ces   dissolvans. 

Cette  substance  ne  forme  jamais  seule  des   calculs  dans  la  vessie. 

3°.  L'urate  d'ammoniaque.  Le  caractère  de  cette  troisième  substance  est  d'ôtre 
dissoluble  dans  les  alkalis  fixes  purs  avec  dégagement  d'ammoniaque. 

4".  Le  phosphate  ammoniaco-magnésien.  Ce  sel  qui  contient  de  la  magnésie  l 
terre  que  l'on  avoit  point  encore  trouvée  dans  le  corps  humain  ,  présente  des 
phénomènes  remarquables. 

Cette  matière  ne  constitue  jamais  seule  les  calculs  humains ,-  elle  est  tan- 
tôt mêlée  au  phosphate  calcaire  ,  tantôt  à  l'acide  urique  ,  tantôt  à  ces  deux 
substances  en  mémo  lems  ;  elle  forme  toujours  la  couche  e>:térieure  des  calculs, 
(jette  couche  se  reconnoit  à  sa  surface  inégcde ,  à  sa  cassure  blanche,  et  lamel- 
leuse  ,  à  sa  légèreté. 

Elle  n'est  point  dissoluble  dans  les  alkalis  qui  en  dégagent  une  odeur  d'ammo- 
niaque et  en  précipitent  la  magnésie  <ns'empaïant  de  l'acidephosphorique.  L'analyse 
y  démonire  la  mai;nésie  et  l'ammoniaque  unis  à  l'acide  phosphorique  ;  l'acide  mu- 
riat  q;!e  les   dissout. 

C'est  ce  pho-phate  ammoniaco-magnésien  qui  fait  acquérir  aux  calculs  urinaires 
le  volume  considérable  «ju'on  leur  trouye  (juel^uefois  et  qui  eu  rendent  alors  l'ex- 
traction impossible. 


(  i58  ) 

Ces  calculs  sont  d'une  nature  semblable  à  celle  du  calcul  du  coloa  d'un  clieval , 
déjà  analysés   par  les  chimistes  auteurs   de  ce  mémoire. 

5".  L'oxalate  de  chaux.  La  découverfe  de  eu  sel  insoluble  dans  la  vessie,  a  paru 
une  chose  aussi  nouvelle  que  remarquabifi  aux  C(J.  Fourcroy  et  Vauqueiin  ;  les 
caractères  que  présente  cette  sorte  de  calcul  sont  tort  tranchés. 
];\  Ils  sout  noirs  ,  pesants  ,  durs  ,  hérissés  de  pointes  ou  de  tubercules  qui  les 
endatit  semblables  aux  fruits  nommés  juûre ,  leur  avoieat  fait  donner  le  nom  de 
calcul  mural. 

Ils  crient  sous  la  scie  qui  les  divibC  et  leurs  surfaces  sciées  ,  prend  un  poli  brillant , 
presque   semblable  à  relui  d'une  agathe. 

Ces  calculs  s<jnt  insolubles  dans  les  alkalis  purs,  tandis  que  les  carbonates  ab 
Jcalins  les  décomposent  et  dissolvent  l'acide.  La  chaux  ajoutée  à  ces  dissolutions  , 
en  précipite  un  sel  blanc  q:<'on  seroic  d'abord  tenté  de  prendre  pour  du  phos- 
phate de  chaux  ;  mais  un  peu  d'habitude  et  mieux  encore  l'analyse  ,  prouvent 
bientôt  que  c'est  de   l'oxalate  <Ie  chaux  que  ion   a  refoini'^. 

Un  autre  caractère  exclusif  des  calculs  doxalate  de  chaux  ,  c'est  la  chaux 
pure  ou  vive  qu'ils  laissent  dans  le  creuset  ,  lorbqu'on  les  a  fortement  calcinés 
et  que  ne  donne  a:icuii  autre  calcid  ,  enfin  ils  sont  dissouts  par  l'acide  muria- 
tique ,  etc.  Une  substance  animale  d'une  nature  particulière  et  encore  peu  con- 
nue  se  trouve  mêlée  a   C(H-  oxalate  de  chaux. 

Ces  calculs  se  trouvent  quelquefois  seuls  et  souvent  mêlés  avec  les  autres 
substances  qui  composent  les  autres  ;  mais  ordinairement  ils  servent  de  noyau 
à  ces   substances. 

On  ne  les  a  point  encore  rencontrés  dans  les  calculs  des  reins  ,  tandis  que 
l'acide   urique   s'y   trouve  fréquemment. 

6°.  La  silice.  Sur  i5o  calculs  analysés  par  les  CC.  Fourcroy  et  Vauqnelin  , 
cette  substance  ne  s'est  rencontrée  qu'une  seule  fois  ,  elle  n'était  pas  .^eule  et 
elle  formoit  dans  un  calcul  composé  de  4  et  de  5  couches  ,  la  troisième  couche  d  un 
jaune  de  corne  ot  très-dure  à  la  scie. 

Cette  substance  ayant  résisté  à  tous  les  agens  d'analyse  employés  pour  les  au- 
tres calculs  ,  on  la  fit  fondre  ,  apjès  l'avoir  pulvérisée  dans  un  creuset  d'argent, 
avec  de  la  potassa,  et  on  précipita  ,  à  l'aide  d'un  acide,  de  la  dissolution  acueuse 
de  ces  deux  substances  une  poussière  tenue  transparente  qui  rendit  l'eau  f^el.iti^ 
neuse  ;  mais   qui   recueillie  et  desséchée  fut  reconnue  pour  être  de  la    silice. 

D'après  ces  conooi-sances  acquises  sur  la  nature  des  calculs  analysés  jusqu'ici  , 
les  ce.  Fourcroy  et  Vauquelin,  croyent  qu'on  pourra  parvenir  à  les  disjondre 
daus  la  vcisie  à  l'aidy  d  injections  ;  ils  ont  vu  des  calculs  composés  d'acide 
inique  et  d'nrate  d'iimmoniaque  ,  se  dissoudre  assez  promptement  dans  une 
eau  qui  contenoit  asiez  peu  d'alkali  causti((ue  pour  n'avoir  point  d'action  dé- 
sH'ïréable  sur  la  lanpiiie.  Ils  ont  opéré  également  la  dissolution  des  calculs  de 
phosphate  amm<njiaco-niagnesien  ,  de  phosphate  calcaire  et  d'oxalate  de  chaus 
par  les  acides  muriatiqiie  et  nitrique  très-foibles.  lis  pensent  qu'on  viendroit 
également  à   bout  de  diisoudre  la  silice ,  au  moyen  de  l'acide  Iluorique. 

A.  h. 

MétJioire  sur  l'absorption  de  l'oxygène  par  les  terres  simples  ,  et  de  son 
influence  sur  la  culture  du  sol ,  par  M.   Humbolut. 

ifi^TiTUT  NAT.  L'auteur  a  trouvé,  par  un  grand  nombre  d'expériences,  que  non- seulement 
la  terre  vJgétale,  mais  aussi  Varsille  (  la  terre  glaise),  tirée  d'une  grande  pro- 
fondeur de  la  terre,  et  sur-tout  les  terres  .y/w/^/e.? ,  regardées  jusqu'ici  comme  des 
élémeus  ,  ont  la  propriété  d'enlever  tout  l'oxygène  à  l'air  atmosphérique  par  le 
simple  contact.  L'alumine,  la  baryte  et  la  chaux  humectées  mettent  à  nud  de 
i' azote  tout  pur.  C'est  un  nouveau  jiioyea  eudiométrique  plus  actif  que  le  phoj-v 


i59  ) 

pliora  et  le  snlfurô  de  potasse.  Les  terres  ne  paraissent  pas  agir  sur  l'air  à  sec. 
Aussi  la  magnésie  et  la  silice  humectées  n'ont  pas  jusqu'ici  présenié  les  mêmes 
phénomènes  que  l'alumine.  L'auteur  croit  qu'il  est  plu»  prudent  de  se  borner  à 
exposer  des  faits  aussi  neufs  et  peu  attendus  ,  que  de  prononcer  déjà  sur  les 
causes  dont  ils  dérivent.  Il  se  peut  que  toute  humidité  favorisant  le  jeu  des 
aftinités  ,  les  terres  se  combinent  elles-Uiiîmes  avec  l'oxygène  ,  mais  il  se  peut  aussi 
qu'elles  donnent  sinqilement  à  l'eau  la  faculté  de  dissoudre  la  base  de  l'air  vital. 
Des  expériences  faites  avec  le  sulfate  de  fer  n'ont  pas  prouvé  la  formation  d'uno 
eau  oxygénée  ,  mais  l'oxygène  peut  être  dissout  d'une  telle  manière  que  le  sul- 
fate ne  soit  pas  en  état  de  l'enlever.  Si  à  l'instar  des  alkalis  ,  la  chaux  éioit  com- 
posée d'azote  et  d'hydrogène,  il  ne  faut  pas  s'étonner  de  la  voir  agir  comme  una 
des  bases  les  plus  acidiliables  que  nous  connoissous.  Quand  l'argile  et  Fliumus 
décomposent  l'air  atmosphérique  ,  ces  su'ustaoces  n'agissent  pas  seuloment  par  les 
pariios  terreuses  qu'elles  contiennent,  mais  aussi  par  le  carbone,  l'hydrogène, 
l'azote  ,  le  2)hosphore  ,  l'oxide  de  fer  et  de  manganèse  qui  leur  sont  mêlés.  L'oxygène 
perd    son    état  gazeux  ,   et   il   se    foinie    des  oxides  de  carbone  ,    d  hydrogène  , 

d'azote des  oxides  à  base  double  et  triple.    Sooo  parties    d'eau    qui   d'après 

une  analyse  exacte  contenoient  :  852  oxygène  ,  2io3  azole  ,  46  acide  carbonique  ; 
total,  5ooo,  restèrent,  à  la  température  de  12",  pendant  i5  jours  en  contact  avec 
l'argille  tir'e  des  mines  de  sel  gemme.  Le  résidu  ne  fut  que  de  24G0  parties,  con- 
sistant  en  81  oxygène,  2207  azote  et  hydrogène,    172  acide  carbonique;    totiil , 

11  n'y  eut  donc  que  127  parties  d'acide  carbonique  formée  et  de  0,28  d'oxy- 
gène, o  24  avoient  perdu  l'état  gazeux.  Toutes  ces  expériences  répandent  un  grand 
jour  sur  les  problèmes  de  fagriculture.  Elle  nous  font  entrevoir  que  c'est  l'action 
de  l'oxygène  atmosphérique  qui  rend  les  couches  du  terreau  plus  fertiles  que 
les  couchis  inférieures  ;  qu'un  terrein  est  d'autant  plus  fertile  ou'il  est  plus  acidi- 
firfble  ,  ou  qu'il  présente  plus  d'oxide  à  bases  doubles  on  triples;  oxides  qui  sont 
inlîniment  plus  faciles  à  décomposer  par  les  racines  des  plantes  que  l'eau  et  l'acida 
carbonique  ;  que  l'eau  se  décompose  dans  l'humus  et  les  terres  mêmes  ,  et  que 
rhy(lroi;ène  se  combinant  au  carbone ,  se  rapproche  de  cet  état  huileux  dans 
lequel  il  est  propre  pour  la  nourriture  des  végétaux  ;  que  les  vers  et  les  in- 
sectes vivent  dans  l'humus,  dans  un  gaz  azote  qui  ne  contient  que  o,o5  —  0,07 
•^  oxygène;  que  les  racines  accoutumées  dès  leur  premier  développement  au  contact 
d  un  air  aussi  pevi  riche  «n  oxygène,  ne  peuvent  Jamais  être  mises  à  nnd ,  sans 
danger  imminent  pour  toute  la  plante  ;  que  les  petites  serres  contiennent  un  air 
très-azoté  et  nuisible  au.x  végétaux,  tandis  que  les  c©iich<is  sont  très -favorables 
aux  jeunes  plantes  quise  développent  mieux  dansune  atmosphère  moins  pure,  qu'ex- 
posées au  stimulant  de  l'oxygène  ;  qu'euiin  l'action  des  argiles  et  de  l'humus  sur 
l'air  atmosphérique,  (en  déterminant  la  balance  qui  subsite  entre  ses  bases  cons- 
tituantes )  accélère  la  formation  de  l'acide  nitrique.  (  1  ) 


(  1  )  Il  ne  faut  pas  confondre  ces  expériences  avec  celles  que  M.  Inf;enbouz  a  faites  et  qu'il  a  pu- 
blii'es  clans  un  mémoire  dont  on  lit  l'extrait  dans  le  n°.  5S  de  Ja  Eibliotlièqne  Britannique.  Ce  physicien 
a  toujours  agit  sur  des  terres  imprégnées  de  fiimier,  et  par  conséquent  de  caibone;  taudis  que  les 
expériences  de   M.  Hunibold  ont   élé  faite   sur  les  lerris  pures.    (  JSute  des  réJaclcurs.  ) 


(  iGo  ) 
OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Tahulœ  Aiiatomicce  ,  quas  ad  illustrandam  Hiimani   Corporis  fahricam ,  coUe^h 
et  curaç'it  Jusius  Christian  us  Loder ,  anat.  et  chir.  prof,  jenensis.  Cinq  caliieis 
grand  et  petit  in-fol.  de  planches ,  et  autant  d'expUcaiion.  Weiniar  ,  aux  frais 
du   bureau  d'induitrie. 

Ces  planches  sont  en  partie  nouvelles ,  en  partie  copiées  d'après  des  auteurs  connus  ,  mais  toutes 
sont  bien  choisies  ,  et  très-soignées.  Elles  formeront  ,  lorsque  l'ouvrage  sera  terminé,  une  collection  très- 
commode  pour  les  Elèves  ,  à  cause  de  son  prix  modique.  Le  premier  cahier  concerne  l'ostéoloi'ie.  Les 
ligures  sont  empruntées  d'Albinus  et  de  Sue  ;  il  y  a  en  a  quelques-unes  de  Walter  et  de  Chèselden  , 
qui  regardent  l'osréologie  ,  et  celles  des  dents  sont  prises  de  Hunter.  Ce  cahier  contient  i5  planches. 
Le  second  cahier,  qui  en  contient  lo  ,  présente  le  périoste,  les  cartilages  et  les  ligainens.  La  plupart 
des  figures  sont  originales  ,  et  elles  nous  ont  paru  très-soignées.  La  myologie  occupe  le  iroisième  cahier  , 
et  remplit  aS  planches.  Les  quatre  dernières  qui  représentent  les  gaines  muqueuses  ,  sont  en  partie  ori- 
ginales. Toutes  les  autres  sont  copiées  d'Albinis,  à  quelques  corrections  près  que  l'Auteur,' a  fait  faire 
dans  les  figures  d'ensemble.  Ces  copies  «ont  l'ort  exactes  ,  mais  on  devine  aisément  que  le  burin  n'ap- 
proche pas  de  celui  de  'Vanjelaar. 

La  première  section  du  quatrième  cahier  contient  les  organes  extérieurs  des  sens  ,  en  5  planches.  L'Au- 
tem  a  été  obligé  ici  d'avoir  recours  à  un  phis  grand  nombre  d'Anaiomistes.  Albinus  a  été  principalement, 
employé  pour  la  peau  ;  Haller  ,  Albinus  et  Ruiscli ,  pour  les  narines.  Albinus  ,  Cassebohm  et  ic.irpa  pour 
l'oreille.  Zinn  et  Walter  pour  l'œil.  Il  suffit  d'indiquer  les  sources  où  iVL  Loder  a  puisé  ,  pour  fuire  voir 
que  ses  choix  sont  aussi  bous  qu'il  étoit  possible ,  et  c'est-là  le  principal  mérite  d'une  collection  semblable. 

C  V- 

Essai  sur  la  Théorie  des  JVoml^res ,  par  A.  M.  Legendre ,  de  l'Institut  national» 
Pari<;,    an  VI;  chez  Duprat ,  quai  des  Augustins  ,  n".    aS. 

On  desiroit  depuis  long-tems  un  ouvrage  dans  lequel  on  put  s'instruire  de  tout  ce  qui  a  été  fait  sur 
la  Théorie  des  Nombre',  et  sur  l'Analyse  indéterminée.  L'ouvrage  que  vient  de  publier  si?r  cette  branche 
de  l'Analyse  le  C.  Legendre  ,  renferme  les  résultats  des  retherches  des  Géomètres  qui  l'ont  précédé  dans 
cette  carrière ,  présentés  d'une  manière  neuve;  et  de  jihis ,  un  grand  nombie  de  propositions  nou- 
velles parmi  lesquelles  se  trouvent  la  démonstration  de  la  plupart  des  théorèmes  que  Fermât  sétoit 
contenté  d'énoncer  ;  tel  est  emr'autres  celui-ci  ,  Tout  nombre  itc  peut  être  composé  que  d'un  ,  deux  ou- 
trais nombres  triangulaires  nu  plus;  en  sorte  qu'il  ne  reste  plus  que  très-peu  de  ces  ihéorèjnes  à  prou- 
ver. La  troisième  partie  de  l'ouvrage  du  C.  Legendre  ,  consarr.'e  cl  la  recherche  des  conditions  relatives 
à  la  décomposition  des  nombres  en  trois  quarrés ,  l'euferme  beaucoup  de  remarques  nouvelles.  Nous  ne 
pouvons  indiquer  ici  ce  que  contiennent  toutes  les  parties  qui  composent  ce  traité  ;  noiH  nous  bornons  à 
dire  qu'on  y  trouve  une  introduction  destinée  k  mettre  le  reste  à  la  portée  de  ceux  qui  ne  comrf.isssent 
nue  les  élémens  d'algèbre  ordinaire  ,  et  des  tables  numérique»  présentant  les  résultats  numériques  et  les 
principales  formules  déduites  de  ces   recherches, 

Giistavi  pûj'huU ,  Fauna  Sueç.'cà ,  iusecta.   Tom.   I.    Upsaliai. 

De  bonnes  monographies  sur  des  genres  d'insectes  très-embrouilles  et  différentes  observations  d'Histoire 
naturello  ont  fait  ronufiiive  depuis  long-tems  l'auteur  de  celte  nouvelle  'Zoologie  Suédoise.  S'étarit  plus 
particulièremoit  occupé  d  i'.nioraologie.  il  débute  par  cette  brinche  du  règne  animal  ,  daus  laquelle  il  suit 
la  marche  de  Fabricius.  Le  genre  héiérocère  de  l'ordre  des  eleuterates  termine  le  premiir  volume. 
On  peut  ainsi  juger  que  les  descriptions  sont  très-étendues.  C'eàt  un  recueil  complet  de  monographies  ,  mais 
ce  détail  minutieux  ,  prolixe  même  ,  accompagné  d'excellentes  recherches,  de  bonnes  phrases  spécifiques  , 
vendra  cet   ouvrage  infiniment   précieux. 

Les  genres  qu'il  établit  comme  nouveaux  sont  :  Qdaraniha  ,  Cicindcla  a'igaslaia  ,  Fab.  Hypuhis  , 
Notoxus  dubius ,  Fab.  —  Xjlita  ,  Elater  buprestuides.  Fab.  —  CorynCcs ,  Bermestes  violaccus, 
G.  iVf(/oii«  ,  Latreille. — Dorcàiemm  ,  publié  aussi  par  tlerhst. -~  Pellis ,  Cassida  brunnca  ,  Thuub.  — 
Catops  ,  Tritoma  serlcca ,   Fab.    G.   Ckoleva  ,   Lat.  ^  _  ,..,., 

L'Atiieur  s'est  astreint  à  ne  citer  pour  s}nonymes  que  Linné  ,  Fabririuî  ,  de  Géer  On  eut  désire  qu  il 
fut   moii'à  circonscrit.   Qui   n'eut   pas  vu  avec  intérêt  les  synonymes  de  deux  illustres  entomologistes 


fraïKjais ,   Geoffroi   et  Olivier. 


P.  A.  L. 
RÉCLAMA  T  I  G  N. 


Te  C.  Ferez,  écrit  à  la  Société  qu'il  a  publié  dans  le  journal  des  pharmaciens  du  i^'.  thermidor, 
«n  mémoire  sur  le  viuttigre  radical  dans  lequel  il  rapporte  qu'd  a  fait  des  .;\[éiienccs  d'où  d  a  ccn- 
clu  que  le  vinaigre  radical  n'était  point  de  l'acide  acéteux  plus  de  i'oiigçue  ,  mais  de  l'aciue  îiceteu:^ 
jfius  coaoefliit!  et  dépouillé  d'une  partie  de  âOB  carbone.^ 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR   LA  SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE. 

PARIS.     Frimaire,  an  7  de  la  République. 


N°.   21. 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  le  Roblnia  viscosa ,  et   la  substance  résineuse  c/u' il  produit. 

JLjE  C.  Michaux  a  découvert  dans  la  Caroline  méridionale,  sur  les  monts  Alîégani,  iNSTii'UT  NATj 
Vers  les  sources  de  lu|rivière  Saviiunah,  une  nouvelle  espèce  de  Rubinia  ,  à  laquelle 
il  a  donné  le  nom  de  Tlscosa.  Cette  plante  est  cultivée  avec  le  plus  grand  succès 
chez  le  C.  Cels  ,  qui  a  fait  connoître  à  la  classe  des  sciences  pli3'!!iques  ,  les  ressour- 
ces que  procureroit  cet  arbre  intéressant  ,  s'il  étoit  multiplié  en  France.  Le  ci- 
toyen  Ventenat  en  a  donné   une  description  cornplette, 

Il  suit  des  caractères  énoncés  dans  la  description  ,  que  la  plante  découverte 
par  Michaux  ,  est  coni^cnère  du  Robinia  Lam.  Juss.  En  effet ,  elle  réunit  tous  les 
caractères  de  ce  genre  ,  savoir,  calyce  campanule  ,  à  limbe  divisé  en  quatre  dents  , 
dont  une  plus  lar^e  et  échancrée  ;  corolle  papilionacée  ;  étamines  dix,  diadelphes; 
style  velu  antérieurement  à  son  sommet  ;  légume  oblong  ,  comprimé  ,  polysperme  ; 
semences  applatie^.  — Feuilles  ailées  ai'cc  impaire;  stipules  distinctes  du  pétiole. 

Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapport  avec  celle  que  Linneus  a  nommé  Pseudo- 
acacia qui  croit  également  dans  le  nord  de  l'Amérique,  mais  elle  en  diffère  par 
lin  grand  nombre  de  caractères.  Far  exemple  ,  dans  \e  Robinia  Pseudo-acacia  ,  les 
rameaux  sont  glabres  ,  les  folioles  sont  échancrées  ,  les  fleurs,  de  couleur  blanche 
et  odorante  ,  sont  disposées  le  long  d'un  pédoncule  commun  en  une  grappe  lâche  ; 
la   calyce  est  campanule  ,  et  le  légume  est  glabre  ;    dans  le  Robinia  viscosa  ,  les  _ 

rameaux  sont  velus  et  parsemés  de  glandes  arrondies,  sdillantes  ,  sessiles,  con- 
tenant une  humeur  visqueuse  et  gluante  ;  les  follioles  sont  surmontées  d'une  petite 
soie;  les  fleurs  de  couleur  rose  pâle  et  absolument  inodorts ,  sont  rapprochées  au 
sommet  d'un  pédoncule  commun,  presque  droit,  où  elles  présentent  ime  grappe 
de  forme  ovoide  ;   le  calyce  est  tubuleux  ,  et  le  fruit  est  fortement  hérissé. 

Le  Robinia  hispida  ,  L.  ,  semble  se  rapprocher  du  Robinia  viscosa .  par  la  soie 
qui  termine  ses  fnuilles  et  par  la  couleur  de  ses  fleurs;  mais  il  en  diffère  sur-tout, 
par  ses  rameaux  hérissés  ,  sur  le'iquels  on  ne  trouve  point  de  glandes  visqueuses, 
par  ses  feuilles  parfaitement  ovées  ,  par  ses  fleurs  plus  grandes  et  disposées  ea 
une  grappe  lâche,  pendante. 

Le  G.  Ventenat  caractérise  le  Robinia  viscosa  par  cette  phrase  spécifique  : 
Robinia  rainis  viscoso  - glandulosis  ;  racemis  ovatis  ;  Jloribus  dilute  roseis  ;  legu- 
minibus  hirsutis.  P.  V. 

Le  C.  Vauquelin  a  lu  une  notice  sur  une  espèce  de  résine  qui  se  rassemble 
sur  l'épiderme  des  jeunes  branches  de  cet  arbre. 

Voici  quelles  sont  les  propriétés  les  plus  remarquables  qu'il  a  reconnues  à  cette 
substance. 

i°.  Une  couleur  verte  foncée  ;  a°.  point  de  saveur  ni  d'odeur  sensibles  ;  3".  ia'- 
2<"-    Année.   N°.  IX.  X 


(  iGz  ) 

soîuble  dans  l'alcool  froid  ;  4"-  pe«  soluble  dans  ce  menstrue  chaud ,  d'où  elle  $ô 
sépare  pour  la  plus  grande  partie  par  le  refroidissement;  5°.  très-soluble  dans 
réther  auquel  elle  communique  sa  couleur  verte  ;  c'est  en  appliquant  cette  li- 
queur aux  jeunes  branches  de  Rcbinia  viscoba  ,  coupées  par  tranches  ,  que  le 
C.  Vauquelin  a  séparé  cette  matière  de  lépiderme  auquel  elle  est  fortement  atta- 
chée. 6°.  Se  combinant  aisément  aux  huiles  et  aux  graisses  ,  et  nullement  aux 
alcalis.  'j°.  s'attachant  avec  force  à  tous  les  corps  ,  et  ne  se  desséchant  point  à 
l'air  comme  les  résines  proprement  dites.  8°.  Se  ramollissant  aisément  par  la  cha- 
leur des  doigts  ,  et  se  fondant  à  une  chaleur  plus  forte  sans  se  décomposer. 
90.  Brûlant  avec  rapidité ,  en  boursouflant  ,  et  laissant  un  charbon  assez  volu- 
mineux. 

D'après  ces  propriétés  ,  le  C.  Vauquelin  regarde  cette  matière  comme  un  pro- 
duit nouveau  du  règne  végétal ,  qui  cependant  se  rapproche  plus  des  résines  Oî- 
diuaires  que  tout  autre  corps  du  même  genre. 

PHYSIQUE. 

ilémoi're  sur  un  jnouvement  diurne  régulier  observé  dans  Vatmosphèr» 
parle  moyen  du  baromètre ,  par  le  C.  D  uc-Lachapelle. 

INSTJT.  NAT.  L'auteur  a  observé  à  Montauban  ,  depuis  le  \2  prairial  an  VI*  Jusqu'au  14  fruc- 

tidor suivant ,  le  baromètre  constamment  ascendant  à  sept  heures  du  matin  ,  des- 
cendant à  deux  heures  et  demi  du  soir,  et  ascendant  à  dix  heures  et  demi  du 
soir.  Quelques  observations  faites  aux  environs  de  minuit  ,  lui  font  présumer  que 
le  baromètre  éprouve  encore  une  dépression  vers  cette   heure-là. 

Il  distingue  l'ascendance  lorsque  la  superficie  de  la  colonne  est  élevée  et  bien 
arrondie  :  c'est  la  forme  qu'elle  a  dans  les  instans  où  le  baromètre  monte  rapi- 
dement. La  hauteur  de  la  bulle  ,  ou  la  flèche  ,  est  alors  de  deux  millimètres. 
Il  juge  le  baromètre  descendant  quand  la  bulle  est  appîatie  ,  et  que  sa  hauteur 
est  réduite  à  un  millimètre  :  c'est  ainsi  qu'on  l'obseï  ve  dans  les  fortes  et  promptes 
dépressions. 

Le  C.  Duc -Lachapelle  a  présenté  son  journal  d'observations  météorologiques,- 
Il  en  a  inséré  les  résultats  dans  son  mémoire  ,  et  il  a  remarqué  que  sur  200  ob- 
servations ,  il  n'y  a  eu  que  3i  marches  inverses  et  24  états  incertains  du  baro- 
mètre ,  c  est-à-dire  ,  où  il  nétoit  pas  possible  de  recounoitre  s'il  étoit  ascendant 
ou  descendant.  3".  Que  ces  exccpiions  n'ont  eu  lieu  que  dans  des  jours  où  la 
constitution  atmosphérique  tendoit  à  un  dérangement  prochain,  ou  bien  par  un 
tems  variable  pluvieux  et  humide.  8°.  Que  la  marche  du  soir  est  un  peu  plu* 
régulière  que   celle  du   matin  ,  etc.   etc. 

Le  C,  Duc -Lachapelle  donna  la  description  du  beau  baromètre  avec  lequel 
ces  observations  ont  été  faiies,  son  tube  a  (>nze  millimètres  de  diamètre  inté» 
rieur,  et  sa  cuvette  cent  soixante.  Mais  ce  qui  distingue  sur-tout  cet  instrument, 
c'est  une  très- belle  division  exécutée  sur  une  plaque  de  cuivre  blanchi  par  Kicher, 
et  un  réticule  qu'y  a  fait  adapter  le  C  Duc  La<;hapi'lle.  Il  porte  deux  cheveux  ,  l'ua 
qui  passe  derrière  et  l'autre  devant  le  tube.  Ce  ré.'icule  monte  et  descend  par  le 
moyen  d'une  crémaillère  qui  fait  mouvoir  un  pignon.  Lorsqu'on  veut  pre.udre  la 
hauteur  de  la  colonne  ,  on  ni't  les  deux  cheveux  dans  le  même  •  lan  qu'on  rend 
îangent  à  la  surface  de  la  bulle.  Cette  opération  se  fait  avec  autant  de  fac  lité  que 
d'exactitude,  et  donne  la  hauteur  en  dix  millièmes  de  mèire.  La  plus  petite  va- 
iriation  postérieare  ;  ea  plus  ou  moias ,  devieiat  par-là  très-seasible.    Le  C.  Dw^-, 


(  i65  ) 
Lachapelle  a  placé  ce  baromètre  flans  son  observatoire,  où  la  température  a  été, 
k  fort  peu-près ,  constante  pendant  le  tems  mentionné  ci-dessus  ,  ainsi  que  le  proui 
vent  les  observations  dun  bon  thermomètre  décimal  suspendu  à  côté  du  baro- 
mètre ,  et  qui  est  observé  en  mènie-tems. 

Jettaiit  un  coup-d'œil  sur  les  causes  de  ces  mouvemens  ,  l'auteur  dit  qu'il  sembla 
qu'on  peut  les  appercevoir  dans  les  variations  hygrométriques  de  l'uir  ,  dans  l'ac- 
tion de  la  chaleur  ou  dans  celle  de  l'attraction  solaire  (  i  )  sur  l'atmosphère.  Il 
invite  les  observateurs  météorologistes  à  s'occu2)er  de  cette  oscillation  ,  et  il  an- 
nonce qii'il  va  multiplier  ses  observations  pour  tâcher  d'en  appercevoir  toutes  les 
circonstances. 

Sur  la  force  et  la  régularité  des  Marées  depuis  le  65»  degrés  de  latitude 
jusqu'au  8o"\,  par  le  C,  Ch.    Coquebert. 

Relever  des  erreurs  eonsacrées  par  le  nom  des  auteurs  qui  les  avancent ,  par  le  SoC.  PiuLOMy 
mérite  des  ouvrages  qui  les  renferment  ,  et  par  une  longue  possession  ,  c'est  un* 
tâche  qu'il  faut  avoir  quelquefois  le  courage  de  remplir.  On  lit  dans  le  Diction- 
naire de  Marine,  qui  fait  partie  de  l'Encyclopédie  méthodique  ,  au  mot  Flux  et 
Reflux ,  un  article  de  Dalenibert,  emprunté  de  l'Encyclopéilie  de  Paris  ,  in-folio  ,  oii 
ce  savant  assure  que  près  des  pôles,  et  à  la  latitude  de  65<»  ,  le  flux  et  reflux 
n'est  pas  sensible.  J'ai  été  curieux  de  voir  d'où  pourroit  être  venue  originaire- 
ment cette  étrange  assertion  ,  car  la  généalogie  des  erreurs  rient  de  bien  près  à 
l'hijitoire  des  sciences  .  Je  l'ai  trouvée  dans  une  dissertation  du  P.  Cavalleri  sur 
la  causa  des  marées  ,  à  laquelle  l'Académie  des  Sciences  fil: ,  en  1740  ,  1  honneur 
très-peu  mérité  ,  de  la  couronner  ,  arec  celles  de  Maclaurin  ,  Euler  et  Daniel  Ber- 
noulli  sur  le  même  sujet. 

Ce  que  la  nouvelle  Encyclopédie  reproduit  en  1786  à  l'abri  du  grand  nom  de 
Dalenibert ,  n'est  donc  dans  l'origine  ,  qu'une  inadvertance  de  ce  jésuite  de  Ca- 
hors  ;  et  tel  est  le  danger  de  copier  des  morceaux  entiers  sans  examen  et  sans 
critique.  Il  auroit  suffi  ,  pour  éviter  cette  erreur ,  de  consulter  les  voyageurs  et 
les  géographes.  On  auroit  vu  que  l'Islande  ,  traversée  dans  son  milieu  par  le  65» 
degré  ,  a  sur  toutes  ses  côtes  des  marées  régulières  qui  sont  au  moins  de  trois 
mètres ,  et  qui  vont  jusqu'à  cinq  dans  les  sizygies.  Ce  fait  ,  qu'il  est  si  facile  do 
constater  ,  sufht  sans  doute  pour  réfuter  pleinement  l'article  de  l'Encyclopédie. 
En  voici  d'autres  non  moins   concluans. 

Jettons  les  yeux  sur  les  pays  placés  à  l'est  de  l'Islande  ;  on  trouve  sur  la  côte 
de  Norvège,  depuis  le  63°  degré  jusqu'au  71^  des  marées  également  fortes  eC 
régulières.  Celles  du  Cap-Nord  sont  de  trois  mètres  environ  ,  suivant  un  obser- 
vateur suédois  (  Mém.  de  l'Acad.  de  Stockolm  ,  1753.)  Le  long  des  côtes  sep- 
tentrionales de  la  Sibérie,  elle  s'élève  d'un  mètre  ou  un  mètre  et  demie,  et  da 
deux  sur  celle   du  Spitzberg ,   placé  entre  le  77*  et   le  80*  de  latitude. 

Si  maintenant  nous  passons  aux  contrées  placées  à  l'ouest  de  l'iilande  ,  nous 
voyons  que  la  mer  monte  de  quatre  à  cinq  mètres  sur  la  côte  occidentale  du 
Groenland  ,  et  un  voyageur  anglais  qui  s'est  avancé  jusqu'au  72^  degré  à  l'eHi- 
bouchure  de  la  rivière  mine  de  cuivre,  y  a  vu  des  marées  de  la  même  force.  Je 
pourrois  multiplier  ici  les  preuves,  mais  celles-ci  suffisent  pour  établir  ce  que  j'ai 
avancé ,  et  empêcher  que  sur  la  foi  de  Dalembert  on  ne  reproduise  encore  par 
la  suite  une  erreur  aussi  grave. 

il)  Y^l  psut-étre  lunaiie.  Note  du  rédacteur. 


f  -(  164  ) 

CHIMIE. 

Mémoire  sur  la  nature  des  excrémens  des  Poules ,  et  des  -coquilles  de 
leurs  œufs ,  comparés  avec  la  nourriture  qu'elles  prennent ,  par 
le  C.  Vauquelin. 

Soc  pmiOM.  ^^  quantité  de  carbonate  de  chaux  qui  se  forme  iournellement  dans  roviducts 
des  poules,  est  considérable.  Cette  observation  avoit  depuis  long-tems  frappé  le 
C.  Vauquelin.  Vicq-d'Azir  croyoit  qu'il  étoit  contenu  dans  les  urines  ,  et  porté 
de  ce  li(piide  dans  l'oviducte.  Mais  il  n'avoit  pu  cependant  découvrir  aucun  canal 
de  communication  entre  l'oviducte  et  les  organes  urinaires.  Cependant  il  ne  paroît 
pas  douteux  que  ce  sel  terreux  ne  soit  séparé  par  les  reins ,  sur-tout  si  l'on  re- 
marque l'analogie  qui  existe  entre  la  nourriture  des  poules  et  celle  des  mammifères 
herbivores  dont  les  excrémens  contiennent  du  carbonate  de  chaux  sans  mélange 
de  phosphate  calcaire  ,  on  sent  qu'il  doit  y  avoir  une  égale  quantité  de  car- 
bonate calcaire  de  séparé  ;  mais  ce  sel  ne  se  retrouvant  pas  dans  les  excrémens 
des  poules  ,  qui  contiennent  au  contraire  du  phosphate  calcaire  ,  doit  nécessaire- 
ment exister  dans  leurs  urines. 

1,000  parties  de  coquilles  d'œufs  sont  composées  de  o.89Cde  carbonate  de  chaux, 
o.oSy  de  phosphate  calcaire,  et  0,087  ^^     luten  animal. 

De  la  fiente   de  coq  et  de  poule  calcinéts,  ont  donné,    la  prfmière  28   décî- 
grammes ,  et  la  seconde  49  décigr.  de  cendre    qui  ont  produit  pour  la  fiente  de 
coq  a5  centigr.  de  carbonate  de  chaux  ,  et  pour  celle  de  poule  ,  3o  centigr. 
L'auteur  a  observé  que  dans  le  tems  de  la  ponte  les  poules  qui  mani^ent  alors 

_, considérablement,  rendent  des  excrémens  asiez  secs  qui  sont  privés  presqu'entiè- 

rement  de  cette  matière  blanche  crétacée  qui  accompagne  ordinairement  les  ex- 
crémens du  coq  ou  de  la  poule  qui  ne  pond  pas.  Il  a  examiné  cette  matière, 
et  l'a  reconnue  pour  une  matière  albumineuse  desséchée  par  l'air ,  et  qui ,  comme 
l'albumen  ,  est  insoluble  dans  l'eau  bouillante  ,  mais  susceptible  de  se  combiner 
avec  le  tannin.  Il  panse  que  le  coq  a  ,  comme  les  poules  ,  des  organes  suscep- 
tibl  s  de  former  une  petite  quantité  de  cette  substance  qui,  peut  être,  envelop- 
pée quelquefois  dans  le  cloaque  par  le  carbonate  CHlcaii  e  des  urines  ,  aura  pu 
donner  naissance  à  des  corps  semblables  à  des  oeufs  avortés  et  accréditer  l'opi- 
nion de  la  ponte  de  certains  coqs. 

Le  C.  Viiuquelin  ayant  analysé  des  semences  dans  le  seul  but  de  reconnoître 
les  substances  terreuses  qui  y  entrent ,  a  obtenu  de  l'avoine  bridée  -^  de  cendres , 
lesquelles  étoiont  uniquement  componées  de  silice  et  de  ph(is])hate  de  chaux  dans 
les  proportions  de  o,3ç)3  de  phosphate  de  chaux  et  de  0,607  ^^  silice  pure.  II 
n'y  avoit  aucune  autre  substance  terreuse  ni  alkafine. 

Ce  grain  analysé  ,  il  a  voulu  savoir  quelle  altération  les  substances  terreuses 
et  salines  qu'il  contenoit  ,  éprouvoient  par  la  digestion  dans  les  granivores.  Il  a 
enfermé  une  poule  dans  une  chambre  très-propre  ,  oiî  elle  ne  pouvoit  ramasser 
aucune  pierre  ,  et  ne  se  nourrir  que  de  la  quantité  connue  d'avoine  qu'on  lui 
donnoit.  Cette  poule,  pendant  huit  jours,  a  pondu  qiia're  œufs,  mais  bientôt 
elle  a  cessé  de  pondre,  et  a  perdu  son  embonpoint.  Il  croit  pouvoir  attribuer  ces 
altérations  dans  sa  sanîé  h  la  privation  des  p,  tites  pierres  que  ces  oiseaux  avalent 
ordinairement  ,  et  qui  doivent  faciliter  la  trituration  des  grains  et  leur  digestion. 
;  Le  C.  Vauquelin  a  recueilli   exactement  les  excrémens  de  cette  poule,   et    les  a 

analysés  ;  il  y  a  trouvé  24  décigr.  de  carbonate  de  chaux  qui  ajoutés  aux  iS6  décigr, 
qui  entrent  dans  la  formation  des  coquilles  de  quatre  œufs,  font  uu  total  de  aïo 


(  iG5  )  ^ 
Héciçr.  fie  carbonate  (\e  chaux  produits  en  huit  Jours  ,  tandis  qu'il  n'en  existoit  pas 
lin  grain  dans  l'avoine  analysée.  Ce  carbonate  de  chaux  ne  pouvoit  venir  de  la 
décomposition  du  phosphate  de  chaux  ,  car  la  quantité  de  ce  sel  étoit  encore  plus 
abondante  dans  les  excréinens  que  dans  l'avoine.  Quant  à  la  silice  de  lavoine,  il 
l'a  retrouvée  dans  la  partie  insoluble  de  ces  mêmes  excréniens  ,  a  un  septième 
moins.  Le  C.  Vauquelin  n'ose  encore  donner  aucune  explication  de  ces  faits  par- 
ticuliers. 11  ne  les  a  vus  qu'une  fois,  et  ne  nous  a  permis  de  les  publier  qu'avec 
le  douce  modeste  qu'il  met  toujours  dans  ce  qu'il  annonce. 

A.  B. 

Su/-  le  gaz  nitrenx  et  ses  coinhiiiaisons  avec  l'oxygène ,  par  M.  Humboldt. 

M.  Humholdc  a  continué  les  expériences  annoncées  dans  le  IN».  17  du  Bulletin  ,  Inst.  Nat. 
pag.  i32.  Les  résultats  de  ce  travail,  fait  en  grande  partie  avec  Its  LG.  'Vauquelin 
et  Tassaert,  ont  été,  1".  que  la  valeur  de  M  ou  de  la  quantité  de  gaz  nitreux  requise 
pour  saturer  une  partie  d'oxygène  diffère  beaucoup  de  1,8  ,  et  que  si  les  élémeus  de 
l'acide  nitrique  sont  =;  3,9  :  1,  ceux  du  gaz  nitreux  ne  peuvent  certainenienc 
pas  être  (  tels  que  l'illustre  Lavoisier  l'indiquoit ,  d'après  des  expériences  faites 
dans  des  tubes  étroits  )  =:  2,1  :  1.  -^ 

a".  Que  le  sulfate  de  fer  absorbe  le  gaz  nitreux  en  en  séparant  le  gaz  azote  qui 
est  constamment  mêlé  avec  le  premier,  et  qu'il  se  forme  pendant  cette  absorption 
(  déjà  observée  par  Priestley)  du  muriate  de   fer  et  du  sulfate  d'ammoninque. 

3".  Que  le  gaz  acide  muriatique  oxygéné  découvre  o,o5  de  gaz  azote  de  plus 
dans  le  gaz  nitreux  que  le  sulfate  de  fer,  vu  que  ces  o,o5  entrent  dans  la  com- 
position   de  l'ammoniaque. 

4".  Qu'en  versant  de  l'acide  nitrique  sur  du  métal  ,  une  partie  de  l'acide  se 
désoxide  ,  tandis  qu'une  autre  se  décompose  totalement  ,  et  que  pour  cette  raison 
tout  gaz  nitreux.  est  mêlé   de  0,10  à  0,68  d'azote. 

5°.  Qu'en  combinant  du  gaz  nitreux  avec  de  l'oxygène  sur  du  mercure,  il  ne 
se  forme  qu'autant  d'acide  nitrique  liquide  qu'il  y  a  d'eau  dans  l'appareil.  L'ab- 
sorption paroît  très-petite  ,  parce  que  l'acide  reste  dilaté  en  état  gazeux  jusqu'à 
ce  que  le  gaz  ammoniacal  le  précipite. 

6°.  Qu'en  secouant  de  l'eau  distillée  avec  du  gaz  nitreux,  il  se  forme  du  nitrate 
damnion  aque  par  une  décomposition  d'eau,  effet  d'une  double  affinité. 

70.  Que  les  mélanges  de  gaz  nitreux  et  d'oxygène  présentent  d'autres  volumes  dans 
des  tubes  que  dans  des  vai-seaux  très-larges  ,  parce  que  dans  les  premiers  l'acide 
nitrique  ,  éloigné  de  la  surface  de  l'eau .  reste  en  état  gazeux.  Cette  cause  fait 
diminuer  en  apparence  la  valevir  de  M  de  2,6  jusqu'à  1,8  et  au  dessous. 

8".  Que  ces  mêmes  mélanges  de  gaz  nitreux  et  d'oxigène  ne  présentent  pas  des 
absorptions  d'un  volume  aussi  égal  que  les  expériences  faites  sur  l'air  atmosphé- 
rique ,  et  qu'il  paroît  en  ce  cas  se  former  des  acides  plus  ou  m.oins  oxigènés. 
La  valeur  de  M  varie  alors  de  3.3  jusqu'à  2,8.  (Ce  qui  a  été  avancé  dans  le  N".  17  , 
page  i33  sur  l'influence  du  degré  d'azotation  du  gaz  nitreux  sur  la  formation 
des  acides  plus  ou  moins  o.xyj^ènés  ,  n'a  pas  été  constaté  par  des  expériences 
ultérieures  et  plus  soigneusement  répétées.) 

9".  Qu'un  mélange  artificiel  d'azote  et  d'air  vital  diffère  de  l'air  atmosphérique  , 
l'oxygène  du  premier  étant  plus  libre  et  tendant  plus  à  sa  combiner  avec  une 
grande  quantité  de  gaz  nitreux. 

10.  Qu'en  analysant  par  le  sulfate  de  fer  le  résidu  que  laissent  dans  le  tul  e 
eudiométrique  des  mélanges  de  parties  égales  de  gaz  nitreux  et  d'air  atmosjihé- 
rique ,  on  peut  recoanoître  très-e.xactenient  la  quantité  d'oxygène  contenue  dans 


(  iG6  ) 
l'air  atmosphérique.  La  Valeur  de  M  est  trouvée  par  ces  expériences  foiKÎamen- 
tales  et  par  celles  faites  conipai'ativement  avec  le  phosphore  entre  a, 5  et  3,6. 

11®.  Que  conn  issant  la  valeur  de  M  et  des  moyens  certains  d  examiner  la  nature 
du  gaz  nicreux,  on  peut  analyser  (par  la  méthode  combinée  du  gaz  nitreux,  du 
sulfate  de  fer  et  de  l'acide  muriatique  oxygène)  l'air  atmosphérique  jusqu'à  l'exac- 
titude de  o.oo3  d'oxygène. 

\aP.  Que  le  gaz  nitreux,  qui  agît  leplus  uniformément  et  que  l'on  obtient  par  des 
acides  étendus  d'eau  jusqu'à  17°  ou  21°  de  Taréomètre  de  Beaumé,  contient  de 
0,12   jusqu'à  o,i5  d'azote. 

iS».  Qu'en  travaillant  avec   ce  gaz  nitreux  et  sur  de  l'eau  distillée  ,  la  table 
suivante  sert  pour  évaluer  les  degrés   de  l'eudiomètre  de  Fontana  en  niillièniei 
d'oxygène ,  table  gui  peut  avancer  et  faciliter  beaucoup  l'étude  de  l'air. 
Yohirae  absoibé.  oxygène. 

1070 o,3oi 

loS" 0,290 

100° 0,281 

96" 0,270 

q5" 0,271 

89'' o,25o 

S6>^ 0,242. 

IjE  réduction  se  fait  assez  exactement  en  divisant  le  volume  des  gaz  absorté^ 
par  3,55  (par  exemple  ,  68°  seront  égal  à  j-^j-,  ou  0,191  d'oxygène.  ) 

Note  sur  la  nature  des  concrétions  arthritiques ,  par  les  CC.  Fourcrox 

et  Vauquelin. 

Soc.  Philom.  M-  Tennant  avoit  annoncé  que  les  concrétions  arthritiques  (  goutteuses  ) , 
analysées  par  lui,  étoient  une  combinaison  d'acide  lithique  et  de  soude.  Ce  faic 
remarquable  \  ient  d  être  coufirmé  par  une  nouvelle  observation  des  CC.  Fourcroy 
et  Vauquelin.  Ces  chimistes  ont  reçu  dernièrement  d'un  médecin  de  Tours  (  la 
C.  Veau  de  Launay  )  une  de  ces  concrétions  sortie  naturellement  d'une  tumeur 
goutteuse  des  doigts  d'un  honmie  dont  les  membres  sont  entièrement  déformés 
par  la  goutte  ,  et  dont  les  doigts  ont  la  grosseur  et  la  forme  d'une  poire  de 
cr^isane.  Ils  l'ont  analysée  ,  et  l'ont  reconnue  pour  du  lithiate  de  soude  ,  (  ac- 
tuellement urate  de  soude  ,  )  mêlé  d'une  assez  grande  quantité  de  matière  animale. 
Il  est  intéressant  de  continuer  l'analyse  de  ces  concrétions  ;  mais  comme  il  est 
difficile  de  s'en  procurer  ,  les  CC.  Fourcroy  et  Vauquelin  invitent  les  officiers  de 
santé  à  ne  point  négliger  les  occasions  de  les  recueillir,  et  de  les  leur  envoyer.  Ils 
les  mettront  à  même  de  continuer  des  recherches  utiles  à  beaucoup  d'égards. 

A.  B. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Flora  Atlantica ,  etc.   Auhcore  Rcnato  Desfontaines ,  an  6  ,  reip.  GaUicœ  in-Â^\ 

L'Auteur  a  cru  devoir  exposer  8es  nombretisas  découvert»»  ,  en  suivant  le  «ystême  de  L'nnou«,i 
Les  q-.uitre  fasciculr^s  qui  ont  paru  et  qui  forment  la  moitié  de  l'Ouvrage,  contiennent  ^83  espèces, 
parmi  lesquelUs  il  en  est  16')  nouvelles  ,  dont  1  16  figurées.  1  (ans  la  doctiption  des  plantes  ,  le 
C.  Dosfontaineâ  s'est  attaché  aux  cousidératioui  Iss  plus  importantes  de  chaque  organe  ,  et  il  les  S 
exposées  «vec  autant  de  clarté  que  de  prccision.  On  ne  lui  reprochera  ni  cette  prolixit»  qui  fait  sou- 
vent perdre  de  yue  le»  caractères  essentiel» ,  ni  ce  lar.oniime  qui  fatigue  l'attention  du  lecteur  ,  ea 
!e  fondant  de  luppléer  aux  ommi ssious  de  l'auteur.  Wous  pouvons  encore  ajouter  ,  que  ses  descrip-. 


(  iGy  ) 
lions  sont  souvent  «ccempagnées   d'observation»  importantes ,  eomme  on  peut  le  voir  djn»  celles  des 

Pliyllirea  latijolia ,  Schœnui  mariscus  ,  Scabiosa  gramiincia  ,  Parnnssia  paliisCris,  Liiinm  dccmnbeus  , 
^iïiitm  panuulalum  ,  Orjza  saliva  ,  Passerina  hirsuia  ,  Laivsoriia  inermis ,  Cerastium  ■viilgattim.  , 
Jiuphorbia  Serrata ,  Cactus  opuntia,  Cistus  tlijnijotn-s ,  Rariuut utus  nrvensis  ,  e[c.  La  synonymie 
ci  proue  à  diriger  notre  marche  incertaine  diius  ia  discussion  des  trayaux  des  Anciens  ,  est  traitée 
avec  une  prolusion,  ot  eu  même  tems  avec  une  exactitude  qui  prouvent  l'énulitioji  de  l'Auteur; 
nous  ne  citerons  aucun  exemple.  Que  les  Lîotauiste»  coasparcnt  la  synonymie  des  pl.intus  dcji  con- 
nues et  décrites  dans  la  Flore  du  Mont-Atlas,  avec  celle  cpie  l'on  trouve  pour  ces  mêmes  plantes 
dans  la  plupart  des  Auteurs  ,  et  ils  seront  convaincus  de  la  véritc^  de  notre  asserlinn  ;  ils  verront 
de  plus  que  le  C.  Desi'ontaine»  a  rectifié  la  sjnouymie  des  Auteurs  qui  l'ont  prccédé  ,  dans  un 
grand  nombre  d  espèces  telles  que  VHordenm  stricturn ,  le  Seseli  ■verlicillntum ,  V  lllcrebrnm  echi- 
natum  ,  le  f'edincuin  siiiuatiim  ,  )c  Pergulaiia  lomeniosa  ,  \e  Cauiatis  luimitis ,  le  Rumex  roseus , 
Je    hawsonia  inermis,    \e  Pnsserin/i    /n'rsufa  ,    le    jVcurada  procumbe/is  ,   eCr, 

Ce  n'est  pas  seulement  daus  la  synonymie  que  le  professeur  du  Muséum  d'Hist.  nar.  a  porté  le 
flambeau  de  la  discussiou  ;  l'examen  attentif  qu'il  a  fait  de  toutes  les  espaces  mentionnées  dans  sou 
Ouvrage,  lui  a  démontre  que  le»  unes  n'ctoient  pas  congénères  comme  le  Rhnmnus  pentaphj  Uns  L.  , 
le  Dapltne  nilida  Valh  >  etc.  ou  qi-.'êlles  dévoient  constituer  des  genres  nouveaux  ,  comme  L'alo- 
pecurus    monspeliensis. 

Afin  que  les  Botanistes  n'eussent  rien  à  désirer  au  sujet  des  productions  qui  croissent  dans  I«s 
Etats   de  Barbarie ,   le  C.   Desfontaines   a    cru   devoir   meniionuer  les  plautes   qui  sont  cultivées  ,  soit 

Îiour  l'agrémeut ,  soit  pour  les  besoins  de  l'cconoraie  domestique.  Comme  il  est  très-important  de 
es  counoître  ,  nous  croyons  devoir  présenter  le  tableau  de  celles  qui  sont  décjites  dans  les  quatre  pre- 
miers fascicules  ,  en  suivant  l'ordre  dans  lequel  elles  sont  exposées  ;  Canna  incUca  ,  Mogorimii 
aambac  ,  Hordeum  Tiulgare ,  Triticum  duruin  {  N.  Sp.),  Elaeagnus  nugusti/olius  ,  Mirabilis  jolapa  , 
^icociana  tabacum  ,  Nicoliana  rusiica  ,  Sotanuni  titberosuni  ,  Solanuni  Lycopersicon  ,  Soïanuin 
Mclongena  ,  Capsicum  aiiniuini  ,  Capsicum  grossum  ,  Ziziphus  saliva  ,  ^'itis  ■vinîfera  ,  Vinca 
TOsca  ,  Bcta  vulgaris  ,  Scandix  Cerefolinm  ,  Pasttnaca  satiiia,  Apium  Pecroselinum  ,  Apiuin  gra~ 
veolens  ,  Linum  itsicatissimum ,  Allium  Cepa  ,  Lilium  candidum ,  Tulipa  Gesneriana ,  Hyacint/ius 
orientatis ,  Orjza  saliva,  Laivsonia  inermis,  Mjrcus  communis ,  Puiiica  Cranmum  ,  ^mjgdalua 
persica  ,  yimjgdalus  Coniniiinis ,  Prunus  ainieniaca  ,  Prunus  aviuni ,  Prunus  domesLics, ,  Pyrus  com- 
munis ,  Pjrus  cidonia ,  Malus  communii  ,  Rosa  moschala  ,  Papaver  tomnijerum  ,  Corchurut  tri- 
locularis  ,  etc.  P.   V. 

De  la  Résolution  des  Equations  numériques  de  tous  les  degrés,  par  J.  L.  LAGRAfrcE , 
de  l'Institut  national,  à  Paris  ,  chez  Duprat;  libraire  pour  les  Mathématiques, 
quai  dei  Augustias  ,  \  vol.  t«-4".  ,  prix  9  fr.  pour  Paris  et  11  fr.  par  la  poste. 

Ce  n'est  que  pour  les  quatre  premiers  degrés,  qu'on  a  la  formule  générale  de»  racines  des  équa- 
lions  ,  encore  cetie  formule  est-elle  fort  diilitile  i  évaluer  en  nombre;  lorsqu'il  s'agit  des  équations 
du  5'.  et  du  4'-  degré,  q>ii  se  rapportent  au  cas  irréductible.  La  resolution  littérale  dej  équa- 
tions algébriques  e«t  uu  problème  qui  semble  surpasser  de  beaucoup  les  forces  de  1  analyse  ,  et  il 
ne  piroit  pas  qu'on  puisse  assigner  cotuoient  les  divers  coeificieiis  et  une  équation  quelconque  doivent 
entrer  daus  l'espiession  de  ses  racines;  car  c'est  à  selà  que  revient  la  résolution  algéljrique  de» 
équations  qui    ne  donne    pas  les   valeurs   individuelles   de  la    quantité   qu'on    cherche  ,   mais  qui  indi- 

Î[ue  seulement  les  opérations  arithmétiques  ou  géométriques  qu'il  faut  faire  sur  les  quantités  ou  sur 
es  signes  connus  ,  pour  p.Trvenir  aux  valeurs  de  fiuconnue.  La  résolution  numérique  au  contraire  , 
ne  s'iffectue  que  sur  une  équation  dont  les  coëlficiens  sont  exprimés  en  nombre  et  ne  conduit  qu'à 
la  racine  p.  riicilière  de  I  équation  qu'on  cherche  ,  comme  l'extraction  numérique  de  la  racine  quarrée 
ne  do'ine  que  tell<  du  nombre  sur  lequel  on  opère.  C'est  vers  cetie  dernière  résuVjiion  que  le» 
analystes  ont  tourné  Imirs  recherches  après  avoir  tenté  des  efforts  inutiles  pour  parvenir  à  la  pre- 
raièie.  V'iete  a  proposé  une  mcthoJe  lort  ingénieuse  ,  assez  analogue  à  l'extraction  des  racines  ; 
mais  le  C.  fagrauge  remarque  dans  1  ouvrage  que  nous  annonçans  ,  qu'elle  ne  peut  avoir  un  succès 
certain  que  |  our  les  équations  dont  tous  les  termes  ont  la  même  signe,  à  l'exception  du  dernier; 
ns  uie    des   noies    placées  à   la  suite  de   cet    ou\rage  ,  il   donne   uu   procédé   po 


da 


pour   mettre   toute 


iquation  s  .us  la  forme  exigée.  La  méthode  que  Kewion  donna  ensuite  dans  son  traité  des  fluxions  , 
et  qu'in  trouve  à  piésent  dans  tous  les  élémens  d'algèbre,  est  plus  commode  à  quelque»  égards 
^ue  Celle  de  Viete  ;  mais  elle  n'est  pas  non  plu»  sans  inconvéniens  ;  c  est  ce  qui  a  engagé,  le  C.  La- 
jrting*  à  insérer  dès  1767  ,  élans  les  Mémoires  de  l'Académie  de  Berlin,  une  méthode  aussi  simple 
qu'élégante  poui  résoudre  ce  piobléme  ,  étant  donnée  une  iqnaiion  numérique  sans  aucune  notion 
de  la  grandeur  et  de  la  nature  de  ses  racines,  en  trouver  les  valeurs  numcriaues  ,  exactes  s'il  est 
possible,    ou   aussi  approclu'es    qu'on  voudra, 

Cetl«    fiicthode  n'a  ilé  depuis  ce  jems  connue   qu«  des   géomètre»  ;   et  U,  cinquième   édition  det 


(  i68  ) 

èlémens  tl'alg^bre  de  Clairaut  (Tome  II,  pegs  274  et  281,)  est  le  «eiil  livre  élémentaire  oft  l'on 
en  ait  iloimé  une  idée.  En  revenant  sur  ses  piécédens  mémoires  ,  le  C.  Lagrange  y  a  joint  en 
outre  des  n  .tes  contenant  ])lusietirs  choses  neuves  et  iort  importantes ,  pour  compieiter  U\  théorie 
générale  des  équations  et  celle  des  suites  tocurrenies.  Il  soumet  U  un  examen  approlondi  la  mé- 
thode que  l'ontaine  propoja  en  1747  dans  les  mémoires  de  l'Académie  des  Sciences  et  qu'il  inséra 
depuis  dans  ses  œuvres;  il  fait  voir  qu'elle  est  presque  impraticable  daus  le  plus  grand  nombre 
de  cas  ,  qu'elle  doit  soufirir  beaucoup  d'exceptions  et  qu'elle  est  par  conséquent  bien  éloignée  d'avoir 
la  généralité  que  soa  autem-  lui  supposait.  L-  '-'• 

Voyages  et  découi>er[es  dans  l'iiitérieiir  de  l'Afrique  ,  par  le  major  Houghton  et 
Mtingo-Park. ,  ageas  de  la  Société  établie  eu  Angleterre  pour  favoriser  les  dé- 
couvertes dans  cette  partie  du  monde,  traduit  de  latt^^lais.  Paris,  Tavernier,  rue 
du  Bac  ,  n°.  cj5j ,  an   VI.  - 

Toute  l'Emope  a  retenti  de  la  découverte  Riite  d'une  ville  une  fois  aussi  grande  et  aussi  peuplée  que 
Londres,   situfe  au  milieu  de  l'Afrique.   Il  sembloit,  d'après  les  premières   relations  ,  que  des  voyageurs 
anglais  avaient   effectivement  vu  cette  ville,  et  qu'ils  favoient  comparée  avec  l;i  capiiale   de  l.t  Grande- 
Bretagne.   L'Ouvr.ioe  que  nous  indiquons  apprend  ce  qu'il  faut  rabattre  de  cette  opinion.  Ni  le   major 
Hout'htou  ,  ni  Mungo  Park  n'ont  pénétré  jusqu'il  celte  cité  merveilleuse  ;    ils  eu  ont  seulement  approché 
plus  près  qu'aucuns  de  ceux  qui  les  avaient  précédés,  et  ils  rapportent  àson  sujet  quelques  oui-dires.  JNIais 
f  incertitmle  e«  encore  assez  grande  pour  que  l'on  ne  sache  pas  précisément  si  le  nom  de  Houssa  qu'on  lui 
donne  doit  s'appliquer  à  ime  ville  ou  à  un'  pays  entier.  C'est  du  moins  ce  qu'avoue  le  major  Rennell  lui- 
même  (pa"es  qo  à  r)5).  Mettant  donc  de  côié  les  conjectures  plus  ou  moins  fondées  sur  l'existence  de  cette 
ville, voyous  ce  que  In  géographie  a  réellement  acquis  par  les  travaux  de  cesgdeux  voyageurs  dont  le  premier 
a  péri  victime  de  son  zélé.  Les  anciens  avoienldit  qu'une  rivière  ,  qu'ils  nomment  le  Niger,  coulé  de  l'ouesc 
à  l'est  au  centre  de   rAfri(iue.   Noire   célèbre  Danville   a\oit  adopté  cette  opinion  que  le  C.  Lalaude  a 
combattu  daus  le  Journal  des  Savans.   Les   récils  des  anciens  sont  pleinement  confirmés.  Les  deux  voya- 
geurs ont  suivi  pendant  plusieurs   journées  les  bords   d'un  fleuve  considérable  qui  coule  dans  cette  direc- 
tion :    les  nègres   le  nomment  Guin   et  aussi  Goliba;    les  maures  lui  donnent  le   num  de  i\7/  el  abid. 
Sa  source  paroît  être  peu  éloignée  de  celles  du  Sénégal  et  de  la   rivière  de   Gambie.    Son   embouchino 
est  inconnue.   On  ignore  si  ses   eaux  se    perdent   dans  les  sables  ou  dans  qunlque  grand  lac ,   ou  si  elles 
vont  "roisirloNil  égyptien.    C'est  peul-être  il   l'Institut  national   du  Caire  qu'il  est  réservé   de  résoudre 
ce  problème  intéressant.    Le  défaut  d'observations  astronomiques  ne  permet  pas  de  déterminer  jnsqu'oil 
s'est  avancé  Mungo  Park,  c'Iui  des  deux  voyageurs  qui  a  été  le  plus  loin.   Mais  il  paroit  qu'd  a  fort  ap- 
proché du  20'  degré  de   longitude  de   l'isle  de   Fer  ,    qui  est  ,    comme  l'on  sait  ,  le  mèridieii  de  Paris^ 
Tous  deux  ont  fait  route  entre  les  12  et  14=  degrés  de  latitude  nord.   Le  pays  qu'ils  ont  traversé  est  habité 
en  partie  par  des  nègres,  en  partie  par  des   tribus  arabes  et  par  des  races  provenant  du  mélange  de   ces 
deux  peuples.   Les  uns  sont  pavcns  ;   Houghton  les    nomme   déistes,    lis   boivent  des  liqueurs  fortes  que 
produit  le  pays ,  c'est-à-diie  ,  dé  l'hydromel ,  du  tiu  de  palme  ,  et  une  liqueur  enivrante  f  ite  avec  le  finie 
du   loîiis.    Ils  sont  humains    et  hospit.iliers.    Les  autres  sont  mahométans  ,  et  s'abstiennent  par  consé- 
quent de  liqueurs  fortes.    Ils  ji,igiient   à  la   férocité  naturelle  des  arabes  ,   l'intoléiance  du  fanatisme  reli- 
gieux.   Ce  qu'il  y  a  de  mieux   pour  voyager  dans  ce  pays  avec,  quelque  sûreté  ,   c'est^  d'exercer  la   méde- 
cine ,  il  f  iwt  s.i  vo'ir  la  langue  arabe  et  celle  des  mandingues  ,  qui  ,  suivant  Mathews  ,  n'eu  est  qu'un  dialecte 
corro'mpu.   Les  boids   do  la  grande  rivière  qui  coule   vers  l'est  sont   fertiles  et  peuplés.    Parmi    les   vé- 
gétaux que  l'on  cultive,  nous  on  dislinguerons  deux.    L'un  est  le  lotus  d«s  anciens,    petit  arbrisseau  épi- 
neux  dont  le  fruit   est' un  des  alimens  les  plus  ordinaires   des  habitans,  comme   Hérodote   l'avoil  écrit 
il   y  a    viu"t-deux  siècles.     L'antre  est   nommé  dans   le  pays  C/'iea  -  ("nloii.   Il  porte  un    fruit    pulpeux 
dont'l'ama°ndo  bouillie  dans  l'eau    donne   une   huile  épaisse,  une  espèce  de  heure  blanc  ,  ferme  et  plu» 
agréable  au  goût  que  le   meilleur  beiire  de  lait  de  vache.  La  cultuie    de  cet   arbre  et  la  préparation   du 
bture  qu'on  en  retire  ,  paroi  sent   tenr  le  premier  rang  parmi  les  occupations  des  naturels,   et  cette  pro- 
duction est   leur   |irincipal  objet   de  commerce. 

Les  cauris  sont  li  nionnoie  courante  de  ces  contrées.  Cent  de  ces  petites  coquilles  suffisent  pour 
procurer  à  un  vo.ageur  sa  subsistance  pendant  une  journée.  La  poudie  d'or  sert  pour  les  achats  plus 
considérables.  Les  habitans  travaillent  ce  métal  avec  beaucoup  de  délicatesse  et  de  guùt.  Ce  qui  est  plu* 
étonnant  encore  ,  c'est  qu'ils  ont  l'art  de  fondre  et  rie  forger  le  fei .  Ils  en  fout  des  couteaux,  des 
haches  ,  et  d'autres  ustenciles.  En  général  ,  ils  ont  quehpie  tenture  des  arts  et  un  commencement  de 
civilisation  qui  se  développeroit  sins  doute  avec  plus  de  succès  sans  les  guerres  intestines  qui  désolent  '8, 
pays  ,  et  l'oppression  insolente  dans  laquelle  les  maures  tiennent  Us  anciens  habitans.  La  ville  la  plus 
consid.érable  que  Park  ait  trjuvée  sur  «a  route  est  celle  de  Sego  ,  capitale  du  royaume  de  Bambara  , 
elle  forme  quatre  quartiers  entourés  chacun  d'un  mur  particulier;  les  maisons  sont  bâties  en  terre, 
à  un  ou  deux-  étages  aver,  des  toits  plats  ;  les  Maures  ont  des  mosquées  dans  chaque  quartier.  Cette 
ville  est  arrnsée  par  le  Niger  ou  Goliba  ,  la  navigation  est  assez  active  sur  c?tte  rivière.  Ce  qui 
empêcha  ce  voyageur  de  pénétrer  jusqu'à  Tomhonctou  et  jusqu'à"  î^ôu'ssa,  ce  fut  la' crainte  des  Maures  , 
dont  1  iiiftueuce  devient  plus  grande  à  mesure  qu'on  péuètre  plus  ava.iC  dans  le  pays.  Ca     C, 


BULLETIN  DES  SCIENCES,        i^o. ... 

PAR    LA   SOCIÉTÉ   PHILOMATIIIQUE. 

PARIS.     A^ii^ose ,  an  7  de  la  République. 

HISTOIRE     NATURELLE. 

Extrait  d'un  Mémoire    sur  la  famille  des  Araignées    mineuses , 
par  le  C.   Latreille. 

Xje   C.  Lalreille  a  trouvé    des   caractères  communs  aux  araignées  qui  habitent     Institut  nat, 
un  terrier  tapissé  da  toile  ,  et  fermoî  par  un  opercule  fixé  par  un  ligament.   Voici 
les  caractères  qu'il  assigne  à  cette  famille. 

■l  CUA Q     0    0     Q 

Palpes,  grands,  hérissés  de  pointes  vers  leur  extrémité,  en  dessous.  Mandi- 
bules très-velues:  une  rangée  de  dents,  ou  de  pointes  éoailleuses  à  l'extrémité 
supérieure  de  la  première  pièce. 

Corps  oblong.  —  Corcelet  ovale  ,  caréné  sur  le  dos.  —  Abdomen  ovale.  —  Pattes 
de  longueur  moyenne,  celles  du  milieu  un  peu  plus  courus.  — Derniers  articles 
des  deux  paires  antérieures   hérisses  de  piquans  en-dessous. 

L'auteur  rapporte  ii  cette  famille  trois  espèces  qu'il  a  eu  occasion  d'observer: 
îl  les   décrit  et  fait  connoître  leur  nid. 

I.  Araignée  maçonne  :  Aranea  cœmentaria. 
Brune,  carène  du  corcelet,  son  contour  et    les  pattes  plus  clairs;  yeux  très- 
rapprochés  ,  sur  une  élévation  :  cinq  dents  allongées  ,  presqu'égales  au-dessus    de 
rinsertioa   des  griffes. 

C'est  la  véritable  araignée  maçonne  dont  les  mœurs  sont  décrites  par  Sauvages.' 
Son  teirier  est  oblique,  l'opercule  circulaire  est  reçu  dans  une  feuillure  ména- 
gée à  l'entrée  du  souterrain.  On  la  trouve  aux  environs  de  Montpellier. 
II.  Araignée  de  Sauvages  :  Aranea  Sauiagesii.  Hossi. 
D'un  brun  noirâtre  ;  palpes  grands  ,  fort  épineux  ;  deux  mamelons  allongés  à 
l'abdonieii  •  quatre  dents  courtes,  lar;;es ,  inésfales  ,  au-dessus  de  l'insertion  des 
griries. 

Oa  1.1  trouve  en  Corse.  LeC.  Latreille  croit  que  c'est  de  cette  espèce  dont  parla 
le  C.  Olivier.   Elle  creuse  un  terrier  perpendiculaire  dont  l'opercule  ressemble  k 
un  cercle  dont  on  auroit  emporté  un  segment.    Il  reste  ouvert  tout  le  tenis  que 
l'insecte  est  en-dehorf.   (Eucycl  niéth.  Hist.    Nat,   tom.  IV,   pag.  228.) 
III.   Aranea  nidulans.   Fab.  Mantissa  insect. 
Terrier  semblable  à  celui  de  l'araignée  maçonne. 

ExplicadoH  des  Figures. 
Fig.    1.  A  ,  araignée  maçonne.  Fig.  2.  Araignée  da  Sai4V3ges 

B  ,   yt'ux.  A  ,  yeux. 

C  ,   dents  au-dessus  des  griffes.  B  ,  dents  au-dessus  des  griffes, 

D,  extrémités  des  p.ilpss.  C  ,  exlrciiiités   dee  palpes. 

E,  nid   fermé. 
F  ,  nid  ouvert. 

â«*  Année.  N°.  X,  X 


(  i7o  ) 


Soc. 


Soc.  DESSCIENC. 

DE 

MONTAUBAN. 


Soc.    PHtLOM. 


Description  d'une  nouvelle  espèce  d  Araignée  ,  par  le  C.  LatreillS,] 
A  R  A  iG  N  É  E   habile.  Aranea  perita.        Yeux  ea      '...'■ 

A.  grise  roussâtre  ;  corcelet  déprimé,  tacheté  de  noirâtre  à  sa  circonférence  j 
pattes  à  bandes  noires. 

A.   Livldo-grisea  ;  tliorace  depresso  ,  in  ainhltiifusco  maculato  ,  pedibus  fascîatts. 

Cette  espèce  appartient  à  la  famille  des  arnignées  loups.  Elle  élève  au-dessus 
d'un  trou  de  quelques  centimètres  de  profondeur  ,  et  vertical,  une  espèce;  de 
cône  en  soie  recouvei  t  e;i-dehors  de  poussière  et  de  grains  de  sable  et  propre  pinsi 
à  tromper  les  ri  giids.  Ce  cône  a  24  millimètres  de  circonférence  sur  27  ou  2S 
de  hauteur. 

Extrait  des   Observations  sur  les  toiles  de   l'araignée  des  jardins  , 
j^(  Aranea  Diadema.  Lin.)  par  le  C.   Bénédict  -  Pké vost. 

Les  filets  que  tendent  dans  les  jardins  l'arai-née  à  croix  papale  et  quelques 
autres  espèces  voisines,  sont  composés  d'abord  de  fds  divergents,  partant  d  un 
centre  commun  et  en  outre  d'nn  fd  contourné  en  spirale,  qui  est  attaché  sur  ce  même 
centre  et  qui  est  porté  circulairement  à  des  distances  à  peu  près  égales,  de  sorte 
qu'il  représente  un  grand  nombre  de  cercles  concentriques;  les  esj)aces  vuides  , 
ou  les  mailles  que  laissent  entr'eux  tous  ces  fils,  sont  assez  larges  pour  que  de 
petits  ins^ïrtes  puissent  y  passer  aisément. 

Le  (j.  Prévost  a  observé  que  les  fils  circulaires  sont  enduits  d'une  matière  vis- 
queuie ,  tandis  que  les  fils  raj'onnaats  ne  sont  point  du  tout  englués  ,  aussi  l'arai- 
gnée marcliet-ere  toujours  sur  ces  derniers  qui  la  conduisent  par  la  ligne  la  plus 
courte,  sans  qu'elle  soit  obligée  de  toucher  aux  autres  fils,  qui  étant  très-yisqueux 
s'attaoiieroient  à  ses  pattes  et  se  briseroient. 

Ainsi  ces  araignées  prennent  leur  proie  en  méme-tems  au  filet  et  à  la  glue< 

C.  D. 

Sur  un   nouveau  genre  de  Coquille   bivalve  nommée   Cyrtodaire, 
par  le   C.   Daudin. 

Ce  genre  est  voisin  des  solens  et  des  myes  ;  elle  en  diffère  par  sa  charnière  dépour- 
vue de  dents  et  de  fossette  (fovea)  ,  mais  bossue  et  saillante.  Cette  disposition 
est  indiquée  par  le  nom  de  cyrtodaire  ,  composé  de  deux  mots  grecs  qui  veulent 
dire  charuicre  bossue. 

Caract.  du  cenp.e.  Valves  baillantes  obliquement  et  alternativement  à  chaque 
extrémité.  Gharaière  sans  dents  ,  saillante  et  gibbeuse. 

Espèces.  C.  incrustée  (/%.  3  A  B  )  transversalement  oblonguc  ,  enduite  intérieure- 
ment d'un  dépôt  calcaire,  en  forme  de  crête  ,  et  recouverte  d'un  verni  noirâtre. 

C.  Ovale  {/'g.  4  )  ovale  ,  cendrée  ,  lisse  ,  marquée  transversalement  de  trois  lignes 
fauves  ;  jaunâtre  intérieurement. 

Soldani  a  observé  cette  coquille  auprès  de  Messine  ,  sur  les  bords  de  la  mer,- 
dans  le   sable. 

C.  Caspienne.  Mja  edentula  ,  Pallas. 

C.  Arctique.  Mya\arclica,'i.  Zoëga  .  Muller  ,O.Fabricius.  It.  Westrog.p.  198  , t.  5,fig.  a.; 

G.    Byssifère.  JSÎja  bjssifera  ,  O.  Fabricius.    Faun,  Groeu.  pag.  407 ,  n°.  408. 

A.  B. 


(  17»  ) 
Observations  ^iir  les  Plantes   marines  ,  par  le  C.  Decatcdolle. 

L'auteur  ,  après  avoir  jette  un  coup-d'œil  sur  les  divers  lieux  où  croissent  les     SoC.  tHiLOM. 
plantes  ,  ou   phitùt  sur  ceux  dont  elles  tirent  leur  nourriture  ,  passe  à  l'examen 
des  plantes  maritimes   relativement  à  leur  anatomie  et  à   leur  physiolot:;ie.  Dans 
les  observations  microscopiques  ,   il  a  été  aidé  par  le  C.  Alex,  jjrongniart. 

Les  uUia  sont  des  expansions  foliacées  très-minces,  composées  de  deux  épidermes 
entre  lesquels  on  ne  voit  pas  le  parenchime.  Ces  épidermes  sont  des  réseaux  à 
mailles  polygoues  très-serrées  et  assez  souvent  hexagones.  L'épidernie  âesjucus 
qui  ont  été  observés  ,  a  offert  une  organisation  analogue.  La  tige  de  ces  plantes 
otfre  la  même  organisation  que  celle  des  plantes  monocotyledones  ,  c'est-à-dire, 
des  fibres  l()nj^-;itudinales  parallèles  accolées  les  unes  aux  autres,  et  sans  couches 
concentriques  (  Voy.  les  fig.  5  et  C  ).  On  reniarque  peu  de  différence  à  cet  égard 
entre  les  espJces  qui  ont  été  soumises  à  l'examen.  Mais  dans  les  feuilles  de  ces  /«-- 
mêmes  fucus  ,  et  en  particulier  (.]u  fucus  serratus  {Y  oy.  fi'^.  7),  ces  fibres  ,  au 
lieu  d'être  droites  et  parallèles,  s'entrecroisent  et  se  ramifient. 

Quant  à  la  fructification  des  fucus ,  Réaumur  l'a  décrite  dans  les  Mém.  de  l'Acad. 
pour  lyi  1.  On  sait  que  dans  le  fucus  serratus  elle  consiste  en  une  gousse  qui  ter- 
mine la  feuille  ;  cette  gousse  est  jaunâtre  ,  ren/iée  et  garnie  d'une  humeur  vis- 
queuse où  se  trouvent  des  globules  que  Réaumur  appelle  des  capsules.  Entre 
ces  capsules  les  CC.  Brongniart  et  DecandoUe  ont  vu  des  vaisseaux  diajîhanes, 
très-articulés  (  voy.  Hg.  8  A  )  entremêlés  avec  quelques  autres  vaisseaux  semblables 
à  ceux  de  la  feuille.  Les  capsides  vues  au  microscope  ,  ont  la  forme  d'une  coque 
de  maron  (voyez  fig,  8  B).  C'est  un  corps  rond  hérissé  de  pointes  et  creux 
intérieurement.  On  le  trouve  conqjosé  de  globules  O'.oïdes  où  nagent  d'autres  glo- 
bules, et  de  pointes  coniques  où  se  trouvent  aussi  les  globules  secondaires  (fig.  8  C). 

Dans  les  conferves  suivantes  ,  l'organisation  interne  est  bien  différente  de  celle 
ùes  fucus  observées.  La  conferca  elo/igaia  ,  Gm.  offre  un  canal  longitudinal ,  quatre 
autres  canaux  placés  àl'entour,  et  d'autres  beaucoup  plus  petites  j)lacés  dans  les 
intervalles.  Ces  canaux  sont  coupés  d'espace  en  espace  ,  et  ou  y  voit  des  globules 
non  adhérens  ,  qui  sont  peut-être  les  animalcules  de  Girod-Chantran  (  voy.  iig.  9 
et  10  )  ;  la.  conferva  poljmorplia ,  Lig'if.  offre  des  canaux  rangés  circulairiinent,  eC 
ces  mêmes  globules,  he  fucus  pLocanium  présente  ime  organi  ation  analogue  à  celle 
des  conferves.  Sa  surface  (fig.  11  )  offre  un  réseau  à  mailles  polygones  plus 
grandes  que  dans  les  ulva  :  sa  coupe  tranversale  (fig.  12)  laisse  voir  au  centre  un 
pilier  hexagone  autour  duquel  sont  rangés  six  canaux  anguleux  à  cause  de  la 
compression  de  la  tige  (voyez  aussi  sa  coupe  longitudinale  (fig.  i3)  ;  ces  canaux 
sont  remplis  de  globules  comme  dans  les  conferves,  On  voit  d'après  cela  que 
cette   plante  doit  peut-être  changer  de  genre. 

Pour  étudier  lus  plantes  marines  sous  le  point  de  vue  pliys'que,  le  C.  DecandoUe 
les  a  exposées  sous  l'eau,  au  soleil  et  à  l'obscurité.  h'.:-s  fucus  qu'il  a  mis  en  expé- 
rience ont  tous  donné  une  quantité  d'air  si  petite  dans  toutes  les  circonstances ,  qu'il 
a  été  impossibie  de  l'analyser  ;  une  seule  fois  il  a  pu  analyser  l'air  fourni  par 
le  fucus  -vesiculosus  ,  et  il  l'a  trouvé  contenir  ,  sur  100  parties  ,  3o  parties  de  g.iz 
oxygène  ;  les  u/ra,  au  contraire  ,  donnent  une  quantité  d'air  extrêmement  con- 
sidérable au  soleil,  et  point  à  l'obscurité  ;  cet  air  dans  les  ult^a  a  feuilles  vertes 
est  conipoîé  de  60  à  80  paities  de  gaz  oxygène,  et  de  8  erviron  de  gaz  acide 
carbonique  :  le  reste  est  probablement  de  Tazote.  Dans  Vuh'U  lin.za,  dont  la  feuille 
est  brune  ,  l'air  contenoit  23  parties  de  g>iz  oxygène  ,  et  2  seulement  de  gaz 
acide  carbonique  :   fait  remarquable  et  peut-être  unique  en  physiologie  vcgétaie. 

Y  3 


î  i7«  )  _         ^ 
L'air  contenu  dans  l'eau  de  la  mer  a  offert  les  mêmes  doses  de  gaz  oxygène  et 
de  gaz  acide    carbonique. 

Les  plantes  marines  vivent  les  unes  an  fond  de  la  mer,  et  les  autres  sur  les 
bords  aux  places  que  le  reflux  laisse  à  découvert.  On  remarque  parmi  celles-ci  ,  le 
fucus  vt-siculosus  dont  les  feuilles  offrent  des  vesiies^pleines  d'air  ;  cet  air  analysé 
au  moment  où  on  vient  de  cueillir  la  plante  ,  s'est  trouvé  de  lair  atmosphérique  ; 
analyié  après  avoir  passé  un'j  nuit  sous  l'eau,  il  ne  contenoii  plus  que  i5  parties 
de  gaz  oxygène.  Cette  viciation  indique-t-elle  une  absorption  de  foxygène  par  la 
plante? 

Note  sur  quelques  genres  de   la  famille  des  siliculeuses  ,    et  en  par^ 
ticulier  sur  le  nouveau  genre  Senebiera  ,  par  le  C.  Decandolle. 

Soc.  d'Hist.  Plus  les  familles  sont  naturelles,  et  plus  les  £;enres  dont  elles  sont  composées 
KAT.  .,       sont  artificiels  et  difliciles  à  reconnoître.   C'esc  ce  qu'on  voit  dans  les  «ombellifères. 

'  les  graminées  ,  les  crucifères  ,  etc.  En  étudiant  les  genres  lepidiiun  el  Ojchlearia , 
on  trouve  quelques  plantes  qui  ne  peuvent  enirer  dans  iiucuns  de  ces  genres  ; 
c'est  d'elles  que  le  C.  Decaadolle  forme  un  genre  nouveau  sous  le  nom  de  Sene- 
biera,  en  le  dédiant  ainsi  au  C.  5enebier  ,  dont  le  nom  est  cher  à  tous  les  amis 
de  la  physique  végétale. 

Les  Coi  klearia  ont  la  silicule  entière,  ovale,  arrondie  ou  en  cœur  ,  mais  tou- 
jours terminée  par  la   cloison   qui   se  prolongi-  en  stjde  au-ddii  des  valves. 

Les  Senehiera  ont  la  silicule  didyme  à  valves  globnleiises  attachées  latérale- 
ment à  une  cloison  linéaire  plus  courte  qu'elles.  Les  semences  sont  solitaires  dans 
ch.ique  valve. 

Les  Lepidiuni  ont  la  silicule  entière,  ovale,  comprimée  ,  à  valves  creusées  en  ca-, 
rêne  aiguë.  Les  semences  sont  nombreuses. 

Le  C.  Decandolle  a  reconnu  deux  espèces  de  Senehiera. 

\°.  Senebière  à  feuille  entière ,  Senebiera  integrij olia.  S ,  fol.is  integris ,  ra-, 
cemis  terminalihus. 

CiStte  plante   a  été  trouvée  à   Madagascar,  par  Commerson. 

2".  Senebière  pinnatifide^  Senebiera  pi nnali/ida.  S.  foliis  pinnatifidis  ,  racemis 
lateralibus.  Lcpidium  didjmuin.   Linn.  Mant.  92. 

Cette  planie  a  été  trouvée  à  Monte-Video  ,  par  Commerson;  en  Asie,  pari© 
C.   Michaux  ,  et  on  la  dit  commune  dans  les  Etats-Unis  d'Amérique. 

F'g-    l'i-  A.    Fruit  du  ScucLiiera  grandeur  nanirelle.    B.  Le  même  grossi. 

ANATOMIE    ET    PHYSIOLOGIE. 

Extrait  des  observations  anatomiques  faites  sur  le  poulet ,  considéré 
dans  Vétat  de  fœtus ,  par  le   C.   Léveillé. 

Ikst.    Nat.  -Ls  foie  du  poulet  qui  n'a  pas  respiré  est  divisé  en  deux  lobes  égaux  ,   et  son 

ej  volume  est  proportionné  à  celui  des  autres  parties  de   l'nnimal ,  tandis  que  dans 

Soc.  puiLOM.     ^^  fœtus  des  mammifères  le  foie  est  projiortioneliement  beaucoup  plus  considérable: 

1  auteur    attribue   cette    différence    à    l'absence    de    la    veine    ombilicale    dans    les 

oiseaux. 

La  vésicule  du  fiel  du  poulet  qui  n'est  pas  éclos  ,  on  qui  vient  d'éclore  , 
contient  une  bi'e  épaisse  ,  de  couleur  verte  foncée  ,  tandis  que  dans  les  fœtus 
des  quadrupèdes,  Ihumeiir  que  renferme  la  vésicule  est  limpide,  transparente 
de  couleur  vaiitible,  la  saveur  de  ces   deux  humeurs   est  aussi   très  -  différente  ; 


(  lyS  )  • 
le  C  Léveillé  croit  cTovoir  rapporter  la  cause  de  ces  différence- ,  au  mode  par- 
ticulier que  la  nature  emploie  clans  la  nourriture  de  ces  deux  sortes  de  fœUis; 
celui  des  vivipares  vit  et  se  développe  à  l'aide  du  sang  artériel  de  sa  mère  :  or , 
ce  sing  contient  très-peu  de  bile;  le  fœtus  des  ovipares  au  contraire,  reçoit  »a 
nourriture  de  la  substance  du  jaune,  ce  fluide  est  reçu  dans  la  veine  porte 
et  delà  dans  le  foie  où  il  est  élaboré,  comme  si  l'animal  jouissoit  do  ses  organes 
grtsiriques.  De  ces  objcrvations ,  l'auteur  conclut  que  la  vésicule  du  fiel  des  fœtus 
des  animaux  vivipares  ne  contient  pas,  ou  contient  très-peu  de  bile,  et  que  celle 
des  ovipares  au  contraire  en  contient   de  véritable.  C.  D, 

Pt.emarqties    sur    une    affection    pathologique     des    'voies   uriiiaires  , 
par    le    C,    Taiitra. 

Dans  un  mémoire  où  l'auieur  d'écrit  une  maladie  des  voies  urinaires  ,  dési-  gQg_  médiC.' 
gnée  sous  le  nom  de  Varices  vesicales  ,  il  rapporte  l'observation  suivante  ,  qui  d'Émulation, 
est    bien   difjne    de  remarque. 

La  malade  dont  il  a  étudié  l'affection  avolt  été  sondée  plusieurs  fois  sans 
qu'on  pût  obtenir  d'urine  ,  on  se  détermina  alors  à  faire  des  injections  ;  mais 
les  urines  et  le  liquide  injecté  ne  ressortant  point  ,  on  fut  obligé  d'adapter  au 
pavillou  de  la  sonde  le  tuyau  d'une  seringue  avec  laquelle  on  ne  parvint  à 
pomper  que  quelqu(;s   eoutes  de   liquide. 

La  malade  étatit  morte  quelques  jours  après,  sans  avoir  uriné  ;  on  ouvrit  son 
cadavre  ,  les  reins  étoient  sains  ,  la  vessie  quoique  distendue  ,  étoit  solide  'et 
résistante  ,  oa  la  trouva  remplie  de  caillots  de  sang  à  demi-décoloré  et  comme 
desséché. 

Cette  observation  peut  jetter  un  grand  jour  sur  l'usage  et  la  disposition  des 
vaisseaux  alisorbans  de  la  vessie  ;  sur  les  rapports  de  la  transpiration  par  les 
organes  cutanés  avec  la  sécrétion  des  urines  ;  enfin  sur  les  nouvelles  dccour 
Vertes   de  JMascagni  qu'elle  confirme.  C.  D. 

PHYSIQUE. 

Sur  l'attraction   réciproque  des  molécules  de  la  matière. 

Depuis  qu'on  attribue  la  pesanteur  des  corps  à  l'attraction  réciproque  des  mole-       -p 
cules  de  la  matière ,  on  a  cherché  a  connoîtrti  les  phénomènes  nui  résulioient  de  cette     - 

,  lie  '11)-'  1  D  UNE      LETTRE 

attraction  ,  pour  les  comparer  a  la  torce  nu  exerce  leelobe  ttrrestre  sur  les  corps  t 

i<-^r  i  1'  Il  '■        DB    J-iONPnES. 

places  a  sa  surface;  mais  les  attractions  que  Ion  remarque  le  plus  isotivent  ne 
s'exerçant  qu'à  de  très -petites  distances  ,  et  presque  au  moment  du  coutact  des 
molécules  qu'on  y  soumet,  ne  sont  pas  propres  à  remplir  ce  but,  La  déviation  de 
8"  que  l'action  de  la  montagne  du  Chimboraço  (au  Pérou)  produisit  dans  la 
direction  du  fil  à  plomb  du  quart  de  cercle  de  Jîouguer  offrit,  sur  notre  globe, 
le  premier  fait  vraiuient  comparable  à  la  pesanteur, 

Maskelvne  répéta  cette  expérience  auprès  de  la  montagne  Schehallien,  en 
Ecosse,  et  trouva  que  le  fil  à-plomb  s'écartait  de  5", 8  delà  direction  verticale  pour 
S3  porter  vers  cette  montai'ne  (  Philos,  trans.  1786  ,  pag.  495  }.  M.  Hutton  rendit 
compre  des  opérations  géodésiques  faites  pour  connaître  la  configuration  de  la 
montagne  ,  et  mesurer  son  volume.  Comparant  ensuiie  l'attraction  qu'elle  exerce 
avec  la  pesanteur  ,  il  reconnut  que  sa  densité  devoit  être  à  celle  du  noyau 
terrestre  dans  le  rapport  do  5  à  9  ;  et  conjecturant  ])ar  son  aspect  extt'rieur 
que  c'étoit  un  rocher  solide  composé  d'une  j)ierre  dont  la  densité  étoit  à  celle  de 
l'eau  comme  a  î  à  1 ,  il  en  conclue  que  la  densité  du  noyau  terrcstrq  devoit  être 


Soc.     MEDIC. 
D  iidULATION. 


(    174    ) 

à  celle  de  l'eau  flans  le  rapport  de  4  r  à  1.  (  Philos,  trans.  1778;  pag.  689)  ;  mais 
oa  sent  que  les  résultats  qu  il  a  obtenus  ainsi  sont  encore  assez  incertains.  Il  res- 
tait au  physicien  à  chercher  si,  en  mettant  en  présence  d'un  corps  suspendu  de 
manière  a  oiiéir  à  lu  plus  petite  force  ,  d'autres  corps  d'un  volume  et  d'une 
densité  bien  connue  ,  il  ne  parvien  Iroit  pas  à  rendre  sensible  et  à  mesurer  l'effet 
de  l'attraction  réciproque  des  molécules  de  la  matière.  C'est  ce  que  Cavendish 
vient  d'effectuer  ,  par  le  moyeu  de  la  balance  de  torsion  que  le  C.  Coulomb  a 
employée  avec  tant  de  succès  pour  mesurer  la  force  de  l'électricité.  Le  bras  de  la 
balance  qui  a  servi  au  physicien  anglais  a  huit  pieds  de  longueur;  il  porie  à  l'une 
et  à  l'autre  de  ses  extrémités  un  petit  ^loDe  de  fer  ou  de  enivre.  Lorsqu'on  approche 
de  ces  globes  deux  boules  de  plomb  d'un  pied  de  diamètre  disposées  de  manière 
qu'elles  agissent  dans  le  même  sens  ,  on  observe  dans  le  bras  de  la  balance  un 
mouvement  très-fort  et  dont  la  quantité  peut  être  mesurée  avec  une  très-grande 
précision. 

Cavendish  ,  s'étant  assuré  que  ce  mouvement  ne  pouvoit  être  produit  ni 
par  la  chaleur  ,  ni  par  l'électricité  ,  ni  par  des  conrans  d'airs  ,  et  l'ayant  com- 
paré avec  celui  qu'imprime  la  pesanteur,  en  a  conclu  que  la  densité  moyenne 
du  noyau  terrestre  de\oit  être  à  celle  de  l'eau  comme  5  |  à  3.  Ce  résultat  s'ac- 
corde avec  l'opinion  de  Newton,  qui  pensoit  que  la  denfité  moyenne  de  notre 
elobe  étoit  cinq  ou  six  fois  plus  grande  que  celle  de  l'eau.  (Princ.  Math.  Prop.  X  , 
lib.   III.  )  ,  Lacroix. 

MEDECINE. 

Observation    sur    une    très-r^rande   rigidité   dans   l'articulation   de    la 
mâchoire  ,  guérie  par  l'extraction  à  une  dent  cariée.,  par  le  C.  Worbe. 

Le  C.  Worbe  fut  consulté  par  un  cultivateur  de  la  comnmne  de  Morainville , 
Département  de  l'Eure  ,  qui  depuis  plus  d'un  an  ,  ne  pouvoit  séparer  les  deux 
niAcho  res  à  plus  de  six  millimètres  (trois  lignes  )  l'une  de  l'autre,  et  auquel  l'ac- 
tion de  uiàcher  étoit  devenue  impossible.  Celte  rii^idité  étoit  la  suite  de  maux  de 
dents  très-violens  ,  dont  un  premier  accès,  survenu  dix-iiuit  mois  avant  l'époque 
à  laquelle  il  considtoit,  s'étoit  terminé  par  ua  gonflement  des  parties  qui  envi- 
ronnent l'articulation,  et  en  avoit  beaucoup  gêué  le  mouvement.  Un  second 
accès  s'étoit  manifesté  quatre  décades  après  le  premier,  et  avoit  augmenté  la 
gène.  Un  troisième  et  un  quatrième  avoient  enfin  réduit  l'articulation  à  l'état  que 
nous  avons  fait  connoître. 

Le  C.  Worbe  ayant  reconnu  que  la  dernière  molaire  du  cèté  droit  de  la  mâ- 
choire inférieure  étoit  très  cariée  ,  crut  devoir  l'extraire.  Il  la  ])oussa  dans  l'in- 
térieur de  la  bouche  à  l'aide  d'un  levier  nommé  j'ied- de-biche.  Ce  qu'il  fit  avec 
facilité  ,  vu  l'état  de  ramollissement  du  bord  alvéolaire  :  il  tira  en-dehors  cette 
dent  par  un  intervalle  formé  par  le  manque  de  deux  molaires  de  l'autre  côté. 

Cette  opération  a  fait  cesser  dans  l'espace  de  quinze  jours  la  grande  rigidité 
de  la  mâclîoire.  Le  malade  a  repris  son  embonpoint  ,  et  peut  maintenant  so 
nourrir  de  toutes  sortes   d'alimens.  ■•  C.  D. 

INSTITUT     NATIONAL     D'EGYPTE. 

Notre  feuille  étant  principalement  destinée  à  rendre  compte  des  travaux  des 
sociétés  savantes  ,  nous  pensons  quj  tous  nos  lecteurs  nous  sauront  gré  de  leur 
faire  connoitro  ,  avec  quelqie<;  d  itails  la  nouvelle  société  de  ce  genre  qui  vient 
de  se  former  dans  une  coutiée  entièrement  neuve  pour  les  sciences,  i  Institut 
national  d'Egyptj  s'est  assemblé  ,  pour  la  première  fois  ,  au  Caire  dans  le  palais 


(  lyS  ) 

^e  Cassin-bey,  sons  la  présiJence  provisoire  tlu  général  Buonaparte  ,  le  6  friic* 
tidor  da  lan  6.  ;  il  est  composé  de  quatre  classes  et  chaque  classe  de  douze 
membres.  La  première  classe  a  pour  ob;et  les  matluînialiqucs;  ses  membres  sont  : 
Andréossy,  général  de  brigade,  Buonaparte,  géuéral  en  chef  membre  de  l'Ins- 
titut de  France,  Costas  et  Fourrier,  tous  deux  professeurs  à  l'école  Polythec- 
nique  de  Paris,  (jirard,  Loj)ère ,  Leroy  ,  Mulus  ,  Monge ,  de  l'Institut  de  France, 
Nouet,  astronome,  Quesnot  et  Say  ;  la  seconde  classe  s'occupe  des  sciences 
physiques,  ses  membres  sont:  Beauchamp ,  astroaouie  ,  Bet  tholK;t ,  tous  deux  de 
l'Institut  do  France,  Cliampy  ,  Delisle,  bota^iistH  ,  Descotils  ,  minéralogiste  ,  Des- 
genettes,  médecin  eu  chef  de  l'armée  ,  Dolomieu  ,  de  i'inst'tut  de  France,  Dubois, 
professeur  à  l'école  de  Médecine  de  Paris  ,  Geoffroy  ,  professeur  au  muséum 
d'His.  nat.  de  Paris,  Savigny ,  professeur  à  l'écoie  Centrale  de  Rouen,  il  y  a 
une  place  vacante.  La  troisième  classe  a  pour  objet  l'économie  politique  ;  ses 
membres  sont:  Cafarelli  -  Dufalga  ,  général,  chef  de  l'état-major  ,  membre  de 
l'Institut  de  France,  Gloutier,  Poussielgue  ,  Sidkowsky  ,  Sucy  et  Tallien  ,  ex- 
député:  il  y  a  six  places  vacantes.  La  quatrième  classe  a  pour  objet  la  littéra- 
ture et  les  arts:  ses  membres  sont:  Denon  ,  Dutertre  ,  Norry,  architecte,  Par- 
ceval  ,  Redouté  jeune,  peintre,  Rigel,  musicien,  Venture ,  professeur  d'arabe 
à  la  Bibliothèque  nationale  de  Paris  et  Dom  Raphaël,  prêtre  grec  (du  pays): 
il  y  a  quatre  places  vacantes. 

Les  séances  ont  lieu  a  7  heures  du  matin.  Dans  la  première  on  a  élu  Monge  , 
président,  Buonaparte,  vice-président  et  Fourrier,  secrétaire  perpétuel;  on  a 
nommé  différentes  commissions  pour  s'occuper  de  plusieures  questions  relatives 
aux   besoins  de  l'armée. 

Dans  la  séance  du  n  fructidor,  Andréossy  a  fait  nn  rapport  sur  le  moyen 
de  se  procurer  de  la  poudre  ;  on  y  trouve  ce  fait  curieux  ,  que  le  salpêtre  qui 
est  assez  abondant  autour  du  Caire,  est  du  vrai  nitrate  de  potasse  et  non  du 
nitrate  de  chaux  ,  ce  qui  fait  qu'on  n'aura  pas  besoin  de  potasse  ,  ni  de  cendres, 
la  poudre  sera  moins  chère  qu'en  Europe  où  on  pourra  y  en  verser  beaucoup,  — 
Monge  a  lu  un  mémoire  sur  le  phénomène  appelé  mirage  par  les  marins ,  qui 
fait  que  les  vaisseaux  vus  dans  l'éloignement  ont  l'air  d'être  dans  le  ciel  ;  l'armée 
a  observé  un  phénomène  analogue  dans  le  désert ,  les  villages  vus  dans  l'éloigne- 
ment ,  avoient  l'air  d'être  entourés  d'eau.  Monge  explique  ce  fait  par  la  différente 
densité   des  couches  d'air. 

Dans  la  séance  du  16  fructidor  ,  Sulkowsky  a  lu  une  description  de  la  route 
du  Caire  à  Saléhié ,  que  l'armée  a  faite  en  poursuivant  Ibr-;thini-bey  ,  lors  de  sa 
retraite  en  Syrie.  Elle  était  entièrement,  inconnue  des  Européens.  —  Bertholec  a 
trouvé  que  la  poudre  laissée  au  château  du  Caire  par  les  Mameloucks  ,  ne  contient 
que  j^  de  nitre  ,  le  reste  est  coii>posé  de  soufre,  de  charbon  ,  de  muriate  de  soude 
et  de  terre. — Monge  dans  un  mémoire  sur  les  divers  monumens  antiques  du 
Caire,  a  appris  que  le  rocher  sur  lequel  est  bâti  le  château  ,  est  composé  de 
camérines  ( vulgiurement  pierres  lenticulaires.) 

Dans  la  séance  du  21  fructidor,  Geoffroy  a  lu  un  mémoire  sur  l'anatomie  de 
l'autruche  et  principalement  sur  l'imperfection  des  instrumens  du  vol.  On  s'est 
occupé   des  moyens   de  construire  un  moulin   à  vent. 

Dans  la  séance  du  26  fructidor,  la  commission  chargée  de  s'occuper  des  com- 
bustibles ,  a  annoncé  qu  on  pourrait  chauffer  les  fours  destinés  à  cuire  le  pain 
pour  l'arrnée ,  a\ec  de  la  paille  de  ma'i's ,  des  tiges  de  carthames  et  de  roseaux  , 
à  meilleur  marché  qu'on  ne  le  feroit  en  France  avec  du  bois.  Beauchamp  ,  Nouet 
et  Piaphaël  ont  été  chargés  de  rédiger  un  annuaire  qui  eontiendroit  les  trois 
calendriers  français  -  musulman  et  copbte.  Beauchamp  a  présenté  cet  annuaire 
dans  la  séance  du  premier  jour  complénieQjaire.  Bertlvollet  y  a  rendu  compta 


(  176  ) 
du  procède  en   usage  en  Egypte  pour  la  fabrication    de  l'Indigo  et  les  amr'lîo- 
rations  considérables    dont  elle    est   susceptible.   Fourrier   a  présenté   un   projet 
de   machine  pour  arroser  les  terres,  propre  à  élBe  mue  par  le  vent. 

Dans  la  séance  du  6  vendémiaire  ,  Dolomieu  et  Norry  ont  entretenu  l'as- 
semblée de  la  colonne  de  Pompée  à  Alexandrie.  Savigny  a  lu  la  descriptions 
d'une  nouvelle  espèce  de  nymphœa  ;  on  s'est  occupé  d'établir  une  école  de  des- 
sin. Dans  celle  du  ii  veudémiaire,  on  a  présenté  à  llnstitut  5o  momies  d'oiseaux; 
Buonaparte  ,  Geoffroy  et  Dolornieu  ont  été  chargés  de  les  examiner.  Larrey  , 
chirurgien  en  chef  de  l'armée  ,  a  lu  un  mémoire  sur  les  ophtalmies  endémiques  en 
Egypte.  Reauchamp  a  communiqué  des  observations  faites  dans  son  voyage  de 
Constantinople  à  Trébisonde  ,  il  lixela  longitude  de  cette  dernière  ville  a  Sy"  i8'5' 
plus  à  l'est  que  Paris,  et  non  à  4^''  comme  le  croit  le  (Jéographe  Bonne,  ce 
qui  retranche  plus  de  8o  lieues  de  la  longueur  de  la  mer  Noire.  Delisle  a  décrit 
le  palmier  qui  porte  le  fruit  appelé  domm  ,  et  qui  est  le  cussiophora  de  Théophraste. 
Ces  détails  sont  extraits  des  procès-verbaux  envoyés  par  l'Institut  national  d'Egypta 
ù  l'Institut  national  de  France.  CV. 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

La  DÉCADE  Égyptienne,  Journal  liitéraire  et  d'Economie  politique  ,   N".  I^' ,    lo 
vendémiaire  an  y  de  la  République. 

Ce  Journal  paroitra  tous  les  dix  jours.  Chaque  numéro  sera  composée  de  deux  ou  Irois  feiùlles  /«-S". 
Le  prix  sera  de  i  franc  par  numéro  ,  ou  lo  francs  pour  douze  numéros.  On  souscrit  chez  Warc-Auréle  t 
imprimeur  de  l'Armée  ,  Cjuanier  des  Français  ,   au  Caire. 

TABLEAU  des  anciennes  mesures  du   Département  de   la  Seine,  comparées 
aux  mesures  républicaines. 

On  a  déjà  donné  plusieurs  fois  des  tables  de  rapport  entre  les  mesures  an- 
ciennes et  les  mesures  nouvelles  ,  mais  les  comparaisons  n'avoient  pas  encore 
été  faites  sur  des  modèles  aussi  exacts  et  avec  autant  de  précisien  que  celles 
qui  servent  de  base  à  la  table  suivante  ,  tirée  d'un  ouvrage  que  vient  de  pu- 
blier le  conseil  des  Poids  et  Mesures. 


Noms   des  ancienkes 

MESURES. 


Mesures 

D  E 

tONcUEUB. 


,Ms  S  UKR  S 
AORilRES. 


Aune 

Toise 

Perche  de  iS  pieds 

—  de  i8  pi.  4  pou 

—  de  ig  pi.  4  pou 

—  de  19  pi.  G  pou 

—  de  20  pieds 

—  de  23  pieds 

Lioue  commune  de  26  ^ji 

degré ,  ou  de  2285  tois. 
Lieue  de  poste  parisienne 

ou  diî  ïooo  toises 

[' Arpent  de  loo  perch,  qu. 
et  la  perche  hnéaire  de 

18  pieds 

■  la  per.  de  18  pi.  4  pO' 

—  la  per.  de  iq  pi.  4  \'0 

—  la  per.  de  19  pi.  6  po. 
la  perc.  de  20  pieds, 
la  per.  de  3,2.   pieds.  . 


LEUR  VALEUR 
SN  MXSURES 
RÉrUELlCAI. 


i .  iRS  mètres 
1  .q48/(  iil. 
5.8452  id. 
5.9534  i'I, 
6.2782  /■</. 
G. 5324  ;,/. 

6.494''  "^■ 
7.1441  id. 

0.4444  m)Ti. 

0.3897  id. 


54.  <6G  ares. 
35.443  id. 
59.415  id. 

40.097  id. 
42.180  ifl. 
5i.o38  Vf/." 


Mesures 
de  capacilé< 
pour  les  li 
ouides. 


Mesures 
de  capacité 
pour   les 
grains. 

jNÎEsr.    pour 


Noms   dks    anc 

MI,SUHES. 


'LEUR    VALEUR 

IES    MESURES 
RKfUBLICAlN. 


Pinte  de  Paris  de  46.95' 

pouces  cubes '0.9304  lit 

—  deS. -Denis,  de  75.875' 

pouc    cub '. .   1  .  4G4  'd, 

de  Baugey  ,  de  6g .  535 
idem 1 .  SjS  id. 

—  du   grand   Chapitre  , 
c  70.342  pou.  cub.  .  .   i  .S94  >d. 

—  du  pelit  Chapitre,  de 
66.012  pou.  cub 1-529  id. 

Boisseaux   de   Paris ,     de 

I     655.78  pou.  cub I  .oodécalitr. 

i —   de    Franriade    >      d 

q83  .  67  idcin 

Voie  ,  la  bûche  de 42  po 


le    bois    de^; —  de  36  poi'ces 

ch.iuffage.    * —  de  48  pouces 

r,  rl.ivre  ,  poids  ilcmarc. 

Poids..;,,  '  , 

\Xs.arat ,  pour  les  diamaus 


1.95  id. 
1.917  stères. 
i.i87  id. 
2 . 1 9 1   id. 
0.489  kilogr. 
o  2o52  gràm. 


-Fzj/  J    A 


/"H 


J^zy.4. 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 


PAR    LA   SOCIÉTÉ   P  H  I  L  O  M  A  T  II  I  Q  U  E.    /v     .^, 

PARIS.     Pluviuse,  an  7  de  la  République.  !  ,     1,  ,^  .^v 

ANATO  M  lEET    PHYSIOLOGIE.  ^ 

Extrait  d'un  Mémoire   contenant  des   recherches   sur   la  durée   de    la 
gesCaiiaii  dans  les  Jeinelles  d' animaux  ;  par  le  C  Tussieu. 

J_j'AuT£t;R    rappelle  d'.(bord  les  discussions  qui  ont  eu   lieu  il  y  a  une  vingtaine    Institut  nat. 

d'années,    entre  les    Pliysiologistes  ,    sur   la     possib.iité    des   naissances     tardives. 

Bouvard  et  Louis  opposoient  à  Bertin  et   à    Petit   i"invariabilité    de    la    geslatioa 

dans  les  animaux  ;    mais   ce    fait    n'étoit    point    constaté.    L>ès-lors    le  O.    lessier 

conçut  le  projet  de  le  vérifier  ,  et  il  établit  une  corre'.pondaoce  et  des  journaux 

très-exacts  à  cet  effet.   Le  résultat  qu'il  a  offert  à    llnstitut  est    le   fruit  de   ces 

recherches  j  il  divise  son  travail  en  autant  d'articles  qu'il  a  pu  suivre  d'animaux. 

Article  I"''.   Vaches. 

j6o  ont  été  observées  :  14  ont  donné  leur   ve.iu  du  341^.  au  a66*.  jour  ,  c'est-à-dire  dans  l'espace  du 
8'.  mois  au  8'.  mois  26   jours. 


ô  Je  270'.  jour.  "x 

ù  du  iitj'.  au  280'.    / 
8  du  280'.  au  2go'.   V,  1]  y 


20  le  5oo' 
5  le  5o8 


a  donc  ici  G7  joms  entre  les  deux  eîtrêmes. 


Art.     I  I.     Jumens. 


102  ont  été  observées  : 

3  ont  pouliné  le  3 11'.  jour. 


1   le  52j'. 

1  le  52(i^ 

2  le  35o^  ou  .111  mois  juste  ,  de  3o  jours. 
47   de  340  à  35o. 

23  de  35o  à  36o. 

21  de  56o  à   377. 

1   à  3g4  jours. 


Ce  qui  donne  une  latitude  de  gestation  de  83 
jours  ,  et  il  y  a  entre  les  vaches  et  les  jumens 
cette  observation  :  qnM  y  a  plus  des  première» 
qui  ont  pouliné  avant  le  9'.  mois,  que  des 
secondes  avant  Je  11'. 


Art.     III.     Truies. 

j5  seulement  ont  été  observées  : 

I  a  fait  des  petits  qui  ont  vécu  le  109'.  jour  ,  ,  c'est-à-dire  3  mois  19  jours. 
10  du  iiu  au  120'' 

^  I      ^'j'  ^  Ainsi  aucune  d'elles  n'a  porté  ses  petits  au-deli  de  4  mois. 

I  le  123. 
ÏST 

Art.     I  V.     Lapines. 

139  ont  été  observées  pondant  les  années  4  1  5  et  6  de  la  République. 

1  le  26'.  jour. 
■  2  le  27'. 

3  le  a8'. 
53  le  29'.  y  L'extrcmc  est  ici  de  7  jours. 

5o  le  3o'. 
ai  le  3i'. 

9  le  35«. 

139. 

a''*  Année.  N».  XI. 


C  178  ) 

L'auteur  se  propose  de  faire  les  mêmes  recherches  sur  les  œufs  des  oîseaii*. 
Il  cite  à  cet  égard  une  observation  curieuse  ,  publiée  par  le  citoyen  D.rctt:  la 
voici  :  des  œufs  d'une  même  couvée  ,  1  est  éclos  le  i3<'.  jour  ,  3  le  i?*".  ,  3  le  18^. , 
5  le  19^.  et  le  20;  les  autres  n'étoient  pas  fécondés.  C.   D. 

PHYSIQUE. 

Expériences   sur  la  'vibration  des  plaques  de  verre. 

Soc.  PHiLOM.  La  lenteur  avec  laquelle  se  propagent  en  France  «Jepuis  la  guerre ,  les  tra- 
vaux des  savans  allemands,  nous  fait  penser  que  Ici  expérience.  sui'.antv.s  auront 
encore  quelqu'intérét  pour  le  plus  crand  nombre  de  nos  leiteuis. 

M.  Chladui  a  publié  à  Leipsic  en  1787,  en  langue  alletija.ide  ,  un  ouvrage 
dont  le  titre  signifie  :  Découvertes  sur  la  théorie  du  suii  ,  dans  Itquel  il  ajinonçe  que 
si  l'on  fait  résonner  des  plaques  de  verres  saii)ioudrct;s  de  po.iis  ièro  fine  , 
cette  poussière  se  distribue,  par  l'effet  des  vibrations,  de  inniàère  à  former  des 
ligures  remarquables  qui  se  reproduisent  toujours  les  mêmes  dans  les  même» 
circonstances. 

Ces  expériences  ont  été  répétées  à  Paris  depuis  as  ez  pru  de  tems.  Pour  les 
faiie  a\ec  succès  ,  il  faut  prendre  des  carreaux  de  verre  de  10  à  12  centimètres 
de  largeur  ,  qui  ne  so  eut  pas  trop  ép;ds  et  qui  n"aient  point  de  bulles  ni  de 
nœuds  ;  on  pince  ces  plaques  enire  deux  bouchons  de  liège  très-pointus  ,  on 
les  saupoudre  de  poussière  de  bois  ou  de  sabbî  très-fin  ,  et  lorsqu'on  pa^se  un 
archet  bien  frotté  de  colophane  contre  k-s  bords  du  v-ire.  arloucis  sur  un  très, 
en  même  tems  qu'on  produit  un  son  ,  on  voit  la  poussière  se  réunir  en  liE;neï 
qui  affectmt  des  figures  différentes  selon  la  manière  dont  le  verre  est  pincé, 
dont  l'archet  est  tiré  ,   et  suivant  le  son  qu'on  en  a  ootenu. 

Si  par  exempf^,  le  carreau  est  pincé  par  son  centre,  et  que  l'archet  passe  par 
le  milieu  de  fun  de  ses  côtés  ,  la  poussière  se  distribue  en  deux  lignes  à  peu-près 
diagotiales  du  quarré;  si  l'archet  passe  seulement  au  quart  de  ce  cùté,  les  deux 
lignes  de  poussière  deviennent  les  rayons  d'un  octogone  ;  et  le  son  rendu  dans  ce 
cas  est  à  l'octave  au-dessus  de  celui  que  l'on  obtient  dans  le  précédent. 

En  variant  la  position  du  point  par  lequel  le  carreau  de  verre  est  saisi ,  les 
iîgures  varient  aussi.  Si  l'on  donne  à  la  plaque  de  verre  une  figure  circulaire  . 
et  que  l'on  incline   un  ptu  l'archet  ,  on  forme  les  six   rayons  de  l'hexagone. 

M.  Chladni  a  obtenu  ainsi  jusqu'à  i66  ligures  distinctes,  et  qu'il  nomme 
figures  ré-onnantes.  Sans  qu'on  puisse  expliquer  précisément  la  cause  qui  pro- 
duit ces  fi;ures,  leur  analogie  avec  les  nœuds  et  les  vintres  que  présente  une 
corde  en  vibration  ,  f  it  voir  évidemment  que  la  surface  vibrante  ^e  partage  en 
plusieurs  portions  qui  vibrent  isolément  ,  mais  sans  doute  d'une  manière  iso- 
chrone lorsque  les  sons  rendus  sont  distincts  et  appréciables  ;  les  lignes  dans 
lesquelles  se  réunit  la  poussière  sont  des  espèces  de  goutières  formées  par  les 
points  qui  demeurent  en  repos  ,  pendant  qi:e  les  autres  parties  de  la  surface 
deviennent  alternativement  convexes   et  concaves. 

Ces  expériences  qui  réussissent  également  sur  les  plaques  de  métal  et  même 
de  bois  ,  étant  faite,  avec  soin  et  classées  dans  un  ordre  systématique  par  rapport 
aux  degrés  des  sons  pmduiis  dans  chacune,  ne  peuvent  manquer  de  nous  éclairer 
beaucoup  sur  la  manière  dont  vibrent  les  surfaces  ,  et  peut-être  conduiront  elles 
à  perfectionner  la  théorie  des  insirumens  à  vent  et  des  instnmiens  de  percussion  , 
encore  très-imparfiite ,  mal-ré  les  diverses  tentatives  qu'Euler  a  faites  pour 
y  appliquer  le  calcul. 

Expériences  sur  les  différens  gaz  considérés  comme  corps  sonores. 

Soc,  PHILOM.  L^^    même   M.  Chladni ,  conjointement  avec  M.   Ja -quin  ,  a  f  .it  à  Vienne  des 

expériences  sur  les  différen»  gaz  considérés  comme  corps  soaores.  Us  placèrent 


(^79) 
■une  petite  flûte  (Tétain  d'environ  i6  centimètres  do  longueur,  sons  vine  clocli© 
à  robinet,  de  manière  qu'aile  coinmiinicjuâc  avec  l'ouverture  intéiieure  du  robi- 
net ;  et  ayant  adapté  à  l'ouverture  extérieure  une  vessie  ,  ils  introduisirent  suc- 
cessivement de  l'air  atmosphérique,  du  gaz  oxii^ène  et  du  gaz  nitreux ,  tant  sous 
la  cloche  que  dans  la  vessie.  En  pressant  légèrement  cette  dernière  ,  ils  firent 
résonner  la  flûte  ;  le  son  fut  constamment  un  demi  ton  plus  bas  pour  le  gdz 
oxygène  et  pour  l'azote ,  que  pour  l'air  atmosphérique  ,  une  tierce  plus  bas  pour 
le  gaz  acida  car'ionique  ;  à  peu-j)rès  de  même  pour  le  gaz  nitreux;  le  son  rendu 
par  le  gaz  hydrogène  fut  de  neuf  à  onze  tons  plus  haut  que  celui  de  l'air  atmos- 
phérique. Il  est  à  propos  de  remarquer  qu'un  mélange  de  gaz  oxygène  et  de  gaz 
azote  ,  dans  les  proportions  de  lair  atlimosphériqne  ,  donne  le  même  ton  que  ce 
dernier;  et  que  tant  que  le  mélange  des  deux  gaz  n'est  pas  uniforme,  le  son  est 
tout-à-fait  discordant. 

Le  docteur  Priestloy  a  fait  aussi  sur  le  même  sujet  des  expériences  qui  ont  été 
ïapportées  dans  le  Jourual  de  Physique  de  VogC  et  de  Lichtemberg. 

ij.  Li. 

CHIMIE. 

Expériences  sur  la   congélation    de    différons    liquides    par  un  froid 
artificie'. ,  par  les   CC.   Fourcroy  et  Vauqueliis". 

Les  expériences  de  ces  chimistes  ont  eu  pour  but  de  répéter  celles  de  M.  Lovvîtz  ,  Institut  Nat,' 
insérées  dans  les  Annales  de  Chimie  ,   tome  23,  et  par  extrait  dans   ce  Bulletin  , 
n°.   5  ,  et  d'y  en  ajouter  de  nouvelles. 

Huit  parties  de  muriate  de  chaux  et  six  de  neige  ,  mêlées  dans  un  vase  de 
verre  ,  se  sont  liquéfiées,  et  ont  fdit  tout-à-coup  descendre  le  thermomètre  cen- 
tigrade (x)  à  — Spà"'.  On  parvint  à  faire  descendre  le  thermomètre  h.  —  /\ù&- .  en  fai- 
sant un  nouveau  mélange  dans  un  vase  de  verre  que  l'on  plonge  dans  le  premier. 

Quelques  grammes  de  mercure  contenus  dans  du  verre,  se  sont  solidifiés  à 
'—  42n.  Lorsqu'on  agit  sur  une  quantité  un  peu  considérable  de  mercure  ,  la 
milieu  de  la  niasse  ne  se  solidifie  point.  En  le  décantant  on  trouve  le  mercure 
crysfallisé  en  octaè'dje. 

L'ammoniaque  liquide  bien  saturée  se  crystallise  à  —  42g-  en  aiguilles  blanches ^  et 
perd  en  partie  son  odeur.  A  — 4?^"  ^u  49^'  el'e  se  prend  en  une  masse  gélatineuse. 

L'acide  nitrique  contenant  du  gaz  nitreux,  se  crystallise  également  à  —  ^os- 
en  aiguilles  rouges,  et  se  prend   même  en  une  masse  épaisse  comme  du    beurre. 

L'acide  muriaiique  se  gèle  facilement  à  — 42g-  en  une  masse  jaunâtre  grenue  , 
d'une  consistance  de  beurre. 

L'éther  sulfurique  bien  rectifié  ,  exposé  à  une  température  de  —  44^'  ^^  crys- 
tallise d'abord  en  lames  blanchâtres ,  et  se  prend  ensuite  eu  une  masse  blanche 
opaque. 

L'alcool  exposé  à  la  même  température  ne  s'y  est  point  gelé  ,  ce  qui  prouve 
une  grande  din.'rcnce  entre  es  deux  liquides. 

Le  doigt,  plongé  dans  ces  mélanges  réfroidissans  ,  éprouve  une  sensation  désa- 
gréable de  pression  semblable  à  celle  exercée  psr  un  étau.  Il  devient  blanc  comme 
du  linge,  perd  sa  sensibilité.  Si  on  le  fait  sortir  de  cet  état  d'engourdissement  en  le 
portant  brrsquenuut  dans  un  lieu  chaud,  il  en  résulte  pendant  plus  d'un  jour 
une  douleur  analogue  à  celle  que  l'on  nomme  vulgairement  l'onglée.        A.  B. 

Expériences  sur  les  réfroidissemens  artificiels ,  par  le  C.   Guyton. 
Le  C.  Guyton  a  fait  des  expériences  analogues  dans  le  laboratoire  de  l'Ecole   Institi/t  tmrii 

(0  C'est  !e  m'ma  qne  Is  ihermomèire  de  Cflsius  divisé  en  cent  degrés  que  l'on  appelle  grade,  depuis 
la  glace  londante  jirsqa'à  l'eitu  bouillante. 

Z  2 


(   iSo  ) 
Polytecliniquo  ,  on  présenre  des  CC.  Clouet  et  Hachette.  Nous  ne  rapporterons 
que  celles  qui  lui  sont  particulières. 

Le  mercure  soliditié  adhère  au  vrre,  et  se  laisse  étendre  sous  le  marleau.  La 
potasse  préparée  à  l'alcool  et  mêlée  à  uue  quantité  d'eau  égale  à  sou  poids,  n'a 
pas  gelé  à  — 43g. 

L'ammoniaque  gazeuse  dégagée  d'un  mélange  bien  sec  de  chaux  et  de  muriate 
d'ammoniaque,  reçue  dans  deux  ballons  enfilés  et  entouré.'>  d'un  mélange  réfioi- 
dissanr  à  —  4^'''  s'est  condensée  en  liqueur  qui  s'est  bientôt  gelée  dans  le  premier 
ballon,  et  en  liqueur  stulement  dans  le  second  ballon.  L'appareil  ayant  repris 
une  temj)ératnre  plus  élevée,  c'est-à-dire  — aie-,  la  matière  gelée  du  premier 
balioti  se  liquéfia  ,  et  la  liqueur  du   second  ballon  se   réduisit   en   gaz. 

Il  paroît  que  le  gaz  anuiTociiac  du  premier  ballon  contenoit  de  Icau  qui  a  favo- 
risé sa  congéUtion  ,  et  que  celui  qui  a  passé  dans  le  second  ayant  été  desséché 
par  le  refroidissement  qu'il  avoit  éprouvé  en  traversant  le  premier  ,  s'est  con- 
densé en  ammoniaque  liquide  qui  s'est  vaporisée  par  le  retour  d'une  température 
{)lus  élevée  ;  un  accident  est  venu  altérer  les  résultats  dé  cette  expérience  que 
e  C.  Guyton  se  propose  de  recommencer. 

Le  C.  Guyton  a  cherché  à  déterminer  quelles  éloient  les  proportions  exactes 
de  neige  et  d'un  sel  quelconque  nécessaires  pour  obtenir  le  plus  grand  froid  pos- 
sible. II  y  a  employé  un  calcul  simple  qtii  est  le  résultat  des  conuoissances  ac- 
quises sur  les  rapports  qui  se  trouvent  entre  l'eau  et  le  sel  dans  les  dissolutions  satu- 
rées à  diverses  températures.  Il  fait  voir  qu'il  ne  faut  mettre  que  la  quantité  précise 
de  sel  propre  à  saturer  l'eau  à  la  température  à  laquelle  on  agit  ;  alors  le  mé- 
lange doit  devenir  liquide  ;  un  excès  de  sel  ou  de  neige  n'entrant  point  en  com- 
binaison ,  empêche  la  liquéfaction,  et  apporte  du  calorique  qui  diminue  d'autant 
le  froid  prodiut.  En  prenant  le  muriate  de  soude  pour  exemple  ,  on  trouve  qu'une 
partie  de  ce  sel  saturant  2,8  d'eau  à  la  température  de  — 5''-,  et  environ  5  parties 
de  ce  mêuie  liquide  à  la  température  de  — 2.ie-,2.5  ,  il  faut  1  partie  de  muriate  de 
soude  sur  5  dw  neige  pour  produire  un  froid  de  — 21  S-, 25. 

Les  sels  susceptibles  de  perdre  leur  eau  de  cristallisation  par  la  fusion  ignée 
dégagent  d'aborJ  du  calorique  en  absorbant  l'eau  à  laquelle  ils  peuvent  se  com- 
biner à  l'état  solide.  Ils  produisent  ensuite  du  froid  par  leur  combinaison,  avec 
une  plus  grande  proportion  d'eau.  11  faut  donc  ,  pour  produire  le  plus  grand  froid 
possible,   employer  des   sels  qui  ayent  toute  leur  eau  de  cristallisation. 

Le  muiiale  calcaire  éprouve  la  fusion  ignée  à  +  25t'-;  en  se  léfroidisscint ,  il  se  prend 
en  une  masse  solide.  Eu  le  puhérisant  et  le  tamisant  ,  il  prend  dans  l'atmosphère 
l'eau  de  cristallisation  dont  il  a  besoin  pour  produire  le  plus  grand  froid  avec 
la  neige. 

C'est  parce  que  l'acide  nitrique  très-concentré  absorbe  l'eau  avec  dégagement 
de  calorique,  qu'on  e^t  obligé  d'ajouter  une  certaine  quantité  d'eau  à  cet  acide, 
lorsqu'on  veut  l'en.ployer  à  produire   du  froid.  A.  B. 

PieinieV  Mémoire   sur   l'Urine  humaine ,  par    les  CC.    Fourcroy 
et  Vau^uelin. 

f3e  premier  m.émoire  présente  une  histoire  complette  de  l'urine  humainp.  Avant 
de  parler  do  leurs  propres  observations  ,  les  auteurs  ont  loujouis  eu  soin  de 
rappeller  ce  qui  avoit  été  fait  avarit  eux  sur  le  même  objet.  Le  résumé  qu'ils 
présentent  à  la  fin  est  un  extrait  des  faits  et  des  réflexions  nouvelles  rénfci niées 
dans  ce  mémoire  ,  nous  le  transcrirons  ici  presqu'en   entier. 

«  On  [)eut  conclure  de  ce  qui  a  été  e'xposé  jusqu'ici  ,  disent  les  CC.  Fourcroy 
et  Vauquelin  ,  que  luriue  humaine  contient  plus  de  matériaux  que  les  chimistes 
ne  l'avoient  dit,  que  parmi  ces  matériaux  encore  inconnus  se  trouvent  particu- 
lièreuient  ,  1°.  le  [ihophate  de  magnésie,  qui  devient  amnioniaqué  lorsque  cet 
alkaîi  est  produit  par  1  altération  spootaaée  de  l'uiiue;  ■2^.  l'urate  d'amnioniaijue 


^  (  iSi  ) 
Içu!  se  forme  à  la  même  époque  ;=  3».  l'albumine  que. beaucoup  (rautciirsy  avoient 
nié  ;  4".  de  l'acide  oxalique  qui  ne  s'y  forme  à  la  vérifé  que  dans  quelque  cir- 
constances particulières,  mais  qui  doit  y  exister  pour  su  trouver  dan-  les  calculs 
moriformes  ,  S",  enfin  de  la  sihce ,  que  fanalyse  n'y  montre  que  dilticilement , 
mais   que  des  calculs,  rares   aussi ,  annoncent  devoir  s'y   trouver,   jj 

«  A  ces  cinq  matières  dont  la  première  est  là  seule  constante  dans  fournis  les 
Urines  ,  si  l'on  ajoute  la  production  si  proinpte  et  si  abondante  de  1  aninioniiique  , 
celle  de  l'acide  acéte4^ix  et  de  l'acide  carbonique,  on  aura  tout  ce  que  nous  avons 
pu  découvrir  sur  les  principes  ordinaires  ou  accidentels  de  c^tte  lj(|ueur  ,  ils  se 
réduisent    aux  substances  suivantes. 

i".  Le  tni/riate  de  soude,  sa  saveur  salée  et  son  examen  bien  répété  t)e  lais- 
sent aucun  doute  sur  .sa  présence  ,  on  verra  cependant  que  les  chinusr.s  ont 
souvent  été  trompés  snr  sa  fonne  cubique  modifiée   en  octaèdre  par  l'urine. 

2".  La  miiriate  d'aintnoniaqtie  ,  Rouelle  a  douté  de  son  existence  ;  il  est  cepen- 
dant tout  contenu  dans  i  luine  humaine  ;  sa  forme  cubujue  et  la  manière  dont 
il   se  dépose   souvent  ont  dà  en  effet  induire  les    chimistes  en   erreur. 

A  ces  deux  nuiriates  ,  nous  ajouterons  celui  de  potasse  indiqué  par  Rouelle 
et  par  Schéele  ,  quoiqu'il  soit  très-peu  abondant ,  et  peut-être  même  eiitièremenC 
absent  dans  le  plus  grand  nombre   d'urines. 

Ces  sels  paraissent  tenir  le  second  rang  par  rapport  à  leur  proportion  parmi 
les  matériaux   de  l'urine. 

.  5".  Le  phosphate  acide  de  chaux.  C'est  lui  que  Rouelle  nommoit  terre  ani- 
male ,  et  qu'il  croyait  beaucoup  moins  abondant  qu'il  ne  l'est.  On  en  doit  la  véri- 
table connois^ance  à  Schéele  qui  a  trouvé  son  identité  a\ec  la  base  des  os  et 
son  excès  d'acide.  On  le  démontre  par  l'acide  oxalique  qui  s'empare  de  la  ch.uix, 
par  l'amoniaque  et  les  alcalis  caustiques  qui  en  précipitent  le  phosphate  dd 
chaux  neutre  et  indissoluble  ,  en  absorbant  l'acide  qui  le  tenait  en  dissolution. 
Schéele  a  dit  qu'il  étoit  plus  abondant  dans  l'urine  des  malades  ,  plus  acide  ea 
même-temps  que  celle  des  hommes  en  santé;  il  en  a  trouvé  environ  ^~  dans 
l'urine  d'un  adulte  sain  ;  il  faut  noter  qu'il  n'a  compté  que  le  phosphate  cal- 
caire neutre  sans  l'acide  phosphorique  qui    le  dissout. 

4°.  Le  phosphate  de  magnésie;  nous  l'avons  d'abord  trouvé  ammoniaque  dans 
les  calculs  nrinaires  blancs  et  spathiques  ,  ensuite  dans  l'urine  ,  on  I  y  prouve 
par  l'alcali  fixe  caustique  qui  précipite  la  magnésie  en  même  temps  que  le  phos- 
phate de  chaux  ,  on  sépare  la  première  du  secoud  par  l'acide  acéteux  ;  sa  pro- 
portion suit  celle  du  phosphate  de  chaux  ,    quoiqu'elle  paroisse   un  peu  moindre. 

5".  L.e  phosphate  de  sonde.  Il  a  été  découvert  par  Haupt  et  Margraf,  mais 
ça  nature  a  été  déterminée  par  Rouelle  bien  avant  M.  Vestruinb.  il  s'éfleurit  à 
l'air  ,  il  est  souvent  avec  un  léger  excès  de  soude  ,  et  verdie  les  couleurs  bleues 
végétales,  il  s'unit  très-aisément  au  pho'phate  d'ammoniaque,  et  peut-être  même 
avec  l'ammoniaque  seule  qui  le  porte  à  1  état  de   sel  triple. 

G".  Le  phosphate  d' mnmoniaque.  Il  est  peu  abondant  lorsque  l'urine  est  fraîche; 
il  augmente  à  proportion  à  mesure  qu'elle  s'altère.  Il  est  lié  en  sel  triple  avec 
le  phosphate  da  soude,  et  non  avec  le  phosphate  de  magnésie  qui  n'absorbe  que 
l'amniouiaque  seule,  c'est  lui  seul  qui  donne  du  phosphore  lorsqu'on  pousse  au 
grand  feu  et  saij.s"  addition  l'extrait  d'urine. 

Les  qua'ra  phospha.ies  de  1  urine  sont  tous  décomposés 'en  même-temps  par  les 
nitrates  métalliquiis  ,  et  lorsqu'on  chauffe  les  précipités  de  mercure  ,  de  plomb, 
d'ariieut  qu'on  en  obtient  ,  on  dégage  du  phosphore  de  ces  matières  ,  ainsi  le 
précipité  rose  de  Leuiery  contient  du  phosphore  et  du  muriate  de  mercure  ; 
en  le  lavant  avec  beaucoup  d'eau  et  d'alcool  et  le  chattffant  ensuite  dans  Une 
Jiolo  .  on  obtient  du  muriate  de  pn^rcure  simple  ou  doux;  le  résidu  pous,<é  à 
i^iaud  leu  donne  du  phosphpre  ;  les  trois,  phosphates  solubVs  paraissent  être 
ensfnibie   au    moins   au'si  abnndaus   que   les  niuriates.dans  l'urine  huuiainç. 

7".  L'acide  urique.  Irouvé  par  Schéele  dans  les  calculs  u^juaireô  humains  ,  et 


(  '82  ) 
ensuite  dans  l'urine  ;  il  a  même  annoncé  que  le  précipité  briqueté  des  fièvrej 
intermittentes,  était  de  cette  nature.  Nous  avons  vu  qu'il  se  déposait  le  premier 
des  uriurts  pendant  leur  refroidissement  en  sable  rouge  aisément  soluble  dans  les 
âlkalis  caustiques.  On  l'obtient  facilement  en  traitant  le  résidu  de  l'urine  évaporés 
doucement  par  une  lessive  de  potasse  et  décomposant  celle-ci  par  l'acide  muriatique. 

8°.  L'acide  Benjoique.  Encore  découvert  par  Scheele,  entrevu  cependant  par 
Rouelle  le  cadet  ,  et  qu'on  trouve  beaucoup  plus  abondaumient  dans  quelques 
urines  d'animaux,  on  l'obtient  en  évaporant  doucementune  urine  jusqu'en  consistance 
de  syrop  ,  en  la  mêlant  avec  7^  de  son  poid  d'acide  sulfurique  concentré  et  en  dis- 
tillant; on  traite  le  produit  par  la  potasse  qui  le  disbOut  ,  on  concentre  la  disso- 
lution et  on  précipite   par  un    acide  plus  puissant. 

Cet  acide  est  beaucoup  plus  abondant  chez  les  enfans  dont  l'urine  ne  con- 
tient pas  ou  presque  pas  de  phosphates.  Il  semble  que  dans  cet  âge  de  la  forte 
et  rapide  ossification  ,  l'urine  hnmaine  se  rapproche  de  la  nature  de  l'urine  des 
mammifères  ,  herbivores  et  frugivores. 

g".  L'albumine.  Nous  la  montrons  dans  l'urine  par  le  nuage  souvent  filant  et 
raucjueux  qu'elle  forme  à  mesure  que  l'ammoniaque  s'y  développe  par  les  fila- 
mens  qu'elle  donne  à  l'aide  d'un  alcali  employé  seulement  à  la  dose  nécessaire  pour 
saturer  l'acide  qui  tenoit  cette  matière  en  dissolution,  parle  tannin  qui  la  précipite, 
et  fournit  même  im  moyen  d'en  estimer  la  proportion  ,  enfin  par  la  rapide 
putréfaction  qui  s'empare  d'une  urine  qui  la  contient  le  plus  abondamment , 
tandis  que  celle  qui  n'en  contient  point  ou  presque  point  ,  se  conserve  long- 
temps sans  altération.  C'est  cette  albumine  singulièrement  augmentée  qui  semble 
être  la  première  cause  de  la  formation  des  calculs  ,  car  les  matières  qui  les 
composent  portées  même  jusqu'à  la  précipitation  par  leur  grande  abondance  eC 
par  une  altération  de  l'urine  ,  troubleraient  ,  épaissiraient  ce  !i(]uide  ,  mais  sor- 
tiraient avec  lui  ,  connue  cela  se  voit  dans  beaucoup  de  circonstances  des  ma- 
larlies  ,  si  cette  substance  n'attiroit  et  ne  retenoit  en  quelque  sorte  les  molé- 
cules d'acide  uriqne  ou  de  phosphate  terreux  ,  précipités.  Nous  verrons  encore 
dans  le  mémoire  suivant  plusieurs  occasions  où  cette  albumine  urinaire  joue  d'autres 
rôles  dans  les  phénomènes  de  l'économie  animale.  Cette  albumine  varie  beau- 
coup ;  la  principale  cause  de  ses  variations  paraît  être  dans  un  certain  rapport 
avec  la  proportion  d'aliment ,  avec  celle  qu'absorbe  ou  que  refuse  le  système 
chyleux ,  avec  les  diverses  forces  digestives  ,  etc. 

10.  Enfin  une  matière  beaucoup  plus  abojidante  que  les  précédentes  ,  qui  donne 
à  l'urine  sa  couleur  ,  sa  saveur  ,  ses  caractères  individuels.  C'est  cette  nmtière 
qu'on  a  prise  pour  un  extrait  animal  ,  que  Rouelle  en  a  cependant  distingué 
par  le  nom  de  matière  savoneuse ,  que  Scheele  a  nonunée  e.xlractive  huileuse. 
C'est  à  elle  qu'il  fout  rapporter  la  cristallisation  presque  totale  de  l'urine  évaporée 
en  syrop  ,  sa  mauvaise  odeur  ,  son  altérabilité  et  sa  propriété  fermenti^scible  ,  la 
formation  de  l'ammoniaque  ,  la  modiiîcation  de  forme  des  muriates  ,  la  précipi- 
tation de  l'urine  épaissie  en  syrop  par  l'acide  nitrique  en  écailles  ou  en  fdets 
brillans  nacrés.  Enfin  ,  c'est  sur  cette  matière  excrémentielle  peu  examinée 
encore  ,  malgré  les  premières  notions  qu'en  ont  donné  Rouelle  ,  le  docteur  Rollo 
et  nous-mêmes ,  que  nous  avons  l'iutention  de  porter  bientôt  les  vues  des 
médecins  ,  parce  que  nous  sentons  que  sa  connaissance  sera  d'un  grand  intérêt 
pour  celle  de  ri'couoniic  animale.  Nous  nous  coatrnterons  de  dire  ici  ,  que  c'est 
à  elle  que  l'urine  doi-t  les  changemens  consii.'érables  qu'elle  éprouve  dans  sa 
uature  lors  de  sa  décomposition  spontanée  dans  lacjuedc  on  remarque  surtout 
les   phénoniènts  suivaas  ; 

1".   La  proportion  d'ammordaque  va  sans  cesse   crois.ant. 

a".  L'acid'^  phosph^rique  libre  en  est  saturé  ,  et  l'urine  contient  de  plus  en 
plus  du   plio  [lîtate    iUDnioniaral. 

3".  Lu  phos|;hate  do   magnésie  s'unit  à   cette  ammoniaque  et  forme  le  phos- 


(  i85  y        _ 

pbate  ammonîaco-maj^nésîen  qui' se  cristalline  en  prismes  souvent' enveloppés  dans 
la  pellicule  qui  se  forme  k  la  surface  de  l'uriue  qui  fermente. 

4°.  Laride  uriqae  s'arr.îte  dans  sa  précipitation  et  saturé  d'auinioniyque  il  passe 
à  l'état  d'urate  ammoniacal  qui   se  dépose   avec  les  phnsphales  terreux. 

5».  L'acide  acéteux  produit  ,  trouve  aussi  de  l'ammoniaque  qui  le  sature,  de 
sorte  qu'il   ne    paruSt  quo  par  l'addiliou  d'un  acide. 

G».    L'acide  beujoique  pa-se  à  l'état  de  bcujoate   d'ammoniaque. 

7".  Le  muriate  de  soudo  dissous  dans  l'urine  s'unit  à  une  portion  de  la  matière 
colorante  et  se  cristalise  en  ootaëdro  ,  ba  peuti'même  ralentir  la  décomposition 
de  l'urine  ,  en  la  saturant  de  ce  sel  dont  les  cristaux  prennent  alors  censtammenC 
la  forme  octiiëdr'qiie. 

8°.  Enfin  le  muriate  d'ammoniaque  naturellement  contenu  dans  ce  liquide  se 
cristalise  en  cubes  par  sa  combinaison  avec  la.  même  matière  ».  A.  B. 

Extrait  d'un  Mémoire  siù'^la  manière  de  préparer  à  Fez  et  à  Tétunn 
les  peaux  de  chè.res  appeUèes  marocain,  parle  C.  A.  Broussonet, 
Consul  de  France  à  Mo^ador. 

Les  procédés  sont  décrits  d'api  es  la  manière  dont  on  les  employé  à  Fez.  Les  peaux 
sont  entières  et  recouvertes  de  leurs  poils,  l'animal  ayant  été  dépouillé  en  re- 
tournant la  poau  sur  eJle-niême;  elles  sont  plongées  dans  l'eau  ,  et  y  séjournent 
trois  jours.  Ou  les  expose  ensuite  à  l'air,  et  quand  elles  sont  sérhées  ,  on  les  dé- 
bourre grossièrement.  Après  quoi  on  les  plonge  dans  la  chaux  éteintç.  Pour 
les  débourrer  avec  plus  de  soin  ;  on  les  soupoudre  de  chaux  vive  ,  afin  de 
détacher  les  plus  petits  poils  :  enfin  on  les  lave  dans  une  eau  courante  ,  et  on  les 
rince  avec  beaucoup  de  soin.  On  les  laisse  une  nuit  dans  cette  eau,  on  les  fait: 
écouter  à  l'air.  On  place  ensuite  3o  parties  de  peaux  dans  deux  quintaux  de 
son.  (  Chaque  partie  est  de  G  peaux,  et  le  quintal  est  de  i5o  livres.)  On  les  y 
laisse  ,  en  les  retournant  de  dedans  en  dehors  chaque  jour,  jusqu'à  ce  qu'elles  aient 
acquis  beaucoup  de  souplesse  ;  on  les  relave^.de  nouveau  dans  l'eau  courante, 
en  les  y  foulant  avec  les  pieds.  Elles  sout  alçrs  jetées  dans  up  second  bain  fait 
avec  des  figues  blanches  dont  on  employé  environ  un  quintal  et  um  quart  pour; 
3o  parties  de  peaux.  Les  figues  rendent  l'eau  savoneuse.  Les  peaux  y  séjournent 
quatre  ou  cinq  jours,  et  y  sont  souvent  retournées  , et  tandis  qu'elles  plongent 
dans  cette  eau,  on  les  soupoudre  pendant  trois  jours  de  sel  gemme  très-  fin; 
on  laisse  ensuite  égoutor  l'eau  :  on  les  soupoudre  encore  de  sel  ,  et  on  le» 
met  en  tas  dans  un  vaisseau  plat  où  elles  achèvent  de  s'imbiber  do, sel:  enân  on 
exprime  feau  qu'elles  contiennent  en  les  tordant.  Elles  sont  alors  très -souples 
et  propres  à  recevoir  la  couleur.  '  -■ 

Si  c'est  la  couleur  rouge  quou  doit  leur  donner;  on  employé  une  demie  livre, 
de- cochenille  et  3  onces  d'alun  pour  lo  parties  de  peaux.  Enfin  on  les  tanne  en, 
les  plaçant  dans  des  fosses  où  l'on  fait  des  lits  de  tan  d'environ  5o  livres  pour- 
chaque  peau  ,  qui  ost  retournée  de  manière  que  la  /leur  soit  en  dedans  et  remplie' 
de  l'eau  tannante.  Au  boni  de  huit  jours,  on  la  retourne  et  on  la  remplit  encore 
d'eau  tannante  que  l'on  y  laisse  six  jours,,,  ayant  soin  de  bien  remuer  ces  j)eaux  ; 
elles  sont  ensuite  rincées  dans  une  eau  courante,  raclées  avec  un  instrument  de 
f -r  ,  ouvertes  en  long  par  le  ventre,  et  assouj.lies  avec  un  peu  d'huile.  On  les 
fait  séclirr  au  soleil  ,  piis  rafraîchir  à  l'dhihre  ;  oh  les  iiiibibe  I^^gèrement  d'eau, 
et   on  achève  de  les  amincir  avec  trois  diflérens  instrumens  de  fer. 

Quand  le  rouge  est  irop  foncé,  on  employé  pour  laffoiblir  la  décoction  d'une 
plante  «ppellée  razoïil  al  achhi  ,  qui  est  uiie  espèce  de  niéscmbrianthemum  an- 
nuel. Cette  liqueur  est  enqdoyée  chaude  ;  on  en  virr^e  une  cuillerée  sur  chaque 
peau.   Les  procédés  employés  à  Tétuan  diffèrent  peu   de  ceux  de  Fez. 

Si  c'est  en  jaune  qu'on  veut  temdre  le  marocain ,  ou  le  prépare  comme  pour 


(  i84  ) 
le  rouge  ;   cependant  on  ne  sale  les   peaux  que  lorsqu'elles  sont  clans   l'eau  des 
figues.  On  ne  met  aussi  que  25  livres  de   tan  pour  cinq   douzaines  do  peaux.   La 
teinture  est   faite  d'écorce  de  grenade   pulvéïisée  et  d'alun. 

Le  rouge  l'aux-teint  se  donne  aux  peaux  avec  le  Lois  de  Brésil  et  l'alun.  Oa 
employé  souvent ,  au  lieu  de  bois  de  Brésil  leyôz/a/i  ;-a;fui  est  une  espèce  A'- galiuin 
ou   de  ruhia  qu'on  ap^iorte  en  grande  quantité  de  Maroc.  C.  D. 

PATHOLOGIE. 

Sur  la  Cai'ie  des  Os. 

Gazette  Le  dooreur  Lentin  ,   médecin-praticien  célèbre  en  Allemagne  ,  a  publié   dernié- 

D  Ij-na.  renient,  dans  le-.  Commentaires  de   la  Société  royale  do  Goro'ngue  ,  quelques  ré- 

flexion;, sur  la  ctirie  d  ;s  os  ,  et  sur  la  guérison  de  cetre  maladie.  Il  pense  qu'elle 
dépend  d'un  côié  de  la  décomposition  chimique  du  phosphate  calcaire,  produite 
par  de  la  .putiéFaction  de  la  gélatine  contenus  dans  l'os.  En  partant  de  cette 
idée,  il  étoit  en  droit  de  croire  que  l'acide  phosphorique  administié  exti'rieurement 
pouvo  t  être  utile  dans  cette  maladie,  et  Tt-xpérience  Sf-nible  ,  d'après  ce  qu'il 
^  rapporte  ,  avoir  confirmé  cette  idée.  Il  en  donne  depuis  lo  jusqu'à  20  goûtes  à  l'inté- 

rieur  dans  un  véhicule  convenable  ;  et  à  lextérieur  une  partie  de  même  acide' 
avec  sept  parties  d'eau  distillée.  Il  dit  avoir  obiervé  que  l'odeur  fétide  et  parti-" 
culière  des  caries  disparoissoic  en  peu  de  ti-mps .  et  que  la  guérison  survoit  assez 
promptemcnt.  Il  ajoute  cependant  que  les  malades  aff  ctés  des  symptômes  hémor- 
rho'idaux,  ainsi  que  les  femmes  pendant  la  menstruation,  en  fuient  un  peu 
irrités.  S\y. 

Suj-  la  racine  Enula-helenium. 

Knakstedt  a  publié  dans  les  Mémoires  de  l'Institut  de  Pitershoutg  pour  le  traite- 
ment des  maladies  ,  que  la  racine  Eiiula-helenium  donnée  a  l'inieniur  tt  à  l'ex- 
térieur, s'est  montrée  un  remède  très-eflicace  dans  les  dartieSj  la  gule  et  autres 
maladies  de  là  peau.  "'^"^P  '■' '   ''^  ' 

OUVRAGES     NOUVEAUX. 

Description    de    quelques    appareils    chimiques    nouveaux    ou  perjectionnés    de  la 
Tondatioti  Tajlériennt: ,  par  Manenas  Van-Marun.  A  Harjem,    lygS. 

Le  C.  Van-Marum  donne  ])our  le  gazomètre  Jeux  constructions  différentes  de  celle  de  l'instru- 
ipant  imagiué-par  Lavoisier  et  Meunier  ;  dilns  les  onze  chapitres  ,  dont  son  ouvrage  est  composé  ,  il  décrit 
les  appareils  dont  il  a  fait  usai;e  pour  obtenir  l'acide  phosphorique  par  la  combustion  lUi  phospliore 
(fans  le  gaz  bxigèns  ,  —  pour  cbtenir  l'acide  carbonique  par  oelle  du  cailjonne  ,  —  pnur  examiner  les 
produits  de  la  combustion  des  builes^  —  potir  fiii're  la  décomposition  de  l'esprit  de  vin,  — ponn 
oxider  le  mercure  et  les  métaux  làciles  à  fondre  ,  t— pour  daider;  le;  fer  , . —  pour  opéier  dans  le  Dain. 
de  mercu'e  4'"ne  manière  exacte  sur  diff|érens  f;dz  .  ^-  pour  f^ire  voir  que  plusieurs  liquides  se  changent 
en   fluides  élastiques  lorsqu'on   les    [iJace  dans    Je  vide. 

Enfin,  il  expose  les  sim]]ifications  qu'il  a  apporté^»' à  la  rnachine  pneumatique,  pour  obtenir  jdus 
promp'ement  un  vide  plus  pariait  que  par  les  inâchlWes  usitées  et  pour  la  rendre  propre  à  devenir 
macluBe  de  c  iniires/sion.  ^  ;  ,m'  '       1  ■  ' 

L'ouvi-age  du  C.  Van-Man'm  est  accompagné  de  •planclies  très-bien  exécutées,  qui  pourront  servir 
d'  faire  construire  "del   înstrunieas   pareils  à'  ceux  "qu'il' s'est' procurés. 


i  ^i  _•.> 


BULLETIN  DES  SCIENCES, 

PAR    LA   SOCIÉTÉ  PHILOMATHIQUE. 

PARIS.      Ventôse,    an  7  de  la   République. 


No. 


oaaaESSBnBBm 


HISTOIRE     NATURELLE. 

Sur  le  Feldspath   verù  de    Sibérie  ,   par  le    C.   Lelièvre,   Membre 
du    Conseil  des   Mines  de  Franee. 

V^E  feM-spath  se  trouve  en  Sibérie  dans  le  gouvernement  d'Ubinsky  ,  il  est  "OC.  PhilorT. 
en  filon  dans  du  granit  compacte  quoique  feuilleté.  Sa  couleur  verte  est  plus 
ou  moins  foncée;  sa  pesanteur  spécifique  est  3^56,  il  se  fond  au  chalumeau  en 
un  éuiril  blanc  et  bulleux,  et  ne  colore  point  le  verre  de  burax.  Le  citoyen 
Vauqueiin  en  a  fait  l'analyse  ,  il  a  trouvé  sur  100  parties  de  cette  pierre  : 
silice  62,33  ,  alumine  17,02  ,  chaux.  3,  oxide  de  fer  1  ,  potasse  environ  i3. 
Ce  n'est  qu'avec  d'assez  grandes  difficultés  que  le  G.  Vauquelin  est  parvenu  à 
déterminer  la  proporlion  de  potasse  renfermée  dans  cette  pierre.  Il  serait  in- 
téressant ,  dit  le  C.  Lelièvre  ,  de  savoir  si  toutes  les  variétés  de  feld- spath 
ne  contiendroient  pas  également  de  la  potasse  ,  s'il  en  étoit  ainsi,  on  y  trou- 
veroit  l'explication  de  la  fusibilité  du  feld-spaili  et  de  la  nécessité  de  cette  pierre 
pour  la  demie  vitrificution  et  la  demie  transparence  que  doit  prendre  la  porce- 
laine par  la  cuisson  ;  et  si  le  kaolin  ne  contient  point  cet  alkali  ,  on  pourra  y 
découvrir  aussi  la  cause  de  la  décomposition  du  feld-spatli  et  de  l'infusibilité  dti 
kaolin.  A.    B. 

Sur  la  Lépidolithe  ,  par  le  C.  Lelièvre. 

Cette  pierre  encore  peu  connue  paroît  avoir  été  découverte  par  l'abbé  Poda. 
On  l'avoit  prise  d'abord  pour  de  la  zéolithe  ;  elle  a  été  décrite  par  -Deborn  dans 
les  Annales  de  Chimie,  1791  ,  tome  2  ,  et  nommée  par  Klaproth  lepidoliche  au 
lieu   de  lilaluhe. 

On  ne  l'a  point  encore  trouvée  cristalisée  ,  on  ne  .la  connoit  qu'en  masse  com- 
posée de  paillettes  brillantes  ,  assez  solidement  aglutinées  ,  variant  entre  le  blanc 
argentin  ,  le  violet  et  l'amethiste.  Quoique  moins  dure  que  la  baryte  sulfatée  , 
elle  se  laisse   difficilement  réduire  en  poudre. 

Elle  est  très-fusible  au  chalumeau  ,  en  globule  transparent  sans  couleur  ,  ce 
globule  devient  violet  si  on  ajoute  un  peu  de  nitre  dans  le  momeiit  de  la  fuiion. 
Sa  pesanteur   spécifique   est  2,8. 

Il  paroît  qu'elle  appartient  aux  montagnes  primitives  ,  on  la  trouve  en  masses 
dans  le  granit  de  la  montagne  de  Gradisko  ,  près  le  village  de  Rozena ,  en  Mol- 
(lavie. 

Elle  a  été  d'abord  analysée  par  Klaproth  qui  a  trouvé  sur  100  parties  de  cette 
pierre  les  principes  suivans  ;  silice  64, 5o,  alumine  38,25  ,  oxide  de  fer  et  de 
nianganèse  0,75.    Ce  chimiste  ne  pouvant  concilier  la  grande  fusibilité  de  cette 

{)ierre  avec  sa  composition  dans  laquelle  la  chaux  n'entroit  pas,   soupçonna  qua 
a  perte  de  6,5  étoit  due  à  la  potasse. 

Le  Ç.  Vauquelin  vient  de  refaire  l'analyse  de  la  lepidolithe  ,  et  a  trouvé 
qu'elle  étoit  composée:  sur  ioo  parties:  de  silice  54  1  d'alumine  20,  de  fluate  de 
chaux  4  ,  d'oxide  de   manganèse    3  ,   d'oxide  de  fer    i  ,    de   potasse   18, 

On  voit  avec  étonnement  la  grande  différence  qui  exiéte  dans  les  résultats  d« 
N°.  XII.    3%  Année,  A  a 


Société 
d'hist.    nat^ 


(  i86  ) 
Taiialyss  de  Klaproth  et  de  celle  du  C.  Vauquelin.  Comme  on  coniioît  l'exacti- 
tmle  d-3  ces  deux  chimistes  on  peut  croire  que  Klaproth  n'ayant  pas  suffisam- 
ment dessi'ché  les  produits  do  son  an^dyse  ,  il  aura  reiroiivé  r'.ans  cis  produits 
à  laide  de  l'humidité  au;  y  sera  resté  et  à  6,5  près  le  poids  de  la  pierre  sou- 
mise à  la  décomposition  ,  ce  qui  l'aura  empêché  de  s'appercevoir  de  toute  la 
potasse  qu'elle  contient  et  de  l'absence  de  l'acide  fluoiique  qui  se  volatilise  arec 
une  partie  de  la  silice  dans  la   calcination. 

A.    B. 
ECONOMIE. 

Culture   du   Souchet   tuberculeux   (  Cyperus   escuîenttis  ,    L.  )    pni'   le 

C.     L  A  s  T  E  R  I  £. 

Soc.  PHir.o.M.  On  cultive  celte  plante  en  Espagne  ,  principalement  dans  le  royaume  de  Va- 

lence. Ses  tubercules  ont  quelque  rapport  par  le  goût  et  par  la  forme  avec  l'amande 
de  la  noisette  ,  et   se  mangent  cruda  ainsi  que  ce  dernier   fruit. 

Ou  les  sème  immédiatement  après  la  récolte  du  bled.  Oa  fait  ,  à  1t  distance 
de  5  décimètres  ,  des  trous  dans  lesquels  on  jette  une  dixaiue  de  tnhercules  qu'on 
recouvre  légèrement  de  terre.  Aussi  tôt  que  le  champ  est  enemencé,  on  arrose 
par  irrigation.  Il  est  nécessaire  de  réitérer  cet  arro^euient  à  peii-prJs  tous  les  huit 
ou  dix  jours,  dans  un  climat  où  les  chaleurs  sont  très  fortes.  Ou  butte  la  plante 
lorsqu'elle  a  atteint  un  décimètre   5  centimètres  de  hauteur. 

Le  souchet  n'estpas  cultivé  aux  environs  de  Madrid.  On  y  consomme  cependant 
une  assez  grande  quantité  de  ses  tubercules  pour  faire  de  l'orgeat.  L'auteur  s'en 
est  procuré  dans  cette  capitale,  et  la  culiure  qu'il  en  a  faite  aux  environs  de 
Paris  a  bien  réussi  :  il  a  seulemint  remarqué  que  les  tubercules  éîoient  plus  petits 
qu'en  Espagne  ;  différence  qu'il  attribue  à  ce  que  la  plantt^  n'a  f  té  ni  arrosée  ni 
buttée:  car  l'arrosement  et  le  buitage  sont  indispensables,  ti  l'on  veut  qu'elle 
parvienne  au  degré  d'accroitsrmiiut  dont  elle  est  suscej;tiule.  H  faut  obs!-rver  en 
outre  qu  il  l'a  cultivée  dans  un  terrein  gras  et  tenace,  tandis  qu'elle  exige  une 
terre  légère  et   sabloneuse. 

Le  mois  de  prairial  paroîî  être  ,  dans  notre  climat,  le  temps  le  plus  propre  à 
la  vé-étation  de  celte   plante 

J^a  récolte  des  tubercules  est  difiicile  ;  la  couleur  brune  de  l'épiderme  qui  les 
recoLivre  et  leur  petitesse  empèche.-t  qu  on  ixi  pinsse  les  distingiu  r  de^  parcelles  de 
terre  qui  les  enviro;inent.  lie  moyen  le  plus  sur  et  le  plus  expéclitif  de  les  ramavser  , 
c'est  celui  qu'<m  pratique  dans  le  royaume  de  Valeiice.  On  prend  la  plante  par  sa 
tige  ,  et  on  enlève  les  tubercules  av^  c  la  terre  qui  les  entoure.  On  les  met  ainsi  dans 
un  pa.iierou  dan^  un  crible  qu'on  plonge  et  qu'on  retire  alternativement  de  l'eau  ^ 
et  (ju'on  remue  JD.squ'à  ce  que  la  terre  soit   entièrement  entraînée. 

Cette  ]>la.')te  paroit  mériter  jusqu'à  un  certain  point  l'attention  des  cultivateurs, 
sur-tout  dans  les  déparremens  septentrionaux  de  la  république  ,  oîi  les  anian^ 
diers  ne  croissent  pas.  On  fait  avec  ces  tubercules  un  orgeat  qui  ne  le  cède  en 
yien  à  la  liquei^r  composée  avec  des  amandes  ;  les  espagnols  le  préfèrent  à  celle- 
ci  ,   du  moins  ils  le   trouvent  plus  rafraîchissant. 

A  N  A  T  O  M  I  E. 

Ejctrait  d'un   Mémoire  sur  les  membranes  qui  enveloppent  le  poulei 
dans  Vœuf,  par  le  C.   Lé  veillée. 


Institut  nat. 
et 


Le  fœtus  des  oiseaux  est  renfermé  comme  celui  des  mammifères  dans  une  pocJio 
e  membraneuse  rcmj)h'e    d'eau.    Mais  comme   il   absorbe  ,    jusqu'au   moment   oîi   il 

sort  du  l'œuf  j  les  subsUûces  qui  soût  destinées  à  sa  nourriture  y  il  ea  résulte 


(  iSj  ) 

qu'il  a  avec  ces  substances  des  rapports  qui  ne  sont  point  encore  Lien  connus, 
et  que  le  C.  Léveillé  a  étudiés  et  décrits. 

Au  iS"  jour  de  rincubatioii  d'un  œuf  de  poule,  si  l'on  brise  lu  coquille  ,  et  qu'on 
plongî  dans  l'eau  ce  qu'elle  contient ,  ou  apperçoit  le  poulet  séparé  de  l'albumen 
par  linterpojitioa  du  jaune.  Une  membrane  générale  eiivelo[)pe  toule  la  masse. 
L'auteur  la  nomme  membrane  saccijorme.  Elle  est  parsemée  de  vai  seaux  ;,an- 
f^uins  ,  le  premier  albumen  la  sépare  de  toutes  celles  dont  il  sera  question  par 
la  suite.  Si  1  on  coupe  cette  membrane  dans  son  di.uuètre  transversal  ,  on  ne 
voit  aucune  connexion  avec  le  dos  du  poulet  ,  mais  une  adhérence  au  st^cond 
nliumien  ,  par  une  cloison  divisible  en  deux  fexiiUets.  L'écarlenieat  des  lames  de 
cette  cloison  forme  une  cap  .ule  qui  contient  le  second  albuu'em  ;  ce  qui  lui  a 
l'ait  donner  le  nom  de  membrane  leucilyme.  Elle  se  prolonge  jusqu'à  la  ligne 
qui  sépare  l'albumen  du  jaune.  Sa  surface  concave  forme  là  une  cloison  entre 
ces  deux  substances;  l'auteur  la  nomme  chloro  -  leucilyme.  La  partie  moyenne 
de  cette  cloison  se  réfléchit  dans  la  masse  albumineuse,  et  y  forme  une  cavité 
qui  loge  le  troisième  albumen  ,  ou  la  réunion  de  ces  parties  qu'on  a  appelle  im- 
proprement chalazes.  Cette  membrane  présente  alors  des  caracîèjes  dilférens. 
Elle  est  comme  soyeuse  ou  cotonneuse  ;  elle  pénètre  ce  même  albumen,  com- 
munique avec  un  cordon  vaSculaire  contourné  en  spirale  qui  sert  de  pédoncule 
à  la  capsule  ckloriljme.  Elle  semble  même  la  former  en  entier  par  son  épa- 
nouissement. C'est  ce  dont  on  peut  facilement  se  convaincre  sur  des  œufs  cuits 
ou  couvés,  ce  qui  vaut  mieux. 

La  membrane  qui  renferme  le  jaune  a  été  nommée  chlorllyme.  Après  avoir  formé 
la  cloison  chloro-lcucUyme  ,  la  mrmiirane  albumineuse  se  porte  des  deux  cotés  du 
dos  du  poulet  où  elle  se  rélléchit  pour  former  la  poche  des  eaux.  Le  plus  or- 
dinairement elle  cor.tracte  de  si  fortes  adhérences  qu'il  est  impossible  de  les  dé- 
truire; c'c't  ce  qui  a  engagé  l'auteur  à  désigner  cette  membrane  sous  le  nom  de 
encero-chloriljme.  Elle  maintient  en  contact  le  poulet  et  le  jaune,  et  forme  une 
cavité  dans  hiquelle  est  contenue  la  masse  des  intestins.  Haller  a  nommé  capsule 
ombilicale  celle  que  l'auteur  appelle  poche  des  eaux  :  elle  est  continue  avec  la 
précédente  ,  et  on  ne  la  divise  en  deux  feuillets  que  vers  l'ouverture  ombilicale. 
L'un  porte  sur  la  peau  ,  l'autre  se  prolonge  jusque  dans  le  bas-ventre  sur  le  foiu 
et  les  intestins  ,  et  forme   la  membrane  diaphane. 

Les  membranes  parsemées  de  vaisseaux  sanguins  sont  la  sacciforme  ,  la  leuci- 
lyme ,  la  cloison  et  la  chlorilyme  ;  les  autres  en  sont  totalement  privées  ,  elles 
ne  reçoivent  que  des  vaisseaux  ;.éreux  qu'on  ob;.erve  seulement  au  microscope. 

Les" connexions  du  fœtus  avec  le  jaune  s'opèrent  à  l'aide  des  v(,isscaux  omphalo- 
mèsentenques ,  et  d'un  ligament  appelé  vitelio- intestinal ,  que  Vicq  d'Azir  et 
d'autres  physiologistes  avoient  regardé  comme  \\n  conduit.  L'auteur  a  fait  des 
expérience':'  qui  lui  permettent  de   combattre  cette  assertion. 

Le  C.  Lévfiillé  croit  que  le  ligament  suspenseur  remplit  les  fonctions  du  cordon 
ombilic-d  des  mammifères;  que  les  vaisseaux  qui  faccompagnent  forment  ,  par 
leurs  nonibreusos  ramiHcations  sur  la  capsule  \itellino,  un  placenta  qui  absorbe 
l'hiimeur  du  jaune  étendu  dans  le  sérum  que  lui  tran'-met  Iw  canal  absorbant 
observé  dans  le  centre  du  troisième  albumen;  enfin  que  si  ce  ligament  etces 
vaisseaux  forment  ce  cordon,  il  en  résulte  que  tout  rentre  dans  le  bas-ventre  au 
dernier  terme  de  l'incubation  ;  ce  qui  fait  qu'il  n'existe  point  d'ombilic  dans  les 
oiseaux.  D'aprè.  ces  observations  l'auteur  propose  de  diviser  les  aaimaux  à  sang 
rouge  et  chaud  en  omhiliqués  et   en  non  ombiliijués, 

CHIMIE. 

Analyse  des  os  fossiles  de  Montmartre  ,  par  le  C.   VAUv>UELï?r. 

Les  os  fossiles  trouvés  dcius  Içs  cciches  de  p'ùtre  do  Montmartre,  et  qui  ap- 

A  a  a 


Soc.  rnsLOM.* 


(  i88  ) 

tiennent  à  fies  espèces  de  mammifères  détermiaëes  et  décrites  par  le  C.  Cuvie' 
dans  le  N".  20  de  ce  Journal ,  sont  composés , 

jo.  De  phosphate  de  chaux o,C5 

2°.   De  sulfate  de  chaux 0,18 

3".  De  carbonate   de  chaux 0,07 

4°.  D'eavi 10 


100 


Ils  contiennent  encore  dt;  la  gélatine  ,  car  ils  noircissent  comme  les  os  frais  par 
une  première  action  du  feu  , 

La  terre  qui  enveloppe  les  os  fossiles  est  composée, 

1".    De   carbonate  de  chaux 5g, 5 

2".   De  sulfate   de  chaux 00,0 

S».  De  silice  mtlée  d'alumine 5i,5 


100,0 


GEOMETRIE. 

Recherches  sur  la  poussée  des  terres,    et  sur  V épaisseur  des  murs  de 
revêtement ,  par  R.   Prony. 

Nota,  Le  Mémoire  suivant,  dont  l'objet  est  tiès-important,  n'étant  pas  susceptible  d'extrait,  nous  noui 
so.nmes   déterminés  à  le   donner   dans  son  entier. 

Soc.  PHiLCM.  Sait  hz=.\si  hauteur  du  mur  de  revêtement  depuis  la  plate  forme  de  fondation 
jusjuau    cordon  ou  à  la  surface  supérieure  du  teriein. 

n  =:  le  rapport  de  la  base  à  la  hauteur  du  taUid  du  mur. 

a:  =  l'épaisseur  du  mur  au  cordon  ,  ensorte  que  x-\-7.nh  est  son  épaisseur  à 
la  ba^e. 

T  =  l'angle  formé  par  la  verticale  et  par  le  plan  qui  sépare  les  terres  qui  tendent 
à  i ;li;sor  de  celles  qui  n'y  ont  aucune  tension  ,  dans  le  cas  oià  ces  terres  étant 
nouvellement  remuées,  la  cohésion  entre  leurs  parties  est  détruite. 

h  z=-  la  hauteur  sur  laquelle  on  peut  fouiller  les  terres  a  pic  ,  sans  qu'elles 
s  éboulent ,  dans  le  cas  où  la  colsésion  entre  leurs  parties  subsiste.  Cette  quan- 
tité A  est  indépendante  du  frottement.  Le  frottement  et  la  cohésion  des  terres 
sont   représentés  dans  les  formules  par  des  fonctions  de  r  et  de  h.    Le    rapport 

du   frdtteuient   à    la  pression   =  coiang.  r  et   la  cohésion  sur   l'unité   de  surface 

::=  ;^  ^  A  tang.    {  t. 

<7=z  le  no.mbre  par  lequel  il  faut  mukiplit:r  la  pression  verticale  du  mur  sur  le 
plan  de  sa  ha^e  ,  pour  avi>ir  la  résistance  du  frottement  sur  cette  base. 

r-=i\iL  force  horisontale  équivalente  à  la  cohésion  du  mur  sur  une  unité  de 
surface  de  sa  base. 

çr  =^  la  pesanteur  spécifique  des  terres. 

n=^  la   pesanteur  spéciGqne  de  la  maçonnerie. 

1.  Les  formules  dont  les  Ingénieurs  se  servent  le  plus  communément  pour 
calculer  l'épaisseur  des  murs  de  revêtement  ,  sont  établies  d'après  les  considéra- 
tions suivanies. 

Oii  envisage  le  prisme  de  terre,  qu.i  tend  à  se  séparer  et  à  glisser,  comme  un 
corps  de  foime  invariable  qu'il  s'agit  de  retenir  sur  un  plan  incliné  au  moyen 
d'une  puissance  horisonrale.  Or  en  considérant  la  pression  normale  sur  le  plan 
incliné  comme  une  seconde  puissance  que  j'appellerai  puissance  normale ,  qui  se 
compose  avec  la  preniière  que  je  nonimerai  puissance  horisontale.  La  question 
peut  être  envisagée  sous  deux  points  de  vue  :  i*".  les  puissances  horisontale  et 


(  iSg  ) 
normale  peuvent  être  telles  qu'elles  tiennent  le  centre  rie  gravité  fin  prisme,  ou 
toute  la  masse  de  terre  qui  pousse,  dans  un  état  d  équilibre  ah'.olu  ,  alors  \a.  puis- 
sance horisontale  est  égale  à  v'f/i',  elle  ne  dépend  que  de  la  hauteur  du  mur, 
et  nullement  du  talud  des  terres.  2°.  Ces  puissances  hoiisontale  et  normale,  peuvent 
être  restreintes  à  empêcher  que  le  système  n'ait  un  mouvement  horizontal  ;  alors 
la  puissance  horisontale  a  pour  valeur  ^a-Zt'.  sin.- t  ,  et  il  reste  une  puissance 
verticale  ,  qui  n'est  point  détruite,   et  qui  est  égale  à  7 -r  A' sin.  r  cos.  r. 

2.  En  supposant  que  le  mur  ne  puisse  pas  glisser  sur  la  plate-forme,  mais 
seulement  être  renversé  ,  et  que  la  résultante  des  poussées  horisontales  agit  au 
tiers  de  h,  la  première   condition    donue,  pour  l'épfi-^seur  du  mur  au  cordon, 


--h{-în±y/i,.^  +  ir^)] 


5.  La  secon 


ide  condition  donne  x-=z  h  5 —  T«i  V^O*"""  *'"•  '^  "^5  "Ot-  ^^ 
peut,  pour  simplifier  le  calcul  dans  la  pratique,  négliger  sans  inconvénient  -'  n^ 
sous  le  radical. 

4.  Les  différentes  formules  en  usage ,  sont  ,  en  général ,  comprises  dans  les 
deux  précédentes;  celle  de  1  article  2  donne  toujours  plus  d'épaisseur  que  celle 
de  l'article  3,  mais  on  voit  à  quoi  cela  tient,  et  les  détails  ,  dans  lesquels  je 
viens  d'entrer  ,  résolvent  complètement  quelques  difficultés  qui  se  sont  élevées 
sur  la  composition  et  l'usage  de   ces  lormules. 

5.  Cependant,  toute  la  théorie  précédente,  outre  l'inconvénient  de  considérer 
le  prisme  de  terre  qui  tend  à  glisser  ,  couime  un  système  de  forme  invariable 
et  de  n'établir  que  d'une  manière  absolument  précaire  la  position  de  la  résultante 
a  encore  celui  de  ne  point  faire  entrer  en  considération  le  frottement  et  la  cohé- 
sion des  terres.  Voici  des  formules  nouvelles  dans  lesquelles  ces  circonstances 
physiques  sont  introduites  ,  et  qui  néanmoins  sont  tout  aussi  simples  que  celle 
de  l'art.  3.  J'en  donnerai  la  démonstration  dans  un  mémoire  particulier  ,  et  je 
crois  que  les  constructeurs  me  sauront  quelque  gré  d'en  publier  les  résultats 
d  avance. 

6.  En  considérant  que  les  terres  qui  ont  une  tension  naissante  à  glisser  sous 
l'angle  r  ,  tendent  ,  à  descendre  sous  tous  les  angles  ,  avec  la  \erticale  ,  plus 
petits  que  t  ,  je  suis  parvenu  à  ce  théorème  nouveau  <-t  remarquable  par  sa  sim-j 
plicité ,  c'est  que,  en  ayant  égard  au  frottement  et  à  lu  cohésion  ,  le  prisme  de 
terre  de  plus  grande  poussée  horisontale  se  trouve  sous  une  inclinaison  égale 
à  î  T.  Cette  propriété  m'a  fourni  le  moyen  de  donner  aux  formules  suivantes 
une  simplicité  à  laquelle  il  seroit  impossible  de  parvenir  sans  elles. 

77.  La  somme  des  poussées  horisontales  auxquelles  le  mur  doit  résister,  a  pour 
valuur 

zTrh  {h  —  h)  tang. ''  {  r- 

8.  La  somme  des  momens  de  ces  poussées  horisontales  est  égale  à 

I  îT  h''  (  fh  —  r  A  )  tang.    7  t. 

9.  La  résultante  de  ces  poussées  horisontales  passe  à  une  distance  de  la  base  r=: 
I^_l^- — j  ^'  étant  une  quantité  indépendante  du  frottement,  cette  dis- 
tance n'en  est   nullement  affectée. 

10.  L'épaisseur  du  mur,  au  cordon,  propre  à  le  iciire  résister  à  la  puissance 
horisontale  qui  tendroit  à  le  faire  glisser  sur  sa  plate-forme  en  surmoniant  le 
frottement  et  la  cohésion  sur  cette  plate-forme  ,  se  calcule  par  l'équution 

'  5r  (  A  —  A  )  tang.  -  \t 

X  = ^ — -  -!- '■ n  h, 

n?  -f-  r 

Cette  équation  n'est  pas  d'un  grand  usage. 


(  19°  ) 
11.  L'épaisseur  dn  mur,  au  c'.r'on,  propre  à  le  faire   résister  à  la   puissanca 
horisunlalo  qui  tend  à  le  renverser,  a  pour  valeur 

cc^  —  {nh±\/\-^.h{',h  —  {Ji)  tang.  ■■{  r+\  n-h-  )■  , 

équation  qui  ,  quoique  tenant  compte  du  frottement  et  de  la  cohésion,  n'est  pas 
plus  diliicile  à 'calculer  que  celle  de  l'art.   3. 

13.  Les  valeurs  de  ..r  dans  les  deux  équaùons  précédentes  ne  renferment ,  comme 
on  voit  ,  que  les  quantités  h  et  n  données  par  l'état  de  la  question  et  les  quan- 
tité:, q  ,  r,  ■s,n  ,  Il  et  r  données  par  l'expérience.  Si  on  suppose  que  la  cohé- 
sion des  terres  et  mdle ,  c:  qui  a  lieu  pour  les  terres  nouvellement  remuées  avec 
hsquollcs  on  remblaie  le  derrière  des  murs  de  revêtement;  ces  équations  de- 
vioaaeat ,    en  faiiant  A  =  o  , 

{  glissement.  ...x  =  h  {-^'~:t^ ")  - 

pour  le  cas  du  ^      ,  r  ^r       //  ,         ,      \7 

1^  renversement. a;  =3/2  \^\n±-^  \/(_tang.=  ïr+^ri-V. 

La  seconde  de  ces  équations  ne  diffère  de  celle  de  l'art.  3  que  par  sin.=  r  qui 
y  tient  la  place  de  taug.^l-  Cette  équation  de  l'art.  3  donne,  par  conséquent, 
des  dimensions  un  peu  plus  fortes  que  celle-ci,  et  on  peut  l'employer  avec  sé- 
curité dans  la  pratique  ,  mais  cette  conséquence  n'avoit  encore  été  déduite  d'au- 
cune théorie  rigoureuse.  „  .         .      , 

i3.  Oa  peut  "déduire  de  la  théorie  précédente  imo  foule  de  corrollaires  inte- 
ressaus  ,  dont  les  m'incipaux  se  trouveront  dans  le  mémoire  annoncé  art.  5.  Ja 
nie  bornerai  à  donner  la  valeur  de  l'iiiclinaison  qu'il  faut  donner  au  talud  des 
déblais,  suivant  leurs  diffé.-entes  profondeurs,  lorsque  la  cohésion  des  terres, 
exiite.  L'angle  du   talud  et  de  la  verticale  a  pour  tangente, 

tang.  -  r    J  i  ±  V   {  i  —  '«)(  >  +  "»  '-'"S-  '  î")    v  h 

(  . f      7)7.    — I^ 


1  —  (  1  —  770  tari-.;    ;  3-  A  ■ 

La  quantité  m  :=■ -7- ,  qui  entre  dans  cette  formule,  fa-'t  voir  que  lorqu'il  y  a 
cohésion,  le  taUid  des  terres  n'est  pas  le  même  sous  toutes  les  hauteurs.  Ce 
talud  fait  toujours  avec  la  verticale  un  angle  plus  petit  que  ^  et  plus  grand  que 
i,.;  c'est-à-dire  que  les  limites  de  son  inclinaison  sont  t  et  tt  ;  on  a  la  première 
valeur  lorsque  h  =  infini  ou  /»=  o  ,  et  la  seconde  lorsque  hr=z]i.  Mais  ce  der- 
nier cas  donnant  ainsi  une  poussée  nulle  sous  l'angle  qui  correspond  en  général 
an  maximum  de  poussée,  indique  que  les  terres  se  soutiendront  non-seulemenC 
sous  le  talud  t  *■  '  '""'is  .sous  tous  le^  taluds  possibles. 

i/t.  Une  particularité  intéressante  de  mes  formules  est  qu'elles  embrassent  toutes 
les  dc"rés  de  ténacité  des  t- rres  ,  depuis  la  dureté  jusqu'à  la  iluidiré  parfaite.  En 
effet  ,°si  on  prend  la  première  de  ces  limites  en  faisant  /2=r  infini,  et  t-=o,  et 
qu'on  observe  qu'alors  tang.=  f  r  est  du  second  ordre  ,  les  valeurs  données  7,8, 
lo  n  et  12  deviendront  nulles,  p,u-ce  que  dans  ce  cas  il  n'y  a  point  de  pous- 
sée. La  seconde  limite  donne  respectivenisnt  pour  les  articles  7,  8,  9,  11  eC 
13  en  faisant  /z  =  o  et    r  r:=  un  quurt  de  cercle. 

Poussée  horÎF,  z='5rA-;  somme  des  momens  =  J^r /«'  ;  distance,  à  la  base ,  du 
point  d'application    de  la  résultante  =|/i;  épaisseur,  au  cordon,  pour  résister 

au  glissement  --=z  h  ( — ^ —  —n^j  ;  épaisseur  ,  au  cordon  ,  pour  résister  au  ren^ 
i>  ^  n  7  -|-  '■  ' 

ver.sement   —h  \—{n±\/(j.~  +  ln-)\^. 

Les  valeurs  sont  précisémeuL  les  piêuies  que  celles  qui  auroient  lieu  pour  ua 


(  .91  ) 
fluide  de  même  pesantovir  «.péclfique  que  les  terres.  On  rpmfirquera  que  la  c!eri;ièr« 
est  identique  avec  la  valeur  donnée  art.  a;  c'est  le  mnxlmum  d  .-épaisseur ,  et  on 
peut  l'employer  dans  les  cas  où  les  terres  sont  sujettes  i\  être  délayées  et  réduites 
par  les   infiltrations  de  l'eau  à  un  état   qui  approche  de  la  fliiidiié  parfaite. 

r5.  Je  parlerai  daus  le  mémoire  cité,  art.  5,  du  frottement  des  terres  contre 
le  parement  intérieur  des  murs  de  revêtement  et  de  quelques  auires  circonstances 
qui  tendent  à  diminuer  l'effet  de  la  poussée  ,  mais  la  solidité  exige  qu'on  n'y  ait 
aucun  égard  dans  la  pratique. 

TrJaonomctrie  des  anciens. 

o 

Le  docteur  Davis  vient  de  faire  connoître  en  Europe  le  Surya  Suldlianta  ,  qui  Bir,LioTn;':QUE 
est  un  des  livres  sacrés  que  les  Indiens  regardent  comme  produits  par  une  ins-  jj^iiTANNiouE. 
piration  divine  ;  ils  lui  donnent  une  aiitiniùté  de  trois  ou  quatre  millions  d'années. 
Outre  beaucoup  de  fictions,  cet  ouvrage  renferme  un  traité  de  Trigono/iiétrie 
dont  le  docteur  Playfair  a  donné  l'analyse  dans  les  Transactions  philosophiques 
de  la  Société  d'Edimbourg.  On  voit  d'a'iord  par  cette  an  dyse  que  les  Indiens  se 
servent  des  sinus  des  arcs  au  lieu  de>  cordes  dont  les  Grecs  faisoient  usage.  A 
la  vérité  ils  ont  cela  de  commun  avec  les  Arabes  auxquels  on  attribue  commu- 
nénif  nt  la  substitution  des  sinus  aux  cordes  ,  mais  leurs  tables  contiennent  aussi 
les  siuus  verser  dont  les  Grecs  ni  les  Arabes  n'or.t  point  parlé.  Les  tables  que  renfernic 
le  Siirja  Siddhanta  ,  ne  «on. prennent  dans  le  quart-de-certle  que  24  arcs  égaux^ 
chacun  à  3°  45'  de  la  division  du  cercle  en  3Go  adoptée  par  les  Indiens.  Les 
sinus  sont  exprimés  en  parties  de  l'arc  ou  ea  .minutes  ;  le  rayon  contient 
343s  minutes  ,  et  la  circonférence  21600  ,  ce  qui  donne  le  rapport  de  3438  à 
10800  pour  cel.ii  de  la  circonférence  au  diamètre,  rapport  plus  exact  que  celui 
de  7  à  22  donné  par  Archimède,  et  assez  approchant  du  rapport  de  ii3  à  355 
trouvé  par  Adrien  Metius. 

L'auteur  Indien  expose  deux  principes  sur  lesquels  repose  la  construction  de 
ses  tables  ;  l^  premi<  r  est  cette  proposition  fondamentale  de  netre  Trigonomé- 
trie :  le  double  du  quarré  du  sinus  de  la  moitié  d'un  arc  est  égal  au  produit 
du  rayon  par  te  sinus -uerse  de  cet  arc.  Le  second  est  une  règle  donnée  sans 
démonstration  .  mais  quo  M.  Playfair  regarde  comme  analogue  a»  théorème  suivant , 
gui  lie  la  théorie  des  sinus  à  celle  des  séries  récurrentes  :  si  l'on  a  trois^  arcs 
équi- différais  ,  le  sinus  de  Carc  moyen  est  à  la  somme  des  sinus  des  arcs  extrêmes  , 
comme'le  sinus  delà  différence  des' deux  arcs  qui  se  suiveur,  est  au  sinus  du  double 
de  cette  différence  qui  est  celle  des  arcs  extrêmes. 

Il  est  bon  de  remarquer  que  ce  théorème  dont  les  modernes  doivent  la  con- 
naissance à  Viéte  ,  peut  se  déduire  facilement  de  la  97=  proposition  des  Data 
d'Euclide. 

Cl!  fragment  des  connoissances  mathématiques  chez  les  Indiens  ,  prouve  qu'elles 
V  ont  fait  d«  grands  progrès  dans  un  âge  très-reculé  ;  M.  Playfrlr  pense  que 
l'on  peut  fixer  cet  âge ,  en  cherchant  fépoque  à  laquolle  les  tables  calculées 
d'après  le  système  des  Indiens  représentent  le  plus  exactement  l'état  du  ciel.  Une 
suite  de  comparaisons  entre  la  position  des  étoiles  assignées  dans  la  carte  du  zodiaque 
apportée  de  l'Inde  par  le  Gentil ,  eutre  les  moyens  mouvemens  de  la  Lune  du 
Soleil,  de  Jupiter  et  de  Saturne  ,  contenus  dans  les  tables  indiennes  et  dans 
les  nôtres,  lui  fournissent  des  preuves  que  l'ère  du  Calyougham  remonte  eu  effet 
à  environ  3ooo  ans  avant  l'ère   chrétienne. 

M.  Playfair  rapporte  encore  que  dans  un  autre  ouvrage  indien  intitulé  Jyeen- 
alibery,  on  trouve  que  le  rapport  du  diamètre  à  la  circonférence  est  celui  de 
iy5o  à  3927  ,  rapport  qui  par  son  exactitude  suppose  l'inscription  au  cercle  d'un 
polygone  de  7G8  côtés.  ^'  ^^ 


(  iga  ) 

Note  sur  le  Devahk  ou  coudée  du  tiiloijiètre. 

Soc.  PHiLOM.  Cfto  mesure  ,  qui  remorte  à  la  plus  haute  antiquité  ,  se  trouve  é\a\i\ée  à 
2Qi)ouces^5^^  ddiis  riiistoire  de  rAstronomie  moderne  (lom.  2,  jiag.  146),  ce  qui 
revient  à  u'^'"''^  ,S55ç).  I-e  C.  Dillon  ,  vérificateur  des  poids  et  mesures,  s'étant  pro- 
curé une  nouvelle  copie  de  la  coudée  du  nilomètre  faite  avec  beaucoup  de  soin 
dans  l'attelier  de  la  veuve  Lennel ,  d'après  une  autre  copie  prise  immédiatement 
sur  les  lieux  par  un  savant  Anglais  ,  a  trouvé  o'", 5555, résultat  plus  petit  quepe 
précédent  de  0,0004  seulement  ,  et  d'après  lequ-el  la  coudée  du  nilomètre  est  , 
à  moins  de  ■—-  près  ,  les  \  de  notre  mètre .  ou  la  i8oooooo«  partie  du  quart 
du  méridien. 

L.  G. 
OUVRAGES     NOUVEAUX. 

«S.    T]i.  Soemnierring  de  Corporis  humani  l'ahricâ.   Tomus  quarttis  :  de  Cerehro  et 
de  Nervis  ;   trajectum  ad  mœnum.    1798.   in  8°.   de  366   pages. 

L'otivinge  allemand  de    M.  Soemnierring,  intitulé:    de  la  Siruclure  du  rorp.t  humain,    est  de  l'aveu 

/■  Se   tout   le  mondo  ,  le    iiieilleiir  tr.iité  d'anatomie  qui    ait    encore   paru  ;   celui   dans  lequel   les   nouvelles 

Icccuirc^fr     analoniiqucs   ont   été   reiueillies  le  plus  complottement  .  et    où    l'on   a    fait    l'usage  le   plus   lieureux    de 

celles  de    la   physique  et  de  la  cliiniie  pour  étendre  la  physiologie.    Le  style  /le  cet  ouvrage  est  élégant. 

L'auteur   est    guidé    par-tout    dans  sa   marche  par   une  philosophie   sûie,  et   ses  citations   font  preuve 

d'ime   grande  érudition   et  d'une  saine  critique. 

M.  Soemnierring  a  voulu  donner  à  son  livre  une  utilité  plus  générale  en  le  traduisant  eu  latin,' 
Cependant,  quoique  le  premier  volume  de  cette  traduction  ait  paru  en  1794,  elle  est  encore  peu 
connue  en  France.  Celui  que  .nous  announons  aujourd'hui  traite  du  cerveau  et  des  nerfs,  coQsidérés 
anatomiqi'oraent  et  physiologiquement  ;  il  contient  d'abord  une  description  exacte  des  membranes  du 
cerveau  ,  de  sa  forme  ,  de  toutes  ses  qualités  physiques  et  son  analyse  chimique  ;  vient  ensuite  un 
traité  du  cerveau  considéré  dans  le  vivant  ,  où  sont  exposés  tous  les  phénomènes  qui  suivent  les  rhan- 
gemens  d'état  produits  sur  cet  organe  par  différentes  causes  et  où  l'on  recherché  tpiels  sont  les  chan- 
gemens  naturels  qui  lui  arrivent  et  qui  déterminent  les  divers  phénomènes  vitaux,  tpii  dépendent 
de  lui  ;  les  autres  parties  du  système  nerveux  et  leurs  rapports  ,  soit  enir'elles  ,  soit  avec  les  autres 
sortes  d  organes ,  les  fonctions  des  nerfs,  leur  structure  générale  ,  leurs  défauts  organiques  sont  traités 
de   la    même  manière. 

Enfin,  le  volume  est  terminé  par  une  description  particulière  de  toutes  les  paires  de  perfs  accom- 
pagnée de  recherches   sur  les  usages   propres  à  chacune  d'elles. 

AVIS. 

Ce  numéro  est  le  dernier  de  la  seconde  année.  Les  Souscripteurs  sont  invités 
à  renouveler ,  sans  retard  ,  leur  abonnement  chez  le  Cit.  Alex.  Brongniaivt  , 
Professeur  d'Histoire  Naturelle  aux  Ecoles  centrales  et  trésorier  de  la  Société  , 
rue  St.  Marc,  n".  14;  et  chez  le  Cit.  Fucus,  Libraire,  rue  des  Mathurins , 
hôtel  de   Cluny  ,  à   Paris. 

L'abonnement  est  de  6  francs  pour  un  an.  II  paroît  un  numéro  dans  la  pre- 
mière décade  de  chaque  mois  ,  composé  de  8  pages  m-4",  avec  gravure  lorsqu» 
le  sujet  le  demafide. 


ERRATA    du   N   a3. 


Pvge  184,  ligne  12,  effacez  d'un  côté. 

ligne  i3,  par  de  la  putréfaction,  effacez  de," 
lignes  25  ec  25  ,  Enula ,  lisez  Inula. 
Pg'ie  3o,  toûdation ,  lisez  fondation.